THQZnAS ILWCOLN
CA3ET
LiBRARY
1925
HISTOIRE NATURELLE
DES
INSECTES
COLÉOPTÈRES
I.
SJIISTOIRE NATURELLE
DES
INSECTES.
GENERA
COLÉOPTÈRES
EXPOSE METHODIQUE ET CRITIQUE DE TOUS LES GENRES PROPOSÉS
JUSQFICI DANS CET ORDRE D'INSECTES,
PAR
M. Th. EiACORDAlRG
ChfiTalier de l'Ordre de Léopold , Professeur de Zoologie et d'Anatomie comparée \ l'Uni-
versité de Liège, Membre associé de l'Académie des sciences et belles-lettres de Belgiqpie,
Membra correspondant ou honoraire de la Société impériale des Naturalistes de Moscou,
de l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie, des Sociétés entomologi(iues d«
France, de Londres, de Stettin et de la Néerlande, etc., etc.
TOME PREMIER
CONTENAIiT LES FAMILLES DES CICINDÉLÈTES, CARABIQUES,
DYTISCIDES, GYRINIDES ET PALPICORNES.
PARIS
LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET,
nos HÀUTEFEUILLE, 12.
1834.
PRÉFACE.
Un traité général des Insectes de l'ordre des Coléoptères «st,
dans l'état actuel de l'Entomologie, un travail d'une telle éten-
due, que ce n'est pas sans d^ langues hésitations et une juste
méfiance de mes forces, que je me suis décidé à entreprendre
celui-ci. Lorsque j'eus enfin cédé aux sollicitations réitérées de
l'honorable éditeur des Suites à Buffon^ je dus me demander
quel était le meilleur plan à suivre pour que cet ouvrage fût à
la fois de quelque utilité pour la science et digne de prendre
place dans le recueil dont il doit faire partie.
Je pouvais , en premier lieu, composer une sorte d'ouvrage
élémentaire, dans lequel la classification eût été subordonnée
à l'exposition des moeurs de ces insectes, en n^e contentant de
«iter les principaux genres, d'en créer quelques nouveaux j et
VJ PRÉFACE.
de décrire les espèces les plus saillantes. Un tel plan eût été de
facile exécution ; mais c'était parcourir une route.battue depuis
longtemps, et je renonçai promptement à cette idée.
Je pouvais encore, prenant un essor plus hardi, essayer de
fonder une méthode qui me fût propre, et, mettant à profit
les matériaux inédits qui abondent dans les collections, établir
de nouveaux genres en foule, et décrire toutes les espèces qui
ne le sont pas encore et que j'eusse pu me procurer. Mais, ou-
tre que j'eusse dépassé de beaucoup les limites qui me sont assi-
gnées par les convenances de l'éditeur, c'était me lancer dans
un champ sans bornes, et trop oublier peut-être que les longs
projets ne me sont plus guère permis; je fusse certainement
resté à mi-chemin.
Enfin, un troisième parti restait à prendre, celui-ci : la
science, ce me semble, a moins besoin, à l'heure qu'il est, de
méthodes et de coupes génériques nouvelles, que de réunir ses
matériaux dispersés de toutes parts , de dresser, en quelque
sorte, l'inventaire de ses richesses, en un mot, de voir où elle en
est, pour me servir d'une expression vulgaire. La littérature
entomologique est déjà immense et le devient chaque jour da-
vantage. Quelques entomologistes ne le savent pas assez; parmi
ceux qui en connaissent toute l'étendue, combien n'en est-il pas
qui, par suite de circonstances diverses, ne peuvent, lorsqu'ils
veulent entreprendre un travail, se livrer aux recherches préa-
lables qui leur sont nécessaires ? De là, entre autres résultats
fâcheux, l'extension alarmante de la synonymie, cette lèpre des
sciences naturelles. Un ouvrage qui épargnerait, ne fût-ce qu'en
partie, aux personnes dont je parle, ces recherches indispensa-
bles, ne pourrait, manifestement, que leur être utile, à la con-
dition toutefois qu'il fût aussi complet que possible, et que les
sources y fussent soigneusement indiquées. Ce peu de mots suf-
PBÉFACB. Vl]
fit pour donner une idée du plan auquel, toutes réflexions fai-
tes, j'ai cru devoir m'arrêter. On voit, d'après cela, qu'un pareil
ouvrage ne peut plus être qu'un Gênera, et qu'il ne comporte
ni création de {jenres nouveaux, ni description d'espèces iné-
dites, ni de grands développements sur les mœurs.
Mettant donc tout amour-propre de côté, je me suis, pour
ainsi dire, constitué simplement, quant aux genres, le rappor-
teur des travaux d'autrui, ne me léservant ma liberté que pour
les disposer dans l'ordre qui uie paraîtrait le plus convenable.
Dès lors mon premier soin a dû être de recbercher tous
ceux, sans exception, qui ont été proposés jusqu'à ce jour; le
nombre ne peut en être estimé à moins de G,ooo. Erichson en
a énuméré 5, 180, en 1846, dans le Nomenclator zoologîcus de
M. Agassiz, et c'est rester au-dessous de la réalité que de porter
à 1,000 ceux omis dans cet ouvrage ou qui ont été établis de-
puis son apparition. Cette multitude de genres peut, au point
de vue de mon travail, se partager en trois catégories.
La première comprend ceux que j'ai pu examiner en nature;
je les ai étudiés avec tout le soin dont je suis capable, en véri-
fiant leurs caractères à l'aide de dissections, quand les exem-
plaires m'appartenaient. J'encours, par conséquent, la responsa-
bilité entière des erreurs que j'ai pu commettre dans les
caractères que je leur al assignés.
Je mets dans la seconde ceux dont je n'ai pu me procurer
des représentants, mais qui ont été caractérisés d'une manière
satisfaisante par leurs auteurs.
Dans la troisième, enfin, figurent ceux, malheureusement
trop nombreux, que je n'ai pas^yu non plus en nature, et qui
sont accompagnés de caractères superficiels, incomplets et par-
fois faux. Il va sans dire que j'ai été souvent réduit aux conjec-
tures sur la place à leur assigner.
Viij PREFACE.
Tout genre qui n'est pas caractérisé n'étant qu'un inot sans
signification, je n'avais naturellement pas à m'occuper de ceux
qui sont dans ce cas, et je ne me suis même pas astreint con-
stamment à les citer dans la synonymie.
Quant aux espèces, elles sont rejetées en notes, et, dans la
plupart des cas, je n'indique que celles qui ne se trouvent pas
dans quelque ouvrage capital relatif à la famille ou à la tribu
dont elles font partie. Il est des livres que tout entomologiste
qui n'est pas un simple collecteur, doit posséder, tels que, par
exemple, le Specîes de Dejean sur les Carabiques, le travail de
M. Burmeister sur les Lamellicornes, etc. C'est aux ouvrages de
cette importance que je renvoie le lecteur, en me contentant
de citer les espèces qui n'y sont pas mentionnées. Ces espèces
ne sont nullement classées d'après leurs analogies, ce qui était
impossible , mais d'après leur patrie, et je demande qu'il soit
bien entendu que je ne garantis pas toujours qu'elles appar-
tiennent réellement aux genres auxquels elles sont annexées.
Mon rôle se borne à signaler leur existence au lecteur, à lui in-
diquer où il trouvera leur description j c'est à lui de vérifier leur
valeur.
Les premiers états des insectes sont, dans une foule de cas,
très-utiles pour contrôler la classification. En effet, on peut dire,
à priori, que les larves d'un groupe réellement naturel doivent
avoir entre elles les mêmes analogies que les insectes parfaits,
et la pratique est ici presque toujours d'accord avec la théorie.
J'ai donc eu soin de donner dans les généralités de chaque fa-
mille et de chaque tribu, quand cela était nécessaire, une des-
cription sommaire, mais suffisante, des larves, et d'indiquer pour
chaque genre celles qui sont connues. Mon travail, sous ce rap-
port, se trouve considérablement simplifié pour l'avenir, grâces
au catalogue de ces larves que deux de mes anciens élèves,
PRÉFACE, JX
MM. F. Chapuis et E. Candèze, ont publié récemment dans le
huitième volume des Mémoires de la Société royale des sciences
de Liège.
J'avais même, dans l'origine, fait pour l'anatomie des Co-
léoptères ce que je viens de dire de leurs larves^ mais je me suis
aperçu que ces détails prenaient plus de place que je ne l'avais
d'abord pensé, et je les ai complètement supprimés à l'impres-
sion.
Enfin, quant aux citations dont cet ouvrage est rempli, elles
ont été vérifiées avec soin, sauf dans un très-petit nombre de
cas où il m'a été impossible de me procurer les ouvrages aux-
quels elles se rapportent ; il n'y en a peut-être pas trois sur cent
qui soient de seconde main. Si donc ces citations sont parfois
trouvées fautives, le lecteur doit attribuer ce fait à un lapsus
calamî ou à une erreur de typographie.
Tel est, en aussi peu de mots que possible, l'exposé de ce que
j'ai voulu faire. Reste à savoir si l'exécution aura répondu à
l'idée; le public entomologique en jugera. J'aurai atteint mon
but si j'ai épargné un travail fastidieux aux auteurs qui, avant
de publier quelque chose, s'enquièrent de ce qui a été fait avant
eux, et, surtout, si j'ai fait voir à ceux qui débutent où eu est,
en ce moment, la science, et quelles recherches il faut faire
avant de donner comme nouveaux un genre ou une espèce. Cet
ouvrage n'aura pas de supplément et ne peut même pas en
avoir, car ce supplément n'aurait pas de fin. Ce n'est qu'un ta-
bleau de la science dans un moment donné. Peu d'années suffi-
ront pour qu'il ait cessé d'être fidèle ; mais j'aurai du moins pré-
paré les voies à ceux qui voudront le recommencer.
Encore un mot et j'ai fini. Parmi les planches qui accompa-
gnent ce travail, il en est plusieurs qui étaient destinées primiti-
vement à un ouvrage dont l'auteur a depuis longtemps abau-
X pbéfacb.
donné l'entomologie, et qui n'a pas été publié. J'ai dû les
accepter, et j'en décline la responsabilité. Quant aux autres, je
réclame en leur faveur un peu d'indulgence. Je n'ai pas pu les
exécuter moi-même, et, dans la ville que j'babite, il n'existe
aucun dessinateur pour l'histoire naturelle. Les artistes que j'ai
dû employer étant complètement étrangers à cette science, et
ne comprenant pas toujours bien, malgré mes explications, le?
objets qu'ils avaient sous les yeux, n'ont pas pu, dans tous les
cas, les reproduire avec l'exactitude désirable.
Liège, janvier 1854.
GEMEEA
DES
COLÉOPTÈRES.
CLASSE DES INSECTES.
Ordre COLÉOPTÈRES.
Organes buccaux composés d'un labre, une paire de naandibules, une
paire de mâchoires et une lèvre inférieure palpigères, tous libres. —
Prolhorax non soudé au mésothorax. — Quatre ailes ; les supérieures
ou élytres plus ou moins solides, unies par une suture droite, quand
elles sont fermées, et recouvrant les inférieures; celles-ci membra-
neuses, pliées transversalement au repos.
Métamorphoses complètes. — Larves à tête distincte, hexapodes ou
apodes. — Nymphes inactives, enveloppées d'une membrane lâche,
laissant voir les organes de l'insecte parfait.
L'organisation des Insectes en général, et celle des Coléoptères en
particulier, étant exposées dans une multitude d'ouvrages, il me paraît
superflu d'entrer dans aucun détail à ce sujet. Quiconque aborde l'étude
spéciale de l'un des ordres de cette classe d'animaux, doit connaître
leurs divers organes, les noms que ces organes ont reçus, et avoir au
moins une idée de l'histoire scientifique de la classe entière. Supposant
donc que le lecteur possède ces notions indispensables, je me bornerai
à quelques courtes observations sur l'état actuel de l'étude des Coléop-
tères au point de vue systématique.
Latreille, en introduisant les familles naturelles en entomologie, à l'i-
mitalion de ce qu'avait fait L. De Jussieu pour la botanique, a donné à
cette science sa forme définitive, et il ne peut plus être question désor-
mais que de perfectionner sa méthode, en augmentant ou diminuant le
nombre de ses familles, mais surtout en les épurant et précisant mieux
leurs caractères. C'est ce à quoi tendent les efforts incessants des ento-
XI] GENERA DES COLÉOPTÈRES.
molo'ïistes, et tous leurs travaux, généraux ou partiels, n'ont au fond
pas d'autre but.
Pour ce qui concerne les Coléoptères spécialement, quand on examine
quels ont été les résultats les plus généraux de ces efforts, on peut con-
stater ce double fait : d'abord que les groupes d'un rang élevé établis par
Lalreille ont été profondément modifiés; en second lieu, l'emploi de
caractères restés inconnus à ce grand entomologiste ou dont il avait à
peine fait usage.
Sur le premier point, je veux dire que les sous-divisions ou tribus
des familles de Latreille ont, à l'heure qu'il est, éprouvé le même sort
que les genres de Linné ; en d'autres termes, que de même que les fa-
milles en question sont pour la plupart les genres linnéens, de même les
tribus dont elles se composent sont presque toutes devenues des fa-
milles. Si, tout en montant ainsi d'un degré dans l'échelle systématique,
ces tribus fussent restées subordonnées à des groupes supérieurs, au
fond rien n'eût été changé. Mais ces groupes supérieurs ont été suppri-
més, de sorte que les familles actuelles n'ont plus de lien qui les rat-
tache ensemble et sont complètement indépendantes les unes des autres.
Un exemple fera comprendre ceci. Dans ses derniers ouvrages systéma-
tiques, Latreille a placé en tête de l'ordre actuel sa famille des Carnas-
siers, laquelle est divisée en Carnassiers terrestres et Carnassiers aqua-
tiques. Les terrestres, à leur tour, sont partagés en deux tribus : les
Cicindélètes et les Carabiques; les aquatiques n'en forment qu'une seule,
la tribu des Hydrocanthares. Or, maintenant la famille des Carnassiers
n'existe plus, et les tribus que je viens de nommer constituent autant
de familles isolées ; les Hydrocanthares même en forment deux. Que
l'on parcoure les ouvrages en question, en les comparant aux travaux
entomologiques les plus récents, et partout, ou à peu près, on trouvera
un résultat semblable.
Erichson est l'auteur de ce changement (i) qui semble en voie d'être
généralement adopte. On peut néanmoins se demander s'il y a là un
progrès véritable ; je pencherais volontiers vers la négative. En effet,
toute classification n'est qu'un assemblage de groupes rapprochés en
raison de leurs analogies, et dont les supérieurs contiennent et enve-
loppent pour ainsi dire les inférieurs de degré en degré, jusqu'aux genres
qui constituent les unités systématiques (2). Ces groupes n'étant que
(1) Die Kœfer cler Mark Brandenb. in-S»^ Berlin, 1838-39.
(2) On objectera peut-être que ce sont les espèces et non les genres qui con-
stituent ees unités. Mais je crois qu'il faut distinguer entre les unités sys-
tématiques et celles qu'on pourrait appeler zoologiques. Celles-ci sont constituées
par les individus et se manifestent sous quelque aspect que nous envisagions
les animaux 3 elles sont en même temps inséparables, dans notre esprit, de
l'idée d'espèce. La notion du genre ne s'éveille, au contraire, eu nous, qu'avec
celle de classification. Dès lors, le genre semble, plutôt que l'espèce, former
l'unité systématique.
GENERA DES COLÉOPTÈRES^ Xiij
des conceptions de notre esprit, nous pouvons en multiplier ou dimi-
nuer le nombre à volonté, sans qu'il soit possible en cette matière de
préciser le point où il convient de s'arrêter, témoin les dissentiments
sans fin qui existent à cet égard parmi les naturalistes, selon que la na-
ture de leur esprit les porte vers la synthèse ou vers l'analyse. Toute-
fois, à défaut de réglés absolues, reste la faculté d'appréciation, et dans
le cas actuel, la question consiste à savoir si les rapports incontestables
qui unissent les Cicindélètes , les Carabiques et les Hydrocantbares, ne
doivent pas être exprimés, ce qu'avait fait Latreille en établissant sa
famille des Carnassiers. En la détruisant ainsi que les autres, Erichson
a cessé de rendre sensibles ces rapports ; aussi les familles qu'il a ad-
mises dans sa méthode sont-elles simplement juxtaposées comme le sont
les genres eux-mêmes dans les ouvrages de Linné et de Fabricius.
Je ne parle pas de la suppression du système tarsal qui est encore un
des traits de la méthode d'Erichson, attendu que ce système n'a jamais
été universellement adopté et qu'Erichson n'a pas innové en ne l'admet-
tant pas. Ainsi que l'a très-bien fait observer M. Weslwood (1), si La-
treille lui est resté Adèle jusque dans ses derniers écrits, ce n'est pas qu'il
se fit aucune illusion sur sa valeur, mais uniquement parce qu'il déses-
pérait d'arriver, par une autre voie, à un arrangement plus naturel (i2).
La véritable objection contre ce système consiste en ce qu'il oblige de
séparer des groupes qui sont voisins sous d'autres rapports (ô), et non
pas dans l'existence, chez les Tétramères et les ïrimères, d'un petit
article à la base du dernier, qui fait que leurs tarses en comptent réel-
lement un de plus que ne l'expriment ces mots. Cet article étant con-
stamment rudimentairc , ces insectes se trouvent dans une condition
qui leur est propre, et M. Westwood (-4) a mis fin aux discussions dont
ils ont été l'objet en faisant voir qu'il ne s'agissait ici que de mots nou-
veaux à créer pour exprimer cet état de choses, et en proposant ceux de
Pseudotétramères ou Subpentamères , et de Pseudotrimères ou Subté-
Iramères.
Néanmoins , tout en cessant d'attribuer au nombre des articles des
; (1) An Introd. to Oie mod. Classif. of. Ins. l, p. 38.
(2) Dans son Gênera Crustaceoriim et Insedorum (I, p. 172) se trouvent
ces mots remarquables : « Articulorum tarsorum progressio numeiica in me-
thodo naturali non admittenda. » Voyez en outre ses Considérations générales
sur les Crustacés, les Arachnides et les Insectes, p. 67.
(3) On pourrait lui adresser une objection plus fondamentale encore, à savoir,
que baser uniquement sur un caractère d'aussi peu d'importance fonctionnelle
la classification d'un groupe d'animaux qui ne comprend, à l'heure qu'il est,
pas moins de 80,000 espèces, c'est un procédé incompatible avec la méthode
naturelle, dont le principe est de s'appuyer sur l'ensemble des organes et non
pas sur un organe isolé. Autre contradiction non moins remarquable : l'ordre
des Coléoptères est le seul où les tarses jouent ce rôle dominateur.
(4) Loc. cit. p. 44.
Xjv 'gênera des coléoptères.
tarses le rôle primaire qu'on lui avait fait jouer, il' ne faut pas rabaisser
son importance réelle. Si l'on examiçe les résultats généraux qu'a pro-
duits sa suppression dans les systèmes actuels, on voit qu'en définitive
ils se bornent à l'iniercalation parmi les Pentamères de quelques genres
d'Hétéromères, de la majeure partie des Xylophages et de la totalité des
Dimères de Latreille. A part cela, les vastes groupes des Hétéromères et
des Télraraères sont restés intacts ^ se refusent à admettre dans leur
série aucun genre qui soit Pentamère. Leurs nombreuses familles ne se
laissent pas davantage séparer les unes des autres; qu'on essaie de le
faire et l'on renoncera promptement à cette idée. Ce fait est certaine-
ment remarquable.
Quoi qu'il en soit, cet ouvrage étant destiné à présenter le tableau de
la classification des Coléoptères dans sa forme la plus récente, j'ai cru
devoir me conformer aux idées d'Erichson, sauf quelques changements
dans le nombre et la situation relative des familles qu'il a admises. Mal-
heureusement, la mort prématurée et à jamais regrettable de cet excel-
lent entomologiste, ne lui a pas permis de mettre la dernière main à sa
méthode. Pour la connaître, il faut recourir à trois de ses ouvrages.
Deux d'entre eux, qui sont des Faunes locales, ne contiennent qu'une
partie de ces familles (i) et ne peuvent servir pour le but que j'ai en
vue. Elles sont toutes nommées dans le troisième (2), mais par ordre
alphabétique ; je suis néanmoins obligé d'en emprunter la liste à ce der-
nier :
Anlhicides, Cistélides.
Anisotomides. Clériens.
Atopiies. Coccinellides.
Brenthides. Colydiens.
Buprestides. Cryptophagides.
Byrrhiens. Cucujipes.
Carabiques. Curculionites.
Cébrionites. Cyphonides.
Cérambycins. Dermestins.
Cicindélètes. Dyslicides.
Cisides. Elalèrides.
(1) Le premier est celui cité plus haut {Die Kœf. d. Mark Brand.) et con-
tinué sous le titre à&Naturgeschichte der Insekten Deutschhinds(Berlm, 1847-48);
il contient tous les Pentamères et les familles Intercalées parmi eux. — Le se-
cond, intitulé : Conspectus insectorum Coleopterorum quœ in republica Pe-
ruana observata sunt fNViegmanns Archiv. 1847, I, P- 67 sq.), ne comprend
que les familles qui ont des représentants en Amérique et en particulier au
Pérou.
(2) Le Nômenclator zoologicus d'Agassiz, dont Erichson a rédigé, ou plutét
revu la partie entomologique. Le tableau que je reproduis se trouve eu tête de
l'ordre des Coléoptères.
GBMEKA DES COLEOPTERES.
xy
Endomychides.
Erotylènes.
Eucncmides.
Géorryssiens.
Gyrinitcs.
Hétérocérides.
Histériens.
Hydrophiliens.
Lagriaires.
Lamellicornes.
Lampyrides.
Lalhridiens.
Lycides.
Mélandryades.
Méloïdes.
Mclyrides.
Mordellones.
Mycétophagides.
OEdémériles.
Parnidcs.
Paussilcs.
Phalacrides.
Psélaphiens.
Pyrochroides.
P»hipicérides.
Rhysodides.
Salpingides.
Scaphidilcs.
Scydménides.
Silphales,
Staphyliens.
Tcléphôrides.
Ténébrionites.
Throscites.
Trichoptérigiens,
Depuis ces travaux d'Erichson, l'ouvrage le plus imporlant, et basé
sur les mêmes principes, qui ait paru, est celui de M. L. Uedtenbachcr
sur les Coléoplères de l'Autriche (1). Toutes les familles y étant expo-
sées, sauf un très-petit nombre qui sont exclusivement exotiques, il ne
sera pas inopportun d'en donner la liste, attendu que leur arrangement
relatif diffère à beaucoup d'égards de celui qu'Erichson eût probable-
ment suivi s'il eût fait connaître son dernier mot à cet égard.
Cicindelae.
Carabi.
Dytisci.
Gyrini.
Hydrophili.
Sphœrii.
Parni.
Elmides.
Silphae.
Scaphidii.
Anisotomœ.
Isilidulae.
Colidii.
Cucujj.
Cryplophagi.
f^athridii.
Mycetophagi.
Dermestae.
Georyssi.
Byrrhi.
Throsci.
Histri.
Scarabaei.
Buprcsli.
Elalcres.
Cyphones.
Telephori.
Malachii.
Cleri.
Plini.
(1) Fauna Austriœ; Dk Kœfer, inS», Wien. 1849.
XVJ GEXERÂ DES COtÉOPTÈEÈS.
Anobii. Helopes.
Bostrichi. Cistete.
Hylesini. Serropaîpi.
Curculiones. Mordellae.
Cerambices. Cantharides.
Chrysomelae. Lagriae.
Clypeastres. Pyrochfose.
Coccinellae. Anlhici.
Lycoperdinae. Scydmseni.
Tenebriones. Pselaphi.
Opatri. Clavigeri.
Blapes. Staphylini.
Pour ce qui me concerne, je ne saurais en ce moment donner un
tableau analogue à celui qui précède. Le sujet est trop vaste pour être
de prime-abord embrassé dans son ensemble.
Erichson et M. L. Redtenbacher se sont conformés tous deux à l'u-
sage généralement suivi, depuis Latreille, de mettre les espèces carnas-
sières en tête de l'ordre. Il n'y a jamais eu à cet égard que deux opi-
nions parmi les entomologistes : celle-ci et celle de Linné, Fabricius,
Olivier et leurs contemporains, qui assignaient cette place aux Lamel-
licornes. De nos jours, MM. Ilope (i), Burmeister (2) et Blanchard (5)
ont de nouveau réclamé la priorité en faveur de ces insectes. Les deux
derniers se sont appuyés principalement sur ce que leur système ner-
veux est à son maximum de concentration, les ganglions de sa chaine
abdominale étant réunis chez la plupart d'entre eux en une grosse
masse située dans le thorax. Mais, outre que ce système, comme l'a dit
M. De Siebold (4), « varie quelquefois tellement dans les limites d'un
même groupe qu'il ne se ressemble nullement chez des espèces d'ailleurs
très-voisines sous tous les autres rapports, » il y a des objections sé-
rieuses à faire sur la valeur qu'il faut attribuer à la centralisation de ses
ganglions Ihoraciques et abdominaux (5).
(1) The Coleopt. Manual, part. L
(2) Handb. der Entomol. Bd. III.
(3) Hist. nat. d. Ins. l, p. 202, et Ann. d. Se. nat. Série 3, V, p. 317.
(i) Manuel d'Anat. compar. Trad. franc. I, p. 554.
(5) Le système nerveux des Insectes a été tour à tour considéré comme re-
présentant le système cérébro-spinal, les ganglions intervertébraux et le grand
sympathique des Vertébrés. Aujourd'hui que l'on sait que ces animaux pos-
sèdent un système spécial (nerfs stomato-gastriques) pom- les organes de la vie
végétative, et que leur chaîne ventrale se compose de fibres de nature diffé-
rente, les unes sensibles, les autres motrices, la première des opinions ci-dessus
est la seule admissible. Lès lors, ce sont les ganglions sus- et sous-œsophagiens,
d'où partent les nerfs des sens et ceux des organes buccaux, qui représentent
le cerveau des animaux supérieurs, et c'est leur plus ou moins de développe-
ceNera des coléoptères. xvij
Une autre considération peut être invoquée à l'appui de la préémi-
nence dans l'ordre actuel des espèces carnassières. Parmi les Vertè-
bres, c'est le plus ou moins de ressemblance avec l'homme qui décide
de la place que chaque groupe doit occuper dans l'échelle zoologique.
Chez les Invertébrés, ce terme de comparaison faisant défaut, il faut
recourir à un autre qui ne peut être, ce me semble, que la nature des
rapports que ces animaux ont avec le monde extérieur. Or, comme ces
rapports sont principalement déterminés par le genre de nourriture,
celle-ci joue dans la question dont il s'agit, un rôle de premier ordre.
Si cela est admis, il est incontestable' que les substances animales sont
d'un rang supérieur aux substances végétales, et que, parmi les pre-
mières, il en est de même de celles qu'anime la vie à l'égard de celles
qui en sont privées. A ce point de vue on ne saurait douter que les
Coléoptères carnassiers doivent être placés en tête de l'ordre.
Au surplus, cette question est subordonnée à une autre plus générale,
à l'idée qu'on se fait des rapports que les êtres vivants ont entre eux.
Les naturalistes ont à peu près épuisé tous les procédés graphiques à
l'aide desquels ces rapports peuvent être rendus sensibles aux yeux.
Ainsi on se les est successivement représentés sous la forme d'une
chaîne continue (Bonnet), d'une carte géographique (Linné), d'un arbre
ramifié dichotomiquement ou non (Lamarck), d'un assemblage de cer-
cles enchâssés les uns dans les autres (Mac-Leay), d'une sphère pleine
(Kirby), d'une réunion de groupes d'inégale grandeur, les uns princi-
paux, les autres satellites (Milne-Edwards), d'un ensemble de lignes
parallèles (BruUé), etc. Parmi ces nombreuses opinions, on voit qu'il
n'en est que deux, celles de Bonnet et de Lamarck, oii il est absolument
indispensable de déterminer le groupe qui doit servir de point de départ ;
dans les autres, il est plus ou moins indifférent de commencer par l'un
ment et de complication (déjà M. Dujardin y a signalé récemment des organes
spéciaux chez les abeilles^ si remarquables par leur instinct) qui devrait décider
de la prééminence relative des espèces. Mais leur structure intime est si peu
connue, qu'à peine a-t-on essayé de compar'br leurs diverses parties à celles du
cerveau des Vertébrés, et qu'on peut dire qu'à cet égard notre ignorance est
complète. Dès lors, également, la chaîne abdominale, qui fournit principale-
ment des nerfs aux muscles du tronc et des organes locomoteurs, ne peut plus
correspondre qu'à la moelle épinière des Vertébrés^ et sa centralisation ne
semble pas avoir beaucoup plus d'importance que le raccourrissement qu'on
observe quelquefois dans cette dernière, par exemple, chez quelques Chéloniens
èl le Poisson-Lune. Si cette centralisation produit quelques résultats, ceux-ci
doivent porter sur les organes locomoteurs ou sur le plus ou moins de mobilité
des segments abdominaux, comme l'a dit BI. Strauss-Durckheim. Mais les faits
jettent plutôt du doute sur cette théorie qu'ils ne la confirment. Le Hanneton,
par exemple, qui devrait, avec son volumineux ganglion thoracique, jouir d'une
énergique locomotion^ est, au contraire, un des insectes qui volent et qui mar-
chent le plus mal. D'un autre côté, son abdomen sans ganglions est notablement
plus mobile que celui d'un Carabe ou d'un Lucane, qui en est pourvu.
Coléoptères, Tome L *
Ifjfj 4'mu m mummi
m pnr i'aulr'ej èèél, bien ésiendu, ne s'appll^iidtit (ôujôùfs- ^ti'dù^
ïnvcrîcbi^cs.
Quelque opinion, du reste, qu'on adopîc d<inS ccUd (jîjè^lloii, il tîé
faut jamais oublier que nous ne pouvons réaliser que Irès-imparfaite"
nient dans la pratique, le plan conçu par noire esprit, la série linéaire
que nous sommes obliges de suivre dans nos livres s'opposant invinci-
blement à ce que nous puissions exprimer au-dtià d'un petit nombre
des rapports que les êtres ont entre eux (i). Ceci n'est pas inutile à ré-
péter, car on voit encore assez fréquemment des naturalistes s'efforcer
de construire une série linéaire, ou des critiques conclure de ce qu'un
auteur a placé un groupe entre deux autres, qu'il regarde ce groupe
comme ayant plus d'atlinité avec les deux en question qu'avec ceux qui
se trouvent dans son voisinage. Cette impossibilité d'exprimer tous les
rapports est même, pour le dire en passant, une des principales causes
de l'instabilité de nos méthodes, tel auteur sacrifiant les uns pour ex-
primer les autres, et tel autre mettant en évidence ceux-ci et rejetant
ceux-là.
S'il y a lieu d'hésiter sur la valeur des changements apportés à la
classification des Coléoptères, depuis Latreille, il n'en est plus de même
pour ce qui regarde l'emploi des caractères qui lui étaient restés incon-
nus ou dont il n'avait pas apprécié toute l'importance ; ici le progrès
est réel.
II faut, je crois, mettre au premier rang l'étude plus approfondie qui
a été faite des parties constituantes des segments thoraciques.
Ainsi, M. Spinola (-2) a montré le parti qu'on peut tirer de la pré-
(1) Kirby [Faim. Bor. Amer. Préface, p. XXV) a démontré ceci admirable-
ment dans le passage que voici : « Que nous considérions^ dit-il^ les aflînités
qu'ont entre elles les productions de notre globe, comme représentées, soit
par un arbre ramifié, soit par un réseau, ou une sphère composée d'une infi-
nité d'autres sphères, grandes et petites, en contact de toutes parts et enchâs-
sées à l'infini les unes dans les autres, si nous entreprenons de disposer et de
décrire sur le papier les individu* composant un groupe quelconque des trois
règnes, nous trouverons qu'il est au-dessus de nos forces de le faire de façoa
à conserver intactes et sans dérangement toutes leurs connexions. Nous sommes
obligés de le faire d'après une série qui ne peut être qu'une suite de mutila-
tions et dp, dislocations. C'est comme si l'on coupait toutes les branches et tous
les rameaux d'un arbre pour les placer bout à bout, comme si l'on mettait en
pièces un réseau pour en aligner les mailles à la suite les unes des autres, ou,
enfin, comme si l'on brisait une sphère pour en retirer les sphères, grandes et
petites, qui la constituent^ et les ranger sur une ligne continue. De sorte qua
c'est une entreprise sans espoir de réussite que d'essayer un arrangement d'ac-
cord avec la nature dans toutes ses parties. L'homme, si fier de la force de son
inteUigence, ne peut concevoir complètement cet arrangement, et encore moins
l'exprimer et lui donner un corps. Tout ce qu'il peut faire, c'est d'en donner
une idée générale et d'eu décrire quelques fragments. »
(2) Dei Prioniti et dei Çokotteri ad essi jiiù affini, Mém, de l'Acad. de
Turin^ Série 2, V.
ééiicê ou de l*âb«éttcë d*u»ié suture entre Va^ceau tlorsat cl les flancs du
prolhorax. Il a mémo basé sur c<î caractère un arrangeracnt nouveau
de l'ordre.
Erichson (1) en a fait autant pour les parapleures du mélathorax,
selon que leurs deux éléments constituants, les épislernums et les épi-
mères, restent distincts, ou que l'un d'eux (les épimcres) devient in-
visible.
Les parapleures du mésolhorax qu'il avait négligées, ont fourni ré- '
cemment à M. J. Le Conte (2) des caractères importants pour une nou-
velle classification des Carabiques, dont on trouvera l'analyse à la suite
de cette famille.
Le nombre des segments abdominaux visibles en dessous, la sou-
dure plus ou moins complète de ceux situés à la base de cette partie du
corps, la mobilité ou la fixité de ceux placés à la suite de ces derniers,
sont autant de particularités qui, avant les travaux d'Erichson, avaient
été entièrement négligées. Mais peut-être cet habile entomologiste a-t-il
attaché trop d'importance au dernier de ces caractères , qui est souvent
d'une vérification très-difïicile, pour ne pas dire impossible, après la
mort, et qui laisse l'observateur dans le doute.
La forme des hanches des pattes, sans avoir été complètement né-
gligée, n'avait pas obtenu toute l'attention qu'elle mérite. Ces organes
jouent un rôle très-important dans la méthode d'Erichson. Les cavités
cotyloïdes des antérieurs peuvent également, dans certains cas, fournir
des secours précieux, selon qu'elles sont ouvertes ou closes en arrière
et prolongées ou non au côté externe. M. J. L. Le Conte s'est servi
très-heureusement de ces caractères dans la famille des Longicornes (3).
Les ailes inférieures étant cachées au repos par les éiytres chez les
Coléoptères, on n'a pas eu pendant longtemps l'idée de tirer parti de
leurs nervures, tandis qu'elles étaient étudiées avec un soin minutieux
chez les Hyménoptères, les Lépidoptères et les Diptères. M. Bur-
meister (4) a le premier appelé sur elles l'attenlion des entomologistes,
et depuis, M. 0. Heer a publié sur ces organes un travail capital (5).
M. Burmeistcr et Erichson ont tiré de la situation des stigmates ,
chez les Lamellicornes, des caractères d'un rang élevé pour la classi-
fication de cette famille.
(1) Die Kœfer d. Mark Brand. passim.
(2) Notes on the Classification of the Carabidœ ofthe United States, trant.
of the Amer. Phil. Soc. X, p. 363.
(3) An attempt ta dassify the Longicorn Coleoptera ofthe part of America
North of Mexico. Journ. ofthe Acad. of Philad. New. Ser. Vol. I et II.
(i) Voyez son Mémoire sur les Paussides dans le Magaz. de Zool. Ins. I8il,
pi. 76 ; et son ouvrage intitulé : Gênera quœdum Insectorum, m-S", Berlin^
1838-184G.
(5) Die Insektenfauna der Tertiœrgebilde von Œningen und von RadoboJ
in Croatien, Bd. l, Dio Kœfer; passim et ea particulier p. 75-94.
XX GENERA DES COLEOPTERES.
Les organes de stridulation, qui sont assez répandas chez les Coléop-
tères et sur lesquels M, Westring a public, dans ces dernières années,
un Iravail intéressant (i), peuvent être d'un grand secours dans certains
groupes de la même famille, comme l'ont fait voir encore M. Bur-
meislcr et Erichson.
Enfin, il n'est pas jusqu'à la cornée des slemmates dont on ait com-
mencé de tirer parti. La classification des Eralyliens, que j'ai proposée
il y a quelques années (2), repose en grande partie sur ces organes.
D'après cela, on peut dire qu'il n'y a plus aujourd'hui d'organes chez
les Coléoptères, qui aient été complètement négligés par les entomo-
logistes, au point de vue systématique. Il reste seulement à user plus
largement dans la pratique de ceux que je viens de passer brièvement
en revue. Les progrès futurs de la classification de l'ordre en dépendent.
(1) Dans Krœyer^ Naturhist. TydsTcrift. Série 2, II, p.. 331.
(2) Monographie des Erotyliens, in-80. Pans, 1842,
FAMILLE l
CICINDÉLÉTES.
Menton échancré. — Languette cornée, dépourvue de paraglosses,
très-courte, réfléchie et cachée par le menton. — Mâchoires allongées,
grêles, ciliées au côté interne, terminées par un onglet articulé, partois
nul; leur lobe interne palpiforme, bi-articulé, grêle. — Mandibules
longues, arquées , pluridentées au côté interne, très-aiguës, se croisant
fortement au repos. — Palpes de quatre articles : le premier formé par
leur support qui s'est agrandi et est devenu libre. — Antennes iili-
formes ou sélacées, composées de onze articles. — Pattes plus ou moins
grêles et allongées ; jambes anléneures sans échancrure au côté interne ;
hanches postérieures transversales, élargies et prolongées en une saillie
à leur extrémité interne ; trochanters de la même paire saillants à la
base des cuisses ; cinq articles à tous les tarses. — Abdomen composé
en dessous de six ou sept segments ; les trois premiers soudés ensemble.
Cette famille fait partie, avec les trois suivantes, d'un groupe très-
naturel, les Carnassiers de Latreille ou Adéphages de Clairville, dont les
espèces, se nourrissant exclusivement de proie, possèdent en commun
un certain nombre de caractères (i), mais ont été modifiées pour vivre,
les unes sur le sol (Carnassiers terrestres), les autres dans l'eau (Car-
nassiers aquatiques). Les Cicindélètes constituent avec les Carabiques le
premier de ces deux groupes secondaires. Quelques détails sur leur
organisation achèveront de compléter la formule qui précède.
En commençant par les organes buccaux, on peut dire que le menton
est en général court, comparativement à celui des Carabiques. La lan-
guette ne dépasse jamais le fond de son échancrure, et c'est là un des
principaux caractères, avec l'onglet terminal des mâchoires, qui distin-
(1) Ces caractères^ moins nombreux qu'on ne le croirait de prime-abord, se
réduisent à trois, empruntés au menton, aux mâchoires avec leur lobe externe,
et aux hanches postérieures. Tous les autres, sans exception, ou sont sujets à
disparaître, ou se retrouvent dans d'autres familles de Coléoptères. On devrait
même, à la rigueur, exclure le lobe externe des mâchoires, qui manque dans
une famille entière, celle des Gyrinides, à l'cxccptiou du seul genre Gïrikus,
Coléoptères. Tome I, l
2 CICINDÉLÈTES.
gucnt ces insectes de la famille en question. Les palpes sont tantôt très-
longs (Mégaccphalides, Clénostomides), tantôt médiocres (Cicindélides)
ou courts (Collyrides), souvent pendants. Leur longueur relative est assez
utile pour caractériser les groupes supérieurs aux genres; mais seule-
ment d'une manière accessoire. Un autre caractère plus important et qui
existe dans un grand nombre d'espèces consiste dans le renfleiiftnt du
troisième article des palpes labiaux, qui devient comme vésiculeux. Les
mandibules sont armées d'une dent située à la base, forte, aplatie
et suivie d'une à trois autres coniques et pointues ; leur nombre souvent
n'est pas le mêmt; à chaque mandibule. Le labre varie beaucoup sous
le rapport de la forme et surtout de la grandeur ; il recouvre parfois
complètement les mandibules, et c'est une règle constante que, toutes
les fois qu'il est denté en avant, les dents sont plus prononcées chez les
femelles que chez les mâles.
La tête est courte, grosse et rarement (Collyris) rétrêcie postérieure-
ment en un col grêle. Des yeux volumineux, surmontés d'une orbite
plus ou moins saillante, la font paraître souvent déprimée, et même
comme excavée en dessus. Le prolhorax de forme variable, mais tou-
jours muni en dessus de deux sillons transversaux, l'un antérieur, l'autre
postérieur, en général reliés entre eux par un sillon longitudinal mé-
dian, est, en règle générale, plus étroit à sa base que l'arrière-corps.
L'écusson ne manque jajmais ; mais , placé sur le pédoncule du mé-
sothorax, il ne s'interpose que faiblement, et même pas du tout, entre
les élytrés. Celles-ci recouvrent toujours l'abdomen en entier; d'un
autre côté il n'est pas rare que les ailes inférieures s'atrophient complè-
tement.
Les hanches antérieures et intermédiaires sont plus ou moins globu-
leuses; quant aux postérieures, sans être précisément soudées au méta-
sternum, elles sont fixes et présentent en arrière un sillon ou canal
curviligne qui reçoit les cuisses postérieures , lorsqu'elles se portent en
avant, et ne leur permet de dépasser que peu dans cette direction une
ligne perpendiculaire au corps. 11 est à remarquer qu'ici , comme chez
les Carabiqucs, ces hanches ne se rejoignent pas sur la ligne médiane et
n'empêchent par conséquent pas le métasternum d'entrer en contact avec
le premier segment abdominal. Nous verrons qu'il en est tout autrement
chez les Dytiscides et les Gyrinidcs. Les jambes des Cicindélètes sont tou-
jours terminées par deux petites épines très-aiguës ; l'échancrure, qui en-
tame les antérieures dans l'iramcnse majorité des Carabiques , est rem-
placée ici par un faible sillon qui longe dans sa moitié terminale le côté
interne de ces organes. Les trois premiers articles des tarses antérieurs
sont seuls sujets à être dilatés chez les mâles, mais en généran'aiblemcnt,
et leur vcslilure en dessous consiste toujours en poils sans mélanges de
squammules.
Ce n'est que dans le même sexe que l'abdomen présente en dessous
sept segments, dont le pénultième est échancré, et il y a même à cet
CICINDKLETES» 3
égard quelques exceptions ; les femelles n'en ont jamais que six, tous
entiers.
Les segments thoraciques en dessous ne varient pas. Le prosternum,
plus ou moins convexe, s'arrondit immédiatement en arrière des han-
ches antérieures; le mésosternum, incliné entre les hanches intermé-
diaires, est échancré à son sommet pour recevoir une saillie aiguë du
mélasternum qui est de forme normale, c'est-à-dire, constitue la totalité
de ce qu'on appelle la poitrine; ses parapleures (!) sont composées des
deux éléments ordinaires, les cpisternums et les épimères, mais la suture
qui les sépare est souvent difficile à distinguer.
Les habitudes des Cicindclètes sont parfaitement en harmonie avec la
structure de leurs organes buccaux et locomoteurs ; ce sont des insectes
éminemment carnassiers et d'une agilité extrême a la course. Les es-
pèces ailées ont également un vol rapide, mais d'une courte durée.
Beaucoup d'entre elles exhalent une odeur assez forte, mais qui n'a
rien de désagréable, du moins dans les premiers moments. A la diffé-
rence de la plupart des Carabiques, elles se réfugient beaucoup moins
sous les pierres et autres endroits analogues ; quelques-unes seulement
s'enfoncent dans le sable ou cherchent un refuge dans les trous creusés
par d'autres insectes, quand le temps est pluvieux ou froid.; Les unes
préfèrent les endroits découverts et sablonneux; d'autres, le bord des
eaux douces ou salées ; quelques-unes ne se trouvent que dans les fo-
rets, soit entre les herbes, soit sur les troncs ou les feuilles des arbres.
Deux larves de cette famille , celles des Cicindela campeslris et
hybrida d'Europe, sont connues depuis assez longtemps ; elles ne pré-
sentent aucune différence essentielle. Décrites vaguement pour la pre-
mière fois par Geoffroy (-2), elles l'ont été beaucoup mieux depuis par
un assez grand nombre d'auteurs, et, en particulier, par Erichson, qui
en a donné une description très-exacte (0).
Leur corps se compose de treize segments, y compris la tète. Cette
dernière est grande, cornée, horizontale, un peu allongée en arrière,
(1) Dans la nomenclature d'Aiidouin relali^e aux. thorax des animaux arti-
culés (Ann. des Se. nat. I, p. 97), les parapleures sont ces deux pièces indiquées
dans le texte, ciui flanquent de chaque côté le sternum des trois segments tho-
raciques. De ces deux pièces, l'antérieure ou l'épisternum est toujours beaucoup
plus grande que la postérieure ou l'épimère , qui est constamment très-
petite ; c'est naturellement la grandeur du sternum qui détermine la sienne.
Erichson, qui a le premier employé, comme caractère, la présence ou l'absence
des épimères métathoraciques, dit {Archiv,!?)'^, II, p. 204) que dans le second cas
elles sont devenues membraneuses et se retrouvent sous les épisternums qui les
recouvrent. Je ne suis pas en mesure de nier ou de confirmer cette assertion.
Dans le cours de cet ouvrage, les parapleures seront dites simples, quand les
épimères auront disparu, et appeiidicidées dans le cas contraire.
(2) Histoire d. Ins. d. env. de Paris, I, p. 140.
(3) Desmarets, Bidlet. d. l. Soc. philnm. III, p. 177, pi. 24. — Latr. A'oMl'.
Dict. d'JIist. nat. article Cicitidèle. — Ivirby et Spence, /4h Introd. ta Entom.
^ CIClNDELEÎESi
excavée en dessus et renflée inférieurenient : le front s*avance entre les
mandibules sans former d'épislome distinct. Elle porte de chaque côté
quatre yeux arrondis, deux gros supérieurs et deux petits inférieurs,
situés plus eu avant. Les antennes sont filiformes et composées de
quatre articles. La bouche se compose de deux mandibules longues,
arquées, pointues et armées à la base d'une forte dent aiguë; deux
mâchoires, dont la pièce articulaire est très-allongée et oblique, la pièce
interne cylindrique, terminée par une épine crochue et portant un palpe
de quatre articles; une lèvre inférieure, dont le menton est très-court,
soudé à la base de la tête, et la languette charnue, quadrangulaire, hé-
rissée en avant de longs poils et munie de deux palpes également
charnus dont le support est allongé. Les pattes sont de longueur mé-
diocre et composées des cinq parties distinctes ordinaires : les tarses sont
armés de deux crochets inégaux. Les trois segments thoraciques sont
entièrement cornés en dessus ; ceux de l'abdomen le sont seulement
par places; le prothorax est de la largeur de la tête ; le huitième est le
plus grand de tous, comme bossu et muni en-dessus de deux crochets
cornés recourbés en avant; le dernier porte un appendice anal conique.
Il y a, comme de coutume, neuf paires de stigmates, dont la première
est située sous le prothorax immédiatement en arrière d'une élévation
charnue ; les autres occupent les huit premiers segments abdominaux.
Ces larves creusetit dans le sol, à l'aide de leurs mandibules et de
leurs pattes, des trous cylindriques d'un pied de profondeur et plus, en
se servant de leur large télé pour porter au-dehors les particules de
sable et de terre qu'elles ont détachées. (Juand ce travail est terminé,
elles se tiennent en embuscade à l'entrée de leur retraite en bouchant
son ouverture avec leur tète et leur prothorax, de façon à ce que ces
organes se trouvent au niveau du sol environnant ; les crochets dont
leur huitième segment est pourvu leur servent à se cramponner aux
parois du trou. Quand un insecte vient à passer à portée, elles le sai-
sissent avec leur mandibules, en rejetant brusquement leur tête en ar-
rière, et l'entraînent au fond de leur retraite, ou elles le dévorent. C'est
dans le même lieu qu'elles subissent leur métamorphose , et l'on dit
qu'elles en ferment l'entrée quand elles sont sur le point de se changer
en nymphe.
Les seules larves exotiques connues sont celles de trois Megacephala
des bords de l'Amazone (i), et de VEucallia Boussingaullu de Co-
III, pi. 17, f. 13. — Westw. Ann. d. Se. nat. XXII, p. 299, pi. VIII, et Introd.
to tlie mod. daasif. of Ins. I, p. 49, f. 1, 7. — Ratzeb. Dî'e Forstins. I, p. 27,
pi. 1, f. 12. — Schmidt, Stettin. entom. Zeif. 1842, p. 270, pi. 1, f. 9, 10. —
Erichson in Wiegm. Archiv. 1841, I, p. 69. — Blisson, Ann. d. l. Soc. entom.
série 2, 1848, p. 155. — Cliapuis et Candèze, Mém. d. L Soc. d. Se. d. Liège,
Vm, p. 361.
(1) Rapportées par M. Bâtes et figurées par M, Westwood dans les Trans.
of the entom. Soc, Série II, pi. Yll^ ï. 2j 4 et 6^ Deux d^eûtre elles sont indi-
MAÎÎTIC0B1DÉS< O
lombie (t)', sous le rapport de l'organisation et des habitudes, elles tes»
semblent à nos Ciciîvdela européennes.
La distribution géographique des Cicindélètes n'est pas la même que
relie des Carabiques qui suivent : ce sont des insectes plus spécialement
propres aux pays chauds et dont les genres sont, pour la plupart, confinés
dans des régions assez restreintes. Quelques-uns de ces genres semblent
se représenter réciproquement dans l'ancien et le nouveau continent.
Linné n'a connu que neuf espèces de cette famille, qu'il avait toutes
comprises dans le genre Cicindela ; il en existe aujourd'hui plus de
500 dans les collections. Les premiers progrès qu'ait faits leur classifi-
cation sont dus à Latreille , Dejean et Eschschoitz (2), puis à MM.
Brullé (ô), de Casteinau (4) et Hope (s). Moi-même j'ai proposé un
nouvel arrangement (6) dans lequel la famille est divisée en cinq tribus.
C'est cet arrangement que je reproduis ici avec quelques changements
et en y ajoutant les genres publiés depuis qu'il a paru.
I Màclioires terminées par un'onglet articulé.
A 3^ art. des palpes maxillaires plus long que le 4^.
Le 1" des labiaux dépassant faiblement le fond de
réchancrure du menton. Manticorides.
Le même dépassant fortement cette écliancrure. Mégacéphalides.
B 3« art. des palpes maxillaires plus court que le 4^.
4e art. des tarses entier. Cicikdéudes.
— cordiforme au moins aux antérieurs. Collyrides.
II Mâchoires sans onglet articulé. Cténostomides.
TRIBU I.
MANTICORIDES.
Palpes médiocres, subégaux en longueur ; le dernier article de tous
légèrement sécuriforme (7) ; le 3» des maxillaires plus long que le 4® ;
quées avec doute comme étant les larves]des M. curtaict Martii; la troisième
est indéterminée.
(1) Elle a été découverte par feu J. Goudot, et M. Guérin-Méneville en a dit
quelques mots dans lu Revue sool. 1843, p. 15. Pour quelques autres détails,
voyez Chapuis et Candèze, Mém. de la Soc. des Se. de Liège, VIII, p. 364.
(2) Zool. Atlas, fasc. I^ p. 4.
(3) Hist. nat. des Ins. IV, p. 27.
(4) Etud. entom. p. 33, et His. nat. d. Coléopt. I, p. 9.
(5) The Coleopt. Mnn. III, passim.
(6) Révision de la famille des Cicindélides; dans les Mém. de la Soc. des
Se. de Liège, I, p. 85.
(7) Le genre Dromochorus fait seul exception à cet égard, d'après la formule
générique qu'en a donnée M. Guérin-Méneville.
"G CICINDÈLÈXES.
le 1er des labiaux court, dépassant faiblement le fond de i'échancrure
du menton; celle-ci munie d'une forte dent. — Les trois premiers ar-
ticles des tarses antérieurs tantôt simples dans les deux sexes, tantôt
dilatés chez les mâles. — Jamais d'ailes sous les élytres ; celles-ci
embrassant fortement les côtés de l'abdomen.
Les palpes sont intermédiaires pour la longueur entre ceux des Méga-
céphalides ou des Cténostomides et ceux des Cicindélides et des Col-
lyrides. Le dernier des labiaux est généralement plus grand que dans
toutes ces tribus; il y a même un genre (Amblycheila) où il égale
presque en longueur le pénultième. C'est, avec la suivante, la seule
tribu où le troisième des maxillaires soit plus long que le dernier.
Ces insectes n'ont reçu en partage ni la faculté de voler, ni la livrée
brillante qui caractérise la plupart des espèces de la famille. Tous sont
d'un noir ou plus rarement d'un fauve uniforme. Leur distribution géo-
graphique est remarquable : sur les cinq genres qu'ils constituent, deux
sont propres à^l'Afrique auslrale,11es trois autres à l'Amérique du Nord.
Genres : Manticora, Platychilej, Ainl'lycheila, Omus, Dromochonis.
manticora;
Fab, Syst. EL ï, p. 167.
Dent médiane du menton forte et crochue. — Mandibules très-
grandes et très-robustes. — Labre court, arrondi et muni de six petites
dents en avant. — Tète très-grosse, ovalaire. — Yeux petits, arrondis,
surmontés d'une faible orbite. — Antennes grêles, flliformes. — Pro-
Ihorax comme composé de deux parties : une antérieure tubuleuse, une
postérieure formant un lobe déclive, à bords tranchants et échancré à sa
base.— Ecusson situé sur le pédoncule mésothoracique, grand, en triangle
curviligne. — Elytres soudées , brièvement cordiformes , échancrées en
demi-cercle antérieurement, planes ou peu convexes, déclives en ar-
rière, carénées latéralement. — Tarses simples dans les deux sexes, à
articles subcylindriques, fortement ciliés et épineux. — Six segments
abdominaux dans les deux sexes ; le pénultième entier chez les mâles.
Genre propre à l'Afrique méridionale, et comprenant les plus grandes
espèces de la famille. Ce sont des insectes tout noirs, de formes très-
robustes, et qui ont au premier coup-d'œil une certaine ressemblance
avec les grosses araignées du genre Mygale, auxquelles on les a sou-
vent comparés. Au dire des voyageurs on les trouve courant avec ra-
pidité dans les endroits sablonneux. Pendant longtemps on n'en a
connu qu'une espèce (i); mais dans ces derniers temps on en a décrit
(1) M. tnberculatn {Ccrrahus tubercidatus de Geer. Mant maxillosa Fab.
Var. Mant. tibialis, Bohem. Ins. Caffr. I, p. 1). EUc est figurée dans la plupart
des ouvrages iconographiques sur les Coléoptères.
MANTICORÏDES. 7
quatre autres (i). Toutes, sauf l'espèce typique, sont très-rares dans
les coUeclions.
PLATYCHILE.
Mac-Leay, Annul. Javan. p. 9 (2)
Dent médiane du menton presque aussi longue que ses lobes latéraux.
— Labre court, bidentc dans son milieu en avant. — Tête large, presque
carrée et plane en dessus. — Yeux petits , peu saillants. — Antennes
filiformes. — Prolhorax transversal, plane en dessus; ses angles pos-
térieurs saillants et embrassant la base des clytres. — Celles-ci en
ovale court et régulier, peu convexes , non soudées. — Les trois pre-
miers articles des tarses antérieurs des mâles dilates ; le 4" très-court,
un peu prolongé latéralement.
L'Afrique australe est également la patrie de l'unique espèce (P.
païïida) qui compose ce genre, et qui est une des plus rares qui exis-
tent dans les collections. EUe est de taille moyenne et en entier d'un
testacé pâle. Fabricius qui l'a connue, l'avait placée parmi les Manh-
coKA, en lui attribuant à tort des élytres soudées (ô).
AMBLYCHEILA;
Say, Trans. of. the Amer. phil. Soc. new Ser. IV, p. 409.
Dent médiane du menton très-forte, aiguë et recourbée en dedans.
— 1er article des palpes labiaux renflé ; le dernier presque aussi long
que le pénultième. — Labre transversal ; son bord antérieur demi-cir-
culaire, échancré et bidenté dans son milieu. — Tête ovale-oblongue, à
peine rétrécie en arrière. — Yeux petits, arrondis, peu saillants. —
Antennes filiformes. — Prolhorax un peu plus long que large, rétréci
en arrière, avec un bourrelet transversal à sa base, et caréné sur les
côtés. — Elytres assez allongées, soudées et carénées latéralement. —
Tarses assez courts.
Say, le fondateur de ce genre, avait dans l'origine (4) placé l'unique
espèce qui le compose parmi les Manticoua, sous le nom de M. cylin-
driformis. Pendant longtemps les entomologistes d'Europe ne l'ont pas
(1) Voyez la Monographie du genre publiée par M. Klug, dans k Linnaea
entom. IV, p. 417, pi. 1 et 2. Les espèces nouvelles sont : M. granulata, latl-
pennis, de l'intérieur de la Terre de Natal; scàbra, herculeana, do Slozam-
bique.
(2) Syn. Manticoka, Fab. Syst. El. p. 167.
(.i) Outre M. Mac-Leay (loc. cit.), voyez Dejean, Spec. V p. 198, et Klug
Jahrb. d. Insecktenk. pi. I, f. 1; seule figure de Tespèce publiée ju-qu'ici,
(4) Journ. of the Acad. of Pliilad. III, p. 139.
8 ClClNDÉLÈTES.
connu et le confondaient avec le genre Omus d'Eschscholtz (0. M. Rciche
est le premier qui l'ait examine en nature, et sa diagnosc générique est
pins exacte que celle de Say, qui n'avait eu qu'un exemplaire mutilé
à sa disposition (2).
Cet insecte représente, sur la côte nord-ouest de l'Amérique du
Nord, les Manticora de l'Afrique. Il est de grande taille et d'une ra-
reté extrême dans les collections. On ne connaît que la femelle, mais il
est très-probable que les mâles ont les trois premiers articles des tarses
antérieurs dilatés et le pénultième segment abdominal échancré comme
les Omus qui suivent.
OMUS.
EscHSCii. Zool. Atlas, fasc. I, p. 4,
Dent médiane du menton presque aussi longue que les lobes latéraux
de ce dernier, obtuse et un peu recourbée en dedans à son sommet.
— Dernier article des palpes labiaux triangulaire, un peu plus court
que le pénultième. — Labre transversal, sinué en avant, parfois un
peu saillant dans son milieu. — Tête courte, large, obtuse et dépri-
mée en avant. — Yeux petits, hémispbériques. — Antennes filiformes.
— Prolhorax un peu plus long que large, rétréci en arrière et ca-
réné latéralement, ou brièvement fusiforme, et tronqué à ses deux
extrémités. — Elytres soudées, ovalaires et carénées latéralement. —
Tarses au moins de la longueur des jambes; les trois premiers articles
des antérieurs fortement dilatés chez les mâles, et un peu prolongés
en dedans ; le 1er triangulaire, les deux suivants en carré oblique ; tous
spongieux en dessous.
Genre voisin du précédent et originaire des mêmes contrées. Il s'en
distingue principalement par sa forme moins allongée, le dernier ar-
ticle des palpes labiaux plus court et plus large, sa tête plus obtuse et
ses tarses moins longs. Il comprend déjà trois espèces de taille assez
grande et toutes noires (r.).
W{i) Casteln. Ann. d. I. Soc. ent. I, p. 387; Hi?t. nat. d.fllns. I/p. 10. —
Reiche, Ann. d. 1. Soc. ent.îVII, p. 297. — M. BrulléS(Hist. nat. d. Ins. Col.
I, p. 35) est resté dans le doute et a reproduit les caractères du genre d'après
Say.
(2) Ann. d. 1. Soc. ent. VIII, p. 557, pi. 19, f. 1-6 ; seulement M. Reiche a
cru que l'espèce qu'il avait sous les yeux n'était pas la même que celle de Say,
et il l'a, en conséquence, nommée A. Piccolominii. Après ime nouvelle com-
paraison de la description de Say avec l'insecte, je persiste dans l'opinion que
j'ai émise (Mém. d. 1. Soc. d. Se. de Liège, I, p. 95) sur l'identité des deux
espèces, bien que M. de Mannerheim (Kœfer-Fauna d. Neu-Californ. p. 11 ;
Bullet. de Mosc. A. 1843), qui a eu connaissance de cette opinion, ait adopté
celle de M. Reiche.
(3) 0. californicus. Eschsch. loc. cit. p. 5, pi. i, f. 1. La figure ne s'accorde
MÉGACKPHALlDESi »
DROMOCHORUS.
Guérin-Ménev. Rev. zool. 1845, p. 438.
M. Guérin-Méneville a établi ce genre sur une espèce remarquable
découverte au Texas, par M. Pilate, et il le regarde comme intermé-
diaire entre les deux précédents et les Dromica mentionnées plus
loin. J'ai vu cet insecte dans la collection de M. Pilate, mais sans
l'étudier, et il m'a paru avoir beaucoup d'analogie avec les Omus. C'est
très-probablement, comme le pense M. Guérin-Méneville, un genre
de transition entre la tribu actuelle et celle des Cicindélides. Les ca-
ractères que lui assigne cet entomologiste sont les suivants :
Labre transversal, ne recouvrant que la base des mandibules. —
Palpes égaux, terminés par un article un peu renflé et arrondi au
bout; les labiaux appliqués sur la bouche et non pendants; leur troi-
sième article plus grand et plus épais que les autres. — Menton forte-
ment échancré, avec une forte dent conique au milieu de cette échan-
crure. — Yeux très-grands, saillants. — Les trois premiers articles
des tarses antérieurs des mâles légèrement dilatés, garnis en dessous
de brosses de poils très-serrés et simples. — Elylres en ovale très-
allongé, ne recouvrant pas d'ailes.
L'espèce en question a reçu le nom de D. Vilalei. Elle est à peu près
de la taille des Omus et d'un noir mat comme eux.
THIBU ir.
MÉGACÉPHALIDES.
Palpes allongés : les labiaux plus longs que les maxillaires; leur
1er article dépassant fortement le fond de l'échancrure du menton et
souvent ses lobes latéraux ; le 3e des maxillaires plus long que le 4". —
Une dent au milieu de l'échancrure du menton. — Les trois premiers
articles des tarses antérieurs dilatés chez les mâles. — Ailes inférieures
Irès-rarertient avortées.
La longueur du troisième article des palpes maxillaires et le déve-
loppement faible ou médiocre des yeux, rattachent cette tribu à la pré-
cédente ; mais c'est tout ce qu'il y a de commun entre elles. Outre que
le (acics est complètement différent, on observe presque toujours dans
celle-ci des couleurs brillantes et un vol facile. Le retrait des deux
genres Iresia et Eurymorpha que j'y avais compris autrefois, me pa-
pas bien avec la description. — Dejeanii, Audouini, Reiche, Ann, d. 1. Soc.
entom. VII, p. 297 sq. pi. 10, f. 1 et 2.
10 CICINDÉLÈTES.
raît la rendre bien naturelle. Elle ne comprend que cinq genres dont
deux seulement, Megacephala et Tetracha, ont des représentants
dans l'ancien continent (i).
Genres : Oxycheilcij Pseudoxycheïla, Megacephala^ Tetracha, Aniara.
■ OXYCHEILA.
Dei. Species l, p. 15.
Dent du menton assez grande et aiguë. — Dernier article des palpes
labiaux sécuriforme ; le pénultième un peu arqué, noueux ou denti-
culé. — Labre en triangle régulier très-allongé, recouvrant les mandi-
bules, plane ou légèrement convexe. — Tcle médiocre pour la tribu
actuelle, ovalaire, peu convexe, non renflée latéralement. — Yeux
médiocres, subglobuleux, très-saillants, sans orbite en-dessus. — An-
tennes longues, sétacées. — Prolhorax presque carré, un peu rétréci
à sa base, qui est fortement lobée dans son milieu ; ses sillons trans-
versaux très-marqués. — Elytres du double plus larges en avant que
la base du prothorax, allongées, élargies en arrière, médiocrement con-
vexes. — Pattes très-longues et très-grêles ; les trois premiers articles
des tarses antérieurs des mâles dilatés , allongés, également ciliés des
deux côtés, finement spongieux en-dessous. — Sept segments abdo-
minaux dont l'avant-dernier échancré chez les mâles, six chez les
femelles.
Assez grands et beaux insectes, tous propres aux régions interlro-
picales de l'Amérique du Sud, de couleur uniforme, noire ordinaire-
ment, avec une tache jaunâtre sur chaque élylre chez la plupart. Leur
démarche est très-agile, mais ils ne volent pas. L'espèce typique (0.
irislis) esl seule commune dans les collections. Je l'ai trouvée plusieurs
fois aux environs de Rio-Janeiro, sous des pierres, au bord des ruis-
seaux. Elle produit un bruit assez fort en frottant ses jambes contre le
"•■ (1) L'ancien genre MEGACEPHAtA est ici divisé en trois : Megacephala,. Tetra-
cha, Aniaka. Dans un travail intéressant sur ces insectes, M. Westwood (Traus.
of tiie entora. Soc. 2^ séries, II), partant de la forme des angles liumé-
raux des élytres, de celle du corps, du nombre et de la forme des dents des
mandibules, les divise en sept sous-genres, sans assigner des noms à ceux qui
sont nouveaux, sa»if à un seul, qu'il appelle Ammosia, mais qui avait déjà été
proposé auparavant par M. de Chaudoir, sous le nom de Ph.eoxantha, et qui
me paraît ne pouvoir guère être séparé des Tetracha. Je me bornerai à indi-
quer tes types de ces sous-genres : 1. M. senegnlensis ; 2. M. quadrisignaia;
3. M. bifasciata; 4. M. euphrafica; 5. M. sepulcralis; 6. M. aiisfralasicp;
7. M. caroUna. Si l'on regarde une dent de plus ou de moins aux mandibules
comme suffisant pour établir une coupe générique, celles-ci pourront être adop-
tées. J'ai cru ne pas devoir faire usage de ce caractère, auquel j'ai peine à
accorder une aussi grande valeur.
MÉGACÉPHALIDES. 11
bord de ses élytres. M. Goudot en a découvert une autre (0. aqua-
tica) en Colombie, sur des pierres que l'eau laissait à découvert au
milieu d'une rivière. On en connaît déjà près d'une douzaine d'es-
pèces (i).
PSEUDOXYCHEILA.
Guérin-Ménev. Dict. pittor. d'Hisf. nat. Ylj p. 573 (2).
Ce genre ne diffère du précédent que par les caractères que voici :
Labre très-grand, voûté, subitement rétréci dans sa moitié anté-
rieure en une épine très-forte, dentelée sur ses bords. — Yeux petits,
peu saillants. — Tête grosse, graduellement renflée d'arrière en avant.
— Elytres proportionnellement moins larges à leur base. — Pattes plus
courtes et plus fortes.
L'espèce typique (P. bipuslulata Latr. ), découverte par MM. de
Humboldt et Boinpland lors de leur voyage en Amérique, est une des
plus belles de la famille. Elle a été pendant longtemps très-rare dans
les collections ; mais dans ces dernières années il en est arrivé de Co-
lombie un grand nombre d'exemplaires. M. de Chaudoir en a décrit
une seconde qui est douteuse (s).
MEGACEPHALA.
Latr. Gen. Crust. et Ins. l, p. 175 (i).
Dent du menton médiocre, aiguë. — Languette triangulaire en avant.
— Dernier article de tous les palpes sécuriforme ; le 3" des labiaux fai-
blement noueux et presque droit. — Labre fortement transversal,
coupé carrément, et denticulé en avant. — Télé grosse, non rétrécie
en arrière, tronquée en avant, peu convexe. — Yeux assez grands,
médiocrement saillants, sans orbite en-dessus. — Antennes longues,
(1) 0. fr/s/î5^.F;ib.'Dej./loc. cit. —dis1igma,'Ç,ovy, Blag. de Zool. his. A.
1831, pi. 17. — acutipennis^ Buquet, ibitl. A. 1835, pi. 130. — labiata,
Brullé in cl'Orb. Voy. bis. p. 3. ~ femoralis, Casteln. Revue entom. de Sil-
berm. I, p. 128. — hinotata, Gray, Aniui. Iviiiffd. bis. 1, p. 264, pi. 29, f. 2. —
bisignata, Guérin, Dicl. pittor. d'Hist. nat. VI, p. 572. — aquafica, Pinelii,
Guérin, Picvue zool. 1843, p. 15 et IG. — spinipennis, Sahlb. Mém. d. 1. Soc.
d'Hist. nat. de Finlande, II, p. 502.-— oxyoma,'De Chaud. Cullet. de Moscou,
1848, p. 7.
(2) Syn. Centrocheila, Laeord. Mém. d. 1. Soc. d. Se. do Liège, I, p. 98. —
OxYCHEiLÂ, Bej. Species, V, p. 205.
(3) P. lateguUata, Bullet.de Moscou, 1844, p. 455. Je possède cette espèce;
elle nie paraît n'être qu'une variété de la bipuslulata., et j'en ai parlé en ce
sens dans ma Révision de la famille actuelle. Je dois ajouter que M. de Ciiaudoii"
(ibid. 1848, p. 9) persiste à la regarder comme distincte.
(4) Syn. Aptema, Encycl. métli. Lis. X, p. 018.
12 CICINDÉLÈTES.
sétacées. — Prothorax légèrement cordiforme, caréné sur les côtés,
arrondi ou faiblement lobé à sa base; ses sillons transversaux bien
marqués, limitant deux rendements séparés par un sillon longitudinal.
— Elytres subcylindriques, graduellement renflées en arrière, de la
largeur du prolhorax et sans angles huméraux à leur base ; point
d'ailes. — Pâlies longues ; jambes quadrangulaires, cannelées sur leurs
quatre faces ; les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles
fortement dilatés, rétrécis à leur base, tronqués obliquement à lear
extrémité, plus fortement ciliés à leur côlé interne qui est un peu pro-
longé, qu'en dehors, très-spongieux en dessous. — Six segments ab-
dominaux dans les deux sexes ; le pénultième entier chez les mâles.
Ce genre ne comprend qu'un petit nombre d'espèces présentant les
mêmes caractères que celle {M. senegalensis) sur laquelle Latreille
l'a établi. Ce sont de grands insectes aptères, de forme robuste, d'un
vert métallique brillant, plus ou moins foncé et passant souvent au bleu.
On en connaît aujourd'hui trois espèces propres à l'Afrique (i).
TETRACHA.
(Westw.) Hope, The Coleopt. Man. W, p. 7 (2).
Les caractères différentiels de ce genre et de celui qui précède se ré-
duisent aux suivants :
Languette plus acuminée et souvent prolongée en une petite pointe.
— Elytres non cylindriques, oblongues ou allongées, ayant presque
toujours leurs angles humoraux distincts par suite de la présence des
ailes inférieures. — Jambes arrondies, non cannelées. — Sept seg-
ments abdominaux dont le pénultième échancré chez les mâles, six chez
les femelles.
C'est à M. de Chaudoir (ô) qu'on doit d'avoir signalé les différences
qui séparent des Megacephala ce genre très-mal caractérisé par
M. lîope. A la diagnose qui précède, il faut ajouter que, sauf un très-
petit nombre d'exceptions, le fades est beaucoup moins robuste que
dans ces dernières.
Les espèces de ce genre sont nombreuses, et, à part un très-petit
nombre propres à l'ancien continent (4), se trouvent en Amérique.
(1) M. senegalensis, Latr. Dej. Du Sénégal et régions voisines. — denfkollis
(Aptema), Chaud. Bullet. de Moscou^ 18i3, p. 674; du Kordofan. — regalis
(Aptemci), Bohom. Ins. Caffr. I, p. 3, de Natal. M. de Chaudoir (Bullet. de
Moscou, 1850, p. 7) place cette espèce dans le genre suivant, sans paraître
l'avoir vue ; je m'en rapporte, à cet égard, à l'autorité de M. Bohemaun.
(2) Syn. Ph^eoxantha, De Chaud. Bullet. de Moscou, 1850, p. 7. — Ammosia,
Westw. Trans. of the entom. Soc. 2* séries, II.
(3) Loc. cit. p. 6.
(4) T. quadrisigmta, Dej. Du Sénégal. M. de Chaudoir (loc. cit.) a raison
fUÈGAckvnkUMSt 13
Celles-ci se divisent en deux groupes : les unes, et elles forment la
grande majorité, sont, comme celles de l'ancien conlinent, vertes ou
bleuâtres, et ont en général une tache fauve au sommet de chaque
élytre (i). Les autres sont fauves ou rougeàtres avec des taches brunes
ou noires mal limitées ; leur faciès est aussi assez différent (2). C'est sur
elles que M. de Chaudoir a établi son genre Ph.ioxantha auquel il n'as-
signe d'autres caractères que le support des palpes labiaux plus long,
les lobes latéraux du menton plus étroits, et des palpes plus grêles. Ce
genre ne me paraît bon qu'à former une simple division.
Les Tetracha sont des insectes nocturnes, ainsi que cela résulte des
observations de M. Ménétriès, des miennes et de celles de M. Bâtes (3).
ANIARA.
HoPE, The Coleopt. Man. lï, p. 7.
Ce genre ne diffère des Tetracha que par les caractères suivants :
Labre recouvrant en grande partie les mandibules, demi-circulaire
et légèrement festonné en avant. — Antennes plus courtes, plus ro-
contre Dejcan et moi en disant qu'elle est ailée. — cabounca, Guérin-Mônev,
Revue zool. 1848, p. 348; do la Guinée portugaise; elle est aptère, et c'est la
seule du genre qui soit dans ce cas. — euphrafica, Oliv. Dej. d'Orient et de
l'Algérie; pour ce dernier pays, voyez la Rev. zool. 1846, p. 160 et 428. —
australasiœ, Hope, Proceed. of tlie entom. Soc. of Lond. 1842, p. 45.
(1) Outre le Species de Dejean, qui contient 12 esp. de ce groupe, voyez la
Monographie des Megacephala, publiée postérieurement par M. de Castelnau,
dans la Revue entom. de Silbermann, et reproduite dans son Hist. nat. des his.
I, p. 11. Aux espèces mentionnées dans ces ouvrages, ajout. — T. occidentalis,
Klug, Insektendoubl. p. 11. — bilunata, fulgida^ Klug, Jahrb. d. Insektenk. .
p. 6. — Spixit, spinosa, Rrullé, in d'Orb. Voy. 1ns. p. 2. — angustata, im-
pressa, Chevrol. Magaz. de Zool. Ins. 1841, pi. 55, 56. — infuscata, Mannerh.
RuUet. de Moscou, 1837, n" 2, p. 6. — elongota, violacea, Reiche, Rev. zool,
1842, p. 239. — latipenniSj, lœvigata, Chaud. Rullet. de Moscou, 1843, p. 674.
— obscurata, Chaud. i|)id. 1844, p. 454. — insignis^ Mellyi^ Sommeri, Chaud,
ibid. 1850, p. 3. — Imifera, Erichs. Archiv. 184'7, I, p. 45. — viridis, Tatum,
Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 2, VIII, p. 50.
(2) T. laminata, Perty, Del. an. art. Rrasil. p. 2 [nocturna Dej.) —testur
dinea, Klug. Jahrb. d. Insekt. p. 6. — bifnsckda (œquinoctialisY)Q'y),cruciata,
Brullé in d'Orb. Voy. Ins. p. 2. — nigricollis , Reiche, Revue zool. 1842, p. 239
(succinda, Erichs. loc. cit.). — Klugii, Chaud. Bullet. de Moscou, 1850, p. 8. —
asperula, curta, quadricollis, Westwood, Trans. of the ent. Soc. 2'i séries. II.
(3) Ménétr. Cat. rais. p. 93; T. eitphratica. — Lacord. JNouv. Ann. du Mu-
séum, II, p. 56; T. Lacordairei. — Bâtes, Trans. of the entom. Soc. 2^ sé-
ries, II; observations portant sur onze espèces recueillies par l'auteur sur difl'é-
rents points des bords du fleuve des Amazones. M. de Castelnau également, dans
différents endroits de la Relation de son voyage dans l'Amérique du Sud, con-
Jirme les habitudes nocturnes de ces insectes.
1* CICINDELETES.
bustes et filiformes. — Les trois premiers articles des tarses antérieurs
des mâles moins rétrécis à leur base et coupés moins obliquement au
bout.
On n'en connaît qu'une espèce de Cayenne (i), d'un noir peu brillant,
avec les élytres couvertes de points enfoncés et d'élévations irrégulicres
peu saillantes. Je l'ai rencontrée assez souvent dans ce pays, courant à
terre entre les herbes dans les endroits sablonneux, et ne 1 ai jamais vu
voler. Elle exhale, quand on la saisit, une odeur de rose qui devient
promptement fétide.
TRIBU III.
CîCINDÈLIDES.
Palpes médiocres,|rarement égaux; bs labiaux presque toujours plus
courts que les maxillaires; leur 1er article atteignant au maximum le
niveau du sommet des lobes latéraux du menton ; le 4° des maxillaires
plus long que le 3''. — Une dent parfois peu apparente au milieu de
l'échancrure du" menton. — Yeux grands, très-saillants, pourvus d'une
orbite en dessus. — Les trois premiers articles des tarses antérieurs
dilatés chez les mâles. — Ailes inférieures très-rarement avortées.
Cette tribu est la plus riche de toutes en genres comme en espèces, et
elle serait aussi naturelle que celles qui précèdent et qui suivent, sans
deux genres qui présentent quelques modifications dans la structure de
leurs palpes. Chez l'un d'eux, Iresia, ils varient selon les espèces, sous
le rapport de la longueur; chez l'autre, Oxygonia, le !<='' article des la-
biaux est aussi court que dans les Manticoridcs. Mais ce sont là des
exceptions comme il s'en trouve dans les groupes les plus naturels.
C'est ici que commence à apparaître le renflement du troisième article
des palpes labiaux, et ce caractère permet de diviser en deux sections
les quatorze genres que contient la tribu. •
I Troisième article des palpes labiaux de grosseur normale : Iresia^ Oxygo-
niUj EucalUa, Eurymorpha, Ckindela, Odontocheila, Phyllodroma.
II Le môme article beaucoup plus gros que les autres, comme renflé dans
toute sa longueur : Megalorv/ma, DlstipsiderOj Apitroessa^ Myrmecop-
tera, Dromica, Cosimma, Euprosopus.
(1) Cicindela sepulc7'alis,Ya]i. Megacephala, id. Dcj. Species V, p. 199; fi-
gurée par M. BruUé, Arcli. d. Mus. J, pi. 7, f. 1.
CICINDÉLIDES. 15
iresia;
DejeaNj Species \, p. 206.
fpPalpos de grandeur relative variable (i); le dernier des labiaux
allongé, sécuriforrac et plus long que le pénuUiènie. — Labre ovale,
Irès-grand, recouvrant les mandibules, dentelé en avant. — Dent du
menton assez courte. — Tète forte, comme excavée en dessus. — Yeux
très-gros, très-saillants, pourvus d'une orbite en dessus. — Antennes
filiformes, allongées. — Prothorax allongé, cylindrique, avec un sillon
transversal en avant et en arrière très-marqué. — Ecusson assez grand,
triangulaire, séparant un peu les élytrcs à leur base. — Elytres cylin-
driques, allongées. — Les trois premiers articles des tarses antérieurs
des màlcs dilatés et allongés, munis d'une brosse de poils serrés en
dessous. — Pénultième segment abdominal fortement échancré dans le
même sexe.
Dans ma Révision des Cicindélides, j'avais placé ce genre parmi les
Mégacéphalides, dont il n'a nullement le faciès, à cause de la longueur
des palpes labiaux, dans l'unique espèce qui me soit connue ev visu,
mais ces palpes variant sous ce rapport, ce caractère perd sa valeur,
et le dernier des maxillaires étant plus long que le troisième, indique
que le genre appartient à la tribu actuelle. Il a des rapports très-pro-
noncés avec les Eui'rosopus, et devrait être placé à côté, si ce dernier,
par le troisième article de ses palpes labiaux rende, n'appartenait pas
à la seconde section de cette tribu. C'est le seul genre de la famille
dans lequel le dernier article des palpes labiaux surpasse le troisième
en longueur.
On en connaît aujourd'hui six espèces (2), toutes très-rares dans les
collections, et ornées de couleurs métalliques éclatantes. Celle qui a
servi de type au genre {Lacordairei) et qui a été découverte par moi
au Brésil, est un insecte très-agile qu'on trouve volant de feuille en
feuille dans les bois.
(1) Dans VI. Lacordairei, type du genre;, les labiaux sont notablement plus
longs f[ue les maxillaires. Suivant Ericlison (Wiegmann's Arcliiv. A. 1843, 11,
p. IGl), chez la hinotata ils les surpassent à peine; chez la èwt«CMtoif« ils sont
un peu plus courts ciu'eux^ et chez la Beskii les deux paires sont d'égale lon-
gueur.
(2) /. Lacordairei, Dej. Species V, p. 207. — hinotata, bimaculuta, Klug,
Jahrb. d. Insekt. p. 8 sq. — Beskii, 31annerh. Bullet. de Moscou, 1837, n" 2,
p. 7. — versicolor. Chaud, ibid. 1848, p. 13. — ■ smaragdina, Tatum, Ann. of
nat. Hist. Ser. %, YIII, p. 49.
10 CiCmDÈLîîTEtii
OXYGONIA,
Mannerh. Bullet. d. la Soc. d. Mosc. 1837, no 2, p. 17.
Palpes maxillaires notablement plus longs que les labiaux; leur
4" aiticle cylindrique, obtus; le i^'" des labiaux ne dépassant pas le
fond de l'échancrure du menton; le dernier un peu dilaté et arrondi
à son sommet. — Labre court, transversal, muni de cinq petites dents
en avant. — Mandibules allongées, ayant chacune six dents au côté
interne. — Tête non dilatée, plane sur le front. — Yeux très-gros et
Irès-saillants. — Prothorax allongé, subarrondi sur les côtés, globuleux
en dessus, ayant deux sillons transversaux profonds, l'un antérieur,
l'autre postérieur. — Elylres allongées, médiocrement convexes, ter-
minées chacune par une épine. — Cuisses antérieures ayant à leur
extrémité une épine, les intermédiaires et les postérieures deux. — Les
trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles allongés, dimi-
nuant graduellement de longueur.
M. de Mannerheim a fondé ce genre sur une espèce très-rare de
Colombie que je n'ai pas vue en nature. Les caractères qui précèdent
sont extraits de ceux exposés par ce célèbre entomologiste, et suffisent
pour montrer que le genre est bien distinct de tous ceux de la fa-
mille. Il me paraît se rapprocher à la fois des Edprosopcs et des Odon-
TocHEiLA. Depuis, M. Germar en a décrit une seconde espèce du
Brésil («}.
EUGALLIA.
GuÉRiN-MÉNEV. Mag. d. Zool. Ins. A. 18 ii. pi. 144 (2).
Dernier article des palpes labiaux et maxillaires légèrement élargi
à son extrémité. — Labre en triangle tridenté au bout chez le niàle,
prolongé chez la femelle en une épine recourbée. — Dent du menton
assez forte et aiguë. — Tète courte, grosse, comme excavée entre les
yeux. — Ceux-ci très-gros, très-saillants, relevés et pourvus d'une or-
bite en-dessus. — Antennes tiliformes, courtes, dépassant un peu la
base du prolhorax. — Ce dernier subcylindrique , avec une grosse
callosité de chaque côté. — Ecusson triangulaire, placé entre les élytres
à leur base. — Elylres allongées, parallèles, obliquement rélrécies au
bout. — Les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles
légèrement dilatés, subcylindriques, un peu rétrécis à leur base, plus
fortement ciliés au côté interne qu'en dehors ; cuisses courtes, ne dé-
passant pas l'extrémité des élytres. — Corps allongé.
(1) 0. Schœnherri, Mannerh. loc. cit. p. 19. — dentipennis, Germar^ Magaz.
de Zool. hîs. 1813, pi. 124.
(2) Syn. Callidema, Guôrin-Méncv. Revue zool. A, 1813, p. 14; oUm.
CICINDÊLIDES. 17
On n'en connaît qu'une espèce (E. Boussingaultn) trouvée à une
grande hauteur, par J. Goudot, dans la Cordillère de la Colombie, pas-
sage du Quindiu.
M. Guérin-Méneville dit, avec raison, que ce genre se rapproche à la
fois des OxYGONiA, des Iresia et des Ecprosopds.
EURYMORPHAi
HoPBj The Coleopt. Man. ïï, p. 160.
Je ne connais pas ce genre fondé par M. Hope sur un insecte dont il
ïie paraît avoir connu que la femelle. D'après la description et la figure
qu'il en donne, ses caractères seraient :
Palpes labiaux un peu plus longs que les maxillaires (i); le dernier
de tous un peu dilaté à son sommet. — Dent du menton très-forte,
aiguë. — Labre transversal, très-court, tridenté dans son milieu. —
Tête grosse, rétrécie en avant des yeux, renflée en arrière, à peine plus
large que le prothorax. — Yeux grands, très-saillants, réniformes,
pourvus d'une orbite en dessus Prothprax transversal, parallèle
sur les côtés; ses angles antérieurs un peu saillants, les postérieurs
tronques. — Ecusson triangulaire, placé entre les élytres. — Celles-ci
de la largeur du prothorax à leur base, courtes, très-élargies en ar-
rière. — Pattes longues.
La patrie de l'unique espèce (E. cyanipes) qui compose le genre
n'est pas bien connue ; M. Hope la suppose de Madagascar. Peut être
ne doit-elle paa être séparée des Cicindela qui suivent.
cicindela;;
Linné, Syst J^at. Jl, p. 657 (2).
Dent du menton forte, aiguë. ~ Palpes médiocres ou courts; les
maxillaires plus longs que les labiaux ; le dernier de tous subcylindrique,
obtus à son sommet. — Labre de forme variable, denté ou non en
avant, ne recouvrant qu'une partie des mandibules. — Tête assez forte,
non ou peu rétrécie en arrière, le plus souvent déprimée ou excavée
F (1) D'après la figure, les maxillaires seraient les plus longs. — Dans ma Ré-
vision des Cicindélides, j'avais placé ce genre parmi les Mégacéphalides ; mais le
dernier article de ses palpes maxillaires plus long que le troisième, c^iractère
dont je n'avais pas fait usage, indique qu'il appartient à la tribu actuelle.
(2) Syn. Calochroa, Abroscelis, HErTADONTA, Hope, tlie Coleopt. Man. II,
p. 19 et^^S. — Cylindeua, Westw. Blagaz. of Zool. and Bot. I, p. 251. — Lavhyra,
Dui.ont inDej. Cat. éd. 3, p, 6. — Euryoda (Hëptadonta Hope), Cheilonycha,
Lacoid. Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Lièje, I, p. ;107 et 108. — Eqryarturon,
Caïoi'tria, Guérin-Ménev. Rev. et Magaz. de Zool. 1849, p. 81 et lié. —
^NICTOMORPHA, CrATOH.EREA, PrEPUSA (EuLAMPRA, Clifiud. Buil. Mosc- lSi8,
p> 10, olim) Chaudoir, BuU. Mosc. 1850, p. 11 sq.
i'oléoplères. Tome i. 2
18 CICINDitÈTES.
en dessus. *— Yeux très-saillanls , réniformes, pourvus d'une orbite
en dessus. — Antennes filiformes. — Prolhorax et élylrcs de forme
variable; le premier toujours plus étroit à sa base que les secondes;
celles-ci plus ou moins larges, et peu convexes en dessus. — Les trois
premiers arlicles des tarses antérieurs des mâles, dilates, en quadrila-
tère allongé, plus fortement ciliés en dedans qu'en dehors. — Sept
segments abdominaux dont le pénultième échancré chez les mâles ; six
seulement chez les femelles.
Genre répandu sur tout le globe et aussi riche en espèces à lui seul
que tons ceux de la famille pris ensemble (i). Leurs habitudes sont
assez différentes et pcrmellraient de les partager sous ce rapport en
plusieurs groupes. Il en est qui ne se trouvent que dans les endroits
(1) Ici se rapportent toutes les espèces du Species de Dejean, moins celles qui
composent sa première division et quelques autres qui appartiennent à certains
des genres qui suivent. La liste suivante, que j'ai tâché de rendre aussi com-
plète que possible, contient toutes celles qui ne sont pas mentionnées dans cet
ouvrage. Seulement je n'ai pas tenu compte de celles comprises dans l'énumé-
ration que M. Gistl (Syst. Ins. 1) a donnée des espèces du genre, ce travail étant
rempli d'erreurs.
Esp. européennes : C. fasciatopunctata, Germar, Faun. Ins. Europ. XIII, 1.
— Ismenia, hispanica, sobrina, Gory, Ann. d. 1. Soc. ont. II, p, 175. — saphi-
rina, (nigrita var.?), Genc, Ins. Sard. fasc. I, p. 4. — rubens (campestris var.?),
Frivalsk. Faunus, neue Folge, p. 86.
Esp. asiatiques et sibériennes : C. caspia, Jlénétr. Cat. rais. p. 94. — persica,
Falderm.. Faun. ent. Transe. I, p. 4. — pontica, Stev. Mus. Mosq. p. 5. —
mongolien, gemmata, Fald. Col. ab ill. Bungio, etc. p. 13. — Dejeani, xan^-
thopus, Karelinii, Jagerii_, Fisch. Bull. Mosc. 1832, éd. Leq. p. 159. — in-
scripta^ marcens , Zoubk. ibid. éd. Leq. p. 298. — propinqua, figurata.
Chaud. Ann. d. 1. Soc. ent. IV, p. 434. — iartarica, Mauh. Bull. Mosc. 1837,
n» 2, p. 10. — palustris, Motsch. ibid. 1840, p. 179. — Utterifera^. suhtrun-
cata. Chaud, ibid. 1842, p. 801. — Kirilovii, Burmeisieri, Fisch. ibid. 1844,
p. 6. — Nordmanni, Chaud, ibid. 1848^ p. 442. — octoptmctata^ qiiadrimacu-
lata, Loew, Stettin. ent. Zeit. 1843, p. 339. — granulata, Gcbler, Bull. d.
l'Acad. d. S'-Pétersb. 1843, I, p. 36. — syriaca, Buquet, Ann. d. 1. Soc. ent.
Série 2, Bull. p. xxxvi. — trapezicolUs, talychensis^ dignoscenda, connexa.
Chaud. Carab. d. Cauc. p. 50 sq. — altaica, iransbaicalica, lœta, recta, Motsch.
Ins. d. Sibér. p. 24. — syriaca, Trobert, Rev. zool. 1844, p. 318. — /ierèace^^
Klug, Symb. phys. ill, p. 21, f. 1.— asiatica, Brullé, N. Arch. d. Mus. I, p. 128.
Esp. indiennes et de Chine : C.princcps (aurofasciata, Guérin, Dej. Calochroa
fasciata, Hope, The Col. Wan. II, pi. 1, f.2) Vigors, Zool. Journ. I, p. 413.— colon,
Klug, Jahrb. p. 12. — triramosa, arcuata, acuminata, superba, KoUar, Ann.
d. Wien. Mus. I, p 330 sq. — auroviitata, chloropiis, tremvla, Brullé, N. Arch.
d. Mus. I, p. 127. — hymalaica, L. Redtenb. in Hiigels Kashmir, IV, 2, p. 497,
pi. 23 f. 1. — jyûsticalis {analis var.?), 'White, Ann. of nat. Hist. XIV, p. 422.
— assamenis, latipennis, Hopei, Parry, Trans. of the ent. Soc. IV, p. 84. —
Shivah (Calochroa), Parry, ibid. V, p. 80.— lepida {princeps var.?), dives, Gory,
Mag. d. Zool. Ins. 1833, pi. 96, 97. — quadrimaculata, Audouin, ibid. 1832,
pi. 18. — dQrsoUneata, Candei, specuUf&rUt anchoralis, psammodroma, nivei-
GICIKDÉLIDES. 19
sablonneux loin des eaux ; d'autres uniquement sur les bords des ri-
vières ou de la mer; quelques-unes fréquentent exclusivement les
forêts ; enfin un certain nombre ne se plaisent que dans les lieux cori-
cincfa, Chevrol. Revue zboi. 1845, p. 95;— Prinsepsii, SaùniJ. Trans. ofthe
ent. Soc. I, p. M. — exornata, tnterrwpto-fasciata, tritoma, Umbata, fhalan-
gioidcs, funebris, copulata, Schmidt-Goeb. Col. Birman, p. 1. — varîipes (J^niC'
tomorpha), Chaud. Bullet. de Moscou^ 1850, p. 11. — octogramma, întermedia,
grammophora, imperfecta, olbopunctata, leiicoloma, striatifrons, dromîcoides,
viridilabriSj chlorocMa, tetraspilotu {Euryoda), Chaud, ibid. 1852, p. 4. — j«-
ponica, Guérin-Ménev. Revue zool. 1847, p. 2.
Esp. australiennes et de l'Océanie : C. Lafreillana (LatreUei, Guérin, voy. d.
I. Coq. Ent. p. 57), fimerata, tefragramma, Boisd. Faune de l'Océan. I, p. 2.
Leguillojii, Guérin, Revue zool. 18 il, p. 120. — ioscelis, Hope, Proceed. entom.
Spc. 1812, p. 45. — gutlula, Fab. Guérin, Mag. d. zool. Ins. 1835, pi. 131. —
Douei, Chenu, ibid. 1840, pi. 45. — lutecincta, Pnrrylj, White, Voy. of the
Erolj. and Tcrror. Ent. p. 1. — insulnris, Boyeri, maculata, variolosa^ vitiensis,
MontreveUn, Hombr. et Jaquin. Voyage au pùlc Sud, Ent. Col. pi. 1, f. i-6.
Rafflesia, Chaud. Bullet. de Moscou^ 1852^ p. 13.
Esp. ai'ricaines : C. ornata, Klug in Ermanns Nat. Atlas, p. 27, pi. 15, f. 1.
— Bruneti, vidua, Gory, Ann. tl. 1. Soc. ent. Il, p. 173. — trïlunaris, abbre-
viafa, Klug. Ins; von Madag. p. 32. — danticulata, Klug. Jahrb. p. 15. — cœru-
lescens, bigemina, Klug, ibid. p. 29. — viridicyanea, rufosignataj, cyanca,
front cdis^plurinotata, minuta, angulariS:, drcumducto, Brullé, N. Arch. d. Mus.
I, p. 11. — quadraticolUs,mixta,C\i;\\\Ci. Ann. d. 1. Soc. ont. IV, p. 436. ma-
dagascariensis, Dregei, 3Iannerh. Bullet. de Moscou, 1837, no2, p. 14. cw-
preola, Westw. Ann. of nat. Hist. VIII, p. 203. — flavosignata, gambiensis,
mirabilis, Castcln. Et. entom. p. 139. — dongolensis, rectangularis, Klug,
Symb. phys. III, pi. 21. — Unearis, assimilis, longicollis, madagascariensis,
oculata, Chaud. Bull. d.Mosc. 1843, p. G&i. — erytlirocnema (Euryoda), Chaud,
ibid. 1850, p. 13. — rufomarginata, iiotata, pudiça, vivida, barbifrons, gutti-
pennis (Euryoda), quadripustulaia, Bohem. Ins. Caffr. l, p. 3. — saraliensis,
Bocandei, anthracina, Deyrollei, FesthameUi, Caternav.tii, Nysa, pohjsita,
minidula, Buquetii, flavidens. Maria, Guérin-Ménev. Re\-. et Mag. d. Zool.
1849, p. 80 et 140. — fatidica, Guérin-Ménev. Rev. zool. 1847^ p. 2. Petitii
Rnppellii, Guérin-Ménev. in Lefebvre, Voy. en Abyss. p. 243 et 246. fallax,
Coquer. Ann. d. 1. Soc. ent. Série 2, X, p. 359.
Esp. arnéricâines : C. longilabris , terricola, Say in Long's Exped. II. append.
— scutellaris, fulgida, Umbata, Say, Journ. of thcAcad. of Phiiad.III, p. liO.
— decemnotata, Say, Trans. of the amer. phil. Soc. new Ser. I, p. -fâS.
splendida, Hentz, ibid. p. 254. — venustida, Guerinii, Gory, Ann. d. 1. Soc.
ent. II, p. 177. — Proteus, albilabris, Kirby, Fauna Bor. Amer. p. 9. — peru-
viana, Inca,latipmnis, Casteln. Et. entom. p. 35 et 139. — morio, limbalis,
hyeroglyphica, mexicojia, 16-punctrifa, semi-cirçidaris, ocdlala, lugens, ater-
rima, auréola, Klug, Jahrb. p. 6 et 29. — tenuilineata, Favergeri, hamata,
ciiiliensis,altjoguttafa, BruUé, N. Arch. d.Mus. I, p. 128. — Sommeri, chloro-
ct'p/t«to,Mannerh. Bull. d.Mosc. 1837, n" 2, p. 12. — peruvinna, Chaud, ibid.
1837, n" 7, p. 5. — mirunda, Reicliei, apicalis, rectilatera, Cliaud. ibid. 1843,
p. 682. — macrocnema, pallifera, Mellyi, cyûnosparsa, compsa. Chaud, ibid.
20 CiCiNDéLÈTES-i
verts (î*herbes; mais jusqu'ici il ne paraît pas (|u'aucune se tîenWë
sur les feuilles.
Les modifications qui existent nécessairement dans un groupe aussi
nombreux, ont donné lieu à l'ctablissenieut de plusieurs genres, dont
quelques-uns, peut-être, pourront être admis lorsqu'on aura procédé à
une révision approfondie de toutes les espèces. On peut les partager en
deux catégories.
Dans la première, les tarses ne sont pas sillonnés en dessus (1).
Le genre Calochroa de M. Hope, est établi sur quelques espèces
indiennes (-2), d'un faciès robuste, ornées de couleurs éclatantes pour la
plupart, mais du reste ne présentant rien de particulier.
D'autres espèces (3) du même pays, dont le front est plus ou moins
plane, le prolhorax trapézoïdc, les élytres déprimées et les pattes très-lon-
gues, avec les cuisses postérieures dépassant notablement l'extrémité du
corps, constituent le genre Abroscelis du même auteur ; mais entre elles
et les espèces ordinaires, on trouve les passages les plus insensibles.
Le genre Laphyra de Dupont, adopté par Dejean, ne comprend
qu'une grande et belle espèce (4) du nord de l'Afrique, dont le mâle
est remarquable par l'allongement de ses mandibules et les quatre der-
1852, p. 15 sq. — californica, Ménétr. Bull. d. l'Acad. d. St-Pctersb. 1843, II,
j. 52. — Auduhonuy Le Conte, Boston Journ. V, pi. 18. — cyaniventris, fia-
vopunctata, roseiventris (semi-circuîaris, Klug)^ fera, curvata, chlorocephala,
Vasseletij, decostigma, rubriventriSj, hydrophoba, Sallei, incerta [lugens, Klug),
Jiemychrysea , inspersa, unicolor, Catharinœ, smaragdina, vicina, Chevrol.
Col. d. Mex. Cent, I et II. — radians, cerea, tenuilineata, humeralis, Crisfo-
forii, Chevrol. Mag. d.Zool. Ins. 1841, Col. d.WQ\.-ç.^.—patagonica,sinuosa,
cribrata, BruUé in d'Orb. Voy. Ent. p. 6. — Saulcyi, gratiosa, Guérin-Ménev.
Rev. zool. 1840, p. 37. — vemista {Saulcyi Guérin), circumpicfa, togata,
severa, Laferté, ibid. 1841, p. 37. — Nietii, Guérin-Ménev, ibid. 1841, p. 254.
— cupriventris, Favergeri, Reiche, iljid. 1842, p. 240. — Claussenii, ferru-
c/ata (Hœpfneri Dej. var.) palliuta, fulgidiceps, Minaritm, Putzeys, Mém. d. 1.
Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 365. — amœnn, sprefa, venusta, nigrocœndea,
cinctipennis, celeripes,i. Le Conte, Geod. Çol. of thc Unit. St. p. 5. — gra^'
vida, imperfecta, tenuisignata, hemorrhagica, sigmoidea, latesignata, ascetp-
dens, serpens, cumatilis, 3. Le Conte, Ann. of thc Lyc. of New-Yorlî, V,
p. 170. — Guexiana, Chevrol. Rev. et Mag. d. zool. 1852, p. 419. — cupras-
cens, tarsalis, J. Le Conte, Procecd. oftlie Acad. ofPhilad. 1852, p. 65.
(1) Ces sillons des tarses ont été signalés pour la première fois par M. BruUc.
Je m'en suis servi dans ma Révision de la famille comme de point de départ pour
la classification de la tribu actuelle ; mais je me demande maintenant si un pareil
caractère a la moindre valeur.
(2) C. octonotuta, cMnensis, cquestris, princeps, etc.
(3) C. tenuipes, upsilon, longipes, etc.
(4) C. Ritchii, Yigors, Zool. Journ. I, p. 414 [C. Audouini, Barthélem, Ann,
d. i. Soc. ent. IV; p. 597, pi. 17, A, f. 1).
CrCINDÉLïDEâ. 2f
hîers articles de ses antennes qui sont dilatés ; mais ce dernier caractère
paraît être accidentel (l).
Un faible élargissement des articles intermédiaires des mêmes or-
ganes, est le seul caractère assigné par M, Guérin-Méneviile à ses
EcRyARTnRo?( (2) ; ses Catoptuia ne se distinguent également que par
l'existence, chez les femelles, d'un petit espace luisant sur chaque ély-
tre (3).
Le genre Cvlindera de M. Westwood comprend quelques petite»
espèces (4) d'un faciès grêle, à prothorax subcylindrique et qui, bien
qu'ailées comme les précédentes, paraissent ne jamais voler.
Les Prepusa de M. de Chaudoir présentent pour caractères princi-
paux : un menton court avec ses lobes latéraux presque transversaux
et obtus au bout ; des mandibules très-grêles à partir de la dent basi-
laire ; un labre très-court, enfin des antennes plus longues et plus grêles
que de coutume; leur faciès est en outre le même que celui des Odon-
tocheila. On n'en connaît qu'une espèce du Brésil (5).
Le genre Cratoh^erea du même auteur, établi sur une espèce du
Sénégal (e), est caractérisé principalement par le lobe des mâchoires
qui est droit, comme tronqué au bout, et par le développement que
prennent les mandibules chez les mâles.
Dans la seconde catégorie les tarses sont sillonnés en dessus, soit dans
les deux sexes, soit chez les mâles seulement.
Le premier cas existe chez les Heptadonta de M. Hope, genre dont
j'ai corrigé la diagnose, et changé le nom, qui exprimait un caractère sujet
à varier, en celui d'EcRvoDA. Il comprend des espèces plus cylindriques
que de coutume et dont le labre est court (7).
Mon genre CnEiLONyonA, établi sur une seule espèce brésilienne (8),
ne diiïère du précédent que par son labre plus grand, et une forme gé-
nérale plus courte.
Enfin , le genre jEnictomorpha de M. de Chaudoir a les tarses sil-
lonnés seulement chez les mâles, les trois premiers articles dilatés aux
(1) Sur vingt mâles de cette 'espèce, reçus par lui en même temps, M. Reiche
n'en a trouvé qu'un seul qui eût les articles en question dilatés (Rev. et Mag.
d. Zool. 1849, p. 93). Du reste, on observe déjà quelque chose d'approchant chez
les mâles d'autres Cicindela, entre autres chez la C. campestris.
(2) C. Bocandeij, anthracina, lugubris, de la Guinée portugaise.
(3) C. œgyptiaca.perplexa, trilumris, specuUfera, etc. d'Afrique et des Indes.
(4) C. germanica, gracilis, daurica, d'Europe et de Sibérie.
(5) C. mirandn, de Chaud.
(6) C.Bruneti,Gûvs.
(7) C. qmdripunctata, concinna, versicolor, etc., du Sénégal et de Guinée.
i%)lC. chalybea, Dej.
22 CTcmnÉLÊTES.
quatre tarses antérieurs, dans le même sexe, et le corps plus cylindri-
que que dans aucun de ceux qui précèdent (1).
Le genre Cicindela est le seul de la famille qui ait des représentants
en Europe. li y en a plus de 400 espèces mentionnées dans les auteurs,
mais avec des doubles emplois assez nombreux; les noms de beaucoup
d'entre elles devront en outre être changés. '
ODONTOCHEILA.
Casteln. Rev. ent. d. Silberm. IIj p. 34 (2).
Genre très-voisin du précédent dont il ne diffèreque par les particu-
larités suivantes :
Labre ovale, voûté, cachant en majeure partie les mandibules, en
général muni de sept dents en avanl. — 3^ article des palpes labiaux
régèr'emcnt renflé chez la plupart. — Tarses sillonnés en dessus; les
trois premiers articles des antérieurs moins dilatés et plus longs, ciliés
des deux côtés.
Ces caractères suffiraient à peine pour séparer ce genre des Cicin-
BELA, mais ils sont renforces par un facics particulier et des habitudes
spéciales qui souffrent néanmoins quelques exceptions, de sorte qu'on
peut établir deux divisions dans le genre.
Les unes ont le corps svelte, allongé, le prothoras cylindrique, les
élytres étroites, parallèles et finement rugueuses; leur dessin, quand
il y en a un, consiste en deux ou trois petits points blancs ordinairement
latéraux, et en général assez peu distincts ; enfin le corps entier est
d'une couleur métallique. Toutes les espèces vivent exclusivement dans
les bois et se tiennent habituellement sur les feuilles des broussailles.
Elles sont nombreuses (s), et c'est sur l'une d'elles (C. nodicornis,
Dej.) que M. Hope a établi son genre Plochioceba, caractérisé uni-
(1) C. analiSj Fab. et variipes, de Chaud. Des Indes or. J'avais compris la
première dans le genre Euryoda.
(2) Syn. Therates, Fisclier de Waldh. Ent. d. 1, Russie^ Gen. I, p. 10. — Plo-
CHiocERA, Hope, the Col. Man. II, p. 18.
(3) II faut y rapporter toutes leS espèces (moins la ventralis et la disttgma) de
la première division' des Cigindela de Dejeàn. Aj. : C i'anVm5^ Zacordaire?^
Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 17 sq. — C. simflicicornis^'punctum^ fulgenSj
rutilans, Klug, Jalni). p. 11 sq. — apicalis, Brullé, Hist. nat. d. Ins. IV, p. 60.
— annulicornis, Brullé in d'Orbig. Voy. Ins. p. 5. — Desmarestii, mexicana,
Casteln. Et. ent. p. 35 et 5S. — cùpricùllis, Kollar, Ann. d. Wien. Mus. I, p. 3'29.
— virens, Brullé, N. Arch. d. Mus. I, p. 117. — chrysochloris , rugipennis ,
Manb. Bull, de Mosc. 1837, n» 2, p. 9. — disfinguenduj, cognafa^ spinipenms,
Chaudoir, Bull. deMosc,18i3, p. 677. — ocreafa, Reiche, Rev. zool. 1842, p. 240.
— quadrilla, Chevr. Col. d. Mcx. Cent. 2,fasc. 8. —pavida, Erichs.in Schonib.
Guyana, III, p. 555.
CICINDÉLIDES. 23
quement en ce que les mâles ont le premier article de leurs antennes
en forme de massue aplatie à son extrémité.
Les autres (1) ont le corps moins allongé, mais plus cylindrique;
leurs élytres finement rugueuses sont plus ou moins impressionnées ;
leur couleur, au lieu d'èlre métallique, est d'un noir profond parfois
bronzé et à reflets soyeux ; leur dessin est punctiforme, et encore moins
apparent. A en juger par l'unique espèce (venlralis) que j'ai eu occa-
sion d'observer, elles vivent aussi dans les bois, mais au bord des eaux,
et ne se posent jamais sur les feuilles.
Toutes les espèces de ce genre sont de l'Amérique interlropicale. Par
le troisième article de leurs palpes labiaux un peu renflé, elles font jus-
qu'à un certain point le passage entre la section actuelle et la suivante.
PHYLLODROMA.
Lacord. Mém. d. l. Soc. d. Se. d. Liège, l, p. 108.
Ce sont des Odontocheila dont le labre est fortement transversal, çt
muni antérieurement de une à trois petites dents; à quoi il faut ajouter
que le troisième article de leurs palpes labiaux n'est pas plus renflé que
chez les Gicindela.
Sous le rapport des couleurs et du fades, ces insectes ressemblent
complètement aux Odontocheilâ de la première division. Les espèces
connues sont toutes amérrcaines et au nombre de sept (2).
MEGALOMMA.
Westw. Ann. and Mag. ofnat. Hist. VHI, p. 203 (3).
Dent du menton à peine distincte. — Palpes labiaux plus courts que
les maxillaires; leur 3" article très-renflé, le dernier très-petit, cylin-
drique, obtus au bout ; 2^ article des maxillaires renflé au côté externe,
déprimé et subréniforme, le 4^ trois fois plus grand, oblong et dé-
primé.— Labre en ovale allongé, cachant en entier les mandibules,
obtusément caréné dans toute sa longueur, muni de cinq dénis. — Télé
très-forte. — Yeux très-gros, très-saillants, pourvus d'une orbite en
dessus. — Prothorax subcyllndrique ou arrondi dans son milieu, avec
(1) C. ventralis et disfigma. Dej. Spec. — sencma, Klug, Jalirb. p. 12. —
Odont. De Gandei, Tatum, Annals of nat Hist. Ser. 2, VIII, p. 50. — Les trois
suivantes me paraissent aussi devoir y être ajoutées, mais je n'en suis pas sûr :
C. 7'ugipenniSj, tencbricosa, KoUar, Ann. d. Wien. Mus. I, p. 329. — speculigera,
Brullé in d'Orb. Voy. Eut. p. 6.
(2) Cicind. cylindricollis, Dej. Species I, p. 34. — curtilabris, aperfa, Klug-,
Jahrli. p. 14 sq. — ignkollis, Lacord. loc. cit. p. 109. — prodiga, marginUabris,
Erichs. Arcli. 1847, 1, p. 68. — semi-cyanea, Brullé, N. Arch. d. Mus. 1, p. 118.
(3) Syn. Physodeutera, Lacord. Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, I, p. 111.
ses sillons transversaux bien marqués en-dessus, beaucoup plus étroit
que les élytres à sa base. — Elylres assez allongées, parallèles, peu
convexes. — Pattes très-longues, Ircs-grêles; tarses sillonnés en des-
sus ; les trois premiers articles des antérieurs dilatés chez les mâles (t).
— Pénultième segment abdominal échancrè dans le mérae sexe.
Ce genre est établi sur quelques petites espèces (2) propres à l'Ile
Maurice , à Madagascar et à l'Afrique australe ; elles semblent repré"
seoter dans ces pays les Odontocheila dont elles ont le faciès.
DISTIPSIDERA.
Westw. Mag. ofZooL and Dot. I, p. 251.
Dent du menton presque nulle. — Palpes courts : le So des labiaux
très-fort, déprimé, cilié sur les côtés ; le 4« court et très-faiblement
sécuriforme ainsi que le dernier des maxillaires. — Labre très-grand,
recouvrant les mandibules, oblongo-ovale , tronqué en avant avec une
courte dent médiane et quatre plus fortes de chaque côté. — Tête
grande, excavée en dessus. — Yeux grands, très-saillants, relevés, avec
une forte orbite en dessus. — Antennes filiformes, grêles. — Prothorax
allongé, étranglé près de ses bords antérieur et postérieur, renûé
dans son milieu. — Elytres plus larges que la base du prothorax, al-
longées, subparallèles, assez convexes. — Pattes longues : les trois
premiers articles des tarses antérieurs dilatés chez les mâles; pénul-
tième segment abdominal échancrè dans le même sexe.
M. Wcstwood a fondé ce genre sur une belle espèce (D. undulala)
de l'Australie qui est aujourd'hui assez répandue dans les collections.
La sculpture de ses téguments présente une disposition particulière :
elle consiste sur la tête et le disque des élytres en sillons onduleux,
profonds et très-serrés. J'en connais deux autres espèces inédites.
APTEROESSA.
HoPE, The Coleopt. Man. \\, p. 159.
Genre fondé sur la Cicindela grossa de Fabricius, insecte très-rare
et qui n'existe, à ma connaissance, dans aucune collection de France.
(1) Par suite, sans doute, d'une illusion d'optique, M. Westwood dit (jue ces
tarses sont revêtus en dessous de poils en forme de massue. Ce caractère, qui
n'existe pas, m'avait induit en erreur dans ma Révision de la famille. Croyant
nouveau le genre que j'avais sous les yeux, et qui était bien le même que celui de
M. Westwood, je l'avais établi sous le nom de Physodeuteka.
(2) M. vigilans. Westw. loc. cit. p. 20}. — Cicind. adonis ( Physod. adonis,
Lacord. loc. cit.), Brullé, N. Arch. d. Mus. I, p. 120. — Physod. angusticoUis ,
Boliem. Ins. caCfrar. I, p. 17.
La Cicindela viridula de Quensel (Schœnh. Syn. Ins. III, p. 343, note) appar-
tient peut-être aussi à ce genre, selon M. Westwood.
ClClND£LI1>BS< 2$
D'après la. description et la figure qu'en a données M. Hope, il pré-
senterait les caractères qui suivent :
Palpes égaux : le dernier de tous ovale-oblong et tronqué au bout,
le 3" des labiaux fortement renOé. — Labre court, un peu arrondi
et muni de sept petites dents en avant. — Dent du menton forte
et aiguë. — Tête assez grosse, de la largeur du prolhorax. — Yeux
assez grands, oblongs, sans orbite en dessus. — Antennes de la
longueur de la moitié du corps, filiformes. — Prolhorax plus large
que long, un peu rétréci en arrière ; ses sillons transversaux en dessus
bien marqués. — Elytres-oblongues, un peu plus larges que le pro-
lhorax à leur base, légèrement acuminées à leur extrémité. — Tarses
un peu plus courts que leurs jambes respectives. — Corps aptère.
Cet insecte paraît intermédiaire entre les Dromica et certaines
CicmoELA indiennes. Sans le renflement du troisième article des
palpes labiaux, il ne devrait peut-être pas être séparé de ce dernier
genre (t),
m'RMECOPTERA.
Germar, Mag. d. Zool. Ins. A. 1843, pi. 124.
L'espèce unique sur laquelle ce genre a été établi est une des plus
remarquables de la famille. Je ne la connais que d'après la description
et la figure qu'en a données M. Germar. Ses caractères génériques
peuvent se formuler ainsi :
Corps aptère. — Labre presque carré, muni de cinq dents en avant.
— Troisième article des palpes labiaux renflé. — Tête grande, rétré-
cie en arrière, plus large que le prothorax dans son milieu. — Yeux
grands, oblongs, pourvus d'une orbite en dessus. — Antennes élar-
gies, déprimées, subpcrfoliées à partir du cinquième article. — Pro-
thorax assez allongé, un peu arrondi sur les côtés, rétréci en avant et
à sa base. — Elytres ovales-oblongues, pas plus larges que le protho-
rax à leur base, élargies en arrière, munies chacune à leur extrémité
d'une petite épine suturale.— Pattes allongées, grêles ; tarses sillonnés
en dessus.
La forme extraordinaire des antennes constitue le caractère essentiel
du genre. Il est assez remarquable que jusqu'ici ces antennes anor-
males n'aient été observées que chez des espèces africaines. L'espèce
{M. cgrcgia) décrite par M. Germar est originaire du FazogI (2).
(!) Cicindela grosso, Fab. Syst. El. I, p. 2.11. 1. Oliv. Ent. Il, p. S, 4, 33,
pi. 2, f. 23. Hubner, Natiirforscli. XXIV, p. 48, 14, pi. 2, f. 18. Cette figure est
presque aussi élégante que celle publiée par M. Hope dans son Colcopt. Man. III,
pi. 1, f. 1 ; celle d'Olivier est grossière.
(2) Aj. M. lœm, Tatum, Ann. of nat. Hist. Ser. 2, VIII^p. 51; d'Abyssinie.
S§ CICINDÉLÈTES.
DROMICA.
Dej. Species l\, p. 434.
Dent du menton presque nulle. — Palpes subégaux : le dernier ar-
ticle de tous, grêle, très-légèrement élargi graduellement et tronqué au
bout; le 3" des labiaux fortement renflé et un peu déprimé. — Labre as-
sez grand, cachant presque entièrement les mandibules, ovalaire et muni
de cinq petites dents en avant. — Yeux grands, saillants, pourvus d'une
orbite en dessus. — Antennes filiformes, parfois (i) déprimées et un
peu dentées vers leur extrémité. — Prothorax assez allongé, un peu
rétréci en arrière; ses sillons transversaux en dessus médiocrement
marqués. — Elylres en ovale allongé, fortement rélrécies à leurs deux
extrémités ; point d'ailes inférieures. — Les trois premiers articles des
tarses antérieurs des mâles, faiblement dilatés, subcylindriques, sillonnés
en dessus, plus fortement ciliés en dedans qu'en dehors. — Pénultième
segment abdominal échancré dans le même sexe.
Ces caractères , abstraction faite des antennes , sont extrêmement
voisins de ceux des Mykmecoptera. Le genre est propre à l'Afrique
australe et se compose en ce moment de sept espèces, toutes rares
dans les collections (2).
COSMEMA.
BoHEM. Ins. Caffrar. \, p. 19.
Ce genre, qui m'est inconnu en nature, ne me paraît pas suffisam-
ment distinct des Dromica dont il ne différerait, d'après la diagnose de
M. Bohemann, que par quelques légères modifications dans les palpes ,
son labre saillant et tridenté dans son milieu et ses antennes plus
grêles, M. Bohemann en décrit cinq espèces (3) de Natal. Les couleurs
de la plupart d'entre elles paraissent être plus brillantes que celles des
Dromica.
(1) Dans la clathrata Klug:; M. de Chaudoir (Bull. Mosc. 1S48, p. 12), la place
même, à cause de cela, parmi les Myrmecoptera. ; mais cet élargissement est si
peu de chose, qu'il ne peut se comparer à ce qui existe dans ce dernier genre, et
peut-être est-il accidentel comme chez les Laphyra.
(2) D. coarctata, Latr. et Dej. Icon. I, p. 37, pi. 1, f. 5. — vittata, tubercu-
lata, Dej. Species V, p. 269. — trinoiafa, interrupta, clathrata, Klug-, Jahrb. d.
Insckt. p. 40. La dernière a été reproduite par M. de Brème (Aun. d. 1. Soc. ent.
Série 2, II, p. 289, pi. 7, f. 3), sous le nom de D. gigantea. — sculpiuratn,
Bohcm. Ins. Caffr. I, p. 17.
(3) C. furcatfi, marg'mella, lepida, elegantula. gihnpes, loc. cit.
COLtï RIDES. 2.7
EUPROSOPUS.
(LiTREiLLE). Dej. Species Y, p. 151.
Dent du menton assez forte et aiguë. — Palpes maxillaires un peu
plus longs que les labiaux; le dernier article de tous un peu renflé et
tronqué à son extrémité ; le S^ des labiaux fortement renflé, surtout à
son extrémité, et légèrement arqué. — Labre assez grand, voûté, for-
tement arrondi et muni de sept dents en avant. — Tète assez forte,
profondément excavée en dessus. — Yeux très-gros, très-saillants,
pourvus d'une orbite très-prononcée et redressée en dessus. — An-
tennes filiformes, grêles, allongées. -- Prolhorax fortement arrondi
sur les côtés et en dessus; ses sillons transversaux en dessus bsen mar-
qués, surtout l'antérieur. — Pattes très-longues, très-grcles ; les trois
premiers articles des tarses antérieurs des mâles fortement dilatés,
prismatiques, plus ciliés en dedans qu'en dehors. — Pénultième seg-
ment abdominal échancré dans le même sexe.
Ce genre fait le passage entre la tribu actuelle et la suivante et se
lie mal aux trois précédents ; mais l'analogie dont je viens de parler,
jointe au renflement du troisième article des palpes labiaux, ne permet
pas de le rapprocher des Iresia et des Eucallia, près desquefles,
sans cela, il faudrait le placer. L'unique espèce qui le compose (E.
quadrinolalus) vit sur les feuilles à la façon des Iresia, et n'est pas
moins agile dans son vol. On la trouve au Brésil dans les environs
de Rio-Janeiro.
TRIBU IV.
COLLYRIDES.
Palpes courts, égaux ; le premier article des labiaux dépassant for-
tement le fond de l'échancrure du menton ; le dernier des maxillaires
plus long qne le pénultième. — Labre très- grand, voûté, cachant
presque entièrement les mandibules. — Point de dent au milieu tlej'é-
chancrure du menton. — Yeux très-gros, très- saillants, pourvus d*ne
orbite très-prononcée. — Tarses de forme variable ; le 4" article au
moins des antérieurs cordiforme.
Cette tribu est, avec la suivante, la plus tranchée et la plus homo-
gène qui existe dans la famille. Sa distribution géographique est égale-
ment remarquable. Toutes ses espèces sont confinées dans les parties
orientales du continent indien et les archipels qui en déiiendcnt. Elles
sont assez nombreuses et rentrent dans trois genres établis depuis
longtemps.
Genres : Therates , Tricondyla, CoUyris.
^ ÔlClKDÉLhËS.
THERATES.
Latk. îiègne anitn. éd. I^ III, p. 179 (1).
lobe externe des mâchoires uni-arliculé, court, spiniforme. — Der-
nier arlicle de tous les palpes légèrement arqué, grossissant gra-
duellement , déprimé et tronqué au bout ; le l»' des labiaux gros ,
comme lurbiné, le 3» renflé. — Labre très-grand, rebordé latéra-
lement, ayant en avant une large saillie dentée. — Tête très-grande,
rétrécie en arrière, plus large que le prothorax au niveau des yeux.
— Ceux-ci oblongs; leur orbite supérieure très-prononcée. — An-
tennes grêles , filiformes , atteignant à peine la base du prolhorax.
— Ce dernier fortement rétréci en avant et à sa base , subglobuleux
dans son milieu. — Elytres notablement plus larges que le protho-
rax à leur base, allongées, parallèles, ayant sous l'écusson une aire
commune élevée. — Tarses presque semblables dans les deux sexes ;
les deux premiers articles de tous allongés, subcylindriques, renflés
au bout; le 3" déprimé, en triangle allongé ; le 4" court, cordiforme;
celui-ci spongieux en dessous, les autres l'étanb-à peine. — Pénultième
segment abdominal échancré dans les mâles.
La modification singulière qu'a subie le lobe externe des mâchoires
est propre à ce genre et suffirait à elle seule pour le distinguer de
tous ceux de la famille. Il se compose aujourd'hui d'environ une
quinzaine d'espèces, toutes rares dans les collections (2). On ne sait
rien sur leurs habitudes ; mais à en juger par leur analogie avec
les EupRosopcs , il est probable qu'elles vivent sur les plantes , et non
à terre. L'une d'elles (labiala) exhale, dit-on (s), une forte odeur de
rose.
tricondyla:
Latr. Règne anxm. éd. I, III, p. 179 (4).
Dernier article de tous les palpes un peu épaissi et tronqué au
bofut; le 3" des labiaux renflé. — Labre très-grand, muni de six dents
(1) Syn. Eur.YCHiLE, Bonelli, Môift. d. l'Acad. d. Turin, XXIII, p. 23G.
(2) Aux quatre esp. décrites par M. Dejean, aj. Cicind. flavilnhris et fasciata.
Faix Syst. El. I, p. 232 et 234. — Th. cœrulea, Latr. Icon. I, p. 64, pi. 1, f. 2;
la même que jcwanica, Gory, Mag. d. Zool. Ins. pi. 39. — Payeni, Van. d. Lin-
don, Mém. d. l'Acad. d. Bruxelles V, p. 18. — spinipennis, Latr. Icon. I, pi. 1,
f. 3. — fesHva, Boisdnv. Faune d. l'Océan. II, p. 13, 5. — humeraUs, Mac-Leay,
Annnl. jav. p. 11. — coraci«fl,Klug, Jahib. d. Ins. p. 43, 2. — fiilvipennis, Chaud.
Bull. Mosc. 1848, p. 15.
(3) Guérin, Voy. d. 1. Coq. Ent. p. 58.
; (4) Syn. CoLLYRis, Fab. Syst. El. I, p. 226.
CtiLLYftlDBS» Û§
Cn avant — Tété très-gfande, rétrécic en arrière sans former de col
proprement dil. — Yeux oblongs, très-saillants, munis en dessus d'une
orbite encore plus prononcée que chez les Theuates. — Antennes
grêles, filiformes, de la longueur de la moitié du corps. Prothorax al-
longé, fortement rétréci, puis relevé en bourrelet en avant et à sa base,
fusiforme dans son milieu. — Elytres rélrécies et pas plus larges que
le prothorax à leur base, renflées dans leur partie postérieure. —
Pattes très-longues et assez robustes ; 3" article de tous les tarses ayant
son angle antérieur interne un peu saillant dans les deux sexes ; les
trois premiers des tarses antérieurs dilatés chez les mâles, décroissant
successivement en longueur, assez fortement ciliés au cùlé interne. — ■
Pénultième segment abdominal à peine échancré dans le même sexe.
— Corps aptère.
Ces insectes sont originaires des mêmes régions que les Tuerates
et me paraissent représenter dans cette partie du globe les Ctexosto:î!a
de l'Amérique , auxquelles ils ressemblent beaucoup par leur forme
générale. Il paraît qu'ils sont agiles, et qu'on les trouve courant à terre
ou sur les troncs des arbres. Les espèces aujourd'hui connues s'élèvent
à plus de douze (1).
COLLYRIS.
Fab. Syst. EL l, p. 226 (2).
Dernier article de tous les palpes subovalaire ou un peu sécuri-
forme ; le 3^ des labiaux robuste, anguleux à son sommet. — Labre
très-grand, cachant entièrement les mandibules. — ïète subitement et
très-fortement rétrécie en arrière, presque carrée et très-excavée en
dessus. — Yeux très -gros, très -saillants, pourvus d'une orbite
prononcée en dessus. — Antennes courtes , grossissant légèrement
à leur extrémité. — Prolhorax allongé , conique ou subcylindrique ,
rétréci en avant et à sa base. — Elytres allongées , s'élargissant
graduellement en arrière. — Tarses semblables dans les deux sexes ;
le ¥ article de tous fortement prolongé en dedans sous la forme d'un
lobe ovale. — Pénultième segment abdominal à peine échancré chez
les mâles.
(1) T. connafa {ColUuris id.), Lamarck, Anira. sans vert. 2*^ éd. IV, p. G77
{optera, Dcj. Species 11^ p. 438).— cyaHea^ Van. d. Lindeu. Mém. d. l'Acad. d.
Bruxelles \', p. 27.— airata, BruUé, Kist. nat. d. Ins. lY, p. lOG. — cijanipes,
Esclisch. Zool. Atlas, I, p. 6, pi. 4, f. 2. — Chevrolaiii, Casteln. Rev. ent. d. Sil-
berra. Il, p. 38. — punctipennis, coriacea, Clicvrol. Rcv. zool. 1841, p. 221.
— gluhicolUs, vicina, conicicollts^ Chaud. Bull. Mosc. 18 4i, p. 436 sq. —rpul-
chripes,\\\nie, Ann. of nat. Hist. XIV, p. 422. — annuUcornis, Schmidt-Gœbel,
Col. Birman, p. 10. — Mellyi, Chaud. Bull. Mosc. 1850, p. 17.
(2) Syn. GoLLiURis, Latr. Gen, Crust. et Ins. I, p. 174.
30 CICINDÉLÈTES.
Les CoLLYRis sont de jolis insectes ordinairement de couleur bleue,
très-rarement noire, et de formes très-éléganles. Leur vol et leur
démarche sont, dit-on, très-agiles. Ils paraissent habiter exclusivement
les parties méridionales du continent indien et les îles de la Sonde.
Leurs espèces sont plus nombreuses que celles des deux genres précé-
dents ; on en a déjà décrit plus d'une trentaine, mais dont quelques-unes
auraient besoin d'être soumises à un nouvel examen, leur synonymie
étant assez embrouillée (i).
TRIBU V.
CTÈNOSTOMIDES.
Lobe interne des niàclioires dépourvu d'onglet articulé. — Dent du
menton rudimentaire. — Palpes très-longs, hérissés, pendants; les la-
biaux plus longs que les maxillaires ; leur l^r article dépassant forte-
ment le fond de l'échancrure du menton; le 3^ arqué et noueux; le
dernier des maxillaires pibs long que le pénultième. — Les trois pre-
miers articles des tarses antérieurs dilatés chez les mâles. — Corps al-
longé, étroit.
L'absence d'onglet articulé aux mâchoires constitue le caractère es-
sentiel de cette li'ibu. Ses espèces tiennent à la fois aux Mégacépha-
lides par la longueur des palpes, et aux Collyrides, surtout aux Tuicon-
DYLA, par leur forme allongée; mais ils ne sauraient être réunis ni à
l'un ni à l'autre de ces deux groupes ; leur forme générale est trop dif-
férente de celle des espèces du premier, et leurs palpes seuls suffiraient
pour les distinguer de celles du second.
Genres : Pogonostoma^ ProcephaluSj Ctenostoma, Myrmecilla.
(l) Aux (piatre esp. mentionnées dans le Spccies de Dejean, aj. C. major,
Diardi, Latr. etDej. îcon. d. Col. d'Eur. p. 66. — tnberculata (longicollis'} F.).
Arnoldii, Horspeldii, Mac-Leay, Ann. Jav. p. 10. — lugubris, elegans, RobynsH,
Van dur Lind. Cicind. d. Java, p. 14 sq. — caviceps [longicolUsj Herbst.), rufi-
tarsis, tarsata, brevicolUs, rugicoUîSjpiirpurata, Klng, Jalirb. p. 45 sq. — Bq-
nellii, Giiérin, Voy. d. Beiiang. Ent. p. 48. — Muc-Leuyi [Diardi, Mac-Leay),
Bi-ul!é, Hist. nat. d. bis. IV, p. 102. — postica,ruficorms, flaintarsis, Bmllé,
N. Arcb. d. Mns.Ijp. 138. — albitarsis, Eridis. Nov. act. nat. curios. XVI, p. 220.
— obscura, Castelu. Et. cnt. p. 40. — Chevrolatii, Guérin, Mag. d. Zool. Ins.
1835, pi. 225. — Ortygia, Biiq. Ann. d. 1. Soc. ent. IV, p. 604. — Audouiin,
Casteln. Hist. nat. d. Coléopt. ï, p. 24. — piiformîs, Cliaud. Bull. Mosc. 1843,
p. 697. — attemiafa, Kollar.u. L.ftedtenb. in HûgelsKaslim.IV,2,p. 498. — femo-
rata, \Vcstw. Procccd. of tlie Zool. Soc. 1837, p. 127. — pleuriiica, melanopoda,
mœsta, crueniata, cylindrica, Uneuris, fuscitarsis, diffracta, Scbmidt-Goebel,
Coi. Birman, p. 13. — parvula, Chaud. Bull. Mosc. 1848, p. 17. — saphyrina,
maculicullis. Chaud, ibid. 1850, p. 18.
CTÉNOSTOMIDES. 31
POGONOSTOMA.
Kluc in WiEGM. Archiv. A. 1835, I, p. 382 (1).
Dernier article de tous les palpes allongé, grossissant de la hase à
l'exlréinité. — Labre grand, coupé presque carrément, et sinué en
avant. — Tète plus large que le prothorax au niveau des yeux, rctrécie
en arrière, plane en dessus. — Antennes grêles, très-longues, dépas-
sant parfois l'extrémité du corps. — Yeux médiocres, ohlongs, sans
ot-bite en dessus. — Prothorax allongé , cylindrique, étranglé à sa hase
et en avant. — Elytres plus larges que le prolhorax à leur hase, allon-
gées, parallèles, épineuses à leur extrémité. — Pattes très-longues et
grêles ; les trois premiers articles des tarses antérieurs des n)àles assez
fortement dilatés, également ciliés des deux cotés. — Pénultième seg-
ment abdominal entier dans le même sexe.
M. Brullé a le premier établi ce genre en ISSÎ', sous le nom de Ste-
NOCERA, qui, ayant déjà été appliqué en 1826, par M. Schœnherr, à un
genre de Curculionides ("2), n'a pas pu être adopté. Quelque temps
après, M. lirullé le remplaça par celui de Psiloceua que MM. Gory
et de Casteinau ont adopté en 1837, en puhliant une monographie du
genre (3) ; mais malheureusement ce nom était également employé
connne le précédent (4). Celui de Pogonosto:iia proposé par M. Klug,
en 1835, doit par conséquent être adopté.
Ces insectes représentent à Madagascar -d'où ils sont originaires, les
CxExosTowA et les Puocephalus de l'Amérique. Suivant M. Goiidol, à
qui leur découverte est due, ils courerit avec rapidité sur les feuilles des
arbres et prennent leur vol avec facilité. Leurs couleurs toujours uni-
formes varient du bleu au noir. On en connaît quatorze espèces (5).
(1) Syn. STE^'ocERA, Brullé, Mist. nat. d. Ins. IV, p. 109, olim. — Psilockka
Brullé, Md. p. 470.
(2) Curcul. Disp. meth. p. 39.
(3) Monogr. d. Coléopt. Fasc. IIL
(i) Par M. Ruthe, en 1831, pour un gunrc do Diptères (Isis, 1831), et par
M..Walker, en 1834, pour un genre de Chaloidites (Ent. Mag. I, p. 373).
(5) P. chalybœum, cœrulescens^ cyanescens^ serkeum, ulgrkans, Klug^ lor.
rit. p. 383. — cceruleum, viride, atrum, Goudotli, pubescens , spuiipenne
{chalybœum^ Klug), eleguns,BruUei,anîhracinum,brnnnipes {nigrkans, li.lug),
pusiUum, Gory, loc. cit. — J'ai eu tort de dire, dans nia Révision de la famille,
que eiuq des espèces de Gory correspondaient à un pareil nombre de celles de
M. Kliig. Suivant M. de Cliandoir (Bull. Mosc. 1818, p. 20), qui est en possession
des Cicindelèt8& de la collection de Gory, il n'y en a que deux qui soient dans ce
cas, celles que j'indique.
PROCËPHALUS.
Castèln, Rev. ent. d. Siîberm. II, p. 35 (1).
Oernier article des palpes turbiné ou ovoïde, comprimé et un peu
élargi au bout ; le 3^ des palpes labiaux noueux ou comme denticulé ;
le 2e des maxillaires dilaté intérieurement. — Labre voûté, arrondi et
denté en avant. — Tête presque en forme de losange, plane en dessus.
— Yeux petits, saillants latéralement, sans orbite en-dessus. — Pro-
thorax étranglé en avant et à sa base, globuleux dans son milieu. —
Elytres de la largeur du prothorax à leur base, cylindriques, s'élargis-
sant tros-légérement en arrière. — Pattes très-longues ; les trois pre-
miers articles des tarses antérieurs dilatés chez les mâles, en carré
allongé; l'angie interne du 3^ prolongé obliquement en dedans. — Pé-
nultième segment abdominal faiblement échancré dans le même sexe.
Ce genre longtemps confondu avec les Ctexostoma qui suivent, en a
été séparé par M. de Castelnau, et il est généralement adopté, quoique
les caractères qui le distinguent de ces insectes soient assez légers. Ses
espèces ont le même système de coloration , les mêmes habitudes que
les Ctenostoma, et habitent également les parties intertropicales de
TAmérique. Ce sont des insectes très-rares dans les collections ; on
n'en connaît que cinq espèces. L'une d'elles (2) a le dernier article des
palpes turbiné et pointu ; chez les autres (5) il est un peu élargi à son
sommet.
CTENOSTOMA.
KhVG, Nov. Act. Acad. C. L. C. Nat. Curios. X. II. p. 304j
Ce genre ne diffère des Procephalus que par la forme de ses élytres
qui ont la plus grande ressemblance avec celles des Tbicondyla, c'est-
à-dire qu'amincies à leur base, elles se renflent en arrière de manière
à former un ovoïde allongé. Il en résulte un faciès fort difi'érent de celui
du genre en question. Ces insectes, aussi peu communs que les Pboce-
(1) Syn. Cauis, Fischer d. Valdh. Ent. d. 1. Russie, Gcnera, p. 98. — Ctenos-
toma, Klug. Nov. act. Acad. C. L. C. nat. cur. X,II, p. 304.
(2) Clen. Jaquieri, Dej. Species V, p. 271.
(3) Clen. ornatum, Klug, Jabrb. d. Ins. p. 42, pi. 1, f. 3. — Caris trbwtata,
Fisch. loc. cit. p. 99, pi. 1, f. 3. — Proc. succinctus, inotalliciis^ Castcln. Rev.
eut. d. Siliierm. II, p. 36. — M. de Chaudoir (Bull. Mosc. 1848, p. 22) croit avoir
reconnu dans un insecte du Brùsil, qu'il possède, la Caris trinotaia de M. Fi-
sclier de Waldhfini. Ce serait, suivant lui, \\n véritable Ctenostoma, et il le dé-
crit de nouveau sous le nom de Ct. Fischeri. — Le même auteur pense égale-
ment (il)id. 18 JO, p. 15) qu'il ne faut conserver dans le genre actuel que les Proc.
Jaquieri Dej. et succinctus Casteln.; les autres devraieut rentrer parmi les Cte-
^OSTOMA,
CTÉNOSTOMIDES. 33
PHALus, sont d'une couleur hronz.ce obscure, parfois presque noire,
mais toujours brillante, avec l'extrémité des élytres et, ordinairement, une
bande transversale médiane ou basilaire, d'un blanc translucide. D'après
une observation de M. Weslwood (i), leurs ailes inférieures sont en
grande partie avortées. En effet, je ne les ai jamais vues voler au Brésil,
où j'en ai observé plusieurs : on les trouve courant avec la plus grande
rapidité pendant la chaleur du jour sur les troncs des arbres et quel-
quefois sur les clôtures des plantations. Les espèces décrites jusqu'ici
s'élèvent à dix (2),
MYRMECILLA.
Lacord. Méin. d. l. Soc. d. Se. d. Liège, \, p. 120.
J'ai fondé ce genre sur un petit insecte très-voisin des Ctenostoma,
mais qui en diffère par les caractères suivants, plus prononcés que ceux
qui séparent le genre en question des Procepualfs.
Labre fortement transversal. — Deuxième article des palpes maxil-
laires non dilaté intérieurement ; le troisième des labiaux excessivement
allongé. — Elytres subcylindriques, légèrement rélrécies à leur base,
non renflées à leur extrémité. — Pattes plus courtes que chez les Cte-
nostoma ; cuisses antérieures ovo'ides, renflées.
On n'en connaît qu'une espèce {M. pygmea) du Brésil (?i).
(1) Zool. Journ. V, p. 53.
(2) C. ichneumoneitm, Dcj. Spccics II, p. 436. — bifasciafum , vnifascio-
funij Dej. iliid. V, p. 272. — rugosiim, Kliig, Eut Mou. p. 7. — formicarimn_,
Klug, ilnd. p. i. — macilentum, Kliig, Jalirb. d. lusfkt. I, p. 42. — Klugii, La-
cord. Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liètfc, ï, p. 119. (C. trinotutum, Klug, Eut. Mon.
p. 5) . — hreviusculum, Manli. Bull. Mosc. A. 1837, u" 2, p. 20. — luceratiim, Sahl-
berg', Mém. d. 1. Soc. d'Hlst. nat. d. Finlande, H, p. 503. — albofasciatum.
Chaud. Bull. Mosc. 1850, p. 16.
(3) Erichson (Wiegman's Arch. A, 1844, JI, p. 162), d'après l'examen des
douze espèces de Procephalus, Ctenostoma et Mvrmecilla, que possède le Mu-
séum de Berlin, pense ([u'il n'y a pas moyen d'établir des caractères différentiels
solides entre ces trois genres Cependant, comme sur un pareil nombre d'es-
pèces (lue j'ai vues, je n'ai pas trouvé de transitions de l'un à l'autre plus mar-
quées (lue celles qui existent entre une foule de genres admis généralement, je
crois tiu'on peut les conserver, ne fût-ce que provisoirement.
Coléoptères. Tome \.
FAMILLE IL
GARABIQUES.
Menton échancré. — Languette faisant saillie au-delà du fond de son
échancrure, presque toujours pourvue de paraglosses. — Mâchoires
grêles, ciliées au côté interne; leur lobe externe bi-articulé, palpiforme.
— Mandibules en général médiocres , paucidentées ou inermes en de-
dans. — Palpes labiaux composés de trois articles, leurs supports étant
soudés avec la languette, ou libres, mais cachés par elle. — Antennes
de onze articles, en général filiformes ou sétacées. — Pattes propres à
la course ; hanches postérieures élargies et prolongées en arrière à leur
extrémité interne ; Irochanters de la même paire saillants au côté interne
des cuisses; tarses de cinq articles. — Abdomen composé de six seg-
ments ; les trois premiers soudés ensemble.
Cette famille est très-voisine de la précédente, et, de tous les carac-
tères qui précèdent, il n'y en a même pas un seul, à parler rigoureuse-
ment, qui l'en distingue d'une manière invariable (l). Néanmoins,
tout en étant construits sur le même plan, les organes ont subi des mo-
difications si prononcées, le faciès général est par suite si différent, que
la très-grande majorité des entomologistes (2) ont toujours considéré
(1) Tous ceux qu'on a signalés comme tels subissent^ en effet, des exceptions.
Ainsi, dans un genre de la tribu des Anthiades, les Boeoglossa, la languette est
tout aussi atrophiée que dans les Cicindélètes. Le crochet terminal des mâchoires
est articulé avec le corps de ces organes dans les ^nres Hexagonia et Trigono-
DACTYLA. Latreille, Dejean, et beaucoup d'autres auteurs après eux, assignent
quatre articles aux palpes labiaux des Cicindélètes, tandis que les Carabiques
n'en auraient quje trois. Mais, ainsi que l'a fait observer Erichson (Die Koef. d.
Mark Brand. I, p. 1), le support palpai qui constitue ce quatrième article est
libre aussi chez quelques espèces de la famille actuelle; seulement il est peu dis-
tinct, étant caché par les bords latéraux de la languette. Voyez aussi, sur cette
question, Schioedto, Damnarks Eleuth. I, p. 59.
(2) Latreille, Kirby, Lcach, MM. Brutlé, Westwood, etc. Parmi le petit nombre
des entomologistes modernes, qui ne font des Cicindélètes qu'une division des
Carabiques, figurent Dejean, Erichson et M. Schioedte. Mais il faut remarquer que
ces deux derniers n'ont traité que des insectes de l'Europe, où les Cicindélètes
ne sont représentées que par le genre ClClK»EI.A; qui, ainsi isolé, mérite eu effet ^
peine de f«rjner uae famillç à part,
M <1«tik ^robîii» çôHjnië dUlidcIS et ayftnt Mûé VàJcttt' écjiilraJcniéi mab
gré la dif proîiorliott Irès-forie qui existe 'hv.s le nombre de leurs cspèccSi
Les nombreuses différences qu'on observe cnlre les deux familles,
ressortiront suffisamment d'un coup-d'œil rapide jeté sur celle-ci;
Le corps des Carabiques est généralement ovale, oblong ou parallèlcj
très-variable sous le rapport de l'épaisseur, assez rarement (Agra>
Calleida) de forme svelte et élégante.
La (été est presque toujours ovalaire, obtuse en avant et plus étroite
que le prolhorax, auquel il est assez fréquent (Galerita, Cashonia)
qu'elle soit unie par un col plus ou moins étroit.
Les yeux sont arrondis, petits ou médiocres, rarement (Elaphrus,
ScopoDEs) gros, saillants et pourvus d'une orbite supérieure; on ne
connaît jusqu'ici qu'un seul genre (Cardioputhalmus) chez lequel ils
soient échancrés ; leur absence complète n'a également été observée
que chez les Anoputhalmus et les Anillus.
Les antennes sont insérées immédiatement au devant des yeux, fili-
formes, sétacées, ou un peu épaissies graduellement à leur extrémité,
rarement élargies dans leur portion terminale, et Irès-exceptionnelle-
inent (Adelotopcs) en massue allongée et rigide. Leurs deux , trois
ou quatre premiers articles sont glabres , les autres flnement pubes-
cents (l).
Le labre est constamment distinct, mais il prend assez rarement
(Ozénides, llelluonides) un développement pareil à celui qui est si fré-
quent dans la famille précédente; plus rarement encore il est épineux
(certains Helluonides) ou fourchu (Cycurcs, Djcrocuile).
Dans l'immense majorité des espèces, les mandibules sont médiocres
ou courtes, larges et aiguës au bout, et, même lorsqu'elles s'allongent,
leur bord interne n'est jamais muni de ces dents grêles et aiguës qui
rendent si redoutables aux autres insectes celles des Cicindélètes. Ces
dents manquent ou sont peu nombreuses, et en général obtuses. La plus
constante est une qui se trouve à la base de ces organes, mais qui,
d'après sa forme, est plutôt un élargissement de cette base qu'une vé-
ritable dent.
Les mâchoires et le menton sont construits exactement sur le même
plan général que chez les Cicindélètes. Les premières sont, par consé-
quent, plus ou moins grêles et ciliées au côté interne; mais, de même
que leur crochet terminal manque chez les Cténostomides, il y a ici des
genres (Pasimachcs, Scarapuites) ou il disparaît complètement, l'ex-
(1) Le nombre de ces articles pubesccnts a une plus grande valeur qu'on ne lui
en a attribué jusqu'à présent, si l'opinion d'Erichson {De fubrica et usu antenna-
rum in Insectis. In-4° Berolinij 1847) se confirme qu'ils sont le siège des
organes olfactifs dans les insectes en général, à l'exclusion des articles qui sont
glabres. Pour ce qui concerne la famille actuelle, M. de Cliaudoir est le seul au-
teur qui ait dit çà et là quelques mots sur ce nombre clans quelques-uns de ses
piémoires sur les Carabiques,
36 GARABIQCES.
Ircmité de ces organes étant largement arrondie ; parfois (Acanthoscelis)
un peu au-dessous de cette extrémité, il existe une dent interne qui
semble tenir lieu du crochet en question. Tout ce qu'il y a à dire du
menton, c'est qu'il est parfois (Siagonides, Pseudomorphides) soudé par
sa base au sous-raenton et ûxe.
Quant à la languette, qui fournit le principal caractère dislinctif entre
celte famille et la précédente, elle varie trop au point de vue de la
grandeur, de la forme et des rapports que ses deux parties constituantes,
le corps et les paraglosses, ont entre elles, pour qu'on en puisse rieu
dire de général.
Les palpes maxillaires sont presque toujours plus longs que les la-
biaux. Les uns et les autres ne sont jamais pendants ni noueux et pres-
que difl'ormes, comme cela a lieu chez un assez grand nombre de
Cicindélèles.
Dans celte dernière famille, le prosternura et le mésosternum ne va-
rient jamais, comme on l'a vu plus haut. Ici ils présentent des modifi-
calions dont on n'a pas encore fait usage pour l'arrangement de ces
insectes, quoiqu'elles fournissent des caractères importants.
Le proslernum est toujours très-distinct entre les hanches antérieures,
et en général assez large. Il n'en est pas loul-à-fait de même du mé-
sosternum : dans deux tribus, les Ozénides et les Pseudomorphides,. il
devient tellement étroit que les hanches intermédiaires sont presque ou
toul-à-fait contigui's. En arrière, comme chez les Cicindélèles, il est
constamment échancré pour recevoir une saillie du métasternum. Ce
qu'il y a de remarquable, c'est que les modifications que subissent ces
deux parties dans leur forme et leurs rapports réciproques, sont, à une
seule exception près (Cyclosomos), propres aux espèces dont les jambes
antérieures sont entières (i).
(1) M. Haliday (Ncwman's Entomologist , p. 185) a, le premier, signalé les rap-
ports du proslernum et du mésosternum dans la famille actuelle. Il propose de la
diviser, d'après cette base, en trois groupes qu'il définit ainsi :
Amphibii. Prosternum dilaté et tronciué, continu avec le mésosternum (lisez
métasternum) : Omoplu^on.
Abdominales. Mésosternum pourvu en avant d'une courte saillie longitudinale
reçue dans une cavité postérieure du prosternum et donnant de la solidité à la
charpente du corps : Cychrus, Carabus, Calosoma, LeistuSj Nebria, Notio-
philus.
Pédestres. Mésostei'num rétréci en avant, dégagé du prosternum et laissant au
prothorax la liberté de ses mouvements: HarpaUdes, Scaritides, Brachinides.
Voyez les observations que Mt à ce sujet Erichson dans ses Ârch. 1843, II,
p. 204. — Le tableau suivant donnera de ces modiiîcatiohs une idée plus com-
plète.
I. Jambes antérieures entières. Parapleurcs métathoraciques simples.
A Mésosternum recouvert par le prosternum ; celui-ci uni au métasternum :
Omophron.
CABABIQTJES. 3T
Les parapleures métathoraciques se présentent également dans deux
conditions différentes, selon que les jambes antérieures sont entières ou
échancrces ; dans le premier cas, elles sont simples, c'est-à-dire formées
seulement par les épislernums; dans le second, elles sont appcndiculées,
en d'autres termes composées des épisternums et des épimèrcs. Réuni aux
modifications que le prosternum et le mésosternum éprouvent chez les
Simplicipèdes, ce caractère achève de démontrer que ce groupe a plus
dp valeur qu'on ne lui en a attribué jusqu'ici.
Les ailes inférieures avortent souvent, soit dans des genres entier*
(Cauabcs, Anthia), soit seulement chez certaines espèces d'un même
genre (Siagona). Cet avortement n'a pas l'importance que lui donnent
quelques entomologistes, ces organes se développant quelquefois chez
des espèces ordinairement aptères, ou s'atrophiant chez d'autres qui en
sont normalement pourvues.
De toutes les parties du corps , les pattes sont peut-être celles qui
expriment le mieux les habitudes des Carabiques ; grêles et allongées
bez ceux qui sont agiles à la course, elles deviennent courtes et ro-
bustes chez ceux qui sont paresseux dans leurs mouvements. Ce sont
surtout les jambes et les tarses des pattes antérieures qui se modifient
en conséquence. La forme étroite ou robuste, simple ou palmée des
premières, le nombre et la grosseur des épines dont elles sont garnies^
la longueur et la structure des deux éperons mobiles (l) dont elles sont
toujours pourvues, indiquent de prime-abord si l'on a affaire à une
espèce simplement épigée ou fouisseuse. L'absence ou la présence
d'une échancrure sur leur tranche postérieure est peut-être la seule par-
B Mésosternum recouvrant le pédoncule du mésotborax, plus ou moins cunéi-
forme en avant.
a Prosternum prolongé en arrière des hanches antérieures et recouvrant
en partie le raésosternum : Lmstus, Nebriu, Carabus, Notiophilus.
a a Prosternum ne dépassant pas les hanches antérieiU'es en arrière et
laissant le mésosternum à découvert : CychruS.
l\. Jambes antérieures échancrées. Parapleures métathoraciques appendiculées.
Mésosternum laissant toujours à découvert le pédoncule du mésothorax.
b Prosternum peu ou point saillant on arrière des hanches antérieures .
Brachinides, Searitides, Féronides, Harpalides_, Bembidiides. ■
b b Prosternum prolongé postérieurement en une épine libre : Cyclo-
sonms.
(1) Chez les espèces à jambes antérieures échancrées, Tun de ces éperons est
toujours situé au-dessus de l'échancrure, l'autre termine la jambe. A côté du
premier se trouve presque toujours une petite saillie qui porte une soie aplatie,
flexueuse, et en général très-longue. Quand les jambes en rpiesfion sont entières,
les deux éperons sont terminaux, sauf chez les Elaphrides. Il en est de même
dans toutes les espèces aux quatre jambes postérieures.
u
eABABIQUEé.
licularîte dont on ne puisse se rendre compié, Car ori rié voit pàs
qu'elle ait aucun rapport avec les habitudes (i).
Les tarses sont encore plus variables que les jambes : simples a
toutes les pattes chez un assez grand nombre d'espèces , quelques-uns
de leurs articles se dilatent chez les autres, ordinairement chez les
mâles, quelquefois chez les femelles aussi, le plus souvent aux paltes an-
térieures seulement, parfois en même temps aux intermédiaires. On a
attaché tantôt trop, tantôt pas assez d'importance au nombre et à la forme
de ces arlicles dilates (2), tandis que leur vestiture en-dessous, qui est
presque aussi importante, n'a pas encore été suffisamment prise en
considération (3). Les crochets des tarses sont, en règle générale,
simples.
Le nombre des arceaux inférieurs des segments abdominaux est
constamment de six dans les deux sexes, dont les trois premiers sont
soudés ensemble; jamais le pénultième n'est échancré chez les mâles,
comme cela a lieu si souvent chez les Cicindélètes.
II résulte de ces détails que si les deux familles dont il s'agit en ce
moment ont été créées d'après un plan commun qu'on ne peut mécon-
(1) Quand cette échancrure est bien développée, ce qui est le cas le plus com-
mun, son fond est ordinairement occupé par une petite lame cornée, ciliée ou.
pectinée sur son bord libre. Dans les Simplicipèdes, l'échancrure est remplacée,
comme chez les Cicindélètes, par un sillon situé sur la face postérieure de la
jambe, et qui la parcourt dans une grande partie de sa longueur en s'élargissant
de haut en bas. Il y a des genres de transition (Teflos, Pamborus) chez lesquels^
sans se creuser beaucoup, ce sillon se raccourcit et commence à se porter sur la
• "^ interne de la jambe.
,„. "ejean, comme on sait, a basé en grande partie sa classification de la
f lie fe ^^ ^*^^ organes. Un des entomologistes les plus distingués de notre
v>,, Mac-Leay, n'en tient, au contraire, absolument aucun compte (Voir
A ' ;!»- ' Javanica). Vntromème également très-habile, M. de Chaudoir, les
ses AnnuloStA, . ,.. , ,. , , , , t • ^1
subordonne presq ' complètement aux parties de la bouche. Je crois qu il y a ici,
comme en toutes cWJ^' "" J^^t*^ ini»«» ^ garder.
(.3) M L Dufour {Ann. u: ^^- ««'• VIH, p. 52, pi. 21 bis, f. 3, 4, 5) est le pre-
mier qui ait donné cpielques délo:.'ls sur ce sujet. Voyez aussi Brullé, Hist nat d.
Ins IV p. Wo et 44-4; Westwooa, Mr. lo the mod. Class. of Ins.l,Y>. io;
Erichson Die Kœf. d. Mark Brand. I yassim; Scbioedte, Danmarks Eleuth. I,
p 70- et surtout Kirby, Fauna Bor. Amer. p. 1-3. Cet auteur divise sous ce rap-
port les Carabiques en deux sections : les Sarîiothropoda, qui ont les tarses garnis
en dessous d'une brosse serrée de poils {ChUnides, Carabides), et les Cystopoda,
chez lesquels ces rH)ils sont remplacés par des vésicules diversement disposées selon
les groupes [Helluo, Anthia, Brachmus, Harpalus). Mais ces deux groupes sont
loin de donner une idée suffisante des modifications qui existent à cet égard. Les
poils des Saukothuopoda ne sont pas toujours de même nature m ne forment pas
constamment une brosse, et les Yésicules des Cystopoda sont plutôt des appen-
dices siiuammiformes que de véritables vésicules; je les désigne dans ce travail
sous le nom de sqiwnmules. Cette vestiture dos tarses mériterait d'être l'objet
d'un travail spécial.
CABABIQCES. 3^
naître, ce plan a été modifié dans chacune d'elles de l'&çon à constituer
deux types distincts qui doivent être exprimés dans une méthode na-
turelle en séparant les deux fannilies. On retrouve ces deux types aussi
bien chez les larves que chez les insectes parfaits.
Si l'on en excepte un petit nombre de formes anormales (Galérita),
les larves des Carabiques ont les plus intimes rapports entre elles, au
point que celles de groupes très-tranchés sont difficiles à distinguer les
unes des autres. Toutes celles qu'on connaît jusqu'ici étant mentionnées
à la suite de leurs genres respectifs, il suffira d'indiquer ici les carac-
tères généraux qui les distinguent de celles des Cicindélèles (1).
Leur corps, composé également de treize segments, est plus ou
moins atténué en arrière et uniformément recouvert de plaques cor-
nées en dessus. Leur tète est plane en dessus et faiblement convexe
en dessous. Le chaperon s'avance entre les mandibules et ferme la
bouche, dont l'ouverture est très-petite , et ne peut guère admettre
que des aliments fluides. Les diverses parties de cette bouche ne diffè-
rent guère de celles des Cicindélètes qu'en ce que les mandibules sont
un peu plus courtes et la languette cornée et glabre. Les yeux sont au
nombre de six de chaque côté, disposés sur deux rangs, immédiatement
au-dessous de l'insertion des antennes, de grosseur égale, mais de forme
différente, les uns étant arrondis, les autres elliptiques. Les segments
thoraciques sont peu différents de ceux de l'abdomen, dont le dernier
est muni de deux appendices de forme et de longueur variables, selon
les espèces.
Ces larves se trouvent sous les pierres ou dans le sein de la terre ;
celles des Calosoma, par une rare exception, vivent dans les nids des
chenilles processionnaires. En général, il est assez difficile de se les
procurer, même celles qui appartiennent à des espèces communes. Tl
ne paraît pas non plus qu'à part celles des Pasimachcs, aucune possède
une industrie analogue à celle des larves des Cicindela. Leur nourri-
ture consiste, comme celle des insectes parfaits, en insectes, larves,
chenilles, lombrics et mollusques terrestres. Mais il est démontré au-
jourd'hui qu'un certain nombre d'espèces de celle famille (Bbosccs,
quelques Ditomus, Amara, Zabrus, peut-être Harpalcs) soit sous le
premier et le dernier de leurs étals à la fois, soit sous l'un d'eux seule-
ment, vivent principalement aux dépens des racines ou des semences
des végétaux. Les larves même de quelques-unes d'entre elles (Za-
brus) commettent parfois des ravages très-préjudiciables à l'agriculture.
A la différence des Cicindélètes, la plupart des Carabiques, loin de
rechercher la lumière et la chaleur, se tiennent pendant le jour sous
les pierres, les troncs d'arbres abaltus, les écorces, les mousses ou dans
le sein de la terre. Certaines espèces exotiques (Agra, Cordistes,
Onvpterygia) paraissent vivre exclusivement sur les feuilles. A part
• (1) Voyez Erichson, Arch. 1841, p. 71, et Chapuis etCandèze, Mém, d, l.
Soc, d. Se. d. Liège, YIII, p. 365.
40 CARABIQUES.
quelques exccplions (Calosoma, IIabpalîis), ceux qui sont pourvus
d'ailes n'en font que rarement ou nullement usnge ; mais, par compen-
sation, la plupart d'entre eux sont Ircs-agiles à la course. Tous, ou peu
s'en faut , exhalent une odeur ammoniacale pénétrante. Quelques
grandes espèces (Caracus), (|uand on les saisit, lancent par l'anus, à
une assez grande distance, un fluide caustique qui cause une vive dou-
leur lorsqu'il atteint quelques parties sensibles, telles que les yeux.
D'autres (Brachincs, OzoENA)ont la singulière faculté d'émettre ce
fluide à l'état de vapeur, en produisant des explosions qui peuvent se
répéter un assez^ grand nombre de fois.
Les Carahiques sont répandus partout; ce sont, avec quelques Cur-
culionides et Chrysoméliaes, les derniers Coléoptères qu'on rencontre
dans les régions glacées du pôle ou sur le sommet des hautes mon-
tagnes. Quant à leur distribution géographique, ils n'entrent nulle part
pour une plus forte proportion dans la masse générale des Coléoptères
que dans les régions froides et tempérées de l'ancien continent. Mais
les groupes secondaires ont souvent un habilal spécial, et beaucoup
d'entre eux sont presque exclusivenient propres aux régions chaudes
du globe.
Celle grande famille ne comprend aujourd'hui guère moins de 5,000
à 6,000 espèces pour lesquelles on a déjà proposé, y compris les doubles
emplois, plus de 650 genres et un grand nombre de classifications dif-
férentes (i). Un simple coup-d'œil jeté sur ces arrangements suffît pour
faire voir que la principale différence qui les distingue les uns des
autres, porte sur la place à assigner aux Simplicipèdes, aux Troncati-
pennes et aux Scarilides. Toutes sont d'accord pour rapprocher les
TPateilimanes , les Féroniens et les Harpaliens , et pour terminer la
famille par les Subulipalpes.
Dans la classification suivante, la famille, à l'imitation d'Erichson,
est d'abord divisée en deux groupes primaires basés sur la structure
des parapleures métathoraciques et celle des jambes antérieures,
puis en sections et en groupes inférieurs ou tribus.
(1) Pour celles qui embrassent l'ensemble de la famille, c'est-à-dire les espèces
exotiques aussi bien que les indigènes. Voyez Bonelli, Mém. d. l'Acad. d. Turin,
années 1809-10 et 1811-12. — Latreille, Règne anim. éd. 2, IV, p. 365; cette
dernière classification est, à quelques changements près, la reproduction de celle
qu'il avait proposée dans VIcon. d. Coléopf. d'Enr. éd. I, p. 75. — Dejean, Spe-
cies et Cat. 3^ éd. — BruUé, Hist. nat. d. Ins. tom. IV et V. — De Castelnau,
Hist. nat. d. Coléopt. I, p. 26. Cette classification, ainsi que celle de M. BruUé, a
une physionomie spéciale provenant de ce que ces deux auteurs ont divisé la fa-
mille en un beaucoup plus grand nombre de groupes qu'on n'en admettait avant
eux, sans fine, du reste, ils soient d'accord siu- le nombre et les limites de ces
groupes. M. Hope (Col. Man. II) a aussi partagé la famille en groupes analogues;
mais comme il n'a donné les caractères d'aucun d'entre eux, son travail ne peut
être cité que pour mémoire.
Parmi les auteurs de Faunes locales, les classifications les plus essentielles à
OMOPHHONIDÇS. , 41
LÉGION I.
Jambes antérieures entières ; leurs éperons le plus souvent tous deux
apicaux. — Epimères mélalhoraciques indistinctes chez presque
tous.
Cette légion correspond exactement aux Grandipalpes de Latreille
et aux Simplicipèdes de Dejean. On n'a considéré pendant longtemps
ce groupe que comme ayant une valeur équivalente à chacun de ceux
qu'on établissait en plus ou moins grand nombre dans la famille.
Mais indépendamment de l'intégrité des jambes antérieures, l'absence
des epimères métathoraciques, la structure du mésosternum et la po-
sition des deux éperons des jambes antérieures, bien que ces derniers
caractères souffrent quelques rares exceptions , montrent qu'il a une
valeur plus grande que celle qu'on lui attribuait, et qu'il ne peut pas
être intercalé dans la série des autres groupes. Il se compose de cinq
tribus reconnaissables aux caractères suivants :
I. Mésosternum indistinct , recouvert par le prosternum. Omophronides.
II. Mésosternum distinct.
A Eperons des jambes antérieures, l'un anté-apical, l'autre
apical. • Elaphrides.
B Ces éperons tous deux apicaux.
a Prosternum plus ou moins prolongé en arrière.
Antennes brisées ; leur 1'^^ article très-long. Hilétides.
Antennes de forme normale. CaIiabides.
aa Prosternum non prolongé en arrière. Cvchrides.
TRIBU I.
OMOPHRONIDES.
Mésosternum recouvert par le prosternum ; celui-ci dilaté carrément
en arrière, tronqué et intimement uni au métasternum. — Eperons des
jambes antérieures, l'un anté-apical, l'autre apical.
Le premier de ces caractères ne se reproduit pas une seule fois
dans tout le reste de la famille. Il n'en a qu'une valeur d'autant
consulter sont les suivantes : Kirby, Faun. bor. Amer. — Westwood, an Mrod.
fo the mod. Classif. of Ins. Synopsis des genres à la fin du second volume. —
Ericlison, Die Kœf. d. Mark Brand. I. — Schioedte, Danmarks Ëkuther. I.
— L. Redtcnbacher, Faun. Austr. Die Kœf.
42 CÂRABÏQtJES.
plus grande et me paraît suffire pour isoler de tous les autres Ca-
rabiques les espèces qui le possèdent, bien qu'elles ne forment
qu'un seul genre.
Genre : Omophron,
OMOPHRON.
Latr. Hist. nat. d. Ins. VUI^ p. 278 (1).
Une dent simple au milieu de l'échancrure du menton. — Lan-
guette arrondie à son extrémité ; paraglosses adhérentes à la lan-
guette et un peu plus courtes qu'elle. — Dernier article des palpes
assez long , très-légèrement ovalaire et tronqué au bout. — Mandi-
bules médiocres, inermes au côté interne. — Labre transversal, légè-
rement échancré. — Epistome séparé du front par une ligne enfoncée,
demi-circulaire ou ogivale. — Tète presque carrée, transversale, en-
foncée dans le prothorax. — Yeux très-gros et saillants. — Antennes
filiformes, environ de la longueur de la moitié du corps. — Prolho-
rax transversal, échancré en avant, presque droit sur les côtés, lobé
au milieu de sa base et intimement appliqué contre les élytres.
— Celles-ci brièvement ovales, médiocrement convexes, sillonnées. —
Pattes grêles, assez longues ; les deux premiers articles des tarses an-
térieurs légèrement dilatés chez les mâles: le 1" en carré allongé, le 2^
triangulaire ; tous deux spongieux en dessous. — Corps suborbiculaire.
Insectes de taille un peu au-dessous de la taille moyenne, toujours
testacés, avec des bandes ou des taches d'un vert métallique en dessus,
et vivant exclusivement au bord des eaux où ils se tiennent ordinaire-
ment cachés dans le sable. Ces habitudes, réunies à leur forme générale
et aux rapports intimes qu'a leur prosternum avec le mélaslernum,
leur donnent avec les Dytiscides des rapports souvent signalés et qui
sont réels. La larve de l'O. Umhatum, décrite pour la première fois
par Desmarcts (2), est relativement assez courte et fortement rétrécie
en arrière. Sa tête est large, échancrée dans son milieu en avant et
armée de longues et robustes mandibules dentées au côté interne; son
dernier segment est muni de deux courts appendices liliformes et tri-
arliculés. Pour le reste, cette larve présente la même structure que
celles des autres Carabiques (ô). Elle est très-agile, relève, quand on la
(1) Syn. ScoLYTus, Fal). Ent. Syst. I, p. 181.
(2) Bull. (1. 1. Soc. pliilomat. I, et Bull. d. Se. nat. III, pi. 24, f. 1. — Sturra
Deutsclil. Ins. VII, pi. 81; copie. — Brullé, Hist. nat. d. Ins. V, p. 124, pi. 5.
f. 3, A; copie. — WesLwood, an Introd. to the mod. Classif. etc. I, p. 70,
f. 2, 7.
( (3) Desmarets lui assigne à tort cinq articles aux^antennes; elle n'en a que
quatre comme do coutume.
élAPHRIOES. 43
louche, rexirémilé de son corps à la manière des Slaphylins, et se
trouve dans les mêmes lieux que l'insecte parfait.
Les espèces de ce genre, quoique médiocrement nombreuses, ont un
habitai très-étendu. Elles sont disséminées en Europe, au Cap de
Bonne-Espérance,' à Madagascar, en Asie et dans l'Amérique du
Nord(i).
TRIBU II.
ELAPHRIDES.
Mésosternum distinct. — Eperons des jambes antérieures l'un anté-
apical, l'autre apical.
Ce groupe, un peu plus riche en espèces que le précédent, serait très-
homogène si le prosternum et le mésosternum ne présentaient pas dans
leur structure des différences très-prononcées qui obligent de diviser en
deux sections les trois genres qui le composent.
I. Mésosternum prolongé en avant en une carène cunéiforme. Prosternum très-
saillant en arrière, recouvrant en partie le mésosternum : Notiophilus.
II. Mésosternum non prolongé en avant. Prosternum dépassant à peine les
hanches antérieures : Elaphrus, Blethisa, Trachypachys.
NOTIOPHILUS.
DuMÉRiL, Zool. anal. p. 194 (2).
Une très-courte dent bifide dans l'échancrure du menton. — Lan-
guelle large, arrondie et acuminée au bout, libre en avant; ses para-
glosses la dépassant à peine, linéaires et divergentes. — Palpes peu
allongés; leur dernier article ovalaire, assez gros, comme renflé. —
(1) On en connaît une vingtaine maintenant. Esp. européennes : 0. limba-
tinn auctor._, variegatum, Oliv. Dej. — Esp. asiati([ue : 0. rotimdafumj, Cluiiid.
Bull. Mosc. 1852, p. 101. — Esp. indiennes : 0. vitfatum, picluiUj, Wiedem. Zool.
Mag. I, 2, p. 69. — maculosum. Chaud, loc cit. 1850, p. 42i. — Esp. afri-
caines : 0. sutwale, Guérin, Icon. Ins. pi. 6, f. 5 [capense, Gory, Ann. d. 1.
Soc. ent. II, p. 212). — minutum, Dej. Species V, p. 583. — multiguttatum.
Chaud, loc. cit. 1850, p. 428 [lesseUtitum, Dej.) — Esp. de Madag. 0. mada-
ç/iiscariense, Chaud, loc. cit. 1850, p. 425. — Esp. de l'Amérique du Nord : 0.
hibifitum, Fah. Dej. — tessellatum, Say, Journ. of the Acad. of Philad. III,
p. 152 (Lecontei, Dej.) — Sayi^ Kirliy, Faun. Cor. Amer. Ins. p. 65. — nmeri-
cjinum, Dej. Species V, p. 583. — ohlongiusculum, sphœricvm^ Chevrol, Co-
léopt. d. Mex. cent. II, fasc. 7. — mtkliun. J. Le Conte, Geod. Coleopt. ot the
Unit. St. p. 175. — dentatum, Giiœ_, î. Le Conte, Ann. of the Lyc. of nat. Hist.
of New-York, V, p.200.
(2) Syn. CiciM)ELAj Linné, Syst. Nat. II, p. 658,— EiAPHRUg^Fah.Syst. El. I,
p. 246.
¥^ CABABIQCES.
Labre très-saillant, arrondi en avant, cachant les mandibules. — Tête
large et courte, sans col distinct, fortement sillonnée entre les yeux. —
Ceux-ci très-gros et très-saillants. — Antennes au plus de la longueur
du prolhorax, grêles, grossissant un peu de leur base à leur extrémité.
— Prolhorax transversal , rétréci à sa base, avec son bord antérieur
formant une saillie dans son milieu, peu convexe. — Elytres presque
planes: quelques-unes de leurs rangées de points enfoncés toujours
effacées du côté de la suture. — Les trois premiers articles des tarses
antérieurs des mâles très-faibiement dilatés, spongieux en dessous. —
Prosternum arrondi à son sommet, rétréci entre les hanches antérieures
et par suite spaluliforme. — Corps assez allongé.
Confondu dans l'origine avec les CiciNOEtA, puis avec les Elaphrus
qui suivent, ce genre se distingue de ce dernier, par un grand nombre
de caractères. Tous les auteurs ont omis l'un des plus importants, la
forme particulière du prosternum qui exagère ce qui a lieu dans la
tribu suivante. Toutes ses espèces sont de petite taille, et ont des habi-
tudes analogues à celles des Elapurcs, mais cependant un peu moins
aquatiques, car on les trouve aussi loin des eaux, sous la mousse, les dé-
tritus de végétaux, etc. La grande ressemblance qu'elles ont entre elles les
rend diflTiciles à distinguer les unes des autres. Ces insectes sont répan-
dus en Europe, en Sibérie, dans le Nord de l'Afrique et dans l'Amérique
boréale (i).
ELAPHRUS.
Fab. Sijst. Eut. p. 227 (2).
Menton muni dans son échancrure d'une forte dent bifide égalant
presque ses bords latéraux. — Languette large, obtusément arrondie
(i) Dejean n'en a décrit dans] son' Species que quatre espèces, avec les-
quelles il en a confondu quelques autres. Ainsi, le palustris (Sturm Deutschi.
Ins. VII, p. 144), réuni par lui à Vaquutkus, en serait distinct, selon Ericlison
(Faun. d. Mark Brand. I, p. 7); il en serait de même dii sylvaticus d'Esch-
scholtz (Zool. Atlas V, p. 24, pi. 25, f. 5), qu'il a confondu avec le bigutfafum,
§elon M. de Mannerheim (Bull. Mosc. 1843, p. 190. — Aj. Esp. européennes :
N. murgmatus. Gêné, Coleopt. Sard. f. 2, p. 7. — pimcHcolUs, Kiister, Die
Kœf. Europ. XIII, 1. — Voyez en outre une notice de M. Waterhouse (Ent.
Mag. I, p. 202), dans laquelle sont décrites dix-huit espèces, toutes originaires
de l'Angleterre ! — Esp. asiatiques : rufipes^ Chaud. Bull. Mosc. 1844, p. 439.
— InticolliSj, Chaud, ibid. 1850, n» 3, p. 162. — subopacus. Chaud, ihid. 1852,
p. 100. — sihiricus ;, Motscli. Ins. d. Sibérie, p. 85. — Esp. indienne :
orientaliSj Chaud. Bull. Mosc. 1850, p. 428. — Esp. de l'Amer, du Nord : se-
miopacuSj, Eschsch. Zool. Atlas V, p. 25. — porrectus, Say, Trans. of thc Amer,
phil. Soc. IV, p. 417. — confnsus, novemstriatus,i.Le Conte, Geod. Coleopt.
of the Unit. St. p. 177. — pmictatus, J. Le Conte in Agass. Lake Super, p. 210.
(2) Syn. CiciNDELA, Linné, Syst. Nat. II, p. 658. — Opisthius, Kirby, Faun,
Bor. Amer. p. 60.
ÉLAPHBIDES. 45
et libre en avant; ses paraglosses linéaires, un peu plus longues qu'elle.
— Palpes grêles; leur dernier article allongé, ovalaire , tronqué au
bout. — Mandibules médiocres, inermes en dedans. — Labre assez
saillant, coupé carrément. — Yeux très-gros, très-saillants, munis
d'une orbite en-dessus. — Tête un peu rétrécie en arrière. — Les
quatre premiers articles des tarses antérieurs des mâles très-légère-
ment dilatés, allongés, un peu rétrécis en arrière et Gnement spongieux
seulement à leur extrémité en dessous.
Ce genre, bien connu des entomologistes , est propre aux régions
froides et tempérées de l'ancien continent et de rAmériq«e du Nord.
Il se compose d'insectes de taille moyenne ou petite, auxquels leurs
couleurs métalliques, la grosseur de leurs yeux, leur aspect général et
l'agilité de leurs mouvements, donnent quelque analogie avec les Cicin-
DiiLA, parmi lesquelles Linné les avait placés. Toutes les espèces ont
les élytres ornées de fossettes plus ou moins profondes et vario-
lées dans leur fond. Elles vivent spécialement au bord des eaux, dans
les mares à demi desséchées et se réfugient sous les herbes, dans les
fissures de la vase, d'où il est facile de les faire sortir en y jetant de
l'eau ou en pressant le sol avec les pieds.
M. Kirby a établi sous le nom d'Opistnius un genre qui ne me parait
pas différer assez de celui-ci pour en être séparé , mais qui oblige à
diviser ce dernier en deux sections ainsi caractérisées :
1" Elaphkus. Antennes atleignar.t à peine la base du prothorax. Ce
dernier au moins aussi long que large, arrondi et renflé sur les côtés
en avant, rétréci en arrière, fovéolé de chaque côté de sa base , avec
un profond sillon sur le disque. Elytres cblongo-ovalaires, parallèles,
assez convexes (i).
2" Opisthics. Antennes de la longueur de la moitié du corps. Pro-
thorax transversal, très-faiblement et oblusément anguleux sur les
côtés en avant, sans impressions à sa base. Elytres peu convexes, larges
cl un peu arrondies sur les côtés. — On n'en connaît qu'une espèce de
l'Amérique du Nord {-2).
(1) Aux huit espèces décrites par Dejean, aj. : Esp. de l'ancien continent:
E. UUrkhu, L. Redtenl). Quœd. Gen. et Sp. p. 5. — im-pressifrons, Chaud.
Bull. Mosc. 1842, p. 815. — Baschkiricvf;, Motsch. lus. d. Sibér. p. 72 —
punctatus, Molsch. ibid. p. 73, pi. 3, f. 3. — violnceomaculatus, Motscb. Bull.
Mosc. 1845, p. 337. — angusticollis, dilaticolUs, Salilb. Nov. ad Ocbotsk. lect.
Carab. p. 20 sq. — angustus. Chaud. Bull. Jîosc. 1850, o» 3, p. 161. — Esp.
de l'Amer, du Nord : E. CluirviUei {riparius. Sajj, intermedius , ohscurior,
Kirby, Fauna Bor. Amer. p. 61-63. — californiciis_, Manh. Bull. Mosc. 1843,
p. VM. — politus, J. Le Coûte in Agass Lake Super, p. 209. — cicafricosU'S,
similis, J. Le Conte, Geod. Coleopt. of tlie Unit. States, p. 176. — lœvigatuSji.
Le Conte, Ann. of tlieLyc. of New-York, V, p. 200.
Voyez aussi un travail de M. Hope sur les espèces d'EiAPHRUS, décrites par
Oliv. Mag. of nat. Hist. New. Ser. IV, p. 169.
(2) 0, Richardsonii, Kirby, loc. cit. p. 61.
BLËÎHÎSA*
BokëlLI^ Ohserv. ent. Part. II. TaU. des genres (1).
Ce genre est extrêmement voisin du précédent, surtout des Opis-
Tums, quoique Bonelli en le créant l'en ait Irès-éloigné et l'ait placé
entre les Amara et les Calatuds. Quelques auteurs récents, notam-
ment MM. Brullé ("2), Erichson (5) et Schiœdte (^i) ne l'admettent pas et
ne le regardent que comme une simple division des Elaphros, et en
effet, ses espèces ont exactement les mêmes habitudes que ces insectes.
Cependant comme elles commencent à se multiplier, que toutes ont un
faciès fort différent de celui des Elaphrus et qu'on est même obligé de
les répartir dans deux sections, il me paraît que ce groupe, quoique
reposant sur des caractères assez légers, peut être conservé. Ces carac-
tères peuvent se formuler ainsi :
Les quatre premiers articles des tarses antérieurs des mâles sont
plus fortement dilatés, plus courts et spongieux en dessous sur une plus
grande étendue. — La tête est plus ovalaire et moins rétrécie postérieu-
rement. — Les yeux sont moins saillants et sans orbites en dessus. —
Le prolhorax est plus plane, plus court, marginé latéralement, avec les
côtés antérieurs rabattus et une ligne longitudinale médiocrement ou à
peine marquée. — Les élytres sont plus planes et autrement sculptées.
Ces insectes sont de couleurs métalliques comme les Elaphkcs, et se
trouvent dans des lieux analogues. Ils sont propres à l'Europe, à la Si-
bérie et à l'Amérique du Nord.
Les unes, ouïes Blethisa proprement dites, ont le corps large et
presque déprimé, les antennes un peu plus longues que le prothorax,
les élytres très-parallèles et marquées de fovéoles bien apparentes,
mais non variolées dans leur fond. — L'espèce typique {B. muUipiinc-
tala) est répandue dans toute l'Europe et assez commune (5).
(t) Syn. Neiîria, Gyllcnhall, Ins. Siiec. II, p. 4i. — Haupalus, Gyllli. ibid.
p. 96. — DiACHEiLA, Motsch. 1ns. d. 1. Sibcr. p. 74.
(2) Hist nat. d. Ins. V, p. 145.
(3) Die K*f. d. Mark Briind. I, p. 6.
(4) Danm. Eleuth. I, p. 357.
(5) Aj. B. uurata (Eschs) Fisch. Ent. Ross. III, p. 262, pi. 14, f. 7. De-
Jean ne l'a regardée que comme mie variété de la multipimctata, mais elle
parait réellemi'nt distincte. Voyez Chaud. Bull. Mosc. 1844, p. 438. — Esch-
scholtzii, Zoubk. Bull. Mosc. 1829, p. 155, pi. IV, f. 5; Dej. Spec. V, p. 585.
M. ZoubkoU' nous apprend (loc. cit.) que M. Fischer de Waldheim, s'appuyant
sur quelques légères modifications qu'éprouvent les antennes et les palpes de
cette espèce, u\ait fondé sur elle un genre propre qu'il nonunait Rhaphioka :
ce genre n'a jamais été publié. — curtula, tuberculata^ Motsch. Ins. d. 1. Sibér.
p. 93 et 94. — Esp. de l'Amer, du Nord ; B. (juadirmllis, Haldeia, Proceed. of
the Acad. of Philad. III, p. 149.
ta mmi bU ki h\mtii>h. de Ui ii à Mîjtachoiilskî'i mi plus ou
hîoiiii allongées; ieurs antennes sotit au moins aussi longues que la
moitié du corps;, leurs élytres Un peu élargies postérieurement, régu-
lièrement ponctuées en stries avec des fovéoles obsolètes ou nulles. Ce
groupe a pour type la Blelh. arclica des auteurs (i).
TRACHYPACHIS.
MoTSCii. Ins. d. l. Sibér. p. 86.
La Blelhisa Zetterslediii de Gyllenball (2) qui m'est inconnue, ne
présente, d'après la description très-détaillée de cet auteur, aucun ca-
ractère qui mérite qu'on la sépare des autres Blethisa ; seulement sa
forme la rapprocherait des Amara, et en particulier de VA. libialis.
Mais M. de Motschoulsky signale une particularité qui serait géné-
rique ; les mâles, d'après lui, auraient seulement les deux premiers
articles des tarses antérieurs légèrement dilatés. Si cette assertion est
exacte, ce genre pourrait être conservé (3).
TRIBU m.
HILÉÏIDES.
J'établis cette tribu sur un genre extraordinaire, composé de deux
espèces qu'on a comparées, sous le rapport de la forme générale, aux
Feronia du groupe des Poecills, mais qui auraient pu l'être tout aussi
bien aux Blethisa de la tribu précédente. Tous leurs caractères pri-
maires sont ceux de la légion actuelle, à l'exception des épimères nié-
tathoraciques qui sont distinctes, comme dans la légion suivante. Mais
c'est là une exception analogue à celle que présente les E'aphrides
pour leurs éperons des jambes antérieures. Dès lors, sans nier les rap-
ports qu'ont ces insectes avec les Febonia, par leur forme générale, et
avec les Scarites par leurs antennes, je ne vois pas qu'on puisse les
placer ailleurs qu'ici.
Gekre : Hiletus.
(1) Aj. Bl. amœna, polita, Fulderm. Colcopt. Mongol. Chinseque Jjor. p. 23
sq.
(2) Ins. Suec. IV, p. 417.
(.3) M. de Motsclioulsky (loc, cit.) en décrit une seconde espèce de Sibérie ;
T. transverskollis.
48 CÂRAIXQUES.
HILETUS,
SciuoEDTE iu KncEYEUj Naturh. Tidskr. Série 2, II, p. 3-i6 (1).
Mcnlon large, profondément échancré, concave dans son milieu; ses
lobes latéraux convexes; sa dent médiane très-large, brièvement qua-
drifide. — Languette allongée, spatulifornie et arrondie au bout ; ses
paraglosses linéaires, fortement ciliées, plus courtes qu'elle. — Mâ-
choires réfléchies en dehors, garnies au côté interne d'une large bor-
dure formée de cils soudés ensemble et voûtée. — .Palpes subégaux ;
le dernier des labiaux fortement sécuriforme chez les mâles, moins chez
les femelles; celui des maxillaires très-fortement sécuriforme chez les
premiers, allongé, un peu élargi et tronqué obliquement chez les secondes.
— Mandibules très-larges, arquées en dehors et de haut en bas, droites
et pluridenlées sur leur bord interne. — Labre transversal, légèrement
échancré. — Tèie ovalaire, épaisse. — Yeux petits, à peine saillants. —
Antennes médiocres, insérées sous un rebord de la tète, coudées; leur
1er article Irès-allongé, feçu au repos dans un sillon latéral de la tête pro-
longé sous les yeux. — Prothorax subcordiforme. — Elytres parallèles,
peu convexes. — Pattes médiocres, peu robustes ; les deux éperons des
jambes terminaux ; tarses courts ; les trois premiers articles des anté-
rieures et des intermédiaires des mâles faiblement dilatés, en carré
allongé, spongieux en dessous. — Epimères mélalhoraciques distinctes.
— Prosternum prolongé en arrière et reçu dans une dépression du
mésosternum.
Ainsi que je l'ai dit plus haut, on n'en connaît que deux espèces (2).
Elles sont de moyenne taille et originaires de la Guinée portugaise, où
elles paraissent être très-rares. M. Bocandc dit les avoir trouvées dans
les bois humides sous des feuilles tombées, ce qui me confirme dans la
pensée que ces insectes ne peuvent être éloignés des Blethisa.
TRIBU lY.
CARABIDES.
Mésosternum cunéiforme en avant, rejoignant la partie postérieure
du prosternum ; celui-ci plus ou moins prolongé en arrière. — Eperons
des jambes antérieures tous deux apicaux. — Palpes médiocres; leur
dernier article de forme variable, jamais excavé en dessus.
(1) Syn. Camarackathus, Bocandé, Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 460; nom
postérieur de deux ans à celui imposé au genre par M. Schioedte.
(2) H. versutus, Schioedte, loc. cit. [Cam. &ueriniij Boc. loc. cit.) — Casfel-
naui, Boc. loc. cit. p. 463.
Celle If ibu pàrallfail au premier coup-d'œil devolf ctt i^ofrtter deux i
lune ayant pour type les Nebuia et genres voisins, caractérisée par une
taille petite ou médiocre et une forme déprimée; l'autre formée par
Jes genres Carabus, Puocuustes, etc., qui se distinguent par leur grande
laille, leur forme plus convexe et plus robuste. Mais ces caractères,
empruntés au faciès, ne suffisent évidemment pas pour séparer ainsi
CCS insectes , et je n'en trouve pas d'autres assez importants dans le
reste de leur organisation. Ils manquent même pour diviser celle-ci en
deux sections.
Genres : Pelophila, Nehriu, Metrius, Leistus, Procerus, Procrustis, Carabus^
A^lothoraXj Cidosoma, CalUsthenes.
■ PELOPHILA.
Dej. Species II, p. 262 (1).
Une courte dent bifide dans l'échancrure du menton. — ■ Languette
obtusément acuminée, dépassant un peu ses paragiosses. — Dernier
article des palpes cylindrico-ovalaire. — Mandibules courtes , inermes
au côté interne. — Labre coupé carrément. — ïéte ovalaire, non ré-
Irécie en arrière. — Yeux médiocres, peu saillants. — Antennes fili-
formes, de la longueur environ de la moitié du corps. — Prothorax
Iraïisversal, cordiforme, fortement bi-impressionné à sa base, ayant ses
quatre angles distincts. — Elytres oblongues, parallèles, peu convexes.
— Les trois premiers articles des tarses antérieurs fortement dilatés
chez les mâles, spongieux en dessous : le premier en triangle allongé, les
deux suivants en cœur arrondi, décroissant graduellement.
Au premier aspect, les espèces de ce genre ont la plus intime ressem-
blance avec les Bletuisa proprement dites ; aussi Bonelli ne les en avait-il
pas séparées. Mais Gjllenhall avait vu plus juste en les plaçant parmi
les Nebria, dont elles se rapprochent par les deux épines de leurs jambes
antérieures qui sont terminales. C'est un genre de transition qui rattache
la tribu actuelle à la précédente.
Ces insectes sont propres au nord de l'Europe et à la Sib-irie ; ils
■vivent, à ce qu'il paraît, les uns aux bords des eaux comme les Bletbisa,
les autres sous les pierres, comme la plupart des Nebbia, Leurs espèces
sont très-voisines les unes des autres, et les entomologistes ne sont pas
d'accord sur leur nombre ('2).
(1) Blethisa, Bonelli, loc. cit. — Nebria, Gyllenh. Ins. Suec. II, p. 42.
(2) Voyez la Monographie de ce genre, publiée par M. le comte de Manner-
heim (in Hummel, Essais ont. n» 3, p. 34 sqq.) et qui contientoinq esp. • borealis,
Gebleri, marginata., Eschscholtzii et elongata. Dejean (Spec. II, p. 265, et V,
p. 584) regarde les quatre dernières comme n'étant que des variétés de la pre-
piière. Depuis, les espèces suivantes ont été publiées ; F, oçhotiça, Salilb. Kov.,
Coléoylères, Tome L 4
30 CAKABIQUES.
NEBRIA.
Latr. Hist. mt. d. Ins. VIII, p. 275 Jl).
Une petite dent bifide dans l'échancrure du menton. — Languette
plus ou moins acuminée et libre à son sommet; ses paraglosses adhé-
rentes, sauf à leur extrémité ; celle-ci obtuse. — Dernier article des
palpes allongé, légèrement et graduellement dilaté à son extrémité;
celle-ci tronquée ou subarrondie. —Mandibules peu saillantes, dentées
près de leur base au côté interne. — Labre transversal, tronqué ou lé-
gèrement échancré. — Tête brièvement ovalaire, non rétrécie posté-
rieurement. — Yeux médiocres, arrondis, assez saillants. — ■ Antennes
grêles, au moins de la longueur de la moitié du corps. — Prothorax
transversal, cordiforme, ayant tous ses angles distincts. — Elytres peu
convexes ou déprimées. — Les trois premiers articles des tarses anté-
rieurs des mâles légèrement dilatés, triangulaires, revêtus en dessous
d'une brosse de poils médiocrement dense.
Genre très-riche en espèces, et, par suite, ayant un faciès et des
habitudes assez variées. Les unes se trouvent sous les pierres dans les
champs; d'autres fréquentent exclusivement les bords des eaux; un
grand nombre, propres aux régions montagneuses, sont comme éche-
lonnées à des hauteurs différentes; enfin, quelques-unes ne se trouvent
que sur les plus hautes cimes, dans le voisinage des neiges perpétuelles.
Ces dernières sont aptères, et Bonelli les avait séparées sous le nom
d'ALPiCus. Un autre genre ayant pour type la brevicolUs, si commune
dans la plus grande partie de l'Europe , a été établi par Leach, sous
celui d'HELOBiA, de sorte que le genre actuel en formerait trois. Mais
comme l'a dit Dejean, il existe des espèces intermédiaires qui ne sau-
raient trouver place dans aucun d'eux.
On a cru pendant longtemps ces insectes propres à l'Europe, à l'Asie,
au nord de l'Afrique et à l'Amérique boréale; mais dans ces derniers
temps on en a découvert une espèce dans l'Himalaya et une autre à
Taïti. Le nombre de celles actuellement connues s'élève à plus de 80 {i).
ad Ochotsk lect. Carab. Spec. Diss. p. 17. — lœvigata, Motsch. Ins. d. 1. Sib.
p, 92, pi. 3j f. 16. Cet auteur ajoute ({u'il en connaît une esp. de la Californie,
et, sans la décrire, il la nomme califontica.
(1) Syn. Alp^us, Bonelli, Observ. cutom. part. l,p.68. — Helobia (Leach.)
Curtis Brit. ent. III, pi. 105.
(2) Aux quarante-six esp. décrites par Dejean, aj. Esp. européennes : N. lata,
varicornis, impressa^ Newm. Ent. Mag. I, p. 284. — Marshallana, Steph. 111.
ûf Brit. eut. I, p. 61. — nigricornis, ComoUi, de Ins. prov. Novoc. p. 9. —
Escherij, Germari, Chevrierl, Heer, Col. Hclvet. I. p. 36 et 38. — crenuto-
striata, Bassi, Ann. d. 1. Soc. ent. III, p. 464 [fulviventris, Bertol. Nov. Com-
mejit. BoDon. III, p. 83) . — Bremii, Germar, Faun. Ins. Europ. fasc. XIV.— Pa-
CARABIDES. Si
Deux de leurs larves ont été décrites (l) ; elles sont remarquables,
principalement par leur forme déprimée, un peu élargie en arrière, et
les festons très-marqués que forment leurs segments abdominaux;
comme de coutume elles sont munies en arrière de deux longs appen-
dices styliformes.
METRIUS.
EscHSCH. Zool. Atlas, fasc. ï, p. 8.
Menton grand, convexe, fortement écbancré, muni d'une dent mé-
diane bifide. — Dernier article des palpes médiocrement sécuriforme.
— Mandibules courtes, non dentées intérieurement. — Labre sublrans-
versal, coupé carrément en avant. — ïête ovalaire, lisse. — Yeux
pe(its, peu saillants. — Antennes assez fortes, de la longueur de la
moilié du corps. — Prothorax presque carré , rebordé sur les côtés,
fortement écbancré en avant, bisinué à sa base, avec ses quatre angles
assez saillants et aigus. — Elytres ovalaires, rélrécies à leur base, assez
convexes, soudées ensemble. — Pattes peu allongées ; sinus des jambes
antérieures bien marqué; les quatre premiers tarses assez courts; le
premier article des antérieurs fortement dilaté chez les mâles.
EschschoUz a établi ce genre sur un insecte remarquable, découvert
par lui en Californie et qui, au premier aspect, a plutôt l'apparence
d'un Mélasome que d'un Carabique. Ne l'ayant pas vu en nature, je ne
suis pas certain que les épines de ses jambes antérieures soient disposées
comme dans les autres espèces de celte tribu. Si toutes deux n'étaient
pas terminales, le genre devrait être reporté dans la tribu des Éla-
phrides. Cet insecte qu'Eschscholtz a nommé M. conlraclus se trouve
reyssU, subacuminata., femoralls, Gaugeri, turcka. Chaud. Bull. Mosc. 1843^
p. 747. — andalusiaj Ramb. Faune ent. d. l'Andal. p. 64. — lur/dunensis,
cordicollis, planiuscula. Chaud. Bull. Mbsc. 1837, n» 3, p. 17. — violacea, Costa,
Ann. degli aspir. Nat. Série 2, l, p. 90. — carpathica, Bielz^ Stett. ent. Zeit.
1850j p. 99. — Fussii., Bielz, Verhandl. d. Hermanst. Vereins, I, p. 276. —
Esp. asiatiques : Faldermanni, cawc«s/crt^ Ménétr. Cat. rais. p. 112. — Fischerî^
Falderm. Faun. ent. Transe. I, p. 33. — splendida., exarata, Wiedmanni, Fis-
cher de Waldh. Bull. Mosc. 1844, p. 26. — nigerrijna, elonguta, fcdruelis,
Goftschil, Cliaud. Carab. d. Cauc. p, 107. — frigida, dubici, ochotica., Sahlta.
Nov. Oehot. Car. Spec. p. 11. — baicalka, microfhorax, subdilatata , Motsch.
Ins. d. 1. Sibér. p. 125. — lufeipes^ commixtaj, Chaud. Bull. Mosc. 1850, n" 3,
p. 159. — Kofschyi, L. Redtenb. Denks. d. Wien. Akad. I. — '■ Esp. africaines :
barbarctj, Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 748. — variahilis, Lucas, Ann. d. Se.
nat. Série 2, XVIII, p. 63. — Esp. de l'Amérique du Nord-: mœstcij, suturalis^
3. Le Conte in Agass. Lake Super, p. 209. — Esp. de l'Himalaya : xanthacra ,
Chaud. Bull. Mosc. 1850, p. 423. — Esp. de Taiti : pacifica^ Chaud, ibid. 1850,
p. 424.
(1) Voyez Blisson, Ann. d. 1. Soc. ont. Série 2, VI, p. 73 (.V. brevicollis). —
Heer, Die oberst. Greuze d. Thicr. und Plkinz. Lebens, p. 16, f. 7 {N. Germari).
SOUS les pîerfcSj les troncs d'arbres abailuâ, et jusqu'à ptè&mi est smi
congénère (1).
LEISTUS.
Froehlich, Naturf. XXVIII, p. 1 (2).
tJne très-courte et large dent bifide au milieu de l'échancrure du
menton. — Languette très-grande, trifide à son sommet ; les divisions
latérales sétiformes, la médiane tronquée et fuiement crénelée ; para-
glosses soudées à la languette et beaucoup plus courtes qu'elle. — Mâ-
choires élargies à leur base, denticulées et munies de cils raides, per-
pendiculaires sur leur bord externe. — Palpes allongés, grêles; leur
dernier article un peu dilaté à son exlrémilé. — Mandibules non dentées
au côté interne, dilatées à leur base sur leur tranche externe. — Labre
arrondi en avant. — Tète ovalaire. — Yeux assez saillants. — Antennes
grêles, plus longues que la moitié du corps. — Prothorax transversal,
fortement cordiforme; ses côtés antérieurs très-arrondis. — Elytres
oblongues, rétrécies à leur base ou subparallèles, peu convexes. — Les
trois premiers articles des tarses antérieurs médiocrement dilatés chez
les mâles, en carré allongé, très-spongieux en dessous.
Peu de genres de cette famille présentent des caractères aussi nom-
breux et aussi tranchés que celui-ci. Ses espèces sont de taille un peu
au dessous de la moyenne, d'un faciès très-élégant, assez agiles, et se
trouvent sous les pierres, les écorces des arbres, la mousse qui revêt
leur pied et autres endroits analogues. A l'exception d'une seule {ferru-
gineus), originaire de la côte nord-ouest de f Amérique, toutes sont
propres à l'Europe et au nord de l'Asie (3).
PROCERUS.
(Megerle) Dej. Species II, p. 22.
Menton faiblement échancré, muni d'une forte dent médiane , simple,
égalant ses lobes latéraux. — Languette courte, obtusément acuminée,
(1) Outre la description cfEschscholtz, voyez Dej. Species V, p. 590, et Icou. d.
Coléopt. d'Eur. Il, p. liO, pi. 85, f. 1. — BruUé, Hist. nat. d. Ins. V, p. 142. —
Mannerh. Bull. Mosc. 1813, p. 191. — Ménétr. Bull. d. FAcad. d. S'-Pétersb.
1843, p. 53.
(2) Syn. PoGONOPHORUs, Latr. Hist. nat. d. Ins. YIII, p. 267. — Makticora,
Jur. in Panzer, Faun. Ins. Genn. fasc. 89, u^s 2 et 3.
(3) Aux neuf esp. mentionnées dans \e Species de Dejean, aj. L.mgricans,
indentatus, Janus, Ne^Ym. Eut. Mag. I, p. 2SQ. — ruppes, Chaud. Bull. Mosc.
1843, p. 747. — fulvus, femoralis. Chaud. Enum. d. Carab. d. Cauc. p. 105
sqq. _ rhœtkus, Heer, Col. Helvet. 1. p. 34. — Suivant M. Gerniar (Zeitsch.
II, p. 412), le L. spinilabris F. serait le vrai Car. ferrugineus de Linné; et l'on
appliquerait à tort ce dernier nom à un Harpalus.
CARAfilDES.
ëj
libre au bout ; ses paraglosses pénicilliformes et un peu plus longues
qu'elle. — Dernier article des palpes fortement sécuriforme chez les
mâles, un peu moins chez les femelles. — Mâchoires étroites, crochues
et aiguës au bout, fortement ciliées au côté interne. — Mandibules mé-
diocrement saillantes, lisses en dessus, unidentées à leur base, au côté
interne. — Labre transversal, rétréci en arrière, assez fortement
échancré en avant, avec ses angles antérieurs arrondis, profondément
excavé en dessus. — Tète assez allongée, sans col en arrière. — Yeux
petits, arrondis et saillants. — Prôthorax plus ou moins cordiforme,
à peine échancré en avant, rabattu sur les côtés antérieurs; les posté- ^
rieurs relevés. — Elytres en ovale allongé, convexej; point d'ailes. — '
Tarses antérieurs simples dans les deux sexes.
Ce genre longtemps confondu avec les Cakabus, n'en diffère réelle-
ment que par la simplicité des tarses antérieurs dans les deux sexes.
Il contient les plus volumineux Carabiques connus. Tous ont les élytres
fortement rugueuses, et la plupart sont en dessus d'un bleu plus ou
moins foncé, ou d'un beau vert, les autres noirs. Leur patrie est bien
plus limitée que celle des autres genres de cette tribu, et se borne aux
parties orientales de l'Europe, aux régions dont le Caucase forme le
centre, à l'Asie mineure, à la Perse et à l'Egypte. Un seul (scabrosus)
étend son habitat jusque dans les Alpes du Piémont. On les trouve
principalement dans les forêts montagneuses. Le nombre des espèces
connues s'élève en ce moment à onze (i).
PROCRUSTES.
BoNKLLi, Observ. enf. Part. I, p. 39.
Menton muni au milieu de son sinus d'une forte dent très-large, tron-
quée ou légèrement échancrée au bout et cachant en entier la languette.
— Celle-ci courte, obtusémenl acuminée; ses paraglosses coriaces, un
peu moins longues qu'elle. — Labre plus ou moins trilobé en avant et
plus ou moins excavé en dessus. — Les trois premiers articles des tarses
antérieurs fortement dilatés et spongieux en dessous; le quatrième plus
étroit, sans brosses de poils inférieurement.
Pour le surplus, ces insectes ne diffèrent pas des Carabcs qui suivent.
Tous sont d'un noir mat ou peu brillant en dessus, avec les élyires plus
ou moins chagrinées et assez rarement ornées de fossettes disposées en
séries longitudinales. Leur patrie est l'Europe australe, l'Asie occiden-
(1) Sur lesquelles cinq sont décrites dans le Spccies de Dejean. Aj.:
P. Aitdouini, BruUé, Hist. nat. d. Ins. V, p. 116, pi. 5, f. 2. — Sommeri, Man-
uerh. Bull. Mosc. 18M, p. 868, note. — syriacus, L. Redtenb. iu Russegers
Reise, Ins. p. 10. — hosphoranys,, colchicus, œgyptiacus, Motsch. in Guérin,
Mag. d. Zool. Ins. 1844, pi. 150 et 151.— La plupart de ces espèces sont dou-
teuses. Voyez Erichson, dans ses Arch. 1844, II, p. 86,
SA CÂRABIQVES.
taie et le nord de l'Afrique. Une seule {coriaceus) est répandue dans
rjîlurope occidentale où elle est Ircs-commune.
Sa larve que M. Jîrullé a fait connaître (1), est longue de 15 lignes,
de consistance cornée sur toute sa surface et d'un noir brillant. Sa tête
est concave en dessus, convexe en dessous et divisée dans cet endroit
par un sillon profond. La bouche est munie de mandibules étroites,
arquées, très-aiguës et se croisant au repos, et de palpes pareils à ceux
de l'insecte parfait. Les antennes sont courtes et composées de quatre
articles. En dessus, le corps est ridé en travers ; les segments abdomi-
naux débordent ses flancs, et chacun d'eux présente sur ces derniers, et
de chaque côté, deux gros tubercules ovalaires. Le segment anal est
armé en dessus de deux fortes épines un peu arquées et redressées ;
quelques épines plus petites se voient sur les pattes. Celte larve vit dans
les haies, sous les mousses et autres lieux analogues; sa nourriture con-
siste en limaces et hélix. On la trouve de février en mai, et la durée de
son état de nymphe est d'environ quinze jours.
Le nombre des espèces du genre décrites jusqu'à ce jour est d'une
quinzaine (2).
CARABUS.
Linné Syst. nat. II, p. 668 (3).
Menton faiblement écbancré, muni d'une dent médiane, triangulaire,
simple et aiguë au bout, égalant en général ses lobes latéraux. — Lan-
guette arrondie, rarement tronquée en avant; ses paraglosses libres à
leur extrémité et la dépassant plus pu moins. — Mâchoires des Pro-
CBCSTES. — Dernier article des palpes plus ou moins sécuriforme. —
Mandibules lisses en dessus, unidentées au côté interne chez la plupart,
bidentées chez quelques-uns. — Labre rétréci à sa base, échancré en
avant, tantôt faiblement, tantôt fortement excavé en dessus. — Tête
rétrécie ou subcylindrique, ou renflée en arrière des yeux. — Ceux-ci
subglobuleux, saillants. — 3e article des antennes subcylindrique, à
.peine plus long que les autres. — Prothorax et élytres de forme va-
(1) Hist. nat. d. Ins. V, p. 95, pi. 4.
(2) Aux sept espèces mentionnées par Dejean, aj. : P. punctatus^ Casteln. Et.
ent. p. 89. — impressus, Klug, Symb. phys. Tab. 23, f. 9. — talychensis,
Ménétr. Cat. rais. p. 104 [Fischeri, Fald. Faun. ent. Transe. H, p. 14). — vici-
nus, Ménétr. Ins. d. Turquie, p. 8. — lucttiosus, Zoubk. Bull. Mosc. 1837, n» 5,
p.' 62. — Duponchelii, Barthel. Ann. d. 1. Soc. ent. VI, p. 245.
(3) Syn. Tachypos, Weber, Observ. ent. p. 19. — Tribax, Fischer d. Waldh.
Mém. d. 1. Soc. d. Nat. d. Mosc. V, p. 4^3. — Cechenus, Fisch. d. Waldh. Ent.
d. 1. Russie^ II, p. 48. — Plfxtes, Fisch. d. Waldh. ibid. p. 52. — Platychrus
(Cechenus et Plectes), Kolenati, Melet. ent. fasc. I, p. 25. — Apotomopterus,
Hope, the Col. Man. Il, p. 47. — Procrusticus, A. White, Ann. of nat. Hist.
XV, p. 111. — Megodontus, Ceroglossus, Coptolabuus, Pachycranion, Ikiopa-
CHYS, Solier in Truqui et Baudi Studi eut. I^ p. 58.
CABABIDES. S5
riable ; e premier plus ou moins cordiforme, avec ses bords latéraux en
général relevés. — Ailes inférieures nulles ou rudimentaires. — Les
quatre, très-rarement les trois premiers articles seulement des tarses
antérieurs dilatés chez les mâles.
L'un des plus beaux genres de la famille et des plus riches en es-
pèces (1). De tous les caractères qui précèdent, un seul, le labre non
(1) Le Species de Dejean en contient 156 espèces. Dans la liste suivante de
celles qu'il n'a pas décrites ne sont pas comprises celles mentionnées dans VEnto-
mographie de la Russie de M. Fischer de Waldheim, cet ouvrage devant, pôitr
le genre actuel, être consulté presque à l'égal du Species.
Esp. de la Chine : C. prodiguus, Erichs. Nov. act. nat. Curios. XVI suppl.
— Lafossei, Feisth. Ann. d. 1. Soc. ent. 1845, p. 103. — monilifer, TatiuH,
Ann. of nat. Hist. XX, p. 15.
Esp. de l'Himalaya: C. WalUchii, Hope inGray Zool. miscell. fasc. 1. — Cash-
miricus, KoUar u. L. Redtenb. in Hugels Kashm. IV, 2, p. 499, Tab. 23, f. 3.
— lithariophorus, Tatum, Ann. of nat. Hist. XX, p. 14. — Boysii, Tatum, ibid.
Ser.2, VIII,p. 51.
Esp. de l'Asie bor. : C. Ehrenbergii, Fischer d. Waldh. Bull. Mosc. 1830, éd.
Leq. p. 68. — Eschscholtzii, Stscheglovii, Mannerh. in Hummel, Essais ent.
no 6, p. 21.-^ strophium, microchondrus, duarius, gemellus, Erichsonii, Sedà'
kowii, tibialis, cicairicosus, Fischer d. Waldh. Bull. Mosc. 1844, p. 11. — trun^
caticollis, Motsch. ibid. 1845, p. 337. — Etholenii, Klugii, Slovtzovii, Mannerh.
ibid. 1849, p. 226. — amœnus, Mnizsechii, Chaud, ibid. 1852, n" 1, p. 93. —
massagetus, cyaneoviolaceus, odoratus, incertus, gryphus, putus, steppensis,
dubius, aurocinctus, Motsch. Ins. d. 1. Sibér. p. 97.
Esp. de l'Asie occid. et de l'Europe or. : C. StjernvalU, chalconotus, moriô,
incatenatus, Mannerh. Bull. Mosc. 1830. — Karelini, Fischer d. Waldh. ibid.
1833. — Strogonovii, Zoubk. ibid. 1837, n° 5, p. 63. — chrysitis, carinatus
{septemcarinatus, ibid. 1840, p. 189), Motsch. ibid. 1839, p. 86. — sphodrinvs,
parallelus,Krynickii, Fischer d. Waldh. ibid. 1844, p. 11. — Zakharschewskii,
Motscji. ibid. 1845, p. 13. — accuratus, Nordmanni, inconspicuus, Blschoffii,
De Haanii (patrie douteuse). Chaud, ibid. 1848, p. 444. — macrogonus, lamprus,
Kindermanni, scahripennis, Chaud, ibid. 1850, n» 3, p. 152. — chalcochlorus.
Chaud, ibid. 1852, p. 96. — scidpiuratus„ Bohemanni, gemellatus, castaneipen-
nis, prasinus, Bieberstemi, Ménétr. Cat. rais. p. 105. — parallelus, Scoivitzii,
Roseri, Boschnakii,HumboldtU^ Fald. Fauu. ent. Transe. I, p. 15. — Putsch-
kinii, Adams, Mém. d. 1. Soc. d. Mosc. V, p. 292. — Wiedemanni, acuminatus,
Bonplandii, Ménétr. Ins. d. Turquie, p. 8. — assimilis, Chevrolutii, Mariettii,
saphirinus, Spinolœ, Cristof. Mag. d. Zool. Ins. 1837, p. 181. — Paphius^ L.
Redtenb. in Russeg. Reise, p. 981. — Osculatii, orientalis, Oscul. Coleot. di
Persia, p. 72. — luxiiriosiis, Mag. d. Zool. Ins. 1844, pi. 151. — 3fotschoulskii
(Victor Fischer d. Waldh.), Kolenati, Mcletem. ent. I, p. 31. — Gotschii_, Re-
nardii, biseriatus, cmnpressus, Mellyi, Lafertei, refulgenSj Kolenatii, plani-
pennis, longiceps^ Hochhutii, Chaud. Carab. d. Cauc. p. 77. — thorosus,versi-
coloTj Friwalds. A'Magyar tudos T'arsasay, etc. II, p. 252. — Puinfa (Procrus-
Hcus):, White, Ann. of nat. Hist. XV, p. 111. — planicollis, Kûster, Die Kéef.
Europ. IV, 9; Wagneri, ibid. VI, 12; Hampei, ibid. VI, 18; pumilio, ibid.
VI, 23.
Esp. de l'Europe occid. et mer. : C. Kircheri, Germar, Faun. Ins. Europ. fasc.
O^ CABABIQtJES*
trilobé, est Constant et le sépare des pROCBtsTES. Les autres varient
plus ou moins, et, combinés avec la forme générale du corps qui est
très-sujelle à se modifier, ont donné lieu à l'établissement de plusieurs
genres qui toutefois ne paraissent pas assez tranchés pour être admis.
Il est d'abord des espèces en petit nombre qui ont la dent du menton
plus forte que de coutume, les trois premiers articles seulement des
tarses antérieurs dilatés chez les m<âles, et la tète subcylindrique en
arrière des yeux; ce sont les Megodontus de Solicr (1),
Quand, avec des tarses semblables, la dent du menton est de grosseur
normale et la tête fortement renflée en arrière, on a le genre Pachv-
CRANioN du même (2).
Ces deux groupes relient manifestement le genre actuel aux Pro-
CRCSTES.
Le genre Coptolabrus du même auteur ne repose que sur un seul
caractère, le labre qui est coupé carrément au lieu d'être échancré (ô).
Des espèces alpines, d'un faciès spécial, dont le corps est déprimé en
dessus, ont servi à M. Fischer de Waldhcim pour établir ses genres
Plectes et Cecdenus, que M. Kolenali a réunis en un seul sous le nom
XX. — Kronii, Hope, nov. act. Acad. nat. cur. XII, pars 2», p. 478. — Bugno-
nii, Chaud. Bull. Mosc. 1837, no 3, p. 16. — Cristoforii, Spence, Ann. d. 1. Soc.
ent. XI, p. 500. — Genei, Gêné, Ins. Sard. fasc. II, p. 5. — galicianus , errans,
Deyrollei, Gory, Rev. zool. 1839, p. 305. — cantabrkus, lateralis, Chevrol.
ibid. 1840, p. 8. — guadarramus^ Ghilianii, Egeseppii, Laf. Ann. d. 1. Soc. ont.
Série 2. V, p. 445. — Stenarti, Whitei, Deyr. ibid. X, p. 240. — variolutus,
Costa, Corresp. zool. I, p. 2. — Scharlovn, helveticus, Heer, Coleopt. helvet. I,
p. 24. — vellepiticus. Hampe, Stettin, ent. Zeit. 1850, p. 346.
Esp. de l'Algérie : C. Peleterij, Casteln. Et. ent. p. 158. — Mallei^ Varvosii^
Bayardi, Sol. Ann. d. 1. Soc. ent. IV, p. 114. — Aumontii, Lucas, Rev. et Mae-,
d. Zool. 1850, p. 50 i.
Esp. des Canaries : C. coarcfatuSj, faustus„ Brullé in Webb etBertliel. Canar.
Ent. p. 57.
Esp. de TAmér. du Nord : C planatus, Cbaud. Bull. Mosc. 1843, p. 744. —
Zimmermannij i Le Conte, Geod. Col. of fhc Unit. St. p. 173. — Agassrij J. Le
Conte in Agass. Lake Super, p. 209.
Esp. de Porto-Rico : C. basilkus, Chevrol. Mag. d. Zool. Ins. 1839, pi. 170.
Cette espèce ressemble tellement aux €■ Escherij, lateralis, etc., ([ue je ne puis
croire qu'elle provient des Antilles.
Esp. du Chili et de Patagonic : C. suturalis, Fab. Syst. ent. p. 238. —
chilensis, Escbscli. Zool. Atlas fasc. II, Tab. 8, f. 7. — Rekhei, Guériii,
Rev. Zool. 1839, p. 297. — Vnldwiœ, insidaris, Darwinii, Hope, Trnns. of tlie
ent. Soc. II, p. 128. — Buquetii, Casteln. Et. ent. p. 158. — indicotiotus, So-
lier in Gay, Histor. de Cliile, Ins. I, p. 127, pi. 1, f. 4 [Darwinu?)
(1) Solier n'y comprend cjue le C. rœlafus, mais dautrcs espèces {Spinolœ,
himprus, Prevostii) qu'il n'a pas connues, présentent les znémes caractères.
(2) C. Schœnherri.
(3) C. smaradgimis.
CAnABIOËS. SY
de PrATVCHntJS. Les premiers (i) ont la tête subcylindrîque, le pro-
fhor.ix petit, non reborde latéralement et privé d'angles postérieurs ;
les seconds (2), dont on ne peut séparer les Iniopachys (0) de Solier,
ont au contraire la tète épaisse et les angles postérieurs du prolhorax
distincts ; mais des uns aux autres il y a des passages insensibles.
Quant au genre Aî»otomopterus de M. Ilope , établi sur une seule
espèce de Chine (4), cet auteur ne lui assigne pas d'autres caractères
que d'avoir les élytres plus sinuées que de coutume à leur extrémité. Ce
sinus, très-prononcé chez les femelles, ne l'est, chez les mâles, presque
pas plus que chez les C. granulalus, canccllalus, etc., d'Europe.
Enfin, le genre Ceroglossus est caractérisé principalement par la
longueur et la gracilité des paraglosses de la languette, la brièveté du
2e article des antennes, et les élytres soudées. Il comprend toutes les
espèces propres au Chili.
Les espèces mentionnées en note peuvent donner une idée exacte
de la distribution géographique du genre. On n'en n'a pas trouvé jus-
qu'ici ailleurs que dans les pays qui y sont indiqués. Sous le rapport de
leurs stations, ces insectes sont répandus partout; mais les pays de
montagnes en possèdent infiniment plus que ceux de plaines. Ils vivent
uniquement de proie et détruisent une multitude d'autres insectes, de
larves et de mollusques terrestres plus ou moins nuisibles.
Un certain nombre de leurs larves sont aujourd'hui connues (5). Elles
ont la plus intime analogie entre elles, et ressemblent beaucoup à celle
du Procruslcs coriaccus. Comme cette dernière, elles sont noires, et
leurs téguments sont plus ou moins cornés, surtout sur les trois segments
thoraciques. Leur tête est carrée et parfois (C. auronilens, depressus)
munie d'une petite corne dirigée en avant. La bouche et les antennes ne
présentent rien de particulier. Le dernier segment abdominal porte
toujours deux appendices, dont la forme varie selon les espèces. Il
n'existe chez aucune d'elles de ces mamelons abdominaux qui se voient
chez la larve du Procrusles coriaccus.
(1) C. depressus, Bonellii, Creutzeri, etc.
(2) C. irregulariSj etc.
(3) C.pTjrenœus.
(4) C. prodigims.
(5) C. auronitens, depressus, hortensis, Heer, Observ. ent. p. 7. sq. Tab. 1
et 2. M. Westwood a reproduit la figure de la première de ces espèces (An. In-
trod. to the mod. Classif. of Ins. I, p. 67, f. 1, 2), et M. Ratzcburg (Forstins, I,
Tab. f. S, C) en adonné une autre originale. — Une larve d'espèce inconnue est
tgalemcut représentée dans.Do Geer, Méni. V^ pi. XII, f. 1.
99 CÂRABIQCES.
APLOTHORAX.
Waterh. Trans. of the ent Soc. III, p. 207.
Ce genre dont M. Waterhouse n'a fait qu'un sous-genre des Ca-
BABcs , s'en distingue par des caractères au moins équivalents à ceux
des Calosoma et des Callistuenes qui suivent, et me parait dès lors
pouvoir être adopté. Ils peuvent se formuler ainsi :
Mâchoires larges, ciliées au côté interne, fortement arrondies à leur
extrémité, et munies à quelque distance du sommet d'une dent interne
assez robuste. — Antennes grossissant peu à peu à leur extrémité ; leur
3e article aussi long que les deux suivants réunis. — Les quatre pre-
miers articles des tarses antérieurs des mâles non dilatés (1) et spon-
gieux en dessous.
D'après la forme des mâchoires, le genre est plus voisin des Calo-
soma que des Carabds ; d'un autre côté, il s'en éloigne par ses tarses
chez les mâles. Il ne comprend qu'une espèce de l'île Sainte-Hélène,
aussi grande que le Procrusles coriaceus, et que la forme de son pro-
Ihorax rapproche des Plectes de M. Fischer de Waldheim (2).
CALOSOMA.
Weber, Observ. ent. p. 20 (3).
Dent médiane du menton aiguë, plus courte que ses lobes latéraux.
— Languette courte, arrondie; ses paraglosses un peu plus longues
qu'elle. — Dernier article des palpes allongé, faiblement sécuriforme. —
Mâchoires arrondies à leur extrémité, avec une dent interne un peu
au-dessous de cette dernière. — Mandibules striées transversalement en
dessus, presque toujours inermes au côté interne. — Labre transversal,
faiblement bilobé. — 3e article des antennes plus long que les autres,
comprimé, tranchant en arrière. — Prolhorax court, en général très-
fortement arrondi sur ses côtés antérieurs ; ses angles postérieurs
non saillants. — Elytres en carré allongé, rarement ovalaires, tou-
jours convexes; des ailes chez presque tous. — Tarses antérieurs des
mâles ayant leurs trois premiers articles fortement dilatés et spongieux
en dessous; le 4" plus petit et simplement épineux.
Ces caractères sont, pour ainsi dire, un mélange de ceux des Pbo-
CRUSTES et des Cakabcs; ils sont renforcés par quelques particularités
(1) M. Waterliouse s'exprime cahisi dans le texte, mais la figure représente cei
organes visiblement dilatés.
(2) A. Biirchelii,\oc. cit. pi. XII, f. 1.
(3) Syn. Chrysostigma, Kirby,Faun.Bûr. Amer. p. 18.
CÂBÂBIDES. 59
assez importantes. Ainsi, ces insectes ont une forme plus massive et plus
robuste que celle des Carabus ; sauf un Ircs-petit nombre, tous vo-
lent bien et se trouvent sur les arbres ou ils cherchent leur nourri-
ture qui consiste principalement en chenilles. Enfin, leurs espèces,
au lieu d'être réunies en masse dans certaines régions du globe,
sont dispersées sur toute la surface de ce dernier, sans se trouver
rassemblées en grand nombre nulle part.
Le sous-genre proposé par M. Kirby , sous le nom de Curysos-
TiGMA, a pour type le C. calidum Say et comprend les espèces dont
les élylres ont des rangées de fossettes plus ou moins marquées ; c'est
tout au plus une division bonne pour grouper les espèces.
La larve du C. sijcophanla, l'espèce la plus commune en Europe,
décrite pour la première fois par Réaumur (1), ne diffère en rien d'es-
sentiel de celle des Carabus. Sa longueur est d'environ 13 lignes, sa
couleur d'un noir velouté en dessus, blanche en dessous, avec des taches
noires ; son dernier segment est armé de deux épines cornées et ai-
guës, assez longues. Elle vit dans les nids des chenilles processionnaires
dont elle fait une grande destruction.
Les Calosoma mentionnés dans les auteurs s'élèvent à plus de
soixante (2).
(1) Mém. 11^ p. 455, pi. 37. Cette description est reproduite en abrégé dans
une foule d'ouvrages. Une beaucoup plus complète et accompagnée de nombreux
détails anatomicpies a été donnée par M. Burmeister dans les Trans. of the ent.
Soc. ofLondon, I, p. 235^ pi. 23 et 24. — La larve du C. inquisifor ne diffère
iruère de la précédente tp^ie par sa taille plus petite, selon Erichson (Arch.
1841, I, p. 72) . — M. Lucas a donné aussi {E:ïpl. de l'Alger. Ent. p. 37) une des-
cription trcs-détaillée de la larve et de la nymphe du C. aiiropimctatum; la pre-
mière vit sous les pierres comme les larves des Carabus.
(2) Aux vingt-sept espèces décrites par Dejean, aj. Esp. asiatiques : C. dsmi-
çiarkum, Gebler, Bull. Mosc. 1833, p. 274. — severum^ Chaud, ibid. p. 422. —
dauricum, sibiricum, lœviusculum^ paralkllum, Motscli. Ins. d. 1. Sibér.
p. 119. — orientale^, Hope, Trans. of the Zool. Soc. I, P- 92. — nigrum, Parry,
Trans. of the ent. Soc. IV, p. 85. — clathrahim^ Kolenati, Melet ent. 1, p. 33.
— Esp. australiennes : C. CurtisH, australe, Hope, Trans. of the ent. Soc. IV,
p. 104. — Schayerij, Erichs. Arch. 1842, I, p. 122. — Esp. africaines : C. im-
Irkatum, Klug, Syml). phys. HI, pi. 23, f. 11. — scabrosum, crassipes.
Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 745. —cognatum. Chaud, ibid. 1850, p. 421.—
hottentotum. Chaud, ibid. 1852, p. 99. — guineense, Imh. Verhandl. d. nat.
Gesselsch. in Basel, V, p. 164. — hdenœ, Hope, Trans. of the ent. Soc. II,
p. 130. — Esp. de l'Amer, du Nord : cuncellatiim, Eschsch. Zool. Atlas, V,
p. 23. — rtrmahiwi, Casteln. Et. ont. p. 156. — frigklum, Kirby, Faun.Bor.
Amer. p. 19. — lœve (Chevrolntii, Dej. Cat.), striolaium, Chevrol. Col. d. Mex.
cent. II, fasc. 7. — peregrinator, Guériu, Rev. zool. 18i4, p. 255. — affine.
Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 476. — auroeinctum. Chaud, ibid. 1850, p. 120
(splenclkluni, Perbosc, Rev. zool. 1839, p. 231; nec Manh.) —Blaptoide^ Putzeys,
Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 400. — angukdum, semilœve, tepidum,
J. Le Coûte, Ami. of thcLyc. of Ncw-Yorck, V,p. 199. —'WikoxH, J.Lc Conte,
Oy CARABIQUES,
CALLISTHENES-
FisciiEii DE Waldh. Ent cl. l. Russie, 1, p. 84.
Mandibules munies intérieurement à leur base d'une dent bifide. —
Antennes plus courtes que celles des Calosoma ; leurs articles 1-4 caré-
nés.— Prolhorax rebordé sur les côtés, avec ses angles postérieurs
saillants. — Elylres plus ou moins suborbiculaires, marginées latérale-
ment, assez convexes. — Jamais d'ailes inférieures.
Ce genre que Dejean n'a pas voulu admettre, ne diffère des Calosoma
que par le petit nombre des caractères qui précèdent, et, encore sous
le rapport de la forme et des habitudes, le Calosoma reliculalum du
Nord de l'Europe forme-l-il le passage entre les deux genres. Ce-
lui-ci est essentiellement propre à l'Asie, depuis le Caucase en Sibérie,
et aux régions occidentales de l'Amérique du Nord, à partir des
Montagnes rocheuses jusqu'en Californie. Il se compose déjà d'une
douzaine d'espèces (i).
TRIBU V.
CYCHRIDES.
Mésosternum rejoignant la partie postérieure du prosternum ; ce-
lui-ci non prolongé en arrière. — Eperons des jambes antérieures
tous deux apicaux. — Palpes longs; leur dernier article en fer de
hache oblique, excavé en dessus.
La plupart des auteurs ne séparent pas ce groupe du précédent, mais
il me parait très-distinct et je partage à cet égard l'opinion de MM. do
Caslelnau et Brullé qui l'ont établi les premiers. Seulement M. de Cas-
Geod. Col. of theUnit. St. p. 174. — Esp. de l'Amer, du Sud : C. pfifngonense,
gnlopagoum, Hope^ Trans. of the ont. Soc. II, p. 130. — imbricatum, BruUù in
d'Orb. Voy. Ent. p. 42.
(1) Esp. asiatiques : C. Pundcri, Fischer d. Waldli. loc. cit. p. 84. — hrevhis-
culus, Manh. Bull. Mosc. 18.30, p. 61. — orbicidahis, Motscli. ibid. 1839, p. 88,
pi. 6. — KareUniij Fischer d. Waldh. ibib. 1846, p. 487. — Eversmonni, Chaud,
ibid. 1850, n» 3, p. 157. — Reichei, Guérin, Rev. zool. 18-42, p. 271. — Fis-
cherij Ménétr. Monoirr. p. 10. — Esp. américaines : C. Wilkesu^ momUatus,
J. Le Conte, Ann. of tbc Lyc. of, New-Yorck, V, p. 200.
Suivant M. Le Conte (ibid.), le Calosoma luxatuin de Say (nec Dej.) et son
propre Carahus Zimmermanni (voir plus haut le genre Cararus) seraient des
Callisthekes. m. de Chaudoir (Bull. Mosc. 1852, n» 1, p. 100) en dit autant du
Calosoma marginatitm de G«bler et de son propre Cal. severum.
M. Ménétriès (Bull. d. l'Acad. de St-Pétersb. 1843, 1, p. 341) et M. Fischer de
Waldh. (Bull. Mosc. 1846, p. 483) ont publié chacun une monographie du genre.
tetnau l'a un peu àùéré en y faisant entrer le genre pAMiBoecâ. La
forme des palpes suffit pour distinguer ces insectes des Carabides ;
mais à ce caractère on pourrait en ajouter beaucoup d'autres empruntés
au labre, aux mandibules, à la languette et aux clylrcs. Toutes ces
parties étaient construites sur un plan identique chez les espèces autre-
fois connues; mais dans ces dernières années M. Jvoilar a fait connaître
un genre extraordinaire (Damasteu) qui forme exception sous le rap-
port du labre et des mandibules, et qui, par suite, oblige de répartir en
deux divisions les quatre genres qui composent la tribu.
I. Labre transversal, simplement éclmncré. Elytres embrassant imparfaitement
les flancs de Tarrière-corps : Damaster.
II. Labre allongé, profondément éclmncré, comme fourchu. Elytres embrassant
fortement les flancs de rarrière-corps : Cychrus, Sphœroderus, Scuphi-
notus.
DAMASTER.
KoLLARj Ann. d. Wien. Mus. l, p. 333.
Une trcs-courte dent simple dans l'échancrure du menton ; les lobes
latéraux de celui-ci convexes. — Languette courte, fendue à son som-
met. — Dernier article des palpes très-fortement sécuriforine, en
cuiller. — Mandibules assez saillantes, munies au côté interne d'une forte
dent bifide. — Labre transversal, quadrangulaire, échancré en avant.
— Tète allongée, ovalaire. — Yeux petits, subglobuleux. — Antennes un
peu plus longues que la moitié du corps; leurs articles 2-4 égaux, —
Prolliorax très-allongé, rétréci d'arrière en avant, subquadrangulaire;
tous ses angles non saillants. — Elytres soudées, convexes, allongées,
embrassant imparfaitement le corps sur les côtés, prolongées en une
longue saillie déhiscente à son extrémité. — Pattes allongées, grêles;
tarses antérieurs simples.
L'unique espèce, D. blaploide (i), qui compose ce genre, l'un des
plus remarquables de la famille des Carabiqucs, a, au premier aspect,
le faciès d'un Blaps, ainsi que l'indique le nom que lui a imposé
M. Kollar. C'est un grand insecte de plus de 20 lignes de long,
d'un noir violet et tellement rare dans les collections, que jusqu'ici
il n'existe que dans le Muséum de Vienne et, dit-on, dans celui de
Berlin. On le croit originaire du Japon.
Ce genre, par son labre non fourchu et ses elytres n'embrassant qu'en
parlie le corps, fait le passage entre la tribu précédente et celle-ci à la-
quelle il appartient par tous ses autres caractères.
(1) Loc. cit. p. 33i, Tab. 31; f. 1; copiée dans le Dict. pitlor. d'Hist uat,
pi. 586.
Çg^ CABABIQUES.
CYCHRUS.
Fab. Skrivt. af Naturhist. Selskab. HP, Hcft II, p. 68 (1).
Menton profondément échancré, sans dent médiane. — Langaelte
très-petite, grêle, acuminée ; ses paraglosses à peine visibles ou nulles.
— Lobe interne des mâchoires dilaté avant son extrémité. — Dernier
article des palpes en cuiller ; celui des labiaux plus largement sécuri-
forme que celui des maxillaires. — Mandibules allongées, droites, ar-
quées et Irès-aiguC'S à leur extrémité, pluridentées au côté interne près
de leur sommet. — Labre fourchu. — Tcle allongée, un peu rétrécie en
arrière, carénée au-dessus des yeux. — Ceux-ci petits, arrondis. —
Antennes grêles, au moins de la longueur de la moitié du corps ; leur
î«r article allongé, robuste, en massue. — Prothorax petit, cordi-
forme ou subovalaire, rebordé latéralement. — Elytres plus larges de
beaucoup que le prcthorax, soudées, ovalaires ou oblongo-ovalaires, ca-
rénées latéralement, embrassant fortement le corps. — Pattes allongées,
grêles ; les quatre premiers articles dos tarses antérieurs légèrement
dilatés et spongieux en dessous chez les mâles; le l*^"" du double plus
Iiong que le 2« dans les deux sexes.
Ces insectes sont d'assez grande taille, de couleur noire, bronzée ou
cuivreuse, et d'un faciès tout particulier qui les avait fait placer par
Linné parmi les Tenebbio. Ils sont propres aux régions froides et
tempérées de l'bémisplière boréal dans les deux continents et se trouvent
exclusivement dans les forêts, sous les mousses, les pierres, les troncs
abattus et les feuilles desséchées; leur démarche est assez agile et leur
odeur un peu moins pénétrante que celle des autres Carabiques. Ceux
de nos pays font entendre un bruit assez aigu produit par le frotte-
ment des bords de leur abdomen contre deux petites rainures inté-
rieures du repli latéral de leurs élylres (-2). Les espèces connues en ce
moment s'élèvent à plus de vingt (s) ; mais quelques-unes sont dou-
teuses.
(1) Syn. Tenebrio, Eiiiné, Syst. Nat. II, p. 677. — Irtciiroa, Newniann, Eut.
Mag: V, p. 385. — Ce genre est établi, non snr le véritable C. t^iduus de Say et
Dejcan, mais sur le C. Leonarclii de M. Harxis, mentiouué plus loiu.
(2.) Voyez Marshall, Eut. Mag. I-, p. 213.
(3) Aux onze esp. décrites danç le Species de Dejean, aj. Esp. d'Europe :
C. signafiiSj Pald. Faun. Enf. Transcauc. I, p. 13. — pygmœiis., Schmidlii,
Chaud. Bull. Mosc. 1837, n" 3, p. 14-15. — cordkoiUs, Chaud. Aiin. Soc. ent.
IV, p. 4i2. — BoveUnn, Hcer, Col. Helvet. I, p. 20.^ — Mî/erjnedfîw^ Hampe,
Stettin ont. Zcit. 1850, p. 346. — Esp. de l'Amer, du Nord : C. velutinus, inter-
ruptus (velutinus? Eschscb.), Ménétr. Bull. d. l'Acad. d. St-Pétersb. 1843, 11^
p. 53. — striatopunctatus^ Chaud. Bull. Mosc. 1844, p. 476. — Leonardii,
Andrewsii,, tuberculutus^ vngulaius, cristatus, Harris, Boston Journ, of nat.
CYCHRIDES. 6&
Le genre Ibichroa de M. Newmann n'a absolumeDt aucune valeur,
n'étant établi que sur une légère différence qui existe dans les man-
dibules de l'espèce qui lui sert de type.
La larve du C. roslralus décrite par M. Heer (i) est brune en dessus,
d'un blanc-grisàtre en dessous et se dislingue de celles des Carabus par
sa forme plus large et plus courte, sa tète plus petite, les articles ter-
minaux de ses palpes plus robustes, ses mandibules un peu redressées,
son prothorax rétréci en avant, enfin par la brièveté de son segment
anal qui est muni de deux épines noires très-courtes.
Dej. Species, p. 14 (2).
Télé médiocrement allongée. — Antennes d« la longueur au plus de
la moitié du corps. — Prolhorax convexe, arrondi ou suborbiculaire,
non marginé sur les côtés. — Eiytres assez courtes, médiocrement con-
vexes. — Pattes assez courtes et assez robustes ; les deux premiers
articles des tarses antérieurs très-fortement dilatés chez les mâles : le
l«r trapéziforme, le 2" carré, un peu transversal; tous deux spongieux
en dessous.
Les autres caractères sont ceux des Cvchrus dont ces insectes s'éloi-
gnent encore |»ar leur taille plus petite et leur couleur d'un beau bleu,
avec les élytres d'un cuivreux doré ou violet. Ils sont propres aux par-
ties boréales des Etats-Unis, ainsi qu'à l'île de Terre-Neuve, et l'on en
connaît en ce moment six espèces (s).
SCAPHINOTUS.
Latr. Icon. d. Règn. an. éd. I, p. 87.
Genre également très-voisin des Cychrus, mais s'en distinguant par
les caractères qui suivent :
Hist. 11, p. 193 sq. Ces espèces sont mentionnées dans un travail de l'auteur
sur les Cychrus de rAmérique du Nord. M. Harris ne croit pas les Si'HjEroderiI.s
et les ScAPiiiNOTiis suffisamment distincts des Cychrus, et il cite des espèces
(jui font le passage. N'ayant vu qu'un petit nombre de ces Cychrides américains,
qui sont tous fort rares dans les collections, je m'en tiens à ce qui est adopté
généi'alement.
(1) Obs. ent. p. 14^ lab. II B.
(2) Syn. Carabus, Weber, Ohserv. ent. p. 43. ■— Say, Trans. of the Amer.
Pbil. soc. new Ser. p. 72.
(3) Lecontei, stenostomus, hilohus, Dej. loc, cit. p. 15-16. — nitidicollis,
Chev. in Guér. Icon. d. Règn. anim. Ins. pi. 1, f. 1, texte p. 24. — niagaren-
sis, Casteln. Ann. d. 1. Soc. ent. I, p. 390. — Brevoortn, J. Le Conte, Geod.
Goieopt. of. tlie Unit. St. p. 171.
Defniér ârtîde des palpes en fef de hache &iloiigé et côiipé fiâi'abo'»
liquemcnt à son côté interne, forienienl excàvé en dessus. — Prothorax
grand, ayant ses bords latéraux fortement relevés, arrondis aux angles
antérieurs, prolongés postérieurement et terminés en pointe, ce qui fait
paraître la hase très-écliancrée. — Elytres un peu plus larges que le
prolhorax, peu convexes, déclives en arrière; leur carène latérale très-
saillante à la base, s'affaiblissant graduellement en arrière. — Les trois
premiers articles des tarses antérieurs légèrement dilatés chez les
mâles, spongieux en dessous.
Latreille a le premier distingué ce genre, mais c'est h Dejean qu'on
doit l'exposition de ses caractères. Le type est le Cychrus elevalus
de Fabricius, très-bel et très-rare insecte, originaire, comme les Sph.e-
liODERus, de l'Amérique du Nord. Deux autres espèces (i) ont été pu-
bliées par M. llarris et M. llaldemau.
LÉGION II.
Jambes anlcricnres phis ou moins cchancrces au côlc interne. —
Epiiucrcs mélalhoraciqucs dislinclcs. — Mésoslcrnum toujours,
quand il est distinct, tombant perpendiculairement au niveau des
hanches intermédiaires; prosternum très-rarement prolongé en
arrière. — Eperons des jambes antérieures l'un anté-apical,
l'autre apical.
Cette légion, beaucoup plus riche en espèces que la précédente, est
d'un classement infiniment plus difficile. Elle correspond aux Etuis-tron-
qués, Bipartis, Quadrimancs , Simplicimanes, Patellimanes et Subuli-
palpes de Latreille, ou, si l'on aime mieux, aux Troncatipennes, Scari-
tides, Patellimanes, Férofiicns, Harpaliens et Subulipalpes de Dejean.
Ces groupes pouvaient paraître suffisants à l'époque où ils ont été éta-
blis; mais les découvertes récentes ont introduit une telle multitude de
formes nouvelles parmi eux, une élude plus attentive a mis en lumière
un si grand nombre de particularités que n'avaient pas aperçues leurs
auteurs, qu'ils ne peuvent réellement plus subsister sous cette forme.
D'ailleurs, presque tous, même ceux qui paraissent les plus naturels,
contiennent des éléments étrangers. C'est ainsi, par exemple, que parmi
les Troncatipennes il se trouve des genres (Oz.ena, Antuia) qui ont
les élytres entières, et que les Scaritides, dont le principal caractère ré-
side dans la palmature des jambes antérieures, sont associés à des espèces
(MoiMo, DiTOMis) qui ont ces organes simples. On a dit que c'était là
des exceptions comme il s'en trouve partout, mais en réalité cela signifie
(1) S. héros, Harris, Boston Journ. of nat. Hist. 11^ p, 196, — flammeus,
Haldera. Proceed, of thç Acad, of Philad. Il, p. 54,
skîlplslnént que ceâ gchreâ ahovamuH en appat'cricè, tiè sotit pâé à Ictit
Véritable place. Il n'est pas non plus difficile de s'assurer qucj iKiéinô
après avoir été épurés, ces groupes de Lalreiile et Dejeari ne sont paâ
encore homogènes pour la plupart, et qu'ils se décomposent en groupeà
secondaires, ayant une valeur égale ou à peu près. Je crois devoir
d'après cela les regarder comme d'un ordre supérieur aux tribus et les
élever au rang de sections, sans leur donner de noms, réservant ceux-ci
pour les tribus elles-mêmes. Ces sections sont au nombre de neuf.
SECTION I. Jambes antérieures à peine échancrées. — Dernier
article des palpes très-grand, en fer de hache parabolique. — Ely-
Ires non tronquées à leur extrémité. — Tarses simples dans les
deux sexes, ou ayant leurs deux premiers articles faiblement di-
latés chez les mâles, et garnis de brosses de poils en dessous.
Celte section ne comprend qu'une seule tribu et un petit nombre
d'espèces ; mais elle n'en est pas moins remarquable en ce qu'elle forme
la transition évidente entre la légion précédente et celle-ci.
Tribu : Pamborides.
TRIBU VL
PAMBORIDES,
Je ne cortpfends dans cette tribu que les deux genres Teflus et
Pamborus, dont la place a embarrassé jusqu'à un certain point les en-
tomologistes , qui les ont classés tantôt parmi les Carabides, tantôt
parmi les Panagéides. Mais il n'est pas difficile de démontrer qu'ils n'ap-
partiennent ni à l'un ni à l'autre de ces deux groupes. D'abord ce ne
sont, pas des Carabides, car leurs épimères métathoraciques sont dis-
tinctes, les éperons de leurs jambes antérieures ne sont pas tous deux
terminaux, enfin, ces mêmes jambes sont construites sur un plan diffé-
rent. Au lieu de ce sillon qui, chez les Carabides, parcourt en arrière
l'axe de ces organes, on trouve ici un canal assez court et peu profond
qui, à ion extrémité supérieure, commence à se porter isur la face
interne de la jambe. Ce même caractère les sépare des Panagéides, à
quoi il faut ajouter que chez ces derniers, quand les articles des tarses
antérieurs des mâles sont dilatés, ils affectent la forme d'un carré
émoussé aux angles, tandis que chez les Teflus, seul genre de la tribu
actuelle qui ait deux de ces mêmes articles dilatés et encore très-
légèrement, ces articles sont en triangle allongé.
D'un autre côté, les analogies qui rapprochent ces insectes des deux
dernières tribus de la légion précédente ne peuvent être méconnues.
Les palpes notamment sont presque complètement semblables à ceux
des Cychrides ; il ne leur njanque que d'être excavés en dessus pour
ColécptèreSt Tome l, ô
j66 carabiqces,
que la ressemblance soit complète. Quant aux Carabides, les Teflcs,
par leur grande taille et leur forme générale, rappellent les Puocerus,
tandis que les Pambokus, sous ce double point de vue, représentent les
Cababus.
D'après cela, cette tribu me paraît être un groupe de transition, qui
rattache la légion actuelle à celle qui précède. La tribu des Panagéides
devrait à la rigueur la suivre immédiatement, mais comme elle entraî-
nerait nécessairement les Chlénidcs, lesquels à leur tour en feraient au-
tant des Féronides, puis des Harpalidcs, etc., on est obligé de renoncer
à exprimer cette analogie.
Genres : Teflus, Pamborus-,
TEFLUS.
(Leach) Latr. Icon. d. Coléopt. d'Eur'. éd. 1, p. 87.
Menton fortement échancré, muni d'une dent médiane simple et mé-
diocre; ses lobes latéraux aigus. — Languette grande, large, triangu-
laire et libre en avant; ses paraglosses courtes, adhérentes dans toute
leur longueur. — Dernier article des palpes en fer de hache, beaucoup
plus large que long, coupé paraboliquement en avant. — Mandibules
médiocres, inermes en dedans. — Labre transversal, faiblement arrondi
antérieurement. — Tèle presque sans col distinct. — Antennes un peu
plus longues que le prothorax. — Celui-ci hexagonal, plus long que
large. — Elytres très-amples, très-convexes, en ovoïde allongé, forte-
ment sillonnées , soudées ensemble. — Les deux premiers articles des
tarses antérieurs très-légèrement dilatés chez les mâles, triangulaires,
spongieux en dessous.
Pendant longtemps on n'a connu qu'une seule espèce de ce genre,
le T. Megcrlei, très-grand insecte tout noir, originaire de la côte de
Guinée ; mais récemment M. Guérin-Méneville en a publié une seconde
rapportée de l'intérieur de l'Afrique australe par M. Delegorgue (i).
PAMBORUS.
Latr. Règn. anim. éd. 1, III, p. 198 ('2);
Menton fortement transversal, plane, largement et légèrement échan-
cré, sans dent médiane. — Languette très-petite, obtuse ; ses para-
Il) r. Delegorguei, Rev. Zool. A. 1845, p. 285.
(2) Syn. Callimosoma. Genre de collection établi par M. Hope sur le P. Gue^
r'mii cité dans la note suivante et qui n'est connu que par la mention qu'en a
faite Gory. Il paraît reposer uniquement sur la forme du protliorax, qui est
presque orbiculaire au lieu d'être cordiforine.
PAMBORIDES. 67
glosses presque nulles. -- Palpes robustes, grands;; leur dernier article
allongé, plane, droit au côté externe, coupé paraboliquement au côté
interne. — Mandibules assez saillantes, très-arquées et très-aiguës à
leur extrémité, fortement dentées au côté interne. — Labre très-grand,
rétréci en arrière, fortement échancré en avant et plus ou moins excavé
en dessus. — Tête plane, presque carrée, munie d'un col très-pro-
noncé. — Antennes de la longueur de la moitié du corps : leur premier
article allongé. — Prolhorax rétréci en arrière ou suborbiCulaire, peu
convexe. — Elytres oblongues ou oblongo-ovales. — Tarses antérieurs
simples dans les deux sexes ; le l»"^ article de tous très-allongé.
Ce genre se compose d'assez grands et beaux insectes propres à
l'Australie, qui ont au premier coup-d'œil un faux air de ressemblance
avec les Cakabcs. Toutes les espèce^ sont très- rares dans les collec-
tions (1).
SECTION ir. Languette presque toujours unie en totalilè à sespa-
raglosses ; celles-ci parfois nulles, r— Dernier article des palpes ja-
mais subulé. — Elytres tronquées ou échancrces à leur extrémité
chez presque tous. — Jambes antérieures fortement échancrées. —
Tarses généralement pareils dans les deux sexes, simples ou faible-
ment élargis; les trois premiers articles des antérieurs quelquefois
dilatés chez les mâles seulement, très-rarement en même temps les
trois ou quatre premiers des intermédiaires ; leur vestiture en des-
sous variable , consistant le plus souvent en squamules papiUeuses
accompagnées de poils. — Corps plus ou moins déprimé.
Celte section correspond aux Troncatipennes de Latreille et de De-
jean , moins les genres Graphiptekxjs et Antuia que ces deux ento-
mologistes y avaient introduits, et qu'on trouvera plus bas constituant
deux tribus particulières. C'est un groupe très-riclae en espèces et en
genres, mais extrêmement difficile à caractériser d'une manière précise,
, tous les organes essentiels présentant des exceptions à leur structure
habituelle. Ainsi il y a des genres chez lesquels les elytres ne sont nul-
lement tronquées à leur extrémité , d'autres dont la languette , au lieu
d'être embrassée complètement par les par^glosses sur les côtés, est
un peu libre à son extrémité, d'autres dont les tarses ne sont pas pa-
reils dans les deux sexes, etc. Néanmoins ces insectes ont un faciès
tellement particulier, qu'il y a rarement des difficultés sérieuses quand il
s'agit de déterminer si un Carabique doit être classé parmi eux ou non.
Presque tous sont de petite taille et plus au moins déprimés. Leur tête
est très -sujette à se rétrécir postérieurement en un col en général brus-
(1) Gory (IVIag. cl. Zool. Ins. 1836, pi. 16G et 167) a publié une monographie
de ce genre, dans laquelle il a décrit cinq esp. : P. vlridis. elongatus, alter-
nans, morhillosus et Gnerinii; la 3^ et la A^ étaient déjà connues. — Aj. P,
Cunninghumii, Casteln. Et. ent. p. 156.
quetîient totmL tmt prothorax est construit d'après detis puns piîdcî-
paux ; il est très-allongé ou fortement transversal, et les clyires sont
ordinairement beaucoup plus larges que lui. Enûn, si les fonctions pou-
vaient Riilrer dans la caractéristique des groupes, ils sont remarquables,
isauf un petit nombre d'exceptions, par leur extrême agilité. La moitié
environ des espèces vivent sous les écorces, sur les feuilles, les brous-
sailles; les aatres sont épigécs comme de coutume.
La réunion de ces insectes en un groupe unique, comme l'a fait De-
jean, n'est plus admissible dans l'état actuel de la science. Je crois avec
MM. BruUé (i) et de Castelnau (2) qu'ils se résolvent en groupes se-
condaires qu'il n'est pas toujours possible de limiter rigoureusement,
mais c'est là un inconvénient qu'on rencontre à chaque pas. Seulement,
je ne suis pas d'accord avec ces deux auteurs ni sur le nombre, ni sur
la composition de ces groupes. Ceux que j'admets sont au nombre de
neuf :
L Mésostcrnum de largeur normale.
A Crochet des mâchoires articulé.
B — fixe.
a Labre médiocre ou court.
b Languette médiocre^ plus ou moins dégagée de
ses paraglosses.
C 1" article des antennes de longueur normale.
Elytrcs tronquées à leur extrémité.
— entières —
ce l*^' article des antennes allongé.
b b Languette très-grande, cornée, sans paraglosses.
bbb — soudée à ses paraglosses sur les côtés.
Corps plus ou moins épais et robuste.
— en général très-déprimé.
aa Labre très-allongé, arrondi en avant.
IL Mésosternum très-étroit, parfois indistinct.
Trigonodactylides.
ouacanthides.
Cténodactylides.
Galèritides.
Helluokides.
Brachinides.
Lébudes.
Péricalides.
pseudomouphides.
(1) Hist. nat. d. Ins. IV. Les groupes établis par M. BiuUé sont au nombre
de six et portent les noms de Trigonodactyliens, Odacanthiens, Zupliiens, Lé-
biens, Brachiniens et Graphiptériens.
(2) Hist. nat. d. Coléopt. L Cet auteur admet également six groupes, qu'il
appelle : Odacauthitcs, Dryptitcs, Ctéuodactylites, Cjmiudites, Lébiites et Bra-
clùuites.
tniGOîTODACTYUpEâ* 6§
TRIBU VU.
TRIGONODACTYLIDES.
Crochet des mâchoires articulé. — Tête fortement rétrécie en un
col court postérieurement. — Elytres entières, arrondies ou simple-
ment sinuces à leur extrémité. — Quatrième article de tous les tarses
bilobé.
La mobilité du crochet terminal des mâchoires est un fait tellement
exceptionnel chez les Carabiques, que ce caractère suffirait à Uii seul
pour isoler du reste de la famille, les espèces qui le possèdent. Elles ne
forment que deux genres, mais il est probable qu'on en découvrira
d'autres par la suite. Audouin (i) est le premier qui ait signalé celte
exception chez les Trigonodactyla, et récemment M. Schmidt-Goebel
nous a fait connaître qu'il en était de même chez les Hexagonia, d'a-
près ses propres observations (2)
Ces insectes ne sont pas réellement des Troncatipennes , car leurs
élytres ne sont nullement tronquées au bout; mais j'ai déjà dit qu'il y
avait sous ce rapport plusieurs exceptions dans la section actuelle.
Genres : Hexagonia, Trigonodactyla. *
HEXAGONIA.
KiRBY, Trans. ofthe Linn. Soc. XIV, p. 5G3.
Menton trilobé; tous ses lobes obtus, le médian plus court que les
latéraux. — Languette cornée, saillante, fortement bifurquée en avant ;
ses paraglosses linéiiires , libres en avant et notablement plus longues
qu'elle. — Dernier article des palpes ovalaire, allongé et aigu. — Man-
dibules médiocres, bidentécs au côté interne. — Labre transversal, lé-
gèrement bisinué en avant. — Tète horizontale, courte, pentagone,
munie d'un col brusquement formé en arrière. — Yeux médiocres,
saillants, subglobuleux. — Antennes un peu plus longues que le pro-
thorax; leur 2e article plus court que les autres ; ceux-ci subégaux. —
Prothorax un peu plus long que large, fortement rétréci en arrière, an-
gulairement dilaté sur les côtés en avant, subhéxagonal. — Elytres pa-
rallèles, déprimées, un peu sinuées à leur extrémité ; point d'ailes. —
(1) Voyez Briillé, Hist. d. Ins. IV, p. 127.
(2) Col. Birman, p. 50. M. Schmidt-Gœbol ajoute que, d'après une com-
munication à lui faite par Erichson, les Leptotrachelus présenteraient ce ca-
ractère; mais M. de Chaudoir (Bull. Mosc. 1848, p. 52) dit qu'il n'ajju décou-
vrir rien de pareil chez ces insectes. Je n'ai disséqué que le Lepf. testaceus de.
Colombie, et, s'il en faut juger par cette espèce, M. de Chaudoir ajaison.
70 cAèiêiQifËsI;
Pattes coartes, robustes. — Tarses larges; leurs trois premiers articles
fortement triangulaires , garrliS (le longs poils en dessous ; crochets
échancrés avant leur extrémité.
Genre très-rare et trè^-peu connu des entomologistes, établi, mais
imparfaitement caractérisé par Kirby, sur un insecte dont la patrie
ne lui était pas exactement connue, mais qui est des Indes orientales.
C'est à M. Schmidt-Gœbel qu'on doit d'en avoir exposé complètement
la formule générique. A l'espèce de Kirby, cet entomologiste a ajouté
deux autres du Bengale, de sorte que le genre en compte déjà trois (i).
TRIGONODACTYLA.
Dej. Species V, p. 288.
Menton assez fortement échancré, muni d'une dent médiane simple.
— Languette très-grande, coupée carrément en avant; ses paragiosses
pas plus longues qu'elle et lui adhérant dans toute leur étendue. —
Palpes grêles ; leur dernier article ovalaire, subacuminé. — Mandibules
assez saillantes, arquées et aiguës. — Labre transversal légèrement
échancré en avant. — Têle plane, subqUadrangulaire, brusquement ré-
trécie en arrière en un col très-étroit. — Yeux peu saillants. ^ An-
tennes plus courtes que le prolhorax, à 1'^'' article subcylindrique, mé-
diocre, 2" très-court, 3-8 obconiques, subégaux, 9-11 cylindriques, le
dernier acuminé au bout. — Prothorax plane, assez long, rétréci d'a-
vant en arrière. — Elytres très-déprimées, allongées, parallèles et ar-
rondies à leur extrémité. — faites courtes ; les trois premiers articles
des tarses triangulaires, munis de poils peu serrés en dessous, le 4e bi-
lobé, cordiforme ; crochets simples. — Corps allongé, parallèle et très-
déprimé.
Ces insectes ont le corps aussi aplati que les Zdphium décrits plus
bas, et un faciès particulier qui les éloigne dé tous les autres Cara-
biques. Leurs espèces sont propres à l'Afrique et aux Indes orientales.
On en connaît cinq (2).
(1) H. terminata, Kirby, loc. cit. — Kirbyi, apicalis, Schraidt-Goebel. Col.
Birman, p. 51, pi. 2, f. 2.
(2) Esp. indiennes : T. cepluilofes, Dej. loc. cit., figurée dans Guérin, Mag'.
d. Zool. Ins. pi. 73. — proxima (terminata var.?) Casteln. Et. ent. p. 56. —
Esp. du Sénégal et de Guinée : T. terminata Dej. figurée dans Brullé, Hist.
nat. d. Ins. IV, pi. 3, f. 5. — scqbricollis Klug, .Tahrb. d- Inseckt. p. 78. —
pmctatostriata, Lafert. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 347.
ODACANTHIDES* ïf
TRIBU VIII.
ODACANTHIDES.
Languette soudée en grande partie à ses paraglo&ses ; celles-ci libres
à lear extrémité, de même longueur ou plus longues qu'elle. — Tête
rétrécie postérieurement en un col court, très-étroit. — Premier article
des antennes de longueur normale. — Prolhorax plus ou moins allongé,
souvent très-long. — Elytres tronquées ou échancrées à leur extrémité.
— Tarses filiformes, presque pareils dans les deux sexes; leur 4® ar-
ticle subéchancré au bout ou ayant ses angles prolongés en lobes très-
grêles. — Crochets des tarses toujours simples.
Cette tribu, telle que je l'expose, est de la création de M. de Chau-
doir(i), qui, le premier, l'a épurée de tous les éléments étrangers qu'on
y avait introduits et que j'avais moi-même en partie conservés avant
d'avoir connaissance de son travail sur ces insectes. J'ai conservé éga-
lement l'ordre dans lequel il a classé les genres qu'il y admet, quoi-
qu'il soit basé sur un caractère d'une vériGcation difficile, la forme de
la languette et de ses paraglosses.
Ces insectes ne peuvent être confondus qu'avec les Trigonodactylides
et les Cténodactylides qui suivent ; ils ont en commun avec eux le col
dont leur tète est pourvue en arrière; mais ils se distinguent, au
premier coup-d'œil, des premiers par la forme de leur prothorax, et des
seconds par leurs élytres tronquées au bout. Tous sont de petite taille,
étrangers à l'Europe, sauf les Odacantua, et habitent les parties
chaudes des deux continents. Leurs genres, peu nombreux, sont les
suivants :
Paraglosses beaucoup plus longues quela languette : Plagiorhytis, Apiodera.
Paraglosses dépassant faiblement ou pas la languetto : Casnonw, Ophionea,
Stenocheila, Odacantha, Stenidia.
PLAGIORHYTIS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1848^ p. 31.
Genre très-voisin du suivant, dont il ne diffère que par ses mâchoires
très-allongées et très-grêles, ses palpes plus minces , avec le dernier
article des maxillaires subrenflé et beaucoup plus court que le pénul-
tième. M. de Chaudoir ajoute à ces deux caractères une multitude
d'autres petites particularités, mais qui ne me paraissent nullement gé-
nériques.
Il ne comprend qu'une seule espèce nouvelle {P. (lavoinaculata) de
Colombie,
(1) Bull. Mosc. 1848, p. 20, et 1850, no 1, p. 28,
72 «AftAîrtôtJÈS,
APIOBERA.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1848, p. 35;
Languclle saillante, parallèle, tronquée obliquement de chaque côté
en avant, avec son bord antérieur coupé carrément; ses paraglosses
libres dans la plus grande partie de leur longueur, très-grêles, glabres,
parallèles, obtuses au bout et la dépassant fortement.
Les autres caractères sont complètement pareils à ceux des Casnonia
dont ce genre ne devrait peut-être, ainsi que le précédent, former
qu'une simple division. Toutes les espèces do celui-ci sont américaines
et s'élèvent déjà à près d'une vingtaine (t).
CASNONIA.
Latr. Icon. d. Coléo-pt. d'Eur. éd. I^ p. 77 (2).
Menton transversal, profondément échancré, muni d'une dent mé-
diane simple, plus courte que ses lobes latéraux.— Languette ovale, plus
ou moins tronquée , parfois subémarginée en avant ; ses paraglosses
très-gréles, en grande partie libres, glabres, la dépassant à peine ou
un peu plus courtes. — Mandibules assez saillantes, faiblement arquées,
aiguës au bout, munies à leur base d'une dent interne obtuse. — Labre
transversal, légèrement échancré. — Tête en losange, plus ou moins
prolongée en arrière des yeux ; son col sphérique. — Antennes un peu
plus longues que le prothorax, grêles, filiformes, ou grossissant un peu
à leur extrémité; leur l""" article ne dépassant pas les yeux, le 2« court,
les suivants allongés, subégaux. — Prothorax très-allongé, obconiquc,
ou subfusiforme. — Elylres beaucoup plus larges que lui, en carré
(1) Des huit espèces de Casnonia. décrites par Dcjean, ti'ois, rufipeSj riigi-
collis et inœqualis, viennent ici, plus la Locordairei de son Catalogue. — A.j.
Odacantha elongata, Fab. Syst. El. I, p. 229. — Casn. crispa^ Kluç, Jahrb.
d. Insekt. p. 48. — quadrisignata, Casteln. Ann. d. 1. Soc. ent. I, p. 388. —
maculicornis, geniculata, Gory, ibid. II, p. 179. — varicornis, Perty, Del. an.
art. Brasil. p. 2. — FuncMi, marginestriata, Putzeys, Mém. d. 1. Soc. d. Se.
d. Liège, II, p. 370. — pUcatkollis.'^eïdiQ, Rev. Zool. 1842, p. 241. — Ap. tu-
bercuiata, insignis, Chaud. Bull. Mosc. 1848, p. 38 et 41. — Ap. anmdipes, in-
certa^flavipeSj,ChM\d. ibid. 1850, n" 1, p. 21 sq.
(2) Syn. CoLLiuRts, de Géer, Mém. IV, p. 79. A la rigueur, ce nom a la
priorité, et M. Brullé (Hist. nat. d. Ins. IV, p. 135) lui a donné la préférence
sur celui de Latrcille; mais cette restitution d'un nom tombé en désuétude
n'ayant pas été adoptée, je me conforme à l'opinion générale en maintenant
le nom de Casnonia. — Attelabus, Linné, Syst. nat. II, p. 620. — Odacantha,
Fab. Syst. El. 1, p. 229. — Agha, Latr. Gen. Crust. et Ins. I, p. 196. — Ophio-
KEA, Klug, Ent. Brasil. spec. prim, p. 298,
OOACANTHlOES. Vê
allongé, peu convexes, plus ou moins échancrées à leur extrémité. —
Pattes grêles ; tarses longs, filiformes ; le 1" et le 5" articles plus longs
que les autres, le 4" entier, subéchancré; les trois premiers des anté-
rieurs munis chez les mâles en dessous de deux rangées de petites
papilles.
Insectes de petite taille, d'un facics élégant, souvent ornés sur les
élylres de taches blanchâtres ou jaunâtres, et dont la forme générale rap-
pelle assez celle de certains ATTELAiti:s de la famille des Curculionides
pour que Linné s'y soit trompé et les ait placés dans ce genre. Celles
de leurs espèces que j'ai eu occasion d'observer au Brésil et à Cayenne,
vivent dans les endroits sablonneux, aux bords des eaux, courent avec
la plus grande agilité, et prennent fréquemment leur vol pour aller, à
la façon des Cicindela, se poser à peu de distance. Quelques espèces
sont américaines; les autres se trouvent en Afrique et aux Indes orien'
taies (1).
OPHIONEA.
(Klug)^ EscHSCH. Zool. Atl. II, p. 5 (2).
Genre établi sur YOdacantha cyanocephala de Fabricius et qui ne
diffère du précédent qu'en ce que le pénultième article des tarses est
profondément bifide et presque bilobé. Pendant longtemps il n'a été
composé que de l'espèce en question; mais récemment M. Schmidt-
Gœbel en a fait connaître deux autres (3). Toutes sont propres aux
Indes orientales.
(1) Les espèces suivantes appartiennent authcntiquement au genre, selon
M. de Cliandoir : Esp. américaines : C. pensylvanica , Linné. — picta^ Pilufi
{fusca, Roiche, Rev. zool. 1842, p. 241), Chaud. Bull. Mosc. 1848, p. 46. —
cosciniodera. Chaud, ibid. 1802, n" 1, p. 31. — Esp. du Sénégal : C. senega-
lensls, Encycl. méth. nec Dej. — senegalensis (dimkliatn. Chaud, loc. cit.),
Uneolii [iransver salis, Casteln.), pvstulata [didyma, BruUé), Dej. Species. —
Esp. indiennes : C. himaculata, Kollar in Hugols Kashmir, IV, Abth, II, p. 498.
— himaculata {distigma. Chaud.), tetraspilota, Schmidt-Goebel, Col. Birm.
p. 18. — fuscipennis. Chaud. Bull. Mosc. 1850, n" 1, p. 26.
Il est incertain si les espèces suivantes sont des Casnonia ou des Apiodera,
Esp. américaines : C. œnea, Leprieurii, arniata, Casteln. Et. eut. p. 41. — qua-
drimaculufa, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 179. — //«t'«cor«(5^ Brullé, Hist.
nat. d. Ins. IV, p. 138. — subtilis, Sahlberg, Act. Finland. 1844, p. 504. —
flavicorniSj, pernana, Erichs. Arch. 1847, I, p. 68. — ludoviciana , Salle,
Ann. d. 1. Soc. eut. Série 2, VU, p. 297.
(2) Sya. Odacantha, Fab. Syst. El. I, p. 229. — Casnonia, Dej. Species I,
p. 173. — Casnoidea, De Casteln. Et. eut. p. 40.
Le nom (I'Ophionea est dû à M. Klug (Voyez plus haut la synonymie du genre
Casnonia) ; mais ce célèbre entomologiste l'aiipliquait à toutes les espèces de
Casnonia sans exception. Eschscholtz est le premier qui l'ait restreint à celles du
genre actuel. Le nom de Casnoidea proposé par M. de Castclnau est postérieur.
(3) 0. interstitialis, nigrofusciata. Col. Birman, p. 20 sq.
7* CARÀiïQUÉS,
stenocheila;
De Casteln. Mat/, d. Zool însl 1832, pi. 12.
Menlon rectangulairement échancré, sans dent médiane ; ses lobes
latéraux terminés en pointe aiguë. — Languette large, coupée carré-
ment ; ses paraglosses linéaires, la dépassant notablement. — Dernier
article des palpes ovalaire et pointu. — Mâchoires grêles, allongées,
très-crochues au bout, munies de petits crochets distants et de cils au
côté interne. — Mandibules saillantes, grêles, inermes en dedans,
droites, puis recourbées faiblement à leur extrémité. — Labre trans-
versal, très-légèrement échancré. — Tête subtrigone, rétrécie posté-
rieurement en un col très-court. — Yeux grands, saillants. — Antennes
un peu plus longues que la moitié du corps, grossissant de leur base à
leur sommet, à 1er article médiocre, 2'= très-court, 3-4 les plus longs
de tous ; les suivants subégaux. — Prolhorax allongé, subcylindrique,
muni d'une courte dent médiane de chaque côté, — Elytres allongées,
planes, profondément échancrées à leur extrémité, — Pattes longues ,
grêles ; tarses filiformes ; le 4" article entier ; crochets non dentelés.
Deux espèces seulement rentrent jusqu'ici dans ce genre ; toutes deux
ont beaucoup de rapports avec les Casnonia par leur forme, leurs cou-
leurs et la sculpture de leurs élytrcs, mais en diffèrent par des caractères
prononcés. L'une d'elles {S. Lacordairei) découverte par moi à Cayenne,
se trouve courant à terre avec beaucoup de rapidité entre les herbes
dans les endroits sablonneux des forêts. L'autre est du Brésil (i).
ODACANTHAi
Fab. Syst. El. l, p. 228.
Menton fortement échancré, muni d'une dent médiane simple ; ses
lobes latéraux aigus. — Languette obtusément arrondie en avant ; ses
paraglosses libres à leur extrémité et la dépassant un peu, terminées
en pointe arrondie. — Dernier article des palpes ovalaire. — Mandi-
bules courtes, arquées, aiguës, denliculées au côté interne. — Labre
transversal, entier. — Tête suborbiculaire, munie d'un col court ettrès-
rélréci en arrière. — Antennes grêles, de la longueur de la moitié du
corps, à ler article ne dépassant pas les yeux, 2" très-court, les suivants
subégaux. — Prothorax très-allongé, un peu rétréci en arrière, tronqué
à sa base ; ses angles postérieurs distincts, les antérieurs effacés. — Ely-
(1) St. Lacordairei, Castcln. loc. cit. — Salzmannij, Solier, Ann. d. 1. Soc.
ent. V, p. 592^ pi. XVIII, f. A, avec beaucoup de détails anatomiques; décrite
à tort sous le nom do Lacordairei par M. Crullé, Hist, nat. d. Ins, IV, p. 140,
pi. 3, f. 6.
ODACÀNTHiDES. W
très en carré allongé, planes, tronquées au bout. — Pattes grêles,
longues ; tarses filiformes, simples dans les deux sexes ; le 4e article
entier, très-court, subéchancré au bout ; crochets simples.
Insectes de petite taillé et peu nombreux; outre l'espèce typique (0.
melanura F.) qui est répandue dans toute l'Europe et le nord de l'Asie,
on n'en connaît que quatre (i); celle d'Europe se trouve principalement
au bord des eaux et quelquefdis réunie en fatnille ; mais en général c'est
tin insecte rare.
STENÎDIA.
BRVtli, Hist. nat. d. Ins. IV, p. 151.
Menton trilobé; le'llobe] médian entier ,' égalant les lobes latéraux.
— Languette grêle, fortement et angulairemcnt ccbancrée au bout ; ses
paraglosses linéaires, la dépassant un peu. — Dernier article des palpes
labiaux ovalaire et acuminé; celui des maxillaires subcylindrique et
tronqué. — Mandibules grêles, assez saillantes, peu arquées et aiguës.
— Labre en carré transversal, entier. — Tète ovalaire, allongée, munie
d'un col court en arrière. — Antennes de la longueur du prothorax,
al"'' article un peu allongé, 2*= court, S^ aussi long que les deux sui-
vants réunis; les autres subégaux. — Yeux assez gros, médiocrement
saillants. — Prothorax fusiforme, un peii plUs rétréci en avant qu'en
arrière, tronqué à ses deux extrémités. — Elytres médiocrement allon-
gées, tronquées obliquement au bout et acuminées à l'angle suturai. —
Pattes grêles et longues ; tarses simples, a articles subfiliformes ; le 4*'
faiblement échancré ; crochets simples.
M. BruUé, en créant ce genre, n'en a pas sufîisaminent exposé les
caractères. 3 e les donne d'après l'exemplaire même qui lui a servi et qui
appartient au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Ces insectes ont les
plus intimes rapports avec les Odacantha et ne s'en distinguent que par
leur languette, le 4" article de leurs tarses plus échancré, et leur faciès
qui se rapproche un peu de celui des Agra. On en connaît en ce mo-
ment cinq espèces originaires dii Sénégal et des parties voisines de la
Guinée (2).
(1) 0. 'punrtkoïlis. Chaud. Bull. Mosc. 1844, p. élTj; de Perse. — senega-
lensiSj, Castelu. Ann. d. I. Soc. ent. I, p. 388; du Sénégal. — /"«sdaffl^ Lafert.
Rev. etMag. d. Zool. 1849, p. .346; de la Guinée portugaise- — litiira^ Schmidt-
Gœbel, Col. Biririàû, p. 22; dit \3ays des Birmans; n'appartient peut-être pas
au genre.
(2) S. «mcoîor^ Bi-ulléjloc. cit. — Edwàrdsiî/'Ca.sleln. Mag. d. Zool. Ï843,
pi. 119. — corrùscd^ hlanda, ajanea, Làfert. Rèv. et Mag. d. Zool. 1849,
p. 345. M. de CliaUdoir (Bull. Mosc, ISôO, n» i, p. 29 et 31) a (■gaiement dé-
crit eu détail la corrusca et la bldndù.
W CARABlOtES,
^ TRÏBU IX.
CTÊNODACTYLIDES.
Languette adhérant à ses paraglosses, seulement à la base de ces der-
nières qui ne la dépassent pas. — Tête rétrécie postérieurement en un
col très-distinct. — Premier article des antennes de longueur normale.
— Prothorax allongé. — Elytres entières et arrondies à leur extrémité.
— Tarses pareils dans les deux sexes, triangulaires; leur ¥ article
allongé, fendu jusqu'à sa base.
C'est également à M. de Chaudoir (l) qu'on doit l'établissement et la
limitation de cette tribu, dont les éléments sont généralement confondus
avec ceux de la précédente. Elle s'en distingue principalement par ses
élytrcs entières et la forme des tarses. Les quatre genres dont elle se
compose, sont tous exotiques et se classent très-bien d'après la forme
des crochets des tarses.
Crochets des tarses simples : Lepfotrachelus.
— dilatés à leur base : Pionycha.
— nnidentés : Schidonycha.
~ pectines : Ctenoàactyla.
LEPTOTRACHELUS.
Latr. Règne anim. cd. 2. IV, p. 371 (2).
Menton transversal, fortement échancré, muni d'une dent médiane
simple, un peu plus courte que ses lobes latéraux. — Languette étroite,
parallèle, tronquée et échancrée à son sommet ; ses paraglosses très-
grèles, acuminées au bout et pas plus longues qu'elle. — Dernier article
des palpes ovalaire et poinlu. — Mandibules peu saillantes, faiblement
arquées, assez aiguës. — Labre subtransversal, légèrement échancré.
— Tête ovalaire; son col court, épais et subcylindrique. — Antennes
gri'les, filiformes: !eur !'='■ article pas plus long que le 3e et les suivants,
le 2e court. — Prothorax long, tantôt subcylindrique et un peu rétréci
(1) Seulement M. de Chaudoir prenant pour type de la tribu les Leptotra-
CHFXus, f[u'il nomme avec Eschscholtz Ru agocrepris, l'appelle lUiasocrépides. Le
g'enre CTENonACTVLA, comprenant les espèces les plus grandes, me paraît avoir
plus de droit à ce rpie son nom serve à la designer.
(2) Syn. Rhacocrepis, Eschsch. Zool. Atlas, fase. II, p. 5; ce nom a été pu-
lilié on 1829, comme celui de Latreille, mais il est postérieur de quelques mois.
— ODACANTHA,Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 2. — Sph.eragra, Say, Tnuis. of
the Amer. Phil. Soc. new Ser. IV, p. 412.
riVarit sa base , tantôt obconîque. — Elylres allongées, planes. — Pàttea
médiocres; tarses à l*^"" article subcylindrique, 2-3 courts j triangu-
laires, 4» fortement Cilobé ; tous garnis de longs poils peu serrés en
dessous; crochets sinnples.
Insectes de taille assez petite, de forme svelte et d'un fauve testacé
ou ferrugineux. Tous sont américains et paraissent vivre sur les feuilles
des arbres. Les espèces décrites s'élèvent à dix (i).
PIONYGHA.
De Chaud. Bull. cl. Mosc. 1848, p. Cl (2).
Menton court, médiocrement échancré, sans dent médiane ; ses lobes
latéraux étroits. — Languette rélrécie de sa base en avant, triangulaire
et assez aiguë au bout ; ses paraglosses grêles, lui adhérant jusqu'au
milieu de sa longueur et aussi longues qu'elle. — Dernier article des
palpes ovalaire et pointu. — Mandibules courtes; la droite munie avant
son milieu d'une forte dent subaiguë. — Labre transversal, subsinuè
en avant. — Tête brièvement ovalaire ; son col grêle, cylindrique. —
Antennes grêles, filiformes ; leur !«'' article presque de moitié plus long
que le 3e, le 2» très-court, les autres subégaux. — Prothorax beaucoup
plus étroit que la tête, allongé, subcylindrique. — Elylres médiocrement
allongées, parallèles, peu convexes. — Pattes assez longues ; le !«■■ ar-
ticle des tarses en triangle allongé, les deux suivants courts ; crochets
très-grêles, dilatés à leur base en une lame tronquée à angle droit en
avant.
Genre établi sur deux petits insectes (0) découverts par moi autre-
fois à Gayenue, et jusqu'ici confondus avec les Ctenodacxyla dont ils
s'éloignent principalement par leur menion inerme et les crochets de
leurs tarses. Ce sont des insectes très-agiles et qui prennent très-facilC'
ment leur vol.
(1) Rh. Riedelii, Eschsch. loc. cit. ^- Lept. dorsaliSj, brasiliensis (Od. basa-
Us, Pcrty), testaceus, Dcj. Species. — suturulis, Casteln. Ann.. d. 1. Soc, cul.
1, p. 389. — marginatusj, BruUé, Hist. nat. d. lus. IV, p. 150. — fulvicolUsj
Uciclie, Rev. zool. 1842, p. 272. — œquinoctialis , planicolUs^ Chaud. Bull.
Jlosc. 1848, p. 58 et 59. — mexicuna. Chaud, ihid. 1852, n" 1, p. 32 {dorsalis
olim.)
(2) Syn. Ctenodactyla, Gory, Ann. d. 1. Soc. eut. II, p. 182.
(•i) P. inamlata{Cten. Lacordairei,iiei.), tr'uUi' [Cten, o6yct(/'«^Dej.), Gory,
loc. clt,
*^ CARABIQUES.
schidonycha:
Klug, Jahrlj. d. Insekt. p. 50 (1),
A en juger par ce qu'en dit M. K!ug, ce genre qui m'est inconnu en
en nature, paraît ne différer des Ctenodactyla qui suivent, que par
un seul caractère essentiel : les crochets des tarses qui, au lieu d'être
pectines, sont munis d'une forte dent recourbée. Les èlytres sont en
même temps plus allongées, et le 4e article des tarses plus longuement
bilobé.
M. Klug n'en décrit qu'une espèce {2) d'assez petite taille, originaire
de la province de Saint-Paul au Brésil.
ctenodactyla:
Dej. Species l, p. 226.
f Menlonflransversal, faiblement échancré,[muni d'une dent médiane
simple, égalant ses lobes latéraux. — Languette étroite, parallèle, un
peu tronquée au bout; ses paraglosscs grêles, libres en partie et pas
plus longues qu'elle. — Dernier article des palpes légèrement ovalaire.
— Mandibules peu saillantes, assez arquées et aiguës au bout. —Labre
transversal, à peine échancré en avant. — Tète grande, subhexagone;
son col épais et cylindrique. — Antennes filiformes, un peu plus longues
que le prolhorax, à l'^'' article subcylindrique, 2* très-court, les autres
subégaux. — Prolhorax assez allongé, plane et flnement rebordé laté-
ralement en dessus, arrondi aux angles antérieurs. — Elytres allongées,
parallèles, peu convexes. — Pattes assez longues; l^"" article des tarses
on triangle allongé, les deux suivants en triangle court , le 4e profon-
dément bilobé ; crochets larges, recourbés au bout seulement, pectines
dans presque toute leur étendue.
On n'en connaît que trois espèces (3) de taille au plus moyenne et
originaires de l'Amérique du sud. L'une d'elles {Chevrolalii) que j'ai
rencontrée quelquefois à Cayenne, vit à terre dans les lieux couverts
d'herbes.
(1) M. Klug a écrit Schidonychus : c'est M. de Chaudoir (Bull. Mosc. 1848^
p. 63) qui a changé la désinence du genre pour le mettre en harmonie avec ceux
de la tribu.
(2) S. 6rflSî7i>Hs/s,loc. cit. Tah.I, f. C.
(3) Esp. de Cayenne : C. Chevrolatiij, Dej. loc. cit. ~ Dropieziij, Gory, Ann.
d. 1. Soc. ont. Il, p. 181. — Esp. du Brésil : C. Langsdorfii, Klug, Jalirb d.
Insekt. p. 50 [hkolor, Casteln. Mag. d. Zool. las. pi. 119).
GALÉRITIDES. [79
TRIBU X.
GALÉRITIDES.
Languette cornée; ses paraglosses tantôt libres, tantôt adhérentes,
très-rarement beaucoup plus longues qu'elle. — ïéte rélrècie posté-
rieurement en un col très-distinct. — Premier article des antennes
allongé, souvent plus long que la tête. — Prothorax rarement allongé.
— Tarses antérieurs tantôt simples dans les deux sexes, tantôt légère-
ment dilatés chez les mâles; leur 4« article en général entier.
Cette tribu ne diffère, à proprement parler, de celle des Odacanlhides
que par la longueur inaccoutumée du premier article des antennes. Il y
a néanmoins quelques modiGcations à cet égard. Très-allongé dans la
plupart des genres, il se raccourcit un peu chez les Drypta et les Pol\s-
TicHus, mais n'en reste pas moins plus grand que chez les autres Cara-
biques en général.
Les six derniers genres de la tribu ont une affinité de plus en plus
prononcée avec les Ilelluonides, dont ils se distinguent néanmoins sans
peine par la forme de leur labre, ef j'ajouterais par leur languette, si
elle m'était connue chez tous.
Parmi les treize genres qui suivent, l'Europe n'a des représentants
que de trois seulement, Drypta, Zuphium et Polysticuus. On peut les
répartir de la manière suivante :
I # article des tarses bilobé.
Crochets simples : Drypta.
— pectines : Dendrocellus.
II i^ article des tarses entier, parfois prolongé à son angle antérieur interne.
Menton muni d'une dent médiane : Calophœna,, Galerita, Trichognatlms,
EunostuSj Zuphium, Polystichus, Agastus.
Menton sans dent médiane : Metaxidius, Diaphorus^ Enaphorus, Thalpins.
. DR\TTA.
Fab. Sysl. El. l, p. 230.
Menton suborbiculaire, un peu transversal, assez fortement échancré,
sans dent médiane. — Languette linéaire, un peu dilatée à son extrémité;
ses paraglosses membraneuses, plus courtes qu'elle, libres. — Mâ-
choires larges et anguleuses à leur base, puis droites, et brusquement
recourbées en une pointe très-aiguë, ciliées en dedans dans toute leur
longueur. — Le dernier article de tous les palpes épais et tantôt sécuri-
forme, tantôt presqw ovalaire. ■— Mandibules saillantes, peu robustes,
înef mes ett dedans ^ droites, puis un peu recourbées à leùf êortiméi* ^
Labre transversal , arrondi en avant , tuberculeux de chaque côté. —
Tête en carré allongé, munie en arrière d'un col assez gros. — Yeux
arrondis, assez saillants. — Antennes plus longues que la moitié du
corps, grêles : leur !«■■ article toujours plus long que la tête, le 2'^ très-
court, le 3" long, les suivants moins et subégaux. — Prothorax subcy-
lindrique, plus ou moins long, rétréci un peu avant sa base. — Elytres
allongées, lég(>rement convexes, tronquées et souvent en même temps
un peu arrondies au bout. — Pattes assez longues ; les trois premiers
articles des tarses antérieurs légèrement dilatés chez les mâles, triangu-
laires, pubesccnts ; le dernier article de tous profondément divisé en
deux lobes grêles dans les deux sexes. — Corps plus ou moins allongé.
Ces insectes sont d'assez petite laille, de forme élégante et plus parti-
culièrement propres à l'Afrique et aux Indes orientales. On en connaît
aujourd'hui plus d'une vingtaine d'espèces (1^. L'Europe n'en possède
que deux ; la plus anciennement connue (/). emarginata) et qui forme
le type du genre, est répandue dans toutes les parties tempérées de ce
continent. Elle fréquente les bois humides et marécageux.
DENDROCELLUS.
SciiMiDT-GoEiiK^ Coldopt, Birman, p. 24 (2).
Ce genre ne ditïère essentiellement des Drvpta qui précèdent, que
par les crochets des tarses qui sont pectines. Quelques autres caractères
accessoires donnent en même temps à quelques-unes de ses espèces un
facics un peu diflérent. La tète et les yeux sont plus petits, le prothorax
plus allongé et plus cylindrique, le l'^'' article des antennes plus long et
plus grêle, enfni les élytres moins élargies en arrière.
Le genre est propre aux Indes orientales et à la côte occidentale
(1) Aux six esp. du Speciesde Dejcan, aj.Esp. européenne : D. intermedia^
Ramb. Faune de l'Andoul. p. 10, pi. 1, f. 1. — Esp. asiatique : D. angustala
(emarginata var?), Chaud. Bull. Mosc. 1842, p. 804. — Esp. indiennes:!).
crenipes, Wicdem. Zool. Mag. II, p. 60. — unidentata, Mac-Leay, Anuul. Jav.
p. 129. — mandihulariS; Casteln. Et. ont. p. 43. — obscuraj, lugens, trisfis,
Schmidt-Goebel, Col. Birman, p. 23. — pallipes^ virgata. Chaud. Bull. Mosc.
18j0, p. 33. — amabilis. Chaud, ibid. 1852, n» 1, p. 35. — Esp. africaines :
D. cyanea, Casteln. Et. ent. p. 141. — plugiata, collariSj, Klug, Jalirb. d. In-
sekt. p. 52 sq. — elongata (dorsalis, Dej. var.?). Chaud. Bull. Mosc. 1844,
p. 458. — jucunduj afrkana, thoracica ^ Bohem. Lis. Catlrar. I, p. 27. —
cyanea, Laferté, Rcv. et Mag. d. Zool. 1849, p. 347.
(2) Syn. Desera (Leach), Hope, the Coleopt. Man. II, p. 96 et 105. Leach
n'a pas donné les caractères de ce genre; ceux que M. Hope lyi asçiguc sont
de telle nature qu'a ne peut être considéré que comme inédit,
OALÈRIÎîOÊÇi 8i
d'Afrique, il est peu Nombreux (i) jusqu'ici; roais plusieurs Devpta
des auteurs paraissent devoir y cire rapportées (2).
CALOPHOENA.
Klug, Nov. ad. Acad. C. L. C. nat. Cur. \, p. 295 (3).
Menton assez fortement échancré, muni d'une très-courte dent mé-
diane blGde. — Languette assez grande, évasée et arrondie en avant;
ses paraglosses coniques, plus courtes qu'elle, à peine libres à leur
sommet. — Dernier article des palpes légèrement ovaiaire. — Mandi-
bules courtes, inermes au côté interne. — Labre grand, carré, un peu
arrondi en avant. — ïèle rhomboidale, munie d'un coi très-étroit en
arrière. — Yeux petits, arrondis, assez saillants. — Antennes plus
longues que la moitié du corps, grêles; leur 1" article dépassant les
yeux, le 2« très-court, les suivants subégaux. — Prolhorax un peu plus
long que large, un peu rétréci en arrière, tronqué à sa base; ses angles
postérieurs non saillants, les antérieurs arrondis. — Elytres planes, en
carré allongé, tronquées obliquement à leur extrémité, épineuses à
l'angle suturai. — Pattes allongées; les quatre premiers articles des
tarses larges, fortement triangulaires : le 1er allongé, les deux suivants
prolongés aux angles antérieurs, le 4^ entier, arrondi aux angles, tron-
qué en avant, tous carénés en dessus, velus en dessous. — Corps
aplati, assez long.
Insectes de taille moyenne, tous propres à l'Amérique du Sud. Celles
de leurs espèces que j'ai observées à Cayenne, vivent sur les feuilles
et prennent leur vol avec tant de facilité, qu'on a quelque peine à s'en
saisir.
M. Klug a proposé de diviser ce genre en deux et d'appliquer le nom
deCoRDisTEsà Vacuminalus qui aurait, selon lui, le menton trilobé avec
le lobe médian simple, tandis que le nom de Calophoe^va serait réservé
pour les autres espèces qui ont le menlon échancré rectangulairement
et inerme. Je trouve le menton semblable dans toutes les espèces et fait
comme il est dit plus haut.
(1) Esp. indiennes : Drypt. longicoUis, flavipes, Dej. <— genicnlata^ Klug,
Jalirb. d. Insekt. p. 52. — Dendr. discolor, Schmidt-Goebel, loc. cit. — Esp.
africaines : Desera viridipennis, Hope, Ann. of rat. Hist. X, p. 91. — Dendr.
Bocandci, Chaud. Bull. Mosc. 1850, n» 1, p. 35; placée parmi les Dr\ptasous
le même nom par M. de Laferté, Rcv. et Mag. d. Zool. 1849;, p. 347.
(2) D. cœlestina, Klug, œ«eipe5^ Wiedem. selon M. Schmidt-Gœbel, loc. cit.
(3) Syn. CoRDisTEs, Latr. Xeon. d. Col. d'Eur. éd. I, p. 77. Nom postérieur
à celui proposé par M. Klug, et qui été adopté à tort de préférence à ce der-
nier.— Odacantha, Fab. Syst. El. I, p. 239. — Euiracuelus, Kirby et Spence,
An Introd. to Entom. iV.
Coléoptères. Tome I, 6
82 CARABIQUES,
Ces insectes sont peu communs et l'on n'en a publié encore que
dix (1).
GALERITA.
Fab. Syst. El. l, p. 214.
Menton assez fortement échancré, muni d'une courte dent médiane
biQde; ses lobes latéraux assez aigus. — Languette assez grande,
coupée carrément au bout; ses paraglosses membraneuses, grêles, pé-
nicilliformes , à peine ou pas plus longues qu'elle, libres dans toute
leur longueur. — Palpes assez grands et assez robustes ; leur dernier
article fortement sécuriforme et tronqué obliquement. — Mandibules
courtes, arquées, inermes au côté interne. — Labre transversal, entier.
— Tête de forme variable, munie d'un col court et très-étroit. — An-
tennes plus longues que la moitié du corps, diminuant de grosseur de la
base à leur sommet ; leur 1er article gros, dépassant les yeux, les sui-
vants, sauf le 2«, subégaux. — Prothorax plus ou moins long, rétréci en
arrière, tronqué à sa base, avec les angles postérieurs distincts et les an-
térieurs arrondis. — Elytres oblongues ou ovalaires, déprimées, tron-
quées un peu obliquement à leur extrémité. — Pattes allongées et peu '
robustes ; articles des tarses en triangle allongé ; les quatre premiers des
antérieurs des mâles prolongés au côté interne en une longue saiilie
oblique, très-velus en dessous et munis d'une double rangée de squam-
muies ; le pénultième des autres pattes comme échancré à son ex-
trémité dans les deux sexes. — Corps peu épais, déprimé.
Fabricius, en établissant ce genre, en avait fait un magasin d'espèces
appartenant à cinq ou six genres très-distincts. On n'y comprend plus
aujourd'hui que celles qui présentent les caractères précédents. Ce
sont d'assez grands insectes, de forme élégante, dont les élytres sont
presque toujoups ornées de côtes très-fines et très-régulières, et
d'une couleur uniforme, noire ou bleuâtre; le prothorax, la tête et
les pattes sont seuls sujets à devenir ferrugineux. Les espèces que
j'ai eu occasion d'observer en Amérique vivent en famille dans les
troncs des arbres vermoulus , sous les pierres , ou se trouvent cou-
rant parmi les herbes. Leur course est très-rapide et l'odeur qu'elles
exhalent très-forte.
La larve de la Galerila Leconlci que M. Salle (â) a fait connaître
(1) Dont cinq décrites par Dejean dans son Species. Aj. C. cinctus^ Gray,
Anim. Kingd. Ins. I, p. 272. — arcuafus, Lafertei, Guérin, Rev. zool. 1844,
p. 9.— qmdrilunains, Reiche, Rev. zool. 18-42, p. %^.—mgripennis, Cliaud,
Bull. Mosc. 1852, n» 1, p. 34.
(2) Ann. d. 1. Soc. ent. Série 2, VII, p. 298, pi. 8, f. 2 a-d. MM. Chapuis
et Candèze (Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, VIII, p. 367) eu ont donné depuis
une description plus complète.
GALÈRITIDES. S&
est la plus singulière que l'on connaisse jusqu'ici parmi les Carabiques.
Son corps est allongé , écailleux et garni de poils espaces. La tête ,
courte et évasée en avant, est exeavée en dessus et porte sur le front
une longue corne, fourchue à son extrémité. Les mandibules sont
très-longues , très-aiguës et fortement unidentécs dans leur milieu ;
les mâchoires (i) très-robustes portent deux palpes, l'un de quatre,
l'autre de deux articles; les palpes labiaux se composent de trois
articles. Les antennes, du double plus longues que la tète, n'ont que
quatre articles, dont les deux premiers sont gros , le 3» très-grêle
et le ¥ très-petit. A la base du premier sont groupés cinq ocelles
ou stemmales. Des trois segments thoraciques, le premier est pyri-
forme et très-rétréci en avant, les deux autres suborbiculaires et
convexes. Les sept premiers segments abdominaux sont transversaux
et arrondis sur leurs bords; le dernier, beaucoup plus petit que les au-
tres, se prolonge en deux longs slylels entre lesquels fait saillie un tube
anal. Les pattes sont longues, hérissées de longs poils; les cuisses
.antérieures renflées et munies de quatre fortes épines à leur base.
Ces larves, qui vivent dans la terre, se construisent une faible coque
avec des ûls et de la terre pour se métamorphoser. La nymphe,
décrite également par M. Salle, est remarquable principalement en ce
que les cinq premiers segments abdominaux se prolongent de chaque
côté en un appendice muni d'une forte épine.
Les espèces de ce genre sont très-inégalement réparties entre TA-
mérique, l'Afrique et les Indes orientales; les huit dixièmes des es-
pèces sont propres au premier de ces pays. Celles décrites jusqu'à ce
jour s'élèvent à plus de trente (2).
(1) M. Salle a pris le corps des mâchoires pour le premier article des palpcii
maxillaires. Il ne parle pas non plus de la lèvre inférieure ni du labre.
(2) Aux quatorze espèces mentionnées par Dejcan, aj. Esp. américaines :
G. brachinoides, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 5. — thoracica^ Chevrol.
Col. d. Mex. cent. I^ fasc. 2; nigra, Ma. cent. Il, fasc. 8. — Moritzii,
Manh. Bull. Mosc. 1837, n» \, p. 22. — Orlignyi, (jraciUs, Brullé in d'Orb.
Voy. Ins. p. 11. — magellanka., Guérin, Rcv. zool. 1839, p. 296. — imllidi-
cornis (Mortizii? Manh.), tristis^B.eiche, Rev. zool. 1842, p. 273. — culifor-
nka, Manh. Bull. Mosc. 1843, p. 183. — cordkollis, longkollis. Chaud, ibid.
1843, p. 699. — macrodera, œqukollis. Chaud, ibid. 1844, p. 461. — lugens.
Chaud, ibid. 1848, p. 65. — simpleXj, œquinoctkdis^ Chaud, ibid. 1852, n" 1,
p. 36. — melanarm, Erichs. in Schoml). Guyaua, III, p. 555. — ,Esp. afri-
caines : G. anthracina, Hope, Ann. of nat. Hist. X, p. 91. — nigrila (fristis
olim), Chaud. Bull. Mosc. 1848, p. 67. — Esp. indiennes : G. rdielaboides,
Fab. — orientaliSj Schmidt-Gœbel, Col. Birman, p. 26.
Pour la synonymie des espèces décrites parDejcun, voyez Casteln. Et. ont.
p. 4i, et Brullé Rev. eut. d. Silberm. H, p. 103. — Pour colle des espèces de
l'Amérique du Nord, J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit. St. p. 13. Suivant
M. Le Conte, il n'existerait dans ce pays que deux espèces : 1" G. Janits, Fab.
(cijmûpcnnisDci.) dont les G. amœnoïic)., cordkollis et longkollis Chaud., no
seraient que dos variétés; 2" G. Lecontei Dcj.
84 CAKABIQtES;
TRICHOGNATHUS.
Latr. Règn. anim. éd. 2, p. 374.
Menton fortement transversal, trilobé; les trois lobes très-courts,
le médian presque aussi long que les latéraux. — Languette con-
fondue avec ses paraglosses, formant avec elles un carré allongé, ter-
miné par trois longues pointes d'égale grandeur (i). — Palpes très-
grands, hérissés de cils; le 2*^ article des maxillaires très-long,
comprimé et arqué; celui des labiaux très-long aussi, mais grêle et
droit ; le dernier de tous en fer de haclie à son extrémité seulement. —
Mâchoires ayant à leur base une saillie cylindrique assez forte et ciliée
au bout. — Mandibules assez saillantes, larges, faiblement arquées,
inermes en dedans. — Labre légèrement arrondi en avant. — Tête
presque carrée , subitement rélrécie en un col très-prononcé. —
Antennes un peu plus courtes que le corps, sétacées ; leur l'^'" ar-
ticle plus long que la tète, en massue arquée et ciliée. — Prolho-
rax un peu plus long que large, légèrement rétréci en arrière,
tronqué à sa base, avec les angles postérieurs saillants et les anté-
rieurs rabattus. — Elytres en carré allongé, tronquées et arrondies au
bout, peu convexes. — Pattes longues; tarses antérieurs simples; leurs
articles en triangle renversé; le 4» prolongé à son angle interne; tous
velus en dessous ; les crochets de tous très-grands et fortement ar-
qués.
Une seule espèce (T. marginipennis) compose jusqu'ici ce genre
remarquable, mais qui n'est pas sans des rapports prononcés avec les
Galeiuta par sa forme générale , et avec les Megacephala de la fa-
mille des Cicindélides par la forme insolite de ses palpes. Elle est
d'assez grande taille et répandue depuis la Colombie jusque dans
le Brésil intérieur. M. d'Orbigny (-2) a fait connaître qu'elle vit en
réunions plus ou moins nombreuses, sous les troncs d'arbres abattus,
et que sa démarche est très-agile. J'en ai découvert à Cayenne une
autre inédite qui Ggure dans le catalogue de Dejean sous le nom de 2'.
slrangulalus (ô).
(1) La figure qu'a donnée M. Guérin-Méneville des organes Ijuccaux de ce
genre (Icon. du Règn. anim. Ins. pi. 4, f. 5 a) est inexacte pour le menton, la
languette et les palpes maxillaires.
(2) Voy. dans l'Amérique niérid. 1ns. p. 11.
(3) M. de Cliaudoir (Bull. Mosc. 1848, p. 68) regarde comme distincts du
T- marginipennis de Latreille, qui est du Brésil, les exemplaires rapportés assez
abondamment de Colondiie dans ces dernières années et en fait une espèce à
partj sous le nom de T. cinctus.
êkikwiiDtii SS
EUNOSTUS.
Castelk. Etud. entom. p. 142-
Menton court, concave, assez fortement échancré, muni d'une forte
dent médiane carrée, égalant presque ses lobes latéraux; ceux-ci
arrondis. — Languelte cornée, coupée carrément en avant; ses para-
glosses pas plus longues qu'elle, adhérentes. — Palpes longs ; le der-
nier article de tous en triangle allongé ; celui des labiaux de la lon-
gueur du pénultième , celui des maxillaires du double plus long. —
Mandibules courtes, larges, droites, obtuses au bout. — Labre en
carré transversal, entier. — Tête en triangle curviligne court, munie
d'un col court, très étroit. — Yeux peu saillants. — Antennes plus
longues que la moitié du corps, filiformes, robustes, à 1er article
long, 2° plus court que les suivants, ceux-ci subégaux. — Prolhorax
aussi long que large, très fortement et brusquement rétréci en arrière ;
ses angles antérieurs arrondis , les postérieurs distincts , petits. —
Elytres en carré allongé, tronquées au bout. — Pattes robustes, assez
longues; tarses antérieurs à articles trigones, serrés, pubescenis en
dessous; le !«•■ plus long que les autres, le 4e court, entier; crochets
simples.
M. de Caslelnau a fondé ce genre sur un insecte de Madagascar (E.
Latreillei), de taille moyenne, d'un brun de poix et qui n'existe, à
Paris, qu'au Muséum d'Histoire naturelle où j'ai rédigé la formule gé-
nérique qui précède. Il représente dans le pays en question les Tui-
cHocNATHcs dc l'Amérique (l).
ZUPHIUM;
Latr. Gen. Crust. et Ins. I^p. 198 (2).
Menton assez fortement échancré, muni d'une courte dent médiane
bifide. — Languette carrée, tronquée au bout; ses paraglosses grêles, la
dépassant fortement. — Dernier article des palpes en triangle très-al-
longé; le 2" des maxillaires très-long. — Mandibules courtes, aiguës,
dentées au côté interne. — Labre tranversal, angulairement échancré.
— Tête en triangle très-obtus, brusquement rétrécie postérieurement
en un col très-étroit. — Antennes un peu plus courtes que le corps, lé-
gèrement sétacées; à 1er article plus long que la tête, grossissant gra-
duellement de la base à son sommet, 2" très-court ; les suivants subé-
gaux.— Prolhorax plane, assez long, rétréci en arrière, avec ses angles
(1) Pour la figure de l'espèce, voyez Casteln. et Gory, Hist. nat. des Coléopt.
fasc. 1.
(2) Syn. Galerita, Fab. Syst. El. I, p. 215.
86 CAEABIQCES.
poslérieurs saillants. — Elytres allongées, parallèles, tronquées au bout.
- — Pattes assez longues; cuisses robustes; tarses allongés, filiformes;
les quatre premiers articles des antérieurs très-légèrement dilatés chez
les mâles; le 4" entier. — Corps assez long, aplati, pointillé et pubes-
cent.
insectes de taille un peu au-dessous de la moyenne, noirs, brunâtres,
testacés ou ferrugineux, avec ou sans taches de même couleur. A en
juger par les espèces de l'Europe australe, ils vivent sous les pierres et
exhalent une odeur très-forte. Tous sont peu communs et recherchés
dans les collections. Leurs espèces sont disséminées en Europe, en Asie,
en Afrique et dans rAmérique du Nord. On en connaît près d'une
vingtaine (i).
POLYSTIGHUS.
BoNELLi, Observ. ent. I. Tableau des Genres (2).
Genre très-voisin des Zcphium et n'en différant que par les caractères
qui suivent :
Dent médiane du menton simple. — Palpes plus courts, plus ro-
bustes ; le 2" article des maxillaires moins long; le dernier de tous
plutôt en cône tronqué que filiforme. — Tète plus allongée et moins
fortement rétrécie en arrière. — Antennes filiformes ; leur l^"" article
plus court que la tête. — Prothorax moins plane, impressionné près de
ses angles postérieurs, — Tarses antérieurs un peu plus dilatés chez les
mâles, avec les articles plus triangulaires.
Quoique très-apiatis, ces insectes le sont un peu moins que les Z0-
PHiuM dont ils ont du reste le faciès, les couleurs et les habitudes. D'un
autre côté, ainsi que l'a fait remarquer M. de Chaudoir (5), ils ont une
analogie réelle avec les Helluonides, à tel point que c'est sur deux de
(1) Esp. européennes : Z. olens F.; se trouve aussi en Asie^ aux Indes orien-
tales et en Afrique. — Chevrolatiij Casteln. in Silberm. Rev. ent. I, p. 251. —
nnicolor, Germar, Faun. Ins. Europ. fasc. XXI, tab. 1. — Esp. asiatique:
Z.longiusculum, Chaud. Bull. Mosc. 1842. p. 804.— Esp. indiennes : Z.bima-
culatum, vittigenim^ modestum, fkeum, inconspicuum, Sclimidt-Gœbel; Col.
Birman, p. 28 sq. — Esp. africaines : Z. testaceum, Klug, Symb. phys.
pi. 21, f. 2; se trouve aussi dans le Caucase et la Sibérie méridionale. — fus-
cufïh Gory, Mag. d. Zool. Ins. pi. 25. — Fleuriasii, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent.
II, p. 184. — numidicum, Lucas, E^pl- de l'Algérie. Ins. p. 8, pi. 3, f. 4. —
bimacidaturtij, caffer, brvmneum, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 31. — Esp. améri-
caine : Z. americanum, Dej. Species^ V, p. 298.
(2) Syn. Galerita, Fab. Syst. El. I, p. 216. — Dailodontus, Reiche^ Ann.
d. 1. Soc. ent. XI, p. 337.
(3) Bull. Mosc. 1850, n" 1, p. 39.
GALÉRITIDES. 87
leurs espèces que M. Reiche a fondé son genre Dailodontus dans son
travail sur cette dernière tribu.
Les PoLYSTicHus sont peu nombreux et se trouvent dans l'ancien et
le nouveau continent (i).
AGASTUS.
ScHMiDT-GoEBEt, Col. Birman, p. 30.
Menton muni d'une den=t médiane obtuse : ses lobes latéraux petits,
aigus. — Languette tronquée au bout, en entier unie à ses paraglosses ;
celles-ci un peu plus longues qu'elle. — Palpes labiaux courts et grêles ;
leur dernier article fusiforme et allongé ; les maxillaires gros et ro-
bustes, à 4e article ovalaire et tronqué. — Mandibules courtes, robustes,
obtuses au bout, inermes au côté interne. — Labre très-petit, trans-
versal, entier. — Antennes assez longues, fortes, à l®'' article allongé,
2-4 un peu plus longs que les suivants ; les terminaux de ceux-ci un peu
plus gros que les autres. — Yeux petits, non saillants. — Prothorax un
peu plus long que large, rétréci en arrière, tronqué à sa base, avec une
petite échancrure en dedans de ses angles postérieurs; ceux-ci denti-
formcs. — Elytres assez longues, parallèles, tronquées au bout.— Pattes
courtes et assez robustes ; tarses filiformes ; crochets simples.
Ce genre qui m'est inconnu est établi sur un p^tit insecte du pays
des Birmans {A. linealns), qui, suivant M. Schmidt-Gœbel, a un peu le
faciès du Polyslichus fasciolalus. Je ne suis pas sûr qu'il appartienne à
la tribu actuelle, car il n'est pas question de la forme de la tête dans la
formule générique qui précède, et l'allongement du premier article de ses
antennes n'y est pas suffisamment indiqué. D'un autre côté, ses élytres
présentent des lignes élevées analogues à celles qui existent chez cer-
taines Cymindis. Il est possible qu'il doive être placé près de ce der-
nier genre.
BIETAXIDIUS.
De Cbaud. Bull. d. Moscou. 1852^ p. 37.
D'après la formule qu'en donne M. de Chaudoir, ce genre ne diffé-
rerait des PoLYSTiCHcs que par les caractères suivants :
(1) Esp. [européennes : P. mttntus, Brullé in Silberm. Rev. ent. II, p. 102
{fasciolatus,0\\y. Dej.). ■— fasciolatus, Rossi, Faim, etrusc. I, p. 223 [discoi-
dens, SteYen, Dej.). — Boyeri, Solier, Ann. d. 1. Soc. ent. IV, p. 111. — Esp.
de Sibérie : P. brevipennis, Ménétr. Ins. de Lelimann^ p. 3. — Esp. des Ca-
naries : P. unkolor^ Brullé, Hist. nat. d. Ins. IV, p. 179. — Esp. brésiliennes :
P. clandestinuSj Kluff, Jahri). d. Ins. p. 68 [Helluo riifipes, Brulté; Bail. id.
Reiche]; Helluo erythropus, Clinud. Bull. Mosc- 1843, p. 701). — cayennensis
{Helluo), Dej. Species (Dail. id. Reiche).
Le Pol. albicornis, Klug, loc. cit., est un Diaphorcs.
88 CAAÀBI0CE9.
Menfon transversal, prorondémcnt et quadrangulairement échancré,
sans dent médiane. — Palpes pubescenis ; les labiaux courts, leur der-
nier article allonge, subovale, arrondi et tronqué au bout; les maxil-
laires plus robustes, saillants; leur dernier article épaissi, subsccuri-
forme, obliquement tronqué au bout. — Labre forîement transversal,
coupé carrément en avant. — Le bord inférieur des fossettes anlennaires
largement dilaté, le supérieur nul. — Antennes à peine de la longueur
de la moitié du corps, pubescentes, assez fortes; leur 1er article beau-
coup plus gros que les autres, cylindrique, de la longueur des trois
suivants réunis , le 2^ obconique , les suivants comprimés, carrés, le
dernier un peu acuminé au bout.
L'espèce qui compose à elle seule le genre est un petit insecte de l'A-
mérique équatoriale. M. de Chaudoir le nomme M. brunnipennis, et dit
qu'il fait le passage des Polystichus aux Hellcomorpha, de la tribu
des Helluonides. Il ressort évidemment des caractères qui précèdent,
qu'il appartient à celle-ci.
DIAPHORUS.
Dej. Species V, p. 300 (1).
Menton assez fortement échancré, sans dent médiane, — Languette
grande, un peu arrondie au bout: ses paraglosses membraneuses, pas
plus longues qu'elle, adhérentes dans toute leur longueur. — 2" article
des palpes maxillaires allongé et arqué, le 4*= assez fortement sécuri-
forme; celui des labiaux cylindrique et tronqué au bout. — Mandibules
courtes, larges, arquées, incrmes au côté interne. — Labre fortement
transversal, un peu échancré en avant. — Tête obtusément triangulaire,
rélrécie postérieurement en un col assez étroit. — Antennes assez ro-
bustes, filiformes, à Jt article gros, presque aussi long que la tète, 2-3
courts, obconiques, les suivants cylindriques, subégaux. — Prothorax
assez long, plane en dessus, fortement rétréci dans son tiers postérieur,
avec ses côtés antérieurs arrondis. — Elytresoblongues, non déprimées,
un peu obliquement tronquées au bout. — Pattes assez longues ; jambes
antérieures très- fortement échancrées; tarses filiformes, le 4e article
entier. — Corps assez allongé, pubescent.
Ces caractères sont assez voisins de ceux des Zcphium et des Polys-
tichus; mais indépendamment des différences sensibles qu'ils présentent,
la forme générale du corps est toute différente, et, au premier coup-
d'œil, se rapproche beaucoup de celle de certains Aîvchomencs. Ces
insectes sont propres à l'Amérique et au Sénégal, de petite taille, et leurs
couleurs ont beaucoup d'analogie avec celles des deux genres en ques-
tion; on a décrit quatre espèces (-2).
(!) Syn. PsEUDAPTiNus, Castcln. Et. eut. p. 50.
(2) Esp. américaines : D. Lecontei, Dcj. loc. cit. — Pseudaptinus albicornis,
ENAPHORl'S.
J. Le Conte, Ann. of fhe Lyc. of New-York, V, p. 174.
Menton sans dent médiane. — Languette (rès-allonp;ée, élroile. — '
Palpes labiaux cylindriques, les maxillaires dilatés. — Tête rétrécie h
sa hase en un col épais. — l^"" arliclc des antennes écjalant les trois
suivants réunis, les autres subégaux, plus longs que larges, un peu com-
primés. — 4" article des tarses simple, le 1er des postérieurs allongé;
crochets incrmes.
Tels sont les caractères assignés à ce genre par M. J. T.e Conte , qui
ajoute qu'il diffère des Diaphorcs par sa forme déprimée, les angles
postérieurs du prothorax qui sont saillants, et ses antennes, ainsi que
ses tarses autrement faits. Il est établi sur un petit insecte {E. rufutus)
de Californie, d'un testacé rougeàtre et pubescent,
THALPIUS.
J. Le Conte, Ann. oftheLyc. of New-York, V, p. 174 (1).
VHeïïuo pygmœus de Dejean, petit insecte des parties australes des
Etats-Unis, où il paraît être très-rare, est le type de ce genre. Ne le
connaissant pas en nature, je ne puis que reproduire les caractères que
lui assigne M. J. Le Conte :
Menton sans dent médiane. — Palpes labiaux cylindriques, les maxil-
laires dilatés. — Tête rétrécie postérieurement en un col épais. —
If" article des antennes de la longueur des trois suivants réunis, les sui-
vants égaux, arrondis. — 4^ article des tarses simple ; le l*r des posté-
rieurs allongé ; crochets simples.
Il suit de là que ce genre ne diffère des Enaphorus que par la forme
de ses antennes.
Caîteln. Et. ent. p. 57, pi. 1, f. 4 [Polystklius alhicornis, Klupr, .Tahrb. d. In-
sekt. p. 69). — D. tenukollis, J. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-Yorlv, V,
p. 17.'î. — Esp. du Sénéchal : Diaph. Leprienrii, Casteln. Et. ent. p. 143, et
Buqiiet, Ann. d. 1. Soc. ent. IV, p. 605.
Le Dinphorus dorsaUs de M. Brullé (Hist. nat. d. Ins. IV, p. 181, pi. 6, f. 3)
est le môme insecte que VHelluo pygmeus, Dejean (SpeciesII, p. 460), et cons-
titue le genre Thalpius de M. J. Le Conte.
(1) Syn. Het.u-0, Doj. Species II, p. 400. — Diaphorus, BruUé, Hist. nat. d.
Ins. IV,[p. 181.
90 CARABIQIJES»
TRIBU Xï.
HELLUONIDES.
Languette cornée, épaisse, en général très-grande, sans paraglosses (l).
— Labre grand, recouvrant en majeure partie ou en totalité les mandi-
bules. — Palpes robustes; les labiaux insérés dans deux grandes dé-
pressions antérieures et basilaires de la languette. — Antennes robustes,
souvent grossissant ou élargies à leur extrémité. — Tête médiocrement
parfois peu rétrécic en arrière. — Prothorax cordiforme. — Elytres
tronquées à leur extrémité. — Tarses semblables dans les deux sexes,
plus ou moins robustes.
t)e tous ces caractères le plus important est celui emprunté à la lan-
guette ; on ne retrouve quelque chose d'analogue que chez les Antuia
mentionnées plus bas. Indépendamment de cette particularité, les Hel-
luonides ont un faciès spécial, très-distinct de celui propre aux autres
espèces de cette section. Leur corps plus ou moins allongé est toujours
déprimé. La tête et le prothorax sont couverts de gros points enfoncés,
médiocrement profonds , disposés sans ordre et en partie seulement
contigus. La sculpture des élytres consiste en sillons plus ou moins
iuarqués, dont les intervalles sont parfois costiformes, et qui présentent
des points analogues, mais arrangés régulièrement et formant une ou
plusieurs rangées. Enfin, la forme robuste des palpes, des antennes et
même des pattes , achève de donner à ces insectes une physionomie
particulière. A parties Jînigma, le noir ou le brunâtre, tantôt uni-
forme, tantôt associé à du rouge ferrugineux, forme leur seule parure.
Leurs espèces sont toutes exotiques et, sous le rapport du nombre,
partagées à peu près également entre le nouveau et l'ancien continent ;
mais dans celui-ci leurs formes sont plus variées. Celles que j'ai eu occa- '
sion d'observer en Amérique, sont épigées et exhalent une odeur extrê-
mement forte.
Fabricius avait compris ces insectes dans son genre Galerita ; Bonelli
est le premier qui les en ait séparés sous le nom d'HELLuo. Ce genre
est resté longtemps unique, quoique les espèces qui s'y accumulaient
peu à peu présentassent des différences prononcées entre elles. MM. Mac-
Leay, Gray et Ilope, ont établi successivement plusieurs autres genres
(1) J'adopte ici la manière de voir de Latreille et des auteurs en général qui
se sont occupés de ces insectes. Le plus récent de tous, M. Schmidt-Gœbel
(Coleopt. Birman, p. 64), qui a donné une nouvelle formule générique des
Macrocheill's, suppose qua les paraglosses sont cornées comme la languette et
se sont soudées intimement avec cette dernière ; mais ce n'est là qu'une fiction
qui ne change rien à la réalité.
HELtrONIDES. 91
à ses dépens. Ce dernier auteur a proposé de réunir tous ces genres
dans une tribu particulière qu'il a nommée Helluonidœ, mais dont il n'a
pas donné les caractères. On doit à M. Reiche de les avoir exposés dans
un très-bon travail (1), dont ce qui suit n'est en quelque sorte que
l'abrégé, avec quelques légers changements.
Les neuf genres qui composent cette tribu peuvent se répartir comme
suit :
A Menton sans dent médiane : JEmgmu.
B — muni d'une dent médiane.
a Tête très-forte, plus grande f[uc le protliorax : Helluodex.
a a — de grandeur normale.
Antennes cylindriques ou épaissies à leur extrémité : Helluo, MacrC'
cheilus, Acanfhogenius, Planètes, Omphra^
Antennes plus ou moins comprimées : Helluomorpha, Pleurncnn'
ihus.
^NIGMA.
Newman, The entoni. Magaz. \l\, p. 499.
Menton profondément cchancré, sans dent médiane; ses lobes
latéraux assez étroits, obtus au bout, obliquement arrondis en dehors.
— Languette très-grande, tronquée obliquement de chaque côté en
avant, subrhomboïdale. — Dernier article des palpes labiaux presque
en cône renversé , celui des maxillaires assez fortement sécuriforme.
— Labre très-saillant, cachant presque entièrement les mandibules,
arrondi en avant. — Tête ovalaire, peu rétrécie en arrière. — Yeux
assez gros, saillants. — Antennes subcylindriques, grossissant un peu
à leur extrémité, à l<=r article gros, aussi long que les deux suivants
réunis, 2-5 subégaux, plus longs que les suivants. — Prothorax trans-
versal, cordiforme, rebordé latéralement, largement échancré à sa base,
ses angles non saillants. — Pattes assez courtes ; articles des tarses
courts, subcylindriques , le 4" entier. — Corps ailé.
Ce genre se distingue de tous ceux qui suivent par l'absence de dent
médiane au menton. C'est aussi le seul de la tribu dont les espèces ne
soient pas revêtues d'une livrée uniforme, noire ou brune. Toutes sont
d'un bleu plus ou moins pur. A part celle qui constitue le genre Helluo
qui suit, ce sont aussi les plus grandes de la tribu. On en connaît déjà
trois propres à l'Australie (2). La formule générique qui précède a été
rédigée d'après l'espèce [Iris) sur laquelle M. Newman a établi celte
coupe.
\.
(1) «'Recherches sur les|Helluonides, ou Révision du genre Helluo Bonelli
et Dejean. » Ann. d. 1. Soc. ent. XI, p. 323.
(2) JE. Iris, Neuman, loc. cit. — cyanipenne, îmicolor Hope, Procecd. of
the ent. Soc. 1842, p. 46.
"« CARABIQCES.
HELLUODES.
Westwood, Trans. offhe ent. Soc. IV, p. 273.
Mpnton larjre. fortement échanrré ; sa dent médiane petite, simple ;
ses lobes laléram fortement arrondis en dehors. — Languette grêle,
très-longue, arrondie au bout. — Dernier article des palpes Inhinux
grossis.^ant à son extrémité et tronqué; celui des maxillaires graduelle-
ment renflé, arrondi au bout et arqué, — Mandibules saillantes, aiguës
au bout, inermes en dedans. — Labre presque carré, saillant, un peu
échanrré en avant, avec ses angles arrondis. — Tète beaucoup plus
grande que le prothorax, rétrécie en un col derrière les yeux, avec deux
tubercules au-dessus de ceux-ci. — Yeux médiocres, assez saillants. —
Antennes grêles, médiocres ; leur 3<' article de moitié plus long que le
2®, 'es suivants subégaux. — Prothorax transversal, fortement cordi-
forme, presque de la largeur de la tête, rebordé latéralement. —
Elytres allongées, déprimées. — Pattes médiocres; articles des tarses
triangulaires, leur 4e article petit.
M. Wostwood a établi ce genre sur un grand insecte de l'île de
Ceylan (H. Taprobanœ), long de plus d'un pouce et tout-à-fait re-
marquable par la grandeur de sa tête.
HELLUO.
BoNELLi, Observ. ent. 11^ p. 21.1
Menton profondément échancré; ses lobes latéraux prolongés en _
pointes très-longues et très-aiguës ; sa dent médiane assez courte et
obtuse. — Languette très-grande, atteignant presque la pointe des man-
dibules, frès-Iarge, fortement arrondie en avant. — Dernier article des
palpes labiaux et maxillaires en triangle allongé. — Palpes maxillaires
tnlernes très-robustes ; leur 2^ article ovoïde, déprimé et arqué. —
Labre cachant presque en entier les mandibules, coupé obliquement de
chaque côté et arrondi en avant. — 2" article des antennes benucoup
plus court que !c 3^. — Tête sensiblement rétrécie en arrière. — Protho-
rax plus large que long; ses angles postérieurs obtus, non relevés. —
Elytres en carré allongé, tronquées au bout. — 4^ article des tarses
presque en demi-lune. — Corps aptère.
Une seule espèce, \'H. cnslalus de Bonelli (i), la plus grande de la
tribu, constituait jusque dans ces derniers temps ce genre; mais M.
de Chaudoir et M. Germar en ont fait récemment connaître deux
autres (2). Toutes sont de l'Australie et de grande taille.
(1) Bonelli, loc. cit.; figuré par M. Brullé, Hist. nat. d. Ins. IV, pi. 9, f. 1.
(2) H. carinatus. Chaud. Bull. Mosc. 1848, p. 70. — lonrfipenniSj Germar
Linnaea ent. III, p. 1G2. Ce dernier est peut-ôtre^un Maiom.
Mëlluonides. 83
MACROCHEILUS.
(Kirby) Hope, The Coleopt. Man. il^ p. 166.
Menton profondément échancrc ; ses lobes latéraux assez étroits, ai-
gus; sa dent médiane presque aussi longue qu'eux, trcs-aiguc. — Lan-
guette en carré long, un peu échancréc en avant, dépassant légèrement
les lobes latéraux du menton. — Dernier article des palpes labiaux en
cône renversé et arqué ; celui des maxillaires ovalairc et tronqué au
bout. — Labre très-grand, semi-orbiculaire, cachant en entier les man-
dibules. — 2"= article des antennes presque aussi long que le 3®. — Tête
faiblement rélrécie en arrière. — Prolhorax à peine aussi long que large ;
ses angles postérieurs un peu relevés. — Elyt^ en carré peu allongé,
tronquées et un peu arrondies à leur extrémité. — 4'' article des tarses
subbilobé.
Les espèces de ce genre sont propres jusqu'ici au continent indien;
elles sont aussi déprimées que les Helluo, mais plus courtes, plus car-
rées, et leurs élylres sont ornées de taches arrondies, d'un rouge ferru-
gineux, au nombre de deux sur chacune. On n'en a encore décrit que
deux(i). '
ACANTHOGENIUS.
Reiche, Ann, d. l. Soc. ent. de France, XI, p. 334.
Menton profondément échancré: ses lobes latéraux larges, aigus à leur
sommet; sa dent médiane aussi longue qu'eux, très-aiguë, spiniforme.
— Languette en carré long, tronquée en avant, au plus de la longueur
des lobes latéraux du menton. — Dernier article des paipcs maxillaires
et labiaux en triangle allongé. — Labre cachant les mandibules, un peu
moins long que large, arrondi et un peu ondulé en avant. — 2'' article
des antennes notablement plus court que le 3«. — Tète rétrécie pos-
térieurement en un cou bien marqué. — Protliorax en général plus large
que long; ses angles postérieurs un peu relevés. — Elytres en carré
altongé, tronquées obliquement de chaque côté à leur extrémité. —
4e article des tarses subbilobé. — Corps ailé.
Ce genre (2) est propre, comme les deux précédents, à l'ancien continent,
mais outre le continent indien et ses archipels, on en trouve plusieurs
(1) Helluo fripustukitits,\)oi. Species, I, p. 286.; figuré par M. Hope sous le
nom de Hlacrocheilus Bensoni, loc. cit. II, pi. 1, f. 5 ; (n'est qu'une variété du
suivant^ selon M. Guérin, Voyage de Delessert. Ins.) — Helluo quadrimaculatuSj
Guérin, Rev. zool. 18i0, p. 38.
(2) Esp. indiennes : Helluo impicfu s ^\\iedcma.nn, Zool. Mag. Heft 2;, p. 49. —
grundiSj labrosus, Dejean, Species V^ p. 400. — bisignatuSj Reiche, Ann. d. 1. Soc.
eut. XI;p.33D; le môme que Helluo bimaculatus, Dei-Si^ccios Y, p. 402; figuré
9i CARABIQUES*
en Afrique. Celles décrites jusqu'ici s'élèvent à neuf. Leur forme gé-
nérale se rapproche de celle des espèces américaines , c'est-à-dire
qu'elle est allongée et peu robuste. Presque toutes ont leurs élylres
maculées de ferrugineux, d'une manière assez variée. Elles sont
très-voisines génériquement des Macrocueilus, mais faciles à en dis-
tinguer par la forme du dernier article de leurs palpes, la plus grande
brièveté du 2" article de leurs antennes, et le cou que présente la tête
en arrière. i , j,
PLANETES. I
Mac-Leay^ Annul. Javan. p. 28.
Menton médiocreniflft grand: ses lobes latéraux courts, larges, ar-
rondis obliquement en avant ; sa dent médiane courte et obtuse. —
Languette carrée, entière en avant, peu avancée. — Dernier article
des palpes labiaux cylindrique, long; celui des maxillaires en triangle
allongé. — Labre moitié moins long que large, coupé carrément
en avant. — 2^ article des antennes plus court que le 3". — Tète
faiblement rétrécie en arrière. — Prothorax transversal ; ses angles
postérieurs obtus , non réfléchis. — Elytres en carré médiocrement
allongé, tronquées un peu obliquement de chaque côté à leur extré-
mité. — ¥ article des tarses court, simplement échancré en avant. —
Corps ailé.
Insectes propres jusqu'ici à l'Archipel indien et tachetés de ferru-
gineux. On n'en connaît que deux espèces (1).
OMPHRA.
(Leach) Reiche^ Ann. d. l. Soc. eut. XI, p. 330 (2).
Menton très -grand; ses lobes latéraux très -larges, arrondis ex-
térieurement en avant; sa dent médiane un peu plus courte qu'eux,
sous ce dernier nom par Castehi. Hist. d. Coléopt. I, pi. 3, f. 8.; M. Rekhe a
changé le nom imposé à cet insecte par Dejean^ attendu qu'il faisait double
emploi avec le Planètes bimaculatus Mac-Leay. — biguttatus, Gory in Guérin ,
Mag. d. zool. Ins. 1832^ pi. 6. — d«sfac<«5^ Wicdemaun, Zool. Mag. Heft 2,
p. 49. — dorsalis, Klug, Jahrb. d. Insekt. 1, p. 77. — cruciatus, Marc, Rev.
zool. 1840, p. 113. — scapuluriSj Reiche, Ann. d. 1. Soc. eut. XI, p. 343. —
Helluo asteriscuSj, White, Ann. of nat. Hist. XIV, p. 422. — Esp. africaines:
A. biplagiatiiSj, Bohem. In?.. Caffrar. I, p. 78. — opaciis^dispar, Laferté, Rev. et
Mag. d. zool. 1849, p. 350.
(1) Planètes himacidatus, Mac-Lcay, loc. cit. — Helluo stigma, Fab. Syst, El.
I, i». 192.
(2) Syu. Galerita, Fab. Syst. El. 1, p. 214.
HELLUOMDES. 95
triangulaire et obtuse à son sommet. — Languette dépassant les lobes
latéraux du menton, carrée, avec ses angles arrondis. — Dernier article
de tous les palpes sécuriforme. — Labre très-court, coupé carrément ou
légèrement échancré en avant. — 2«, 3® et 4e articles des antennes
subégaux. — Tète à peine rétrécie postérieurement. — Angles posté-
rieurs du prothorax non relevés. — Elytres soudées, larges, ovalaircs,
tronquées un peu obliquement de chaque côté à leur extrémité. —
4» article des tarses angulairement et assez fortement échancré. —
Corps aptère.
Les espèces de ce genre se font remarquer parmi toutes celles
de la tribu par leur forme large et courte. Elles sont propres au
continent indien et d'une couleur noire uniforme (i).
HELLUOMORPHA.
Casteln. Etvd. ent. p. 53.
. Menton grand : ses lobes latéraux assez larges, obtus à leur sommet ;
sa dent médiane notablement plus courte, aiguë à son sommet. — Lan-
guette dépassant les lobes latéraux du menton, rétrécie et arrondie en
avant. — Dernier article des palpes labiaux court, ovalaire, déprimé
et tronqué ; celui des maxillaires brièvement et assez fortement sécuri-
forme. — Labre un peu plus large que long, légèrement voûté, ar-
rondi en avant et cachant presque entièrement les mandibules. — An-
tennes s'élargissant plus ou moins à partir du 4o article ; le 2« plus
court que le 3". — Prothorax rebordé ; ses angles postérieurs tron-
qués obliquement, un peu réfléchis. — Elytres en carré allongé,
subarrondis en arrière. — 4" article des tarses bilobé. — Corps ailé.
Ce genre comprend la majeure partie des espèces américaines de la
tribu. Ses espèces peuvent se répartir, comme l'a très-bien remarqué
M. Reiche, en deux groupes qui ont cela de remarquable, qu'ils sont
d'accord avec la distribution géographique de ces insectes. Quoique
leurs caractères soient assez prononcés, je ne pense pas plus que cet
entomologiste qu'ils soient suffisants pour autoriser la création de deux
genres avec celui-ci.
Dans l'un, propre à l'Amérique du Sud, les antennes s'élargissent fai-
blement à leur extrémité; leurs articles, à p-arlir du 4", sont presque car-
rés et subperfiolés; les palpes sont très-robuslcs, et le prothorax est au
moins aussi large que long (2).
(i) Helluo liirfus, Fab. Dej. Species, I, 284. — pilosus, atralus^ Kluï, Jahrl).
cl. Insckt. p. 71 et 72. — Omphra complanata, Reiche, loc. cit. p. 342.
(2) H. héros, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 197. — agathyrsus, Buquef,
ibid. IV, p. 618. — belUcosa, Castehi. Et. ent. p. 53. — unkolor, Brullé in
d'Orb. Voy. Ihs. p. QL—melanaria, Rciclie, Ann. d.I. Soc. ent. XI, p. 343. —
femorata, Dej. Species V. p. 405. — nigerrirm, Klug, Jalirb. d. Inseiit. p. 76.
9ë CABABÎQtlES.
Dans Taulre qui habite l'Amérique du Nord, les antenties s'élargis-
senl iortement, à partir du 4" article, à leur extrémité ; ces articles ont,
par conséquent, une forme plus ou moins triangulaire; les palpes
sont plus grêles, le prothorax et les élytres un peu plus allon-
gés (1).
PLEURACANTHUS.
Gray^ Anhn. King. Ins. l, p. 272 (2).
Menton assez court, médiocrement échancré ; ses lobes latéraux
terminés en pointe aiguë ; sa dent médiane un peu plus courte
qu'eux, très-large et assez aiguë. — Languette dépassant les lobes
latéraux du menton, un peu évasée et arrondie ( parfois aiigulaire-
ment) en avant. — Dernier article des palpes labiaux en cône renversé,
allongé et un peu arqué ; celui des maxillaires fortement sécuri-
forme. — Labre court , coupé carrément et muni d'une dent aiguë,
très-saillanle, dans son milieu. — Epistome un peu renflé en bourre-
let, sinué ou impressionné le long de son bord intérieur. — 2" article
des antennes de moitié plus court que le 3'^ ; les o*^ et suivants compri-
més, munis sur chaque face d'une ligne lisse longitudinale. — Prolho-
rax un peu transversal; ses angles postérieurs tronqués obliquement et
légèrement relevés. — Eiylres en carré allongé, subarrondies à leur
extrémité. — 4" article des tarses bilobé. — Corps ailé.
Toutes les espèces de ce genre sont propres à l'Amérique du Sud
et, sous le rapport du faciès, ressemblent complètement aux Helluo-
MouPHA de la première division (3).
— pubescenSj Klug, ibid. p. 77. — coracina, Manh. Rev. ent. de Silbenn. V,
p. 211. — sparsa, Brullé in d'Orb. Yoy. bis. p. 22. — Helluo brunneuSj Putzeys,
Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 396.
(1) H. prœushi^Dei. Specïcsl, i). 289. — laticornis, nigrlfennis, Clair villei,
Dcj.ibid.p. 405, 407 et 408.
(2) Syn.OcYPUS, Gistl. Syst. Ins. p. 120.
(3) P. sulcipennis, Gray, loc. cit. I, p. 272, pi. 43, f. 3. ^- brasiliensis, Dej.
Species I, p. 288. — brevicoUis, Lucordairei, Dej. ibid. V, p. 403 et 404. — cri-
irfl/MS;, Reiciie, Rev. zool. 1842, p. 374. — unthracinus^ sanguinolentus, ferru-
gineus, Klug, Jahrb. d. Inselît. p. 73, 74 et 75. — inconspicuus, Cliaud. Bull.
Mosc. 1848, p. 71.
]>Sota. Je ne vois pas bien à quel genre appartient YHelluo ferox d'Erich-
son (Aich. 1813, p. 213), grande espèce africaine des environs d'Angola.
Mh.Qmmf>È4i #f
TRIBU XIÏ.
BRACHINIDES.
Languette grande, submembraneuse, étroitement cornée dans son
centre, intimement soudée dans toute sa longueur avec ses paraglosses ;
celles-ci plus longues qu'elle ou non. — Palpes plus ou moins robustes. —
Mandibules fortes, assez saillantes; faiblement arquées et assez aiguës
au bout. — Labre transversal. — ïèle ovale-oblongue, faiblement ré-
trécie en arrière. — Antennes en général robustes, (iliformes. — Pro-
Ihorax régulièrement cordiforme ; sa portion rétrécie rcctiligne sur
les côtés. — Elylres fortement tronquées à leur extrémité, presque
toujours munies de côtes plus ou moins saillantes. — Les trois premiers
articles des tarses antérieurs parfois un peu dilatés chez les mâles; le
4" de tous entier, à peine échancré ; crochets toujours simples. — Corps
en général très-épais et très-robuste.
Les Brachiincs et genres voisins, quoique distincts des Lébiides qui
suivent par des caractères assez faibles, ont un faciès tellement à
part de celui de tous les autres ïroncatipenties, qu'il me paraît néces-
saire d'en former une tribu particulière. Ainsi réunis entre eux, ils con-
stituent un groupe parfailcmciit homogène, sous le rapport de l'aspect
général, de leurs habitudes épigées et grégaires, et surtout de la faculté
qu'ils possèdent tous d'émettre avec bruit, par l'orifice anal, une vapeur
corrosive et d'une odeur analogue à celle de l'acide nitrique, faculté qui
leur a valu une sorte de célébrité (i), et qui ne se retrouve, mais à un
moindre degré, que chez les Ozénidcs dont il sera question plus loin.
Quoique nombreux, ces insectes, par suite de leur homogénéité
même , se laissent ditTicilement diviser en genres ; aussi y a-t-il à ce
sujet de grandes divergences d'opinion parmi les entomologistes. Tandis
que les uns refusent d'admettre les genres Aptims de Bonelli, Mastax
de Fischer de Waldheiin, et Pueropsophus de Solier (2) détachés des
Bracuims de Wcber, d'autres les acceptent soit en totalité, soit en
partie. La difficulté ne porte en réalité que sur le premier et le troi-
sième de ces genres ; le second est réellement distinct. Quant au genre
(1) Piolander (Act. Holm. A. 1750) est le premier qui en ait parlé, et sou
li'iivail a été très-souvent reproduit, soit en totalité, soit en partie. M. West-
woo«l (An Introd. to tlic mod. Classif. of Ins. I, p. 75) a donné un résumé in-
téressant des observations dont elle a été l'objet.
(2) Voyez son Mémoire intitulé « Observations sur les deux genres Br.AciiiM's
et Aptinus,, etc. » dans les Ann. d. 1. Soc. eut. II, p. 459, avec un supplément,
ibid. III, p. 655; les remarques de M. Brullé sur ces deux notices, ibid. lY^
p. 651, et la réponse de M. Solier, ibid. V, p. 691.
Coîéoplçres. Tome I, 7
98 CARABIOCES.
Crepidogaster , établi récemment par M. Bohcmann, il ne peut y
avoir de discussion à son sujet.
Tout en reconnaissant que les genres litigieux dont il vient d'être
question sont assez mai assis et qu'il y a des espèces qu'on ne sait trop
dans lequel d'entre eux placer, je crois devoir les adopter, dans l'attente
qu'une révision complète des espèces de la tribu faite par un auteur
compétent, mettra lin à cette incertitude. Les cinq genres qui com-
posent ce groupe peuvent se répartir ainsi :
I. Articles des antennes tous filiformes,
A Dernier article des palpes labiaux légèrement sécuriformCj épais.
Une dent médiane au menton : Aptinus.
Point de dent — Pheropsophus.'
B Dernier article des palpes labiaux grêle^ oblongo-ovalCj un peu tronqué au
bout : Brachinus.
C Dernier article des palpes labiaux ovalairc et acuminé : Mastax.
II. Articles 4-10 des antennes subarrondis : Crepidogaster.
APTINUS.
BoNELLi, Ohserv. eut. I; Tabl. des Genres.
Menton muni d'une dent médiane le plus souvent échancrée. —
Paraglosses dépassant un peu le corps de la languette. — Dernier
article des palpes labiaux épais, grossissant à son extrémité et plus
ou moins sécuriforme. — Ëlytres pas beaucoup plus larges que le
prothorax à leur base, s'élargissant graduellement en arrière, obli-
quement tronquées chacune à leur extrémité. — Les trois premiers
articles des tarses antérieurs dilatés chez les mâles. — Corps aptère.
En outre de ces caractères, ces insectes s'éloignent des genres sui-
vants par leur système de coloration et leurs stations. Presque tous
sont noirs, avec le prolhorax, la tête et les antennes sujets à devenir
d'un rouge ferrugineux, et on ne les trouve, du moins les espèces
d'Europe, que dans les pays de montagnes. Les côtes de leurs élylres
sont aussi en général très-saillantes. Il y en a dans l'ancien et le nou-
veau continent, mais surtout dans le premier. Quelques-uns atteignent
une assez grande taille (l).
(1) Aux quinze espèces décrites par Dcjean^ aj. Esp. asiatique : A. cordi-
colliSj, Cbaiul. Bull. Mosc. 1843, p. 705. — Esp. indienne : A. inelancholkus,
Schmidt-Gœbcl, Col. Birman, p. 71. — Esp. africaine : A. Halteri^ Chaud. Bull.
Mosc. 1837. no 3, p. 6.
BRACHINIDES. 99
PHEROPSOPHUS.
SouER, Ami. d. l. Soc. enf. Il, p. 461.
Menton sans dent médiane. — Paraglosses ne dépassant pas le corps
de la languette, arrondies à leur extrémité. — Palpes robustes : le
dernier article des labiaux grossissant à son extrémité et plus ou moins
sécuriforme. — Elytres sensiblement plus larges que le prothorax à
leur base, subparallcles ou peu élargies en arrière, avec leur extrémité
tronquée carrément. — Tarses antérieurs à peine dilatés chez les mâles.
— Corps ailé chez presque tous.
Ce genre comprend les plus grandes espèces de la tribu ; un assez
petit nombre seulement sont de taille moyenne. Les côtes de leurs
elytres sont presque toujours bien marquées, et leur système de colo-
ration consiste en taches ou bandes ferrugineuses, sur un fond noir ou
brunâtre et vice versa; la couleur générale du corps est le plus sou-
vent ferrugineuse. Les taches ou les bandes en question sont sujettes à
varier beaucoup, et ont donné lieu à l'établissement d'un grand nombre
d'espèces nominales.
Sauf une seule (hispanus) propre au midi de l'Espagne, le genre est
étranger à l'Europe et répandu dans les parties chaudes des deux con-
tinents (1). Il est surtout très-richement représenté dans l'Afrique inter-
tropicale.
BRAGHINUS.
Weber, Obs. eut. p. 22 (2).
Menton rarement muni d'une petite dent simple. — Paraglosses dé-
passant à peine la languette, anguleuses au bout. — Palpes plus grêles
que dans les deux genres précédents ; leur dernier article subcylindrique
ou fusiforrae, légèrement tronqué au bout. — Elytres oblongues ou
(1) Ici se rapporte la première division des Buachinus de Dejoan. Aj. Esp.
africaines : P. bisulcatus, longipenniSj, JmmeraliSj Chaud. Bull. Mosc. 1813,
p. 708. — Br. Riffondii, clnctns^ Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. Il, p. 198. — Br.
inarginipenniSj abbreviatuSj Castcln. Et. ent. p. 14.1. — Br. angolensis, ar-
cnnus^ Erichs. Arch. 184.3, 1, \). 212. — Ph. cinrtkolUs, tenuicosfis, impres.ii-
collis, Laferté, Rev. et Mag. d. Zool. 1850, p. 236 et 326. — Esp. indiennes ;
P. quadripustnlfitus. Chaud. Bull. Mosc. 184.3, p. 746. — sfenoderus. nmœnus,
Ussoderus^ lineifrons. Chaud, ibid. 1850, n» 1, p. 77. — Esp. américaines :
Br. ohliquus, Bmllé, Hist. nal. d. Ins. IV, p. 251. — Ph. macidafus {obliquus ?
Brullé), Chaud. Ann. d. 1. Soc. ent. IV, p. 410. — Br. (vquinoctwlis, Castcln.
ibid. H, p 202. — Ph. pktus. Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 711.— Br. gran-
dis^ BruUé in d'Orb. Voy. Ent. p. 19., — Br. mdanopterus ipomphnudus var?),
î)cma.y, Rev. zool. 1838, p. 23.
(2) Syn. Aploa, Hope, Trans. of thc zool. Soc. 1, p. 91,
iÔO CARÀBiQtfESj
presque carrées, sensiblement plus larges qae ïe prodiorax à leur base,
tronquées carrément à leur extrémité chez la plupart, obliquement chez
un petit nombre. — Tarses antérieurs à peine dilatés chez les mâles.
— Corps en général ailé.
Genre le plus riche en espèces (l) de la tribu. Leur taille dépasse
rarement la moyenne et souvent reste au-dessous ; les côtes de leurs
élylres sont peu distinctes ou tout-à-fait absentes, et, sauf chez un petit
nombre, propres à l'Afrique et aux Indes orientales, leur système de
coloration est presque semblable ; le corps est noir, avec la tête et le
prothorax ferrugineux, et les élytres vertes ou brunâtres. Ces insectes
sont répandus sur la plus grande partie du globe.
Le genre Aploa de M. Hope, établi sur une espèce indienne, ne
diffère en rien de celui-ci.
(1) Rapportez ici les Brachinus de la seconde division de Dejean. Parmi les
suivantes, qui ne sont pas comprises dans le Species, il y a peut-être quelques
PHEROPSOPHUS.
Esp. européennes : Br. bœticus, hispalensis, andalusiacus , testaceus, Ram-
bur, Faune de l'Andal. p. 30. — longkoUis, Waltl, Reise nach Span. II, p. 52,
— incertus (crepitans var?), Brullé, Hist. nat. d. Ins. IV, p. 2-i6. — Palicarij
Casleln. Et. ent. p. 59.
Esp. africaines : B. œgyptiacus, Manh. Bull. Mosc. 1837, n» 2, p. 38. — cru-
ciger , undulatus , parullelkts, parvulus. Chaud, ibid. 1843, p. 712. — Goryi,
Leprieuri, galumensis, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 198. — Servillei,
Marc, Rev. zool. 1839, p. 307. — genttUs, ludicrus^ vtmdus, apkalis, Erichs.
Arch. 18i3, I, p. 212. — barbaruSj fimbriolatus, Lucas, Expl. de l'Algérie,
Entom. p. 21.
Esp. asiati(iues : B. annuUcornis , elegans, biguttatus, guttula, scutellaris.
Chaud. Bull. Mosc. 1842, p. 807. — subnotatus„ Manh. ibid. 1844, p. 419. —
quadrtguUutus , Gel)ler in Lcdeb. Reisc II, p. 29. — quadrinotatus, Eversmanni,
obscurkornis, Ménétr. Cat. rais. p. 99. — gruciUs, brevkoUis^ quadripunctutus,
Motsch. Insect. de SD)ér. p. 66. — costulatus. Chaud. Carab. d. Cauc. p. 65.
Esp. indiennes et de Chine: B. Girioneri (fumigatusBe'].) Eydoux et Soûl.
Rev. zool. 1839, p. 264. — scihdus^ puncikollis, mudestus, fusciceps^ consu-
lariSj Schmidt-Gœbel, Col. Birman, p. 72. — diinensis , Chaud. Bull. Mosc.
1850, n" 1, p. 81. — fïguratus, Chaud, ibid. p. 41.
Esp. américaines : B. brasiUensis, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 201. —
pachygaster, Pcrty, Del. an. art. Brasil. p. 6. — bilineatus, brunneus, Casteln.
Et. ent. p. 59. — genkularis, ventralis^ atramentarius, gilvipes, Manh. Bull.
Mosc. 1837, n° 2, p. 39. — convexus, cinctipennis. Chaud, iijid. 1837, n" 3,
p. 7. — Tschernikiij Manh. ibid. 1843, p. 184. — nigrkuns. Chaud, ibid.
1850, n" 1, p. 82. — arboreus, Clievrol. Coléopt. d. Mex. cent. I, fasc. 2;
cindipennis, cent. II, fasc. 7. — humarginuius^ intermedius, bkolorj, margi-
niventris, insignis, BruUé in d'Orb. Yoy.Ent. p. 19. — macuUpes, platensis,
jiîfl'rjpesj Waterh. Mag. of nat. Hist. Séries 2, VI, p. 362. — DeyroUei, Laferté,
Rev. zool. 1841, p. 42. — brunnipennis , airipes, Putzeys, Mém. d. 1. Soc. d.
Se. d. Liège, II, p. 397. — buUistarius, simUis, strenuus^ tormentarius, suf-
fians, af finis ;, viridis,velox,medms, pumilio, J. Le Conte, Geod. Coleopt. of the
Unit. St. ip. 27.
bRACniNIDEâ. iOl
MASTAX.
FiscH. DE Waldh. Ent. d. l. Russie, III, p. 111.
Menlon profondément fovéolé à sa base, muni d'une très-petite dent
médiane. — LangueUe étroite, cornée, soudée en entier à ses para-
glosses ; celles-ci beaucoup plus longues qu'elles, arrondies et ciliées
au bout. — Dernier article des palpes ovalaire, acurainé.
Les autres caractères comme chez les Brachinus. Ce genre n'est pas
admis par la plupart des entomologistes; mais je crois, avec M. Schmidt-
Gœbel, qu'il présente des caractères suffisants pour l'être. Ses espèces
sont propres aux régions occidentales de l'Asie, aux Indes orientales
et à l'Afrique, toutes de très- petite taille et ornées de couleurs dis-
posées autrement que chez les Bracuixds. On en connaît déjà huit (i).
CREPIDOGASTER.
BoHEM. Ins. Caffror. \, p. 68.
Palpes médiocres, leur dernier article grand : celui des labiaux sé-
curiforme, celui des maxillaires subovale. — Mandibules assez longues,
robustes, arquées, aigui'S au bout. — Labre court, légèrement échancré
en demi-cercle. — Tête ovalaire. — Antennes courtes, assez robustes,
filiformes, à articles 1 subObconique, 2 court, obconiquc, 3 de moitié
plus long que lui, grossissant peu à peu, 4-10 courts, subarrondis,
11 oblong, acuminé. — Prolhorax étroit, rétréci en arrière, tronqué à
ses deux extrémités. — Elytres un peu plus longues que larges, gra-
duellement élargies en arrière, profondément échancrces ensemble au
bout, beaucoup plus courtes que l'abdomen. — Pattes médiocres; tarses
courts, épais; leur 1" article égal aux deux suivanis réunis; ceux-ci et
le 4« courts, décroissant graduellement, tous tronqués au bout.
Ces caractères sont empruntés <à M. Bohemann ; il y manque le menton
et la languette dont il a omis de parler; mais ceux qui précèdent suf-
fisent pour montrer que le genre est très-dislitict des précédents. îl est
établi sur une petite espèce (C. bimaculnlus) de Natal, dont le système
de coloration est très-voisin de celui de certains Buaciunus (Z>. eques-
tris, etc.,) africains.
(1) Esp. asiatique : M. thermarum, Fischer, loc. cit. — Esp. indiennes :
Brach. pulchellns^ Dej. Species V, p. 433. — longipalpis^ Wiedem. Dcj. ibid.
I, p. 314. — Brach. histrio, Fab. Syst. El. 1, p. 219. — Mast. clegantulus,
mœstus, ornatus, Schmidt-Gœbel, Col. Birman, p. 69. — Esp. africaines r
M. ornafellus, Bohem. 1ns. CailVar. 1 p. 74. — Pareyssii, Chaud. Bull. Mosc.
1850, n" 1, p. 84.
102 carabiqoes.
TRIBU XIII.
LÉBIIDES.
Languette soudée à ses paraglosses; celles-ci rarement plus longues
qu'elle. — Tête de forme variable, munie d'un col proprement dit
chez un petit nombre. — Premier article des antennes de longueur
normale. — Prothorax en général transversal. — Elytres tronquées à
leur extrémité (1). — Tarses antérieurs le plus souvent pareils dans les
deux sexes, parfois légèrement dilatés chez les mâles; leur 4e article
entier ou biiobé, leurs crochets simples ou pectines. — Corps très-dé-
primé dans l'immense majorité des cas.
Dans l'état actuel de la science, cette tribu aussi riche à elle seule
que toutes les autres de la section actuelle prises ensemble, ne com-
prend pas moins d'une cinquantaine de genres. Ces genres, sauf quel-
ques exceptions, se groupent assez naturellement autour de trois types
très-connus des entomologistes, les Cymindis, les Dkomius, les Lebia,
et, d'après cela, il semblerait que la tribu est subdivisible en trois.
Mais, après bien des elï'orts, il m'a été impossible de trouver des carac-
tères qui permissent d'arriver à ce résultat. Dans chacun de ces types,
tous les organes subissent des modifications analogues ; ainsi le dernier
article des palpes peut être sécuriforme ou non, le dernier article des
tarses entier ou biiobé, leurs crochets simples ou pectines, etc. Je ne
parle pas de la languette, qui est partout construite sur un plan parfaite-
ment identique. Il ne m'a même pas été possible de dresser un tableau
synoptique, embrassant la totalité de la tribu, et j'ai dû en rédiger trois
correspondant aux trois types indiqués plus haut, sans pouvoir leur
assigner des caractères , mais uniqucmcul afin d'aider un peu le lecteur
à se reconnaître dans cette foule de coupes.
Comme de coutume, ces insectes sont en majeure partie exotiques ;
une dizaine seulement des genres qui suivent ont des représentants en
Europe. On ne connaît jusqu'à présent aucune de leurs larves.
GROUPE I. Type : Genre Cymindis.
I. Dernier article des palpes labiaux sécuriforme.
fl 4"= article des tarses biiobé.
Tête allongée, munie d'un col très-prononcé on arrière : Agra.
— ovalaiie, médiocrement rétrécie en arrière : Calleida, Xantho-
phœa, Stenonctum.
(1) Le S'enre Euplynes fait seul exception à cet égard.
LÉBIIDES. 103
aa ¥ article des tarses entier ou un peu échancré : Cymindis, Glycîa,
Singilis.
II. Dernier article des palpes labiaux non sécuriforme.
b Menton muni d'une dent médiane.
Crochets des tarses simples : Corsyra, Trichis, DiaphoronctiS.
— — dentelés : Ctenoncus, Metaxymorphus, Glypho-
dactyla.
ba Menton sans dent médiane.
Crochets des tarses dentelés : Hystrichopus.
— — simples : Plagyopyga.
GROUPE II. Type : Genre Dromius.
I. 3e article des tarses bilobé.
Crochets des tarses dentelés : Demetrias, Pelyocypas, Demetrida, Plagio-
telvm.
Crochets des tarses simples : Aetophorus.
II. Tarses fdiformes; leur 4fi article entier ou à peine échancré.
A Dernier article des palpes labiaux sécuriforme : Axînopalpus.
B non sécuriforme.
a Menton sans dent médiane.
Crochets des tarses dentelés : HometheSj Dromius.
— — simples : Bomius, Oxoîdes, Variopalpis.
a a Menton muni d'une dent médiane.
Crochets des tarses dentelés : Meiabktus, Coptoptera.
— — simples : Lionychus, Apristus, Seriçoda.
Genre incerts sedis : Omostenus.
GROUPE III. Type : Genre Lebia.
I. Prothors'A largement prolongé h sa base (1).
a 4« article des palpes labiaux fortement sécuriforme.
Pénultième article des tarses entier ; leurs crochets simples : Arsinoe.
bilobé; — pectines : Crypto-
bâtis.
a a 4^ article des palpes labiaux non sécuriforme.
* Pénultième article des tarses entier; leurs crochets pectines : Rhopa-
lostyla, Lebia^ Sarothrocrepis, Eiirycoleus.
* Pénultième article des tarses bilobé.
(1) Ou, si l'on veut, il y a de chaque côté de la base une échancrure plus
ou moins quadrangulaire, et dont l'angle externe est droit et souvent aigu.
lot CARABIQDES.
Leurs crochets pectines : Lia, Physodera.
— simples : Etiplynes.
II. Profhorax non prolongé à sa base.
b Crochets des tarses simples; le 4« article de ceux-ci entier : Prome'-
captera, Tetragonoderus, Haplopeza, Pentagonica, Masoreus,
b b Crochets des tarses pectines.
4^ article des tarses bilohô : Scalidion.
— entier : PlocMoiius, Polichoctis, Mochiherus.
AGRA.
Fab. Syst. El. l, p. 224.
Menton Iransversal, profondément échancré, muni d'une forte dent
médiane un peu plus courte que ses lobes latéraux, obtuse et un peu
recourbée en dedans à son extrémité. — Languette membraneuse,
cornée dans son centre, triangulaire et un peu recourbée en dedans au
bout, ainsi que ses paraglosscs, qui lui adhèrent dans toute leur longueur.
— Palpes labiaux beaucoup plus grands que les maxillaires; leur dernier
article très-fortement sécuriforme, celui des maxillaires subcylindrique
et tronqué au bout. — Mandibules peu saillantes, un peu arquées et
aiguës au bout, inermes au côté interne. — Labre carré, transversal ou
non, entier. — Tête allongée, ovale-oblongue ou subquadrangulaire,
munie en arrière d'un col globuleux étroit, précédé d'un sillon circu-
laire. — Antennes médiocres, à 1er article assez long et un peu arqué
à sa base, 2c court, les suivants de longueur variable. — Prothorax en
cùne très-allongé. — Elytres très-longues, subcylindriques, un peu
élargies en arrière, tronquées au bout, avec une, deux ou trois dents.
— Pattes assez longues : cuisses antérieures parfois renflées ; jambes
grêles, sans épines terminales; tarses garnis en dessous de poils lins,
longs et serrés ; les trois premiers articles des antérieurs assez larges,
triangulaires ou cordiformes ; le 4'= de tous profondément bilobé ; cro-
chets fortement pectines dans toute leur longueur.
Insectes remarqunblcs, rappelant par leurs formes, comme l'a dit
Dejean, les Brenthides de la famille des Curculionides. Leur taille est
assez grande, leur couleur générale plus ou moins métallique et leur
facics très-élégant ; tous sont propres à l'Amérique intertropicale. On
les trouve sur les arbres où ils se tiennent ordinairement blottis dans
les feuilles desséchées el roulées en cornet. Leur démarche est saccadée
et vacillante, comme celles des Brcnlhides, par suite de la longueur
exagérée de leur corps relativement aux pattes. Ce sont des insectes
peu communs et recherchés dans les collections. Le nombre des espèces
décrites s'élève déjà à plus de cinquante (l).
(1) Voyez la Monographie qu'en a donn6e M. Klug (Ent. Monogr. p. 3), avec
LÉBiiDEs. 10a
Jusqu'ici ôrt a placé CôS insectes soit parmi les Ôdacanthides, soit
parmi les Cténodactylides, à cause de la forme de leur tète ; mais ils
n'ont pas les organes buccaux des preimicrs, et le 1'''' article de leurs
antennes n'est pas assez long pour leur permettre de prendre place
parmi les seconds. Sous le premier de ces points de vue, ils ont, comme
l'a dit M. de Cliaudoir, la plus intime analogie avec les Cali.eida et
apparliennent par conséquent à la tribu actuelle, mais comme un genre
de transition et qui l'unit aux deux nommées plus haut. C'est ce qui m'a
déterminé à les placer en tête de tous les genres qui suivent,
CALLEIDA.
Dej. Species, l, p. 220.
Menton assez fortement échancré ; le fond de l'échancrure formant
une large saillie obtuse. — Languette soudée avec ses paraglosses qui
sont grêles, formant avec elles un carré allongé, tronqué carrément à
son extrémité. — Dernier article des palpes labiaux très-fortement sé-
curiforme; celui des maxillaires ovalaire et un peu tronqué au bout. —
Mandibules peu saillantes, arquées à leur extrémité et aiguës. — Labre
en carré transversal. — Tête ovalaire, assez fortement, mais non brus-
quement rétrécie en arrière. — Yeux assez gros, plus ou moins sail-
lants.— Antennes un peu plus longues que le prolhorax, filiformes,
à l«r article assez gros et assez long, 2" très-court, 3" plus long que
les suivants; ceux-ci égaux. — Prothorax plus long que large, ré-
tréci postérieurement, tronqué à sa base, arrondi sur les côtés anté-
rieurs, rebordé en arrière avec ses angles postérieurs distincts. —
Elylres plus ou moins allongées, parallèles et coupées carrément au
bout. — Tarses glabres ; les trois premiers articles des antérieurs un
peu dilatés, subcordiformes ; le 4° fortement bilobé ; crochets pectines.
— Corps en général allongé et déprimé.
Ce genre se compose d'un grand nombre d'espèces exotiques dont
un supplément (Jalirb. d. Insckt. p. 54) et le Species de Dejean. Depuis, M. de
Ciiaudoir (Bull. Mosc. 1847, n» 3, p. 87) a publié une notice dans lacpielle il a
donné de nouveau les caractères du genre, la liste de toutes les espèces décrites
à cette époque et plusieurs nouvelles. — A celles publiées par M. Klug et Dejean,
aj. : A. iridenUita. Oliv. Eut. III, p. 53. — ridilipennis,, Casteln. Et. ont.
p. 45. — Buquetii, brunnipennis, ClievrolatU , Gory, Ann. d. 1. Soc. cnt. II,
p. 184. — mexkana, Feisthamelii , Cynthia, Leprieurii, Lycisca^ Duquel, ibid.
IV, p. 606. — rufoœnea., ohlonr/opimrfnfa., Chevrol. Col. d. Mex. cent. II,
fasc. 8. — Klugii, erythrocera, Brullé in d'Orb. Voy. Ent. p. 10. — hiimilis
[Khtgii olim.) Putzeys, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 659. — metaU
lescenSj puchycnema^ vicina, nigripes^, qmidriceps, lamproptera, Goryl, cu-
preold, pusilluj, Chaud. Bull. Mosc. 1847, n» 3, p. 95. — hypolasin, Cbaud.
ibid. 1818, p. 90. — spinipennis , foreolata, aurovittataj Cbaud, ibid. 1850,
p,62.
106 CARABIQQES.
plus de quatre-vingt ont déjà été décrites (i) et qui sont beaucoup
plus nombreuses dans le nouveau que dans l'ancien continent. Ce
sont des insectes au plus de taille moyenne, ornés pour la plupart de
couleurs vives et souvent métalliques. Ceux que j'ai eu occasion
d'observer vivent les unes sous les écorces, les autres sur les
plantes où elles pullulent parfois.
XANTHOPHOEA.
De Chaud. BtiU. d. Mosc. 1848, p. 73."
Selon M. de Chaudoir, ce genre différerait des Calleida par
les caractères suivants :
Languette arrondie au sommet; ses paraglosses très-étroites sur
les côtés, plus larges en avant et embrassant son bord antérieur. —
Dernier article des palpes maxillaires un peu renflé , tronqué et
comprimé à l'extrémité; celui des labiaux plus renflé. — Tête très-
(1) Aux vingt espèces (abstraction faite des C. lineata et vUtata) décrites par
Dejoan, ajoutez :
Esp. américaines : C. splenclida, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. IIj p. 189 (auri-
collis^ Casteln. Et. cnt. p. 46). — pallidipennis. Chaud, ibid. IV, p. 437. —
œneipenniSjplicaficollis, Buquet, ibid. IV, p. 613. — cyanipennis, Perty, Del.
anim. artic. Brasil. p. 5. — fusco, decoroj Chevrol. Col. d. Mex. cent. I, fasc. 2.
— Iruncata, virklis, Chevrol. ibid. cent. II, ftisc. 7. — croceicollis , Ménétr.
Bull. d. PAcad. d. St-Pétersb. 1843, II, p. 53. — tristis, cyanescens, œnei-
pennis, fusca, tibialiSj Brullé in d'Orb. Voy, Ent. p. 13. — suturella, resplen-
dens, smaragdineipennis , bicolor, rfimidiato, Rciche, Rev. zool. 1842, p. 274;
fulvipes, violacea, sinaragdina^ similis, testacea, pallidUj conica^janthina, ibid.
p. 307. — Umbatu, refulgens, amœna, linearis, chalybeipennis, Sahlb. Act.'
Finland. II, p. 506. — basalis, nitiddj cordicoUis, Putzcys, Mém. d. 1. Soc. d.
Se. d. Liège, II, p. 372. — lacimosa, Manh. Bull. Mosc. 1837, n» 2, p. 28. —
cyanipennis, interrupta, nigriceps, elega.ns. Chaud, ibid. 1844, p. 467. —
quadriimpressa, obscuroœnea, diluta, cupreocincta, saphyrina^ punctulata.
Chaud, ilùd. 1848, n» 1, p. 80. — rhodoptern, viridula, rutilans, Chaud, ibid.
1850, n» 1, p. 51. — cinctipennis , xanthoptera,dives, amabiUs, Mnissechii,
uuridenta, similata, inridicuprea, mœslu, Chaud, ibid. 1852, n^l, p. 48. — pro-
lixn ,alcyonea , tersa, Erichs. Archiv, 1847^ I, p. 69. — punctnta,i. Le Conte, Geod.
Col. of the Unit. St. p. 17. — nigrofasciata, guttula^ cyanoptera, chîlensis,
Solier in Gay, Hist. d. Chilc, Zool. lY, p. 134.
Esp. africaines : C. fastuosu, Klug. Ins. v. Madag. p. 34. — bkolor, erythro-
dera, marginicollis, Chaud. Bull. Mosc. 184i, p. 462. — mudis. Chaud, ibid.
1850, n» 1, p. 53. — nigrivetitris, Hope, Ann. of nat. Hist. X, p. 92. — affinis.
Chaud. Bull. Mosc. 1837, n» 3, p. 4. — rufula, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II,
p. 188. — nobiiis, Erichs. Arch. 1843, 1, p. 211. — jucunda, cordicoUis, elorv-
gata, angusticollis, mnabilis, picea, castanea, amœnula, Bohem. Ins. Caffrar.
î, p. 3ô. — debilis, Laferté,Rev. ctMag. d. Zool. 1849, p. 349.
Esp. indienne : C. Boysii, Chaud. Bull. Mosc. 1850, n» 1, p. 50.
Esp. australienne : C. pacifim, Erichs. Arch. 1842, 1, p. 124.
LÉBIIDES. 107
plate , avec un léger renflement latéral derrière les yeux, et un
col distinct, quoique non séparé de la tête par un sillon. — Tarses
l)ubescents en dessus, plus larges, leurs articles plus triangulaires.
— Corps très-déprimé.
Le type du genre est un insecte de six lignes de long, en entier d'un
fauve-testacé, et que M. de Chaudoir dit ressembler à un PoLYSTicnus
de grande taille; il le nomme X. grandis; l'Australie est son pays
natal (l).
STENONOTUM (2).
Menton fortement transversal, légèrement et largement échancré,
sans dent médiane ; ses lobes latéraux en triangle aigu à leur sommet.—
Languette grande, faiblement échancrée en avant ; ses paraglosscs pas
plus longues qu'elles, adhérentes dans toute leur longueur. — Dernier
article des palpes labiaux fortement sécuriforme, celui des maxillaires
ovalaire et tronqué. — Mandibules courtes, arquées et assez aiguës. —
Labre transversal, faiblement échancré en avant (5). — Tète ovalaire,
régulièrement et médiocrement rélrécic en arrière. — Yeux gros,
peu saillants. — Antennes grossissant un peu à leur extrémité, à
!«■■ article gros, 2" court, 3" plus long que les suivants; ceux-ci
égaux. — Prothorax allongé , subcylindrique ; faiblement rétréci en
arrière, un peu anguleux dans son milieu sur les côtés, — Elytres
allongées, échancrées à leur extrémité. — Pattes médiocres : tarses
antérieurs très-légèrement dilatés, à l^"" article cylindrique, 2-3 trian-
gulaires, 4® bilobé; crochets pectines. — Faciès approchant un peu
de celui des Caspjomia.
(1) M. de Chaudoir (loc. cit. p. 7i) pense que la Calleida vittata Dej. et la
Coll. suturata Newniau (The Entomologist, p. 367) doivent rentrer dans ce
genre. J'ai reçu en communication de M. Putzeys deux espèces, comme étant
les Coll. vittata et lineata Dej. Toutes deux avaient les crocliets des tarses sim-
ples, et doivent par conséquent former un gcni'e à part, ou peut-être rentrent-
elles dans le genre suivant , fondé par M. A. W'iiite (Voy. of tlie Erebus and
Terror; Ent. p. 1), qui lui assigne les caractères superficiels que voici :
AcTENONYX. Tète presque aussi large que le prothorax, pourvue d'yeux gros,
mais pas très-saillants. — Antennes assez longues, à articles oblongs. — Thorax
presque aussi large rjue long, coupé carrément en avant et en arrière, et légère-
ment rétréci postérieurement. — Elytres larges et déprimées, tronquées obli-
quement à leur extrémité. — Crochets des tarses grêles et non dentelés. —
Genre voisin de Calleida sous le rapport de la forme.
A. BemljidioideSjde la Nouvelle-Zélande.
(2) Syn. Cylindronotum, Putzeys, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 371.
Ce nom ayant déjà été employé par Faldermann (Faun. eid. Ti'ansc. Il, p. 7.1)
pour un genre de Ténébrionides, j'ai dû le changer.
(3) Et non pas « allongé, presque triangulaire et coupé droit en avant», comme
le dit M. Putzeys, par mégardo sans doute.
\(É CABÂIBIQUES.
Ce genre voisin, mais bien distinct des Calieida, a pour type utl
petit insecte {S. œncum Putzeys) de Cayenne dont M. Pulzeys a pris
connaissance dans ma collection. J'en connais une autre espèce inédite
du Brésil (t). La léte et le prothorax de ces insectes sont ponctués
comme chez les Cymindis, et les élytres striées à peu près con)me chez
les CASîîo?iiA,
CYMINDIS.
Latr. Gen. Crust. et Ins. l, p. 190 (2).
Menton transversal, médiocrement cchancré, muni d'une forte dent
médiane obtuse, plus courte que ses lobes latéraux. — Languette grande,
obtuse ou subtronquée au bout; ses paraglosses adhérentes, pas plus
longues qu'elle ou la dépassant à peine. — Dernier article des palpes
labiaux plus ou moins sécuriforme, surtout chez les mâles, parfois à
peine dilaté chez les femelles; celui des maxillaires subcyliiidrique ,
tronqué ou obtus au bout. — Mandibules assez larges, peu saillantes, fai-
blement arquées, aiguës au bout. — Labre transversal, entier. — Tète
ovalaire, obtuse en avant, faiblement rétrécie en arrière. — Yeux peu
saillants. — Antennes au plus de la longueur de la moitié du corps,
subûliformes ; leur l*"" article plus gros et plus long que les sûvanls,
le 2^" plus court. — Prothorax cordiforme, rebordé latéralement en ar-
rière, avec ses angles postérieurs redressés. — Ecusson en triangle
très-allongé, aigu au bout. — Elytres planes, allongées et tronquées au
bout. — Pattes médiocres; tarses subfiliformes, velus en dessous; les
quatre premiers articles des antérieurs légèrement dilatés chez les
mâles; le 4» petit, entier ou un peu échancré; crochets multidentés. —
Corps allongé, déprimé, ponctué.
Genre très-riche en espèces (s), mais dont les plus grandes atteignent
(1) C'est peut-être ceUe que M. do Cliaudoir (Bull. Mosc. 1848, p. 88) a décrite
sous le nom de Cylindronotum cursorium.
(2) Syu. Tarus, Clairv. Ent. helvét. I, p. 94. — Anomoeus, Fisclier de Waldh.
Elit. d. 1. Russie, I, p. 125. — Cyjiikdoidea, Casteln. Ann. d. 1. Soc. ent. I,
p. 390.— Philoctechnus (Cymindoidea), Manh. Bull. Mosc. 1837, n» 3, p. 42;
sans caractères. — Platytauus, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. ent. Série 2, VIII,
Bull. p. XVII. — Apenes, J. Le Conte, Ann. of tlie Lyc. of New-Yorcii, V, p. 174.
(3) Aux quarante-six espèces décrites par Dejean, aj. : Esp. européennes : C.
lœvigata, Steph. 111. of Brit. ont. I, p. 32. — Servillei, Soliei-, Ann. d. 1. Soc.
ent. IV, p. 112. — Marmorœ, Gêné, Col. Sard. l'asc. II, p. 1. — hœtica, affî~
nis, alternons, cordato, trimcata, sidcafa, Ramb. Faune de l'Andal. p. 12. —
fasclpcnnis^ Kiislcr, Die K;ef. Europ. VII, 12.
Esp. asiatiques et sibériennes : C. pilosa, equestris^Gehlcr in Hummel, Ess.
ent. IV, p. 43. — Mannerheimii, Gebler, Bull. d. TAcad. d. St-Pétersb. 1842,
I, p. 36. — rufescens, rufîcoUis, trkolor, Gebler, ibid. 1845, III, p. 98. — pal-
Uata, Fisclier de Waldh. Ent. d. 1. Russie, III, p. 79, — Andreœ, Mtnétr. Cat.
iÊBlÎDES. iÙÙ
a peine ia taille moyenne, et qui, sauf de rares exceptions, sont
d'une couleur uniforme brunâtre ou rufescenle. Il y en a dans toutes
les parties du globe , mais elles ne sont nulle part plus abondantes
que dans les régions tempérées ou froides de l'ancien continent.
On les trouve plus spécialement sous les pierres dans les contrées mon-
tagneuses.
Les dentelures des crochets des tarses varient beaucoup ; en général
très-apparentes, ellçs s'affaiblissent parfois au point d'être presque im-
perceptibles ou même de disparaître entièrement. C'est sur leur absence
présumée à tort exister chez une espète du Sénégal (i), que M. de Cas-
telnau avait établi son genre Cymi>doidea. Celui nommé Anomoei;? par
M. Fischer de Waldheim ne reposait que sur le dernier article des
palpes labiaux des mâles.
Quelques espèces de l'Europe australe (-2) plus déprimées que de
rais. p. 98. — omiades, Falderm. Faun. ent. Transe. I, p. 10. — suHirulh, Khiff,
Symb. pliys. Dec. 111, pi. 23, f. 1. — seriepunctata^ adusta, L. Redtenb. in
lUisscgers Reise^ II, p. 979. — pallidula. Chaud. Caiab. d. Cauc. p. 56. — ci/-.
Undrka, rividaris, intrkata, collaris ^ figurafUjMoisch.lns. d. 1. Sibérie, p. 4-i.
— nltnka, Gebler, Bull. Mosc. 1833, p. 264. — simplex^ repanda, accentifera,
Zouljk. ibid. 1833, p. 312. — apmdis, Manh. ibid. 1837, n» 2, p. 27. — crenata,
Cbaud. ibid. 184i, p. 435. — sabidosa, monochroa, semivittatn. Chaud, ibid.
1850, no 3, p. 66 sq. — basalis. Chaud, ibid. 1852, n» 1^ p. 59.
Esp. indiennes : C. quadrimaculuta, Kollar u. L.Redtenl). in Hiigels Kasinnir,
IV, 2, p. 498. — stigmula. Chaud. Bull. Mosc. 1852, n" 1, p. 57. — indka,
Sclimidt-Gœbel, Col. Birman, p. 31.
Esp. australiennes : C. curtula, inquinata, Erichs. Arch. 1842. I^ p. 125.
Esp. africaines : C. castanea, Klug, Symb. phys. Dec. III, pi. 22, f. 2. — mar-
ginella, cincta, Brullé in Webb et Berthel. Cauar. Ins. p. 55. — tutelina,^\x(\.
Ann. d. 1. Soc. ent. IV, p. 612. — setifensis, kumphthalma, Lucas, Ann. d. Se.
nat. S(3rie2, XVlII,p. 61. — lœvistriata, marginatn, dUatkoUis, Gaubilii, Lucas,
E\pl. de l'Algérie. Ent. p. 10. — depkinutu, lineella, Bohem. Ins. Catlrar. I,
p. 33.
Esp. américaines : C. guadelupensis, maculaki, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II,
p. 186. — cayennensis, Buquet, ibid. IV, p. 611. — marginaUi, unkolor,
kirby, Fauna Bor. Amer. p. 13. — pullipes, quadripunctuta, Reiche, Rev. zool.
1842, p. 273. — nigrita. Chaud. Bull. Mosc. 1837, n" 7, p. 6. — œneipennis.
Chaud, ibid. 1852, u" 1, p. 61. — ekgans, negkcta, amœna, virklkollis, J. Le
Conte, Geod. Col. of the Unit. St. p. 14. — punctigera, J. Le Conte, Ann. of
the Lyc. of Ncw-Yorck, V, p. 178. — Apems opacu, J. Le Conte, ibid. p. 175.
— PhUotechnus nigrkollis, ruficolUs, J. Le Conte, ibid. p. 52. — reflexa, J. Le
Conte in Agass. Laiie Super, p. 2U3. — negkcta^ Haldeni. Proceed. of the Acad.
of Piiilad. I, p. 298.
M. de Chaudoir (Bull. Mosc. 1850. n" 3, p. 62) a publié une notice très-essen-
tielle à consulter sur les Cyjundis de la Russie.
(1) C. bisignata, Jic'i.
(2) C. Fnminii, mciuritanka, alternans, etc. Je possède des exemplaires des
deux premières, chez lesquelles il existe des vestiges de dentelures aux crochets
(les tarses; d'autres en sont complètement privés.
110 C ARABIQUES.
coutume, ayant des côtes sur les élytres et dont les crochets des tarses
sont parfois tout-à-fait simples, constituent le genre Platyiarcs de
M. L. Fairmaire.
Quant au genre Apenes de M. J. Le Conte, dont le type (i) est une
espèce à couleurs métalliques de rAmcrique du Nord, je ne vois pas
bien en quoi il diffère du genre aclue!.
GLYCIA.
Chal'd. Bull. d. Alose. 1842, p. 105 (2).
Menton fortement cchaneré ; sa dent médiane forte et simple ;
ses lobes latéraux Irès-aigus. — Languette presque cachée par ses
paraglosses. — Dernier article des palpes labiaux très -fortement
sécuriforme ; celui des maxillaires cylindrique et tronqué au bout.
— Mandibules fortes , courtes , arquées et aiguës. — Labre trans-
versal, un peu élargi en avant, avec son bord antérieur légèrement
échancré. — Tête en carré allongé, à peine rétrécie en arrière. — An-
tennes médiocres ; leur l'^r article plus long que le 3«, mince à sa base,
épaissi au bout, le 2« court, les sept derniers un peu comprimés. — Pro-
Ihorax subcordiforme. ~ Ecusson très-long, carré à sa base, en fer de
lance très-ai,mi en arrière. — Elytres allongées, planes, tronquées au bout.
— Pattes grêles, médiocres : les quatre premiers articles des tarses an-
térieurs dilatés chez les mâles, courts, triangulaires; le 4" échancré;
crochets fortement dentelés.
Genre très-voisin des Cymindis, mais suffisamment distinct par les
caractères qui précèrlcnt. M. de Chaudoir, à qui ils sont empruntés, lui
réunit le genre Agatls de M. de Molschoulsky qui m'est inconnu. Il
se compose d'un petit nombre d'espèces du nord de l'Afrique et de
l'Asie (5).
SINGILIS.
IUmb. Faune de l'Andal. p. 25.
Menton médiocrement échancré, muni d'une forte dent médiane
subbifidc. — Languette grande, membraneuse , arrondie en avant; ses
paraglosses pas plus longues qu'elle et adhérentes dans toute leur lon-
gueur. — Dernier article des palpes maxillaires cylindrique et tronqué ;
celui des labiaux fortement sécuriforme. — Mandibules courtes. —
(1) C. lucidukij Dc'j.
(2) Syn. Agatus, Motsch. Bull. Mosc. 1815, p. 10.
(3) Esp. .africaines : G. ornata [Cymind.), KIup:, Symb. pbys. Doc. III, pi. 22,
f. 3; se trouve aussi en Asie. — unkolor. Chaud. Bull. Mosc. 1848, p. 72. —
Esp. asiatiques : G. KareUniij fasciata, Motscli. Ins. de Sibér. p. 41; la seconde
est le type du genre Agatus. — dimidicUa, Ménétr. Ins. deLehm. p. 3.
LÉBIIDES. 111
Labre carré, un peu arrondi en avant. — Tète ovalairc, à peine rétrc-
cie en arrière. — Yeux gros , peu saillants. •— Antennes un peu plus
longues que le prothorax, liliformes ; leur 1" arlirle gros et un peu
allongé; les suivants égaux. — Prolhorax aussi long que large, cordi-
Ibrme, rcbordé latéralement; ses angles postérieurs saillanls et aigus. —
Elytres oblongo-parallèles, sinuces et tronquées au bout. — Les quatre
premiers articles des tarses légèrement dilatés chez les màies; le 4" court,
cordiforme et échancré en avant dans les deux sexes; crochets dentelés.
— Corps médiocrement allongé, déprimé et ponctué.
Ce genre a été établi par M. liambur sur deux très-petits insectes
(S. hicoloT et soror loc. cit.) découverts par lui en Andalousie. Je ne
puis partager l'opinion de cet entomologiste dislingue qui le place, à
coté des Dromics. Toute l'organisation de ces insecles, leur languette,
leurs palpes, leurs téguments solides et ponctués sur toute leur surface,
enfin leur faciès, les rapprochent des Cymindis. M. Lucas en a fait con-
naître une troisième espèce originaire de l'Algérie (i).
CORSYRA.
(Steven) Dej. Species, ï, p. 326 (2).
Dernier article de tous les palpes cylindrique. — Labre légèrement
échancré. — Prolhorax plus large que long, fortement arrondi sur les
cotés en avant, puis fuyant obliquement en arrière. — Elylres suborbi-
culaircs. — Les trois premiers articles des tarses antérieurs légèrement
dilatés chez les mâles. — Crochets simples. — Corps large et déprimé.
Les autres caractères comme chez les Cymindis, L'uniq^ue espèce
{Cijm. fusula, Fischer) qui rentre dans ce genre est de taille moyenne
et originaire de la Sibérie où elle paraît être très-commune. Ses tégu-
■ ments sont ponctués, comme chez les Cymindis, et ses couleurs sont
pareilles.
TRICHIS.
Klug. Syinb. phys. Dec. III, pi. 21.
Menton trilobé, le lobe médian plus court que les latéraux, simple et
obtus. — Languette très-grande, conique; ses paraglosses aussi longues
qu'elle, adhérentes dans toute leur étendue. — Dernier article des
palpes ovalaire, acuminé ; le 2" des labiaux très-long, droit ; le 2« des
maxillaires en massue arquée. — Mandibules courtes. — Labre transver-
sal, à peine échancré.— Tète oblusé'ment triangulaire, noifrétrécie en un
col postérieurement. — Yeux grands, médiocrement saillants. — Antennes
(1) S. maiiritanica, Espl. de l'Algérie, Ins. p. 19, pi. 2, f . 10.
(2) Syn. Cymindis, Fischer, Ent. d, 1. Russ. I, p. 123.
Hâ CAâABIQlE'Si
un peu plus longues que le prolhorax, filiforniès, a l«f article le pluâ
long de tous, 2"^ ircs-court, les suivants subégaux. — Prolhorax assez
allongé, assez fortement rétréci en arrière, avec ses côtés antérieurs ar-
rondis. — Elytres allongées, parallèles, échancrées à leur extrémité. —
Pattes médiocres : les quatre premiers articles des tarses triangulaires,
courts, le S*^ cylindrique; crochets simples. — Corps allengé, finement
pubescent.
M. Klug place ce genre près des Odaca^tiia dont il me paraît diffé-
rer notablement par un grand nombre de caractères, notamment par ses
organes buccaux, sa tête non rétrécie en arrière, son prolhorax tout au-
trement fait et ses tarses. Mais, ne l'ayant pas vu en nature, je ne sau-
rais lui assigner sa place d'une manière précise, et ce n'est que provisoi-
rement que je le classe ici. On en connaît deux espèces, l'une de
l'Arabie, l'autre de l'Egypte (i).
DIAPHORONCUS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1850,11» 2, p. 37i (2).
Genre très-voisin des Cïe>onct]s qui suivent, dont il se distinguerait,
selon M. de Chaudoir, par les caractères suivants :
Menton muni d'une dent médiane, tantôt très-aiguë, tantôt arrondie
au bout. — Languette plus ou moins relevée en corne; ses paraglosses
glabres, la dépassant un peu, et repliées à angle droit en dedans (2). —
Palpes labiaux minces; leur dernier article grêle, toul-à-fait cylindrique.
— Antennes moins grêles; leurs articles extérieurs un peu comprimés.
— Tarses plus étroits, glabres en dessus; leur 4^ article moins échancré;
leurs crochels simples.
A quoi il faut ajouter que le fades de ces insectes s'éloigne de celui
des OrE>o>'cus, et qu'ils ressemblent à des Demetkias de grande taille.»
Le type du genre est le DoUchus rufus de Gory, qui se trouve au Cap
de Bonne-Espérance ; M. de Cliaudoir en décrit deux autres espèces
également africaines (5).
CTENONCUS.
De Chaud. Bull. d. 3Iosc. 1850, n» 2, p. 366 (i).
Menton grand, fortement échancré, muni d'une forte dent médiane,
plus courte que ses lobes latéraux et tronquée au bout. — Languette
(1) F. pnlUda d'Arabie, maculata d'Egypte, Klug, loc. cit. f. 9, 10. La se-
conde paraît exister également en Algérie et dans le midi de TEspagne.
(2) Syn. DoLicHus, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 231,
(3) D. ferrugineus, de Sierra-Lcone; cyclogonus, du Cap. Chaud, loc. cit.
(4) Syu. Doucuus, Dej. Specics 111, p. 36.
assez e(roi(ê, obiusfi au bout ; ses paraglosses lui adhérant dans toute
leur longueur. — Palpes mérliocres; le deruier article des labiaux un peu
comprimé* celui des maxillaires subcylindrique ; tous tronqués au bout.
— Mandibules peu saillantes, faiblement arquées et aiguës au bout. —
Labre transversal , entier. — Tète ovalaire, faiblement rétrécie en
arrière. — Antennes groles; leur l^r article gros, cylindrique, un peu
plus long que le 3" ; le 2e plus court. — Proîhorax régulièrement ré-
tréci en arrière, avec ses bords latéraux relevés et ses angles postérieurs
arrondis. — Elytres oblongucs, peu convexes, sinuées obliquement au
bout. — Pattes longues; tarses antérieurs plus courts que les autres;
leurs trois premiers articles un peu dilatés chez les màlcs, ciliés en
dessous, le 1er notablement plus long que chacun des deux suivants,
le 46 échancré au bout; crochets dentelés dans presque toute leur lon-
gueur.
Ce genre contient quelques espèces de l'Afrique australe qui ont
assez, au premier aspect, le faciès des Doncnus, parmi lesquels Gory et
Dejean les ont placés, mais qui s'en éloignent considérablement par leur
languette, la plus grande brièveté de leurs palpes maxillaires, leurs
tarses antérieurs beaucoup moins dilatés chez les mâles et tout autre-
ment faits, etc. Je crois que M. De Chaudoir a eu parfaitement raison
de les rapprocher des Gymindis. On en connaît cinq espèces (i).
METAXYMORPHUS.
De Chaud. Bull. d.Mosc. 1850, p. 370 (2).
Genre ambigu, présentant un mélange des caractères des Ctenonccs
avec ceux des Cymikdis et qui me paraît peu distinct ; ne le connaissant
pas en nature, je ne puis que reproduire la diagnose qu'en donne M. de
Chaudoir :
Menton des Cymiisdis. — Languette comme dans les Ctenonccs, plus
tronquée antérieurement; ses paraglosses un peu plus avancées et plus
arrondies à l'extrémité. — Dernier article des palpes labiaux un peu
ovalaire, légèrement renflé, non comprimé ; les maxillaires comme dans
les Ctenoncus. — Antennes plus grêles que celles des Cymi>dis, à peu
près comme celles des Cxenoncus. — Tarses comme ceux des Gy-
mindis.
Le Bromius frcnalus Dej., du Cap de Bonne-Espérance, est le type
du genre; M. De Chaudoir en décrit une beaucoup plus grande (n) du
même pays.
(1) Dolichus hadms,caffer,rufipes, Dej. loc. cit.— Cten. airatus.rotundi-'
collis. Chaud, loc. cit. p. 368.
(2) Syu. Dromius, Dej. Specics V, p. 351.
(3) M. Goryi, loc. cit.
Lvlco i.c'Vis, T(inii> 1. 8
114 CARABIQUES.
GLYPHODACTYLA.
De Chaud. Buil. d. Mosc. 1837, n» 7, p. 8, et 1850, p. 372.
Genre qui m'est inconnu et auquel M. de Chaudoir assigne les ca-
ractères suivants :
Menton presque plane, fortement échancrc, avec une forte dent
simple, très-pointue, au milieu de l'échancrure. — Languette étroite,
arrondie au bout ; ses paraglossos lui adhérant jusqu'à son sommet, la
dépassant un peu et se terminant en pointe triangulaire un peu émoussée.
— Palpes assez saillants, à dernier article ovalaire, un peu plus long
que le précédent. — Mandibules avancées, arquées et assez aiguës. —
Labre carré, échancré antérieurement. — Téîe ovale, peu allongée. —
Antennes filiformes, de la longueur de la tête et du corselet réunis ;
le ier article plus gros que les suivanis, d'un tiers plus long que le '2",
qui a plus de la moitié de la longueur du S^ ; celui-ci plus long que les
suivants, à l'exception du lie qui est égal au 3^ et en forme d'ovale
allongé. — Corselet presque roûd, un peu échancré antérieurement. —
Elytres oblongues, planes, coupées obliquement et sinuées à leur extré-
mité, deux fois plus longues et trois fois plus larges que le corselet. —
Pattes médiocres ; cuisses fortes, en ovale allongé ; tarses déprimés, y
compris l'article unguéal, presque cordiformes, avec une impression
longitudinale bien marquée sur les 2", 3« et 4" articles; crochets des
tarses visiblement dentelés.
Le genre est établi sur une espèce du Cap {G. femoralis) évidemment
voisine des Ctesoncus, d'après les caractères qui précèdent. Depuis,
M. De Chaudoir y a rapporté, mais avec doute, une espèce (i) plus
petite, 'de Madagascar, qui s'en éloigne par son prothorax fortement ré-
tréci en arrière.
HYSTRIGHOPUS.
BoHEM. Ins. Caffrar. I, p. 42 (2).
Menton sans dent médiane. — Palpes médiocres, subégaux; le dernier
des labiaux légèrement ovalaire, celui des maxillaires subcylindrique ;
tous tronqués au bout. — Mandibules robustes, arquées. — Labre
court, entier. — Tété oblongo-carrée , peu rétrécie en arrière. — An-
tennes médiocres ; leur !<?»' article plus gros que les autres, cylindrique ;
le 2e de moitié plus court que le 3", les autres égaux. — Prolhorax plus
long que large, cordiforme. — Elytres oblongues, peu convexes, tron-
quées en arrière. — Pattes médiocres; tous les tarses dilatés, forte-
ment spongieux et ciliés en dessous, décroissant graduellement en lon-
(1) G. madagascariensis, loc. cit. 1850, p. 373.
(2) Syn. DoucHus, De,j. Species V, p. 706.
LÉBIIDES. lis
gucur; le 1er allongé, les autres subtriangulaires ; le ¥ échancré au
bout; crochets pectines en dessous, les dents aiguës.
L'absence de dent au menton et la structure des tarses constituent
les principaux caractères de ce genre qui, du reste, a les plus grands
rapports avec les Cteno?îcus. On en connaît trois espèces (i) également
de l'Afrique australe, dont l'une a été placée par Dcjean parmi les Doli-
CHUS.
PLAGIOPYGA.
BoHEM. In^s. Caffrar. \, p. 75. .
Menton sans dent médiane. — Palpes médiocres ; le dernier article
des labiaux cylindrique, tronqué au bout ; celui des maxillaires gros-
sissant peu à peu. — Mandibules robustes, arquées, aiguës au bout.
— Labre fortement transversal, légèrement échancré en demi-cercle. —
Tête oblongo-ovale, légèrement rétrécie en arrière. — Anlenties mé-
diocres, grêles, filiformes; leur 1er article robuste, le 2e de moitié plus
coui-t que le 3®, celui-ci et le 4;e un peu plus longs que les suivants. —
Frolhorax. petit , légèrement transversal, cordiforme. — Elytres en
carré allongé, peu convexes, tronquées et chacune un peu échancrées
au bout. — Pattes médiocres, grêles ; tarses brièvement pubescents et
ciliés en dessous ; les quatre premiers articles des antérieurs un peu
dilatés, le l*"" allongé, les autres subtriangulaires, le ^'' légèrement
échancré; crochets simples. — Abdomen largement tronqué au bout.
M. Bohemann n'ayant pas parlé de la languette, il n'est pas sûr que
ce genre soit ici à sa place ; mais les caractères qui précèdent sont si
voisins de ceux des genres précédents, que je ne crois pas me tromper
en le mettant à la suite de ces derniers. L'unique espèce que décrive
M. Bohemann (P. ferruginea) est de taille moyenne, d'un rouge ferru-
gineux et originaire de la Terre de Natal.
DEMETRIAS.
BoNELLi^ Observ. ew^.'part. I; Tableau cl. Genres.
Menton assez fortement échancré, muni d'une dent médiane aiguë.
— Languette grande, faiblement échancrée à son sommet, soudée dans
toute son étendue avec ses paraglosses ; celles-ci la dépassant un peu,
arrondies au bout. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire, assez
gros et acuminé ; celui des labiaux plus cylindrique et un peu tronqué.
— Mandibules peu saillantes, faiblement arquées et assez aiguës. —
Labre transversal, légèrement échancré. — ïète ovale, graduellement
rétrécie en arrière, sans col distinct. — Yeux peu saillants. — An-
(1) Dol. ruftpennis, Dej., loc. oit. — Hysir, angusticollis, femoralis, Boliem.
loc. cit.
tennes tin peu plos lortgoes que le prothorax, filiformes, â !«'' article
assez gros, 2" court, 3^ allongé, les suivants subcgaux. — Prothorax
blus long que large, cordiforme, coupé carrément en arrière et en avant.
— Elylrcs allongées, déprimées, tronquées au bout. — Tarses anté-
rieurs un peu plus larges que les autres ; le !•"■ article de tous allongé
et rétréci en arrière, les deux suivants courts, en triangle, le 4e forte-
ment bilobé; crochets finement dentelés en dessous.
Petits insectes de forme allongée et déprimée, de couleur testacée ou
jaunâtre et prenant facilement leur vol. On les trouve principalement
sur les haies et les broussailles. Ils sont propres jusqu'ici à l'Europe et
à la Sibérie. Leurs espèces sont peu nombreuses (i).
PELYOGYPAS.
ScHMiDT-GoEB. Col. Birman, p. 33.
Genre à peine distinct des Demetrias, et qui n'en diffère qu'en ce
que la languette est tronquée au bout, fortement dépassée par ses pa*
raglosses, et le dernier article des palpes labiaux tronqué. Les quatre
espèces connues sont du pays des Birmans (2).
DEMETRIDA.
A. White, Voy. of the Ereb. and Terr. Ent. p. 2.
Genre imparfaitement caractérisé par M. A. White, qui lui assigne
les caraclères suivants empruntés exclusivement aux formes extérieures.
Tête aussi large que le prolhorax, rétrécie en arrière des yeux qui
sont très-proéminents. — Dernier article des palpes ovale et acuminé.
Prolhorax plus long que large, plus étroit que les élylres, droit en
avant, graduellement arrondi et rétréci au bout, marginé sur les côtés,
avec un profond sillon au-dessous de son milieu. — Elylres étroites à la
base, graduellement élargies vers leur extrémité, déprimées en dessus.
— Abdomen beaucoup plus long que les élytres. — Tarses munis de
crochets pelils cl dentelés; leurs trois premiers articles triangulaires, le
4e fortement bilobé.
Les deux espèces (D. lincella, nasuta) décrites par M. A. White sont
de petite taille et originaires de la Nouvelle-Zélande.
(1) Esp. européennes : D. utricapilluSj unipunctatus et elongatulus, Dej.
Species. — Esp. asiatiques : D. longtcornis^ Chaud. Enum. d. Carab. d. Cauc.
p. 58. — obtusus [atricapillus, Ericlis. Die Kaef. d. Mark Brand. I^ p. 28)^ an-
gulatus, apicalis, Motsch. Tns. d. 1. Sibér. p. 55 sq.
M. De Chaudoir (Bull. Mosc. 1852, p. 4G) a rapporté avec doute à ce genre, un
petit insecte de l'Australie qu'il nomme D? brachinoderus.
(2) P. siduralis, signifer, hamatus, hiridus^ Schmidt-Gœbel, loc. cit.
LÉBITDBS. ai
Je place ce genre îcî un peu au hasard, ne l'ayant pas vu en nature,
quoique M. de Chaudoir (O dise qu'il est intermédiaire entre les Cal-
LEiDA et les Xantiiophoea. Je ne comprends pas bien comment des
insectes qui ont le dernier article des palpes ovalaire et acumiué au
bout, peuvent être placés entre deux genres chez lesquels ce même
article aux palpes labiaux est fortement sécuriforme,
PLAGIOTELUM.
SoLiER in Gay, Hist. de Civile, Zool. ï\, p. 132.
Menton- transversal , trilobé; le lobe médian triangulaire, un peu
plus court que les latéraux, et un peu recourbé au bout ('i). — Dernier
article des palpes subovale cl tronqaé au bout; celui des maxillaires un
peu plus long que celui des hibiaux. — Labre en carré transversal. —
Tète brièvement ovalaire, rélrécie en arrière. — Antennes grêles, fili-
formes ; leur 3« article de moitié plus long que le 4". — Prolhorax aussi
long que large, légèrement rétréci en arrière et arqué à sa base. —
Elytres allongées, recouvrant l'abdomen, obliquement tronquées à leur
extrémité. — Les quatre premiers articles des tarses antérieurs s'élar-
gissant graduellement: le l»"^ étroit, triangulaire; les deu\ suivants trans-
versaux et subtriangulaires; le 4" bilobé ; crochets pectines.
Je ne place ici ce genre qu'avec doute et en me guidant par le faciès
de l'espèce qui le compose, telle que Solier la représente ; ses caractères
me semblent également la rapprocher des Pelyocvpas. C'est un petit
insecte (s) du Chili, de couleur tesLacée, avec des reflets métalliques.
AETOPHORUS.
ScHMiDT-GoEBEL, Col. Birman, p. 34 (4).
Menton sans dent médiane. — Paraglosses de la languette dépassant
cette dernière de la moitié de leur longueur, subarrondies au bout. —
Crochets des tarses non dentelés en dessous.
D'après M. Schmidt-Gœbel, une seule espèce, le Demelrias imperialis
des auteurs rentrerait dans ce genre, qui ne diffère des Demetkias que
par les caractères ci-dessus. Je les ai vérifiés et les ai trouvés parfaite-
(1) Bull. Mosc. 1848, p. 77. M. de Chaudoir en décrit une nouvelle espèce
{picea) également de la Nouvelle-Zélande.
(2) Solier ne parle pas de la languette dans .son texte; d'après la figure qu'il en
donne (toc. cit. Col. pi. 2, f. 3ff) en même temps que des autres parties de la
bouche, elle serait grande, large, arrondie eu avant; ses paraglosses la dépasse-
raient assez fortement et seraient recourbées en dedans.
(3) PI. irinum, loc. cit. f. 3.
(4) Voyeï aussi StetUu. Ent. Zeit. 1846, p. 388.
118 CABASIQCES.
ment exacts. Ce petit insecte est répandu depuis les parties orientales de
l'Europe jusqu'en Sibérie, mais il paraît fort rare partout.
AXINOPALPUS.
J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit. St. p. 18.
Menton muni d'une dent médiane aiguë. — Palpes labiaux beaucoup
(trois fois) plus courts que les maxillaires ; leur dernier article plus
long que le précédent, épais, dilaté, subsécuriforme ; les maxillaires
grêles, leur dernier article subacuminé. — Antennes comprimées,
grossissant Ircs-légèrement au bout; leur ^<^ article aussi long que le 4".
— Prothorax large, rétréci en arrière, avec sa base prolongée. — Tarses
filiformes, grêles; les postérieurs très-allongés, leurs articles 1-4 dé-
croissant graduellement en longueur ; crochets pectines. — Corps assez
allongé, déprimé.
Le type du genre est le Dromhis biplagiatus Dejean , petit insecte
des Etats-Unis qui m'est inconnu. Depuis (1), M. J. Le Conte a modifié
sa diagnose pour y faire entrer le Dromius californicus de M. de
Motschoulsky (2) et une espèce nouvelle également de Californie {(usd-
ceps), qui ont tous deux les crochets des tarses simples.
HOMETHES.
Newman, The Entom. p. 402 (3).
Menton assez profondément et rectangulairement échancré, sans
dent médiane. — Languette en carré allongé, entièrement soudée à ses
paraglosscs ; celles-ci linéaires, la dépassant fortement. — Palpes maxil-
laires beaucoup plus grands que les labiaux ; leur dernier article ova-
laire et très-aigu au bout; celui des labiaux plus court, plus renflé, un
peu moins acuminé. — Mandibules grêles , assez saillantes, presque
droites et très-aiguës. — Labre légèrement transversal, à peine éclian-
cré en avant. — Tête assez allongée, faiblement rétrécie en arrière.
— Yeux assez grands, peu saillants. — Antennes de la longueur de la
moitié du corps, grêles, à l'^'' article assez long et médiocrement gros,
2" très-court, les suivants subégaux, allongés. — Prothorax subtrans-
versal, un peu échancré en avant, très-fortement arrondi sur les côtés
postérieurs et rétréci à sa base en un court pédoncule. — Elytres ovales,
déprimées, tronquées carrément et subéchancrées à leur extrémité, ar-
rondies aux épau'es et proloiigées chacune à leur base de façon à pro-
duire ensemi)lc une échancrure cordil'orme. — Pattes assez longues ;
(1) Annals of tlio Lyc. of New-York, V^. p. 175.
(2) Bull. Mosc. 1845, p. 3.36.
(3) Syn. EuLEPTUS, Erichs. Arch. 1842;, I, p. 131.
LÉBIIDES. 119
cuisses fortes, les antérieures presque en ovoïde ; jambes et tarses très-
grêles ; les trois premiers arlides des antérieurs légèrement dilatés chez
les mâles, le i*' allongé, le 4" entier; crochets non dentelés. — Corps
très-déprimé, à reflets soyeux.
Ce genre a pour type une espèce de l'Australie qui, au premier
aspect, ressemble beaucoup à certaines Cymindis, mais qui en difTère
considérablement sous tous les rapports. Presque au même moment où
M. Newman la publiait sous le nom de Homclhes elegans (loc.
cit.), sans indiquer sa place, M. Erichson la décrivait sous celui A'Eu-
leplus sericeus (i), la faisant ainsi entrer dans le genre Ecleptcs de
M. Klug, qui est voisin des ANcnoMEMiS, et qui a la languette et le
protborax tout autrement faits. Ce genre appartient, sans aucun doute,
aux Troncatipennes; mais je ne sais au juste où le classer et Je ne le
place ici que provisoirement.
DROMIUS.
BoNEiLi, Observ. eut. Part. I; Tableau des Genres (2).
Menton assez fortement échancré, sans dent médiane. — Languette
soudée à ses paraglosses et arrondie avec elles en avant, parfois un peu
dépassée par ces dernières. — Dernier article des palpes plus ou moins
acuminé. — Mandibules denliculées au côté interne, courtes. — Labre
transversal, entier. — Tète courîe, rétrécie en arrière, sans col propre-
ment dit. — Yeux arrondis, médrocres. — Antennes filiformes, à l^i"
article le plus long de tous, 2e court ; les suivants subégaux ou décrois-
sant graduellement. — Prothorax plus ou moins cordiforme. — Elytres
oblongucs ou assez allongées, planes ou légèrement convexes. — Pattes
grêles ; tarses subcylindriques , finement spongieux en dessous ; leur
4° article entier; crochets denticulés.
Petits insectes très-voisins des Demetuïas , vivant habituellement
sous les écorces ou les pierres, de couleur tantôt jaunâtre, tantôt un
peu métallique, et Irès-agiles. Leurs espèces Sont assez nombreuses
et répandues dans l'ancien et le~ nouveau continent (ô),
(1) Loc. cit. Depuis, Erichson a reconnu, dans son compte-rendu entomolo-
gique pour l'année 1842 (Ârcli. 1844, II, p. 167), que son Eideptus sericeus
rentrait dans le genre actuel; mais il ajoute que ce genre a peut-être été séparé
;i tort des Euleptus, et il regarde son espèce comme différente de celle décrite
par M. Newman. Sur le premier point, je ne puis que renvoyer à ce cjue je dis
dans le texte ; pour le second, il suffit de comparer la description de M. Newman
avec celle d'Erichson pour se convaincre cpic. toutes deux concernent le même
insecte. — Aj. : H. gutUfer, mkans, Germar, Linnsa ent. Ill, p. 166.
(2) Syn. Philorhizus, Hope, Col. Man. II, p. 63. —Microlestes, Schmidt-
Gœbel, Col. Birman, p. 41.
(3) Dcjean a décrit, dans son Species, 34 espèces de_ce genre; mais il Huit
iùO carabiqcbs.
M. Schmidt-Gœbel a divisé ce genre en deux. Il réserve le nom de
Dromics aux espèces dont la languette est arrondie avec ses paraglosses,
et qui ont le dernier article des palpes acuminé, et donne celui de
Microlestes à celles dont la languette est légèrement dépassée par ses
paraglosses, et qui ont l'article terminal des palpes un peu moins aigu.
Ces caractères ne me paraissent pas assez prononcés pour être géné-
riques.
BOMIUS.
J. L Conte, Ann. ofthe Lyc. of Neiv-York,^ , p. 177.
D'après la courte diagnose que M. J. Le Conte donne de ce genre, il
ne me paraît difTérer des Dromics que par la simplicité des crochets de
ses tarses. Il se compose de quatre espèces de l'Amérique du Nord (i).
en retranclier celles qui appartiennent aux genres suiyants, et parmi les autres,
il eii est probablement plusieurs qui ne sont pas non plus de vrais Duomius.
Cette dernière remarque s'applique également aux suivantes, qui ne sont pas
mentionnées dans l'ouvrage en question.
Esp. européennes : D. undalusius, Ramb. Faune de l'Andal. p. 22. — cu-
preiis, Wattl, Reise nach Span. ÏI, p. 52. — anc/usfus, BruUé, Hist. nat. d. Ins.
IV, p. 187. — Sturmii, Gêné, Col. Sard. fasc. I, p. 8. — bipennife7% Stitrmii,
Babingt. Trans. ofthe eut. Soc. I, p. 86. — femoralis, maurus, Stepli. 111. of
Brit. ent. I, p. 25 et Yl&.—mterstiHalis, Kuster, Die Kaef. Europ. Heft XIV, 2.
Esp. asiatiques et sibériennes : D. paracenthesis, Motsch. Bull. Mosc. 1839,
p. 91. —cingulaius, Gebler, Biûl. d. l'Acad. d. S'-Pétersb. 1843, n^ 3, p. 37.
— suturalis, ruficoUis, suhirellus, tibialis , mongolicus , sihiricits , iiuipunc-
tatus, striatus, Motsch. Ins. d. Sibér. p. 56. — patrueliSj Chaud. Carab.d. Gauc.
p. 60. — exclamât ionis, Ménétr. Ins. d. Lehm. p. 6.
Esp. indiennes : Mkrolcates inconspicuus , exilis, Schmidt-Gœbcl , Col,
Birman, p. 41.
Esp. australiennes et de la Nouvelle-Zélande : D. crudelis, tridens, Newm.
The Ent. p. 37. — fossidatus, Hombr. et Jaquin, Voy. au pùle Sud^ Col. pi. 3,
f. 16.
Esp. africaines : D. msignis, cruciferus, mauritanicus, striatipennis, lœvi-
pennis, olbomaculatuSj, Lucas, Expier, de l'Alger. Ent. p. 14. — plaglaius, fla-
vosignatus, Bohem. Ins. Catîrar. I, p. 48.
Esp. américaines : D. èieotor, aptinoides,fiavipes,'Bv\i\\é in d'Orb. Voy.Ent.
p. 12. — quadriplagiafusj picUpennis, Reiche, Rcv. zool. 1842, p. 309. — cya-
nipennis^ BruUé, Hist. nat. d. Ins. IV, p. 195. — subfasciatuSj midtiguttatus^
Putzeys, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 376. Erichson (Arch. 1846, 11,
p. 212) pense que ces deux espèces sont des Tetràgonoderus. — cyaneus,
erythropus, sulcatulus, macrocephaluSj picius, nigrotestaceus^ Solier in Gay,
Hist. de Chile, Zool. IV, p. 139. Quelques-unes d-e ces espèces doivent proba-
blement rentrer dans un genre que M. de Chaudoir (Bull. Mosc. 1848, p. 98),
désigne sous le nom de Crossonychus, et dont il n'a pas donné les caractères.
(1) Dromius americanus, Dej. — Dr. nigrimis^ Manh. Bull. Mosc. 1843,
p. 184. — Bom- linearis [angustus, J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit. St,
tÉBIIDES. 12i
Les deux genres suivants de Solier, par suite de leur menton sans
dent médiane, de la simplicité des crochets de leurs tarses, et de leur
faciès pareil à celui des Duomios , me paraissent devoir être placés ici.
OXOIDES.
SouER in Gay, Hist. de CMle, Zool. IV, p. 147.
Menton fortement transversal , assez fortement échancré, sans dent
médiane. — Dernier article des palpes labiaux renflé, ovalaire, un peu
tronqué au bout; celui des maxillaires de même forme, comme mucroné
à son extrémité. — Labre court et transversal. — Tête oblongue, Irès-
prolongée et rétrécie en arrière, sans col distinct. — Antennes grêles et
filiformes; leur 3« article aussi long que le 4". — Prolhorax aussi long
que large, graduellement rétréci et tronqué obliquement en arrière, à
peine échancré en avant. — Elytres à peine tronquées obliquement à
leur extrémité et recouvrant l'abdomen. — Tarses grêles ; leur 48 article
échancré ; leurs crochets simples. — Corps oblong et subparallèle.
Ce genre ne comprend qu'une petite espèce (i) trouvée dans la pro-
vince de Yaldivia au Chili.
VARIOPALPIS.
Solier, Loc. cit. p. 148.
Menton très-court, sans dent médiane ; le fond de l'échancrure seu-
lement un peu saillant; ses lobes latéraux fortement arqués en dehors.
Dernier article des palpes labiaux gros, ovalaire ; celui des maxillaires
grêle, allongé cl subcylindrique. — Labre transversal, court. — Tête
subrhomboïdale, assez prolongée en arrière des yeux, sans cou distinct.
— Antenues filiformes ; leur 3*^ article aussi long que le 4''. — Prothorax
aussi long que large, subcordiformc. — Elytres tronquées carrément à
leur extrémité, ne recouvrant pas l'abdomen en entier. — Tarses grêles;
leur 4" article non lobé; leurs crochets simples.
Le genre ne comprend également qu'une petite espèce (2) de la pro-
vince de Santiiigo au Chili où elle parait rare.
p. 19 ; olim), lucidus^ J. Le Conte, loc. cit. Ce dernier présente quelques traces
de dentelures aux crochets des tarses.
(1) 0. obscurus, loc. cit. Col. pi. 2, f. 7.
(2) V. humeralis, loc. cit. pi, 2, f. 8.
122 CÀfiAËIQtfES.
METABLEtUS.
ScHMTDT-GoEBEL^ Col. Birman, p. 38 (1).
Ce sont des Dromids dont le menton est pourvu d'une dent mé-
diane tantôt simple, tantôt cchancrée.
Cette légère différence, à peine suffisante pour établir une divi-
sion , a paru assez importante à M. Schmidt-Gœbel pour séparer sous le
nom de DitoMocERVx les espèces qui présentent le second de ces cas.
Elles sont indiennes et au nombre de deux seulement (2). Celles qui
présentent le premier sont un peu plus nombreuses et appartiennent à
l'Europe et aux Indes orientales (3).
COPTOPTERA.
De Cbaud. Bull. d. Mosc. 1837, ri" 3, p. 5.
Ce genre m'est inconnu et je ne vois pas bien en quoi il diffère
du précédent auquel il est antérieur de plusieurs années. M. de
Chaudoir lui assigne les caractères suivan^ts :
Une forte dent pointue au milieu de l'échancrure du menton. —
Palpes avancés; dernier article ovalaire, légèrement tronqué. — Lèvre
supérieure carrée, plane, légèrement échancrée antérieurement. —
Tête en ovale allongé , unie au corselet par un col peu marqué. —
Antennes filiformes, minces; 1*^'" article beaucoup plus court que la
tête, à peine plus gros que les suivants, le 2« assez court, le 3e un
peu plus long que le t""". — Corselet carré. — Elytres allongées,
tronquées et échancrées à l'extrémité. — Pattes assez fortes; cuisses
(1) Voyez Jiussi Stettin. Ent. Zeit. 1846, p. 390. — Syn. Syntomus, Hope,
The Col. Man. II, p. 64. Ce nom est antérieur de huit années à cehii de
M. Schniidt-Gœbel, mais les caractères qui l'accompagnent n'en sont réellement
pas : il y manque précisément le seul qui distingue le genre des Dromiu.s, c'est-
à-dire l'existence de la dent du menton. — Dromoceryx, Schmidt-Gœbel, Col.
Birman, p. 40. — Blechuus, Motsch. Bull. Mosc. 1837, n» 3, p. 219. Ce genre
a pour tyj3e le Dromiiis glabratus d'Europe. Voyez à ce sujet les observations
de M. de Chaudoir (ibid. 1848, p. 91) et la réponse de M. de Motsehoulsky (ibid.
1848, p. 543). Je crois, comme le premier de ces auteurs, ([ue le genre est
identi(iue avec les Metàbletus.
(2) Drom. dorsalis^ angularis, Schmidt-Gœbel, loc. cit.
(3) Esp. européennes : Dromius foveola Gyllh. (pundcdellus Dej.), ohscuro-
guitnius Duftscbm. {spilotus , Dej.), trimcatellus F. Plusieurs autres Dromius
em-opéens et exotiques doivent probablement être rapportés ici. — Esp. in-
dienne : MeUibletus quadripimctatus, Schmidt-Gœbel loc. cit.
Suivant, cet auteur, Vobscurogiittatus qui vient d'être cité se trouverait aussi
dans l'Himalaya
LÉBÏlbES. 123
postérieures renflées ; tarses cylindriques ; leurs crochets dentelés en
dessous.
M. de Chaudoir place ce genre entre les Demetrias et les Dromics ;
d'après la noarchc que j'ai cru devoir suivre , il ne peut être placé
qu'à la suite des Metabletcs. Il ne comprend qu'une petite espèce
{C. brunnea) du Cap de Bonne-Espérance. M. Bohemann en a décrit
récemment deux de Natal (i).
LIONYCHLS.
WisMANN, Stettin. eut. Zeif. 1846, p.' 25 (2).
Ce sont également des Dkomius dont le menton est pourvu d'une
dent médiane tronquée au bout, mais qui ont les crochets des tarses
simples et la base du prothorax largement prolongée dans son milieu.
Ces deux derniers caractères sont les seuls par conséquent qui les dis-
lingue essentiellement des Metabletcs.
Il y en a en Europe, au Cap de Bomie-Espérance et aux Indes orien-
tales, quoique les espèces connues ne s'élèvent qu'à cinq (.-î).
APRISTUS.
De Chaud. Enum. d. Carab. du Cauc, p. 62.
Menton muni d'une petite d(*nt médiane (4). — Languette courte,
large, coupée carrément et légèrement échancrée en arc de cercle ;
, ses paraglosses de même longueur qu'elle et adhérentes en entier.
— Palpes courls ; leur dernier arlicle ovalaire , subacuminé au bout ;
celui des maxillaires beaucoup plus long que le pénultième. —
Mandibules courtes ^ "larges à la base, subitement croclines à leur ex-
trémité. — Labre fortement transversal, entier. — Tête et antennes des
Drosucs. — Prolhorax cordiforme, coupé carrément à sa base. — Les
trois premiers articles des tarses antérieurs légèrement, dilatés en
triangle, spongieux en dessous ; crochets sirtiples.
Ce genre est très-voisin des LioNvcncs et ne s'en dislingue que
(1) C. angusUcolUs, teneUa, Bohem. Ins. Caffiar. I, p. 47.
(2) Voyez aussi Schmidt-Gœbel, Col. Birman, p. 37, et de Chaildoir. Bull.
Mosc. 1848, p. 93.
(3) Esp. européenne : Drom. qitadrillum auctor. — Esp. du Cap : L. cinctus,
Chaud. Bull. Mosc. 1848, p. 95. — Esp. du pays des Birmans : L. marginel-
lus, neneipennis, Schmidt-Gœbel, loc. cit. — Esp. du nord du Bengale : L. ho-
lusericeuSj, Chaud, loc. cit. 1850, p. 68.
(4) M. de Cliaudoir (loc. cit.) avait primitivement indiqui'' le menton comme
inermc ; depuis (Bull. 3Iosc. 1850, p. 65), il a signalé la dent dont il est muni.
124 CAftABIQCES.
par sa dent médiane du menton plus courte, son prolhorax non
prolongé à sa base, et ses tarses. Il se compose d'un petit nombre
d'espctes répandues dans l'ancien et le nouveau continent (i).
SERICODA.
KiRBY, Faun. Bor. Amer. p. 14 (2).
Menton profondément échancré, sans dent médiane ; ses lobes laté-
raux terminés en angle aigu. — Languette cornée, linéaire, un peu
évasée et tronquée à son extrémité; ses paraglosses obconiques, unies
avec elle et la dépassant à peine. — Dernier article des palpes ovalaire,
subacuminé. — Mandibules psu saillantes, très-faiblement arquées,
aiguës, inermes au côté interne. — Labre transversal, tronqué, avec
ses angles arrondis. — Tôle ovalaire, légèrement rélrécie en arrière.
— Veux gros, médiocrement saillants. — Antennes un peu plus longues
que le prothorax, grêles, liliformes ; à l«r article médiocre, 2*^ court,
3-4 plus longs que les su'vanls, ceux-ci égaux. — Prolhorax trans-
versal, cordiforme, largement mais faiblement rebordé sur les côtés. —
Elytres oblongues, déprimées, tronquées obliquement à leur extrémilé.
— Faites médiocres; cuish;cs en ovoïde très-allongé et comprimé ; jambes
grêles ; tarses antérieurs très-légèrement dilatés ; leurs ariicles trian-
gulaires , le 4« entier ; crocSiets simples. — Corps médiocrement allongé,
déprimé; téguments en dessus finement striés, d'un aspect soyeux.
M. Kirby a fondé ce genre sur un petit insecte de l'Amérique du
Nord, qui lui a paru assez différent des autres Troncatiponnes pour en
faire le type d'une famille à part, qu'il a nommée Scricodiadœ.
M. Reiche en a décrit depuis une autre espèce de Colombie, qu'il a
placée parmi les Dromics, et sur laquelle M. deChaudoir a établi, quel-
que temps après, son genre Ruytiderus. Ces insectes ressemblent
beaucoup au premier aspect à certains Agoncm (ô), mais ils sont ma-
nifestement voisins des genres qui précèdent.
(1) Esp. de l'ancien continent :yl. suhœneus. Chaud, loc. cit.; de la Mingrélie.
Type du genre. — œneomicans, Chaud. Bull. Mosc. 1850, p. 66; de l'Hima-
laya. — Dromius striatus, Motsch. 1ns. d. 1. Sibér. p. 63; de Sibérie. — Esp.
de TAmér. du Nord : Drom. subsukatus, Dej. Spec. II, p. 551. — Droni. cor-
dicoUis, latens, J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit. St. p. 18. — Apr, laticol-
llSj J. Le Conte, Ann. of the Ly&. of New-York, V, p. 52.
(2) Syn. Dromius, Reiche, Rev. zool. 1842, p. 310. — Rhytiderus, Chaud.
Bull. Mosc. 1844, p. 470.
(3) Espèces : Ser. bembidioides , Kirby, loc. cit. p. 15, pi. 1, f. 2. — Dro-
mius 10-punctatus^ Reiche, loc. cit. p. 310.
OMOSTENUS.
SoLiEli in Gây, Hist. de Chile, Zool. IV, p. 129.
Alcnlôri médiocrement transversal, sans dent médiane; ses lobes la-
téraux peu saillants. — Palpes maxillaires terminés par un grand arlicle
renflé, ovalaire et obtusément acuminé. — Tète subrliomboïdale, ré-
trécie en arrière des yeux. — Ceux-ci saillants et subglobulcux. —
Antennes grêles, filiformes ; leur l^"" arlicle long et en massue ; le 2" plus
court que les suivants; ceux-ci subégaux. — Prolborax un peu plus long
que large, rectangulaire, avec ses angles tronqués obliquennent et ses
bords latéraux relevés en arrière. — Eiytres pas plus larges que le pro-
thorax à leur base, avec leurs angles humcraux entièrement effacés,
fortement tronquées au bout et notablement plus courtes que l'ab-
domen. — Tarses grêles ; leur 4° article tronqué ; crochets finement
pectines.
Je ne sais absolument pas où placer ce genre ; il me paraît appartenir
à la tribu actuelle; mais il ne va bien dans aucun des trois groupes dont
j'ai donné les tableaux synoptiques plus haut. Il n'appartient ma-
nifestement pas à celui des Cymindis et encore moins à celui des
Lebia; c'est encore dans celui des Dkoiris qu'il paraît le moins mal
classé, il ne comprend qu'une petite espèce (0. macnlipcnnis) du Chili,
originaire de la province de Valdivia, où elle parait rare.
ARSINOE.
De Casteln. Et. entom. p. 58 (1).
Ce genre ne m'est pas connu ; il a été élabli en 1833 par M. de Cas-
telnau, sous le nom que je conserve, puis en 1837, sous celui d'AxiNo-
psopuus, par M. de Chaudoir. Tous deux ont pass'é sous silence la lan-
guette, et difTèrenl singulièrement sur la forme du menton ainsi que sur
la place que doit occuper le genre. Néanmoins il n'y a pas de doute sur
l'identité de l'espèce que ces deux auteufs ont eue sous les yeux.
Menton échancré carrément, sans dent visible {"2). — Dernier article
des palpes aplati, tronqué obliquement, sécuriforme, surtout aux la-
biaux. — Mandibules avancées, arquées et aiguës. — Labre transversal,
couvrant en partie les mandibules, coupé carrément en avant. — Tête
allongée, grande, faiblement rétrécie en arrière. — Yeux saillants. —
Anleniies filiformes, de longueur moyenne, à 2« arlicle court, les autres
(1) Syn. AxixopsoPHus, Chaud. Bull. Mosc. 1837, n» .3. p. 9.
(2) Selon M. de Cliaudoir; suivant M. de Casteliiau, il serait au contraire
muni d'une très-forte dent médiane ; mais le premier de ces auteurs mérite
plus de confiance que le second.
126 CARABIQUES.
subégaux. — Prothorax transversal, largement rebordé latéralement,
un peu cordiforme, arrondi sur les côtés antérieurement, prolongé en
arrière au milieu de sa base, avec ses angles postérieurs droits, presque
saillants. — EJytres en carré" un peu allongé, coupées carrément au
bout. — Pat(cs médiocres ; tarses antérieurs à articles 1-2 un peu
allongés, égaux, 3-4 courts, triangulaires, le 4'= entier; crochets simpleS.
— Faciès des Lebia.
L'espèce (0 sur laquelle le genre est établi, serait de Madagascar,
selon M. de Caslelnau ; du Cap, selon M. de Chaudoir qui a probable-
ment raison, car depuis, M. Bohemanu en a fait connaître deux nou-
velles espèces de ce dernier pays (-2).
CRYPTOBATIS.
EscHscH. Zool. Atlas, Heft II, p. 7 (3).
Ce sont des Lesta dont le dernier article des palpes labiaux est forte-
ment sécuniornse, et qui ont le pénultième article des tarses bilobé
comme les Lia. Le prolhorax est un peu moins prolongé à sa base que
dans ces deux genres, mais non pas tronqué, comme l'a dit Eschscholtz.
Toutes les espèces sont américaines ; on en connaît cinq dont quatre
ont les élytres d'un beau bleu (4), tandis que chez la cinquième ces
organes sont couverts de tubercules singuliers (s).
RHOPALOSTYLA.
De Chaud. Bull. cl. Mosc. 1850, n« 3, p. 96 (d).
Ce genre ne difière des Lebia qui suivent, que par le dernier article
des palpes labiaux qui est renQé à son extrémité sans être sécuriforme, et
le premier article des antennes , qui est au moins aussi long que les
deux suivants réunis, très-inince à sa base et en massue au bout.
Il se compose de quelques espèces de l'Asie centrale, ornées, pour
(1) Ars. quudriguttata, Casteln. {Ax. Qwadnsî^watos, de Chaud.).
(2) Axin. umbraculatuSj transversuSj Bohem. Ins. CatTrar. I^ p. 5G.
(3) Syn. Asi'ASiA, Dej. Spcc. V, p. 363.
(4) Asp. cjanoptera^ Dej.loc. cit. [Lebia Viardi^Gory, kan. d. 1. Soc. ont. II,
p. 190). — C. latkolUs, BruUé in d'Orb. Voy. Ent. p. 18. — Asp. jantho-
ptera, Reiche, Rev. zool. 1842, p. 310. — Cr. hexagona^ Putzeys, Mém. d. 1.
Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 378.
(5) Asp. verrucosa^ Reiclie, loc. cit. p. 311. M. Reiche pense que la Lebia
tubercidata de Dej. appartient à cette division.
(6) Syn. Omalomorpha, Motscli. In&. d. 1. Sihér. p. 42. Nom déjà appliqué
par M. BruUô à un genre de Morionidcs qu'on trouvera plus loin.
LÉBIIDES. 12j(
la plupart, de couleurs vives, comme les Lesia, mais ponctuées comme
les CvMiNpxs (1). Ce n'est que sur l'autorité de M. de Chaudoir que j'y
réunis les Omalomorpha de M. de Molschoulstky.
LEBIA.
LÂtr. Hist. mt. d. Ins. NUI, p. 247 (2).
Menton médiocrement mais largement échaneré, sans dent mé-
diane (."). — Languette cornée ou membraneuse, un peu arrondie en
avant, soudée avec ses paraglosses qui sont de même longueur qu'elle
et subarrondics au bout. — Dernier article des palpes cylindrique ou
légèrement ovalaire et tronqué au bout. — Mandibules médiocres, assez
grêles, incrraes en dedans. — Labre transversal ou presque carré,
coupé carrément, ou très-légèrement arrondi^ ou très-faiblement échanetè
en avant. — Tête ovalaire, ou presque carrée, plus ou moins rél^écie
en; arrièite. — Antennes de la longueur de la moitié du corps, subfili-
formes, souvent- un peu amincies à leur base, à l^"" et 3" articles les plus
longs de tous; celui-là assez gros, le S'' court, obconique ; les autres sub-
égaux. — Yeux gros et saillants, parfois subglobuleux. — Prolhorax
transversal, rebordé latéralement, arrondi aux angles antérieurs, fai-
blement ou non rétréci en arrière, coups carrément à sa base, avec le
milieu de celle-ci largement prolongé en arrière et ses angles posté-
rieurs distincts. — Elytres larges, peu convexes ou déprimées, tron-
quées carrément ou obliq=uement à leur extrémité. — Faites assez
longues; les trois premiers articles des tarses sufetriangulaires, le 4" de
nièine forme et échaneré en avant; crochets fortement pectines.
Avec les Brachiivus, ce gjenre est le plus riche en espèces de la sec-
tion actuelle (4); ses espèces sont au plus de moyenne taille, presse
(1) Cymindis vittafa, Zoubk. Bull. Mosc. 1833, p. 314 [Glycia mrçjato ,
Motscli. loc. cit. p. 4fl). — Lebia ptmctata. Geblcr, Bull. d. rAcadi, d. St-Pé-
tersb. 1843. — Lebia festiva, Fald. Faim. ent. Tfaosc. I, p. 11. -^Onial. punctata,
obscur icollis, Motsch. loC; cit. p. 43.
(2) &yn. EcHiMUTHUS, Leach. Edimb. Encyc. 1818. — Lamphias, Bonoili,
Obs. entom. part, t; "Tabl. d. Genres.
(3) Il y a désaccord à ce sujet entre Ites auteurs, même les; plus exacre. Fo*-
nelli assigne à ces insectes une dent, et Bf. dto Chaudoir (Bull'. Mosc. 185©^
u» 3, p. 98) maintient qu'elle existe réellement. M-. Schiœdte (Danm. Eleutlh
p. 101), et M'. Schmidt-Gœbel (Col. Birman, p. 43) sont d'un avis opposé. Seu-
lement ce dernier ajoute qu'il existe une petite plaque à demi-cornée qui s'ar-
ticule aycc le menton, et qui est probablement mobile. Ce qiu est certain-, c'est-
qu'en enlevant le menton, tantôt il est inermc et tantôt denté, ce qui me fait
croire que M'. Schmidt-Gœbel a raison, et que cette dent n'est pas autre chose
que le centre de la languette, qu'on enlève ainsi parfois accidentellement.
(4) Dejean a décrit 59 espèces de ce genre, mais il faut en retrancher plu-
sieurs Lia qu'il y a comprises : Ajoutez ;
toujours ornées de couleurs vives, Irès-agiles a la course, et vivent soùs
les écoCces, sur les Ironcs d'arbres et accidentellement sur les fleurs.
Elles sont répandues sur tout le globe, surtout dans les régions inter-
Iropicales, et nulle part plus nombreuses qu'en Amérique.
Les Lamprias de Bonelli ne méritent pas d'en être distingués ; cet
auteur les caractérisait par ces seuls mots : « Tarsi arliculo 4° simplici;
antennœ lineares. » Le premier de ces caractères est inexact, comme
l'a fait observer Deiean , et le second est insignifiant. Bonelli plaçait
dans ce genre les espèces européennes à élytres bleues.
Esp, européennes : L. nigricollis, Gêné, Col. Sard. fasc. II, p. 4, — annu-
lata, Brullé, Hist. nat. d. 1ns. IV, p. 213.
Esp. africaines : L. capensis, Chaud. Ann. d. 1. Soc. ent. IV, p. 439. —
africana, Soiier, ibid. IV, p. 114. — triangulifera, Buquet, ibid. IV, p. 615.
— Gerardii, Buquet, ibid. IX, p. 393. — numidica, Lucas, Explor. de TAlgér.
Ent. p. 20. — .sanginnea^ niodesta^ nohilis, immaculata, thorackn, plagiata,
Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 50. — inadagascariensis, Chaud. Bull. Mosc. 1850,
n» 1, p. 73.
Esp. asiatiques : L. nigrkornis, Krynicki, Bull. Mosc. V, p. 68. — genicu-
lata, Manh. ibid. 1837, n» 3, p. 33. — femoralis, Chaud, ibid. 1844, p. 436. —
trimaculata, Gebler in Lebed. Reisc, Ins. p, 33. — gracilis, Motsch. Ins. d.
Sibér. p. 66. — trisignata, Ménétr. Ins. de Lehm. p. 7.
Esp. indiennes : L. longithorax, brunnea, Wiedcm. Zool. Map:. II, 1, p. 58.
— splendidula, Mac-Lcay, Aiinul. Jav. p. 26. — atra, Casteln. Et. ent. p. 48.
— circumdatu, culycophora , sellata, Tau, Schmidt-Gœbel, Col. Birman, p. 44.
— Boysii, Chaud. Bull. Mosc. 1850, n» 1, p. 70. — princeps, basalis, Chaud,
ibid. 1852, n» 1, p. 42.
Esp. australiennes : L. civica, lutosa, plana, Newm. The Ent. p. 31; ralidu^
luduosa, luculenta, henefica, irrita, mollis, ihïd. p. 367. — Duponfi, Putzeys,
Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 393. — plagiata, Germar, Linuaea ent.
III, p. 165.
Esp. de la Nouvelle-Zélande et de la Polynésie : L. posticalis, Guérin, Voy.
d. 1. Coq. Ent. p. 58. — hinotata, Hombr. et Jaquin, Voy. au pôle Sud, Ent.
Col. pi. I, f. 8. — bembidioides,L. Fairm. Mag. et Rev. d. Zool. 1849, p. 281.
Esp. américaines : L. bicincta, apicalis, Gaudichaudii, Casteln. Et. ent.
p, 47. — chloroptera, striaticollis. Chaud. Ann. d. 1. Soc. ent. IV, p. 437. —
elegans, cœca, nigromacidata, pallipes, Gory, ibid. II, p. 190. — œneO;, acw-
tipennis, janthinipennis, nitidida^ triangidaris, binotata, sexinacidata, rufula,
cœrulea, IJuquet, ibid. III, p. 673. — bitœniata, quadricolor, apicalis, Chevrol.
Col. d. Mex. cent. I, fasc, 2; macidaria, anchora, bipundata. Cent. II, fasc.
6; flavovittata^ fasc. 7; quadrinotata, fasc. 8. — hastata, Leijasii, contaminata,
Manh. Bull. Mos(\ 1837, n" 3, p. 32. — reflexicollis , abdoniinalis. Chaud,
ibid. 1843, p. 703. — olivacea, zonata. Chaud, ibid. 1850, n" 1, p. 69 et 72.
— rugiceps, delineata, flavofasdata, condnna, trisignata, pusilla, BruUé in
d'Orb. Voy. Ent. p. 16. — smaragdinipennis , bradiinoides,vitticollis, nigro-
lineata, angulkoUis, Reiche, Rev. zool. 18i2, p. Sll.— longipennis, nigrivenr-
tris,pendula, minarum, marginata , Heydenii , scutellata, centromaculata ,
rugkeps, C.-nig7~um, cumanensis, anmdipennis , maculicollis, rotundipennis,
X.-nigrum, nigrofasdaia , Bonellii, granaria, angusticollis j, apicalis , Put-
imitmat in^
SAROTHROCKEPIS;,
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1850, n" i, p, 76.
Menton muni d'une dent médiane obtuse, presque aussi iôngde que
ses lobes latéraux. —Languette très -arrondie en avant; ses paraglos-
ses beaucoup plus longues qu'elle, arrondies et pubescentes à leur
extrémité. — Dernier article des palpes labiaux comprimé et un peu
élargi, — Labre très-saillant, arrondi en avant, — Dessous des tarses
revêtu de poils très-courts et très-serrés, absents aux trois premiers
articles des tarses postérieurs.
Les autres caractères sont pareils à ceux de Lebia. Le type du genre
est le Carabus corlicalis de Fabricius, petit insecte de l'Australie, que
Dejean a placé parmi les Lebia, tout en disant qu'il lui paraissait ne pas
appartenir à ce genre (i).
EL'RYCOLEUS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1818^ p. 125 (2).
Menton court, fortement et quadrangulairement échancré, sans dent
médiane. — Languette saillante, étroite, épaisse, tronquée au bout, unie
complètement à ses paraglosses ; celles-ci un peu plus longues qu'elle,
tronquées et arrondies au bout. — Dernier article des palpes oblongo-
ovale. — Mandibules courtes, à peine plus longues que larges, très-
arrondies en deliors, brièvement arquées et aiguës au bout. — Labre
un peu transversal, tronqué en avant, — Tète petite, assez rétrécie en
arrière, — Yeux très-grands et très-saillants. — Protborax fortement
transversal, arrondi sur les cotés, prolongé à sa base. — Elytres amples,
en ovale court, obliquement tronquées et sinuées au bout. — Pattes mé-
diocres; tarses subûliformes ; leur 4« article légèrement échancré; cro-
chets pectines.
Genre de transition tenant aux Lebia et aux Lia par son faciès, et la
zeys^ Mém.cl. 1. Soc. d. Sc.d. Lièg:e, II, p. 381. — chalyheipennis^ duhia, Sahlb.
Act. Fini. 11^ p. 510. — azureu, Solier in Gay, Hist. d. Chile, Zool. IV, p. 116. —
concinna, pleuritica, furcata, conjungens, macidkornis, J. Le Conte, Geod. Col.
oftlie Unit. St. p. 20. — guttida„ ruficollis, J.Le Conte, Ann. of tlicLyc. of
Îsew-York, V, p. 178. — mœsta, J. Le Conte in Agass. Lake Super, p. 203.
Parmi ces espèces, quelques-unes sont probablement des Lia.
(1) M. De Cliaudoir (loc. cit.) pense que la Lehia posticalis de M. Guéiin-
Méneville, que j'ai inscrite plus haut parmi les Lebia inconnues à Dejean, rentre
aussi dans ce genre.
(2) Syn. Coptodera, Reiche, Rev. zool. 1842, p. 313. — Lebia, Buquet, Ami.
d. l. Soc. eut. III, p. 675.
Coléopléns. ïomc L 9
130 GABABIQCES.
plupart de ses caractères extérieurs, et aux Péricalides par la forme de
sa languette. Il devrait être placé dans cette dernière tribu, si les para-
glosses se recourbaient au devant de cette dernière. L'unique espèce (i)
qui le compose est un très-joli insecte qui se trouve à la fois à Cayenne
et en Colombie ; j'en ai pris dans le temps deux ou trois exemplaires
dans le premier de ces pays.
LIA.
EscHSCH. Zool. Atlas, Heft II, \). 7 (%).
Ce sont des Lebia, dont le 4» article des tarses est biiobé et les ély-
tres plus convexes que dans le genre en question. Toutes sont améri-
caines et la plupart de taille supérieure à celle des Lebia, dont elles
ont, du reste, le système varié de coloration et les habitudes. On en a
déjà décrit une douzaine (0).
PHYSODERA.
EscHscH. Zool. AtlaSj Heft II, p. 8.
Genre extrêmement voisin des Lia, ayant comme elles le dernier ar-
ticle des tarses biiobé, et n'en différant que par le dernier article des
palpes labiaux comprimé et assez fortement tronqué au bout.
L'espèce de Manille (P. Dcjeanii), sur laquelle EschschoUz a fondé
ce genre, présente un aspect particulier dû à un gros renflement
vésiculeux qui existe de chaque côté du protliorax en dessus ; mais on
en connaît une seconde espèce (4) du même pays, chez laquelle ce ca-
ractère manque complètement. Il pourrait bien se faire qu'il fût sexuel,
comme le soupçomie M. Parry, qui l'a décrite.
(1) Coptodera fasciaiopunctata, Reiche, loc. cit. ou Lebia pœcilopteraj Bu-
quet, loc. cit. et Dej. Gat. éd. 3, p. 11.
(2) Syn. Chelonodema, Castcln. Et. ent. p. ■19.
(.3) Chel. variabilis, affinis, seripta, Casteln. loc. cit. p. 49. — Leb. quaàri-
notata, Chevrol. Mag. d. Zool. Ins. 1835, pi. 136. — Leb. quadrisignala, Ba-
quet, Ann. d. 1 Soc. ent. III, p. 675. — Chel. elegans, Manli. Bull. Mosc 1837,
no 3, p. 32. — Lia fasciata (Chel. elegans^ Maiih.), multipimctatu [Chel. seripta,
Casteln.), 10-punctata (Chel. affinis, Casteln.), Sturra. Cat. éd. 1843, p. 325,
Tab. I, f. 1-3. — Lia comma, albosinuata, fasciata (Chel. elegans, Manh.),
Putzeys, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 379. A quoi il faut ajouter les
espèces confondues par Dejean avec les Lebia. La Leb. dorsalis de cet auteui-
est le type du genre.
(4) P. EschschoUsii, Parry, Trans.ofthe ent. Soc. V,p. 179.
LÉBUDES. 131
EUPLYNES.
ScHMiDT-GoEBELj Col. Birman, p. 52.
Menton assez fortement échancré, muni d'une dent médiane simple;
ses lobes latéraux obtus à leur sommet. — Languette courte, large, un
peu arrondie en avant ; ses paraglosses linéaires, libres et un peu plus
longues qu'elle. — Dernier article des palpes labiaux allongé, subfusi-
forme; celui des maxillaires plus grêle, cylindrique et tronqué au bout.
— Labre transversal, légèrement échancré. — Tête, antennes et yeux
comme chez les Lebia. — Prothorax du double plus large que long,
arrondi sur les côtés et aux angles antérieurs , plus large en arrière
qu'en avant, avec ses angles postérieurs droits et précédés chacun d'une
petite échancrure basilaire. — Elylres larges, parallèles, entières et lé-
gèrement arrondies à leur extrémité. — Pattes médiocres; tarses garnis
en dessous de deux rangées de squammules papilieuses, à l'^'' article
beaucoup plus grand que les deux suivants qui sont trigones, le 4e bi-
lobé ; crochets simples.
L'unique espèce {E. cyanipennis) qui compose ce genre est au pre-
mier aspect semblable à une Lebia de grande taille et a été découverte
par Helfer dans le pays des Birmans. Elle vit sous les écorces des ar-
bres et est d'une agilité extraordinaire. Malgré la forme de ses para-
glosses, ses élytres entières à leur extrémité et la vesliture de ses tarses
antérieurs, il me parait qu'on ne peut l'éloigner des Lebia. La formule
générique qui précède est empruntée à M. Schmidt-Gœbel.
PROMECOPTERA.
Dej. Specics V^ p. 443 (1).
Menton muni d'une forte dent médiane simple. — Dernier article des
palpes allongé, subacuminé. — Prothorax aussi long que large, légère-
ment cordiforme, coupé carrément à sa base. — Elytres allongées, pa-
rallèles, sinuées obliquement à leur extrémité. — Tarses subcylin-
driques; les antérieurs un peu plus larges que les autres , le 4" de tous
entier ; leurs crochets non dentelés en dessous.
Les autres caractères sont pareils à ceux des Lebia, avec lesquelles
Wiedemann avait confondu l'unique espèce (P. marginal/s) qui com-
pose ce genre. Au premier aspect, sa forme allongée et son prothorax
non prolongé à sa base lui donnent la plus grande ressemblance avec
les Calleida; mais elle s'en éloigne beaucoup par ses caractères géné-
riques. Cet insecte est de petite taille et du Bengale.
(1) Syn. Ledia, Wiedem. Zool. Mag. II. St. 1, p. 60.
119 cAi&Am^\jWi
TETRAGONODERtS.
Dej. Species IV, p. 485 (1).
Menton muni d'une dent médiane obtuse ; ses lobes latéraux assez
aigus. — Languette assez large, dilatée et tronquée au bout, en entier
soudée à ses paraglosses ; celles-ci à peine plus longues qu'elle.— Dernier
article des palpes ovalaire. assez aigu. — Mandibules courtes. — Labre
transversal, entier. — Tc!c ovalaire, à peine rétrécie en arrière. —
Yeux assez gros et assez saillants. — Antennes filil'ormes, assez longues,
à 1^'' article un peu plus gros que les autres, peu allongé , 2" court, les
suivants subégaux ou décroissant graduellement. — Prolhorax légère-
ment transversal, plus ou moins rélréci en arrière, avec ses quatre
angles très-courts, mais en général distincts. — Elytrcs presque planes,
parallèles, tronquées obliquement ou échancrées au bout. — Pattes
grêles ; les trois premiers {-2) articles des tarses antérieurs médiocrement
dilatés chez les mâles, gariiis en dessous de squammules papilleuses,
trigones; le t'"' plus long que les autres; les quatre premiers des tarses
intermédiaires faiblement dilatés, spongieux en dessous; le l"^»' beau-
coup plus long que les autres; ceux-ci presque carrés; crochets des
tarses simples.
M. Dejcaii a placé ce genre parmi ses îïarpaliens, tout en convenant
qu'il avait quelijues rapports avec les Troncatipennes. Je crois avec
M. Schmidl-tiœbcl (.") qu'il appartient à ces derniers, ainsi que l'indi-
quent sa langueKe, ses élytres échancrées ou au moins fortement si-
nuées au bout, la veslilure des tarses antérieurs chez les mâles, le faciès
général, et j'ajoulerai même, les habitudes. Les Harpalicns sont tous des
insectes plus ou moins lourds, tandis que ceux-ci sont d'une agiliié ex-
trême comme presque tous les Troncatipennes. Enfin la plupart res-
semblent tellement par leurs formes et leur système de coloration à
certaines Lf.bia de petite taille, qu'au premier coup-d'œil il serait per-
mis de s'y tromper.
Ces insectes sont !ous petits et paraissent répandus dans toutes les
parties chaudes des deux continents. Les espèces que j'ai eu l'occasion
d'observer en Amérique vivent dans les endroits sablonneux, soit au
bord de la mer, soit loin des eaux, et paraissent rechercher l'ardeur du
soleil. Celles qu'on a décrites s'élèvent déjà à plus de vingt (4).
(1) Syn. Bembidium, Wiedem. Zool. Mag. il, Heft 1, p. 61.
(2) Et non pas les quatre premiers, comme le dit Dejcan ; le 4» est petit et
presque mi en dessous. M. Schmidt-Gœbel (Col. Birman, p. 92), ([ui a donnô
une nouvelle diagnose du genre, passe sous silence la dilatation des tarses inter-
médiaires, qui existe bien réellement. ,
(3) Col. Birman, p. 92,
(4) Aux 17 décrites par Dejean^ aj. ; Esp, américaines ; Bembidium ^pic-^
LÈBIIDES. 1^3
HAPLOPEZA.
BoHEM. Inx. Caffror. I, p. 62.
Dernier article des palpes maxillaires aminci et tronqué à son extré-
mité ; celui des labiaux subfusifornie et acuminé au bout. — Mandibules
petites , arquées et aiguës. — Labre court, tronqué en avant. — Tête
brièvement arrondie. — Yenx trcs-saillants. — Antennes presque de la
longueur des éiytres, à l^"" article plus gros que les suivants, 2" court,
les autres allongés. — Prothorax fortement transversal, un peu rétréci
à sa base qui est légèrement arrondie. — Eiytres en carré oblong, si-
nuées chacune à leur extrémité. — Pattes médiocres; tarses longs,
grêles, garnis de cils raides en dessous, décroissant graduellement en
longueur, le 4" entier ; crochets grêles, simples. — Fades des Lebia.
M. Eohemann ayant passé sous silence la languette, je ne suis pas
sûr que ce genre appartient à celte tribu plutôt qu'à celle des Périca-
lides. Il n'en décrit qu'une espèce {H. violacea) de Natal,
PENTAGONICA.
ScHMiDT-GoEBEL, Col. Birman, p. 47.
Menton sans dent médiane ; ses lobes latéraux trigones et très-aigus
au bout. — Langueite cornée, arrondie en avant; ses paraglosses co-
riaces, adhérentes, un peu plus courtes qu'elle. — Dernier article des
palpes fusiformc, acuminé. — Labre un peu élargi et arrondi en avant.
— Tète large, déprimée, munie en arrière d'un col très-court. — Yeux
gros et assez saillants. — Antennes filiformes, à V^ article court, 2"" al-
longé et assez fort, 3 5 subégaux, ohconiques, 6« cylindrique; les au-
tres it:connus. — Prothorax petit, à peine de la largeur de la lêle. pen-
tagonal. — Eiytres beaucoup plus larges que la tète et le prolhorax,
courtes, parallèles, un peu convexes et tronquées au bout. — Pattes
grêles ; tarses filiformes, garnis en dessous de deux rangées de squa-
mules et de poils sur les côtés ; leur 4e article plus petit que les autres et
entier; crochets simples.
Genre parfaitement distinct des Leeia, mais dont la place n'est peut-
être pas ici. M. Schmidt-Gœbel le regarde comme voisin du genre
RnoMBODERA de M. Reiche, qui me parait appartenir à ia tribu des
Péricalides, dont l'un des principaux caractères est d'avoir le labre très-
tnm, bifoveolnm, xnnthomelanum, Perty, Delect. an. art. Brasil. p. 14, Tab. III,
f. 9-11. — Teir. niqrostriatus, fransvcrsiis, Reiche, Rev. zool. 1843, p. 179.
— Esp. indiennes : T. rhomhophorus,. Sclnnidt-Gœbel, Col. Birman, p. 93. —
Irifasciaius, discofunctatus , Gliaiid. Bidl. Mosc. 1850, n» 2, p. 455.
Î34 CARABIQCES.
développé. D'après la diagnose qui précède et qui est empruntée à
M. Schmidt-Gœbel, il ne paraît pas qu'il y ait rien de pareil ici, et c'est
ce qui m'a engagé à placer le genre dans la tribu actuelle. Il se compose
de deux espèces (P. ru/îcoHis, Erichsonii) du pays des Birmans.
MASOREUS.
(Ziegler) Dej. Species lU, p. 536 (1).
Menton assez fortement échancré, sans dent médiane ; ses lobes la-
téraux arrondis en dehors, terminés en angle aigu. — Languette grande,
coupée carrément en avant; ses paraglosses soudées avec elle dans
toute sa longueur, la dépassant fortement et pénicilliformes dans leur
portion libre. — Dernier article des palpes ovalaire et tronqué au bout.
— Mandibules peu saillantes, arquées et assez aiguës. — Labre sub-
Iransversal, entier. — Tête à peine aussi longue que large, obtuse en
avant, assez fortement rétrécie en arrière. — Yeux assez saillants. —
Antennes grêles, de la longueur de la moitié du corps, à l®' article plus
gros et plus long que les autres, 2e court, les suivants subégaux. — Pro-
thorax transversal, légèrement échancré en avant, arrondi sur les côtés,
coupé carrément à sa base, séparé des élytres par un léger étrangle-
ment. — Elytres oblongues, coupées carrément en arrière, avec leurs
angles externes fortement arrondis. — Pattes médiocres; tarses sub-
cylindriques ; les trois premiers articles des antérieurs légèrement dilatés
chez les mâles, triangulaires, spongieux, avec quelques squammules en
dessous; le ¥ entier; crochets simples.
Une grande divergence d'opinions règne parmi les entomologistes au
sujet de la place que doit occuper ce genre. Dejean l'a classé dans sa
tribu des Féronides, à côté des Amara; M. Brullé à la suite des Tre-
CHus, quoique le dernier article de ses palpes ne soit pas aciculé. Je
crois qu'Erichson a clé dans le vrai en le plaçant parmi les Tronca-
tipennes; mais je ne vois pas quelle place définitive il faut lui assigner.
Ces insectes sont de petite taille, de couleur noire ou ferrugineuse, et
leurs espèces, qui s'élèvent à une quinzaine (2), sont propres à l'ancien
continent.
(1) Syn. Peuigona, Casteln. Et. ent. p. 151. J'ai examiné, dans la collection de
M. Buquet, l'exemplaire unique du petit insecte sur lequel M. de Castelnau a établi
ce genre, qu'il a placé dans le voisinagedesMoRio.il me paraît appartenir au genre
actuel, seulement il est lui peu plus déprimé que les autres espèces et a un peu
le faciès de certains genres (Catapiesis, Hemiteles) de la tribu des Morionides.
(2) Voyez la note publiée sur ce genre par M. Zimmermann (Faunus, p. 119 ;
traduite dans la Revue ent. de Silbermann, II, p. 233), dans laquelle sept es-
pèces sont mentionnées : luxaitis d'Europe ; œgypfiacus d'Egypte ; grandis d'A-
byssinie; opaculuSj pleuronectus, sericeus, orientalis^ des Indes orientales. —
Ajout. : Esi). du nord de l'Afrique : M. fêstaceus, Lucas, Explor. de l'Algéf.
lÉBIIDES. ISà
SCALIDION.
ScHMiDT-GoEBEL, Col. Birman, p. 63.
Menton transversal, fortement et largement échancré, muni d'une
petite dent médiane obtuse. — Languette grêle, élargie au bout, com-
plètement unie à ses paraglosses et un peu acuminée avec elles. — Der-
nier article des palpes labiaux légèrement ovalaire, ovale -allongé. —
Labre un peu transversal, entier, cachant presque en entier les mandi-
bules. — Tète médiane, faiblement rétrécie en arrière. — Yeux gros,
très-saillants. — Antennes à l«f article allongé, 2« très-petit, 3-4 aussi
longs que le l""", les autres inconnus. — Prothorax légèrement trans-
versal, aussi large que la tète, y compris les yeux, fortement arrondi
sur les côtés, un peu rétréci en avant. — Elytres du double plus larges
que le prothorax, en carré long, tronquées en arrière, avec les angles
de chacune d'elles en pointe aiguë.— Pattes grêles et assez longues;
les trois premiers articles de tous les tarses triangulaires, le 4^ forte-
ment bi!obé; tous garnis de squammules papilleuses en dessous; cro-
chets pectines.
M. Schmidt-Gœbel n'en décrit qu'une espèce (5. Hilarei) de taille
moyenne, originaire du pays des Birmans. Il dit qu'elle a quelque res-
semblance avec les Ortuogonius sous le rapport de la forme générale.
Je ne crois pas néanmoins, d'après les caractères qui précèdent, qu'elle
puisse accompagner ce genre parmi les Cratocérides oîi on le trouvera
plus loin.
PLOCHIONUS.
Dej. Species l, p. 250.
Menton profondément échancré, muni d'une forte dent médiane bi-
fide ou simple ; ses lobes latéraux assez étroits, arrondi à leur extré-
mité. — LangfUette courte ou médiocre, soudée à ses paraglosses qoi
ne la dépassent pas, et obtuse en avant. — Dernier article des palpes
maxillaires subcylindrique et fortement tronqué ; celui des labiaux
comprimé, subsécuriforme. — Mandibules courtes, fortement arquées
et aiguës à leur extrémité. — Labre transversal, entier et arrondi aux
angles. — Tète en ovale allongé, non rélrécie en arrière. —Yeux gros,
assez saillants. — Antennes à peine plus longues que le prothorax, fili-
formes, composées d'articles cylindriques et courts ; le 1" plus gros que
Ent. p. 65. — latkollis, affinis, Cliaucl. Bull. Mosc. 1843, p. 778. — :Esp. du
Sénégal : Perigona pallida^ Casteln. loc. cit. — Esp. de Madagascar : M. ma"
dagascariensis. Chaud. Bull. Mosc. 1850, n» 2, p. 453. — Esp. asiatique : AI. rufi-
cornis. Chaud, ibid. p. 452. — Esp. indienne : M. serkans, Sclimidt-Gœbel,
Col. Birman, p. 87.
136 CARABIQtlES,
les autres; ceux-ci, sauf le 2^ égaux. — Prothorax subtransversal, lé«
gèremenl rétréci et droit sur les côtés en arrière, tronqué à sa base. —
Elytres assez allongées, subparallèles, déprimées et tronquées carré-
ment au bout. — Pattes médiocres ; articles des tarses serrés ; les
quatre premiers trigones ou subcordiformes ; le 4« un peu plus échan-
cré que les autres; crochets pectines. — Corps assez allongé, aplati.
Les espèces de ce genre, quoique médiocrement nombreuses (i), sont
disséminées dans toutes les parties chaudes du globe. Dejean a dé-
crit à tort l'une d'elles {P. Bonfilsii) comme originaire du midi de la
France ; elle est exotique comme les autres, et provient de l'Amérique
intertropicale, d'où elle a été importée en Europe, en Afrique et jus-
ques dans la Polynésie.
DOLICHOCTIS.
ScHMiDT-GoEBEL, Col. Birman, p. 62.
Menton transversal, sans dent médiane. — Languette fortement élar-
gie en avant, complètement unie à ses paraglosses et obtusémcnl ar-
rondie avec elles antérieurement. — Dernier article des palpes labiaux
légèrement ovalaire ; celui des maxillaires fusil'orme, allongé, acuniiné
au bout. — Labre plus long que large, rétréci et tronqué en avant ,
recouvrant en entier les mandibules. — Tête médiocre, peu réîrécie en
arrière. — Antennes inconnues. — Prothorax fortement transversal, ar-
rondi sur les côtés, coupé carrément à sa base, — Elytres de moitié
plus larges que le prolhorax, légèrement arrondies sur les côtés, tbrte-
raent tronquées en arrière. — Tarses simples ; le pénultième article
des antérieurs échancré ; crochets munis en dessous de quelques
longues dents.
D'après la forme allongée du labre, j'aurais placé ce genre dans la
tribu des Péricalides, mais celle de la languette s'oppose à cette réu-
nion. Il ne comprend qu'une petite espèce du pays des Birmans (D.
slriala), qui, au premier coup -d'oeil, ressemble un peu à une Coptodera.
(1) Aux trois espèces du Species de Dejean {Bonfilsii, binotatus et cenei-
pennis)^ aj. : Esp. du Sénégal : P. BoisduvalH, Gory, Ann. d. 1. Soc. eut. II,
p. 189. — Esp. lirésilienne: PA-notatus^ Eschscli. Zool. Atl. II, p. 7. — Esp. de
l'Amérique du Nord : P. amandus, Ne'.vm. ïhc Ent. p. 32. — timidus, Haldcm.
Proceed. of the Acad. of Pliilad. I, p. 298. — Esp. australienne : P. aiistralis,
Ericlis. Arcli. 1842, I, p. 124. — Esp. du pays des Birmans : P. fenestrahis,
Schmidt-Gœbel^ Col. Birman, p. 42. — Esp. de Taiti : P. Pradieri, L. Fainn.
Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 34 et 281. — Esp. indienne : P. nigroUneatus,
Chaud. Bull. Mosc. 1852, n" 1, p. 44; du nord du Bengale.
Kota. M. Hope a donné une bonne figure du P. Bonfilsii, avec des détails
(Col. Man. II, pi. I, f. 6). Suivant lui (ibid. p. 163), cet insecte serait le Carabvs
yallens de Fabricius.
MOCHTHERUS.
ScHMiDT-GoEBEL, Col. Bimirin. p. 7fi.
Menton fortement échancrr, sans dent méfliane, — Languette grêle,
allongée, tronquée au bout, entièrement réunie à ses paraglosses ;
celles-ci la dépassant à peine et arrondies au bout. — Dernier article
de tous les palpes cylindrique. — Mandibules courtes, robustes ; la
droite munie intérieurement d'une dent aiguë. — Labre en carré équi-
latéral, entier. — Yeux gros et saillants. — Prothorax fortement trans-
versal, rétréci en arrière, arrondi sur les côtés en avant, avec ses angles
antérieurs obtus, les postérieurs plus aigus. — Elytres du double plus
larges que le prothorax, parallèles, déprimées, tronquées au bout. —
Tarses simples, les antérieurs très-légèrement dilatés chez les mâles ;
le 4e article de tous entier; leurs crochets munis de plusieurs dents lon-
gues et aiguës.
M. Schmidt-Gœbel, à qui ces caractères sont empruntés, ajoute que le
facics est pareil à celui des Beleofteriis de la tribu des Péricalides qui
suit, et que c'est près de ce genre que celui-ci doit être placé. Mais la
forme de la languette et celle du labre ne permettent pas ce rapproche-
ment. Il est probable seulement que c'est un genre qui fait, comme les
DoTJcnocTTs, le passage entre la tribu actuelle et les Péricalides. C'est
ce que semble surtout indiquer l'allongement que commence à subir ici
le labre. Il ne comprend que deux espèces (M. angu/alus et rolun-
dntus), originaires du pays des Birmans. Ce sont de petits insectes qui
vivent sous les écorces.
TRIBU XIV.
PÉRICALIDES.
Languette grêle, cornée, enveloppée par ses paraglosses : celles-ci
larges, connivcntes ou non en avant. — Labre presque toujours très-
grand et recouvrant en grande partie les mandibules. — Yeux généra-
lement gros et saillarls. — Tête plus ou moins rélrccie en arrière , sans
cou brusquement formé. — Tarses presque toujours simples dans les
deux sexes, villeux en dessous; leur 4e article toujours entier.
La structure particulière de la languette, combinée avec le grand dé-
veloppement qu'a pris le labre, constitue le caractère essentiel de celte
Iribu ; le premier de ces caractères est constant, le second ne présente
que deux exceptions (Celek.epues, LoBODOits). Les genres qui sont
placés en tête ont par leur faciès la plus grande analogie avec ceux qui
terminent le groupe des Lébiides ; les autres s'en éloignent davantage.
138 CARABIQCES.
Ces insectes sont entièrement exotiques et beaucoup plus nombreux
dans l'ancien que dans le nouveau continent. Les quinze genres qu'ils
forment, m'ont paru devoir être disposés de la manière suivante :
I, Dernier article de tous les palpes subcylindrique, rarement subfusiforme.
A Crochets des tarses pectines ou au moins unidentés.
Menton muni d'une dent médiane : Celenœphes, Rhombodera (l), Philo-
'phlœuSj, Coptodera, Slenoglossa.
Menton sans dent médiane : Nycteis, Belonognatha.
B Crochets des tarses simples.
Menton muni d'une dent médiane : LobodontuSj Thyreopferus, Mormo-
lyce, CafascopuSj Miscelus.
Menton sans dent médiane : Pericalus.
il. Dernier article des palpes labiaux sécuriforme : Euclieîla.
III. ovalaire et acuminé : Scopodes.
CELEN^PHES.
ScHMiDT-GoEBEL, Col. Birman, p. 97.
Menton court, assez fortement échancré , sans dent médiane ; ses
lobes latéraux très-aigus. — Languette grêle, enveloppée de toutes
paris par ses paragiosses; celles-ci conniventes et arrondies en avant. —
Dernier article des palpes subfusiforme, tronqué au bout, — Mandi-
bules médiocres, robustes; la droite munie d'une petite dent à sa base.
— Labre transversal, entier. — Tête brièvement ovalaire. — Yeux gros
et saillants, — Antennes filiformes, à l*'' article plus long et plus gros
que les autres, 2 court, 3 presque aussi long que le !"=■'; les suivants
subégaux. — Prothorax transversal, cordiforme ; ses angles antérieurs
obtus, les postérieurs aigus. — Elytres allongées, parallèles, peu con-
vexes, tronquées au bout et arrondies aux angles externes, — Pattes
grêles ; le l'^^'" article des quatre tarses antérieurs allongé, les trois sui-
vants plus courts, trigones; tous un peu dilatés chez les mâles et garnis
d'une rangée de squammules en dessous ; le 4" échancré dans le sexe
en question, entier chez les femelles ; crochets simples.
D'après M. Schmidt-Gœbel, ce genre doit être placé près des Absinoe;
mais sa languette, absolument pareille à celle des Péricalides, m'engage
à le rapporter à celle Iribu qu'il relie à la précédente par son labre
transversal. Il ne comprend qu'une espèce de petite taille {C. paral-
lehis), découverte par Hclfer dans le pays des Birmans.
(1) Le menton et la languette de ce genre ne m'étant pas connus, il n'est placé
là, et même dans la tribu, que provisoirement.
PÊRICALIDES. 139
RHOMBODERA.
Reiche, Revue zool. 1842, p. 313.
Ce genre m'est inconnu; mais d'après la forme de son labre cl ses
autres caractères il me paraît appartenir à la tribu actuelle. Il reste
encore à connaître son menton et sa languette, dont M. Reiche n'a pas
fait mention, et qui achèveront de fixer la place qu'il doit occuper. Les
caractères que cet entomologiste lui assigne sont les suivants :
Tête orbiculaire, séparée du prothoras par un col distinct. Yeux
grands , médiocrement saillants. Palpes filiformes ; leur dernier ar-
ticle très-aigu. Labre saillant, arrondi en avant, cachant les mandibules.
Antennes filiformes, à l^r article gros, subcylindrique, 2» court, 3" du
double plus grand, 4" un peu moins long ; ces trois derniers obconiques ;
le S'' un peu plus long que les précédents ; les suivants cylindriques, dé-
croissant graduellement. Prothorax subrhomboïdal, élargi et anguleux
dans son milieu, fortement rétréci en arrière, un peu plus large que la
tête. Ecusson court, triangulaire. Elytres plus larges que le prothorax,
déprimées, presque carrées, tronquées au bout. Pattes grôles; jambes
antérieures fortement échancrées au côté interne; articles des tarses
cylindriques ; le pénultième entier ; crochets munis d'une seule dent à
leur base, non pectines.
Les deux espèces connues sont de Colombie et du Brésil (i).
PHILOPHLOEUS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1844, p. 472.
Menton profondément échancré, muni d'une longue dent médiane
subbifide. — Languette très-grande, sublancéolée; ses paraglosses
membraneuses, très-larges, soudées avec elle et se recourbant pour se
rejoindre en avant. — Dernier article des palpes subcylindrique et
tronqué. — Mandibules courtes, légèrement arquées. — Labre allongé,
plane, un peu rétréci et arrondi en avant. — Tête largement ovalaire,
à peine rélrécie postérieurement. — Yeux gros, assez saillants. — An-
tennes un peu plus courtes que la moitié du corps, filiformes, à 1er
article gros, cylindrique, 2 plus court que les suivants; ceux-ci égaux
à partir du 5*=. — Prothorax transversal, fortement cordi forme, un peu
rebordé sur les côtés. — Elytres assez allongées, parallèles, tronquées
au bout. — Tarses simples dans les deux sexes, subfiliformes, leur 4«
article petit, entier ; crochets assez grands, finement denticulés à leur
base. — Corps large, très-déprimé.
M. De Chaudoir a établi avec raison ce genre sur la Cymindis ans-
(!) /}. virgata, atrorufa, Reiche, loc. cit. p. 313.
140 CAnABIQCES.
Iraîis {\) de Dpjcan, insecte qui a en effet un peu le fades des Cymindïs
et qui, par ses couleurs, ressemble à la C. Ivcida d'Europe; mais qui
est en réalité trcs-dilTérent et n'appartient pas au même groupe, mais à
celus-ci, comme l'indiquent son labre et sa languette. M. de Chaudoir
a déj;"i signalé son affinité avec les Tiiyreopterus. C'est évidemment un
genre de transition qui unit les Cymindïs en particulier et les Lébiides
en général nu groupe actuel. Ainsi que l'indique à priori sa forme trcs-
aplalie, cet insecte vit sous les écorces des arbres. Sa patrie est la Nou-
velle-Hollande, où il paraît commun et très-répandu ; on en connaît deux
autres espèces du même pays (2).
COPTODERA.
Dej. Species], p. 273 (3].
Menton profondément échancrc, muni d'une forte dent médiane
simple. — Languette très-grande, grêle, cornée; ses paraglosses mem-
braneuses, larges, soudées avec elle, l'entourant de toutes parts et un
peu échancrées en cœur antérieurement. — Bernier article des palpes
légèrement ovalaire et subacuminé. — Mandibules assez saillantes, fai-
blement arquées à leur extrémité. — Labre allongé, un peu rétréci en
avant et légèrement arrondi ou tronqué. — Tête brièvement ovale, un
peu rélrécie en arrière. — Yeux gros et saillants. — Antennes subfili-
formes, un peu plus longues que le protborax, à articles égaux, sauf
le ^0 qui est plus court que les autres; le l*"' assez gros. — Prothorax
transversal, fortement cordiforme, coupé carrément à sa base, rcbordé
sur les côtés, avec ses angles plus ou moins saillants. — Elylres dé-
primées, larges, non rebordées, obliquement sinuées et tronquées à leur
extrémité. — Pattes médiocres, peu robustes; tarses subfiliformes; les
quatre premiers articles des antérieurs faiblement triangulaires ; le 4»
entier; crochets dentelés. — Corps plus ou moins large et aplati.
Dejean, en créant ce genre, l'a trop rapproché des Lebia et y a com-
pris des espèces qui ne peuvent pas en faire partie. On en connaît
actuellement une trentaine i4) répandues dans les régions ciiaudes de
(1) La Cymindïs misfralis figurée par MM. Hombron et Jacquinot, dans le
Voy. au pôle Sud^ pi. 1, f. 7, est un autre insecte, et correspond à la Cym. Dief-
fenhachii, Wliite, in Dieffenbach's Travels in New-Zealand, II, p. 273. Voyez
A. Wliite, Voy. of The Erebus and Terror, Ent. p. 2.
(2) P. eucalypti., fuscipennis, Germar, Linnsa ent. III, p 164.
(3) Syn. Agoxocheu.a, De Chaud. Bull. Mosc. 1848, p. 119.
(4) Aux dix espèces décrites par Dejean^ ajout. : Esp. américaines : C.t>elo.r,
nigripenniSj Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 195. — obscura, Casteln. Et. ent.
p. 51. — unicolor (ohscura, Cà&leln.), Chevr. Col. du Mex. Cent, I.fasc. 2; au-
ruta , Cent. II, fasc. 7. — rufescens, Buquct, Ann. d. 1. Soc. enXom. IV,
p. 617. — bifasciata, elongata, Putzeys, Mém. d. 1. Soc. d. Se, d. Liège, II,
^MlCÂLlQÈS. i4i
l'ancien ei du nouveau conUuènl. Quelques-uties, plus élroiles que de
roulume, ressemblent assez au premier aspect à certains CAtAscoprs;
presque toutes sont ornées de couleurs métalliques. Ceux de ces insectes
que j'ai eu occasion d'observer en Amérique, vivent sous les ccorces et
sont d'une agilité excessive.
Lo genre AGONocnEiLA, de M. De Chaudoir, ne me parait pas suffisam-
ment distinct do celui-ci. Il n'en diffère en effet que par la dent mé-
diane du menton qui est excavée, le labre qui est un peu plus court, et
les antennes qui vont un peu en grossissant à leur extrémité. Il ne com-
prend qu'une petite espèce de l'Australie (i).
STENOGLOSSA.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1848^ p. IIG.
Languette presque de la longueur du labre, très-grêle; ses para-
glosses séparées en avant par un très-petit intervalle. — Labre forte-
ment arrondi au bout. — Les autres caractères comme chez les Cop-
TODEKA.
Ce genre paraît un peu plus distinct que les Agonociïktla du même
auteur; il reste cependant à savoir s'il n'y a pas des espèces qui l'ont le
passage entre lui et les Coptodkka, sous le rapport des deux org;iries
qui viennent d'être indiqués. M. De Chaudoir n'en décrit qu'une peiite
espèce {S. vuvieijala) de Colombie.
NYCTEIS.
Casteln. Et. eut. p. li-S (2).
Menton profondément échancré, san? dent niédianc. — Languette des
CopioDEUA. — Dernier article des palpes suhcylindrique , obtus au
bout. — Mandibules et labre des Coptodkua ; celui-ci un peu plus arrondi.
— Tête grande, ovalaire, peu rétrécie eu arrière. — Yeux grands,
p. 394. — lucidenta, Ericlis. Arcli. 1847, 1, p. 69. — virkUpennls, collaris,
J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit. St. p. 24. — lufeopicta^ Chaud. Bull. Mosc.
1850, n° 2, p. 36.3. — obtusangida, Ctiand. ibid. 1852, n" 1, p. 65. — Esp. de
Guinée : C. flgurata, Cliaud. ibid. 1850, n» 1, p. 361. — Esp. de l'Africpie aus-
trale : C. nofatu, equestris, amœnida, fusciataj, Boliem. Ins. Caffrai-. I p. 58.
— Esp. indiennes : C. interrupta, elegantula, trunsversn, flexuosa, Schmidt-
Gœbel, Col. Birman, p. 53. — Esp. de Cliine : C. bicinda, Hope, Trans. ol' tlie
ent. Soc. IV, p. 15.
Voyez, pour des observations sur ce genre, et la liste des espèces décrites, De
Cluiud. Bull. Mosc. 1850, n» 2, p. 356.
(1) A . guttnta, Cliaud. loc. cit.
(2) Syn. Beleopterus, Klug in Wicgm. Arcli. 1835, 1, p. 384. — Catascqpus^
Gory, Aun, d. 1. Soc. ent. 111, p. ^05, et Cliaud, ibid. 1835, p. 441.
442 CABABIQCES.
assez saillants. — Prothorax des Coptodera. — Elytres larges, forte-
ment et obliquement échancrêes en arrière; les angles suturai et externe
de l'échancrure plus ou moins épineux. — Pattes des Coptodera.
L'absence de dent médiane au menton est le principal caractère qui
distingue ce genre des Coptodera, dont, à part cela, il est très-voisin.
Dejean s'y est même trompé et a placé parmi ces dernières l'espèce
(madagascariensis) sur laquelle il a été établi , sans s'apercevoir de
la structure du menton. Ces insectes sont originaires de Madagascar ;
on n'en a décrit que trois espèces (j).
BELONOGNATHA.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1843;, p. 383.
Genre à peine distinct des Nycteis et qui doit probablement leur être
réuni à titre de section. Je ne puis extraire de la longue diagnose que
lui consacre M. de Chaudoir que les différences suivantes :
Mandibules allongées, étroites, droites, grêles et Irès-aigucs à leur
extrémité. — Labre très-long, canaliculé près de son extrémité, forte-
ment arrondi et échancré dans son milieu. — Jambes antérieures munies
d'une seule épine terminale, l'interne; les postérieures, des deux ordi-
naires ; les arlicks 3 et 4 des tarses antérieurs subcordiformes.
Le genre ne contient qu'une petite espèce {B. pustulala) originaire
de Madagascar comme les Nvctuis.
LOBODONTUS.
De Chauj). Bull. d. Mosc. 1842, p. 841 (2).
Genre démembré des Thykeopterus qui suivent et qui s'en distingue
par les particularités suivantes :
Menton trilobé; le lobe médian un peu plus court que les latéraux,
séparé d'eux par un intervalle étroit, très-large, arrondi et un peu ré-
iléchi en dedans à son extrémité. — Languette trilobée ; le lobe médian
moins saillant que les latéraux, convexe et coupé carrément à son ex-
trémité. — Labre légèrement Iraiisversal, un peu rétréci en avant, avec
son bord antérieur faiblement échancré. — Tête carrée. — Elytres
courtes, tronquées et non épineuses à leur extrémité.
Le faciès est le même que celui des Coptodera parmi lesquelles
(1) N. madagascariensis^ brevicolliSj, Casteln. loc. cit. Le premier est le Ca-
tascopus depressuSj, Chaud, loc. cit. et le Beleopt. cyanipennis,, Klug, loc. cit.
— Bel. signaius, Klug, loc. cit.
(2) Syn. Coptodera, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 193.
PÉRICALIDES. 143
Gory avait placé l'une des deux espèces (i) que contient le genre et qui
sont africaines.
THYREOPTERUS.
Dei. Species V^ p. 445 (2).
Menton profondément éciiancré, muni d'une très-forle dent médiane
simple et aiguë. — Languette grêle, légèrement dilatée et arrondie
en avant ; ses paraglosses larges, l'enveloppant antérieurement et con-
niventes. — Dernier article des palpes cylindrique, — Mandibules
grêles, allongées, peu arquées et très-aiguës. — Labre les recouvrant
en grande partie, un peu rétréci en avant, avec son bord antérieur
échancré. — Tête triangulaire ou ovalalrc, peu ou assez rélrécie posté-
rieurement. — Prolhorax transversal, échancré en avant, rebordé sur
les côtés, tantôt fortement, tantôt à peine rétréci en arrière. — Elylres
ovales, larges, plus ou moins déprimées, tronquées et sinuées oblique-
ment en arrière, épineuses à l'angle suturai. — Tarses filiformes,
longs ; leurs crochets fortement arques et simples.
Jolis insectes, de taille variable, parfois assez grande, noirs ou bru-
nîitres et souvent ornés de taches fauves ou d'un rouge sanguin sur les
élylres. Ils sont, pour la plupart, propres à l'île de Madagascar ; les
autres se trouvent en Afrique, aux Indes orientales et dans l'Australie.
On en connaît déjcà plus d'une vingtaine d'espèces (3). Comme les Cor-
TODEKA, ils vivent sous les écorces et sont d'une agilité extrême.
(1) L. trisignatus, Chaud, loc. cit. du Cap. — Coptodera flavosignuta, Gory^,
loc. cil. du Sénégal.
M. De Cliaudoir (Bull. Mosc. 1848, n» \, p. 121) pense que la Coptodera tri-
sicjnata. Duquel (Ann. d. 1. Soc. ent. IV, p. 616), appartient peut-être à ce
genre. Celte espèce est américaine.
(2) Syn. EuRYDEUA, Casleln. Mag. d. Zool. 1ns. 1831, pi. 36. Voyez la mono-
graphie que MM. Gory et Percheron ont donnée de ce genre dans leur « Hist.
nal. d. Coléopl. » tome I.
(3) Aux six espèces du Species de Dcjcan, a,j. : Esp. de Madagascar : Th. bre-
vicolUSj, latipennis, cuspklatus^ KUig in Wiegm. Arch. 1835, 1, p. 386. — uni-
color, Klug, Ins. von Madag. p. 36. — Eur. strkda^ Guériu, Mag. d. Zool. Ins.
1832, pi. 22. — Th. maculatus, Chaud. Bull. Mosc. 1837, n" 3, p. 12. — Eur.
sublœvis, gigas^ longipennis, ovalis, inermis, Casleln. El. ent. p. 146. — mor-
molycoides, Coqucr. Rev. et Mag. d. Zool. 1851, p. 86. — Esp. de TAfrique aus-
trale : Th. limhatus, Bohcm. Ins. Caffrar. I, p. 77. — Esp. de Guinée : Eur.
bifusckitu, Hope, Ann. of nal. Hist. X, p. 92. — Th. latkollis, Laferté, Rev. et
Mag. d. Zool. 1849, p. 351. — Esp. indiennes : Th. ater^ Casleln. Et. cnl. p. 149.
— impressuSj Schmidl-Gœbel, Col. Dirman. p. 80. — Esp. de TAustralie : Th.
subangulaius, Germar, Linnœa ent. III, p. 166.
Le Thyreopterus fasciatus de M. J. Le Conle (Geod. Col. of Ihe Unit. StJ
p. 25), décrit auparavant par M. Haldeman (Proceed. of Ihe Acad. of Phil. I,
p. 298), sous le.nom de Coptodera fasciuta, est un Tetragonoberus.
l44 uUAMqtmi
Quelc^uÉè iiiilsufs ftigarderil comme distinct de celtil-cî !e genfe Èi«-
àVDÊDA de M. de Casteinau que j'ai placé dans la synonymie (i). Leur
l'acics est en eflet un peu différent; toutefois sans me prononcer sur
cette question, il me semble (lue les deux genres passent par degrés
insensibles de l'un à l'autre, autant que j'en puis juger par les espèce?
que j'ai vues.
MORMOLYCE.
IIagenb. MormoUjce, Nov. Gen. in-S" Norimb. 1825.
Menton fortement échancré, muni d'une dent médiane simple, très-
aipuë. — Languette grêle, en fer de lance; ses paraglosses Irès-larges,
adhérentes, arrondies au bout, se recourbant et se rejoignant au devant
d'elle. — Palpes robustes; leur dernier article subcylindrique, arrondi
à son exlrémitr". — Mandibules médiocres, arquées, dentées au côlé in-
terne près de leur sommet. — Labre carré, un peu échancré en avant.
— Tèle très-allongée, déprimée, un peu arquée, se rétrécissant graduel-
lement d'avant en arrière. — Antennes linéaires, un peu moins longues
que le corps, à l'^"' article en massue Irès-rentlée à son sommet, dépas-
sant les yeux , 2® très-court, 3« très long, 4*= un peu moins, les suivants
beaucoup plus courts, subégaux. — Prodiorax de la longueur de la tète,
subrhoniboïdal, muni latéralement d'une dilatation denliculée Elylres
très-amples, embrassant le corps, puis fortement dilatées en une expan-
sion foliacée, plane, formant postérieurement deux grands lobes ar-
rondis qui dépassent fortement l'abdomen. — Pattes très-allongées,
grêles, comprimées ; cuisses et jambes droites; jambes antérieures assez
fortement échancrées près de leur extrémité ; celle-ci dilatée; tarses
simples dans les deux sexes; leur l'"' article beaucoup plus long que les
autres , un peu velu en dessous, ceux-ci glabres; le pénultième entier.
Ce genre extraordinaire a tenu pendant longtemps les entomolo-
gistes dans l'incertitude sur la place qu'il doit occuper. Latreille, De-
jean, MM. Brullé et de Casteinau l'ont placé parmi les Féronides, à côté
des Spiioorus; mais, d'après l'ensemble de ses caractères et son facics,
il n'y a pas à douter que ce ne soit un Troncatipenne, comme l'ont dit
MM. Serville, Klug et Mannerheim. Il restait seulement à lui assigner
(1) M. de Chaudoir (Bull. Mosc. 1848, n" 1, p. 123), qui est de cet avis, pense
même que le genre Eurydeua devra être subdivisé, et il signale, entre autres,
\'E. striatil Guérin, indiquée en note, comme devant former un genre nouveau,
qu'il nomme Labocephalus, et qui serait caractérisé par la dent médiane du
menton bifide, des mandibules courtes, épaisses et très-convexes, et sa tète pro-
longée en ai-rière. UEurydera (uichomenoides de la Monograpliie n'appartient
pas non plus à ce genre, selon BI. De Chaudoir, mais doit en constituer un
nouveau, voisin des DgucHus, qu'il nomme ïavgAKoxus, sans en exposer les
caractères.
ttmCAtlDZSi H^
sa place dans ce vaste groupe, ce que M. de Chaudoir (i) a fait, en
indiquant les rapports intimes qu'il a avec le genre précédent. Je par-
tage complètement son opinion à cet égard, et la chose me paraît de la
dernière évidence. On pourrait dire que c'est un Thyreoptekcs dont la
plupart des organes ont été monstrueusement développés.
La taille de l'unique espèce (2) qui rentre dans ce genre, n'est pas
moins remarquable que les caractères qui précèdent. Elle atteint quel-
quefois trois pouces et demi de long sur plus de deux de large; l'exem-
plaire mâle que je possède a au moins ces dimensions. Cet insecte sin-
gulier habite l'ile de Java et parait vivre sous les écorces (3).
Sa larve, s'il en faut croire la description qu'en a donnée M. Ver-
Huell (4), ne présenterait rien d'extraordinaire dans sa forme géné-
rale, et ressemblerait sous ce rapport aux larves des Carabiques ordi-
naires.
CATASCOPUS.
KiRBT, Trans. ofthe Linn. Soc. XIV, p. 94 (5).
Menton profondément échancré, muni d'une forte dent médiane
arrondie ou subaiguë ; ses lobes latéraux terminés par une petite
pointe à leur sommet interne. — Languette cornée, grêle; ses para-
glosses membraneuses, larges, soudées avec elle, l'entourant de toutes
parts et échancrées en cœur antérieurement. — Dernier article des
palpes subcylindrique et tronqué. — Mandibules assez saillantes, fai-
blement arquées à leur extrémité. — Labre très-allongé, arrondi et
fendu dans son milieu en avant. — Télé brièvement ovale, un peu
rélrécie en arrière. — Yeux assez gros, plus. ou moins saillants. — An-
(1) Bull. Mosc. 1848, n» 1, p. 123.
(2) M. phyllodeSj,Eà§enh. loc. cit., avec une bonne figure.
(3) M. de Mannerheim (Bull. Mosc. 1837, n» 2, p. 25) a publié, sur les carac-
tères sexuels, des observations fort justes. Le plus apparent consiste en ce que
chez le mâle, outre sa taille plus grande, les lobes foliacés postérieurs des élytres
se rejoignent en se croisant même un peu, et sont munis chacun d'une petite
dent au milieu de leur bord interne, tandis ([ue, chez la femelle, ils restent sé-
parés et n'ont pas la dent en question.
(4) Ann. d. Se. nat. 3^ série, VII, p. 34-4, pi. 7, f. 1-4^ la larve avec des détails;
5-6, la nymphe femelle. Cette nymphe appartient manifestement à l'espèce. En
est-il de même pour la larve, et n'y a-t-il pas eu, en ce qui la concerne, quel-
que erreur de commise par la personne qui l'a recueillie ? Quand on voit les
formes bizarres de celle de la Galerita Lecontei, dont il a été question plus
haut, il parait réellement impossible cpie celle du genre actuel ait des formes
aussi normales. >
(5) Syn. Elaphrus, V\''cber, Obs. ent. p. 45. — Cyphosoma, Hope^ Ann. of nat.
Hist. IX, p. 426; genre tellement mal caractérisé, qu'on ne verrait pas môme à
quel groupe des Carabiques il appartient, si M. Hope ne disait pas que c'est un
Catascopus; peut'ôtre est-ce un genre distinct,
Coléoptères, Tome l, 10
146 CÂBABIQUES.
tennes filiformes, un peu comprimées, plus longues que le prolhorax ;
à l«f article gros, cylindrique et méfliocre, 2« court; les suivants subé-
gaux. — Prolhorax transversal, cordiforme, rebordé sur les côtés; ses
quatre angles un peu saillants; les postérieurs réfléchis. — Elytres plus
ou moins allongées, parallèles, tronquées obliquement à leur extrémité,
avec la suture et leurs angles externes, très-souvent épineux. — Pattes
médiocres ; articles des tarses subtriangulaires , garnis en dessous de
squammules éparses; le 1"'' long, 4e ¥ petit, entier; crochets non
dentés. — Corps allongé, peu convexe.
Beaux insectes de taille moyenne et de couleur métallique plus ou
moins brillante. Leurs yeux assez saillants et leur prothorax cordiforme
leur donnent une ressemblance lointaine avec les Elaphrus qui a en-
gagé Weber à placer l'espèce qu'il a décrite dans ce genre. Longtemps
ces insectes ont paru propres aux Indes orientales et à l'Afrique ; mais
j'en ai découvert une [brasiliensis) au Brésil, et depuis, on en a rap-
porté d'autres du même continent . Celle que j'ai vue vivante se trou-
vait enfouie dans le bois vermoulu et humide d'un arbre mort. Les es-
pèces aujourd'hui connues s'élèvent à plus d'une vingtaine (i).
MISCELUS.
KiUG, Jalirb. d. Ins. p. 82 (2).
Menton concave, assez profondément échancré, muni d'une grosse
dent médiane sillonnée dans son milieu. — Languette très-grande, grêle;
ses paraglosses membraneuses, conniventes et échancrées en cœur an-
térieurement. — Palpes assez robustes ; leur dernier article cylindrique,
tronqué au bout. — Mandibules un peu allongées, faiblement ar-
quées, presque en entier cachées par le labre. — Celui-ci allongé, un
peu voûté et arrondi au bout. — Tête ovalairc, à peine rétrécie en
arrière. — Antennes un peu plus longues que le prothorax, subfiliformes,
(1) Alix cinq esp. du Spec/es de Dcjean, aj. : Esp. africaines : C. Beauvoisii,
Gasteln. Et. ont. p. 60. — rufipes, madagascariehsis, Gory, Ann. Soc. ent. II,
p. 204 sq. — Savarjei, jiicundus [senegalensis, Dej.)^ Hope, Ann. of nat. Hist.
Xj p. 93. — femoralis [Suvugei, Hope; Westcrmanni, Dej. Cal.), nigrqyes {ju-
cundus, Hope), speculariSj\mhoS^\erha.nd. d. nat. Gesellsch. in Basel, V, p. 164
sq. — rufifonoratus, Cliaud. Bull. Mose. 1837, n" 3, p. 9. — rugicepSj, Chaud,
ibid. 1850, n" 2, p. 350. — af finis, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 78. — Esp. in-
diennes : C. elegans, Mac-Leay, Ann. Jav. p. 15. — nitkluliis, Gasteln. Et. ent.
p. 60. — WithilUi, Hope, Col. Man. II, p. 164, Tab. 3, f. 2. — violaceus, elevatus
pauper, regalis, Schmidt-Gœbel, Col. Birman, p. 82 sq. — elegans. Chaud.
Bull. Mosc. 1850, no 2, p. 354. — Esp. austialiennos : C. australasion et Cypho-
soma unicolor, Hope, Ann. of nat. Hist. IX, p. 426. — Esp. américaines : C.
obscuroviridis, Chcvrol. Col. d. Mex. Cent. II, fasc. 8. — auratus, Manh. Bull,
Mosc. 1837, n» 3, p. 47.
(2) Syn. LEPTODACTyLA, BruUé, Hist. nat. d. Ins. IV, p. 130. ■— Çymikdis, Dej.
Cat. éd. 3, p. 9.
PÉRICALÏDES. 147
à 1er article gros et court ainsi que le 2«; les suivants subégaux. — Pro-
thorax un peu plus large que long, échancré circulairement en avant,
cordiforme, tronqué en arrière, avec ses côtés postérieurs marginés. —
Elylres allongées, planes, sillonnées, tronquées et sinuées au bout. —
Pattes médiocres; tarses courts, cylindriques, leurs articles très-serrés;
le 4® entier; crochets simples. — Corps allongé.
M. Klug a regardé ce genre comme voisin des Helluo et des Ozvena,
surtout des premiers, et M. Brullé l'a placé dans sa famille des Trigo-
nodactyliens à côté des Trigonodactyla et des Pachyteles. Pour moi,
il me paraît allié de très-près aux Catascopus , quoique son faciès soit
assez différent. Son labre non fendu, sa tète peu rétrécie en arrière,
enfin ses tarses plus grêles et simplement pubescents en dessous sont
les principaux caractères qui l'en séparent. On n'en connaît que deux
espèces de Java (i). Ce sont des insectes de la taille des Catascopus,
mais noirs et à élylres plus ou moins sillonnées.
PERIGALUS.
Mac-Leay, Annul. Jav. p. 15 (2).
Menton profondément échancré, sans dent médiane; ses lobes laté-
raux arrondis. — Languette cornée, très-grêle, enveloppée de tous
côtés^par ses paraglosses; celles-ci larges, séparées en avant par un
faible intervalle. — Dernier article des palpes subcylindrique et tronqué
au bout. — Mandibules grêles, allongées et faiblement arquées, — Labre
allongé, arrondi et étroitement échancré en avant. — ïête transversa-
lement rhomboidale, rétrécie en arrière. — Yeux très-gros et très-sail-
lants. — Antennes plus longues que la moitié du corps, grêles, subsé-
tacées; le !<"• et le 3" article les plus longs de tous, celui-là en massue ;
le 2^ court, obconique; les autres subégaux. — Prothorax transversal,
rebordé latéralement , rétréci en arrrîère , avec ses angles postérieurs
saillants. — Elytres ovales, subparallèles, déprimées, échancrées à leur
extrémité, souvent épineuses aux angles externe et suturai. — Pattes
longues; tarses allongés; leurs articles subcylindriques, le 4e entier;
crochets grands, grêles et simples.
Ces insectes n'ont plus le faciès des précédents, et s'en distinguent
par un assez grand nombre de caractères, notamment par l'allongement
du 3« article de leurs antennes. Toutes les espèces connues jusqu'ici
sont de Java, du continent indien et des îles Philippines. Le genre
CoELOPRosopus de M. de Chaudoir n'est pas distinct de celui-ci (ô).
(1) M.javanus, Klug, loc. cit. pi. I, f. 9 {Lept. apicalis, BruUù, loc. cit. pi. 4^
f. 1). — unicolot-j, Putzeys, Mcm. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 375.
(2) Syn. Catascopus, Mac-Leay, Annul. Jav. p. 15. — Coelopuosopus, D«
Chaud. 13ull. Mosc. 1842, p. 839. '
(3) Esp. de Java: P.cicindeloides, Mac-Leay, loc. cit. p. 1(3.— Cafascoput
EUCHEILA.
Dej. Species V, p. 455.
Menlon sans dent médiane, très-court, largement et reclanguîaire-
menl échancré. — Dernier article des palpes maxillaires cylindrique ;
celui des labiaux assez fortement sccuriforme. — Labre Irès-grand,
subovale, arrondi en avant et cachant en entier les mandibules. — Tête
allongée, presque triangulaire. — Antennes filiformes, beaucoup plus
courtes que le corps; leur l*-'" article un peu plus long que les deux
suivants réunis. — Yeux assez saillants. — Prolhorax transversal, un
peu rétréci en arrière, rebordé sur les côtés, échancré en avant, coupé
carrément au milieu de sa base, obliquement sur les côtés, avec ses
angles arrondis. — Elylres assez allongées, subparallèles, un peu con-
vexes et fortement échancrées à leur extrémité. — Pattes médiocres;
les articles des tarses subcylindriques; crochets fortement dentés en
dessous.
Ces caractères sont empruntés à Dejean, qui, selon sa coutume, n'a
pas parlé de la languette ; mais on sait qu'elle est construite sur le
même plan que celle des Péricalides, et il n'y a pas de doute que le
genre appartient à ce groupe. Dejean s'est également trompé en disant
que les crochets des tarses sont simples; M. de Chaudoir (1) a relevé
celte erreur. C'est le seul genre de la tribu qui ait le dernier article des
palpes labiaux sécuriforme. L'espèce unique (E. jlavilabris, Dej.) sur
laquelle il est établi est un petit insecte que j'ai rapporté jadis le pre-
mier du Brésil et qui est très-rare dans les collections (2).
SCOPODES.
EuiCHS. Arch. 1842,1,123 (3).
Menlon Irés-court, faiblement échancré, sans dent médiane. — Palpes
courts; leur dernier article ovalairc et acuminé. — Mandibules courtes.
i-maculatus, Mac-Leay, loc. cit. p. 15. Type du genre Coeloprosopus, Chaud.
— P. guttatus, Chevrol. Mag. d. Zool. Ins. 1832, pi. 46. — Esp. du continent
indien : P. ornntus, Schmidt-Gœbel, Col. Birman, p. 86. — Esp. des îles Philip-
pines : P. undatus, Chaud. Bull. Mosc. 1848, n» i, p. 111.
'Nota. Le Thyreopterus tetrasemus Dej. Species V, p. 448, appartient très-
probablement à ce genre.
(1) Bull. Mosc. 1848, n" 1, p. 124.
(2) Il est figuré, mais très-mal, dans llcon. d. Coléopt. dEur. pi. 8, f. 3.
(3) Syn. MoLPUS, Ncwman, The Eut. p. 413. Erichson (Arch. 1844, II, p. 167)
pense c[ue l'espèce {sexpunctatus) décrite par cet auteur est difl'érente de la
sienne; elle me paraît complètement identique.
M. A. Whjte (Zool. of the Voyage of H.M. S. Erebus and Xerror, Ent. p. 5) ^
PSECDOilORPniOES. Ii9
— Labre plus long que large , très-brièvement tridenté en avant. —
Tétc notablement plus large que le prothorax, rétrécie postérieurement
en un col très-court. — Yeux énormes, occupant les bords latéraux de
la têle en entier. — Antennes à peine de la lofigueur du prolhorax,
grossissant un peu à leur extrémité; à l*""" article gros et médiocre, 2e
court, obconique, 3-4 allongés; les suivants beaucoup plus courts,
égaux. — Prothorax un peu plus large que long, rétréci en arrière,
subanguleux sur les cùlés,- avec les angles antérieurs rabattus et ar-
rondis, les postérieurs distincts. — Elytres oblongues, très-déprimées,
tronquées obliquement à leur extrémité. — Pattes assez longues; cuisses
grosses, surtout les antérieures; jambes grêles; tarses filiformes, allon-
gés ; leur 4" article entier; crochets petits, simples.
Erichson a fondé ce genre sur un très-petit insecte (S. boops) de la
terre de Van Diemen que j'ai sous les yeux et qui présente des carac-
tères toul-à-fait extraordinaires. Sa tète et son prothorax, surtout la
première, semblent empruntés à un Elaphrus, tandis que les élylres
ont la plus grande ressemblance avec celles des Sekicoda. Erichson l'a
placé parmi les Péricalides dont il se rapproche en effet par plusieurs
points, notamment par son labre. Je me conforme à son opinion, en
ajoutant que c'est un genre qui rattache les Troncatipennes en général
aux Elapurus. On en coimaît deux autres espèces de l'Australie (i).
TRIBU XV.
PSEUDOMORPHIDES.
Menton confondu avec le sous-menton, souvent sans trace de suture.
— Paraglosses adhérant à la languette dans toute leur longueur. —
Palpes courts, robustes et rigides. — Antennes de forme variable, sou-
vent reçues au repos dans des rainures de la face inférieure de la tète.
— Celle-ci obtuse en avant, enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux.
— Prothorax de la largeur des élylres à sa base et appliqué exactement
contre elles. — Elytres tronquées à leur extrémité. — Pattes très-
courtes, contractiles; cuisses très-fortes, ovales, comprimées, canali-
culées en dessous pour loger les jambes au repos; ces dernières médio-
crement échancrées à leur extrémité ; tarses grêles, rigides, semblables
dans les deux sexes (?) — Prosternum fortement comprimé, dépassant
plus ou moins les hanches antérieures en arrière. — Mésosternum Irès-
établi, sur un petit insecte de la Nouvelle-Zéknde, un genre qu'il nomme He-
LOEOTRECHUs, et qu'il a très-mal caractérisé. Quoiqu'ille place parmi les Subuli-
palpes, je crois qu'il est identique avec celui-ci, qui se composerait alors de quatre
espèces. M. Whitc nomme la sienne elaphroides.
(1) S. sigillafus, Germar, Linucea eut. 111, p. 163. — tripunctatus, Chaud,
Bull. Mosc. 1852, n» 1, p. 64.
150 CARABlQtJES.
étroit, parfois presque nul. — Abdomen déprimé, fortement arrondi à
son extrémité.
Dans presque tous les groupes principaux du règne animal on ren-
contre des espèces qui, tout en appartenant réellement à une famille
déterminée, revêtent certains caractères et le faciès de familles souvent
fort éloignées. Celles de cette tribu sont un des exemples les plus frap-
pants de ces déguisements morphologiques. Au premier coup-d'œil or»
les prendrait, les unes pour des Peltis, des Nitidcla ou des Ips, les
autres pour des Gyrinus ; mais ce sont en réalité de véritables Carnas-
siers par la structure de leur bouche. Il est moins facile de décider de
prime-abord si ces insectes appartiennent aux Carabiques ou aux Ilydro-
canthares, et les entomologistes anglais, à qui l'on doit la connaissance
de presque toutes leurs espèces, s'y sont trompés pour la plupart (i).
Il suffit toutefois de jeter un coup-d'œil sur les deux derniers segments
thoraciques, pour voir qu'ils sont absolument composés comme chez les
Carabiques, et très-différents, par conséquent, de ceux des Dityscides et
des Gyrinides, sans compter que les pattes ne sont nullement con-
formées pour la locomotion aquatique.
Les Pseudomorphides sont donc, sans aucun doute, de véritables Ca-
rabiques. Mais il n'est pas aisé de déterminer quelle place ils doivent
occuper dans cette famille, attendu qu'ils forment un rameau aberrant
qui va rejoindre les genres de Clavicornes indiqués plus haut et les Gy-
rinides, rameau qui ne peut pas s'intercaler dans la série des autres
tribus sans rompre les rapports qui les unissent. Il existe cependant deux
caractères qui peuvent mettre sur la voie d'un arrangement naturel.
D'une part, ainsi que l'a fait observer Erichson (2), leur menton est
construit comme celui des Siagonides; d'autre part je remarque que
leurs hanches intermédiaires sont presque contiguës comme chez les
Ozénides, par suite de l'extrême étroitesse du mésosternum. D'après
cela il me paraît que c'est près de ces deux tribus qu'ils doivent être placés.
Mais, comme ce sont des Troncatipennes, tandis que les Ozénides et
les Siagonides n'en sont pas, on ne peut les placer entre ces deux tribus,
ainsi que cela devrait avoir lieu.
Ces insectes anormaux , d'abord très-peu nombreux, se sont aug-
mentés en nombre dans ces dernières années, au point de former déjà
quatre genres bien distincts, et l'on découvrira sans doute, quelque jour,
d'autres espèces qui combleront l'intervalle qui existe entre eux et les
Carabiques normaux. Leur distribution géographique est remarquable:
(1) Voyez Hope, Trans. of tlie ent. Soc. of Lond. I, p. 11; Haliday in New-
man's, Ent. p. .305; Newman ibid. p. 365; et un beau travail de M. West^^ood
intitulé : Exemples empruntés à lu classe des Insectes, des rapports désignés
ordinairement sous les noms d'affinité et d'analogie qui existent entre des objets
naturels; dans les Trans. of the Linn. Soc. XVIII, p. 409.
(2) Dansses Arch. A. 1842, II, p. 160.
PSECDOMORPHIDES. 151
une de leurs espèces appartient à l'Amérique du Nord, deux au Brésil ;
toutes les autres sont propres à l'Australie.
Genres : Pseudomorpha, Sphallomorphaj Silphomorpha, Adelotoptis.
PSEUDOMORPHA.
KniBY, Trons. oftheLinn. Soc. XIV, p. 98 (1).
Menton court, largement et assez fortement échancré, muni d'une
forte dent médiane simple, moins longue que ses lobes latéraux; ceux-ci
étroits et aigus. — Languette petite, arrondie à son sommet ainsi que
ses para-rlosses ; celles-ci un peu plus courtes qu'elle, adhérentes, sauf
tout-à-fait à leur extrémité. — Palpes courts et robustes ; le dernier
article des labiaux fortement sécuriforme, celui des maxillaires cylin-
drique et tronqué au bout. — Mandibules courtes, arquées et aiguës,
dilatées à leur base en dedans. — Labre fortement transversal, arrondi
en avant. — Yeux médiocres, arrondis. — Antennes plus courtes que le
prolhorax, flliformes ; à l'^f article assez gros, arqué, 2® obconique, plus
court que les suivants : ceux-ci subcylindriques, égaux. — Prothorax
de la largeur des élytres à sa base qui est coupée carrément, un peu ré-
tréci en avant, assez convexe, rebordé sur les côtés, échancré antérieu-
rement, arrondi aux angles postérieurs. — Elytres parallèles, tronquées
au bout, rebordées latéralement. — Pattes courtes ; cuisses très-grosses,
comprimées, ovales ; jambes grêles ; les antérieures échancrées près de
leur extrémité ; tous les tarses très-grêles, subsétacés ; leurs crochets
très-petits. — ProsterHum dépassant un peu les hanches antérieures ;
métasternum terminé en pointe en avant. — Faciès général des Ips
ou des Pbltis.
Illiger est le premier qui ait signalé, en 1807, l'existence de ce genre,
sous le nom de Drepands, mais sans en donner les caractères. En 1823,
Kirby le publia sous le nom de Pseudomorpha , en décrivant son
organisation dans les plus grands détails. En 1829, Dejean, le croyant
nouveau, le fit connaître dans son Iconographie des Coléoptères d'Europe,
sous le nom d'AxijjopnoRus ; mais, en 1831, dans le 5e volume de son
Species, ayant eu connaissance des deux noms cités plus haut, il donna
la préférence à celui d'IUiger, quoiqu'il ne fût accompagné d'aucun ca-
ractère ; c'est celui de M. Kirby qui doit incontestablement être adopté.
On ne connaît que trois espèces de ce genre (2), l'une propre à
9
(1) Syn. Heteromorpha, Kirby, loc. cit. p. 109. Sans entrer dans aucune expli-
cation, Kirby a substitué ce nom à celui de Pseudomorpha, dans l'explication
de la planche qui accompagne son travail. — Drepanus, lUig. Mag. f. Inselit.
YI, p. 344, et Dcj. Species V, p. 434. — Axinophorus, Dej. Icon. d. Coléopt.
d'Eur. I, p. 174.
(2) Esp. des Etats-Unis : Pseud. excrucians, Kirby, loc. cit. pi. 3, f. 3ae.
1S2 dABABIQCES.
rAracrique du Nord, les deux autres aux environs de RIo-Janeiro; l'une
de ces dernières (P. Lacordairei), découverte par moi, vit sous les
écorces à la naaniçre de beaucoup de Xylophages.
SPHALLOMORPHA,
Westw. Trans. of the Linn. Soc. XVIII, p. 414.
Menton court, profondément et quadrangulairement échancré, sans
dent médiane. — Languette épaisse, courte, tronquée au bout ; ses pa-
raglosses adhérentes dans toute leur longueur. — Palpes courts, ro-
bustes ; le dernier article des labiaux ovalaire et assez aigu, celui des
maxillaires grossissant un peu à son sommet et tronque obliquement.
— Mandibules courtes, arquées, dilatées en dedans à leur base en un
grand lobe arrondi. — Labre court, presque entier, avec ses angles an-
térieurs arrondis. — Yeux assez grands, arrondis. — Antennes deux
fois plus longues que la tête, très-gréles ; à l*"" article un peu plus gros
que les autres ; ceux-ci allongés, égaux ; le 2^ parfois un peu plus court ;
elles sont reçues au repos dans une rainure du dessous de la tcle. —
Prothorax transversal, arrondi et rétréci sur les côtés en avant, forte-
ment échancré antérieurement, tronqué en arrière, avec ses angles pos-
térieurs distincts , finement marginé latéralement. — Elytres oblongo-
parallèles ou subovales, peu convexes, tronquées en arrière. — Pattes
courtes, contractiles ; cuisses très-grandes, comprimées, ovales, canali-
culées en dessous pour loger les jambes ; celles-ci grêles, les antérieures
échancrées près de leur sommet; tardes grêles; deux rangées de pa-
pilles sous les trois premiers articles des antérieurs, seulement sous les
deux premiers des intermédiaires. — Prosternum prolongé postérieu-
rement en une lame comprimée. — Faciès des Nitidula.
Genre propre à la Nouvelle-Hollande, et sur les habitudes duquel on
n'a pas de détails; mais qui, sous ce rapport, doit ressembler aux Pseudo-
MORPHA et aux deux autres qui suivent. On en connaît trois espèces (i).
Cette espèce est, sans aucun doute, identique avec le Dreponus Lecontei Dej. et
non différente, comme le pensent généralement les entomologistes français.
M. Westwood en a publié (Trans. of the Linn. Soc. XVIil, pi. 28, f. 1) une figure
accompagnée de détails, comme celle donnée par Kirby. Dejean l'a également
représenté dans l'Icon. d. Coléopt. d'Eur. I, pi. 19, f. 2. — Esp. du Brésil :
Ps. Lacordairei, Dej. Icon. I^ p. 176, et Species V, p. 436. — Heteromorphus
lœvissimus. Chaud. Bull. Mos€. 1852, no 1, p. 63.
(1) S. decipiens, Westw. loc. cit. p. 415, pi. 28. f. 3 ae. — nitiduloides,
Guérin, Mag. de Zool. Ins. 1844, pi. 140. — siduralis, Germai", Liunaea ent. III,
p. 171.
fSEDDOMORPHIDES, 153
SILPHOMORPHA,
Westw. Trans. ofthe Linn. Soc. XVIII, p. 415.
Genre voisin du précédent et n'en différant que par les points qui
suivent :
Menton intimement confondu avec le sous-menton et formant avec lui
une grande plaque concave, rétrécie à sa base et profondément échan-
crée en avant, sans dent médiane. — Languette plus grande, égalant
presque les lobes latéraux du menton. — Antennes plus longues que le
prolhorax, composées d'articles allongés, très-grêles et un peu com-
primés. — Prothorax arrondi aux angles postérieurs.
Les autres organes sont absolument pareils ; les tarses antérieurs et
inlermédiaires, notamment, présentent deux séries de papilles disposées
do même. Mais les caractères qui précèdent sont assez importants pour
que ces insectes soient séparés génériquement des Sphallomorpha. Ils
sont aussi propres à l'Auslralic et l'on en connaît déjà cinq espèces (i).
ADELOTOPUS.
HoPE, Trans. of the ent. Soc. of Lond. l, p. 11.
Menton très-petit, trilobé ; le lobe médian plus grand que les latéraux,
ceux-ci presque nuls. — Palpes courts et très-robusles; le dernier
article des maxillaires ovalaire et tronqué; celui des labiaux sécuriforme.
— Mandibules très-courtes, très-larges, arquées en dehors, munies de
deux petites dents obtuses en dedans. — Labre très-fortement trans-
versal, arrondi en avant. — Tête très-transversale, obtuse et tombant
brusquement en avant, creusée en dessous latéralement de deux fos-
settes arquées, dans lesquelles sont logées les antennes. — Celles-ci
courtes, rigidules, comprimées, composées d'articles serrés ; le l^r gros,
les deux suivants petits, les autres formant peu à peu une massue
allongée. — Yeux gros, arrondis, coupés en deux par un canthus grêle.
— Prothorax convexe, un peu rétréci en avant, tronqué à sa base,
échancré en avant , assez largement marginé sur les côtés , avec ses
angles postérieurs distincts. — Elytres convexes, allongées, parallèles,
tronquées au bout, rebordées sur les côtés , surtout à leur base. —
Cuisses et jambes comme dans les deux genres précédents ; tarses très-
grêles, rigides, comprimés, sans papilles en dessous; leurs crochets ter-
minaux très-fins, peu arques. — Prosternum fortement saillant en
arrière. — Faciès des Gybinus.
(1) S.fallax, Wcstw. loc. cil p. 416, pi. 28, f. 4 ac. — guttigera_,'!iey,'m.
Tlie Ent. p. 367. — maculata, Newm. Mag. of nat. Hist. new séries IV, p. 365.
— orectochiloides, Hope, Proceed of tho ent. Soc. 1843, p. 104. — albopkta,
Kcwm. The Zool. Append, p. CXXIV.
154 CABABIQCES.
Ce genre est évidemment le plus anormal de tous ceux qui composent
cette Iribu, par suite de la forme de ses anlehnes, de la division en deux
parties de ses yeux, comme chez les Gyrinus, et de la structure de son
menton. Il est également propre à l'Australie, et l'on sait que ses espèces
vivent sous les écorces et sont très-agiles à la course, ce que la struc-
ture de leurs pattes n'aurait pas fait présumer. Celles qu'on a décrites
s'élèvent en ce moment à sept (i).
SECTION III. Languelle en général libre à son exlrémilé, parfois
sansparaglosses. — Dernier article des palpes non subulé. — Pro-
thorax uni , chez In plupart, à T arrière -corps par un pédoncule
distinct. — Elytres entières à leur extrémité chez presque tous. —
Jambes antérieures fortement échancrées (Siagonides excepté), ja-
mais palmées. — Tarses le plus souvent sirnples dans les deux
sexes. — Crochets des tarses toujours simples,
Latreille a classé paririi ses Bipartis , et Dejean parmi ses Scaritides,
un grand nombre de genres ayant quelque affinité avec ces insectes par
leur arrière-corps plus ou moins pédoncule à sa base, mais en différant
fortement par leurs jambes antérieures simples. MM. de Castelnau
et Bruilé ont conservé cet arrangement en adoptant, celui-là le nom
de Latreille , celui-ci le îiom de Dejeati ; seulement tous deux ont
divisé ce groupe en un certain nombre de groupes secondaires qui
sont plus naturels chez le second de ces auteurs que chez le pre-
mier. Je crois qu'il faut aller plus loin et séparer d'une manière
plus tranchée ces insectes des Scariiides . J'en fais par conséquent une
section à part dont les analogies avec les autres groupes de la famille
sont nombreuses. En effet elle se rattache d'une manière générale aux
Scaritides par l'arrière-corps pédoncule presque chez toutes ses es-
pèces; aux Troni'atipennes par les genres Graphiptekcs, Cata-
piESis, etc.; auxSiinplicipèdes par les Enceladds; et même, jusqu'à un
certain point, aux liembidides par les Apotomds. Cette section contient
six tribus :
I. Hanclies intermédiaires contiguës. Ozénides.
lî. — — distantes.
a Menton soudé avec ie sous-menton. Siagonides.
a a — non soudé —
b Jambes antérieures non élargies en dedans au bout.
Languette médiocre^ plils ou moins libre en avant. Ditomides.
(1) A. gyrinokles, Hope, loc. cit. . 1^ f. 1. — ditiscoides, inquinatus, scoly-
tides; Newm. The Eut. p. 365 ^ ,. — hœmurrhoidalis, EHchs. Ârch. 1842,
p. 126. — ipsoides, Westw. Trau>,. of the Linn. Soc. XVIII, p. 413, pi. 28, f. 2.
— Fortnumi, Hope; Proceed of the Ent. Soc. 1843, p. 104.
OZÉNIDES. 135
Languette médiocre, soudée h ses paraglosses. Graphiptérides.
— très-grande, sans paraglosses. Anthiades.
A 6 Jambes antérieures plus ou moins élargies au bout. Morionides,
TRIBU XVI.
OZÉNIDES.
Menton presque soudé au sous-menton. — Languette médiocre ou
petite; ses paraglosses grêles, pas plus longues qu'elle et lui adhé-
rant dans toute leur étendue, l'enveloppant rarement de toutes parts .
— Antennes robustes, en partie moniliformes, pubescentes, souvent
grossissant à leur extrémité. — Prothorax plus ou moins cordiforme.
— Elylres munies chacune d'une callosité ou d'une carène latérale
avant leur extrémité. — Tarses antérieurs simples dans les deux sexes;
leurs articles serrés ; hanches intermédiaires contiguës.
Peu de groupes sont aussi tranchés et aussi naturels que celui-ci
parmi les Carabiques; mais son caractère le plus important a échappé
jusqu'ici aux entomologistes. Il consiste dans le rétrécissement excessif
qu'éprouve le mésoslernum et qui fait que les hanches intermédiaires
sont contiguës (i). Il n'y a pas un second exemple de celte disposition
dans tout le reste de la famille , sauf chez les Pseudomorphides.
L'extrême gracilité des parapleures, la callosité que présente chaque
élytre avant son extrémité, sont encore deux autres caractères qui lui
sont particuliers, surtout le second, sans parler d'un faciès tout-à-fait
spécial. La divergence d'opinion qui existe au sujet de ces insectes
parmi les auteurs est très-prononcée. Ainsi Dejean les a placés parmi
les Scaritides,avcc lesquels ils n'ont d'autres rapports que la simplicité
de leurs tarses dans les deux sexes ; M. de Caslelnau dans sa tribu des
Ditomides; enfin M. Brulié à côté des Bracuinls, en se fondant sur
une particularité que j'ai fait connaître (2), à savoir qu'ils jouissent,
comme les espèces de ce dernier genre, de la faculté d'émettre par l'a-
•nus, avec explosion, une vapeur caustique. Mais ce n'est là qu'une ana-
logie de fonctions qui ne se lie en rien au reste de l'organisation
et qui peut coexister avec des formes très-difi'crentes.
Les Ozénides sont de taille ordinairement au-dessous de la moyenne
et de forme plus ou moins allongée pour la plupart. Leur couleur ne
varie que du brun-rougeàlre au noir. Les espèces que j'ai eu occasion
d'observer en Amérique se trouvent dans le dclrilus des arbres abattus
(1) Le mésosternum n'a pas pour cela entièrement disparu ; sa partie posté-
rieure subsiste encore sous la forme d'un triangle écliancré,, comme de coutume^
en arrière, pour recevoir la saillie antérieure du métasternum.
(2) Ann. d. Se. nat. XX, p. 227.
1S6 CARABIQUES.
et décomposes ; elleS exhalent une odeur très-fortè. La plupart sont
propres à ce continent; mais les Indes orientales, l'Afrique et même
l'Europe, en possèdent quelques-unes. On peut partager en deux sec-
tions les genres qu'elles consliluent d'après la forme du menton.
I. Menton jiourvu d'une forte dent médiane : Mystropomtis , Osœna, Gonio-
iropis, Tropopsis, Itamus, Physea.
II. Menton sans dent médiane : Eustra, Nomius.
MYSTROPOMUS.
De Chaud. Bull, d Mosc. 1848, n» 1, p. 107.
Menton profondément échancré, muni d'une forte dent médiane, bifide
au bout et beaucoup plus courte que ses lobes latéraux ; ceux-ci assez
étroits, très-aigus antérieurement. — Languette carrée, anguleuse au
milieu de son bord antérieur, enveloppée par ses paragiosscs qui sont
conniventes et échancrées en avant. — Dernier article des palpes légè-
rement triangulaire. — Mandibules médiocres, aiguës au bout. — Labre
transversal, entier. — Tôle assez grosse, ovalaire. — Antermes plus
longues que la moitié du corps, grossissant graduellement, à article 1«r
gros, plus court que 2-3, ceux-ci plus longs que les suivants qui sont
égaux. — Prolhorax notablement plus long que large, régulièrement
cordiforme, avec les côtés de la portion rétrécie rectiligne. — Elylres
ovales, presque planes sur le disque, déclives en arrière, munies cha-
cune d'une carène latérale au-dessous du milieu. — Pattes assez longues ;
le 1er article des tarses plus long et plus large que les trois suivants ;
ceux-ci cordiformcs.
L'unique espèce de l'Australie (M. subcostalus, De Chaud.) qui con-
stitue ce genre singulier parait, au premier coup-d'œil, complètement
étrangère à la tribu actuelle et ressemble à un Sphodrcs de petite taille.
Mais elle lui appartient incontestablement, comme l'a très-bien reconnu
M. De Chaudoir; ses hanches intermédiaires contiguës, ses antennes, la
carène latérale de chaque élytre, etc., ne peuvent laisser aucun doute
à cet égard. C'est un insecte de taille moyenne, d'un noir mat, avec
quelques côtes lisses et médiocrement saillantes sur les élytrcs.
OZ^NA.
Ouv. Enc. méth. Ins. VIII, p. G18 (1).
Je n'ai pas vu ce genre en nature et ne puis en donner les caractères
que d'après M. de Castelnau qui les a exposés d'une manière détaillée,
(1). Syn. IcTiNus, Casteln, Et. ent. p. 53.
quoique insuffisante sur plusieurs points (i) ; J'en retranche seulement
les particularités superflues. Ces caractères seraient les suivants :
Menton muni dune forte dent médiane simple. — Palpes maxil-
laires à dernier article grand, un peu arqué, tronqué à l'extrémité ;
les deux précédents épais, égaux et courts ; les labiaux à dernier ar-
ticle long, un peu arqué et iégcremenl ovalaire. — Mandibules assez
fortes, larges, saillantes et aiguës. — Labre transversal, étroit, à angles
antérieurs arrondis. — Yeux saillants. — Antennes fortes, assez longues,
à 1" article renflé, 2'' court, 3" et 4" presque carrés ; le dernier renflé,
plus large que tous les autres, tronqué à rextrémitô qui est amincie de
chaque côté en forme de lame. — Prothorax court, en cœur, largement
rebordé latéralement, tronqué carrément en arrière. — Elytres paral-
lèles, étroites, du double aussi longues que la tète et le prothorax réunis.
— Pattes fortes; cuisses longues, non renflées; les antérieures munies
d'une dent en dessous ; jambes de la môme paire faiblement échancrées.
Si ces caractères sont exacts, ce genre se distinguerait du suivant
par la forme de ses palpes, le dernier article de ses antennes et ses
jambes antérieures faiblement échancrées, mais je crois qu'il a besoin
d'être soumis à un nouvel examen. L'unique espèce sur laquelle il est
établi, 0. denlipes (î2), est un assez grand insecte d'un brun-noiràtre,
originaire de Cayenne, et très-rare dans les collections. M de Casteinau
le croyant d'abord: nouveau, en avait formé (Et. ent., fiisc. I, p, 53)
un genre sous le nom d'IcTiMJS ; mais plus tard {loc. cit., fasc. II,
p. 144), il s'est aperçu que ce genre était identique avec celui-ci, établi
par Olivier.
GONIOTROPIS.
Gray, Anim. Kingd. Ins. l, p. 274 (3),
Menton assez profondément échancré, muni d'une dent médiane
simple plus ou moins forte. — Languette arrondie, et parfois un peu
(1) Et. ent. loc. cit. sous le nom d'IcTiNUS, et Hist. nat. d. Coléopt. I, p. 48,
Sous le nom d'Oz/EKA. Les figures détaillées que M. de Casteinau a, dans le
premier de ces ouvrages (pi. 2, f. 3 ab), donné des organes buccaux de l'espèce
sur laquelle est établi le genre, ne s'accordent pas bien avec le texte.
(2) Oliv. loc. cit. [Ictimts tenebrioideSj, Casteln. Et. ent. p. 54, pi. 2, f. 3ab).
— M. de Cliaudoir (Bull. Mosc. 1848, n» 1, p. 102), décrit trois Qz.ena : parai"
lela du Brésil, verticalis de Colombie, mexicana du BIcxique; ce sont très-
probablement des GoNiOTROpis.
(3) Syn. Oz.'ENA, Dej. Species II, p. 433. — Ictinus, Casteln. Et. ent. p. 144,
et Hist. nat. d. Coléopt. 1, p. 48. — Pseudoz^xa, Casteln. Et. ent. p. 55. — Pa-
CHYTELES, Pcrty, Del. anim. artic Brasil. p. 3. Ce genre, établi sur quelques
espèces brésiliennes, est l'objet de dissentiments prononcés parmi les entomo-
logistes qui s'en sont occupés. M. Perty l'a placé parmi les Troncatipennes de
158 CARABIQUES.
échancrée ou tronquée à son extrémité ; ses paraglosses lui adhérant
dans toute leur longueur. — Dernier article des palpes maxillaires assez
long, subcylindrique, déprimé et tronqué au bout ; celui des labiaux
plus court, légèrement sécuriforme. — Mandibules pluridentées au côté
interne. — Labre transversal, faiblement cchancré ou entier. — Yeux
gros, saillants. — Antennes un peu plus longues que le prolhorax, gros-
sissant un peu de la base à leur extrémité; leurs articles 2-3 obconiques,
inégaux, 4-10 égaux, brièvement cylindriques, 11 de même forme, plus
long, parfois un peu ovalaire. — Prothorax aussi long que large, cordi-
forme, rebordé sur les côtés, surtout en arrière, avec ses angles posté-
rieurs plus ou moins saillants et souvent précédés d'une petite échancrure
entamant la base de chaque côté ; celle-ci coupée presque carrément. —
Elytres plus ou moins longues, parallèles. — Pattes antérieures plus ou
moins robustes ; leurs cuisses deiitées en dessous, leurs jambes souvent
arquées et profondément échancrées avant ou dans leur milieu.
Après avoir reconnu, comme je l'ai dit plus haut, l'identité de son
genre Ictinus avec les Oz^ena d'Olivier, M. de Castelnau a appliqué
ce nom d'IcxiNts aux espèces de ce genre-ci qui correspond aux Oz.ena
de Dejean. Mais, trois ans auparavant, M. Gray avait établi sur l'une
d'elles son genre Goniotropts, qui doit par conséquent avoir la préfé-
rence. Il est vrai que M. de Castelnau regarde ses Ictinus comme dis-
tincts du genre de M. Gray en ce qu'ils ont le labre un peu échancré,
tandis que dans ce dernier cet organe est entier; mais outre que la dif-
férence est très-peu de chose et insuffisante à elle seule pour constituer
un genre, elle n'existe que dans la figure publiée par M. Gray; le
texte n'en fait pas menliot». Les deux genres me paraissent, par con-
séquent, parfaitement identiques.
C'est à ce genre qu'appartiennent la majeure partie des espèces de la
tribu (i). La plupart sont américaines, les autres de l'Afrique, une seule
de Java.
Latreille, tout en convenant qu'il formait une exception dans ce groupe par ses
élytres arrondies à l'extrémilé. M. Klug (Jalirb. d. Insekt. p. 79) le réunit aux
Oz^NA (GoNiOTROPis), saus ajouter aucune réflexion à ce sujet. M. Brullé (Hist.
nat. d. 1ns. IV^, p. 131 et 471), lui attribuant à tort des jambes antérieures en-
tières, quoique M. Perty dise expressément qu'elles sont échancrées, l'a mis darfs
sa famille des Trigonodactyliens. Enfui, M. Westwood (Mag. d. Zool. Ins. pi. 132)
le regarde comme un geni'e douteux, dont la place exige un nouvel examen.
Quant à moi, je trouve à ces insectes, d'après la diagnose générique de M. Perty,
et les figures détaillées qu'il a données des principaux organes, tous les caractères
des GomoTROPis, hormis un seul, le repli tubcrculiforme que chaque élytre porte
près de son extrémité. Mais ce repli a échappé sans doute à M. Perty, comme à
presque tous les auteiirs. S'il existe, ce qui est plus que probable, ce genre est,
sans aucun doute, identique avec les Goniotropis, et le nom de Pachyteles étant
plus ancien, doit avoir la préférence.
(1) Aux six esp. décrites par Dejean, aj. : Esp. américaines : 0. morio, gla-
bra, Klug, Jahrb. d. Insekt. p. 79. — pliformis, Leprieuri, Casteln. Et. enf.
oz£]n;ides. 159
Celte dernière se distingue des autres par sa tête un peu plus grosse
et munie d'un col assez distinct en arrière, ainsi que par ses jambes an-
térieures plus fortement arquées. C'est sur elle que M. de Castelnau a
établi son genre PsEUDOZiEiSA qui me paraît seulement former une
division propre.
TROPOPSIS.
SoLiER in Çay, Hi^t. d. Chile^ Zool. IV, p. 179.
Menton muni d'une forte dent médiane, plus courte que ses lobes
latéraux. — Languette membraneuse, légèrement échancrée en avant ;
ses paraglosses peu distinctes. — Dernier arlicle des palpes labiaux
grand, assez fortement sécuriforme ; celui des maxillaires allongé, sub-
cylindrique. — Labre fortement transversal, entier. — Tête oblongue,
brusquement rctrécie en arrière des yeux. — Ceux-ci assez saillants.
— Aniennes courtes, grossissant un [ten à leur extrémité ; leurs arti-
cles 5-10 courts, comprimés, subreclangulaires ; le 11'' de même forme,
mais beaucoup plus long et subtronqué au bout. ■ — Prothorax cordi-
forme, rebordé sur les côtés, surtout en arrière, avec ses angles posté-
rieurs tronqués obliquement. — El j très subparallèles, finement re-
bordées ; ce rebord formant un pli avant leur extrémité. — Pattes courtes
et filiformes; le dernier article des tarsçs tronqué au bout.
Solier, en créant ce genre, n'a su où le placer et a créé pour lui seul
une tribu particulière, celle des Tropopsites. Il semble avoir perdu com-
plètement de vue, dans cette circonstance, les Ozénides qu'il connaissait
très-certainement, et parmi lesquels ce genre doit évidemment prendre
place, d'après les caractères qui précèdent. Il se compose de deux es-
pèces {marginicollis, biguUalus) de trois lignes de long, originaires
des provinces méridionales du Chili, Elles sont noires, avec une pelite
tache rougeâtre à l'extrémité de chaque élylre.
p. 55. — Goryi, ibid. p. 145. — Ictin. prœiistus, Casteln. Hist. nat. d. Coléopt.
I, p. 4'9. — Gon. brasiliensis, Gniy, Anim. Kingd. Ins. I, p. 274. — 0. poUfa,
Reiche, Rev. zool. 1842, p. 377. — Pachiteles lœvts, sfriola^ tuberculatus,
Pcrty, loc. cit. — Esp. africaines : 0. ditomoides^ BruUé, Hist. nat. d. Ins. IV,
p. 257. — luteaj, Hope, Ann. of nat. Hist. X, p. 93. — Esp. de Java : 0. orien-
tuUs^ Klug, Jahrb. d. Insekt. p. 81. Type du genre Pseldoz-ena de M. de Cas-
telnau, qui, croyant l'espèce nouvelle, l'a appelée P. tnegacefhala. M. de Cliau-
doir (Bull. Mosc. 1848, n» 1, p. 101) vient de proposer de nouveau ce genre sous
le nom de Hoplognathus, à raison des dents dont sont armées les mandibules;
mais elles existent aussi dans les autres espèces. L'Os. Goryi^ indiquée plus haut,
lui parait aussi devoir former un genre nouveau, qu'il appelle Sph.erostyi.us, et
qui reposerait sur le labre plus avancé, l'écbaucrure du menton plus arrondie,
le premier article des antennes court, gros et ovalaire. Ces deux coupes n'étant
pas caractérisées plus longuement, je n'ai pas cru devoir les introduire dans la
synonymie du geni'c.
ITAMUS.
ScHMiDT-GoEBEL, Col. Birman, p. 67.
Ce genre me parait très-voisin des Goniotropis. Les seules diffé-
rences que je puisse extraire de la formule générique et de la descrip-
tion spécifique que M.Schmidt-Gœbel en a données, consistent en ce que
le dernier article de tous les palpes est cylindrique, avec son extrémité
tronquée et en même temps arrondie, et que les cuisses antérieures sont
dépourvues de dent. Ces deux caractères sont bien légers pour asseoir
une coupe générique. Quant à l'absence presque complète des para-
glosses, que signale aussi M. Schmidt-Gœbel, ces organes sont déjà si
peu développés dans celte tribu que leur disparition ne me paraît pas
avoir la même importance que dans tout autre groupe mieux partagé
sous ce rapport. On vient de voir qu'il en est de même chez les Tro-
POPSIS.
L'espèce (7. caslaneus) sur laquelle celle-ci est établie, provient du
pays des Birmans et est d'assez grande taille (3 lignes 1/2) pour cette
tribu.
PHYSEA.
Brullé, Hist. nat. d. Ins. IV, p. 473 (1).
Mêmes caractères que les Goniotropis, sauf les points suivants :
Prolhorax transversal, largement rebordé latéralement, rétréci en
arrière, fortement échancré en avant, tronqué à sa base , avec le milieu
de celle-ci légèrement prolongé. — Elytres convexes. — Pattes courtes;
jambes larges, comprimées; les antérieures fortement échancrées;
cuisses de la même paire excavées en dessous dans plus de la moitié de
leur longueur.
Ce genre a été établi par Solier, sous le nom de Tracoelizus, qui,
étant déjà employé pour des Curculionides de la tribu des Brenlhides, a
été changé par M. jîrulié en celui indiqué plus haut. Cet entomologiste
l'a remis en même temps à sa véritable place qui avait été méconnue
par Solier au point qu'il l'avait classé à côté des Nebria. L'unique
espèce qui le compose est du Brésil {-2).
(1) Syn. TrachelizcSj Solier, Ann. d. 1. Soc. cnt. V, p. 598, pi. 19. — Oz.ïna,
Kliig, Jahrb. d. Insekt. p. 80.
(2) P. testudinea, Klug, Jahrb. d. bisekt. p. 80 [Trachelisus rufus. Sol. loc.
Cit.).
6zE7<ii)E^é iéi
EUSTRA.
ScHMiDT-GoEBEL, Col. Birman, p. 65.
Menton petit, échancré en demi-cercle, sans dent médiane ; ses lobes
latéraux très-aigus. — Languette pelite, tronquée au bout; ses para-
glosses extrêmemenL grêles, la dépassant à peine. — Dernier article des
palpes ovalaire et acuininc. — Labre petit, un peu plus long que large,
entier, et couvert de longs poils. — Tète très-grosse, plus large que
longue, médiocrement rctrécie en arrière. — Antennes courtes, submo-
niliformcs, avec le dernier article beaucoup plus grand que les autres,
cylindrico-ovalaire. — Prolhorax un pea transversal, fortement cordi-
forme; ses angles antérieurs très-saillants, les postérieurs très-courts.
— Elytres courtes, élargies en arrière, ayant chacune le long du bord
latéral une grande impression qui fait paraître convexe le voisinage de
la suture, faiblement tronquées à leur extrémité. — Pattes robustes ;
tarses garnis en dessous de deux rangées de squammules, mal disposées
en ordre.
D'après cette diagnose empruntée à M. Schmidt-Gœbel, ce genre est
parfaitement distinct de tous ceux de cette tribu. L'unique espèce qui
le compose (E. plagiala), à en juger par la figure qu'en a donnée cet
auteur, s'éloigne beaucoup des autres Ozénides par sa forme courte et
large, l'absence de dent aux angles huméraux des élytres et même ses
couleurs. Elle est testacée, avec la léte d'un brun-rougeâtre et une
grande tache fuligineuse sur chaque élytre. Cet insecte remarquable est
très-petit (1 ligne 1/3) et originaire des Indes orientales.
NOMIUS.
De Casteln. Etud. ent. p. 144.
Menton assez fortement échancré, sans dent médiane ; ses lobes laté-
raux assez aigus. — Dernier article des palpes ovalaire et assez long.
— Labre transversal. — Tète médiocre, assez faiblement réirécie pos-
térieurement, avec un sillon circulaire en arrière des yeux. — Ceux-ci
assez gros, peu saillants. — Antennes robustes, moniliformes ; leur
dernier article ovalaire et assez aigu. — Prothorax non cordiforme,
graduellement rétréci en arrière, finement rebordé sur les côtés. —
Elytres allongées, assez convexes, sans tubercule latéral; celui ci rem-
placé par une petite carène voisine de l'extrémité et parallèle au bord
latéral. — Pattes médiocres; tarses à articles serrés.
Ce genre, très-distinct, est établi sur une espèce originaire de la Grèce,
ainsi que l'indique le nom {N. grœcus) que lui a imposé M. de Cas-
telnau, et très-intéressante en ce qu'elle est jusqu'ici le seul représentant
Coléoptères, Tome \. H
162 CARABIQUES.
que les Ozénides possèdent en Europe. Ce rare et petit insecte, que j'ai
examiné dans la collection de M. Buquct, mais sans pouvoir étudier sa
languette, a un faciès un peu différent de celui des autres espèces de la
tribu; sa forme est plus cylindrique, ses téguments sont moins ponctués
et par suite plus lisses ; sa couleur, du reste, ne diffère pas de celle des
autres espèces en général; elle est d'un châtain brillant.
TRIBU XVII.
SIAGONIDES.
Menton très-grand, soudé à sa base avec le sous-menton, profondé-
ment échancré et muni d'une forte dent médiane biGde ; ses lobes la-
téraux très-arrondis en avant. — Languette grande, cornée ; ses para-
glosses tantôt nulles, tantôt distinctes. — Mandibules fortement excavées
à leur base en dessus, tranchantes au côté externe. — Premier article
des antennes allongé. — Prothorax séparé de l'arrière-corps par un pé-
doncule. — Jambes antérieures faiblement cchancrées ou presque en-
tières ; leurs épines parfois toutes deux terminales. — Tarses semblables
dans les deux sexes, presque nus en dessous. — Mésosternum large.
Ces insectes ont, pour ainsi dire, une structure exceptionnelle, et leurs
caractères semblent empruntés à un grand nombre d'autres groupes.
A peine appartiennent-ils à la légion actuelle , tant leurs jambes anté-
rieures sont faiblement cchancrées. D'un autre côté, ils se rattachent aux
Ozénides par la soudure de leur menton , aux Galéritidcs par la lon-
gueur du premier article de leurs antennes, enfln aux Scaritides par
leur arrière-corps pédoncule. C'est dans ce dernier groupe que La-
treille et Dejcan les ont placés; mais ils constituent évidemment un
groupe propre, très-distinct de tous ceux de celte section. La soudure
de leur menton me paraît exiger qu'ils soient placés à la suite des Ozé-
nides. Du reste, ils sont peu nombreux et ne forment que les trois
genres suivants, dont le premier a seul quelques représentants en Europe.
Genres: Siagona. Luperca^ Enceladus (1).
SIAGONA.
Latr. Considér. génér. etc. p. 160 (2).
Languette saillante, large, un peu évasée et coupée carrément en
avant ; ses paraglosses nulles. — Dernier article des palpes labiaux for-
(1) Voyez le travail de M. Guérin-Méneville intitulé : « Observations sur les
genres Encelade et Siagone. » Rev. zool. 1838, p. 74.
(2) Sjn. Galerita, Fab. Syst. El. I, p. 215. '— Cucujus, Fab. ibid. U, p. 93.
SIÀGOIHIDES, 163
tement et obliquement sécuriforme ; celui des maxillaires ovalaire et
tronqué au bout. — Mandibules tantôt grandes, tantôt médiocres, ro-
bustes, fortement arquées, munies d'une très-grosse dent bifide ou sim-
ple en dedans. — Labre transversal, sinué ou denliculé en avant. —
Tête presque carrée, munie d'un col très-courlpcu rétréci, carénée sur
les côtés en dessus. — Antennes allongées, graduellement amincies, à
article l^f au moins aussi long que la tête, en massue, 2 plus court que
les suivants ; ceux-ci subégaux, cylindriques. — Prolhorax transversal,
fortement et subitement rétréci à sa base, sillonné en dessus. — Elytres
en ovale allongé, très-déprimées. — Pattes médiocres ; épines des jambes
l'une anté-apicale, l'autre (erminale; 1'""^ article des tarses trigone,
allongé ; les trois suivants brièvement triangulaires, le dernier très-grand,
subcylindrique. — Corps ailé ou aptère.
La taille de ces insectes est souvent assez grande et ne descend ja-
mais au-dessous de la moyenne. Tous sont noirs ou brunâtres, parfois
ferrugineux, et leurs téguments, surtout en dessus, sont criblés de points
enfoncés, ordinairement accompagnés de poils allongés, mais peu abon-
dants. Les espèces aptères ont les angles humoraux des élytres com-
plètement effacés, tandis qu'ils sont bien marqués chez les autres. La
plupart des auteurs, à l'imitation de Bonelli, se sont servi de ce carac-
tère pour diviser le genre en deux sections, mais, outre que l'absence
des ailes a peu de valeur chez les Carabiques en généra!, il y a ici des
espèces qui paraissent être tantôt aptères, tantôt ailées (i).
Ces insectes sont propres à l'Europe australe , au continent africain
et au Bengale. On les trouve sous les pierres ou dans le sable, et il pa-
raît que, comme les lîelluonides et les Ozénides, ils possèdent au plus
haut degré l'odeur propre à la famille. On en connaît plus d'une ving-
taine d'espèces (a).
LUPERCA.
De Casteln. Hisf. nat. d. Ins. l, p. 63 (3).
Genre intermédiaire entre les Siagona et les E>celadcs qui suivent ;
il est plus voisin de ceux-ci que des premières par son faciès, et s'eû
dislingue par les caractères suivants :
(1) Ericlison, par exemple (Arcli. 1840, II, p. 319), pense que la S. brunnipes
Dej. qui est ailée, est la même que la S. fuseipes Bonelli, qui est aptère.
(2) Aux onze décrites par Dejean, aj. : Esp. africaines: S. mandibularis,
Buquetiij Guérin, Rev. zool. 1838, p. 76. -^ Gerardii, Buquet, iljid. 18-iO,
p. 240. — sidcicollis^ piceu^ angustufa.;, rufa, bicolore, Cliaud. Bull. Mosc. 1843,
p. 718. — caffra, Bohem. Ins. CafiVar. I, p. 115. — Esp. européennes : S. De,-
jeanii, Ramb. Faune de l'Andal. p. 37. — Esp. indienne : S. pubescens, Chaud.
Bull. Mosc. 1850, no 2, p. 439.
(3) Syn. HoLOSCELis, Chaud. Bull. Mosc. 1850, no 2, p. 438. M. De Chau-
doir, en établissant ce genre, semble avoir perdu de vue que M. De Castelnau
164 CARÀUIQCÈS;
Languette épaisse, carénée sur sa face externe, tronquée au bout ; sesi
paraglosses grêles, libres à leur extrémité et fléchies à leur sommet. —
Dernier article des palpes labiaux largement sccuriforrae. — l^^ article
des antennes allongé, en massue ; le 2'^ plus court que les suivants.
Le type du genre est le Carabus lœvigatus de Fabricius(i) assez
grand insecte du Decan aux Indes orientales, en entier d'un noir assez
brillant et complètement lisse en dessus.
ENGELADUS.
BoNELLi, Observ. ent. part. 2, p. 28.
Languette arrondie en avant, avec une pointe obtuse dans son milieu,
carénée sur sa face externe ; ses paraglosses nulles. — Dernier article
des palpes épais, un peu élargi à son extrémité et fortement tronqué.
— Mandibules médiocres, fortement arquées, ayant une grosse dent
aplatie à leur base au côté interne. — Labre assez avancé , arrondi la-
téralement, un peu sinué au milieu du bord antérieur. — Antennes mé-
diocres, amincies à leur extrémité ; leur !«■■ article gros, subcylindrique,
un peu arqué et déprimé, à peine de la longueur du 2" ; le 3^ un peu
plus court que ce dernier ; les suivants subégaux. — Tête carrée, obtuse
en avant, non rétrécie en arrière, un peu convexe en dessus, sans ca-
rènes latérales. — Prolhorax transversal, fortement cordiforme. —
Elytres en ovale allongé; leurs angles humoraux indistincts. — Jambes
antérieures ayant leurs épines terminales placées sur la même ligne. —
Corps aptère.
Bonelli a établi ce genre sur un très-grand insecte [E. gi'gas) qu'il
avait observé dans le Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Pendant
longtemps cet établissement l'a seul possédé en Europe et on le croyait
originaire de la côte d'Angola ; mais dans ces dernières années il en est
arrive de Colombie un grand nombre d'exemplaires. On le trouve aussi
dans les parties occidentales de la Guyane, mais non à Cayenne comme
l'a dit Dejean. C'est la seule espèce connue jusqu'ici qui puisse ren-
trer dans le genre (2). Cet insecte est d'un noir peu brillant et ses élylres
sont fortement sillonnées.
l'avait déjà proposé sous le nom que j'ai conservé. — Enceladus^ Dej. Species V,
p. 474.
(1) M. De Castehiau (loc. cit.) l'a décrit sous le nom de Siagona herculeana.
M. De Cliaudoir (loc. cit.) rapporte au genre actuel une seconde espèce ; la SiO"
ijonia Goryi (Guérin, Rev. zool. 1838, p. 76) , du Sénégal.
(2) Elle est figurée dans l'Icon, d. Coléopt. d'Europe, pi. 20, f. 1.
DITOUIDES< iW
TRIBU XVIII.
DITOMIDES.
Menton court, au plus médiocre, en général fortement concave. —
Languette cornée ; ses paraglosses plus ou moins libres à leur extrémité.
— Prothorax de forme variable, réuni à l'arrière-corps par un pédon-
cule très -rarement absent. — Elytres toujours entières à leur extrémité.
— Jambes antérieures simples, fortement échancrées au côté interne;
liirses antérieurs tantôt sim|iles dans les deux sexes, tantôt ayant leurs
quatre premiers articles dilatés chez les mâles; leur vestiture en dessous
consistant en poils, très-rarement en squammules. — Corps généralement
ponctué, très-souvent pubescent.
Le genre Ditomcs des auteurs, l'un des plus tranchés parmi les Ca-
rabiques, forme le type de celle tribl5, et peut-être devrait-elle être
limitée à ces insectes, ce qui la rendrait très-naturelle. C'est donc avec
quelque doute, et faute de savoir où les placer ailleurs, que j'y com-
prends trois genres qui sont de ces genres delransition comme on en
rencontre partout. Deux, Mel/Eiscs et Coscinia (surtout ce dernier), font
le passage des Siagonides à la tribu actuelle; le troisième, Apotomus,
rappelle à s'y méprendre, par ses formes générales, les Clivina de la
tribu des Scaritides.
Quant à la place que doit occuper la tribu elle-même, elle n'est pas
non plus sans incertitude. Il est certain que les Ditomus ont, comme l'a
dit M. de Chaudoir (l), des rapports réels avec les Opuonus de la tribu
des Harpalides; mais j'ai peine à croire qu'ils en soient voisins, ainsi
que le pense cet er.tomologiste distingué, et il me parait que ces rap-
ports ne vont pas au delà d'une simple analogie.
Les Dilomides sont de petite ou moyenne taille, et presque toujours
revêtus d'une livrée uniforme brunâtre, noire ou bleue, très-rarement
testacée. Ce sont des insectes épigés, parfois aplères, recherchant de
préférence les terrains sablonneux, et pour la plupart fouisseurs. On n'en
a pas encore rencontré en dehors de la Faune méditerranéenne , de
l'Afrique intertropicale et du continent indien.
La classification suivante des dix genres qu'ils composent est empruntée
en grande partie à un travail que M. De Chaudoir a publié (2) sur ces
insectes et dont quelques-uns des éléments avaient déjà été préparés par
un travail antérieur de Solier (3).
(1) Bull. Mosc. 1850, no 2, p. 440.
(2) Ibid. 1843, p. 390.
(3) « Observations sur le genre Ditomus. » Ann. d. 1. Soc. ent. III, p. 659.
166 CABABIQCE9.
I. Prothorax cordiforme ou cupule.
A Languette à peine libre à son extrémité : MelœnuSj Coscinia.
B Languette libre dans une assez grande étendue.
a Prothorax cupuIé, prolongé à sa base.
Menton muni d'une dent médiane : Aristus, Ditomus, Carterus.
Menton sans dent médiane : Chilotomus.
b Pro thorax faiblement cordiforme, tronqué à sa base.
Menton sans dent médiane : Pachycariis^ Penthus.
Menton muni d'une dent médiane : Mysfropterus.
n. Prothorax globuleux, prolongé on arrière : Apotomns.
MEL^NUS.
Dej. Species Y, p. 481.
Menton court, un 'peu concaiœ, muni d'une dent médiane simple et
obtuse, aussi longue que ses lones latéraux ; ceux-ci larges, fortement
arrondis en avant (i). — Languette médiocre, obtuse en avant ; ses pa-
raglosses un peu plus longues qu'elle. — Dernier article des palpes la-
biaux ovalaire ; celui des maxillaires beaucoup plus grand, déprimé,
subsécuriforme. — Mandibules courtes, assez larges, un peu arquées et
assez aiguës au bout, inermes au côté interne. — Labre en carré un
peu transversal, faiblement échancré; un fort sillon longitudinal lon-
geant ses bords latéraux. — Tête subcylindrique, non rétrécie en ar-
rière, obtuse en avant. — Yeux médiocres, peu saillants. — Antennes
plus longues que la moitié du corps, à le"" article gros, subcylindrique,
2e court, obconique, 3-4 de même forme ; celui-là de la longueur du 1''^
les autres subégaux, comprimés. — Prothorax plus long que large, très-
régulièrement cordiforme. — Elytres allongées, parallèles, planes, for-
tement sillonnées. — Pattes médiocres ; cuisses assez fortes ; jambes peu
robustes; tarses simples dans les deux sexes; leurs articles légèrement
triangulaires. — Corps, déprimé, ailé.
Insectes d'assez petite taille, de forme élégante, d'un noir profond,
mat, et propre à l'Afrique. Dejean s'est trompé sur leurs affinités
en les plaçant dans le voisinage des Siagona, comme l'ont très-bien fait
remarquer M. Brullé (Hist. Nat. d. îiis. V, p. 83) et plus tard Erichson
(Arch. 1839, II, p. 319). Leur menton court et articulé, le l^r article
de leurs antennes médiocrement long et leurs jambes antérieures forte-
ment échoucrées, suffisent pour montrer qu'ils n'ont rien de commun
avec ce genre que leur forme aplatie. Leurs rapports avec les Ditomcs
(1) C'est à tort que Dejean indique que le menton est hiarticulé; il est séparé
du sous-menton par une suture très-aisée à apercevoir. M. Brullé (Hist. d. Ins.
Y, p. 85) a déjà rectifié cette erreur.
DITOMIDES. 167
sont, au contraire, réels, bien que leur faciès soit assez différent, et je
crois, avec M. Brullé, que c'est dans la tribu actuelle qu'ils doivent être
placés. On n'en connaît jusqu'ici que deux espèces (i).
coscmiA.
Dej. Species \, p. 478 (2).
Genre très- voisin des Melveiniis et n'en différant même essentielle-
ment que par son menton dépourvu de dent médiane, mais ayant ce-
pendant un faciès notablement différent, par suite des particularités sui-
vantes : Le corps est plus large , plus déprimé, ponctué et pubescent
sur toute sa surface. Les articles 2-5 des antennes sont un peu renflés
à leur sommet, les suivants comprimés, avec le dernier plus allongé
que les autres.
Ce sont de très-petits insectes, au plus de trois lignes de long, qui,
par leur forme très-aplatie, leur ponctuation, la pubescence dont leur
corps est couvert et leurs couleurs, ont, au premier coup-d'œil, l'aspect
de SiAGoxA de très-petite taille. Dejcan les avait, dans l'origine, placés
dans ce dernier genre, et, après les en avoir séparés, il les a mis à côté;
mais ils s'en distinguent par les mômes caractères que le genre précé-
dent. Ils sont également originaires, pour la plupart, de l'Afrique inter-
tropicale, mais il s'en trouve aussi aux Indes orientales ; on en connaît
cinq en tout (ô).
ARISTUS.
(Ziegler) Latr. Règne anim. éd. 2, p. 387 (4).
•
Menton concave, médiocrement échancré, muni d'une dent médiane
obtuse ou tronquée au bout, égalant presque ses lobes latéraux; ceux-ci
larges, fortement arrondis en dehors. — Languette les dépassant beau-
coup, évasée et coupée carrément; ses paraglosses plus longues qu'elle.
— Dernier article de tous les palpes ovaiaire. — Mandibules courtes,
munies d'une dent à leur base au côté interne, inermes en dessus dans
les deux sexes. — Labre médiocre, un peu rétréci et faiblement échan-
(1) M. elegans, Dej. loc. cit. p; 482; du Sénégal. — elongatus, Cliaud. Bull.
Mosc. 1843, p. 721; duKordofan.
(2) Syiî. SiAGONA, Dej. Species I, p. '363, olim.
(3) Esp. africaines : C. SchuppelH (figurée par M. Klug, Symb. pliys. Dec. III,
Tab. 23, f. 2), fasciata, basalis, Dej. loc. cit. Cette dernière, d'après Dejean,
paraît s'éloigner assez des deux autres. — Esp. indiennes : C. tielferi^ Chaud.
Bull. Mosc. 1850, p. 440; du pays des Birmans. — fascigera, Cliaud. ibid. 1852,
n» 1, p. 92; du nord du Bengale.
(4) Syn, ScAURUS, Fab. Syst. El. I, p. 122. — Scarites, Oliv. Ent. III, p 12
sq.
f^
168 CAnABlQUES.
cré en avant, avec ses angles fortement arrondis. — Tête grosse, norl
rétrécie en arrière, convexe, de la largeur du prothorax, avec son épi-
slome coupé carrément. — Yeux peu saillants. — Antennes assez ro-
bustes, filiformes, plus longues que le prolhorax, à 1" article médiocre,
subcylindrique, 3« plus long que les autres ; ceux-ci subégaux. — Pro-
thorax transversal, lunule, faiblement prolongé à sa base, échancré en
demi-cercle en avant, avec ses angles antérieurs embrassant la tète ;
son bord antérieur en dessous, saillant et arrondi dans son milieu. —
Elytres non soudées, courtes, médiocrement convexes. — Pattes mé-
diocres; tarses simples dans les deux sexes; leurs trois articles inter-
médiaires triangulaires, peu allongés ; le !«'' plus long, de même forme;
tous ciliés sur les côtés et garnis de poils assez longs en dessous.
Ce genre a été séparé des Ditomcs de Bonelli par Ziegler, mais sans
qu'il en donnât les caractères. Latreille n'a fait que les indiquer som-
mairement, et c'est Solipr qui, le premier, les a exposés d'une manière
complète; Dejean et, plus récemment, 31. BruUé (Histoire nat. des Ins.
V. p. 76), ne l'ont pas admis; mais il présente des particularités très-
suffisantes pour l'être. Ces insectes ont les mêmes mœurs que les Di-
TOMus; comme ces derniers ils fréquentent de préférence les endroits
sablonneux, se trouvent ordinairement sous les pierres et creusent dans
le sol des trous plus ou moins profonds. La plupart sont propres à la
Faune méditerranéenne (l). Une espèce cependant {sulcalus) se trouve
jusqu'aux environs de Paris.
Latreille (Piègne Anim, éd. 2, p. 3S6) a décrit la larve d'une espèce
{A. bucephalus Oliv.; sulcalus F.) comme étant absolument seniblalile
à celle des Cicindela ; mais il a sans doute commis quelque confusion
dans cette circonstance.
DITOMUS. *
Bonelli, Observ. ent. part. l. Tableau d. Genres.
Menton fortement échancré ; sa dent médiane aiguë , sensiblement
plus courte que ses lobes latéraux. — Tête plus ou moins forte, sub-
ovalaire, visiblement rétrécie en arrière des yeux, tantôt peu à peu,
tantôt assez brusquement. — Prothorax arrondi sur les côtés en avant,
fortement prolongé à sa base , très-peu échancré en avant, avec ses
angles émoussés, nullement prolongé et n'embrassant pas la tèle ; son
bord antérieur en dessous à peine ou non saillant dans son milieu. —
Elytres plus ou moins allongées.
Les autres caractères sont comme chez les Akistus, dont ces in-
sectes s'éloignent pour la plupart par leur taille plus grande , et tous
(1) Rapportez ici les Ditom. sulcatus, sphœrocephalus, nitidulus, capito^
ohscurus, eremita, du Species de Dejean. — Aj. : A. punctulatus. Chaud. Bull.
Mosc. 1844, p. 476 j de Syrie.
dixomides. 169
parleur forme plus allongée. Solier (loc. cit.) leè a divisés en deux sec-
tions auxquelles il assigne d'assez nombreux caractères, mais dont deux
seulement me paraissent avoir une importance réelle. Ils consistent en
ce que chez les uns, ou les Odontocarus, l'épistome et les mandibules
ne présentent rien de particulier dans les deux sexes; le premier est
tantôt tridenté, tantôt simplement échancré (i); chez les autres, ou les
DiTOKCs vrais, l'épistome est fortement cornu chez les mâles , moins
chez les femelles, et les mandibules le sont également en dessus dans
le premier de ces sexes, et simples dans le second {'■2).
Ces insectes habitent les mêmes contrées que les Aristcs et ont des
habitudes analogues.
CARTERUS.
Dejean, Species Y, p. 515 (3).
Ce sont des Ditomus dont la languette est grêle, rétrécie et obtuse en
avant, parfois presque en fer de lance, et dont les quatre tarses anté-
rieurs sont plus ou moins dilatés chez les mâles, triangulaires et garnis
en dessous d'une brosse de poils serrés.
Dejcan, en créant ce genre, n'y avait compris qu'une seule espèce, le
Dilomiis inlcrceplus de HofTmansegg, mais je crois, avec M. Rambur,
(Faune eut. de l'Andal., p. 52), qu'on ne peut en séparer d'autres Di-
TOMDS du même auteur, qui ont également les tarses antérieurs dilatés
chez les mâles, et sur lesquels Solier a établi son genre Odogenius.
Ainsi constitué, le genre présente bien quelques variations dans la forme
du menton dont la dent médiane est plus ou moins forte , celle de la
tête qui est tantôt assez grosse, tantôt petite, le prothorax qui est plus
ou moins arrondi sur les côtés, etc., mais ces modiflcations n'ont rien
de stable, et le genre me parait seulement devoir être partagé en deux
sections.
j Dans l'une, correspondant aux Odogenius de Solier, les tarses anté-
rieurs sont médiocrement ou même peu dilatés : leurs articles sont plus
(1) A cette division appartiennent les Dit. robustus, cephalotes^ cordatus et
distinctiis du Species de Dejcan. Les deux dernières sont identiques, selon
31. RamlKir, Faune de l'Andal. p. 49. — Aj. Dit. opflCMS^ Erichs. in Wagners
Reise, III, p. 168. — ruficornis, Lucas, Ann. d. Se. nat. 2*= série, XVIII, p. 62. —
dilaticoUis, Lucas, Explor. de l'Alger. Ent. p. 32, pi. 4, f. 9. — spinicolUs^
Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 743. — Lefebvrel, depressus, Brullé, Expéd. de
Morée. Ins. p. 117. — oxygonus , Chaud. Bull. Mosc. 1850, n° 2, p. 442. —
asiaticus, Chaud, ibid. 1852, n» 1, p. 90. — talpci, L. Redtenb. Denks. d. Wien.
Acad. L
(2) Dit. calydonius et cormitus du Species de Dejean. — Aj. : D. siagonoides,
BruUé, Expéd. de Morée. Ins. p. 118. — Frioli, Solier, Ann. d. 1. Soc. ent. III,
p. 664. — angustipenniSj Chaud. Bull. Mosc. 1852, n» 1, p. 91.
(3) Syn. Odogemus, Solier, Ann. d. 1. Soc. ent. III, p. 664.
170 CABABIQCES.
courts et plus serrés ; le labre est moins allongé et faiblement échancré
ou entier en avant, et le 1er article des antennes est de longueur moyenne.
On peut la subdiviser en espèces dont les mandibules sont cornues chez
les màlcs (i), et espèces chez lesquelles ces organes sont simples dans
les deux sexes (2). Une de ces dernières (fulvipes) étend son habitai
jusqu'aux environs de Paris.
Dans l'autre, ou les Cautehus proprement dits, les tarses antérieurs
sont plus fortement dilatés, avec leurs articles plus triangulaires et moins
serrés; le labre est long et assez fortement échancré en avant; les an-
tennes sont longues, avec le l^r article allongé (5).
Comme les précédents, ces insectes appartiennent à la Faune médi-
terranéenne.
CHILOTOMUS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1842, p. 846.
Menton fortement échancré, sans dent médiane ; ses lobes latéraux
aigus au bout, très-arrondis en dehors. — Languette étroite, saillante,
obtuse et ciliée en avant. — Dernier article des palpes ovalaire et tron-
qué au bout. — Mandibules fortes, assez saillantes, aiguës au bout,
striées et carénées en dessus. — Labre transversal, bilobé ; les lobes ar-
rondis. — Tète carrée, plus longue que large. — Antennes de la lon-
gueur du prothorax, à l^ article gros, assez long, 2« court, obconique,
3'' aussi long que le U^, de même forme ainsi que le 4" ; les suivants
comprimés, en rectangle court. — Prolhorax cordiforme, prolongé à sa
base. — Elylres soudées, parallèles, assez convexes, fortement striées.
— Pattes médiocres ; cuisses dentelées en dessous; tarses simples dans
les deux sexes, ciliés; leurs articles triangulaires. — Corps très-forte-
ment ponctué partout.
Une seule espèce originaire de Perse, le Dilomus chalybeus de Fal-
dermann (i), compose ce genre, bien distinct des précédents, et qui sem-
ble, jusqu'à un certain point, faire le passage entre eux et les deux qui
suivent. Je ne connais pas cet insecte, et la formule qui précède , est
extraite de celle très-dctaillcc qu'a donnée M. De Chaudoir.
(1) Ditom. dama, Dej. — Aj. : Odogenius barbants^ Solier, loc. cit. p. 665.
(2) Dit. pilosus, fuMpes, tomentosus, caucasiens, Dej. — Aj. : Carterus ro-
tundicolUs, affinis, microcephalus, gracilis, Ramb. Faune ent. de l'Andal.
p. 54 sq. — Odofjmhis rufipes, Chaud. Bujl. Mosc. 1843, p. 743. — Odog. lon-
gipennis, Cliaud. Carab. d. Cauc. p. 72. — DUi)m. angustus [pilosus?) Ménétr.
Cat! rais. p. 104.
(3) Curl. interccptusj Dej. Species. — Aj. : Dit. megacepludus, ^Yei\tt, Isis,
1838, n» 6.
(4) Fauna ent. Transe. I, p .13, pi. I, f. 4.
DITOMIDES. 171
PACHYCARUS.
SoLiER, Ann. d. l. Soc. enf. III;, p. 666.
Ce genre ne diffère essentiellement du précédent que par la forme
de son prothorax à laquelle s'ajoute un. petit nombre d'autres caractères
secondaires. Cet organe n'est plus cordiforme, mais un peu transversal,
très-peu convexe, régulièrement et médiocrement rétréci en arrière,
avec sa base coupée carrément sans aucune trace de prolongement, son
bord antérieur faiblement échancré , et ses côtés légèrement arrondis.
Les caractères accessoires sont : le labre rectangulaire, échancré en
avant, avec ses angles arrondis; les antennes plus longues que le pro-
thorax, et les quatre premiers articles des tarses antérieurs assez larges
dans les deux sexes, triangulaires, épineux et ciliés en dessous.
Le type du genre est le Ditomus cyaneus d'Olivier, très-bel insecte
propre à la Grèce et à la Turquie, d'un beau bleu plus ou moins foncé,
et couvert, comme le Chilotomus chalybcus, d'une ponctuation très-forte
et très-serrée ; ses élylres sont aussi soudées. On en connaît trois autres
espèces des mêmes contrées (i).
PENTHUS.
Chaud. Bull. d. Mosc. 1843, p. 387.
Genre établi sur le Dilomus tcnebrioides de M. Waltl (2), ni^s qui
me paraît à peine distinct du précédent. Je ne vois dans la très-longue
diagnose qu'en a donnée M. De Chaudoir, qu'une foule de petites mo-
difications suffisantes pour changer le faciès général, mais qui ne pré-
sentent rien d'assez important pour établir un genre , car je ne regarde
pas comme tel l'absence de soudure aux élylres (5). Il paraît cepen-
dant que chez les mâles les quatre premiers articles sont un peu plus
dilatés et un peu plus courts que chez les femelles, qui les ont faits
comme chez le Pachycarus cyaneus.
(1) P. Latreillei, Solier, loc. cit. p. 667. On a cru cet insecte identique avec le
cyaneus d'Olivier : suivant M. De Chaudoir (Bull. Mosc. 1850, n» 2, p. 443), il
en est très-distinct. — Ditomus atrocœndeus , Waltl, Isis, 1838, n» 6. — Pach.
Lrevipennis, Chaud. Bull. Mosc. loc. cit. p. 444.
(2) Isis, 1838, no 6. — M. De Chaudoir le nomme Penfhus ienebricosus , mais
depuis il a rectifié cette erreur.
(3) La soudure ou la liberté des élytres ne me paraissent pas avoir plus de
valeur que l'absence ou la présence des ailes inférieures. M. De Chaudoir, au con-
traire, a pris ce caractère pour point de départ dans le tableau synoptique qu'il
a donné (Bull. Mosc. 1843, p. 390) dos genres qui précèdent, et cela l'a conduit
à intercaler les Chilotomus, qui ont le prothorax prolongé à sa base, entre les
Pe?»thus et les Pachycarus, chez lesquels cette base est tronquée. Je ne puis
trouver naturel cet arrangement.
a7Î^ CARABIQUE5.
Cet insecte qui provient des environs de Constantinople est tout noir,
ponctué comme les deux genres précédents, et en même temps pubes-
ccnt comme certains Diiomus et Carterus.
MYSTROPTERUS.
Chaud. Bull. Mosc. 1842, p. 844 (1).
Ce genre a pour type le Diiomus cœruleus de M. Brullé (2) que
Solier avait placé dans son genre Paciiycarus , sans remarquer que
chez cet insecte le menton est pourvu d'une forte dent médiane, plus
courte toutefois que les lobes latéraux. Ce caractère est le seul essentiel
qui distingue les deux genres , mais il s'y ajoute cependant quelques
différences accessoires, qui modifient assez fortement le faciès. Le corps
est plus étroit que celui du Pachycarus cyancus; le prothorax est un
peu plus long, et les élytres sont ovala.ires au lieu d'être parallèles. Cet
insecte peu commun a été découvert dans la Morée. M. DeChaudoir en
a décrit une seconde espèce (3) qui est, au contraire, plus large et plus
déprimée que le Pachycarus cyancus ; la présence d'une dent médiane
au menton est, d'après cela, le seul caractère distinclif du genre.
APOTOMUS.
Illig. Mag. cl. Insekt. \l, p. 348 (4).
Menton transversal, médiocrement échancré, sans dent médiane. —
Languette en carré long, tronquée à son sommet ; ses paraglosses ne
dépassant pas son bord antérieur. — Palpes maxillaires plus longs que
la tête; leurs 2" et 3" articles très-longs; le dernier plus court, en ovale
allongé; les labiaux courts et grêles ; leur dernier article subcylindrique,
un peu arqué. — Mandibules médiocres, légèrement arquées, iiicrmes
en dedans. — Labre en carré transversal, échancré en avant. — An-
tennes allongées, grossissant un peu à leur extrémité, composées d'ar-
ticles subcylindriques; le 2" très-court. — Yeux arrondis, grands et
sssez saillants, — Têle assez allongée, non rétrécic en arrière. — Pro-
thorax plus long que large, subglobuleux, avec un prolongement forte-
ment rétréci à sa base. — Elytres oblongues, assez convexes. — Pattes
assez longues, peu robustes; tarses simples dans les deux sexes, fili-
formes ; leurs articles légèrement rétrécis à la base, couverts de cils nom-
breux tant sur les côtés qu'en dessous.
La longueur extraordinaire des palpes maxillaires (et non des labiaux,
(1) Syn. Pachycarus, Solier, Ann. d. I. Soc. ent. III, p. 667.
(2) Expéd. de Morée, Ent. p. 116.
(3) M. cyanescens, Bull. Mosc. 1850, no 2, p. 445.
(4) Syn. ScARiTES, Rossi- Faun. Etrusc. I, p. ;i29. — Olivier, Ent. III, p. 15.
GîlAPnîPTÊftlDES. 173
Comme l'a dit Dejean) Suffirait à elle seule pour distinguer ce genre de
tous ceux de cette tribu. Lalreillc, dans l'origine, avait placé l'unique
espèce (A. rufus) qu'il connaissait près des Bemcidium, mais plus tard il
mil le genre actuel près des Scarites. Dejean est !e premier qui l'ait
rapproché des Ditomcs, et je crois que c'est en effet là sa place, bien
que la forme générale de ces petits insectes soit très-différente et rap-
pelle complètement, au premier coup-d'œil, celle des Dischyuics et des
CLIVI^A.
Les Apotomus sont tous de très-petite taille, d'un jaune-ferrugineux
ou brunâtre et légèrement pubescents. On les trouve sous les pierres
où il parait qu'ils se réunissent quelquefois en sociétés assez nom-
breuses. Ils sont propres au midi de l'Europe et à la Russie méridionale.
Les espèces décrites jusqu'ici ne s'élèvent qu'à trois (i).
TRIBU XIX.
GRAPHÏPTÉRIDES.
Languette cornée, soudée à ses paraglosses qui sont coriaces, larges,
et tronquée carrément avec elles en avant, ou un peu acuminée au mi-
lieu de son bord antérieur. — Mandibules médiocres, larges, arquées
et aiguës au bout. — Labre plane, transversal. — Tète ovalaire, non
rélrécic en arrière. — Yeux surmontés d'une orbite. — Prothorax cor-
diforme. — Elylres planes ou peu convexes, fortement sinuées ou tron-
quées au bout. — Les trois premiers articles des tarses antérieurs légè-
rement dilatés chez les mâles ; crochets simples. — Corps ailé ou aptère.
Jusqu'ici on a confondu ce groupe avec le suivant ou celui des An-
thiades, mais à tort, ainsi que M. De Chaudoir l'a fait remarquer le
premier; mais je ne saurais partager l'opinion de ce savant entomolo-
giste, lorsqu'il dit que la véritable place de ces insectes est à côté des
Cymindis et des Corsyra (2). Je crois que, tout en les séparant des
Anlhiades, il n'y a pas moyen de les en éloigner ; les analogies sont trop
nombreuses et trop fortes entre les deux groupes.
Ces insectes sont presque exclusivement propres à l'Afrique, de
(1) A. rufus (Rossi), Dej. Species I, p. 450, testaceus^ ibid. p. 451. — rufi-
thorax, Pecchioli, Ann. d. 1. Soc. eut. VI, p. 445.
(2) Bull. Mosc. 1850, n" 1, p. 48. A supposer que les organes buccaux fussent
aussi voisins do ceux des Cymindis que le dit M. De Chaudoir, ce ([ui n'est
pas parfaitement démontré pour moi (le 2^ article des palpes labiaux est, du
moins, comme chez la plupart des Antliiades), ces organes ont-ils donc une telle
valeur f[u'ils doivent l'emporter sur la tète, les yeux, les antennes, le prothorax,
la vestiture des téguments, la distribution géographi(iue ; tous points qui rat-
tachent manifestement ces insectes aux Anthia, de telle sorte que jusqu'à ce
jour, ils ont frappé tous les entomologistes sans exceptioû?
t74 CAnABIQDES.
moyenne ou d'assez grande taille, et leurs téguments sont toujours, au
moins partiellement, revêtus en dessus, de poils courts, couchés, et for-
mant un dessin en général très-élégant, mais consistant en taches blan-
ches sur un fond noir, ou noires sur un fond fauve. D'après les rensei-
gnements qu'on possède (i) sur un de leurs genres, les Grai-uiptehus,
ils seraient très-agiles à la course et s'enfonceraient dans le sable avec
rapidité, quand on veut les saisir. On ajoute qu'ils produisent un bruit
strident, en frottant leurs cuisses contre les bords latéraux de leurs
élytres.
Ces insectes sont de vrais Troncatipcnnes, et forment, sous ce rapport,
une exception dans la seciion act-uelle, comme les espèces à élytres en-
tières en font une dans la seciion précédente.
Genres : Graphipterus, Piezia.
GRAPHIPTERUS.
Latr. Hist. nat. d. Ins. VIII, p. 236.
Menton profondément échancré ; son fond muni d'une large et faible
saillie, elie-mcme un peu échancrée (i); ses lobes latéraux assez larges,
arqués en dehors et aigus. — Palpes peu robustes ; leur dernier article
ovalaire, arqué et tronqué au bout ; le 2e des labiaux très-long. — Labre
plane et sinué à son extrémité, ponctué le long de son bord antérieur.
— Tête grosse, renflée en arrière, rélrécie en avant, excavée entre les
yeQX. — Ceux-ci munis d'orbites très-prononcées. — Antennes mé-
diocrement robustes, comprimées, parfois un peu élargies à leur extré-
mité ; leur 3« article beaucoup plus long que lès autres. — Prothorax
cordiforme, avec ses angles antérieurs très-saillanls et fortement rabattus.
— Elytres brièvement ovalaires ou suborbiculaires, peu convexes, plus
ou moins tronquées ou échancrécs en arrière ; dans ce dernier cas leur
suture souvent épineuse. — Pattes longues et peu robustes ; les trois
premiers articles des tarses antérieurs un peu dilatés chez les mâles et
garnis en dessous de deux rangées longitudinales de squaramules grêles.
— Prosternum caréné en arrière et muni d'une pointe plus ou moins
saillante.
A l'exception d'une seule espèce, ces insectes sont propres à l'Afrique
et paraissent plus nombreux dans les parties intertropicales de ce con-
tinent que dans ses parties méridionales où ils semblent en partie rem-
placés par le genre suivant. Les espèces décrites s'élèvent déj<à à près
d'une quarantaine (3).
(1) Voyez A. Lcfebvre. Ami. d. 1. Soc. eut. I, p. otl.
(2) Cette saillie est très-visible, et par conséquent il n'est pas exact de dire,
comme l'ont fait tous les auteurs, que le menton est dépourvu de dent.
(3) Esp. africaines ; Aux seize espèces couteuu^s dans le Species de De-
ANTHIADES. 17S
PIEZIA.
Brullé^ Hist, nat. d. /«s. lY^ p. 272.
Ce soiil des Graphipterus dont les antennes sont fortement com-
primées, élargies graduellement de leur hase à leur extrémité, et dont
les élyires en ovale allongé sont sillonnées et tronquées à leur ex-
trémité.
Le faciès est intermédiaire entre celui des Graphiptercs et celui de
certaines Anthia, et le genre rattache par conséquent la tribu actuelle
à la suivante. Ces insectes paraissent jusqu'ici exclusivement propres à
l'Afrique australe; on en a déjà décrit huit espèces, toutes très-rares
dans les collections (i).
TRIBU XX.
ANTHIADES.
Menton profondément échancré, sans dent médiane. — Languette
sans paraglosses, cornée, très-grande, en spatule allongée, concave en
dedans, convexe en dehors, parfois atrophiée. — Labre voûté. — Télé
tantôt sans col, tantôt en ayant un en arrière. — Yeux presque toujours
pourvus d'une orbite en dessus. — Antennes robustes, comprimées;
leur 3« article au moins de la longueur du l*"", parfois plus long ; les
aulres subégaus. — Prothorax cordiforme ou subhexagonal. — Elytres
entières, très-rarement tronquées en arrière. — Tarses épineux ou
ciiiés en dessous; les trois premiers articles des antérieurs légèrement
dilatés chez les mâles. — Corps toujours aptère.
Le retrait des.Graphiptérides qu'on y avait compris à tort, rend celte
Jean, aj. : G. Ronxii, Casteln. Et. cnt. p. 57, et sennariensis , p. 149. — arcua-
tus {tril'meatus? F.), obscurus, Gory, Anii. d. 1. Soc. eut. II, p. 206 sq. —
trivittatus,GiOVY,\h'\A.y, p. 209, pi. 5. — rotundatus (multiguffahts, Oliv.),
Uneatus, Klug, Symb. pliys. Dec. III, pt. 22." — femoratuSj Clievrol. Mag. d.
Zool. Ins. 1835, pi. 138. — rectilineatus (Irivitfatus , Gory), Chaud. Bull.
Mosc. 1837, no 2, p. 12. — rotimdipenni.';, parcicollis, lufescens^ Chaud, ibid,
184.3, p. 714 sqq. — Westwoodii, De Brème, Ann. d. 1. Soc. eut. 2» sér. II,
p. 291, pi. 7. — Walhergiij, hamatus, plagialns, elegontidus, vittipennis^ velu-
finm, fronfalls, obtusus^ laieralis, Mvittatus, macrocephalus , Bohcm. Ins.
Catlrar. I, p. 80. — Esp. de l'Arabie : G. Goryi, Chaud. Bull. Mosc. 1848,
p. 127.
(1) P. ajcillaris, BruUé, loc. cit. — aptinoides, Perroud, Ann. d. 1. Soc.
Linn. d. Lyon, 1845-1846, p. 25. — angustkolUs, laticoltis, circmncuicta, li-
ncolulu, latemlis, UmbateUa, Bohem. Ins. Cafl'rar. 1, p. 92. L'une de ces espèces
doit correspondre i Vaptinoides.
176 CARABIQUES.
tribu parfaitement homogène et naturelle. Ces insectes ont un faciès
particulier très-remarquable, et peuvent être considérés comme les plus
carnassiers des Carabiques. Ils réunissent en effet tout ce qui peut les
rendre redoutables aux autres insectes ; une taille souvent très-grande
et qui ne descend pas au dessous de la moyenne, une bouche fortement
armée et une agilité telle qu'il est difficile de les saisir (i). Tous sont
noirs, rarement d'un brun-rougeàtre , et souvent ornés de taches ou de
bandes blanches ou fauves, formées par des poils analogues à ceux des
Graphiptérides. La forme de leur languette qui se rapproche beaucoup
de celle des Helluonides , suffirait à elle seule pour les distinguer de
tous les autres groupes de Carabiques.
Une larve recueillie au Bengale par M. Westermann et publiée par
M. Lequien (2), comme àlnniccWe de Y Anlhia sexgullala, n'appartient
pas même à la famille des Carabiques, et, selon toutes les probabilités,
est celle d'une espèce d'Elatéride (ô).
L'Afrique est la patrie esseniielle de ces insectes; hors de ce conti-
nent il n'y en a que quelques espèces dispersées en Arabie, au Bengale
et dans le nord de la Perse, près des bords de la mer Caspienne.
Jusque dans ces derniers temps, on les a laissés réunis dans l'ancien
genre Anthia de VYeber. M. Hope (4) est le premier qui ait essayé de
Je diviser, mais les trois genres (Anthia, Pachymorpua et Thermo-
phila) dans lesquels il a réparti ces insectes , étant basés uniquement
sur quelques caractères exlérieurs, ne supportent pas l'examen (s).
Plus récemment M. de Chaudoir (6) en a proposé une autre beaucoup
plus satisfaisante, basée presque exclusivement sur les organes buccaux
(1) Pour quelques détails à ce sujet^ voyez Burchell, Travels in the inter. of
South- Africa, I, p. 417.
(2) Mag. d. Zool. Ins. 1842, pi. 41.
(3) Voyez Westwood, An Introd. to the mod. Classif. of Ins. I, p. 68; et
Erichson, dans ses Arch. 1841, 1, p. 73. Suivant ce dernier, cette larve serait
certainement celle de VAgrypnus fuscus, grande espèce d'Elatéride très-com-
mune au Bengale.
(4) TheColeopt. Man. II, p. 51 et 52.
(5) Voici, en effet, comment sont caractérisés ces genres :
Les Akthia (type : A. thoracica), par leur prothorax prolongé postérieure-
ment en un lobe très-prononcé et bilobé chez les mâles, plus court chez les fe-
melles, et leurs élytrcs non sillonnées;
Les Pachymorpha (type: A. sexguttata), T^ixr leur ])rot\wrax fortement cordi-
forme, un peu prolongé et fissile à sa base, et leurs élytres convexes, pubescentes
et non sillonnées;
Les THERMorHiiA (type : J. deccmguftafo), par leur prothorax encore plus
fortement rétréci à sa base, subhexagonal, et leurs élytres sillonnées.
D'après cela, il n'y a de place dans aucune de ces divisions pour les espèces de
taille plus petite, dont la macilenia et la tabida sont les types, et qui sont pré-
cisément celles qu'on serait le plus tenté de séparer génériquement.
(6) Bull. Mosc. 1850, no 1, p. 41.
ANTHIADES* 177
et la forme de la tête. Je l'ai adoptée, en en retranchant seulement un
genre (Micbolestia) qui ne me paraît pas suffisamment distinct. Le
tableau synoptique suivant la fera saisir sans peine (i) :
1. Tète sans col distinct.
a . Elytres entières à leur extrémité.
Languette de forme normale : Anthia.
— atrophiée : Bœoglossa.
a a Elytres tronquées à leur extrémité : Cycloloba.
IL Tête munie d'un col distinct.
b Pro thorax cordiforme.
Lobes latéraux du menton mamelonnés sur leur face externe : Cypho-
loba.
Lobes latéraux du menton de forme normale : Polyhirma.
b b Prothorax très-allongé, fusiforme ou sublinéaire : Atractomta»
ANTHIA.
WebeKj Observ. ent. p. 17.
Lobes du menton allongés , se rétrécissant rapidement et terminés en
pointe très-aiguë. — Languette très-longue. —2" article de tous les palpes
irès-long, grossissant peu à peu; le dernier des labiaux de même forme,
mais beaucoup plus petit ; celui des maxillaires un peu déprimé et élargi
au bout. — Mandibules variables selon les sexes; celles des mâles plus
longues, parfois prolongées en une pointe grêle, arquée et très-aiguë. —
Labre grand, aussi long que large, en général fortement arrondi en
avant. — Tête excavée entre les yeux , sans col distinct en arrière. —
Prolhorax très- fortement cordiforme. — Elytres ovales-oblongues , plus
ou moins convexes, lisses ou sillonnées. — Pattes assez longues; tarses
épineux en dessous , les trois premiers articles des antérieurs légère-
ment dilatés chez les mâles ; le premier de tous plus long que les autres
à toutes les pattes , les trois suivants triangulaires et échancrés au bout.
Ce genre comprend les plus grandes espèces de la tribu , et il est en
même temps le plus nombreux. C'est le seul également qui ait des repré-
sentants hors de l'Afrique. Il se divise naturellement en deux sections,
selon que le prolhorax se prolonge en arrière, surtout chez les mâles, en
un grand lobe échancré postérieurement (par ex. A. maxillosa), ou bien
(1) Outre les travaux ci-dessus, voyez la Monograpliie du genre Anthia, publiée
par M. Lcquicn, Mag. d. Zool. Ins. 1832, pi. 38-41, avec un Supplément par
Gory, iljid., 1839, pi. 14-16. — M. Guérin-Méueville a aussi douué récemmuiit
(in Lefcbvre Yoy. en Abyssin. Zool. las. p. 2ô6) un tableau des espèces au
nombre de 44. 11 adopte, comme autant de sectious, les genres de M. Uope.
Coléoplères. Tome I. 12
178 CARABIQCES.
qu'il est simplement cordiforme , ou plutôt presque hexagonal , comme
dans la majorité des espèces.
Le nombre des Anthia décrites s'élève actuellement à près de
trente (i).
B^OGLOSSA.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1850, n» i, p. 43.
Languette atrophiée, présentant trois petites dents arrivant à peine à la
base du premier article des palpes labiaux. — Mandibules courtes, larges,
arquées en dehors, pluridentées au coté interne. — Labre court, un peu
évasé et arrondi en avant. .
Pour le surplus , ces insectes ont tous les carç^çtères des Anthia de la
seconde section. On n'en connaît que deux espèces d'assez grande taille
et qui habitent l'Afrique australe (îî) ; l'atrophie de leur languette est une
particularité très-remarquable.
CYCLOLOBA.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1850, 11° 1, p. 43.
Lobes latéraux du menton larges , très-arrondis en dehors ; leur bord
extérieur formant un angle presque droit avec leur bord interne. —
Mandibules couries dans les deux sexes. — Labre transversal, non évasé
et faiblement arrondi en avant. — Prothorax court, cordiforme, plane
en dessus. — Elytres ovales , presque planes, sillonnées, obliquement et
assez fortement tronquées au bout.
Ce genre lient encore aux Anthia par sa télé dépourvue de col en
(1) Ici se rapportent les A . maxiUosa, fJwracka, sexguttata, venator, Nim-
vod, sulcata, sexmacnlafa, margimita, duodecimguttaia^ decemguttata, bigut-
tata, limbata du Species de Dejean. — Aj. : Esp. africaines : A. cinctipennis,
omoplata, Lequien, Monogr. loc. cit. — marginipermis, costata, Gory, loe. cit.
pi. 14 et 15. — Burchellii, Hopc, Anim. Kingd. Ins. I, p. 270. — Mellyi.,
De Brème, Ann. d. 1. Soc. ent. Série 2, II, p. 292. — Adœon, Erichs. Arch.
1843, 1, p. 213. — cruoricollis, Maiih. Bull. Mosc. 1837, n» 2, p. 48. — atra,
Chaud, ibid. 1843,p. 717. — mnssilicata^ cephalotes, Guérin, Rev. zool. 1842,
p . 285 . — maouUcolUs, natalensis, binotata, bimaculata, Perroud, Ann . d. 1. Soc.
Linn. d. Lyon, 1845-16, p. 29. — Hedenborgi, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 114.—
Therinophila Forn«nTO,Bertol.Nuov. Ann. délie Se. nat. Série 2, IV, p. 419. —
sexcosiuta, Cliaud. Bull. Mosc. 1848, n» 1, p. 131. — striatopunctafa^ Lefebvrei,
Guérin-Ménov. in Lcfebvre Voy. en Abyssin. Zool. Ins. p. 50. — Esp. indienne :
Pachymorpha orienialis [A. sexguttata, var.), Hope, The Col. Man. II, pi. 3,
f. 4. :— Esp. asiatique : A . Mannerheimii, Chaud. Bull. Mosc. 1842, p. 810.
(2) Anthia viUosa^ Thunb. Dej. — A. melanaria, Bohem. Ins. Caffrar. I,
p. 101.
179
ANTHIADES.
arrière; mais, par sa forme générale, il ressemble beaucoup aux deux
genres suivants. Il comprend trois espèces de l'Afrique australe (ï).
CYPHOLOBA.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1850, n» 1, p. 43.
Lobes latéraux du menton assez courts, tronqués à leur extrémité,
portant chacun un gros mamelon obtus sur leur face externe. — Palpes
maxillaires courts et gros ; le 2« article des labiaux moins grand que
chez les Anthia. — Mandibules variables selon les sexes ; celles des
mâles, surtout la gauche, longues, arquées, grêles et très-aiguës. —
Tête munie en arriète d'un col distinct, mais assez gros. — Prothorax
allongé , cordiforme. — Elytres ovales , peu convexes , alvéolées.
Ce genre fait le passage entre le précédent et le suivant. L'unique
espèce (2) dont il se compose est une des plus élégantes de la tribu ; ses
élylres sont encore plus alvéolées que celle de VAiUhia macilenta. Elle
est de taille moyenne et de l'Afrique australe.
POLYHIRMA.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1850, n» 1, p. 44 (3).
Lobes du menton assez étroits, arrondis en dehors, tantôt assez allon-
gés et terminés en pointe obtuse, tantôt plus courts. — Palpes maxillaires
courts et gros; le 2" des labiaux notablement plus court que chez les
Anthia . leur dernier article parfois un peu triangulaire. — Mandibules
petites dans les deux sexes. — Labre transversal et presque coupé car-
rément. — Tête munie d'un col étroit et très-distinct. — Elytres ovales
peu convexes ou planes , alvéolées ou présentant quelques côtes sail-
lantes.
Ce genre contient les plus petites espèces de la tribu, et presque toutes,
par leurs formes sveltes, rivalisent d'élégance avec le genre précédent.
Il' y en a dans les différentes régions de l'Afni'jue; mais, comme de
coutume , le plus grand nombre habite le Gap et la Terre de Natal (4).
(1) A.,septemguttata,¥a.h. {sexnotata,T)ei.) — truncatipennis,pilosa,B6hem»
1ns. CafFrar. I,p. 104.
(2) A. alveolata, De Brème, Ann. d. 1. Soc. ent. Série 2, U, p. 292.
(3) Syn. MiCROLESTiA, De Chaud, loc. cit. p. 45.
( i) Dejean n'a connu que deux espèces de ce groupe : la macilenta d'Olivier,
et sa propre gracilis. — Aj. : A. Caillaudi, Gory, Mag. d. Zool. Ins. 1839,
pi. 16. — graphipteroides, Guérin-Ménev. Rev. zool. 1842, p. 285. — tetra-
stigma, pvlioloma, De Cliaud. Bull. Mosc. 184S, no 1, p. 128. — Ransnnii, leu-
cospilota, Bertol. Nuov. Ann. dclle Se. nat. Série 2, IV, p. 420. — rubiginosa,
suturata (graphipteroides, Guérin), foveata, notata, fossulata^ Perroud, Ann.
180 CABABIQtJES.
Le genre Microlestia ne se distingue de celui-ci que par des particu-
larités lout-à-fait insigniGantes (1).
ATRACTONOTA-
Perroud, Ann. d. l. Soc. Linn. d. Lyon, 1845-46, p. 60 (2).
Lobes latéraux du menton assez étroits , peu arqués en dehors , tron-
qués et échancrés au bout. — Palpes maxillaires très-courts et gros;
leurs deux derniers articles égaux ; le 2e des labiaux pas plus long que
le dernier. —Mandibules petites, très-larges et munies d'une dent bi-
fide interne à leur base. — Labre court, arrondi en avant. — Tête en
carré long , dé()rimée , munie en arrière d'un col étroit. — Yeux petits ,
sans orbites. — Prothorax allongé, fusiforme ou sublinéaire. — Elytres
ovales, peu convexes, portant des côtes, jsinuées obliquement à leur
extrémité.
On pourrait, sous le rapport de la forme générale, définir ces insectes
des PoLYniRMA , auxquelles on aurait ajusté un prothorax d'ÂGRA et
une tête de XA^•THOLI^cs, genre de la famille des Brachélytres. On n'en
connaît que deux petites espèces, longues au plus de cinq lignes : l'une
d'Angola, l'autre de Natal (s).
TRIBU XXI.
MORIONIDES.
Languette cornée, plus ou moins libre à son extrémité, ses para-
glosses très-grêles, linéaires. — Labre transversal, échancré. — An-
lennes en général robustes et plus ou moins moniliformes. — Prothorax
tarré ou rétréci en arrière. — Elytres tantôt entières, tantôt tronquées à
ieuT extrémité. — Jambes antérieures plus ou moins élargies au bout ;
Sarses de la même paire simples ou légèrement dilatés chez les mâles ;
jeurs articles 2-3 munis dans ce cas en dessous d'une double rangée de
iquammules. — Corps déprimé ou très-peu convexe , glabre et luisant.
d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, 1845-1846, p. 42. — exarata, aniabïlis, spiiria, atrata,
intermedia, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 109. — Galinieri, Ferretti, Reichc ia
Galin. Yoy. en Abyssin. Ent. p. 259.
(1) A. tabida^ Fab. Dej. — rugosopunctata,, Thunb., Leq., Gory. — oxygona,
Chaud. Bull. Mosc. 1844, p. 475. — Microlestia spinipennis, Chaud, ibid. 1850,
11° 1, p. 46.
(2) M. Perroud a écrit Atractonotus; j'ai changé la désinence de ce nom pour
le mettre en liarmonie avec ceux des autres genres de la tribu. — Syn. Netro-
BERA, De Chaud. Bull. Mosc. 1850, n» 1, p. 40.
(3) Anthia formicaria, Erichs. Arch. 1843, I, p. 214; d'Angola, — Atr,
MulmnU,V^ïxm^, loc. cit.; de K«it«il.
MÔRIONIDES.
ftl
Ce groupe est encore de ceux que Dejean avait placés parmi les
Scaritides, quoique ses espèces s'en éloignent beaucoup par \euT faciès,
et qu'elles n'aient ni les jambes antérieures palmées extérieurement, ni
même, à proprement parier, l'arrière-corps pédoncule à sa base. Quel-
ques-unes (Campylocnemis, Morio) ressemblent beaucoup, au premier
aspect, à certaines Feuoma, et ne s'en distinguent même essentielle-
ment que par la moindre dilatation des tarses antérieurs chez les mâles,
et leurs antennes submoniliformes. D'autres (Catapiesis, Homalo-
MORPHA, etc.) sont de véritables Troncatipennes par la forme de leurs
élytres. Presque toutes ont des rapports réels avec les Ozénides par
leurs antennes. Malgré ces analogies, ces insectes doivent à leur forme
déprimée, à leurs téguments lisses et luisants, enfin à leur couleur noire,
brune ou jaunâtre et toujours uniforme, un faciès spécial qui les fait re-
connaître sans peine. Je les place immédiatement avant les Scaritides
à cause de la dilatation de leurs jambes antérieures qui semble annoncer
l'élargissement considérable que ces organes vont prendre dans cette
dernière tribu.
Les Morionides sont au moins de moyenne taille et ne paraissent pas
être des insectes véritablement fouisseurs. Leurs espèces, sans être bien
nombreuses, sont disséminées dans la plupart des régions chaudes du
globe. Deux ont été découvertes récemment dans les parties australes et
orientales de l'Europe.
Les genres qui suivent passent presque insensiblement de l'un à
l'autre, et, pour les caractériser, il faut tenir compte de la disposition des
stries des élytres. Le tableau suivant aidera à les dure recoimaître.
1. Tête munie d'un col en arrière, avec une orbite prononcée derrière les yeux.
Stries des élytres entières.
a Elytres tronquées postérieurement : Physocrotaphus.
a a — entières : Campylocnemis, Morio, Plafynodes, Psydrus.
IL Tête sans col en arrière.
b Elytres entières.
Leurs stries complètes : Haplochile, Melisodera.
— en partie effacées : Hemifeles.
bb Elytres tronquées en arrière.
Leurs stries incomplètes: Catapiesis, Homalomorpha .
— entières : Geta.
PHYSOCROTAPHUS.
ParrY, Trans. of fhe ent Soc. V, p. 180.
M. Parry n'a pas exposé d'une manière précise les caractères de ce
genre, et l'a comparé au genre Hellcodes de M. Westwood, dont il a
le faciès et qui appartient à la tribu des Helluonides, comme on l'a vu
182 CARABIQCES.
plus haut. Mais sa languette est tout-à-fait différente, et par cet organe
comme par ses autres caractères, il me paraît rentrer dans celle-ci, el
non pas se rapprocher des Cymindis, comme le dit M. Parry. Voici les
caractères qu'on peut lui assigner provisoirement :
Menton muni d'une dent médiane aipuë et bifide. — Languette courte,
tronquée en avant ; ses paraglosses bien distinctes. — Dernier article
des palpes labiaux grossissant peu à peu et tronqué ; celui des maxil-
laires graduellement renflé et arrondi au bout. — Mandibules saillantes,
aiguës au bout, inermes en dedans. — Labre presque carré, échancré,
avec ses angles antérieurs non arrondis. — Tête assez grande, munie
d'un col distinct en arrière , ayant entre les yeux deux dépressions
ovales. — Antennes grêles, médiocres; leurs articles cylindriques, le l"""
plus long el plus gros que les autres. — Prothorax transversal, forte-
ment cordiforme. — Elytres subparallèlcs , tronquées au bout, sillon-
nées; les sillons entiers, — Pattes médiocres ; tarses simples, à articles
triangulaires, ciliés en dessous. — Corps déprimé.
Le faciès est p!us voisin de celui des Helluonides que de celui des
MoRio, et ce genre peut être considéré comme rattachant l'un à l'autre
les deux groupes. 11 ne contient qu'une espèce de Ceylan que M. Parry
nomme P. ceylonicus ; elle est de taille moyenne et d'un noir brillant.
CAMPYLOCNEMIS.
Westw. Arcan. etit. ï, pi. 23 (1).
Menton profondément échancré, muni d'une forte et courte dent
médiane bifide ; ses lobes latéraux arrondis au bout. — Languette dé-
passant ces derniers, légèrement échancrée en cœur antérieurement;
ses paraglosses très-grêles, pas plus longues qu'elle et libres dans toute
leur longueur. — Dernier article des palpes maxillaires un peu ova-
laire ; celui des labiaux plus long, légèrement arqué, grossissant peu
à peu; tous tronqués au bout. — Mandibules médiocres, robustes,
élargies et pluridentées au côté interne à leur base , arquées dans le
reste de leur longueur. — Labre transversal, assez fortement et an-
gulairement échancré. — Tête carrée , munie d'un cou brusquement
formé en arrière des yeux , ceux-ci surmontés d'une carène longitu-
dinale; épistome échancré en demi-cercle. — Antennes plus courtes
que le prothorax; leur l^r article gros, en massue arquée, 2-3 ob-
coniques et égaux ; les six suivants courts, subcylindriques , un peu
comprimés ; le dernier de même forme, plus long. — Prolhorax aussi
(1) Syn. ScARiTES, Schreb. Trans. of tlie Linn. Soc. VI, p. 206. — Heteros-
CELis, Boisd. Faune ent. de l'Océanie, I, p. 25 ; nom déjà employé par Lalreille
pour un-genre d'Hémiptères. — Hyperion, Do Casteln. Et. ent. p. 73; nom trop
voisin de celui d'HïPH^CREON proposé par M. Mac-Leay (Anmil. Jav. p. 22) pour
un genre de la famille actuelle.
morionides. 183
long que large, cordiforme, légèrement échancré en avant, fortement
sillonné sur le disque et impressionné près des angles postérieurs. —
Elytres allongées, parallèles, peu convexes, sinuées au bout, fortement
sillonnées; les stries entières. — Pattes médiocres, très-robustes; jambes
antérieures fortement et obliquement prolongées en dedans au dessous
de leur échancrure ; tarses de la même paire simples, en triangle ren-
versé; cuisses postérieures plus fortes que les autres, dépassant un pea
les élytres ; jambes de la mêiiie paire arquées. — Corps très-allongé,
parallèle.
L'espèce unique (l) qui compose ce genre est très-voisine des Morio
qui suivent, mais d'une taille gigante-sque. C'est un insecte originaire de
l'Australie, de près de 2 pouces 1^2 de long et en entier d'un noir
brillant. Il est extrêmement rare dans les collections , quoique connu
depuis longtemps.
MORIO.
Latr. Regn. anim. éd. I^ 111, p. 189.
Les caractères distinctifs de ce genre et du précédent se réduisent à
ceux qui suivent :
Languette un peu évasée à son sommet et largement échancrée. —
Dernier article des palpes ovalaire. — Labre plus fortement échancré
en triangle. — Articles 5-10 des antennes carres, légèrement trans-
versaux et émoussés aux angles. — Les trois premiers articles des tarses
antérieurs un peu dilatés chez les mâles; le P^ plus ou moins prolongé
à son angle antérieur interne, glabre en dessous; les deux suivants
garnis d'écaillés disposées sur deux rangées longitudinales ; cuisses pos-
térieures pas beaucoup plus fortes que les autres, n'atteignant pas le
sommet des élytres ; jambes de la même paire droites.
La forme générale du corps, les impressions de la tête et du pro-
thorax, les stries des élytres, la couleur générale qui est conslamment
d'un noir plus ou moins brillant, tout le reste, en un mot, ne diffère en
rien d'essentiel de ce qui existe chez IcsCampylocnemis; mais les Morio
ne peuvent se comparer à ce dernier genre sous le rapport de la gran-
deur. Ce sont des insectes de taille moyenne ou un peu au-dessus. La
plupart de leurs espèces habitent l'Amérique, à partir des Etats-Unis
jusque dans le sud du Brésil. L'Afrique et les Indes orientales en pos-
sèdent quelques-unes ; et récemment on en a découvert deux sur les
confins de l'Europe et de l'Asie. Le nombre total de celles qu'on connaît
aujourd'hui s'élève à neuf (2).
(1) Scar. Schrœteri, Schreb. loc. cit. pi. 21, f. 10; figure passable, mais
bien inférieure à celle donnée par M. Westwood dans ses Arcana ent. pi. 23,
ï.iab.
(2) Aux cinq esp. du Specics de Dejean, aj. : Esp. américaines : M. œqmto-
184 CABABIQOEJI.
PLATYNODES;
Westtv. Trans. of ihe eut. Soc. IV, p. 278.
Menton lar^e, fortement échancrô , muni d'une dent médiane bifide;
ses lobes latéraux srrands, arrondis en dehors. — Languette petite,
élroite, arrondie au bout, carénée sur sa face externe (il. ' — Palpes
courts ; le dernier article dos labiaux un peu ovalaire ; celui des maxil-
laires filiforme. — Mandibules saillantes, largement et obtusément
dentées au côté interne, très-aiguës au bout. — Labre carré, fortement
échancré, avec ses angles arrondis. — Tête grande, presque carrée,
plane, munie d'un col en arrière et d'un gros renflement en arrière de
chaque œil. — Antennes assez courtes ; leurs articles terminaux com-
primés, veloutés, avec un petit trait lisse sur chacun d'eux. — Prothorax
transversal, plus large que la tête, fortement cordiforme. — Elytres
parallèles, planes, étroitement marginées, finement sillonnées; les sil-
lons entiers. — Pattes médiocres; tarses antérieurs non dilatés; chacun
de leurs articles muni en dessous d'une double rangée de cils. —
Corps large et déprimé.
Ce genre voisin des Mowto en diffère par un assez grand nombre de
caractères, surtout par la languette et la tête plus fortement rétrécie en
arrière. Il ne se compose que d'une grande espèce (H. Weslermnnni
Westw.) de la côte de Guinée, longue d'un pouce et d'un noir brillant
comme les Mobio.
PSYDRUS.
.T. Le Conte, Ann. ofthe Lyc. of New-York, H, p. 153.
Je ne connais pas ce genre et ne puis que reproduire les caractères
que lui assigne son auteur :
Menton grand, concave, profondément échancré, sans dent. — Palpes
labiaux courts ; leur dernier article un peu plus long et plus gros que
rius, Reiche, Rev. zool. 1842, p. 377. — Laferfei, Guérin, ibid. 1844, p. 254.
— cordahiSj Cliaud. Rnll. Mosc. 1837, n" 3, p. 43 (monilicornis?) — trogosi-
ioides, Chaud, ibid. 1852, p. 81. — Esp. africaines : M. paraUelus, Klnp. Insekt.
V. Madao;. p. 40. — quineensis, ImhofP, Verh. d. nat. Gesells. in Rasel, VI,
p. 166 [senegolensis Dej. Cat.) — anfhrarinus, Rohem. Ins. Caffrar. I, p. 122.
— Esp. asiatiques : M. colchidicKS, Cliaud. Bull. Mosc. 1844, p. 437. — cauca-
siens, Mntsch. ibid. 1845. p. 12 (colchidicus Chaud.). — ohJmp^cus,L.l^ed-
tenb. in Russep:. Reise^ II, p. 980. Tab. A, f. 4. — Esp. des îles Philippines :
M. liizonkus, Chaud. Bull. Mosc. 1852, n" t, p. 81.
(1) M. Westwood ne parle pas des paraglosses; d'après la figure (pi. 21,
f. 1 Ac, loc. cit.) qu'il a donnée de la languette, ces organes n'existeraient pas,
caractère qui établit entre le genre et les Helluonides une analogie réelle, en
supposant qu'il soit exact.
MORfbxrDES. 18S
les autres, tronqué au bout; les maxillaires à pénultième ariicle du
double plus court que les autres, le dernier tronqué. — Mandibules
très-aiguës. — Labre court, légèrement échancré. — Tète large, trian-
gulaire, rétrécie en arrière des yeux. — Ceux-ci arrondis, saillants. —
Antennes grossissant un peu à leur extrémité, à l^r article allongé,
3e un peu plus long que les suivants, dernier plus grand et ova'c ; les
autres moniliformes, égaux. — Prothorax subcordiforme, arrondi sur
les côtés, rétréci à sa base, avec ses angles postérieurs droits et aigus.
— Elytres plus larges que le prolhorax, planes, non sinuées ni tronquées
au bout. — Pattes médiocres: tarses assez larges, les, antérieurs à
articles triangulaires, le pénultième petit; crochets des tarses simples;
trochanters postérieurs larges, tronqués au bout.
D'après ces caractères, il est manifeste que ce genre appartient à la
tribu actuelle. M. J. Le Conte l'a établi sur un petit insecte d'environ
3 lignes 1/2 de long, découvert par lui sur les bords du lac Supérieur, et
qu'il nomme P. picexis.
HAPLOCHILE.
J. Le Conte in Agass. Lake Super, p. 204 (1).
Menton subtransversal, assez profondément échancré, sans dent mé-
diane. — Palpes courts, grêles : leur dernier article légèrement ovalaire
et obtus au bout. — Mandibules courtes, robustes, largement canali-
culées au côté externe, arquées seulement au bout et aiguës. — Labre
fortement transversal, à peine échancré en avant. — Tête brièvement
triangulaire, carénée de chaque côté, sans col en arrière, mais présentant
un léger sillon circulaire en arrière des yeux. — Antennes médiocres,
grossissant faiblement à leur extrémité, à article 1 gros, 2 aussi long
que 4 et de moitié plus court que 3, 5-10 globuleux, perfoliés, 11 plus
grand, ovalaire et acuminé au bout. — Prothorax légèrement cordi-
fbrme , finement rebordé latéralement avec ses angles postérieurs re-
levés. — Elytres allongées, parallèles, déprimées sur le disque seule-
ment, ponctuées en stries entières. — Pattes courtes; les trois premiers
articles dos tarses antérieurs faiblement dilatés, triangulaires, un peu
villeux en dessous.
Ce genre est établi sur un petit insecte des Etals- Unis, que Dejean
avait placé avec quelque doute parmi les Morio, sous le nom de M. pyg-
inœus, et qui s'écarte en etîel beaucoup de ce genre par ses caractères
et même par son facics. Selon M. J. Le Conte, i! se trouve dans l'Ala-
bama, mais il y est rare; j'en dois un exemplaire à la bienveillance de
ce savant entomologiste.
(1) Syn.' Aplochu-e, J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit. St. p. 36. C'est
dans cet ouvrage que M. J. Le Conte a donné les caractères du genre.
186 CARABI^VES.
MELISODERA.
Westw. Mng. d. Zool. Ins. 1835, pi. 132.
Sous ce nom, M. Westwood a publié un genre dont il n'a pas donné
les caractères, mais dont il a figuré le type avec des détails suffisants
pour qu'on puisse lui assigner une formule générique et déterminer sa
place, qui me paraît être ici. D'après ces figures, les caractères de celte
coupe seraient les suivants :
Menton c(xjrt, médiocrement échancré, muni d'une dent médiane
simple ; ses lobes latéraux aigus. — Languette grande, tronquée au
bout ; ses paraglosses linéaires, libres, plus longues qu'elle. — Mandi-
bules courtes, larges, arquées et aiguës au bout, inermes en dedans. —
Labre transversal, légèrement échancré. — Tête médiocre, non ré-
trécie en arrière, avec une carène longitudinale sur chaque œil et une
fossette sur le front. — Antennes courtes, robustes, à ler article gros,
allongé, 2e obconique, 3" presque aussi long que le \^^, obconique ;
les suivants moniliformes. — Prothofax transversal, cordiforme, faible-
ment échancré en demi-cercle en avant; ses angles distincts; un sillon
longitudinal bien marqué sur le disque. — Elytres parallèles, entières
et arrondies au bout; leurs stries entières. — PatteS robustes; jambes
antérieures élargies au bout; tarses à articles triangulaires, peu dilatés.
M. Westwood nomme cet insecte Hi. picipennis; il est de taille
moyenne et originaire de rAaslralle.
HEMITELES.
Brullé, Hist. nat. d. Ins. V, p. 44.
Je ne connais pas ce genre; mais les caractères que lui assigne
M. Brullé, quoique incomplets, montrent qu'il est très-distinct égale-
ment. Ils peuvent se formuler ainsi :
Menton muni d'une dent simple et obtuse. — Palpes filiformes. — Labre
transversal, à peine échancré. — Tête ayant entre les yeux deux impres-
sions assez fortes. — Antennes grèies, à articles cylindriques et un peu
amincis à la hase. — Prolhorax transversal; ses angles postérieurs
aigus, les atitérieurs arrondis; un fin sillon longitudinal sur le disque;
une ligne transversale près du bord antérieur et deux impressions voi-
sines de la base très-marquées. — Elytres ovales, un peu convexes;
leurs stries lisses, bien marquées; les internes effacées à la base à
partir de la cinquième. — Tarses semblables chez les deux sexes, à
articles triangulaires; ceux des nsàles garnis eu dessous de deux rangées
de squammules.
On n'eu connaît qu'une espèce {U. ?<i<errwp<ws), longue d'environ
MORIONIDES. 187
5 lignes, noire, avec les pattes et la moitié terminale des antennes
brunes. Elle est de Madagascar.
CATAPIESIS.
SoLiEn, Ann. d. l. Soc. enf. y, p. 595 (1).
Menton fortement échancré, muni d'une grande dent médiane snb-
aiguë ; ses lobes latéraux concaves, tronqués obliquement en avant. —
Languette grande, un peu rélrécie et tronquée au bout ; ses paraglosses
plus courtes qu'elle, libres seulemeiU ;i leur extrémité qui est arrondie.
— Dernier article des palpes légèrement ovalaire. — Mandibules
courtes, arquées; la gauche incrme en dedans, la droite munie d'une
dent. — Labre transversal, faiblement échancré. — Tète assez petite,
sans col distinct. — Yeux saillants. — Antennes plus courtes que le
prothorax, comprimées ; leurs articles plus allongés que chez les Morio
et égaux à partir du 4". — Prothorax transversal, un peu rétréci en
arrière, tronqué et bi-impressionné à sa base, avec un fin sillon médian,
largement échancré en avant. — Elytres tronquées à leur extrémité,
finement striées; les stries effacées à la base. — Pattes courles, ro-
bustes ; jambes antérieures élargies à leur extrémité ; tarses de la même
paire pareils dans les deux sexes ; tous fortement ciliés en dessous. —
Corps large, déprimé et luisant.
Les espèces de ce genre sont propres à l'Amérique et deux seulement
ont été décrites jusqu'ici (2). J'en possède une du Mexique qui me
paraît nouvelle. Leur couleur est d'un noir uniforme très-brillant et leur
taille assez grande.
HOMALOMORPHA.
Brullé, Hist. nat. d. Ins. V^p. 46.
Menton muni d'une dent médiane courte et bifide. — Dernier article
des palpes subcylindrique. — Mandibules presque droites. — Labre
transversal , profondément et trianguiairement échancré. — Tète non
rétrécie en arrière, marquée de deux fossettes et de deux lignes obli-
ques entre les yeux. — Antennes plus courtes que le prolliorax, moni-
liformes; leurs articles comprimés et par suite presque carrés. — Pro-
(1) Syn. AxiNOPHORUs, Gray, Anim. Kiugd. Ins. ï, p. 271, pi. 13, f. 5 et 34,
f. 2. — Basoleia, Westw. Mag. d. Zool. Ins. 1835, pi. 132. — îIololissu.s,
Manh. Bull. Mosc. 1837, n» 2, p. 43.
(2) C. nitida, Sol. loc, cit. [Axinophorus brasiliensi's Gray, Basoleia id.
Wcstw. Hololissus hicanoides Mahli. loc. cit.). Tous ces noms appartiennent
sans aucun doute à la même espèce, bien qu'on ait regardé celle décrite par
M. Gray, comme différente de la nifida de Solier. Le nom de l'entomo-
logiste anglais a la priorité, — colombica, Chevr. Rev. zool. 1838, p. 286.
188 CARABIQUES.
thorax presque aussi Ion» que large, rétréci près des angles postérieurs,
échancré en avant, avec ses angles antérieurs saillants; un fin sillon dorsal
et deux impressions en fer-à-cbeval très-marqués en dessus. — Ely-
tres en carré long, tronquées au bout, ayant à leur base un repli for-
mant sur chaque épaule une petite dent. — Tarses antérieurs ayant
leurs articles 2-j un peu dilatés, triangulaires et garnis en dessous de
petites squammules. — Corps Iros-aplati.
Ces caractères sont empruntés à M. Brullé. Quoique incomplets à
certains égards, ils suffisent pour faire reconnaître que ce genre diffère
des Catapiesis par la dent de son menton, l'échancrure du labre, le
repli que présente ses élytres à leur base, sa forme plus aplatie, etc.
On n'en connaît qu'une espèce {H. caslanea Brullé loc. cit. pi. 14, f. 5)
originaire de Cayenne et longue d'environ 5 lignes. Elle n'existe à
Paris que dans la collection de M. Buquet.
GETA.
PuTZEYs, Mém. d. l. Soc. d. Se. â. Liège, 11^ p. 399.
Menton profondément échancré. muni d'une dent médiane forte et
aiguë ; ses lobes latéraux allongés, un peu rétrécis et arrondis en avant.
— Languette carrée, faiblement échancrée en avant ; ses paraglosses
presque indistinctes. — Dernier article des palpes ovalaire et tronqué
au bout. — Mandibules assez saillantes, larges, arquées au bout, inermes
en dedans. — Labre court, fortement échancré en triangle. — Tète
presque carrée, non rétrécie en arrière, avec deux sillons arqués en
avant. — Yeux saillants. — Antennes plus courtes que le prolhorax,
à l^f article gros, eU massue, 3" un peu plus que les autres, obconi-
ques ; tous les autres arrondis. — Prolhorax un peu transversa!, médio-
crement rétréci en arrière, échancré en demi-cercle en avant; tous ses
angles dis!incts; un fin sillon médian et deux voisins de la base bien mar-
qués en dessus. — Elytres allongées, parallèles, faiblement tronquées
au bout, avec l'angle externe fortement arrondi; leurs stries entières.
— Tarses (femelle) simples. — Corps en carré allongé, très-déprimé.
M. Putzeys a fondé ce genre sur un insecte du Brésil, dont il a pris
connaissance dans ma collection et qu'il a bien voulu nommer G. Lacor-
dat'ref. Il est d'un rouge-brun uniforme, et long d'environ 1 pouce. J'en
donne les caractères plus au long qu'il ne l'a fait. C'est un genre voisin
des HoMALOMORPHA, mais bien distinct par un assez grand nombre de
caractères. Le mâle doit certainement avoir des squammules sous ses
tarses antérieurs; mais je ne possède que la femelle.
SCARITIDE9. 189
SECTION IV. Elle ne comprend qu'une seule tribu,
TRIBU XXII.
SCARITIDES.
Languette libre à son extrémité. — 2° article des antennes au moins
aussi long que le S». — Protiiorax séparé de l'arrière-corps par un pé-
doncule. — Jambes antérieures élargies à leur extrémité, palmées, di-
gitées à leur sommet en dehors, profondément échancrées au côté
interne; tarses de la même paire presque toujours simples dans les deux
sexes et sans brosses de poils ni squammulcs en dessous; leurs trois
premiers articles parfois légèrement dilatés chez les mâles.
Telle que je l'établis, cette tribu correspond exactement à celle des
Scaritiens de M. BruUé (i), c'est-à-dire qu'elle ne contient aucun des
éléments étrangers que Latreille, Dejean et tous les auteurs en général
y avaient introduits. Son caractère essentiel réside non dans le pédon-
cule qui unit le prothorax à l'arrière-corps, car cette particularité existe
déjà d'une manière prononcée dans la plupart des tribus de la section
précédente, mais dans la forme des jambes antérieures qui persiste
dans (outes les espèces sans exception. Une autre particularité qu'on
n'a pas assez remarquée, est la longueur du 2« article des antennes.
C'est ici également que se présente dans quelques genres celte modi-
fication singulière des mâchoires, consistant dans la suppression com-
plète de leur crochet terminal , qui est remplacé par une extrémité
fortement arrondie. Chez quelques autres la languette affecte des formes
assez bizarres.
Ces insectes sont presque tous de couleur noire, éminemment épigés,
et probablement tous, sans exception, fouisseurs. Les appétits carnassiers
sont très-développés chez celles de leurs espèces qui ont été observées,
et c'est à tort que Latreille a jeté quelque doute sur ce fait (2). Les uns
figurent parmi les plus grands Carabiques connus, les autres parmi les
plus petits. Ils sont répandus dans presque toutes les régions du globe,
mais leurs formes sont plus variées en Amérique qu'ailleurs, et trois de
leurs genres seulement (Scaeites, Dyschiuils et Clivina), ont des re-
présentants en Europe.
J^ai pris pour guide dans l'arrangement qui suit, le beau travail que
M. Putzeys a publié sur ces insectes (j), et dans lequel leurs genres
sont groupés très-naturellement d'après la forme des mâchoires.
(1) Hist. nat. d. Ins. V, p. 52.
(2) Icoii. d. Coléopt. d'Eur. éd. 1, p. 71.
(3) « Monographie des Clivina pt gçnres voisiius; précédée d'ua tableau sy-
190 CARASÎQtiES.
I. Mâchoires arrondies à leur extrémité : Pasîmachus, Emydopterus, Care-
nurrij Scaraphites.
II. Mâchoires arrondies à leur extrémité et munies d'une dent interne : Acan-
ihoscelis.
III. Mâchoires arquées et très-aiguës à leur extrémité.
A Languette non prolongée en pointe.
a Mandibules allongées.
Robustes et se croisant médiocrement àtl repos : Scarites, Gnathoxys,
Scapterus.
Plus grêles et se croisant très-fortement au repos : Oxystomus, Oxy-
gnathus, CamptodonttiSj Stratiotes.
a a Mandibules courtes ou médiocres.
6 Yeux très-saillants.
A découvert : Lachenus.
Cachés sous une orbite : Cryptomma.
b b Yeux médiocrements saillants : Acephorus, Dyschirius.
B Languette prolongée en pointe.
c Lobes latéraux du menton entiers : CUvinaj, Pyramis, Aspidoglossu,
Ardistomis.
c c Lobes latéraux du menton fendus : Schizogenius.
PASIMACHUS.
BoNELLi, Observ. ent. part. 2, p. 44 (1).
Menton court, non concave; sa dent médiane forte et atteignant à
peine le niveau des lobes latéraux; ceux-ci très-larges, obliquement
arrondis. — Languette plane, transversale, tronquée en avant , dé-
passant les paraglosses ; celles-ci adhérentes aux lobes latéraux du
menton et cachées par eux. — Dernier article de tous les palpes en cône
allongé, un peu comprimé et tronqué au bout; celui des maxillaires
plus court que le pénullième. — Labre fortement transversal, ponctué
ou strié sur ses bords, faiblement trilobé; le lobe médian très-large. —
Mâchoires droites, parallèles, obtuses à leur extrémité. — Mandibules
robustes, planes et sans sillon longitudinal en dessus, fortement bi ou
unidentées au côté interne. — An'ennes courtes, robustes, subfiiiformes;
leurs articles coniques ou subcylindriques, subégaux à partir du 2e. —
nopticiue dos genres de la tribu des Scaritides. » Mém. d. 1. Soc. d. Se. d.
Liège, 11, p. 521. Le seul point essentiel sur Icciucl je m'écarte de ce travail,
consiste en ce que je ne comprends pas dans la tribu actuelle, comme l'a fait
M. Putzeys, le genre Cajipylockemis; il appartient certainement à celle des Mo-
rionides.
(1) Syn. Scarites, Fab. Syst. El. l, p. 123.
SCABITIDES. 191
Tête large, subquadrangulaire, peu convexe en dessus. — Prolhorax
grand, peu convexe, cordiforme, échancré en avant et à sa base ; ses
angles postérieurs aigus et saillants, — Elytres ovales, tronquées à la
base, rétrécies en arrière, à bords latéraux tranchants ; Qnemcnt ca-
rénées à la base. — Jambes antérieures faiblement palmées ; les inter-
médiaires uni-épineuses extérieurement à l'extrémité ; tarses antérieurs
pareils dans les deux sexes, robustes, à articles trigones, épineux seule-
ment à leur sommet en dessous ; trochanters postérieurs arrondis à leur
extrémité.
Grands et beaux insectes propres à l'Amérique du Nord où, par suite
de la forme de leurs mâchoires , ils représentent les Carenum et les
ScARAPHiTES de l'Australie. Tous sont d'un noir-bleuâtre ou violet
qui s'éclaircit souvent sur les bords latéraux des elytres. Le pédoncule
qui sépare l'arrière-tronc du prothorax est. moins apparent chez eux
que chez les autres Scaritides, ce qui, joint à leur prothorax en cœur
tronqué, et à leur forme générale courte, large et déprimée, leur donne
un faciès très-différent de celui des autres genres de cette tribu.
On n'en connaissait encore, il n'y a pas longtemps, qu'un petit
nombre d'espèces; mais M. J. Le Conte (j) les a portées à treize, dans
une belle monographie du genre qu'il a publiée récemment, et dans
laquelle, sans décrire les larves de ces insectes, il donne quelques dé-
tails intéressants sur leurs habitudes.
Celle du P. elongalus se comporte comme celles des Cicindela ;
elle creuse dans le sol un trou profond, dont elle bouche l'entrée avec
sa tête, et se jette avec férocité sur les insectes qui passent à sa portée.
Celles du P. marginalus et de quelques autres espèces vivent sous
les écorces des arbres morts.
EMYDOPTÊrUS (2),
' Genre très-voisin du précédent, mais cependant présentant des ca-
ractères suffisants pour être conservé. Les diiïérences qui l'en séparent
sont les suivantes :
Paraglosses libres, divergeant sur les côtés de la languette. — Dernier
article des palpes maxillaires plus long que le pènullième. — Prothorax
plus court, tantôt cordiforme, avec ses angles postérieurs distincts,
(1) Ann. of the Lyc. of New-York, IV, p. 141. — Aux cinq espèces men-
tionnées par Dejean^ aj. : P. punctulatus, substriatus^ Haklcm. Proceed. ci' the
Acad. of Philad. I^ p. 298. — morio, lœvis, elongalus, oùsoletus, assimiliSj rvr
ffosns, J. Le Conte, loc. cit. — californicus. Chaud. Bull. Mosc. 1850, n" 2,
p. 437.
(2) Syn. MoLOBRUs, Putzeys, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 362. Co
nom ayant été imposé depuis longtemps par Latreille (Nouv. Dict, d^'Hist. nat,
article Molobre, et Règne anim. éd. 2, p. 450) à un genre de Diptères do la fa-
mille des Tipulaires, j'ai dû le changer.
192 CARÂBÎQUES.
tantôt arrondi en demi-cercle à sa base. — Elytres courtes, ovales,
toujours fortement sillonnées. — Trochanters des cuisses postérieurs
épineux à leur extrémité.
Sous le rapport de la taille et des couleurs, ces insectes sont pareils
aux Pasimacuus ; seulement leurs élylres sont quelquefois entourées
d'une bordure d'un rouge cuivreux éclatant. Ils paraissent jusqu'ici
propres au Mexique. Le type du genre est le Pasim. rolundipennis
Chevrolat(i); M. Putzeys en a fait connaître deux autres (2).
CARENUM.
BoNELLi, Observ. eut. part. 2, p. 47 (3).
Menton assez grand , plane, caréné dans son milieu ; sa dent mé-
diane Irès-forle, simple, plus courte que ses lobes latéraux : ceux-ci
assez étroits, arrondis en dehors, tronqués obliquement à leur sommet.
— Languette coupée carrément en avant; ses paraglosses la dépassant
à peine. — Dernier article des palpes labiaux fortement sécuriforme;
celui des maxillaires en triangle allongé ou subcylindrique et un peu
déprimé, toujours plus grand que le pénultième. — Mâchoires droites,
arrondies à leur extrémité. — Mandibules fortement dentées au côté
interne, sans sillon longitudinal en dessus. — Labre bi ou trilobé en
avant. — Antennes courtes, comprimées, moniliformes à partir du
4e article; le 2^ et le 3» obconiques, le l«r médiocrement long. — Pro-
thorax transversal ou allongé, coupé obliquement de chaque côté de
sa base, avec ses angles postérieurs distincts ou non. — iîljtres de
forme variable. — Jambes antérieures fortement palmées, digitées
à l'extrémité et dentées au côte externe ; les intermédiaires denticuléus
au même endroit ; tarses simples dans les deux sexes ; trochanters des
cuisses postérieures non épineux au bout. — Corps aptère.
Bonelli a fondé ce genre sur une espèce qu'il croyait identique avec
le Scariles cyaneus de Fabricius, mais qui en était distincte, quoique
appartenant au même genre. Ces insectes diffèrent essentiellement de
tous ceux de celle tribu par la forme de leurs palpes. A part cela, on
prendrait, au premier coup-d'œil, la plupart d'entre eux pour des
ScAuiTES de petite taille. Quelques-uns sont noirs, mais le plus grand
nombre sont de couleur bleue, ou brillent du plus riche éclat métal-
lique. Tous sont de la Nouvelle-Hollande et rares dans les collections.
Le genre inédit nommé Arnidids par Leach , ne paraît différer en
rien de celui-ci. Il n'en est pas de même de celui fondé par M. Newraan
(1) Coléopt. du Mexiq. Cent. II, fasc. 1.
(2) M. purpuratus, splendidus, loc. cit.
(3) Syn. ScARiTES, Fab. Syst. El. l, p. 125. — Arnidius Leach (inédit), Bois-
duY. Faune eut. d. l'Océan. 11, p. 23. — EutomA; Newwan, Eut. Mag. V, p. 171,
SCABITIDËSi 19^
soas le nom d'EcTOMA. Les deux espèces (i) sur lesquelles il est établi
ont le corps très-allongé et parallèle, le prothorax plus long que large,
et la tète munie en arrière d'un col distinct. M. Westwood ne l'a pas
admis dans la Monographie qu'il a publiée du genre actuel (2). N'en
ayant vu aucune espèce, je me conforme à son opinion.
Les Carenum connus s'élèvent déjà à quatorze (3). Toutes les es-
pèces découvertes dans ces derniers temps, l'ont été dans les parties
sud-ouest et nord-ouest de l'Australie. Elles paraissent très-rares dans
les autres régions de ce continent.
. SCARAPHITES.
(Mac-Leay) Westwoop^ Arcan. eut. l, p. 157.
Genre propre à l'Australie comme le précédent, et comprenant quel-
ques grandes espèces qui, au premier coup-d'œil, paraissent appar-
tenir au genre Scarites, mais qui en diffèrent essentiellement par leurs
mâchoires arrondies et inermes au bout. Leur forme est en même
temps plus ramassée, leurs élytres sont plus courtes, ovales et forte-
ment arrondies à leur extrémité ; elles ne recouvrent jamais d'ailes.
L'unique espèce que je possède (5. Mac-Leayi) , s'éloigne en outre
des Scarites, par sa tête beaucoup plus forte et plus convexe en dessus,
ses mandibules dépourvues supérieurement de sillon longitudinal, ses
palpes plus grêles et ses antennes composées d'articles carrés et très-
comprimés; mais j'ignore si ces caractères persistent dans toutes les
espèces. Celles qui ont été décrites ne s'élèvent qu'à quatre (4) ; toutes
sont noires.
(1) Eutoma tinctilatum, Newm. loc. cit. — Carenvmmegacephalum, Westw,
Arcana ent. I, p. 86.
(2) Arcan. ent. I, p. 83 sq. pi. 21 et 22.
(3) C. Bonellu (Car. c2/a«e«TO^Bonelli),Bnillé, Hist. nat. d. Ins. V, p. 63,
pi. 2, f. 6. Cette figure est faite d'après Texemplaire même examiné par Bonelli.
— marginatum (Arnidius «d. Leach) , Boisd. loc. cit. — perplexum, Wliite,
Appcnd. to Grcy's Travels in Australia, 11^ p. 456. — folitum, smaragdu-
lum, Fabricii [Scarites cyaneus Y), Spencei, gemmatum, sumptuosum, Wcstw.
loc. cit. — locuhsiim, Newm. The Ent. p. 369. — viridipenne^ intermedium,
Westw. Trans. of the ent. Soc. V, p. 202. — • Aj. les deux espèces d'EuTOMA
indiquées plus haut.
(4) Scarites Bacchus, Lerneus, Silenus, Westw. Arcan. ent. I^ p. 87, pi. 22,
f. A, 5, 6. — Scaraph. Mac-Leayi, Westw. ibid. p. 157. — Le Scarites rotundi-
pennis de Dejean (Specics I, p. 401), que cet auteur indique comme origi-
naire du Cap de Bonne-Espérance, est très-probablement de l'Australie, et
appartiendrait alors à ce genre. Erichson {Arch. 1844, II, p. 65) pense même
qu'il est identique avec le Mac-Leayi,
N. B. Madagascar possède qu^ques grandes espèce» (telles que Scarites cos~
tatus, Klug, Ins. von Madag. p. 38, pi. J, f. 6; les autres sont inédites) qui pré-;
Coléoptères, Tome I. 13
194 CARAEIQCES.
ACANTHOSCELIS.
Latr. Considér. génér. p. 239.
Menton presque* plane, muni d'une forte dent médiane aiguë, éga-
lant SCS lobes latéraux ; ceux-ci larges, arrondis au bout. — Languette,
palpes, mâchoires et mandibules des Scakites. — Labre court, tri-
denté en avant. — Tête en carré transversal, profondément et large-
ment bi-impressionnée. — Antennes plus courtes que le prolhorax,
à l*^"" article très-allongé, 2" obconique, assez long, 3« plus court, de
même forme, 4-10 arrondis, 11 suborbiculaire, — Prolliorax trans-
versal, non prolongé à sa base ; celle-ci coupée obliquement aux angles
postérieurs. — Elylrcs courtes, convexes, fortement arrondies en
arrière, denticulées aux épaules, fortement striées. — Pattes courtes ;
jambes antérieures prolongées en une très- longue saillie, arquée en
dehors à son extrémité, et munies de deux fortes digitalions extérieu-
rement, avec leurs éperons très-longs ; les intermédiaires et surtout les
postérieures, très-larges, échancrées sur leur tranche postérieure près de
leur sommet et couvertes sur leur face externe d'épines et de verrues
très-serrées ; cuisses postérieures Ifès -grosses, ovoïdes ainsi que leurs
trochanters, les autres plus faibles ; tarses simples dans les deux sexes.
— Prosternum obtusément caréné.
Le Scariles ruficornis de Fabricius, espèce très-remarquable du
Cap de Bonne-Espérance, constitue à lui seul ce genre indiqué par
Latreille, mais dont Dejean a le premier exposé les caractères. Par sa
forme courte, cet insecte a quelque analogie avec les Scaraphites,
mais la forme insolite de ses pattes l'en éloigne beaucoup , ainsi que
de tous les autres genres de Scaritides (i).
SCARITES.
Fki. Syst.El.1,^.249 (%).
Menton grand, concave, caréné dans son milieu ; sa dent médiane
simple, égalant au moins les lobes latéraux ; ceux-ci fortement arrondis
sentent tous les caractères des Scauites, mais qui ont les mâchoires des Scara-
phites, dont elles s'éloignent beaucoup par leur forme générale. Ce sont des in-
sectes à examiner, et qui doivent probablement constituer un genre à part. Je
n'en possède pas assez pour décider cette question, et je me suis d'ailleurs in-
terdit la création de genres nouveaux dans ce travail.
(1) Dejean, dans son dernier catalogue, place immédiatement après les Acan-
THOscELis un genre Listropus, fondé par Audouin sur une espèce de Colombie
{L. brevicornis) . Les caractères n'en ont jamais été publiés, et je ne les connais
pas. ^
(i) Syn. OcHïROPUs, Schiœdte in Krœycr Naturhist. Tidskr. Série 2, II, p. 350.
SCARITJDES. 19S
au bout, parfois assez aigus. — Languette concave, hérissée de poils
en avant, et unidentée dans son milieu ; ses paraglosses un peu plus
longues qu'elle. — Mâchoires arquées et aiguës au bout. — Dernier
article des palpes subcylindrique, un peu comprimé et tronqué au bout.
— Mandibules plus ou moins saillantes, élargies dans leur moitié basi-
laire, arquées au bout, striées transversalement en dessus, avec un
sillon longeant le bord externe, fortement dentées au côlé interne. —
Labre court, tridenté en avant; la dent médiane plus étroite et plus
saillante que les latérales ; presque toujours trois gros points le long
de son bord antérieur. — Antennes à demi-brisées, grossissant légère-
ment à leur extrémité, comprimées, à l*"" article très-grand, arqué, le
2= plus long que les suivants ; ceux-ci de forme variable. — Tête carrée,
peu convexe. — Prothorax fortement cordiforme, ou cupuIé, ou carré, et
coupé obliquement de chaque côté de sa base ; ses angles postérieurs
très-rarement distincts. — Eijtrcs de forme variable, presque toujours
pourvues d'une petite dent sur chaque épaule. — Jambes antérieures
fortement palmées, digilées et épineuses ; les intermédiaires crénelées
et munies d'une ou deux épines au côté externe ; tarses simples, épineux
et ciliés chez les deux sexes.
Genre composé actuellement d'une centaine d'espèces (l) de grande
— ParailelomorphuSj Mfitsrh. Bull. Mosci 1849, p. 67. Genre établi sur les es-
pèces allongées et plus ou moins cylindriques; M. de Motschoulsky ne lui assigne
pas d'autres caractères.
(1) Aux cinquante-quatre décrites dans le Species de Dejean, aj. : Esp. eu-
ropéenne : S. collinusj Ramb. Faune de l'Andal. p. 43, pi. 3, f. 1. — Esp.
asiatiques et sibériennes : S. parallelogrammus^ Motsch. 1ns. d. Sibér. p. 84,
correct, p. X. — crenulahts^ fersîcus^ Cliaud. Bull. Mosc. 1842. p. 811 sq. —
impressicollis {salinus? Pallas), Zoubk. ibid. 1837, n" 5, p. 59. — taurims.
Chaud, ibid, 1837, n" 3, p. 13. — punctatostriahis, L. Redtenb in Riissegers
Reisc, II, p. 980^ Tab. A, f. 3. — Esp. indienne : S.Selene, Schmidt-Gœbel, Col.
Birman, p. 94. — Esp. africaines : S. dimidiatus, BruUé in Webb et Bcrthel.
Canar. Ent. p. 57, pi. 2, f. 6. — Goudotii, Guér. Mag. d. Zool. Ins. 1832, pi 5.
— procerus, exasperutus, planus, asphaltinus, Klug, Symb. pliys. Decas III.
— cephalotes, costatus, Klug, Ins. von Madag. p. 38, Tab. I, f. 5-6. — Dogue-
roMij Hopei, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 207 sq. — Levaillanti, Lucas,
Ann. d. Se. nat. 2" série, Zool. XVIII, p. 62. — Savagei, Hope, Ann. of nal.
Hist. X, p. 93. — sexpunctatuSj nitklus, Dregei, cribripennis, oblongus, sub-
cylindrkus, ovipennis. Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 722 sq. — troglodytes,
Erichs. Arch. 1843, I p. 214. — Unearis, natulensis,, nigrifus, depressus, Bo-
hem. Ins. Caffrar. I, p. IIG. — Feisthamelii, Laferté, Rev. et Mag. d. Zool. 1850,
p. 331; subcylindricuSj, p. 388. — Esp. améncames : S. glypticus, molopiims,
heterogrammus, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 8, pi. 2, f. 4-6. — elongaius,
BruUé in d'Orbig. Voy. Ent. p. 38. — quadrlcolUs, alternans, vicinus, det4i-
collis, quoÂrkeps, subdepvessiis , Faldermanni. Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 727
sq. — substriatus, EpMuUes, iHtermediuSj, uf finis, patruelis. Le Conte, Boston
Jouru. V; espèces créées aux dépens du Se. subterraneus des auteurs. —
californicus, h Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 198.
igg CA&ABïQOES*
OU de tnoyenne taille , constamment d'un noir uniforme , et qui sont
répandues dans l'ancien et le nouveau continent, mais qui ne s'écartent
pas beaucoup des pays chauds; tous sont très-carnassiers. La plupart
préfèrent les terrains sablonneux des bords de la mer ou ceux impré-
gnés de substances salines, et y creusent des trous profonds. Leurs ha-
bitudes paraissent varier selon les espèces, les unes (gigas) étant noc-
turnes et ne sortant de leur retraite que pendant la nuit pour chercher
leur nourriture, d'autres, au contraire {sublcrràneus), courant sur le
sable, pendant la plus forte chaleur du jour. En Amérique, quelques
espèces, ainsi que je l'ai fait connaître, ne se trouvent que dans les
bois, sous les pierres ou les troncs d'arbres abattus, et une autre {an-
ï/iraanws) très commune à Buénos-Ayres, ne se rencontre guère que
dans les cadavres d'animaux desséchés, dont elle ronge les parties ten-
dineuses.
Ces insectes présentent d'assez nombreuses modifications sous le
rapport de la forme générale. Quelques-uns {gigas, Polyphemus) sont
larges, déprimés et élargis à leur extrémité; d'autres {sublerraneus,
planus, perplexus, etc.) sont allongés, très-parallèles, presque li-
néaires ; il y en a (cephaloles Rlug, carinalus Dej.) qui ont leurs ély-
tres fortement carénées sur les bords latéraux ; enfin, beaucoup sont
aptères, tandis que les autres sont ailés.
Le genre Ocdyuopds de M. Schiœdte, fondé sur une très-grande
espèce de Guinée, que l'auteur nomme 0. gigas, ne me parait pas
suffisamment distinct. Pour la forme générale, il appartient au groupe
des espèces à corps large et à prothorax cupule ; mais ses caractères gé-
nériques se réduisent à ce que le 2*^ article des palpes labiaux est élargi
en dedans et prolongé à son angle antérieur interne, que les mandi-
bules sont grossièrement dentelées dans toute leur longueur, enfin que
le dernier article des tarses est de la longueur des précédents réunis.
GNATHOXYS.
Westwoop, Arcan. ent. l, p. 89.
Menton sans dent médiane; ses lobes laléraux arrondis extérieure-
ment à leur sommet. — Languette assez grande, subquadrangulaire ;
ses angles externes arrondis; ses paraglosses libres seulement à leur
sommet, la dépassant à peine. — Dernier article des palpes labiaux de
la longueur du pénultième, subcylindrique ; celui des maxillaires plus
long que le 3'', un peu déprimé. — Mâchoires crochues à leur sommet. —
Mandibules plus courtes que la tête, recourbées, tranchantes et inermes
au côté interne, aiguës à leur extrémité. — Labre avancé, étroit, plus
ou moins échancré dans son milieu. — Antennes à peine plus longues
que la tête, grêles ; leurs articles 2-3 un peu allongés, subégaux ; les
suivants courts, obconiques. — Tête sensiblement plus étroite que le
prothorax, subovalaire. — Protborax presque aussi long que large,
SCARITIDES. 19t
faiblement ou à peine rétréci en arrière, convexe en dessus. — Elytres
un peu plus larges que le prolhorax à leur base, courtes, arrondies en
arrière, subparallèles sur les côtés, convexes. — Jambes antérieures
fortement palmées, digitées à leur extrémité, dentées au côté externe;
les intermédiaires beaucoup plus étroites, inermes ou denliculées exté-
rieurement ; leur angle externe épineux ; tarses simples dans les deux
sexes.
Genre singulier qui, par la forme de son menton, son labre et ses
mandibules , a quelques rapports avec les Féronides, ainsi que le fait
remarquer M. Westwood; mais qui, par tous ses autres caractères,
appartient à la tribu actuelle; la forme courte et convexe du corps le
rapproche un peu des Acanthoscelis. Il est propre à la Nouvelle-
Hollande et se compose déjà de quatre espèces (i). Ce sont des insectes
d'assez grande taille, noirs, et présentant quelquefois des reflets bronzés
ou bleuâtres. Leurs élytres ne sont pas lisses ou régulièrement striées
comme celles des Scarites, mais irrégulièrement fovéolées ou comme
corrodées près des bords latéraux, et parfois en même temps le long de
la suture.
SCAPTERUS.
Dej. Species II, p. 471,
Je n'ai pas vu ce genre en nature. Dejean, qui l'a établi, a'en a connu
qu'une espèce (2), à laquelle M. Putzeys en a récemment ajouté une
autre (5). En combinant les descriptions de ces deux auteurs, ses ca-
ractères seraient les suivants :
Menton, languette, palpes et labre comme chez les Scarites. —
Mandibules plus courtes, moins striées en dessus, mais, du reste, assez
fortement dentées au côté interne à leur base. — Antennes beaucoup
plus courtes que le prothorax et composées d'articles globuleux à partir
du 4f. — Prothorax un peu plus large que la tète, à peine plus long
que large et paraissant cylindrique, quand on le regarde en dessus. —
Elytres également cylindriques, presque tronquées au bout et forte-
ment striées. — Pattes beaucoup plus courtes que chez les Scarites;
jambes antérieures très-élargies, triangulaires, fortement palmées, di-
gitées à l'extrémité, pluri-épjneuses au côté externe, avec deux fortes
dents au côté interne; les intermédiaires plus étroites et portant exté-
rieurement une ou deux dents.
L'espèce de Dejean est des Indes orientales ; celle de M. Putzeys,
du Sénégal.
(1) G. granularis, irregularis, Wcstw. loc. cit. pi. 23. — obscurus, eica^
tricosuSj, Reiclie, Rev. zool. A. 18i2, p. 121.
(2) S. Gueriniij loc. cit. figuré dans l'Icon. d. Coléopt. d'Europe, \, pi. 22,
f. 3, et dani5 Guérin^ Icon. d. Règne anim. Ins. pi. 5, f. 3.
(3) S. longicoUis, Wém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, II. p. 655.
198 CARABIQUES.
OXYSTOMÙS.
Lâtreille, Fam. nat. p. 239.
Menton très-concave ; sa dent médiane égalant les lobes latéraux.
— Languette courte, dépassant ses paraglosses, large, échancrée en
avant, arrondie sur les cùlés. — Palpes labiaux presque aussi longs que
les maxillaires; leur pénultième article allongé, subcyiindriqûe et un peu
recourbé ; le dernier aussi long, également arqué et terminé en pointe
aiguë; !e dernier des maxillaires subovalaire. — Mâchoires crochues à
leur sommet. — Mandibules très-avancées , arquées, très-aiguës au
bout, iriermcs ou finement denticulces à leur base en dedans, se croisant
fortement au repos. — Labre court, (ridcnté en avant. — Antennes
courtes; leiir l*"" article très-grand; les suivants moniliformes. — Pro-
thorax plus long que large, tantôt carré, avec ses angles postérieurs
tronqués, tantôt un peu rétréci à sa base. — Elytres très-allongées,
subcylindriques, parallèles, arrondies au bout. — Jambes antérieureà
fortement palmées, digitées, dentées extérieurement; les intermédiaires
munies de petites épines sur leur tranche externe; tarses simples dans
les deux sexes.
Ce genre est propre jusqu'ici au Brésil et ne renferme que deux
espèces (i). Ce sont des insectes d'assez grande taille, d'un noir brillant,
et dorit les élytres sont fortement striées. Ils ont les rapports les plus
intimes avec les deux genres suivants, mais leur menton concdve les
rapproche un peu plus des Scarites.
OXYGNATHUS.
De3. 5pec/e5 II, p. 473 (2).
Menton plarie ; sa dent médiane égalant presque les lobes latéraux.
— Palpes allongés ; le dernier article de tous long et subcylindrique.
— Mâchoires crochues à leur sommet. — Mandibules allongées, grêles,
très- aiguës au bout, arquées, inermes et tranchantes au côté interne,
se croisant fortement au repos. — Labre très-court, peu distinct. —
Antennes courtes; leur l'^r article de la longueur des trois suivants
réunis ; les autres subégaux et o!)coniqucs. — Tète assez grande,
allongée, presque carrée. — Prothonix un peu plus long que large,
parallèle, coupé un peu obliquement de chaque côié de sa base, pâ-
li) 0. Sancfi-Hilarii, Latr. in Guôrin, Icon. d. Règne anim. Ins. pi. 5, f . i;
le mùrna que 0. grandis, t'erty, Del. anim. art. Brasil, p. 9, pi. 9, f. 7. te
nom de l'Iconographie est antérieur de plusieurs années. — crjUndricus, Dej.
Species I, p. 410. .,
(2) Syn. Scarites, Wiedeinann, Zool. Mag. ÎI, Heft 1, p, 38.
SCABITIDBS. 199
raissant presque carré en dessus. — Elylres allongées, parallèles, sub-
cylinrlriques , arrondies au bout. — Jambes antérieures assez forte-
ment palmées, tridentées extérieurement ; les intermédiaires plus étroites,
ayant une épine assez forte près de leur extrémité. — Corps allongé et
subcylindrique.
Ce genre, fondé sur le Scariles clongatiis de Wiedemann (1), ne com-
prend encore que cette espèce. C'est un insecte de taille moyenne, très-
rare dans les collections, d'un noir brillant en dessus, plus mat en des-
sous, et dont les élytres présentent des sillo»!s assez profonds et ponctués
dans leur fond; sa languette ne m'est pas connue.
CAMPTODONTUS.
DEJ.Sp'eciPsll, p. 476 (2).
Ce genre est très-voisin des Oxygnathos, mais facile à en distinguer
aux caractères suivants :
Dent médiane du menton dépassant ses lobes latéraux qui sont ar-
rondis. — Palpes plus grêles; le dernier article des labiaux égalant en
longueur le précédent, un peu dilaté dans son milieu et tronqué au
bout; celui des njasillaires de même forme, mais de moitié plus court
que le pénultième. — Tête ovalaire, un peu rétrécie en arrière et plane
en dessus. — Prothorax légèrement transversal, plus large que la tête
en avant, rétréci et cordiforme en arrière, avec ses angles postérieurs
coupés obliquement.
On en a déjà décrit quatre espèces (0); une autre inédile {Lacor-
dairci), découverte par moi dans le temps à Cayenne, est indiquée
dans le Catalogue de Dejean. Ce sont des insectes de taille moyenne,
noirs comme les précédents et dont les élytres sont fortement sillon-
nées. Ils sont propres à l'Amérique méridionale comme les Oxystomus.
(1) Figuré dansDej. et Boisd. Icon. d. Coléopt. d'Eiir, pi. 22, f. 5.
(2) Syn. OxYGNATHUS? Stephens, 111. of Brit. Ent. I, p. 38.
(3) C.cayennensis, Dej. loc. cit.; figuré dans l'Icon. d. Coléopt. d'Eur. l, pi. 22,
f. 6. — Oxygnathus? cmglkanus, Steph. loc. cit. pi. 3, f. 2. Cette espèce a été
établie sur un individu trouvé mort sur les côtes d'Angleterre ; mais c'est in-
contestablement une espèce exotique, et le nom spécifique qui lui a été imposé
est tout ce qu'il y a de plus mal imaginé. Il existait, dans la collection de
M. Dupont, à Paris, une espèce de Cayenne qui paraît identique avec celle-ci.
M. Putzeys (Mém. d. 1. Soc. d. Se. de Liège, II, p. 658) l'a décrite en lui cou
servant le nom d'anglicamts. — C. crenaitiSj,trisiilviis^Bru\\(: in d'Orb. Voy.
Ins. p. 41 et 42.
200 CABABIQtJES,
STRATIOTES.
PcTZEVS, Mém. d. l Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 658 (1).
Le type de ce nouveau genre est le Camplodontus cUvînoides de
M. De Castelnau, insecte' qui s'éloigne trop, en effet, des autres es-
pèces de ce genre, pour leur être réuni. Ses caractères différentiels
sont les suivants :
Dent médiane du menton plus courte que les lobes latéraux ; ceux-ci
terminés en angle aigu. — Palpes plus courts, moins grêles; le dernier
des maxillaires deux fois plus long que le 3", et lui-même d'un tiers
plus court que le 2e, qui est très-allongé. — Prothorax carré, comme
chez les Oxygnathcs, coupé obliquement de chaque côté à sa base;
celle-ci un peu échancrée. — Elytres en ovale allongé, planes en dessus.
— Pattes plus courtes, cuisses antérieures en massue ; jambes de la
même paire en triangle allongé, avec une forte dent externe au-dessus
de la digitation terminale ; les intermédiaires fortement éperonnées à
leur sommet.
L'espèce ci-dessus est la seule connue jusqu'ici, qui puisse entrer
dans ce genre. Elle est assez grande, noire et à élytres sillonnées
comme les Camptodontps ; sa longueur est d'environ huit lignes et sa
patrie Cayenne. M. Pulzeys en a donné une description beaucoup plus
complète que celle de M. De Castelnau.
LACHENUS.^
PuTZEYs, Mém. d. l. Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 574.
Menton carré; sa dent médiane aussi longue que les lobes latéraux,
tronquée et échancrée au bout ; les lobes tronqués obliquement à leur
sommet. — Languette courte, évasée et tronquée en avant, — Palpes
courts et épais ; le dernier article de tous court, rétréci de sa base à son
sommet et un peu élargi en dedans. — Mâchoires crochues à leur
sommet. — Mandibules courtes, planes en dessus, un peu arquées et
aiguës au bout, inermes en dedans. — Labre transversal, sinué en
avant, avec ses angles arrondis. — Tête ovalaire, — Yeux arrondis,
très-saillants. — Prolhorax en carré allongé, un peu rétréci antérieu-
rement. — Elytres en ovaie allongé. — Cuisses antérieures larges et
très-comprimées; jambes de la même paire digitées à leur exlrémité
et sur leur bord externe ; les intermédiaires munies extérieurement à
leur extrémité d'un éperon recourbé, échancré à son sommet en des-
sous. — Tarses courts, à articles subcylindriques. — Corps allongé.
(1) Syn. Camptodontus, De^Casteln. Ann. d. 1. Soc. ont. ï, p. 293, et Hist.
nat. d. Coléopt. I, p. 66.
éCARITIDES. 201
M. Pulzeys a fondé ce genre sur un petit insecte américain (proba-
blement de l'Amérique centrale), d'un noir assez brillant, avec ses ély-
Ircs assez fortement sillonnées ; les sillons sont imponctués et leurs
intervalles relevés en côtes (i).
CRYPTOMMA.
PuTZEYS, Mém. d. l. Soc. d. Se. d. Liège, 11^ p. 572.
Genre voisin du précédent, mais qui s'en distingue de suite par ses
yeux petits, cachés sous un rebord de la tête et invisibles en dessus ; les
éiytres sont en outre soudées ensemble, et par conséquent les ailes
inférieures avortées. — Les autres caractères sont, à très-peu de chose
près, les mêmes que chez les Lachenus; seulement les lobes latéraux
du menton sont coupés carrément à leur extrémité ; l'épistome est
échancré en demi-cercle, et les trois premiers articles des tarses sont
légèrement dilatés et triangulaires.
L'espèce unique (2) sur laquelle est fondé ce genre a un faciès par-
ticulier, très- différent de celui des genres qui précèdent et qui suivent.
Elle est d'un noir mat, et ses éiytres qui sont à peine de moitié plus
longues que le prothorax, portent chacune huit côtes saillantes, dont
la septième, plus prononcée que les autres, forme une carène tran-
chante. Sa patrie est la Colombie.
ACEPHORUS.
J. Le Conte, Ann. ofthe Lyc. of New-York, Y, p. 194.
Menton à peine transversal, plane, rétréci en avant, fortement échan-
cré, muni d'une dent médiane courte ; ses lobes latéraux aigus, arrondis
en dehors. — Languette courte, arrondie en avant. — Mâchoires ar-
quées et aiguës au bout. — Labre profondément échancré, avec ses
angles arrondis. — Prothorax grand, presque carré, arrondi à sa base.
— Eiytres subovales, fortement rétrécies en avant, déclives et brus-
quement subtronquées au bout, presque lisses. — Jambes antérieures
digitées extérieurement ; leurs épines terminales très-longues ; tarses
grêles.
Les autres caractères comme dans les DyscHinics qui suivent. M. J.
Le Conte a établi ce genre sur un petit insecte (À. marinus) qu'il dit
être extrêmement commun, pendant le mois de juin, à San-Diego en
Californie. II vit sur les bords de la mer, oii il fait la chasse aux petits
crustacés.
(1) L. impunctipenniSj Putzeys, loc. cit. p. 575.
(2) C. multistriatum, Putzeys, loc. cit.
iX^ CARABIQUES,
DYSCHIRItS.
BoNELLi, Observ. eut. part. I. Tableau d. Genres (1).
Menton transversal, profoiidémenl échancré ; sa dent médiane très-
petite, parfois presque nulle; ses lobes latéraux rétrécis en avant,
arrondis à leur sommet. — I-anguette cornée, carrée, un peu rélrécie
à sa base; ses paraglosses membraneuses du double plus longues qu'elle.
— Dernier orlirîe des palpes labiaux plus court que le pénullième, py-
riforme, froncfuc au bout; celui des labiaux de forme variable. — Mâ-
choires crochues à leur sommet. — Mandibules courtes, planes, un peu
recourbées au bout, inermcs au côté interne. — Labre court, un peu
évasé et échancré en avant. — Antennes courtes, grossissant légère-
ment à leur sommes; leur 2" article aussi long que le l""" et plus long
que le 3« ; les suivaiits, sauf le 40, globuleux. — Tête ovalaire, ayant
toujours un fort sillon longitudinal au bord interne de chaque œil. —
Prothorax beaucoup pliis large que la lê^e, subglobuleux en dessus. —
Eiytres de la largeur du prothorax à leur base, arrondies à leur extré-
inilé, ovales ou subcylindriques et convexes. — Pattes médiocres et
robustes; cuisses antérieures épaisses et comprimées; jambes de la
itiôme paire larges, triangulaires, profondément échancrécs au côté in-
teriie qui est terminé par une longue épine, munies à leur sommet en
dehors d'un éperon allongé surmonté de deux petites dents souvent peu
distinctes; jambes intermédiaires inermes à leur sommet externe. —
Tarses assez longs, pareils dans les deux sexes; leurs articles 2-4 un
peu triangulaires.
Les Dyschirils sont de petits insectes de couleur bronzée plus ou
moins foncée, tantôt uniforme, tantôt avec l'extrémité des élytres fer-
rugineuse ou ornée de deux taches de même couleur. Dans nos pays,
on les trouve dans les endroits sablonneux, au bord des eaux, courant
avec agilité surtout quand le soleil brille; à la moindre apparence de
danger ils s'enfoncent dans le sable d'où la plus légère pression les fait
sortir.
Les anciens auteurs les avaient confondus avec les Scarites. Plus
lard, après que Latreille eut établi, en 1810, le genre Clivina, ils furent
réunis à ce dernier , dont Bonelii les sépara en 1813 , sous le nom
qu'ils portent aujourd'hui. Quoique Latreille eut adopté ce nouveau
genre dans la première édition ûa Rèrjne animal, en 1817, Dejean
ne l'a pas admis, et son exemple a trouvé quelques imitateurs. Les deux
genres sont néanmoins parfaitement distincts, et celui-ci est aujourd'hui
universellement reconnu. Un grand nombre d'auteurs en ont décrit des
espèces. Celles que M. Putzeys a mentionnées dans sa Monographie,
(1) Syn. Scarites, Herbst in Fùesslys Arch. Heft V, p. 142. Fab.Ent. Syst,
I, p. 96. — Clivina, Dej. SpeciesJ, p. 411.
SCAniTIDES. 203
s'élèvent à 58, sur lesquelles l'Europe en possèdç plus de la moitié;
les autres sont propres au nord de l'Afrique, à l'Asie et à l'Améri-
que (1).
(1) Dejean ayant confondu, dans son Speoies, les Dyschirius avec les Cli-
vixA, et, d'un autre côté, le travail de M. Putzeys étant inséré dans un recueil
asspz peu répandu, je crois devoir donner la liste complète des espèces qui
composent aujourd'hui le genre.
Esp. européennes : Scar. thoracicus, 'Rof.si, Fab. Syst. El. î, p. 125. — Cliv.
ohscuro, Gyllh. Ins. Suec. IV, p. 456. — Cliv. fidvipes, Dej. Spec. I, p. 425.—
Cliv. digitata, Dej. Spec. 1 p. 427. — Scar. glohosus (gibbns F), Hcrbst in
Fuesslys Arch. IV, p. 142. — Dyscli. rohmdipemiiSj, Chaud. Bull. Mosc, 1843.
p. 742. — Dysch. grocilis, Heer, Col. helvet. I, p. 8. — Cliv. rufipes, Dej.
Spec. I, p. 428. — Cliv. fimdata, Dej. Spec. I, p. 424. — Cliv. minuta Dej.
Spec. I, p. 425. — Cliv. semistriata, Dej. Spec. I, p. 427. — Cliv. œnea^ Dej.
Spec. I, p. 423. — Cliv. chalybea, Sturm, Cat. éd. 1844, p. 10. — salinus,
Schaum in Germ. Zeitsch. IV, p. 180. — Cliv. angustata, Ahrens, Monog.
n" 9. — Scar. substriatus, Duftschm.Faun. Austr. II, p. 8. — Clïv. bimaculata,
Bonclli,. Carab. Obs. cnt. part. 2.— Cliv. cylindrica^ Dej . Spec. ï, p. 423.— Cliv.
polila^ Dej. Spec. I, p. 422. — Dysch. strumosus, Erichs. Die Ksf. d. Mark
Brand. I, p. 38. — Cliv. arenosa, Steph. 111. of Brit. ent. I, p. 42. — Cliv. ni-
lida, Dej. Spec. I, p. 421. — Dysch. chalceus, Erichs. Die Kœf. d. Marie Brand.
I, p. 36. — Cliv. oblonga^ Sturm, Cat. éd. 1844, p. 10. — Cliv. inermls, Curtis,
Brit. ent. VIII, pi. 354. — Dysch. œrrndus, lœviuscidus, intermedius, Lafertei,
rmpressvs^ punctipennis, rtiflcornis, nliginosus, Bonellii, apicalis, striatopunc-
tatus, extensuSj Putzeys, loc. cit.
Esp. asiatiques : Cliv. pusilla, Dej. Spec. I, p*.425. — Dysch. lucidens, eu-
phraticus, Putzeys, loc. cit.
■Esp. africaines : Dysch. numidicus, africanus, obsoletus, algiricus, Putz-eys,
loc. cit.
Esp. américaines : Cliv. planîcolUs, quadraticolUs, Reiche, Rev. zool. 1842,
p. 375. — Cliv. sphœricollis (Say), Dej. Spec. II, p. 479. — Cliv. globulosa
(Say), Dej. Spec. II, p. 480. — Cliv. pumila, Dej. Spec. I, p. 425. — Cliv. hœ~
morrhoidaliSj Dej. Spec. V, p. 5li. — Cliv. pallipennis (Say), Dej. Spec. îl,
p. 480. — Dysch. abbreviatus, Dejeanii {Cliv. punctata, Dej.);, curvispinus,
sublœvis, edentuluSj brevicariiiatus, Putzeys, loc. cit.
Depuis le travail de M. Putzeys, les espèces suivantes ont été publiées, ou,
bien qu'antérieures, lui sont restées inconnues : Esp. européenne : D. mariti-
mus, Bohem. K. Vet. Akad. Handl. 1849, p. 198. — Esp. asiatiques : D. rufin
collis, Kolenati, Melet. ent. p. 23. — D. abbreviatus^ dimidiatvSj, Chaud. Carab.
d. Cauc. p. 69 sq. — simplex, luticola, macroderuSj, Chaud. Bull. Mosc. 1850,
no 3, p. 195. — Esp. sibériennes : Cliv. rotundicollis , Falderm. Col. ab ill. Bun-
gio, etc. p. 15. — D. longicolliSj unicolor, baicalensis, nigricoïlis, Motsch. Ins.
d. Sibér. p. 7c sq. — Esp. américaines : Dysch. semicrenatus, humercdis, sub-
angulafus. Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 735 sq. — ierminatus, i. Le Conte,
Geod. Col. of tlie Unit. St. p. 40. — tridentatus, convexiis, pairiieliSj consobritnis,
inieger, aratus, analis, J. Le Conte, Ann. of tlin Lyc. of New-York, V^p. 195. —
apicalis, œneolus, parvidus, longulus, iLc Conte in Agass.Lakc Super, p. 204,
â04 CarabiqueS,
CLIVINA.
Latr. Considér. génér. etc. p. 156.
Genre très-voisin du précédent et qui n'en diffère même, selon
M. Putzeys, que par deux caractères constants dans toutes les espèces :
« 1° la languette qui est en triangle allongé et terminée par une ou
deux pointes membraneuses ; 2° le dernier article des palpes maxillaires
du double plus long que le pénultième, cl formant avec lui une sorte de
fuseau. » Mais, en mettant de côté quelques exceptions plus ou moins
rares, il en existe d'autres qui font reconnaître sans peine ces insectes :
Dent du menton beaucoup plus grande que chez les Dyschirius et
dépassant même parfois les bords latéraux de cet organe. — Labre plus
avancé. — Mandibules tridentées à leur base. — Prolhorax carré et
beaucoup moins convexe en dessus. — Elytres presque toujours cylin-
driques. — Le bord externe des jambes antérieures muni de plusieurs^
dents ou digitations distinctes au-dessus de son éperon terminal; celui
des intermédiaires terminé par un éperon allongé, précédé de quelques
crénelures. — Couleurs plus rarement métalliques, la plupart des
espèces étant noires, brunes ou fuligineuses, avec ou sans taches de
même couleur sur les élytres.
Les deux genres ont des habitudes analogues, mais celui-ci est plus
riche en espèces que l'autre, et sa distribution géographique est plus
étendue ; il existe en effet, sur tout le globe, et sur les 63 espèces qu'a dé-
crites M. Putzeys dans sa Monographie, l'Europe n'en possède que trois ( i ).
(1) C. fossor, Linné. — coUaris, Herbst. Quelques auteurs la regardent comme
une variété de la précédente; mais je crois, avec M. Putzeys^ qu'elle forme
une espèce réellement distincte. — ypsilon, Dej. Species, V, p. 502.
Esp. africaines : C. grandis, mandihularis, senegalensis ^ sobrina, angustaia,
Dej. Species. — C. Dumoliniij. femoralis,inadagascariensis, foveiceps^ sculpta,
testacea, Putzej^s^ loc. cit. — rugicepSjKlng, Symb. phys. III. Tab. 23^ f. 6. —
aucta^ Erichs. Arch. 1843, 1, p. 214.
Esp. indiennes : C. memnonia, lolata, Dej. Species. — assamensis, indica,
melanaria_, javanka, striafa^ extensicolUs, ephippiata, bengalensiSj Putzeys,
loc. cit. — sabulosa, Mac-Leay, Annul. Jav. p. 24.
Esp. australienne : C. basaliSj Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 733.
Esp. américaines : C. ainerkana, rufescens, dentipes, bipustulata, strioto-
punctata, morio.picipeSj, Khigii^Be]. Species. — analis,cordata, erythropus,
holivirnsis j, fîssipes, Lebasii, dentifemorata, armata, corvina, latimana, co-
lumbka, bidentata, latkeps, dissimilis, fuscicornis, tubercidafa, fuscipes, mar-
ginipennis, média, tristis, bisignata, picea, stigmula, fasciata, scidptifrons,
brunnipcnnis, Putzeys, loc. cit. — elongata, Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 734.
— sienoccphala, Brullé in d'Orb. Voy. Ent. p. 40.
Les espèces suivantes ne sont pas mentionnées dans le travail de M. Putzeys.
— Esp. africaines : C. gigantea, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 121. — curvidens.
PYRAfflS.
PcTZEYS_, Mém. d. l. Soc. d. Se. d. Liège, 11/ p. 576.
Menlon transversal ; sa dent médiane en fer de lance, plus élevée
que les lobes latéraux; ceux-ci tronqués obliquement à leur sommet.
— Languette cornée, pyramidale ; ses paraglosses membraneuses, de la
même longueur qu'elle, étroites, et aiguës. — Palpes courts, robustes;
le dernier des labiaux en ovale très-court, formant, avec le pénultième,
un fuseau brièvement ovoïde; celui des maxillaires en ovale allongé,
deux fois plus long que le précédent. — Mâchoires et mandibules
comme chez les Discqikics. — Labre arrondi sur les côtés, avancé
dans son milieu. — Antennes courtes, robustes; leurs articles 2-3 trian-
gulaires, égaux; les suivants globuleux. — Yeux transversaux, rétrécis
en dessous. — Tête ovalaire, renflée en un bourrelet en arrière des
yeux, puis rétrécie brusquement. — Prothorax en carré allongé. —
Elytres cylindriques. — Cuisses antérieures larges, comprimées ; jambes
de la même paire triangulaires, digitées extérieurement à leur extré-
mité, bidentées au-dessus de la digitalion ; les intermédiaires fortement
sillonnées, munies de poils spiniformes, ayant, un peu eu avant de leur
extrémité, un éperon recourbé, large et tronqué.
Ce genre a des rapports avec les Lachenls et les Cryptomma; mais
la forme de sa languette ne permet pas de le placer à côté d'eux, et par
conséquent, avant les Dvschirius qui, à leur tour, ne peuvent pas être
séparés des Clivixa. Il est établi sur un petit insecte de Colombie d'un
noir brillant, dont les élytres sont sillonnées, avec les sillons ponctués
dans leur fond ; le sixième intervalle se relève et forme une côte sépa-
rée du, bord externe par un sillon profond. M. Putzeys lui a donné le
nom de crassicornis.
ASPIDOGLOSSA.
Putzeys, Mém. d. l. Soc. d. Se. d. Liège, H. p. 626.
Ce sont de petits insectes qui ont complètement le faciès des Dvs-
CHiRiis et des Clivina, mais qui sont plus voisins de ce dernier genre
que du premier par la structure des parties de leur bouche. Leur ca-
ractère essentiel réside dans la languette qui est coriace, très-étroite,
allongée et dont l'extrémité membraneuse se bifurque et se prolonge
en deux pointes très-aiguës ; les paraglosses ne dépassent pas la base de
Laferté, Rev. et Mag-. d. Zool. 1850, p. 390. — Esp. américaines : C. postica, sul~
cata , frontalis, J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit.' St. p. 4L — confina,
jmnctulata, J. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 198. — acuducta^
amphibia, Haldem. Proceed of the Acad. of Philad. I, p. 299,
206 CABAfilQCES*
la bifurcation. La dent du menton est aussi développée que chez les Cu-
viNA. Les angles de l'épistome font saillie en avant. Le prothorax est
très-convcxc, comme celui des Dy^schiuius, mais ses bords latéraux
sont indiqués par un fin rebord qui les longe dans toute leur longueur,
en laissant à découvert les lianes. Les élylres sont toujours fortement
striées el ponctuées dans le fond des stries. Les jambes extérieures sont
longuement digitées à leur cxlrcmilé et bidentécs en dehors ; les quatre
premiers articles des tarses de la même paire sont visiblement dilatés
chez les mâles; le 1'='' est en triangle Ircs-allongé, les trois suivants
en triangle renversé très-large, et ircs-aigu à ses angles; les femelles
ont ces articles de même forme, mais plus étroits.
Ces insectes sont fous américains, et répandus depuis Buénos-Ayres
jusqu'aux Elats-Unis et aux Antilles. Toug les auteurs qui en ont fait
mention, les avaient placés parmi les Glivina. M. Pulzeys en a décrit
16 espèces dans sa Monographie i,i).
ARDISTOMIS.
PuTZEYS, Mém. cl. l. Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 626.
Genre très-voisin du précédent et qui n'en diffère que par les carac-
tères suivants : ♦
Languette également cornée et allongée, mais se rétrécissant sim-
plement de la base à son sommet et se prolongeant en une longue
pointe membraneuse non bil'urquée; ses paragiosses plus courtes. —
Mandibules plus allongées. — Aiigles de l'épistome arrondis, avec son
bord antérieur non prolongé eu avant. — Jambes antérieures plus
étroites; les quatre premiers articles des tarses, tout en étant également
dilatés chez les mâles, un peu autrement faits; les 2", 3e et 4», au lieu
d'être triangulaires, étant simplement un peu rétrécis à leur base et
arrondis sur les côtés; ils sont exactement appliqués lesuus contre les
autres, et leur dessous est garni dune brosse de poils serrés.
Toutes les espèces sont américaines comme les Aspidoglossa, et prin-
cipalement originaires de Cayenne cl de Colombie. M. Putzeys en a
décrit 26 (2).
(1) Les Clivina crenata et infermedia du Species de Dejean appartiennent
à ce genre. Ajoutez : Cl. sphœrodera, Reiclie, Rcv. zool. 1842, p. JJ76. — Cl.
mexicana, Chaud. Bull. Mosc. 18,37, n» 7, p. 18. — A . submetallkaj pallida, riva-
lis^ torrida, guadelupensis, vicina, fraternel^ vulnerata^ cayennensis, comnui,
crihrata, cerata, Putzeys, loc. cit.
(2) Clivina rostrafu, puncticoUis, pullipes, flavipos, Dej. Species. — Clivina
labialis, Cliaud. Bull. Mosc. 1837, n» 7, p. 18. — Byschirius oxygnaiJms, Le-
prieurij, Cliaud. Bull. Mosc. 1843, p. 738 sq. — Djjschirius seriepunclatus,
BruUé in d'Orb. Voy. ent. p. ii.—A. fasciolata, ohliqmta, annona, unkolor.
SCARITIDES, 207
SCHIZOGENIUS.
PuTZEYS, Mém. d. l. Soc. d. Se. d. Liège, U, p. 649.
Menlon muni d'une dent médiane petite ; ses lobes latéraux profon-
dément divisés en deux lobes, dont i'externe étroit et aigu. — Languette
cornée, allongée, tronquée au bout et surmontée de deux pointes mem-
braneuses et courtes; ses paraglosses ia dépassant un peu. — Dernier
article des palp&s labiaux plus long que le pénultième, rétréci de sa base
à son sommet qui est tronqué. — Mandibules allongées, fortement
arquées et inermes en dedans. ~ Labre court, sinu'é en avant. — Epi-
slome ayant son milieu et ses angles latéraux relevés en forme de cornes.
— Tôle ovalaire. — Antennes composées d'articles cylindriques, parfois
moniliformes, à partir du 4e. — Prothorax comme chez les Clivina,
ainsi que les élytres. — Jambes comme chez les Akdistomis, ainsi que
les tarses antérieurs; les postérieures plus longues que dans les genres
précédents ; cuisses de la même paire forlemeat arquées intérieurement.
La forme singulière des lobes du menton, celle de la languette et de
répistonie, constituent les caractères essentiels de ce genre. Toutes les
espèces sont aussi américaines et habitent principalement le Mexique
et la Colombie. Aucune d'elles n'avait été décrite avant M. Putzeys,
qui en mentionne huit dans sa Monographie (1). Dejcan en possédait
quelques-unes dans sa collection, mais elles ne se trouvent pas inscrites
dans son catalogue qui a été publié avant qu'il les reçût.
SECTION V. Languette tantôt entièrement soudée à ses para-
glosses, tantôt libre en partie (-2). — Dernier article des palpes
de forme variable, jamais aciculaire. — Elytres entières à leur
extrémité. — Tarses antérieurs des mâles parfois simples; le plus
souvent leurs trois ou deux premiers articles dilatés, en carré plus
ou moins arrondi aux angles, sauf le !<'■• qui est ordinairement
Irigone ; leur vestiture en dessous consistant toujours en brosses
de poils. — Crochets des tarses simples.
Celle section correspond exactement aux Patellimanes de Dejcan.
Pris dans leur ensemble, ces insectes semblent se placer assez nalurcl-
soroTj, tropkalis, brasUiensis, constricùi, dubia, dyschmoides, ovata, Man-
nerheimii, ccurulea, cordicoUis, vicina, delefa, tuspanensis, Putzeys^ loc. cit.
(1) S. strigkollis, canaliculatus, tristrialus, sulcatulus, sulàfrons, gracilis,
impressicoUiSj, ferrugimus et xunihopus. — A]. : S. depressus^ simplex, plu-
ripunctutus, cremdatus, J. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 197;
de Californie.
(2) Je ne suis pas d'accord avec Erichson sur la structure do cet organe,
2^ CAtiÀttQVÈS.
lement près des Harpaliens et des Féroniens du même auteur, entré
lesquels ils ont même été classés par quelques entomologistes. Mais,
quand on les examine de près, on voit qu'il n'en est pas ainsi, et que les
trois tribus qu'ils constituent se greffent, en quelque sorte, sur autant
de points difiérents de la longue série des groupes qui précèdent et
qui suivent.
Ainsi, les Panagéides, par suite de la structure de leurs palpes et
d'autres caractères, se rapprochent évidemment des Cychrides et des
Pamborides. Il semblerait dès lors, qu'on peut les placer immédiate-
ment à la suite de ces derniers; mais il se rattachent par des passages
aux Chlénides (i), lesquels à leur tour se lient d'une manière assez
intime, par le genre Deucylus, aux Michocephalcs de la tribu des Fé-
ronides. Enfin, les Licinides me paraissent avoir une analogie lointaine,
si l'on veut, mais cependant réelle, avec plusieurs Harpalides, notam-
ment les Amblygnathus.
Ce qui semble indiquer que celte section forme réellement un groupe
bien distinct, c'est la constance de la vesliture des tarses antérieurs des
mâles. Sous ce point de vue elle a, dans son ensemble, un autre rapport
avec les Anisodactylides , groupe d'Harpaliens également riche en es-
pèces et qui présente une vesliture semblable.
Il résulte de là que quelque parti qu'on prenne, ces insectes ne
peuvent s'intercaler régulièrement dans aucun point de la série des Ca-
rabiques (2).
I. Languette entièrement soudée à ses paraglosses. Panagéides.
II. — libre en jjartie.
Tête non élargie en avant ; corps très-souvent pubescent. Chlénides.
— élargie en avant; corps toujours glabre. Licinides.
t)ans son excellent ouvrage sur les Coléoptères de la Marche de Brandebourg,
cet habile entomologiste réunit les genres Panag^eus^ Loricera, Licinus et Ba-
DiSTER en un seul groupe, qu'il nomme Licinini^ et auquel il assigne une lan-
guette entièrement soudée à ses paraglosses. Je ne la trouve telle que dans le
genre Pan^g^us; elle est libre dans les trois autres, ainsi que l'a très-bien
figurée M. Schiœdtc, dans ses Danmarks Eleutheratha, pi. X et XI.
(1) On verra plus bas que des espèces de Chlénides ont été placées parmi
les Panagéides.
(2) Voyez le travail de M. De Laferté-Sénecterre, intitulé : « Bévision de la
tribu des Patellimanes de Dejean, » dans les Ann. d. 1. Soc. ent. Série 2, IX,
p. 209.
t>A]yAUÉlD£â. âOSi
TRIBU XXIIL
PANAGÉIDES.
Languette entièrement soudée à ses paraglosses ou à peine libre au
bout. — Palpes maxillaires notablement plus longs que les labiaux;
leur 2" article très-grand et arqué ; le dernier de tous le plus souvent
sécuriforme. — Tèle petite, rétrécie en arrière des yeux. — Ceux-ci
médiocres ou assez gros, très-saillanls. — Tarses antérieurs tantôt simples
dans les deux sexes, tantôt ayant leurs deux ou trois premiers articles
dilatés, carrés, et garnis de brosses de poils en dessous chez les mâles.
— Corps presque toujours pubescent et fortement ponctué.
Les espèces de ce groupe, en outre des caractères qui précèdent, se
reconnaissent, pour la plupart, au premier coup-d'œil, à leur (actes par-
ticulier. Presque toutes, en effet, sont remarquables soit par l'élégance
de leurs formes, soit par les couleurs dont elles sont ornées, et un certain
nombre par leur taille assez grande. Je viens d'indiquer les analogies
de ces insectes avec les Cychrides, les Paraborides et les Chlénides.
En réalité , l'absence d'un rétrécissement ou col à la partie postérieure
de la tête est le caractère le plus apparent qui les distingue de ces der-
niers. Si, par exemple, les Loricera étaient privées de ce col, elles
devraient être reportées parmi les Chlénides dont elles se rapprochent
par leurs habitudes semi-aquatiques , tandis que les autres Panagéides
vivent loin des eaux.
L 1" article des antennes beaucoup plus court que les trois suivants réunig.
A Téguments glabres et lisses : Brachygnathus .
B — pubescents et ponctués.
a Dernier article des palpes sécuriforme.
b 4« article des tarses non bilobé.
Tarses antérieurs simples dans les deux sexes 2 CraspedophoruS.
Leurs trois premiers articles dilatés chez les mâles : Panagœus,
bb 4e article des tarses bilobé : Euschizomerus.
a a Dernier article des palpes renflé, acuminé au bout : Coptia.
aaa • maxillaires subovalaire; celui des labiaux
sécuriforme : Geobius.
11. 1er article des antennes aussi long que les trois suivants réunis : Loricera,
Coléoplères, Tome I, 14
210 CARABIQCES.
BRACHYGNATHUS.
Peuty, Del. an. arttc. Brasil. p. 6 (1) .
Menton assez fortement cchancré, muni d'une dent médiane simple,
égalant presque ses lobes latéraux. — Languette arrondie en avant;
ses paraglosses filiformes. — Dernier article des palpes en fer de hache
coupé très-obliquement au côté externe, aigu à son sommet. — Man-
dibules courtes, concaves en dessous, denticulées au côté interne, aiguës
à leur extrémité. — Labre petit, fortement transversal, légèrement
arrondi en, avant. — Antennes de la longueur environ de la moitié du
corps, un peu comprimées à partir du 5'" article; le i^^ médiocre, un peu
renllé. — Yeux saillants. — ïcte petite, fortement rétrécic en arrière.
— Prolhorax de forme variable. — Elylrcs globoso-ovales, fortement
sillonnées. — Tarses antérieurs simples dans les deux sexes. — Arceaux
inférieurs de l'abdomen épais et convexes.
Ce genre comprend, quelqnes magnifiques espèces dont les couleurs
ainsi que le faciès, sont pareils à ceux des Svu.'ekodeihjs, et qui me
paraissent représenter non-seulement ce genre, mais celui des Scaphi-
woxus, dans l'Amérique méridionale, leur patrie. On en connaît aujour-
d'hui six espèces, toutes fort rares dans les collections et originaires
du Brésil intérieur et régions voisines. D'après la forme de leur pro-
thorax, on peut les partager en deux sections :
Les unes, qui sont les analogues des Sph.ekoderus, ont cet organe
plus ou moins ovalaire et sillonné en dessus , avec ses bords latéraux
non relevés et ses angles postérieurs nullement prolongés ("2).
Les autres ont un prothorax très-voisin de celui des Sdaphinotus,
c'est-à-dire relevé sur les côtés , par suite plus ou moins concave sur
le disque, avec les angles postérieurs saillants (5).
CRASPEDOPHORLS.
HoPE, The Coleopt. Man. II, p. 165 (i).
Menton transversal, assez fortement échancré, muni d'une dent mé-
diane large cl plus ou moins courte, légèrement bifide ou simple ; ses
(1) Syn. Panaceus, Latr. Règne auim. éd. 2, IV, p. 407. — Eurysoma, Dcj.
Species V, p. 594.
(2) B. festivusj Dej. Species V, p. bd6. — mttHcuSj Perty, loc. cit. p. 7, pi. 2,
f. 1. {nitidipenniSj, Dej. loc. cit. p. 597.) — intermedms , Perty, loc. cit. p. 8.
(3) B, fidgidipennis, Guérin, Ipon, d. Règn. anim. 1ns. pi. 6, f, 14. (oxy-
gonus, Perty, loc. cit. p. 1, pi. 2, f. 3, et Eur. fidgklum, Dej. Species V, p. 595.)
— minutus, Perty, loc. cit. p. 7. — jpyropterus_, Brullé in d'Orb. Voy. Ins.
p. 34, pi. 3, f. 5.
(4) Syn. EuDEMA^ Casteln. Hist. nat. d. Coleopt. l, p. 137; nom antérieur à
PANÂGÉIDES. 21t
lobes latéraux fortement arrondis en dehors. — Languette arrondie en
avant, adhérente à ses paraglosses ; celles-ci pas plus longues qu'elle.
— Palpes robustes; leur dernier article tantôt très-fortement sécuri-
forme et coupé obliquement au côté interne , tantôt triangulaire. —
Mandibules courtes, larges, peu aiguës au bout. — Labre transversal,
légèrement échancré. — Antennes plus ou moins longues, filiformes
ou un peu atténuées en dehors, à l^"" article gros, 2" court, 3" au moins
de moitié plus long que lui, les suivants subégaux. — Prolhorax de
forme variable. — Elytrcs ovales ou oblongues, arrondies aux épaules,
sillonnées. — Pattes médiocrement robustes; tarses antérieurs simples
dans les deux sexes; leur 1er article plus long que les deux suivants
réunis ; ceux-ci en triangle renversé. — Arceaux inférieurs de l'abdo-
men minces et plats.
M. Hope a séparé ce genre des Panag.eus, en lui donnant pour type
le P. rcllexus Fab. , et pour unique caractère, la forme rétrécie en arrière
du prothorax, particularité sans importance réelle. Ces insectes ne se
distinguent du genre en question, que par la simplicité des tarses anté-
rieurs chez les mâles et leur labre légèrement échancré. Le prothorax
peut à peine servir à les diviser en groupes, attendu qu'entre les di-
verses formes qu'il affecte, il existe des passages.
Comme les Panag^eus d'Europe, ces insectes sont noirs, avec des
taches ou des bandes d'un beau Jaune sur les élytres, La moitié de leurs
espèces environ sont de (aille plus ou moins grande ; les autres ressem-
blent, sous ce rapport, aux espèces européennes. Les premiers ont, en
géiiéral, le dernier article des palpes plus sécuriforme, et le 3e article
des antennes plus long que les secondes.
Le genre est jusqu'ici propre à l'Afrique, aux Indes orientales et à
l'Australie (i).
celui adopté dans le texte, mais dont on ne pourrait changer la désinence ferai
nine, sans lui donner un sens presque absurde. — Epicosmus, Cliaud. Bull. Mosc.
1844, p. 512, note. — Isotarsus, Laferté, loc. cit. p. 217. — Cychrus, Fab. - ;
Panaceus, Latr. Dej.
■ (1) Il faut y rapporter les espèces étrangères à TEuropc et aux Etats-Unis,
que Dejean a décrites au nombre de dix. Aj. : Esp. africaines: P. regalis,
Gory, Aan. d. 1., Soc. ent.. Il, p. 213. — ver&utuSj Leprieurii, Casteki. Et. eut.
p. 154 et 155. — Scwageij, Raddoni, Soyersii, Klugiij tropicus, Erichsonii,.
Strachani, grossus^ Hope, Ann. of nat. Hist. X, p. 93. — grandis {grossus,.
Hope), scubricoUiSj, Imli. Verhandl. d. nat. Gesellsch. in Basel, V, p. 166. —
pretiosuSj, Ghaud. Bull. Mosc. 1837, n» 7, p. 19. — Ep. tetrastigma. Chaud,
ibid. 1850, n" 2, p. 417. — impidus^ ornatus, '^oh^m. Ins. Caffrar. I, p. 124.
— Is.eximiuSj sinuaticolUs,purvicollis, Leprieurii^ selenoderus, obscur icornis,
Wcstermanni, Laferté, Rev. et Mag. d. Zool. 1850, p. 392. — stenocephalus,
Reiche in Galin. Yoy. en Abyssin. Ent. p. 263. — Isot. eximiuSj Sommer,
Ann. d. 1. Soc. ent. 2® série, X, p. 65-i. — Esp. indiennes : P.. cereus, Mac-
Leay, Annul. Jav. p. 12. — gmiculatus, chalcocephalus, Wiedem. Zool. Mag,
212 GA&ABIQCËS.
PANAGiEUS.
Latr. Hist. nat. d. Ins. VIII, p. 2913
Labre entier ou très-faiblemeint échancré. — Les deux premiers ar-
ticles des tarses antérieurs des mâles dilatés tantôt assez fortement,
tantôt médiocrement; le l^"" triangulaire, le 2° en carré transversal,
arrondi aux angles. — Les autres caractères comme chez les Craspe-
DOPHOBTIS.
Ainsi caractérisé, ce genre ne comprend plus que quelques petites
espèces propres à l'Europe, aux régions voisines de l'Asie, à l'Améri-
que du Nord et à celle du Sud (i). Toutefois, il n'est pas encore certain
que quelques Craspedophorus de même taille, ne doivent pas en faire
partie, ainsi que je viens de le dire.
Les Panag^ecs européens se trouvent principalement dans les bois
sablonneux, sous les pierres et les arbres renversés. Selon Dejean, l'une
d'elles (P. ^-puslulatus) exhale une odeur très-forte, différente de celle
des autres Carabiques, et qui se rapprocherait de celle de la Diaperis
Boleti.
EUSCHIZOMERUS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1850, n» 2, p. 413.
Mêmes caractères que les Panag^eus, sauf les différences suivantes :
Echancrure du menton simple, droite, peu profonde. — Labre échan-
cré en arc de cercle et déprimé vers le bord antérieur. — Antennes
plus longues et plus fortes. — Palpes plus allongés ; leur dernier article
moins sécuriforme. — Pattes plus fortes ; tarses plus gros, couverts de
poils serrés formant une brosse en dessous; le 1er article allongé, un peu
rétréci à sa base ; les deux suivants plus courts, légèrement cordiformes;
II, p. 56. — chlorocephalus^ Kollar, Ann. d. Wien. Mus. I-, p. 335. — irans-
versalis, bifasciatus , Casteln. Et. ent. p. 154. — Esp. de fAustralie : Ep.
australasiœ, Cliaud. Bull. Mosc. 1850^ n" 2, p. 419.
Il n'est pas encore parfaitement certain que toutes ces espèces, surtout celles
de petite taille, ne soient pas des Panag^us; seulement, le contraire est pro-
bable^ tous les individus examinés jusqu'ici ayant les tarses simples, à ma con-
naissance du moins.
(1) L'Europe en possède deux espèces: P. crux major et qiiadripustulafus ;
le trimaculatus Dej. et Velongatus De Chaudoir (Bull. Mosc. 1842, p. 816) ne
isont que des variétés du premier. — Pour celles de l'Amérique du Nord, au
fasciatus, Say, décrit par Dejean, aj. : P. crucigerus, Say, Trans. of the Amer.
Phil. Soc. 11^ p. 69 (P. lapidariuSj Chevrol. inéd.). — Esp. mexicaines : P. qua-
drisignatus, Chevrol. Coléopt. du Mex. Cent. I, fasc. 8, n» 187. — mexica-
nus, Putzeys, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. tiège, U, p, 401. — Esp. brésilienne ;
p. vicinus, Gory, Ann. d. 1. Soc. eût, II, p. ;il4.
f>AVA6ÉlDE$. 213
Ceux des tarses antérieurs plus larges que ceux des tarses postérieurs ;
ces derniers plus longs que larges ; le 4^ profondément bilobé, un peu
plus large et beaucoup plus long que le précédent ; les lobes assez étroits,
plus longs que la partie non fendue de l'article.
A ces caractères, empruntés littéralement à M: De Chaudoir, il faut
ajouter que le prolhorax est rétréci à sa base et que ses angles anté-
rieurs à la partie rétrécie, se prolongent postérieurement en une épine
cylindrique. Ce que le genre offre de plus remarquable, c'est la struc-
ture de ses tarses, qui ne sont nullement ceux d'un Patellimane. Il ne
comprend qu'une espèce (E. Buquelii) de taille assez petite et origi'
ginaire de la côte de Guinée (i).
COPTIA.
Brullé, Hist. nat. d. Ins. IV, p. 433.
Labre très-court, échancré antérieurement. — Dernier article des
palpes renflé, brièvement ovalaire, tronqué obliquement et très-aigu à
son extrémité ; celui des labiaux plus gros que celui des maxillaires. —
Prolhorax arrondi en avant, brusquement rétréci à sa base, bi-épineux
de chaque côté avant ce rétrécissement. — Les trois premiers articles
des tarses antérieurs dilatés chez les mâles; le !«■■ en triangle renversé,
les deux autres en carré transversal.
M. Brullé a établi ce genre sur une espèce de l'Amérique du Sud,
qui a complètement la taille et le faciès des Panag^us d'Europe, mais
qui en diffère par les caractères qui précèdent. Depuis, on en a décrit
deux autres du même continent. Ces insectes n'ont plus sur les élytres
les taches jaunes des genres précédents, ils sont simplement noirs ou
bruns, mais du reste, ponctués et pubescents comme les espèces des
genres en question (2).
GEOBIUS.
Dej. Spedes V, p. 604 (3).
Menton légèrement échancré, muni d'une dent médiane simple, éga-
lant presque ses lobes latéraux. — Palpes maxillaires très-saillants ;
leur dernier article très-allongé, faiblement ovalaire, presque terminé
(1) Le Panagœus denticolUs, Kollar (Ann. d. Wiener Mus. 1, p. 334, Tab. 31,
f. 2), dont la patrie est inconnne^, mais qui est sans doute africain, appartient
très-probablement à ce genre.
(2) Panagœus armatus, Casteln. Ann. d. 1. Soc. ent. L P- 391. —P. qun-
dridentatus, Kollar, Ann. d. Wien. Mus. I, p. 335, Tab. 31, f. 3 {armatus?),
— Coftia brunnea, Putzeys, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 402.
(3) Syn. Philogeus, Blanch, Hist. d. Ins. I, p. 355,
214 CARABIQDES.
en pointe ; celui des labiaux plus court, très-sécuriforrae, un peu coupé
obliquement à son extrémité. — Mandibules courtes, aiguës. — Labre
étroit, presque carré. — Tête non rétrécie en arrière, en triangle assez
allongé. — Antennes filiformes, un peu plus longues que la moitié du
corps. — Prothorax beaucoup plus large que la tête, aussi long que
large, arrondi sur les côtés, rétréci en arrière et assez convexe. —
Elytres allongées, parallèles, assez convexes. — Pattes assez fortes ;
tarses inconnus chez les mâles.
Ce genre a été fondé par Dejean, sur un insecte rapporté par moi
autrefois de Buenos-Ayres, et à qui la ponctuation de la surface supé-
rieure de son corps, et les poils dont ce dernier est revêtu, donnent, en
même temps que la forme générale, beaucoup de ressemblance avec
les Panag^ecs, mais dont les caractères génériques sont très-différents.
Le dernier article de ses palpes labiaux a seul conservé la forme ca-
ractéristique, qu'il affecte dans cette tribu. Ces modifications annoncent
que ce genre doit être placé sur les limites de celle-ci. L'unique espèce
qui le constitue a reçu de Dejéan le hom de G. pubescens.
LORICERA.
Latr. Hist. nat. d. Ins. VIII, p. 273.
Menton assez fortement échancré, muni d'une dent médiane simple
et obtuse. — Languette saillante, étroite, tronquée de chaque côté et à
peine libre au bout; ses paraglosses pas plus longues qu'elle. — Mâ-
choires dentées et hérissées de longs poils sur leur bord externe. —
Palpes grêles ; leur dernier article légèrement ovalaire et obtus au
bout; le pénultième des labiaux très-long. — Mandibules courtes, for-
tement dilatées , arrondies et tranchantes en dehors, très-aiguës au
bout, pluridentées à leur base en dedans. — Labre très-court et ar-
rondi en avant. — Yeux gros et tressaillants. — Antennes robustes, un
peu plus courtes que la moitié du corps ; leur l^"" article gros et très-
allongé, hérissé ainsi que les six suivanis, de longs poils en dessous.
— Têle munie en arrière d'un col très-prononcé et brusquement
formé, brièvement trigone en avant. — Prothorax peu convexe, trans-
versal et cordiforme. — Elytres presque planes, assez allongées. —
Les trois premiers articles des tarses antérieurs fortement dilatés chez
les mâles; le l«r triangulaire, les deux suivants en carré arrondi aux
angles. — Corps glabre.
Les espèces de ce genre s'éloignent considérablement par leur faciès
général des autres espèces de cette tribu ; mais on ne peut guère les
placer ailleurs, quoique, à vrai dire, elles y figurent assez mal. Ce sont des
insectes de petite taille qui se trouvent aux bords des eaux stagnantes,
principalement dans les bois. L'unique espèce d'Europe {L. pilicornis)
CnLÉNIDES. 215
est assez commune partout, et a été pendant longtemps sans congé-
nères; mais on en a découvert quelques autres dans le nord de l'Amé-
rique et en Sibérie (i).
TRIBU XXIV.
CIILÈNIDES.
Languette libre à son extrémité. — Dernier article des palpes de
forme variable. — Tête sans col distinct en arrière. — Yeux assez gros,
' plus ou moins saillants. — Les trois premiers articles des tarses anté-
rieurs des mâles toujours dilates. — Corps pubescent ou glabre.
Cette tribu se distingue essentiellement de la précédente par la tête
dépourvue de col en arrière, comme je l'ai dit plus haut, et la structure
de la languette ; la forme des mandibules et de la tête ne permet pas
de la confondre avec celle des Licinides. Elle est beaucoup plus riche
en espèces que l'une et l'autre, et, avant le travail de M. De Laferté-
Séneclerre sur les iPalellimanes, elle ne se composait que d'un petit
nombre de genres. J'ai adopté la plupart de ceux qu'a établis ce savant
entomologiste, bien que ceux détachés des CntiENius de Bonelli soient,
du moins en partie, établis sur des caractères bien légers et parfois
sujets à discussion (2). Mais il m'a été impossible d'en faire autant pour
son groupe des Ooditcs, qui ne m'a pas semblé avoir une valeur suf-
fisante pour être séparé de celui-ci (3).
Les Chlénides ont tous le menton médiocrement échancré, et, sauf
un seul genre (Atkaîsus), pourvu d'une dent médiane qui varie beau-
coup; les lobes latéraux de cet organe sont assez faiblenient arrondis
en dehors et peu aigus à leur extrémité. Leur système de coloration a
de l'analogie avec celui des Panagéides en ce sens que lorsqu'il existe
(1) Esp. de Sibérie : L. seticornis, Motscli. Ins. d. Sibérie, p. 141. — Esp. de
l'Amer. duNord : L. semipiincfataj, decémpunctàta^Eschsch. ZooK Atlas V,p. 25.
— foveatcij, J. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-Yoric, V, p. 180. Ces trois espèces
sont de Californie. La L. pilicornis d'Europe se trouve aussi aux Etats-Unis.
(2) La forme réelle de la dent du menton, qui joue un grand rôle dans cette
classiûcation, est souvent d'une vérification difficile et laisse l'observateur dans
le doute. Si l'on n'en tenait pas compte, ce qui vaudrait peut-être mieux, il y
aurait lieu de supprimer une partie des genres en question. La forme égale-
ment du dernier article des palpes est, dans certains cas, un caractère plutôt
sexuel que générique.
(.'}) Tout bien examiné, je ne trouve, pour distinguer les Ooditcs des Çiilé-
nides proprement dits, que le caractère suivant : chez les premiers, le protliorax
recouvre. légèrement la base des élytres, et n'est jamais réiréci près de ses angles
postérieurs; chez les seconds, il est plus ou moins lâchement appliqué contre
la base de ces organes, et il est très-rare^qu'il ne soit pas rétréci^^eu arrière.
Ô16 ÉABABIQTJES.
un dessin, il consiste toujours en taches ou bandes jaunes ; seulement
la couleur du fond n'est pas noire, mais presque constamment verte.
Beaucoup également sont ponctués et pubescents, mais d'une autre
façon que les Panagéides, les poils étant courts, non redressés, et plus
ou moins caduques. Sous le rapport de la forme générale, le plus grand
nombre des espèces ressemblent aux Féronides.
Ces insectes sont très-homogènes au point de vue des habitudes; tous,
sans en excepter les espèces exotiques, paraissent rechercher les lieux
humides; les espèces européennes se trouvent souvent réunies en so-
ciété aux bords des eaux.
I. Prothorax de forme variable, n'empiétant pas sur la base des élytres, pres*^
que toujours rétréci près de ses angles postérieurs. Corps très-souvent
pubescent.
A Dernier article des palpes ovoïde, sauf celui des labiaux, qui est sécuriforme
chez les mâles : Dercylus.
B Dernier article des palpes maxillaires subcylindrique, celui des labiaux sé-
curiforme ou triangulaire : Hssauchenius, Aleptocerus.
C Dernier article de tous les palpes sécuriforme ou manifestement triangulaire.
a 3e article des antennes pas plus long que les suivants : Vertagus^
Ocybatus.
ao 3* article des antennes plus long que les suivants.
b Articles des antennes non renflés ou noueux à leur extrémité.
c Antennes robustes ; leurs articles fortement comprimés à partir du 4«.
Dent médiane du menton bifide : Homalolachnus, Rhizotrachelus.
simple : Diaphoropsophus, £acus.
ec Antennes filiformes ou subsétacées, en général grêles.
Labre profondément échancré : Dibolochilus.
— à peine — Epomis.
& 6 Articles des antennes noueux au bout : Asporînus.
D Dernier article des palpes grêle à sa base, renflé en poire au bout : Rho-
palopalpus.
E Dernier article des palpes subcylindrique ou bien légèrement triangulaire,
fortement tronqué au bout.
d Une dent médiane au menton.
Cette dent bifide : Chlœnius.
simple ; Amblygenius, Hololeius, Eccoptomenus.
âd Menton sans dent médiane : Atranus.
II. Prothorax empiétant un peu sur la base des élytres, jamais rétréci en
arrière. Dent médiane du menton toujours simple. Corps toujours glabre.
e Dernier article des palpes brièvement ovoïde : Hoplolenus.
e e — — . très-légèrement ovalaire ou subcylindrique.
CHLÉNIDES. 217
f MAchoires et mandibules très-longues^ étroites; les premières den-
tées en scie au côté interne : Prionognathus.
ff Les mêmes de longueur et de forme normales.
Prosternum non prolongé en arrière : Oodes.
— prolongé postérieurement en une épine aiguë : LonchO'
stemus,
DERGYLUS.
De Casteln. Ann. d. l. Soc. ent. 1, p. 392.
Dent médiane du menton légèrement bifide. — Dernier article des
palpes labiaux assez fortement sécuriforme chez les mâles , renflé et
ovoïde chez les femelles ; celui des maxillaires subovalaire et fortement
tronqué au bout dans les deux sexes. — Mandibules médiocres, légè-
rement arquées et aiguës au bout. — Tète assez petite , faiblement
rctrécie en arrière. — Antennes atteignant à peine la base du pro-
thorax, à article 1-3 un peu en massue au bout, 2« court, le 3o plus
long que les suivants, ceux-ci cylindriques. — Prothorax ample, au
moins aussi long que large, un peu rétréci en avant, aussi large que
les élytres, profondément sillonné de chaque cùté de sa base. — Ely-
Ires brièvement ovalaires, convexes, fortement sillonnées, — Les trois
premiers articles des tarses antérieurs des mâles fortement dilatés; le
l«r triangulaire, moins large que les deux suivants ; ceux-ci carrés. —
Corps glabre, luisant et comme vernissé.
Genre assez ambigu, tenant aux Buachygnathcs par la forme et la
sculpture de ses élytres, et aux Microcephalus de la tribu des Féro-
nides, parcelle de son prolhorax. Je crois cependant, avec M. De La-
ferlé qu'il appartient non aux Panagcides où l'avait placé M. De
Castclnau, mais à la tribu actuelle; seulement je ne lui trouve rien de
commun avec' les Epomis, non loin desquels ce savant entomologiste
l'a placé. A l'espèce typique [D. aler Casteln.) il en a ajouté deux
autres (i). Ces insectes proviennent de l'Amérique du Sud intertro-
picale, et sont d'un noir profond et très -brillant ; ils figurent tous trois
parmi les Carabiques les plus rares.
LISSAUCHENIUS.
Mac-Leay, Annid. Jav. p. 13.
Dent médiane du menton simple. — Palpes maxillaires notablement
plus longs que les labiaux ; le dernier article des premiers obconique et
tronqué au bout; celui des seconds grand et sécuriforme. — Mandi-
bules faiblement arquées, aiguës au bout; la gauche plus longue que la
droite. — Labre transversal , entier. — Antennes filiformes , assez
(l) D. infernits, gibbosus, Laferté^lAnn. d. 1. Soc, ent. Sério 2, IX, p. 258^
218 CARABIQUES.
longues ; leur 3« article plus grand que les autres. — Prolhorax aussi
long que large, légèrement arrondi sur les côtés, coupé carrément à
ses deux extrémités, plus étroit que les élytres. — Les trois premiers
articles des tarses antérieurs assez l'ortcment dilatés ; le 1er triangulaire,
les deux suivants carrés. — Corps pubescent.
M. Mac-Leay, en créant ce genre, semble le placer dans le groupe
des Panagéides, mais il appartient incontestablement à celui-ci; M. De
Laferté Ta passé sous silence dans son travail sur les Palellimanes.
L'espèce qui lui sert de type {L. rufifemoralus Mac-Leay) a la forme
allongée du Chlœnius sexmaculalus, sur lequel M. De Laferté a établi
le genre IIomalolacunuS; elle est de Java (i).
ALEPTOCERUS.
De Laferté, Ann. d. l. Soc. eut. Série 2, IX, p. 23C.
Dent médiane du menton simple, légèrement excavée à son extré-
mité. — Palpes médiocres, robustes ; le dernier article des labiaux
triangulaire chez les mâles ; celui des maxillaires dans le même sexe,
et celui de tous chez les femelles, subcylindrique et tronqué au bout. —
Mandibules assez courtes, larges, arquées et aiguës au bout. — Labre
transversal, faiblement échancré. — Tète courte. — Yeux très-saillants,
globuleux. — Antennes longues, grêles, filiformes, à 3*' article un peu
plus long que les suivants. — Prothorax plane, en carré transversal,
aussi large que les élytres à sa base ; celle-ci largement et faiblement
échancrée daiis son milieu. — Les trois premiers articles des tarses
antérieurs fortement dilatés chez les mâles ; le l«i" rétréci à sa base,
aussi large que le 2", celui-ci en carré transversal ; le 3® plus étroit,
carré. — Corps pubescent.
Les caractères qui séparent ce genre des Cul/enius sont très-légers
et sans la simplicité de la dent médiane du menton je ne l'eusse pas
adopté, il ne comprend que le Chlœn. quadripusiulalus Schh (2) de
la cote occidentale d'Afrique,
(1) Il faut très-certainement rapi^orter au genre le Chlœnius guttahis, et
peut-être le C. hamatus d'Eschscholtz (Zool. Atlas V, p. 26), qui ont tous deux
la dent du menton simple, et qui sont de Manille. Le C. posticits Fui), du
Bengale doit probablement aussi y rentrer.
Eschscholtz (loc. cit.) se trompe sans doute lorsqu'il dit que le C. bimaciv-
latus de Dejean est le même (jhe l'espèce décrite par M. Mac-Leay. S'il en
était ainsi, M. de Laferté ne l'eût certainement pas compris dans la liste qu'il
a donné i' des espèces de Ciil.ïkils de sa collection, dans sa Révision des Palel-
limanes.
(2) Il est décrit sous son véritable nom dans le Species de Dejean et men-
tionné par mégardc dans son Catalogue, sous celui de qîmdripimctatus.
CHLÉNIDES. 219
VERTAGUS.
Dei, Species \, p. 608.
Denl médiane du menton forte et simple. — Dernier article des
palpes fortement sécuriforme chez les mâles; celui des labiaux trian-
gulaire, celui des maxillaires légèrement élargi et obliquement tronqué
au bout , chez les femelles. — Mandibules courtes, faiblement arquées
et assez aiguës. — Labre sublraiisvcrsal , presque entier en avant. —
Tcte en losange, trcs-rétrécie postérieurement. — Yeux saillants. —
Antennes flliformes, longues, à l*^"" article assez gros, 2 court, 3 à peine
aussi long que les suivants ; ceux-ci Icgèremenl comprimés. — Pro-
thorax très-allongé, rétréci en arrière, arrondi sur les côtés en avant.
— Elytres allongées, graduellement élargies postérieurement, très-
obtuses aux angles huméràux. — Pattes longues, grêles; les trois pre-
miers articles des antérieures assez fortement dilatés chez les mâles ; le
l»"" triangulaire, les deux suivants carrés. — Corps allongé, svelte,
glabre.
Insectes de formes élégantes, très-rares dans les collections et dont
on connaît déjà quatre espèces, deux de l'Afrique équatoriale et deux
de la Cafrerie (i).
OCYBATUS.
Laferté^ Ann. d. t. Soc. eut. Série 2, IX, p. 293 (2).
Menton trilobé; sa dent médiane presque aussi longue que les lobes
latéraux. — Dernier article de tous les palpes cultriforme, avec son
tranchant tourné en dehors chez les mâles ; le dernier des labiaux for-
tement sécuriforme, celui des maxillaires un peu dilaté et coupé carré-
ment au bout chez les femelles. — ]Vfandibules médiocrement arquées,
aiguës au bout. — Tète oblongue, assez rétrécie en arrière. — An-
tennes robustes, filiformes, très-longues, à articles 1 gros et cylindrique,
2 court, les suivants égaux. — Prothorax allongé, rétréci en arrière.
— Elytres longues , subparallèles. — Les trois premiers articles des
tarses antérieurs des mâles très-fortement dilatés ; le 1«>" triangulaire,
les deux suivants carrés. — Corps allongé, subparallèle, glabre.
(1) F. Buquetn, Schœnherri, Dej. loc. cit.; du Sénégal intérieur et de Sicrra-
Leone. — bij^usMatus, hicidulus^ Boherii. Ins. Caffiar. I, p. 127 ; de la Ca-
frerie.
(2) Syn. OcYDROMus, Dej. Cat. éd. 3^ p. 27; ce nom ayant déjà été appliqué
par Frœlich à un groupe de Bcmbidides^ M. De Laferté a dû le changer.
220 CARABÏQtlES,
Genre très voisin des Vertagus, et qui ne pourrait guère en être
séparé sans la forme singulière du dernier article des palpes chez les
mâles; le corps est en même temps moins étroit et se rapproche plus
de la forme qu'il aflccte chez les Chl.enius. On en connaît également
quatre espèces (i) tout aussi rares dans les collections que celles du
genre précédent, et originaires des mêmes contrées.
HOMALOLACHNUS.
De Laferté, Am. d. l. Soc. ent. Série 2, IX, p. 293 (2).
Dent médiane du menton excavée à son extrémité et légèrement
bifide. — Palpes médiocres, robustes; leur dernier article triangulaire
dans les deux sexes. — Mandibules assez saillantes, larges, arquées et
aiguës à leur extrémité. — Labre transversal, coupé carrément. —
Antennes longues, robustes, comprimées à partir du 4« article ; le 3e plus
long que les autres, le 2e court. — Prolhorax plus long que large, légè-
rement arrondi sur les côtés, coupé carrément à ses deux extrémités
et plus étroit que les élytres. — Celles-ci en ovale allongé , parfois
étroites. — Les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles
très-fortement dilatés , tous carrés. — Corps allongé, pubescent; les
poils des élytres formant deux rangées régulières sur chaque intervalle
entre les stries.
Le type du genre est le Chlœnius sexmaculalus de Dejean, très-bel
insecte plus allongé que les autres Chlœnius et originaire de la côte
occidentale d'Afrique. M. De Laferté lui donne pour congénère une
seconde espèce (-) de la Guinée portugaise qui, aux caractères du genre,
réunit la forme grêle et subcylindrique des Vertagus.
RHIZOTRACHELUS.
BoHEM. Ins. Caffrar. î, p. 133 (4).
Dent médiane du menton bifide. — Le dernier article des palpes,
surtout celui des labiaux, fortement dilaté dans les deux sexes, en trian-
gle obliquement tronqué au bout; le pénultième des labiaux allongé,
graduellement élargi en avant. — Mandibules robustes, arquées, acu-
minées au bout. — Labre court, légèrement échancré en demi-cercle.
(1) L'espèce typique (0. Reiclieij, Dej. Cat.) est encore inédite : le Cap de
Bonne-Espérance est sa patrie. Les trois suivantes sont de la Guinée portugaise :
Ocydr. srigicolUSj, Deyrollei^ striatopunctatus, Laferté^ Rev. et Mag. de Zool.
1851, p. 82.
(2) Syn. Omalotrichus, Laferté, ibid, p. 233, olim.
(3) Omal. vertagoideSj, Laferté, Rev, et Mag. d. Zool. 1851, p. 84.
(4) Syn. PanaG/EI'S, De Casteln. Anu. d. 1. Soc. ent. II, p. 213.
CHLÉNIDES* '221
— Tête arrondie, munie d'un col épais en arrière. — Antennes assez
robustes, à peine plus longues que le prothorax, à articles 1 assez ro-
buste, 2 court, subobeonique, 3 plus long que le l""", un peu en massue
au bout ; les suivants plus courts, comprimés. — Prolhorax grand,
transversal, plane, un peu rétréci en avant, échancré en demi-cercle à
ses deux extrémités. — Elytres oblongo-ovales, peu convexes, pas plus
larges que le prolhorax à leur base. — Tarses robustes ; les trois pre-
miers articles des antérieurs chez les mâles grands, courts, garnis de
chaque côté de soies rigides; le 4e étroit, subtriangulaire, échancré au
bout. — Corps glabre ou pubcscent.
Ce genre semble faire le passage de certains Craspedophorus aux
genres qui suivent. Son faciès est même assez semblable à celui des
Panagéides, pour que M. De Caslelnau ait placé une de ses espèces
(myops) parmi les Panag^ecs. Il ne comprend que trois espèces de
l'Afrique australe (i).
DIAPHOROPSOPHUS.
De Chacd. Bull. d. Mosc. 1850, n" %, p. 407 (2).
Dent médiane du menton courte, triangulaire et arrondie au bout.
— Palpes courts , robustes ; leur dernier article fortement dilaté en
triangle; celui des labiaux plus court et coupé carrément, celui des
maxillaires obliquement à son extrémité. — Mandibules courtes, larges,
arquées en demi-cercle et très-aiguc-s au bout. — Labre fortement
transversal, entier. — Tête en carré long en avant, arrondie et non
rétrécie en arrière. — Antennes sensiblement plus longues que le pro-
thorax, à articles 1 gros, cylindrique, 2 de moitié plus court, de même
forme, 3 le plus long de tous, un peu renflé au bout; les suivants com-
primés. — Prothorax en carré transversal, arrondi aux angles, avec
les antérieurs rabattus. — Elytres oblongo-ovales, un peu plus larges
que le prolhorax à leur base. — Les trois premiers articles des tarses
antérieurs des mâles fortement dilatés, le 3"^ à peine plus étroit que
le 2«, celui-ci transversal. — Corps pubescent.
On n'en connaît que deux espèces d'assez grande taille, qui paraissent
répandues dans la plus grande partie du Bengale (3). Ce sont de beaux
insecies noirs, avec une tache d'un jaune-orangé, un peu avant le milieu
de chaque élytre.
(1) R. quadrimaculatus, bimaculaius, Bohem. loc, cit. — Panag. myopSj
Castoln. loc. cil.
{2) Syn. Barymouphus, Lafert»';, Ann. d. 1. Soc. ent. 2e série, IX, p. 235j
nom postérieur d'une année à celui de M. De Chaudoir.
(3) D. Mellyi, Chaud, loc. cit. [Bar. plamcornis, Laferté, loc. cit.). — con~
cinniis^ Laferté, loc. cit. La première de ces espèces se trouve aussi à Ceylan ;
j'ea possède ua exemplaire de cette localité.
S22 CABABIQUES.
iEAGUS.
Laferté, Ann. d. l. Soc. ent. Série 2, 1\, p. 254.
Dent médiane du menton petite, excavée, tronquée au bout. — Palpes
courts; le dernier article des labiaux assez fortement triangulaire chez
les mâles, plus faiblement chez les femelles; celui des maxillaires en
triangle allongé et peu élargi au bout, dans les deux sexes. — Mandi-
bules assez saillantes, à peine arquées. — Tète assez courte, subcylin-
drique. — Antennes robustes, grossissant graduellement à leur extré-
mité, un peu plus longues que le prolhorax, à articles 1 gros, cylindrique,
2 court, obcoiiique, 3 trois fois plus long, de même forme ; les suivants
fortement comprimés. — Prothorax presque carré, un peu transversal,
rabattu sur les cotés en avant, presque aussi large que les élytrcs à sa
base ; celle-ci largement échancréc. — Elytres ovales, parallèles, un
peu convexes. — Les trois premiers articles des tarses antérieurs des
mâles fortement dilatés : 1 triangulaire, 2 transversal, 3 carré, le i^
triangulaire. — Corps glabre.
L'Epomis carbonarius de Dejean, est le type de ce genre. M. De
Laferté l'a laissé à la suite des Epomis, mais la brièveté de ses palpes,
la forme de ses antennes et la largeur de son prothorax l'en éloignent
beaucoup, et je crois que sa p'ace est plutôt ici. Cet insecte et une se-
conde espèce que le même entomologiste a fait connaître (l),sont tout
noirs et ont des élytrcs fortement sillonnées. Leur patrie est la côte
occidentale d'Afrique.
DIBOLOCHILUS.
De Laferté, Ann. d. l. Soc. ent. Série 2, IX, p. 293 (2).
Dent médiane du menton fortement excavée, légèrement bifide au
bout. — Dernier article des palpes fortement sécuriforrae chez les
mâles, triangulaire chez les femelles, plus aux labiaux qu'aux maxil-
laires. — Mandibules assez saillantes, peu arquées et aiguës au bout. —
Labre fortement échancré et divisé en deux lobes assez aigus, — An-
tennes assez longues, filiformes; leur 3o article plus long que les autres.
— Prothorax plus étroit que la base des élytres. — Celles-ci sillonnées.
— Les trois premiers articles des tarses antérieurs fortement dilatés
chez les mâles, égaux en longueur, un peu plus longs que larges; le 1"
triangulaire, les deux autres carrés. — Corps glabre.
Dejean avait compris dans la dernière édition de son catalogue,
l'unique espèce de ce genre parmi les EroMis, sous le nom d'Ep. Wes-
(1) jE. stygius, Laferté, Rev. etMag. d. Zool. 1852, p. 67.
(2) Syn. ToMocHiLus, Laferté, loc. cit. p. 253; olim.
CHLÉNIDES. 223
termanni (i); mais, comme on peut le voir, elle s'éloigne de ce genre
par plusieurs caractères essentiels, notamment par la forme de ses
palpes et celle de son labre. Cet insecte est originaire de la côic de
Guinée.
EPOMIS.
BoNELLi, Obsei'v. eut. part. I; Tableau des genres.
Menton caréné au milieu de sa base ; une fosselte profonde de clia-
que côté de celte carène; sa dent médiane bifide. — Palpes pou ro-
bustes; leur dernier article assez fortement sécuriforme, tronqué obli-
quement et même échancré au bout chez les mâles, en triangle allongé
et coupé carrément chez les femelles. — lûahdibulcs médiocres, ar-
quées à leur extrèmité et assez aiguës. — Labre transversal, légère-
ment échancré. — Antennes assez longues, peu robustes, sétacées;
leur 3® article notablement plus long que les suivants. — l'rolhorax sub-
quadrangulaire, légèrement rétréci et plus étroit à sa base que les
élylres. — Celles-ci oblongues, toujours entourées d'une bordure jaune.
— Les trois premiers articles des tarses antérieurs très-fortement di-
latés chez les* mâles, de même largeur; le l'^'" triangulaire, les autres
carrés. — Corps pubescent.
De tous ces caractères, le seul qui sépare ce genre des Ghl^enius, est
la forme des palpes. Celle de la base du menton, dont aucun auteur n'a
parlé me paraît constante; du moins elle l'est dans les espèces que j'ai
examinées; aucun Chl^emus , parmi les cent cinquante environ que
j'ai étudiés, n'a cet organe ainsi fait. Ces insectes sont d'assez grande
taille et sont propres à la Faune méditerranéenne, à l'Afrique et aux
Indes orientales (2).
ASPORINUS.
De Casteln. Et. ent. p. 84 (3).
Dent médiane du menton large, excavée, tronquée en avant. —
Palpes courts et robustes; leur dernier article, surtout celui des labiaux,
(1) Décrite par M. De Lafcrté sous le nom de Tomochihts Westermannij
Rov. et Mag. d. Zool. 1852, p. 67.
(2) Aux cinq espèces (déduction faite du carbonarins) que Dejoan a décrites,
aj. : Esp. africaines : E. capensiSj, seneQdlensis^ Gory, Aup, d- 1. Soc. ent. II,
p. 228. — Goryi, Gray, Anim. Kingd. Ins. I, p. 276. — fiinbriatus, elongatus^
Klug, Ins. von Mad. p. 41. — brevicollis^ Cliaud. Bull. Mosc. 1843, p. 756. —
alternons,, Iinhotf, Verhandl. d. nat. Gcsellsch. in Basel, V, p. 166. — Bocon-
deij Latreilleij, Laferté, Rev. et Mag. d. Zool. 1852, p. 65. — Esp. asiatique :
E. KareUnli, Chaud. Bull. Mosc. 1844, p. 423.
(3) M. De Casteluau a écrit Aspouina; M. De Laferté a rendu la désinence mas-
culine pour mettre le genre en harmonie avec ceux do la tribu.
224 CÂRÂBIQUËë.
légèrement triangulaire. — Mandibules courtes, fortement arrondies
en dehors, aiguës au bout. — Labre transversal, entier. — Tête munie
de deux forts sillons au bord interne des yeux. — Antennes robustes,
dépassant un peu le prothorax, filiformes ; leurs articles 2-10 un peu
renflés à leur sommet, le 3*^ plus long que les autres. — Prolhorax
ample, très-légèrement rétréci et aussi large que les élytres en arrière,
largement échancréà sa base, muni en dessus d'un sillon médian et de
deux sillons abrégés près des angles postérieurs. — Elylres oblongues,
subparallèles, sillonnées. — Les trois premiers articles des tarses anté-
rieurs des mâles très-fortement dilatés; le l"^ triangulaire, les deux
suivants carrés. — Corps glabre.
Deux grandes espèces (i) de l'intérieur du Brésil, composent ce
genre. Elles sont en entier d'un noir peu brillant et ressemblent assez,
au premier coup-d'œil, à certaines Feronia.
RHOPALOPALPUS.
Laferté, Ann.d. l.Soc.ent. Série 2, IXjp.262.
Dent médiane du menton simple. — Dernier article des palpes cylin-
drique à sa base, renflé en forme de poire à son extrémité. — Mandi-
bules arquées et très-aiguës. — Labre assez long, coupé carrément et
denliculé en avant. — Antennes longues, filiformes; leur 3" article plus
long que les suivants. — Prothorax subquadrangulaire, légèrement ar-
rondi sur les côtés, avec ses angles postérieurs droits, presque aussi
large à sa base, que les élytres. — Celles-ci subparallèles, peu convexes,
finement pubesceiites. — Les trois premiers articles des tarses anté- ■
rieurs des mâles très-fortement dilatés ; le l"'' subtriangulaire, le 2» en
carré transversal, le 3« en carré équilatéral, le ¥ grtle.
La forme singulière des palpes distingue ce genre entre tous ceux
de la tribu ; M. De Laferté, à qui j'emprunte la diagnose qui précède,
n'y comprend qu'une espèce (R. pœciloides) du nord-ouest du Bengale,
qu'il dit avoir le faciès d'un Poecilus ; d'un autre côté, sa couleur, d'un
bleu uniforme, le rapproche des Dinodes, genre qui n'est pour moi
qu'une section des CuLiENics.
CHL^NIUS.
BoNELLi, Observ. ent. part. I; Tableau d. genres (2).
Dent médiane du menton plus ou moins excavée et bifide au bout.
— Dernier article des palpes subcylindrique ou très-légèrement trian-
(1) Chlœnius anthracinus, Dej. Species. — Plafysma Zicmoide*^ Perty, Del.
anim. art. Brasil. p. 11, Tab. III, f. 1 (Chlœn. Mellyi, Dej. Cat. éd. 3).
(2) Syn. EuRYDACTYLUs, Glyptoderus, Laferté, Ann. d. 1. Soc. ent. Série 2,
IX, p. 255 et 260. — Dinopes, Bonelli, loc. cit.
GHLÉNIDES- 225
gulaire dans les deux sexes. — Mandibules médiocres, faiblement ar-
quées et aiguës au bout. — Labre transversal, entier ou légèrement
échancré. — Antennes filiformes ou subsétacées, grêles; leur 3« article
en général plus long que les suivants. — Prolhorax de forme variable,
très-rarement aussi large que les élytres à sa base. — Les trois pre-
miers articles des tarses antérieurs médiocrement dilatés chez presque
tous; le 1er triangulaire, le S^ plus étroit que le 2". — Corps presque
toujours pubescent.
Ce genre, bien connu des entomologistes, est un des plus riches en
espèces de la famille (i). Je ne vois aucun motif suffisant pour en sé-
(1) Dejean en a décrit 114 espèces, sans compter les Dinodes; mais il faut
en déduire celles qui appartiennent aux genres nouveaux indiqués dans le texte.
M. De Laferté, qui admet également le genre Dinodes, donne, dans sa Révision
des Patellimanes, la liste des Chl^nius de sa collection, au nombre de 200. Il
doit y en avoir plusieurs qui font double emploi avec les suivantes, qui ne sont
pas mentionnées dans le Species de Dejean.
Esp. européennes : C. virens, Ramb. Faune eut. d. l'Andal. p. 69.
Esp. asiatiques et sibériennes : C. Fischerij Kryniclci, Bull. Mosc. 1829 no2
p. 187. — tenuistriatus, chrysothorax, Kryn. ibid. 1833, pi. 7 et 8. gra-
tiosus, Chaud, ibid. 1837, n" 3, p. 19. — dimidiatus, fulviipes, auriceps. Chaud,
ibid. 1842, p. 817. — angustatus, coxalis, Fisch. d. Waldh. ibid. 1844, p. 29.
— latithorax, angusticoUis , Chaud, ibid. 18-44, p. 422. — Gotschii, Cliaud.
Carab. du Cauc. p. 117. — cœruleocephalus, punctatus, binodulus, reticula-
tusj Motsch. Ins. d. Sibér. p. 229. — alutaceus, Gebler in Ledeb. Reise II
Ins. p. 48. — Stuckini, Ménétr. Bull, de l'Acad. d. St-Pétersb. 1836. — pt*!
bescens [alutaceus Gebler), flavipeSj Ménétr. Cat. rais. p. 114. — melampus
Ménétr. Ins. d. Lehmann, p. 13, — persicus_, L. Redtenb. Denks. d. Wien.
Aiiad. I.
Esp. indiennes : C. porcatuSj, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 220. neel-
gheriensis, Guérin, Rev. zool. 1840, p. 38. — janfhinits, Kollar u. L. Redtenb.
in Hiigels Kashm. IV, 2, p. 500. — fiavofemoratus, Casteln. Et. ent. p. 81. ^-
upiccdis, micanSj flaviguttatus, Mac.-Leay, Annul. Jav. p. 14.
Esp. de l'Australie :,C. Greyanus^k. White in Grey, Journ. II, Append.p.458.
Esp. de rOcéanie : C ophonioides, L. Fairm. Rev. zool. 1843, p. 30.
Esp. africaines : C. Guerinii, mirabilis, Ernesti, Maxii, Bruneti, Goryi
Leprieiiri, auricollis , algerinus {aratus Schh.), capensis, marginipennis
Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 217. — plagiatus, longicornis, distinguent
dus. Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 751. — madagascaricus, Casteln. Et. ent.
p. 81. — attenuatus, indutus, arcuatus, Rlug, Ins. von Madag. p. 41 gq.
bifenestratus, lyratus, togatus, tenellus, obscurus, Klug, Symb. phys. Decas
III, p. 24. — perspicillutus, pfolixus, elatus, pœmdatus, ebeninus, Erichs.
Arch. 1842, I, p. 217. — bipustulatus, signatus, lateralis, vitticollis, macu-
liceps, pidchellus, caffer, sulcatulus, cinctipennis, cosiipenniSj inarginicoUis
similatus, robustiis, vaUdicornis, cyanipennis, puberulus, modestus, Boliem
1ns. Cdfïrar. p. 138. — notabilis, gonioderus, ohesus, zygograinmiis, aulkus
.Venator, complicatus, assecla, virgula, Bruneti, Laferté, Rev. et Mag. d. Zool.
1851, p. 221; melancholicu$j anthracoçlçrus, ibid. p, 346; elongatm, sagim->
Colcoplères. Tome 1, 14
226 CARABIQUES.
parer les Glyptoderus et les Ecrydactylus de M. De Laferté, non
plus que les Dinodes de Boiielli; leurs caractères différentiels se ré-
duisent en effet aux points suivants :
Ces caraclèrcs sont, à proprement parler, nuls chez les Glyptoderus ;
ils consistent en ce que les trois premiers articles des tarses antérieurs
des mâles vont en diminuant graduellement de longueur et de largeur ;
que le prolliorax est presque aussi large que les élytres, et le corps
glabre ; particularités qui, toutes, se retrouvent chez certains Cul.emus.
On en connaît deux espèces américaines (i).
Une seule espèce, commune dans les collections, le Chlœnius to-
menlosiis des Etats-Unis, constitue le genre Eurydactylxjs. Elle a le
prothorax exactement aussi large que les éljtres à sa base, et le corps
couvert en dessus d'une pubescence serrée, ce qui lui donne un faciès
particulier. Je ne lui trouve ni les palpes sécuriformes, ni les tarses
antérieurs des mâles, faits comme le dit Sî. De Laferté (2).
Quant aux Di>odes (s) de Bonelli, leurs palpes courts et dont le
dernier article est un peu triangulaire, le 3e article de leurs antennes,
qui est à peine plus long que les suivants, sont tout ce qui les distingue.
Cela ne me paraît pas avoir une valeur générique.
tus, lucidic&lUSj palpalis, opnlentuSj, meficulosuSj, morosus, solUcitus, ibid.
p. 427. — fulvQsignatus , cupreocinctus, Reiche in Galin. Voy. en Abyss. Ent.
p. 265.
Esp. américaines : C. virescens^, Cliaud. Ann,. d. 1. Soc. ent. IV, p. 403. —
violaceus^platensis [brasiliensis? Dej.)^ Tres/it'oodw^ Waterh. Mag. of nat. Hist.
New Ser. Vl, p. 353. — longkollis, oxygonus, virens, smarag'dinus. Chaud. Bull.
Mosc. 1843, p. 752. — viriclicollis, Reiche, Rev. zool. 1843, p. 37. — perua-
nus, Erichs. Arch. 1847, I, p. 72. — metalUcùs^ Casteln. Et. ent. p. 81. —
impunctifronsj, quadricollis, cordkolUs, Kirby, Faun. Bor. Amer. p. 21. — aier,
villosus, lateraliSj, cyanicollis, BruUé in d'Orl). Voy. Ent. p. 32. — vir'idifrons ,
variabilipes, harpalinus, Eschsch. Zool. Atlas V, p. 27. — scabrkolUSj. Che-
vrol. Col. d. Mex. cent. I, fasc. 2 ; kucoscelis, chalybeipennis, ibid. fasc. 4;
cursor, obscuripennis, vklaceiis^ ibid. Cent. Il, fasc. 7 ; herbaceus, ibid. fasc. 8.
— asperulus, Ménétr. Bull. d. l'Acad. d. St-Pétersb. 1843, n» 2, p. 55. —
niger, purpurkollis, Rand. Boston Journ. of nat. Hist. II, p. 34. — brevi-
colliSj perviridis, citripennis, consimilis^ brevihibris, J. Le Conte, Geod. Col.
of the Unit. St. p. 160. — regidariSj cumatÛiSj apkalis^ obscurus, obsoletus,
monachus, J. Le Conte, Ann. of tlie Lyc. of New-York, V, p. 179. ,
(1) G. Gneriniij auroUmbatus, Laferté, loc. cit.
(2) Les palpes sont à peine triangulaires; quant aux tarses antérieurs des
mâles, leur 2" article n'est pas « presque deux fois aussi large que long, » mais
simplement un peu transversal.
(3) Aux trois esp. décrites par Dejean, aj. : Esp. européennes : D. bœtkiu,
Ramb. Faune ciit. de TAndal. p. 71. — kdkoUis, Chaud. Bull. Mosc. 1843,
p. 757. — Esp. asiatiques : D. viridis, Ménétr. Cat. rais. p. 115. — angusti-
collis, KarelinUj, Chaud. Bull. Mosc. 1842, p. 819. — perskus, delkatultis,
Laferté, loc. cit. p. 265. — Esp. africaines : D. fulvipeSj, Chaud. Ann. d. I. Soc.
ent. IV, p. 444. — caffer_, beryllinus, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 158,
CHLÉNIDES. 227
Les CntiENics isont répandus sur tout le globe ; mais l'Afrique, puis
l'Amérique, semblent être leur patrie essentielle. Les plus grandes et
les plus belles espèces proviennent du premier de ces pafys.
AMBLYGENIUS.
De Laferté, Ann. d. L Soc. eut. Série 2, IX, p. 2G3.
Genre établi sur un individu femelle d'un insecte provenant du nord
du Bengale, et qui ne diffère des Chl/Ewius que par la dent médiane
du menton qui est courte, simple et obtuse au bout. Cet insecte, que
M. De Laferté nomme A. chtœnioides, ressemble beaucoup au Chlœn.
columbinus de Dejean, mais est plus grand. L'ignorance où l'on est
sur la structure des tarses des mâles, rend incertaine sa position dans
celte tribu plutôt que dans celle des Féronides ; cependant, la pubes-
cence dont ses élytres sont pourvues porte à croire que sa place est
véritablement ici.
HOLOLEIUS.
De Laferté, Ann. d. l. Soc. eut. Série 2, IX, p. 274.
Dent médiane du menton simple. — Dernier article des palpes
allongé, légèrement ovalaire et un peu tronqué au bout. — Mandibules
saillantes, faiblement arquées et aiguës. — Labre transversal, entier.
— Antennes filiformes ; leur 3« article pas plus long que les suivants.
— Prolhorax transversal, presque carré, un peu rétréci en avant et à
sa base ; celle-ci plus étroite que les élytres. — Les trois premiers
articles des tarses antérieurs des mâles dilatés, tous en carré long ; le
l*"" seulement rétréci à sa base. — Corps glabre.
Le Chlœnius nilidulus Dej., des Indes orientales, constitue à lui seul
ce genre , que M. De Laferté place dans son groupe des Oodites. II
présente, en effet, un tel mélange des caractères des Chl^enius et de
ceux des Oodes, qu'il y a lieu d'hésiter sur la place à lui assigner; maïs
cela prouve que les deux groupes sont si voisins qu'il n'y a pas moyen
de les séparer, comme le fait M. De Laferté. Le rétrécissement du
prothorax à sa base, qui existe chez cet insecte, m'engage à le laisser
parmi les genres qui se rattachent aux CuLiENius.
ECCOPTOMENUS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1850, n" 2, p. 409 (1).
Dent médiane du menton simple, égalant presque les lobes latéraux,
très-aiguë au bout. — Palpes très-grèles; le dernier des labiaux très-
(1) Syn. HoPLOGENiUiB, Laferté, Ann. il. 1. Soc. ent. Série 2, IX, p. 237.
228 CABABIQUES.
légèrement triangulaire, celui des maxillaires déprimé, parallèle et
tronqué au bout. — Mandibules courtes, épaisses, un peu arquées et
obtuses à leur extrémité, surtout la droite. — Labre transversal, assez
profondément et angulairement échancré. — Epistome profondément
échancré; les bords de l'échancrure prolongés en une petite dent étroite
et embrassant une membrane jaunâtre. — Antennes grêles, filiformes,
longues ; leur 2» article très-court, le S^ le plus long de tous. — Pro-
thorax plane, transversal, arrondi sur les côtés, très-échancré en avant,
moins en arrière. — Elytres plus larges que le prothorax, ovales, peu
convexes. — Tarses des mâles inconnus.
Une très-belle espèce du Sénégal, le Chlœnius eximius ûeDe]ean (1),
constitue à elle seule ce genre, qui est un des plus distincts de ce groupe.
Ainsi que l'a fait remarquer M. DeChaudoir, il forme, jusqu'à un cerlaiu
point, le passage entre lui et les Licinides, par suite de la forme de ses
mandibules. Ou ne connaît encore que des femelles de cet insecte.
ATRANUS.
J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit St. p. 166.
Menton quadrangulairement échancré, sans dent médiane ; ses lobes
latéraux obliques en dehors, subaigus au bout. — Palpes longs et
grêles ; leur dernier article légèrement fusiforme, à peine tronqué au
bout. — Mandibules saillantes, aiguës. — Labre un peu transversal,
entier. — Tête allongée, subrhomboïdale. — Antennes assez longues,
grêles, filiformes; leur 3<= article de la longueur des suivants, le 2»
court. — Prothorax un peu plus long que large, légèrement rétréci en
arrière, avec ses angles postérieurs obtus. — Elytres oblongues. —
Pattes grêles ; les trois premiers articles des tarses antérieurs dilatés
chez les mâles , un peu obliques , fortement arrondis aux angles ; le
1" triangulaire , du double plus long que les suivants, ceux-ci pas plus
longs que larges. — Corps allongé, grêle, légèrement pubescent.
Genre établi sur VAnchomenus pubescens de Dejean. Il suffît d'exa-
miner les tarses antérieurs des mâles, pour voir que ce ne sont pas
ceux d'un Anchoménide; indépendamment de leur forme, ils présentent,
au lieu de squammules, une brosse de poils, comme dans les Cblénides.
Ce petit insecte habite les Etats-Unis ou il est très-répandu, mais assez
rare (2).
(1) M. De Chaudoir (loc. cit. p. 411) pense que le Chlœnîus Ernesii Buquet
(Ann. d. 1. Soc. eut. II, p. 219), doit également rentrer dans ce genre.
(2) M. Haldeman (Proceed. of tlie Acad. of Philad. I, p. 299) l'a décrit de-<
puis Dejean, sous le nom de Anchomems obconicus.
CHLENI9ES.
229
HOPLOLENUS.
De Laferté, Ann. d. l. Soc. ent. Série î, IX, p. 26(5.
Ce genre ne diffère des Oodes, qui suivent, que par les caractères
suivants :
Dernier article des palpes ovoïde et court, surtout celui des labiaux
chez les mâles. — Antennes courtes, atteignant à peine la moitié de la
longueur du prothorax. — Cuisses très-larges et très-comprimées à
toutes les pattes, sans élargissement dans leur milieu ; jambes anté-
rieures fortement dilatées à leur extrémité dans les deux sexes.
La seule espèce qui rentre dans le genre est de taille médiocre, toute
noire, et, comme certains Oodes, a le prothorax un peu plus large à sa
base que les élylres; sa patrie est la Guinée portugaise (i).
PRIONOGNATHUS.
De LafertÊj Ann. d. l. Soc. ent. Série 2, IX^ p. 288.
Mâchoires très-allongées, plus longues que les mandibules, droites,
terminées par un crochet bifide, dentelées en scie dans toute leur lon-
gueur au côté interne; les dents espacées. — Palpes très-grêles, longs
et cylindriques. — Mandibules longues, étroites, légèrement arquées et
très-aiguës à leur extrémité. — Labre assez long, coupé carrément en
avant. — Antennes très-gréles ; leur 3e article beaucoup plus court
que les suivants.
Les autres caractères ressemblent à ceux des Oodes ; ceux qui pré-
cèdent sont extrêmement remarquables. Le genre ne comprend qu'une
espèce (P. fossor) de la Guinée portugaise.
OODES.
BoNELtij Observ. ent. part. I. Tableau d. genres.
Menton transversal, médiocrement ou faiblement échancré, muni
d'une dent médiane assez forte et simple (-2) ; ses lobes latéraux arrondis
en dehors et très-obtus au bout. — Languette évasée et coupée pres-
que carrément en avant; ses paraglosses pareilles à celles des Col^emus.
— Dernier article des palpes légèrement ovalaire, oblus ou un peu
(1) H. insignis, Laferté, Rev. et Mag. d. Zool. 1852, p. 68.
(2) Eschscholtz (Zool, Atlas V, p. 25) a signalé une dent médiane large et
bifide cliez \'0. pulcher; si ce caractère existe réellement, c'est à tort que M. De
Laferté dit que cette dent est toujours simple dans son groupe dos Oodites. —
Je la trouve réduite à un simple feston dans VO. mexicanus, Chevrol.
230 CABABIQCES.
tronqué à leur extrémité. — Mandibules médiocres, faiblement arquées
et aiguës au bout. — Labre plus ou moins échancré, avec ses angles
antérieurs fortement arrondis. — Tête courte, nonrétrécie et cylindri-
que en arrière. — Yeux gros et assez saillants. —Antennes médiocres,
grêles, filiformes; le 3® article à peine ou pas plus long que les sui-
vants. — Prothorax ample , transversal, rétréci en avant, avec ses
angles antérieurs rabattus, droit sur les côtés, jamais rétréci en arrière (1);
sa base recouvrant un peu celle des élytres, en général de la largeur
de celte dernière ou un peu plus large, rarement un peu plus étroite. —
Elytres oblongo-ovales ou ovales. — Pattes médiocres; cuisses assez
larges, comprimées; les trois premiers articles des tarses antérieurs for-
tement dilatés chez les mâles; le l*""" plus ou moins triangulaire, le 2»
carré, parfois un peu transversal, le 3'' en carré long.
La forme du prothorax, combinée avec celle des élytres, donne à ces
insectes un contour ovalaire, que Bonelli a voulu exprimer par le nom
qu'il a donné au genre. Leur corps est en même temps régulièrement
et légèrement convexe, ce qui leur donne quelque ressemblance avec
certaines Amara. Ils atteignent assez rarement une taille au-dessus de
la moyenne et la grande majorité d'entre eux sont d'un noir profond et
mat; quelques espèces seulement, la plupart propres à l'Amérique, sont
de couleur métallique, mais ne présentent jamais aucune espèce de
dessin. *
Les OoDES ont des habitudes semblables à celles des Chl^nids, et,
quoique bien moins nombreuses, leurs espèces ont une distribution
géographique aussi étendue. Celles publiées jusqu'à ce jour s'élèvent à
près d'une cinquantaine (2).
(1) L'O. pallipes^ Reiclie (Rev. zool. 1843, p. 38), qui a le prothorax rétréci
en arrière, le 3^ article des antennes sensiblement plus long que les suivants,
et que, malgré cela, M. De Laferté conserve dans le genre, ne me paraît pas
pouvoir y rester. Cet insecte serait un vrai Chl.enius, si la dent de son menton
était biiide.
(2) Dejean en a décrit seize; M. De Laferté (loc. cit.) donne la liste des qua-
rante et une qui font partie de sa collection, et dont il décrit en note vingt-deux,
mais trop brièvement pour cpi'elles puissent passer pour réellement publiées.
Je n'en tiens pas compte dans la liste suivante des espèces que Dejean n'a pas
connues.
Esp. euroïléenne : 0. similis (helopioides var.?) Chaud. Bull. Mosc. 1837,
no 3, p. 20. — Esp. africaines : 0. Goryi, rnfipeSj polifus^ Gory, Ami. d. 1.
Soc. ent. 11, p. 229. — nigrito.. Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 1^1 . — angolen-
sis_, Erichs. Arch. 1842,1, p. 219. — mauritanicus , abnxoides, Lucas, Expl. de
l'Alger. Ent. p. 45. — pimcticolUs, rufipes, similatns, lœvicoUis, Bohem. Ins.
Caffrar. I, p. 161. — tenebrioides , stdcatus, ellipticus, Laferté, Rev. et Mag. d.
Zool. 1852, 1». 70. — Esp. indiennes : 0. virem, Wiedem. Zool. Mag. II, p. 50.
— sulcatus, Esclisrh. Zool. Atlas ¥•, p. 28. — Esp. de rAustralie : 0. fuscitarsis,
Hombr. et .Taquin. Voy. au pôle Sud, Ent.- Col. pi. I, f. 14. — Esp. améri-
caines : 0. Leprieuriij, cayemiensis. Baquet, Ann. 1. Soc. ent. III, p. 473. —
LICIMDES. 231
LONCHOSTERNUS.
De Laferté, Am. d. l. Soc. ent. Série 2, IX, p. 267.
Ce sont des Oodes dont le prosternum se prolonge postérieurement
en une pointe aiguë, analogue à celle des Hydbopbilus; tous les autres
caractères sont exactement semblables. Trois espèces (i) rentrent dans
ce genre, selon M. De Lafcrté. '
TRIBU XXY.
LICINIDES.
Languette libre à son extrémité. — Menton presque toujours privé
de dent médiane. — Mandibules plus ou moins robustes , en général
fortement arquées, tronquées à leur extrémité chez presque tous. —
Labre fortement échancré chez la plupart. — Tête plus ou moins forte
et saillante, graduellement élargie et très-obtuse en avant, rarement
subcylindrique. — Les deux ou trois premiers articles des tarses anté-
rieurs dilatés chez les mâles. — Corps toujours glabre.
Insectes pour la plupart d'assez grande taille et n'ayant plus, sauf un
très-petit nombre, la livrée plus ou moins variée qui caractérise la ma-
jeure partie des espèces des deux tribus précédentes ; presque tous
sont noirs ou d'un violet très-foncé. Ils ont égaicmenf, dans la grande
majorité des cas, un fades qui leur est propre, et si la forme de leur
tête rappelle celle qui existe chez certains Harpaliens, ce n'est là qu'une
analogie éloignée et sans importance réelle. Leurs genres, du reste,
sont médiocrement nombreux et tous, sauf deux ( Licinds, Badisteu),
étrangers à l'Europe.
A Elytres carénées à leurbaseprès du bord latéral : Dicœlus.
B — non carénées latéralement.
a Menton sans dent médiane.
elongatus, Casteln. Et. ent. p. 82. — femoralis, Chaud. Ann. d. 1. Soc. ent. IV,
p. 444. — l^striatus, hrasiUensis, cupreits. Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 759.
— robustuSj, pimetatostriatus, BruUé in d'Orb. Voy. Ent. p. 31. — tibialis^ Che-
vrol. Col. d. Mex. Cent. I, fasc. 2; meœicamiSj, Cent. II, fasc. V; i2-striatus,
iliid. fasc. 7. — chlorophanus, Erichs. Areh. 1847, I, p-. 72. — picipes, J. Le
Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. Il, p. 52. — elegans. J. Le Conte, Ann.
of the Lyc. of New-York, V, p. 180.
(1) Oodes hispanicus et semistriatus, Dej.; la première d'Espagne, la seconde
de Sierra-Leone. — 0. sublœvis, Reichc in Galin. Voy. en Abyss. Ent. p. 268;
d'Abyssinie et du Sénégal. C'est \'0. Spinolœ du Catalogue de Dcjean.
232 cArabiqces.
Dernier article des palpes sécuriforme : Licinus,
ovalaire : Rembus, Badisfer.
Menton pourvu d'une dent médiane : Physolœsthus.
C Elytres carénées latéralement dans toute leur longueur : Eutogeneius,
DICOELUS.
BoNELLi, Observ. ent. part. 2, p. 14.
Menlon profondément et étroitement échancré, sans dent médiane ;
ses lobes latéraux coupés très-obliquement en dehors, assez aigus. —
Languette très-saillante, évasée, sublronquée et très-peu libre en avant;
ses paraglosses à peine aussi longues qu'elle. — Dernier article des
palpes légèrement sécuriforme. — Mandibules robustes , saillantes,
faiblement arquées, subobluses au bout et incrmes au côté interne. —
Labre presque carré, triangulairement échancré. — Tête assez allongée,
subcylindrique, déprimée et graduellement élargie en avant, — Yeux
médiocres, peu saillants, distants duprolhorax. — Antennes médiocres,
à articles 1 aussi long au moins que les deux suivants réunis, en cône
très-allongé. 2 plus court que les suivants. — Prothorax transversal ou
non, peu convexe, un peu rebordé sur les côtés qui sont rétrécis en
avant et droits en arrière, empiétant sur les élylres à sa base ; celle-ci
largement et quadrangulairement échancrée dans son milieu. — Elytres
de la largeur du prolhorax à leur base, oblongues, peu convexes, sil-
lonnées , munies d'une carène tranchante à leur base près du bord
latéral. — Pattes assez longues; les trois premiers articles des tarses
antérieurs assez fortement dilatés chez les mâles, le 1'^'' en triangle
renversé, les deux suivants en carré long.
Grands et beaux insectes, d'un bleu-violet ou/d'un noir plus ou moins
mat en dessus, et dont le faciès a quelques rapports avec celui des
Pasimachcs de la tribu des Scaritides. Ils sont propres à l'Amérique
du Nord, et l'on en connaît déjà plus d'une vingtaine (i). Presque tous
sont rares dans les collections.
(1) Aux quinze mentionnées par Dejean, aj. : D. opacus, Laferté, Rev. zool.
1841, p. 43. — lœvipenniSj quudratus^ decoloratus, confusus^ iricolor_, J. Le
Conte, Geod. Col. of the Unit. St. p, 149. — sculptiliSj, splendidus^ Say, Trans.
of the Amer. Phil. Soc. II, p. 68. — Lecontei, ambiguus, Laferté, Ann. d. 1.
Soc. ent. Série 2, IX, p. 277. Ces deux espèces correspondent probablement à
quelques-unes de celles décrites par M. J. Le Conte.
LïCINIDES. 233
LICINUS.
Latr. Gen. Crust. et Ins. l, p. 199 (1). i
Menton assez grand, fortement et quadrangulairement échancré, sans
dent médiane. — Languette évasée, tronquée et libre au bout ; ses pa-
raglosses aussi longues qu'elle. — Dernier article des palpes assez
fortement sécuriforme. — Mandibules courtes, robustes, fortement
arquées, obtuses, tronquées et parfois bifides au bout, fortement échan-
crées au côté interne. — Labre transversal, légèrement échancré en
avant. — Tête très-obtuse antérieurement, faiblement rélrécie en ar-
rière; épistome largement échancré en demi-cercle. — Yeux assez
gros, peu saillants. — Antennes au plus de la longueur de la moitié du
corps; à 1" article allongé, 2e court; les suivants subégaux. — Pro-
thorax presque plane, tantôt régulièrement arrondi sur les côtés, tantôt
rétréci en arrière. — Elytres convexes, ovales ou oblongues, sinuées à
leur extrémité. — Les deux premiers articles des tarses antérieurs
fortement dilatés chez les mâles; le le"" en triangle curviligne, le 2e très-
transversal ; tous deux fortement ciliés sur les côtés.
Les insectes de ce genre sont de taille moyenne, plus ou moins larges
et déprimés , de couleur noire , et ordinairement très-ponctués en
dessus. Tous sont propres à l'Europe et au nord de l'Afrique. La plu-
part fréquentent de préférence les terrains sablonneux et arides, où
ils se tiennent sous les pierres ; quelques-uns se trouvent exclusivement
dans les bois, surtout ceux des pays de montagnes. Ils n'ont jamais
d'ailes sous les élytres et leur démarche est peu agile. Leurs espèces
sont médiocrement nombreuses (3).
REMUS.
Latr. km. d. Col. d'Eur. éd. 1, p. 85 (3).
Menton et languette des Dicoeltjs. — Dernier article des palpes légè-
rement ovalaire et tronqué au bout. — Mandibules assez saillantes ,
peu arquées, très-larges à leur base, inermes au côté interne, large-
ment et longitudinalemcnt tronquées au bout. — Labre pelit, presque
carré, fortement et angulaircment échancré en avant. — Tête obtuse et
(1) Syn. ScALES, Fischer de Waldli. Mérn. d. 1. Soc. d. Natur. d. Mosc. VI,
1823.
(2) Aux douze espèces du Specics de Dejcan^ aj. : L. angiistatus, Chevrol.
Rev. zoo!. 1840, p. 11. — dalmafinus. Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 761.
Pour les espèces décrites par Dejean, voyez les observations de M. De Laferté-
Sénecterre, Ann. d. 1. Soc. ent. Série 2, IX, p. 281.
(3) Syn. DiPLOCHEiLA, BruUé, Hist. nat. d. Ins. IV, p. 407.
234 CABABIQCES.
le plus souvent déprimée en avant, un peu rétrécie postérieurement ;
épistorne largement échancré en demi-cercle. — Yeux assez saillants.
— Antennes un peu moins longues que la moitié du corps; à l*"^ article
assez gros, de la longueur du 3«, 2e court ; les suivants allongés, sub-
égaux. — Prolhorax presque carré, un peu transversal, peu convexe,
faiblement échancré en avant et à sa base. — Elylres oblongo-ovales,
médiocrement convexes. — Les trois premiers articles des tarses de la
même paire, assez fortement dilatés chez les mâles ; le l*""" trigone, les
deux autres carrés ; tous fortement ciliés sur les côtés.
Ces insectes ont la plus grande analogie, par leurs caractères, avec
les DicoELUs; mais leur faciès est différent et se rapproche chez les
uns de celui de certaines Feronia, chez les autres de celui des Oodes.
Les espèces connues sont peu nombreuses et ont un habitat très-
étendu; on en trouve en Afrique, aux Indes orientales, dans l'Aus-
tralie et dans l'Amérique du Nord. Toutes eont de couleur noire (i).
BADISTER.
Clairv. Eut. helvét. II, p. 90 (2).
Menton fortement et quadrangulairement échancré, sans dent mé-
diane ; ses lobes latéraux arrondis en dehors et peu aigus au bout. —
Languette saillante, obtuse et libre sur une faible étendue à son extré-
mité ; ses paraglosscs la dépassant fortement. — Dernier article des
palpes labiaux ovoïde ; celui des maxillaires légèrement ovalaire ; tous
obtus au bout. — Mandibules robustes, fortement arquées, tronquées et
souvent un peu bifides au bout, fortement échancrées au côté interne.
— Labre très-court, profondément échancré. — Tête brièvement ova-
laire ou subcylindrique, non ou faiblement rétrécie en arrière; épi-
storne tronqué ou légèrement arrondi en avant. — Yeux assez petits,
peu saillants. — Antennes longues et grêles, à l^r article plus gros et
un peu plus long que les autres, 2 plus court ; les suivants égaux. —
Prothorax graduellement rétréci d'avant en arrière, peu convexe, un
peu échancré à ses deux extrémités, avec ses angles obtus. — Elytres
oblongues. — Pattes grêles ; les deux premiers articles des tarses an-
térieurs assez fortement dilatés chez les mâles, le l^"" trigone, les deux
suivants en carré transversal; tous fortement ciliés sur les côtés.
Petits insectes voisins des Licincs, par la plupart de leurs caractères,
mais très-différents par leur taille beaucoup moindre, leur forme plus
(1) Aux six esp. du Species de Dejean, aj. : i?. opaciis^ Chaud. Bull. Mosc.
1852, n» 1, p. 67; do Cliiiie, mais avec doute. — myor, latkolUs, assimilis,
obiusus, J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit St, p. 146; des Etats-Unis.
(2) Syn. Amblychus, Gyllli. Ins. Suec. II, p. 74. — Trimorphus, Steph. A
Cat. ofBrit. 1ns. p. 405.
IICINIDES. 235
svelle et leurs couleurs parfois assez vives ; quelques-uns ressemblent
beaucoup à certains Ancugmenis, au premier aspect. On les trouve
ordinairement dans les endroits humides. Leurs espèces sont répandues
dans la plus grande partie de l'ancien continent et dans l'Amérique du
Nord ; on en connaît une douzaine (i).
PHYSOLOESTHUS.
De Cuacd. Bull. d. Mosc. 1850^2, p. 411.
Menton profondément et étroitement échancré, muni d'une courte
dent médiane simple. — Dernier article des palpes labiaux très-renllé,
dilaté extérieurement et terminé en angle aigu. — Mandibules moins
obtuses que celles des Badister ; la droite assez aiguë et munie, en avant
du milieu du côté interne , d'une dent obtuse.— 3e article des antennes
beaucoup plus court que les suivants.
Pour le surplus, ce genre ne diffère pas des Badister. Il est établi sur
un petit insecte (P. australis) originaire de l'Australie, sur les bords
de la rivière des Cygnes.
EUTOGENEIUS.
SoLiER in Gay, Hist. d. Chile^ Zool. IV, p. 253.
Menton faiblement transversal, étroitement échancré en demi-cerclç,
sans dent médiane ; ses lobes latéraux tronqués en avant. — Languette
courte; ses paraglosses Oliformes, dépassant un peu son bord antérieur.
— Dernier article des palpes oblongo-ovalaire, plus long et plus gros que
le précédent. — Labre fortement transversal, angulairement échancré
en avant. — Tête courte , presque carrée ; épistome profondément
échancré en triangle. — Antennes filiformes ; leurs cinq derniers articles
un peu comprimés, plus larges que les précédents et formant une s.orte
de massue grêle et allongée. — Prothorax plane, faiblement rétréci en
arrière, subrectangulaire, un peu échancré en avant; ses angles posté-
rieurs très-arrondis. — Elytres subovales, sillonnées, carénées latérale-
ment. — Pattes courtes et grêles. »
Solier a créé ce genre sur un petit insecte {E. fuscus) du Chili, de la
(1) Aux six esp. décrites par Dejean, aj. : Esp. européennes : B. dilatatus,.
Chaud. Bull. Mosc. 1837, n» 2, p. 20. — xanthomus, Clmud. ibid. 1844, p. 440.
— Esp. asiati([ues : B. corruscus {peltatus), Fischer de Waldh. Ent. d. 1.
Russie. III, p. 300. — anchora {bipustitlatus) , Ménétr. Cat. rais. p. 116. — col-
laris, Motscli. Ins. d. 1. Sibér'. p. 142. — Esp. indiennes : B. fhoracicus, quin-
(liiepiistulufiiSyriibidicoUis, Wiedem. Zool. Mag. II, 1, p. 57. — Esp. de l'Amer,
du Nord : B. notafus, Haldohi. Proceed- of Ihc Acad. of Philad. I, p. 299. —
feiiaceus. J. Le Conte, ibid. II, p. 52. — micans, piUcheMs, i. Le Conte,
Geod. Col. olthe Unit. St. p. Ho
â36 CARAS1QTTK9.
taille des Badister et dont le mâle lui est resté inconnu. Je crois, avec
lui, qu'il est voisin de ce dernier genre, et j'ajouterai, des Dicoelus, par
la carène latérale de ses élytres , du même genre et des Rembus, par
l'écliancrure de son épistorac.
SECTION VI. Languette le plus souvent libre à son extrémité. —
Dernier article des palpes non subulé. — Frolhorax uni à V arrière-
corps, chez la plupart, par un pédoncule. — Elytres entières, arron-
dies ou simplement 'sinuées à leur extrémité. — Jambes antérieures
non palmées. — Tarses antérieurs , tantôt simples dans les deux
sexes , tantôt dilatés ; le nombre de ces articles dilatés, leur forme
et leur vestiture en dessous, variables ; leurs crochets toujours sim-
ples.
ïl existe dans les deux tribus des Féroniens et des Harpaliens de
Dejean, un certain nombre de genres qui ont tellement, à la première
vue, le (acies des Scaritides, que les anciens auteurs s'y sont trompés et
ont placé dans ce dernier groupe, le petit nombre de ceux qu'ils ont
connus (l). Ce faciès est dû principalement à l'existence, chez ces insectes,
d'un pédoncule mésolhoraciquc, à la forme globuleuse, ovalaire ou for-
tement cordiforme du protborax, enfin à celle des élytres qui, souvent,
rappellent assez bien celles des Clivina, Dyschirius et genres voisins.
Dejeaii, qui donnait une importance prédominante à la forme des articles
des tarses antérieurs chez les mâles, n'a tenu aucun compte de ce
faciès particulier et a disséminé ces insectes dans les deux groupes indi-
qués plus haut. Cet arrangement me paraît peu naturel, elje crois qu'ici
les tarses doivent céder le pas à l'ensemble des autres caractères, comme
ils le font, par exemple, parmi les ïroncatipennes chez lesquels, ainsi
qu'on l'a vu plus haut, ils sont si variables.
Il est presque inutile de faire observer que le faciès scaritidiforme,
n'est pas toujours également prononcé chez ces insectes. Très-apparent
dans certains genres, tels que les Dioctes, Miscodera, Broscosoma,
Broscus, Promecodekus , etc., il s'atTaiblit chez d'autres, tels que les
C>'EMACANTnus,BARiPus,elc., etfirîit par disparaître complètement dans
un certain nombre, par exemple les Pelecidm, Idiomorpuls et Glyptis.
Mais les faits de ce genre sont si communs dans le règne animal, que
colui-ci constitue à peine une objection sérieuse, et d'ailleurs ces genres
sont manifesteirent aberrants. En outre, ces cas sont très-peu nombreux
et se bornent presque aux trois genres que je viens de nommer en der-
nier lieu. Celte section, ainsi constituée, ne comprend que deux tribus,
(1) On sait que PaykuU avait placé la Miscodera arctica parmi les Clivina, et
que le Broscus cephalotes était un Scarites pour Olivier. Dans ces dernières
années, un entomologiste anglais distingué, M. Waterhouse, a proposé le nom
générique de Scaritidea pour les Cnemacanthus, comme on le verra plus bas.
CNÊMACANTHIDES. 237
qu'un seul caractère emprunté aux mandibules suffit pour distinguer
l'une de l'autre :
I. Mandibules courtes, au plus médiocres : Cnémacanthides.
IL Mandibules allongées : Stomides.
TRIBU XXVI.
CNÉMACANTHIDES.
Languette libre à son extrémité, ou soudée dans toute sa longueur à
ses paraglosses. — Mandibules courtes , au plus médiocres. — Elyires
régulièrement oblongues ou ovales, avec les épaules entièrement ef-
facées, et ne recouvrant jamais d'ailes. — Tarses antérieurs très-rare-
ment simples ; leurs quatre, trois ou deux premiers articles dilatés chez
les mâles, et parfois les intermédiaires ; leur vestiture en dessous, consis-
tant presque toujours en poils.
La moitié des genres de celte tribu étant propre à l'Amérique du
Sud, j'ai cru convenable d'emprunter à l'un d'eux le nom que je lui
donne, .quoique en réalité, il n'en forme pas plus le type que plusieurs
autres. Elle est plus homogène que la suivante, en ce sens que le faciès
scaritidiformc n'y disparaît jamais complètement. Elle se compose de
onze genres qui me paraissent pouvoir être classés de la manière sui-
vante, d'après la structure des tarses :
I. Tarses simples dans les deux sexes : Diodes.
II. Les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles dilatés.
Leur dessous garni de poils : Miscodera, Broscus.
squammules : Cnemacanthus, Arathymus (1).
III. Les quatre premiers articles des tarses antérieurs, et très-souvent aussi les
deux premiers des intermédiaires dilatés chez les mâles et garnis de
poils en dessous : Broscosoma^ OopteruSj Promecoderus, Cascelius, Car-
diophtalmus (1).
•
IV. Les deux premiers articles des tarses antérieurs dilatés chez les mâles et
garnis de poils en dessous : Baripus.
(1) On ne connaît que le sexe femelle de ce genre, qui n'est par conséquent
placé que provisoirement dans cette section.
238 CARABIQCES.
DIOCTES.
MÉNÉTR.ins. recueil, par Lehmann. Errata (1).
Menlon concave, largement et fortement échancré, sans dent médiane ;
ses lobes latéraux arrondis et subtronqués au bout. — Languette mem-
braneuse, cornée dans son centre, tronquée en avant ; ses paraglosses
contiguës, la dépassant un peu et arrondies au bout. — Palpes longs et
grêles; le dernier des labiaux trois fois plus court que le précédent,
grossissant et tronqué au bout ; celui des maxillaires subsécuriforme. —
Mandibules très-i-obusles, arquées, assez saillantes; la gauche multi, la
droite unidentée au côté interne. — Labre un peu transversal, fortement
échancré ; ses lobes fascicules. — Tête grande, convexe , à peine rétré-
cie en arrière ; épistome fortement échancré en triangle. — Antennes
assez longues, grêles, à article 1 gros, plus long que les autres, 2 de
moitié plus court que le 3"; les suivants subégaux, cylindriques. —
Prolhorax cupuhforme , échancré en avant et embrassant fortement la
tète, convexe en avant, déclive en arrière. — Elytres soudées, suborbi-
culaires, marginées latéralement, sinuées au bout, convexes. — Pattes
longues, assez grêles; tarses grêles, simples dans les deux sexes; leurs
articles triangulaires, ciliés sur leurs bords, nus en dessous.
Genre établi sur un grand insecte (D. Lehmanni) de plus d'un pouce
de long, découvert par Lehmann dans les déserts de Kisil-Koum, à l'est
de la mer Caspienne, et l'un des plus remarquables dont la science se soit
enrichie dans ces dernières années. Son [actes est complètement celui
d'un Scaritide, mais la structure de ses pattes ne permet absolument pas
de le placer dans cette tribu. Des rapports assez sensibles, que ses or-
ganes buccaux ont avec ceux des Acinopds, ont porté M. De Chaudoir
à penser qu'il devait être placé près de ce genre. Mais tout ce que dit
ce savant entomologiste à ce sujet, me semble seulement prouver que
des genres très -éloignés peuvent avoir des organes buccaux très -sem-
blables, lorsqu'ils appartiennent à une même famille.
Ce bel insecte est très-commun dans son pays natal ; on le trouve sous
les pierres, dans des trous qu'il se creuse en terre.
MISCODERA.
EscHSCH. Bull. d. Mosc. 1830, éd. Lequien^ p. 77 (2).
Menton transversal , concave . assez fortement échancré en demi-
cercle, muni d'une dent médian-e à peine distincte et obtuse ; ses lobes
(1) Syn. Harpactes, Méuétr. ibid. p. 85, olim.; nom dcj;\ employé en Orni-
tliologie. — Machozetus, De Cliaitd. Bull. Mosc. 1850, n» 2, p. 448.
(2) Syn. Leiochiton, Gurlis, Brit. Ent. Vill, pi. 346 (1831).— Oncoderus,
§teph. sec. Hope, Colcopt. Mau, 11^ p. 80. — Cuvina, PaykuU, Dejean, etc.
CNÉMACANTBIDES. 239
latéraux en triangle assez aigu. — Languette tronquée et libre au bout ;
ses paraglosses pas plus longues qu'elle. — Palpes robustes ; leur dernier
article ovalaire et tronqué. — Mandibules médiocrement saillantes, peu
robustes, droites, puis recourbées et très-aiguës à leur extrémité. —
Labre transversal, entier. — ïéle médiocre, non rétrécie en arrière. —
Yeux assez grands. — Antennes dépassant un peu le prothorax, à
l^r article très-gros, 2e court, 3" plus long que les suivants ; ceux-ci dé-
croissant gradiieilement, obconiques et submoniiiformes ; le dernier
ovoïde. — Prolhorax globuleux, puis tubuleux à sa base et séparé des
élytres par un étranglement. — Eljtres ovoïdes, soudées. — Pattes
courtes ; les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles
dilatés, triangulaires, garnis de poils serrés en dessous ; le premier plus
long que chacun des deux suivants.
Ce genre est établi sur un petit insecte du nord de l'Europe, qui , au
premier coup-d'œil, a tout-à-fait le faciès d'une Clivina. Paykull, le
premier qui l'a décrit, l'avait placé dans ce genre, sous le nom de
CL arclica, en quoi il a été imité par Dejean et plusieurs autres auteurs.
Mais cet insecte est très-différent des Scaritides par ses jambes anté-
rieures, ses tarses, etc. ; et sa place est à côté des Broscus, dont il est si
voisin, que M. BruUé n'a pas cru devoir l'en séparer, quoiqu'il présente
des caractères très-suffisants pour cela (i).
BROSCUS.
Panzer, Index ent. p. 62 (2).
Menton assez grand, transversal, concave, pourvu d'une forte dent
médiane , Simple et aiguë : ses lobes latéraux arrondis sur les côtés et
en avant. — Languette tronquée et libre en avant; ses paraglosses pas
plus longues qu'elle, obtuses. — Dernier article des palpes subcylin-
drique et tronqué au bout. — Mandibules robustes, médiocres, arquées
et assez aiguës au bout. — Labre transversal, légèrement échancré. —
Tête assez forte, subovalaire, le plus souvent presque renflée en arrière.
— Yeux médiocres, légèrement saillants. — Antennes dépassant à
peine le prolhorax, à 1" article gros, subcylindrique, 2" court, 3^ p'us
long que les suivants, obconique comme eux. — Prolhorax séparé des
élytres par un intervalle notable, fortement rétréci et un peu tubuleux
en arrière , très-arrondi aux angles postérieurs. — Elytres allongées,
(1) M. Curtis (loc. cit.) en a décrit une seconde espèce sous le nom de Leio-
chiton Rendii; mais ce n'est, selon toute apparence, qu'une variété de celle
mentionnée dans le texte.
(2) Syn. Cephalotes, Bonelli, Observ. ent. part, l, Tableau des geni'es;
nom antérieur de plusieurs années à celui de Panzer, mais qui, n'étant riue le
nom Spécifique de respcce commune d'Europe converti en nom générique, a
été adopté à tort par Latrêille et Dejean.
240 CAnABIQtlES.
parallèles, arrondies aux angles huméraux , lisses ou ayant des sillons
effaces. — Patles médiocres ; les trois premiers articles des tarses anté-
rieurs des mâles fortement dilatés, très-rétrécis à leur base ; le premier
plus long que chacun des suivants, ceux-ci subtransversaux ; tous garnis
de poils serrés en dessous.
Insectes de taille moyenne, de forme allongée et assez élégante, pro-
pres à l'Europe, au nord de l'Afrique et aux parties orientales de l'Asie.
Quelques-uns de ces deux derniers pays, sont ornés de couleurs métal-
liques assez éclatantes, tandis que les autres sont tout noirs. L'espèce
qui se trouve dans la plus grande partie de l'Europe {B. cephalotes), est
assez commune partout et vit sous les pierres dans les champs ; elle est
peu agile dans ses mouvements. On en connaît six en tout (i).
CNEMACANTHUS.
Brullé, Hist. nat. d. Ins. IV, p. 375 (2).
Menton transversal, concave, fortement échancré , trilobé : le lobe
médian un peu plus court que les latéraux, entier et aigu; les latéraux
(1) Cinq (Cephalofea vulgaris, politus^ lœvigatus, punctatus, nobilis) sont
décrites dans le Specics de Dejean. — Aj. : Ceph. rufîpeSj Guérin, Icon. d.
Règne anim. Ins. pi. 5, f. 5 ; probablement le même que le C. nobilis Klug. —
Ceph. KareUnii, Zoiibii. Bull. Mosc. 1837, n» 5, p. C5. — Ceph. cordicollis
{Karelinii, Zki), Chaud, ibid. 1842, p. 826.
M. Newman (Ent. Mag. V, p. 387) a décrit un Broscus basalis du Mexique,
qui paraît n'être que le Ceph. politus Dej. de Sicile.
Le Broscus œneus de M. A. White (Voy. of the Erebus and Terror, Ent. p. 5,
pi. I, t. 8) n'est, sans aucun doute, pas autre chose qu'un Promecoderus, comme
l'auteur l'indique avec doute.
Le Broscus carenoides du même (loc. cit. p. 4) est une Feroku de la sec-
tion des Perçus. Voyez plus bas les espèces de ce genre.
Enfin, M. .T. Le Conte (Geod. Col. of the Unit. St. p. 82) a rapporté avec
doute à ce genre trois espèces: morio (Feronia mor/o, Dej.), approximatus et
lœvipennis, ■ tpà ne me paraissent être que des Feroku du groupe des Ste-
ROPUS.
(2) Syn. Odontoscelis, Curtis, Traus. of the Lin. Soc. XVIII, p. 186; nom
déjà employé par M. De Castelnau pour un genre d'Hémiptères (Mag. d. Zool.
Lis. 1833. Essai d'une classif. d. Hémipt. p. 74). — Ckemalobus, Guérin, Mag. d.
Zool. 1ns. 1838. Ins. du Voy. d. 1. Favorite, p. 9. — Scaritidea, Waterh. Ann,
of nat. Hist. VIII, p. 206, note.
L'histoire des noms imposés à ce genre est assez compliquée et exigerait plus
de détails que je ne puis lui en consacrer ici. Cette confusion vient de ce que
le nom de Cnemacanthus a été imposé pour la première fois par M. Gray à un
insecte appartenant au genre Promecoderus de Dejean, et que M. Brullé a cru
que les insectes actuels étaient génériquement les mêmes que celui de M. Gray.
Pour étudier cette question, outre les travaux qui viennent d'être cités, consul-
tez : 1<» La Monographie des Odontoscelis, publiée par M. Waterhouse dans le
CBÉMACAHTHIDES» 24l
arrondis au bout. — Languette évasée, tronquée et libre au bout; ses
paraglosses coniques, pas plus longues qu'elle. — Palpes assez courts et
robustes ; leur dernier article subcylindrique et tronqué à son extrémité.
— Mandibules nnédiocres, saillantes, robustes, faiblement arquées et
peu aiguës. — Labre transversal, un peu rétréci en avant, entier. —
Tête médiocre, obtuse en avant, à peine rélrécie en arrière. — Yeux
déprimés. — Antennes dépassant à peine le prothorax, rigidules, com-
primées, à 1*1" article assez gros, mais court; les suivants subégaux,
sauf le 3e qui est un peu plus long que les autres. — Prolhorax trans-
versal, séparé des clytres par un intervalle très-distinct, médiocrement
convexe en dessus, fortement arrondi sur les côtés en avant, graduelle-
ment et Irès-rélréci en arrière, sans prolongement à sa base. — Elylres
oblongues, assez convexes, forlemenL arrondies aux épaules. — Pattes
robustes ; cuisses fortes, en ovoïde comprimé ; jambes antérieures élar-
gies au bout et prolongées obliquement en dehors, en une forte saillie
aiguë ; les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles for-
tement dilatés, garnis en dessous d'une double rangée de squammules ;
le premier en triangle plus long que large, les deux suivants très-cordi-
formes, transversaux.
^ Ce genre me parait représenter, en Amérique, les Broscus de l'an-
cien continent, avec lesquels ses espèces ont beaucoup de rapports par
leur forme générale, mais dont elles s'éloignent, du reste, notablement
par leurs jambes antérieures et la veslilure en dessous des tarses de la
même paire. C'est le seul genre de la tribu qui présente ce dernier ca-
ractère. Ces insectes sont d'assez grande taille, noirs ou bleus et de
forme robuste. Quelques poils rares et redressés se font voir sur presque
toutes les parties de leur corps. Leurs élytres sont lisses ou faiblement
sillonnées comme celles des Broscds, et ont, le long de leurs bords laté-
raux, une rangée irrégulière d'assez gros points enfoncés. Leurs jambes
antérieures sont ordinairement plus élargies chez les femelles que chez
les mâles. Leurs espèces sont propres au Chili, aux Terres magellani-
ques et au Tucuman. On en connaît déjà huit (i), toutes rares dans les
collections.
Mag. of nat. Hist. New Séries^ 1840^ IV, p, 354; 2° une note de M. Guérin-
Méneville dans sa Rev. zool. 1841, p. 186; 3° des observations de M. Reiche
sur cette note, ibid. p. 238; 4" enfin la réponse de M. Waterhouse à cette même
note, dans les Annals of nat. Hist. 1842, VIII, p. 205.
(1) Cnem. cyaneus, obscurus {Odontoscelis tentyrioides, Curtis, loc. cit.
pi. 15, f. D), Brullé, Hist. nat. d. 1ns. IV, p. 376. — Desmarestii^ Guérin-
Ménev. Mag. d. Zool. 1ns. 1838, Ins. d. 1. Favorite^p. 9, pi. 226. — Darwinii,
Curtisti, striatus, substrudus, Waterii. JMag. of nat. Hist. New Ser. IV, p. 356
gq. — cyuthicolliSj Solicr iu Gay, Hist. de Cliile, Zool. IV, p, 194,
Ccléoplèrcs, Tome I. 16
242 CARABIQCES.
ARATHYMUS.
Çuérin-Ménbv. Rev. sool. 1841, p. 188 (1).
Genre douteux, établi sur un insecte femelle des environs de Lima, et
présentant les mêmes caractères que les Ckemacanthcs, si ce n'est que
lès jambes antérieures ne sont pas dilatées, ni prolongées obliquement
en dehors à leur extrémité. La forme générale est aussi plus parallèle et
plus cylindrique que dans le genre en question. Si le mâle a les jambes
antérieures dilatées, cette coupe générique doit probablement être sup-
primée et ne plus former qu'une division parmi les Cnemacanthcs.
Avant de la proposer, M. Guérin-Méneville avait décrit cet insecte sous
le nom de Cnem.parallelus (a).
BROSCOSOMA.
RosENH. Genus Broscosoma ; in-8". Erlangae 51846(3).
Menton transversal, faiblement échancré, trilobé ; les trois lobes très-
aigus, le médian un plus court que les latéraux. — Languette légèrement
saillante et arrondie au milieu de son bord antérieur, soudée dans toute
sa longueur à ses paraglosses; celles-ci la dépassant un peu. — Dernier
article des palpes Ltbiaux ovalaire et obtus, celui des maxillaires plus
court et tronqué au bout; le 2e de ceux-ci renflé et arqué. — Mandi-
bules assez saillantes, arquées et aiguës à leur extrémité, bidentées au
côté interne. — ïête large, ovalaire, rétrécie en arrière. — Yeux mé-
diocres, peu saillants. — Antennes de la longueur au moins de la moitié
du corps , filiformes ; à l'" article gros et arqué, 2« court, 3« beau-
coup plus long que celui-ci, 4" un peu plus que les suivants ; ceux-ci
égaux. — Prolhorax allongé, globoso-ovalaire, sans angles distincts. —
(1) Syn. CkemacanthuSj Guérin-Monev. Mag. d. Zool. Ins. 1838. Ins. d. 1.
Favorite^ p. 12; olini.
(2) Solier (in Gay, Hist. cl. Cliile, Zool. IV, p. 240), qui n'a eu également à
sa disposition qu'un exemplaire femelle trouvé dans la province de Valdivia, au
Chili (ce qui porte à croire que M. Guérin-Méneville se trompe en indiquant
l'espèce comme du Pérou), place cet insecte parmi les Baripus, en en formant
une section à part, sous le nom d'OûONTOMERus. 11 signale une particularité oinise
par M. Guérin-Méneville, à savoir que les cuisses antérieures sont munies d'une
dent en dessous. Ce genre l'orme probablement le passage des Cnemacanthus aux
Baiupus, que j'aurais alors trop fortement séparés.
(3) MM. Rosenliauer et Putzeys ont publié presque simultanément ce genre
en 1816. La brochure du second intitulée : Broscosoma, Carabidum genus no-
vûm (in-So, 7 p. 1 pi. n.), a paru à Bruxelles, au mois d'octobre. Celle du pre-
mier a vu le jour à une époque un peu antérieure, à ce que je crois; son titre
est : Broscosoma und Laricobius zwei neue Kœfergattungen entdeckt, beschrie->
benund in Stahl abgebildet, von W. G, Rosenliauer, in-8°, 8 p. 1 pi. n. Erlangen^
1846.
CNÉMACANTHÏDES. 243
Elytres soudées, en ovoïde allongé. — Pattes assez longues ; cuisses de
la même paire robustes ; les quatre premiers articles des tarses anté-
rieurs fortement dilatés chez les mâFes, triangulaires; le premier plus
long et plus large que les autres ; les deux premiers des intermédiaires
très -légèrement élargis dans le même sexe ; tous garnis de poils serrés
en dessous.
li'insecté sur lequel est établi ce genre, est une des plus remarquables
découvertes qui aient été faites depuis longtemps parmi les Carabiques
d'Europe. Jusqu'ici on ne connaissait, dans cette partie du monde, que
la Miscodera arclica qui se rapprochât des Promecodert3s de 1 Australie
et des Cascelius de l'Amérique du Sud. L'insecte dont il s'agit est
beaucoup plus voisin de ces deux genres ; mais, à des formes générales
analogues aux leurs, il réunit un menton tout autrement fait. M. PiO-
senhauer a découvert cette espèce intéressante en 1842, sur le Mont-
Baldo, dans le Tyrol méridional, à 3,600 pieds de hauteur ; et dans un es-
pace de huit jours, il en a recueilli, dans une seule localité, cinquante
exemplaires sous des pierres. Elle n'a que 3 lignes 1^2 de long et sa
couleur est d'un noir un peu bronzé. Cet entomologiste lui a imposé le
noon de B. Baldense.
ODPTERUS.
Guérin-Ménev. Rev. zool. 1841, p. 123.
Genre établi sur quelques petits insectes de l'Océanie, dont le faciès
a le plus grand rapport avec celui de la Miscodera arclica, mais dont les
caractères ne sont pas encore suffisamment connus, pour qu'on puisse
leur assigner une place définitive. M. Guérin-Méneville, par suitfe de
la forme du dernier article de leurs palpes , les classe parmi les Subu-
lipalpes; ils me paraissent ne pas pouvoir l'être ailleurs qu'ici. Les
caractères qu'on peut déduire de la diagnose générique et de la des-
cription spécifique de cet auteur, se résument ainsi :
Menton et languette inconnus. — Dernier article des palpes conique
et aigu au bout. — Tête oblongue, plus étroite que le prothorax, lisse,
avec deux larges sillons longitudinaux entre les antennes. — Celles-ci
courtes, presque grenues; leurs sept derniers articles à pejne un peu
plus longs que larges. — Prothorax bombé, cordiforme , finement
rebordé. — Elytres au moins deux fois plus larges que le prothora'x,
très-bombées, en ovale court. — Les quatre premiers articles des tarses
antérieurs dilatés chez les mâles : les deux premiers plus larges, un
peu prolongés au côté interne ; vestiture de ces tarses en dessous in-
connue.
On en connaît trois espèces (0, originaires des îles Auckland et de la
Nouvelle Zélande.
(1) 0. divinoides, Guérin, loc. cit.; flguré par MM- Hombr, et Jacq. (^ans le
244 Cababiquës^
> ♦
PROMECODERUS:
Dej. Species IV, p. 2& (1).
Menton transversal, concave, profondément échancré, rnuni d'une
assez forte dent médiane, simple ou légèrement bifide ; ses lobes laté-
raux larges, fortement arrondis en avant. — Languette grande, évasée
et un peu arrondie au bout ; ses paraglosses pas plus longues qu'elle et
lui adhérant dans toute leur étendue. — Palpes assez robustes, sub-
ovalaires et tronqués au bout; le 3° des maxillaires beaucoup plus
court que le 4®; celui des labiaux un peu déprimé. — Mandibules mé-
diocres, assez fortes, faiblement arquées. — Labre transversal, un
peu échancré en avant. — Tête forte, assez allongée, un peu renflée en
arrière, avec un sillon circulaire plus ou moins marqué en arrière des
yeux. — Ceux-ci médiocres, peu saillants. — Antennes filiformes, à
peine aussi longues que le prothorax ; à 1'''' article assez gros, 3« un peu
plus long que les autres, ceux-ci subégaux; tous plus ou moins obco-
niques. — Prothorax allongé, fortement rétréci en arrière, tronqué à
sa base et en avant, sans angles distincts, plus ou moins convexe en
dessus. — Elytres soudées, en ovale allongé, régulier. — Pattes assez
courtes; les qualre premiers articles des tarses antérieurs très- forte-
ment dilates chez les màles, transversalement cordiformes, sauf le
premier, garnis de poils papilliformes serrés en dessous; les quatre pre-
miers des intermédiaires dans le même sexe , légèrement dilatés, trian-
gulaires, au moins aussi longs que larges; le dernier de tous les tarses
robuste et aplati ; sans squammules en dessous , sauf au sommet de leur
l*"" article.
Insectes de la Nouvelle-Hollande et pays voisins, de taille moyenne
et en général de couleur bronzée. Quelque temps après que Dejean
les eût érigés en un genre propre (1829), M. Gray (1832) en a publié
une espèce sous le nom générique de Cnemacanthus et en l'indiquant
comme originaire d'Afrique ; mais on sait aujourd'hui positivement qu'elle
appartient, comme les autres, à la Faune australienne. Le nombre de celles
qu'on connaît aujourd'hui est de dix (-2).
Voy. au pôle Sud. Ins. Col. pi. 2, f. 16. — pUcaticollis; figuré ibid. f. 15. —
rotundicoUiSj A. White, Voy. of the Ereb. and ïerror; Ent. p. 6.
(1) Syn. Cnemacanthus, Gray in Grifflth anim. Kingd. Ins. I, p. 276, pi. 15 f. 1,
(2) P. brimnkorniSj Dej. loc. cit. — Cnem. gibhosus, Gray, loc. cit. —
p. Lolfini_, Bniilé, Hist. nat. d Ins. IV, p. 450, pi. 18, f- 4. — P. degener, cli-
vinoideSj dyschirioides^ subdepressus, Guérin-Ménev. Rev. zool. 1841, p. 189
sq. — P. œreus, White, Voy. of tlie Erebus and Terror, Ent. p. 5, pi. 1, f. 8;
M. White ne rapporte qu'avec doute cette espèce au genre actuel. — concolor,
gracilis, Germar, Linnaea ent. III, p. 168.
Selon M. Guérin-Méneville, le P. degener na point de dent médiane au
{ueutoD. Il est probcible^ dès lors, qu'il doit constituer uu geure nouveau.
CNÊMACANTHinBSj 2w
CASCELIUS.
CuRTis, Trans. ofthe Lin. Soc. XVIII, p. 181 (1).
Ce genre est très-voisin des Promecodertjs. Les seules différences
que je puisse découvrir sont les suivantes :
Les organes buccaux sont semblables ; seulement la languette, au
lieu d'être arrondie, est un peu échancrce en avant. Quant à la dent
du menton, elle est, comme chez les Promecodercs, tantôt bifide {C. Ey-
douxii), tantôt simple {C. Gravesii). Les antennes sont un peu plus
longues. Les tarses intermédiaires et postérieurs sont moins larges et
moins robustes ; les quatre premiers articles des intermédiaires sont à
peine dilatés, et les deux premiers qui le sont un peu plus que les deux
.suivants ont leur dessous garni en entier de poils ; le dernier article de
tous les tarses n'est pas aplati, mais de forme normale. Enfin, si l'on
ajoute ,î cela des formes un peu plus allongées et un peu plus sveltes,
on aura tout ce qui sépare les deux genres.
Toutes les espèces de ce genre sont de la Patagonie, du Chili et du
Pérou. L'analogie qui existe entre l'entomologie de celte partie de
l'Amérique et celle de l'Australie a été déjà signalée, et l'on peut citer
ces insectes comme une preuve de plus à ajouter à celles qu'on connaît
déjà de ce rapport de géographie entomologique.
M.Guérin-Mcneville,en créant cette coupe sous le nom de Creobids,
n'en a fait qu'un sous-genre des Fergnia. De son côté, M. Curlis n'as-
signe que trois articles dilatés aux tarses antérieurs des mâles. 11 y en a
réellement quatre, et la dilatation des intermédiaires, quoique faible, est
bien distincte {t"^.
CARDIOPHTHALMUS.
CuRTis, Trans. of the Un. Soc. XYIII, p. 184.
Menton transversal, assez fortement échancré, muni d'une courte
dent médiane largement échancrée ; ses lobes latéraux larges, arrondis
(1) Syn. Creobius, Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. 1838; Ins. de la Favorite,
p. 4, pi. 225, f. 2. Ce nom est antérieur de près de trois ans à celui de M. Curtis,
mais l'espèce sur laquelle il "a été fondé (C. Éyclouxii; le même que Cascel.
Kingii, Curtis, loc. cit. p. 183, pi. 15, f. A) diffère peut-être assez des autres
Cascelius pour former un genre distinct. J'ai craint de l'appliquer aux vrais
Cascelius, ce qui aurait pu amener quelque confusion,
(2) Outre l'espèce citée dans la note qui précède, on en connaît cinq autres :
C. Gravesii, Curtis, loc. cit. p. 183, pi. 15, f. B. — nitidus, œneoniger, Waterh.
Ann. of nat. Hist. VI, p. 255 sq. — niger^ Hombr. et Jacq. Voy. au pôle Sud;
Ent. Col. pi. 1, f. 13. — Creob. Troberti, Solier in Gay, Hist. de Chile, Zool.
IV, p. 201.
246 CARABiQTTES.
obliquement en dehors. — Dernier article des palpes subcylindrique
et tronque au bout. — Mandibules assez saillantes, droites, puis arquées
au bout et peu aiguës. — L;»brc transversal, légèrement échancré. —
Tête ovalaire et assez allongée, non rclrécie en arrière. — Yeux mé-
diocres, peu convexes, échancrés en avant. — Antennes plus courtes
que le prothorax, filiformes, comprimées, à l^"" article assez gros, ova-
laire, 2" court, 3® un peu plus long que les suivants; ceux-ci en ovale
allongé. — Prothorax plus long que large, convexe en dessus, rétréci
en arrière, coupé carrément à sa base, séparé des élytres par un inter-
valle. — Elytres en ovoïde allongé, soudées, finement marginées sur
les côtés. — Pattes médiocres ou assez longues; les antérieures plus
robustes que les autres, leurs jamf)es assez dilatées au bout ; tarses
grêles (pareils dans les deux sexes?); leurs articles en triangle allongé,
sans brosses de poils ni squammules en dessous ; le ler article plus long
que les autres.
Ce genre ne m'est pas connu en nature, mais il a été très-longuement
caractérisé par M. Curtis, à qui j'ai emprunté la formule générique qui
précède. D'après elle et la Ggure que cet auteur a donnée de l'unique
espèce qu'il connaissait (i), il a, sous le rapport de la forme générale,
les plus grands rapports avec les Cascelius et les Promecodebcs dont
il se distingue, comme de tous les autres Carabiques connus, par Té-
chancrure de ses yeux. Depuis, M. Waterhouse en a fait connaître deux
autres espèces qui se rapprochent davantage des CneMacanthus par
leurs formes, et il a ajouté quelques détails à ceux donnés par M. Cur-
tis (2). Ce dernier a eu des doutes sur le sexe de l'exemplaire qu'il
avait entre les mains; mais il est probable que c'était une femelle, ainsi
que ceux que M. Waterhouse a eus à sa disposition.
Ces insectes sont de taille moyenne ou un peu au-dessous, et de cou-
leur noire ou bronzée. Ils sont propres à la Patagonie et au Chili mé-
ridional.
BARIPUS.
Dej. Specieslll, p. 24 (3).
Menton grand, concave, profondément échancré, muni d'une grosse
dent médiane bifide; ses lobes latéraux assez étroits et fortement ar-
rondis en dehors. — Languette étroite, évasée et libre en avant, avec
son bord antérieur un peu arrondi ; ses paraglosses assez larges à leur
base, arquées et sensiblement plus longues qu'elle. — Dernier article
des palpes subcylindrique et tronqué au bout. — Mandibules peu Sâil-
(1) C. divinokles , loc. cit. pi. 15, f. C.
(2) C. longiiarsis, Stephensii, "VVaterh. Mag. of nat. Hist. New Séries IV,
p. 360, pi. 19, f. 2.
(3) Syn. MoLOPs, Germar, Col. Spec. nov. p. 21.
STOMIDES. 247
lanfcs, faiblement arquées et subaiguës. — Labre très-court, linéaire,
un peu échancré. — Tête grosse, subovalc, un peu renflée en arrière.
— Yeux assez grands, peu saillants. — Antennes à peine plus longues
que le prothorax, à 1" article gros, un peu arqué, 2*^ court, obconique,
3« de mcme forme, le plus long de tous ; les suivants subovalaires. —
Prolhorax presque aussi long que large, faiblement rétréci en arrière,
avec ses angles postérieurs arrondis, séparé de l'arrière-corps par un
court étranglement.— Pattes robustes; cuisses antérieures assez grosses;
tarses hérissés d'épines ; les deux premiers articles des antérieurs mé-
diocrement dilatés chez les mâles, en triangle aigu et un peu prolongé
en dedans, revêtus de poils serrés seulement "sous ce prolongement;
le !<"' du double plus long que lé 2", les deux suivants triangulaires.
Dejean me paraît avoir méconnu les analogies de ce genre, en le
plaçant dans la première section de ses Féroniens entre les Cardia-
DERcs et les Patrobcs, dont il est aussi ditïércnt que possible. Il suffit
de mettre ces insectes à côté des Prosiecodercs et des Cascelics, pour
être aussitôt frappé de leurs rapports avec ces genres. Le pédoncule
qui unit le prothorax au mésothorax est tout aussi distinct que chez eux;
seulement il est moins étroit et ressemble, sous ce rapport, à celui des
Cnemacanthcs. Ce genre appartient à la Faune de Buénos-Ayres et de
Montevideo, qui a le plus intime rapport avec celle de la Patagonie. Il
ne comprend que deux espèces (i), B. rivalis et speciosus, toutes deus
ornées de couleurs remarquables; la seconde est même, à cet égard, un
des plus beaux Carabiques connus (2).
TRÏBU XXVII.
STOMIDES.
Languette médiocre, presque toujours libre en avant. — Mâchoires
simplement recourbées à leur extrémité sans former brusquement un
crochet, parfois presque droites. — Mandibules saillantes, souvent très-
allongées, droites, puis recourbées au bout, souvent en même temps
arquées de haut en bas. — Prothorax tantôt séparé de l'arrière-tronc
par un intervalle, tantôt contigu avec ce dernier, en général cordiforme
et assez long. — Tarses pareils dans les deux sexes, ou dilatés chez les
mâles, de forme variable ainsi que leur vestilure en dessous.
(t) M. De Chaudoir (Ânn. d. 1. Soc. ent. IV^ p. 445) en a décrit sous le nom
d'fiterrimuSj une troisième du Chili, mais en doutant qu'elle appartienne à ce
genre; et, en effet, d'après sa description, il est très-probable qu'elle ne doit
pas en faire partie.
(2) Pour une figure du speciosus, vovez l'Icon. d. Coléopt. d"Europe, H,
pi. 102, f. 4.
Î548 cababiqtjeS.
C'est à M. De Chaudoîr (1) qu'est dû l'établissement de cette tribu,
que je conserve exactement telle que l'a conçue ce savant entomologiste.
Ses éléments sont empruntés aux Féfoniens et aux Harpaliens de
Dejean. comme ceux de la précédente, dont elle est Ircs-voisine, mais
dont elle se distingue aisément par l'allongement des mandibules et la
forme des mâchoires, qui rappelle un peu ce qui a lieu dans la pre-
mière section des Scarilides. Le prolhorax est quelquefois aussi distinc-
tement pédoncule que chez les Cnémacanthides ; mais ce caractère finit
par disparaître complètement. Quant aux tarses, ils sont aussi variables
que dans la tribu en question et même davantage.
Au total, ce groupe me parait assez naturel, à l'exception d'un seul genre
(ÏDiOMoupHus), qui s'éloigne considérablement des autres par sa forme
voisine de celle des Zabrcs et qui ne doit probablement pas en faire
partie. Mais, ne le connaissant pas, j'ai cru devoir me conformer, à son
égard, à l'opinion de M. De Chaudoir.
La place de cette tribu ne paraît pas douteuse ; elle se lie intime-
ment à la précédente, par le genre Axinidium qui, à son tour, en-
traîne nécessairement à sa suite les Euipus, Stomis, Agel^a , etc.
Quant aux Pelecicm et aux Glypttjs, ce sont de ces genres anormaux
auxquels il est très-difïicile d'assigner une place qui rallie toutes les
opinions. Je les crois cependant mieux placés ici que partout où ils
l'ont été jusqu'à présent. Sauf quelques exceptions, ces insectes sont
tous très-rares dans les collections.
M. De Chaudoir a pris pour point de départ dans la classification de
cette tribu, la dissemblance ou la similitude des tarses antérieurs dans
les deux sexes. Il me paraît préférable de prendre pour base la pré-
sence ou l'absence du pédoncule du mésothorax, d'où dépend, en grande
partie, le faciès plus ou moins scaritidiforme de ces insectes.
I. Prothorax séparé de l'arrière-corps par un pédoncule très-distinct.
a Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme : Disphœricus,
Axinidium.
aa Dernier article de tous les palpes non sécuriforme.
Tarses antérieurs différents selon les sexes :' Stomis, Agelœa.
— pareils dans les deux sexes : Ert'pus„ Promecogm-
thus.
II. Prothorax et arrière-corps contigus.
Tarses antérieurs pareils dans les deux sexes : Au^asmosomus, Pelecium.
— différents selon les sexes : Idiomorphus, Glyptus.
(1) BuU.Mosc. 1846, p. 511.
stomideS* 240
DISPH^RICUS.
Waterh. Trans. of the eni. Soc. III, p. 212.
Menton fransversal, échancrr. — Languette faiblement échancrée
en avant. — Dernier article des palpes labiaux fortement Iriangnlnire ;
celui fies maxillaires de même forme, mais moins grand. — Mandi-
bules allongées, assez robustes, légèrement arquées et munies de deux
dents internes un peu obtuses. — Labre fortement transversal, assez
éohancré, avec ses angles antérieurs arrondis. — Tête allongée, munie
en arrière d'un col presque sphérique, dilatée au-dessus des cavités an-
tennaires. — Antennes longues, robustes et comprimées, à article 1
très-gros et long, 2 plus court que les suivants ; ceux-ci presque égaux
entré eux. — Prothorax globuleux, avec un court rétrécissement cylin-
drique en arrière, séparé des élytres par le pédoncule du mésothorax.
— Elytres globoso-ovales, embrassant fortement les flancs de l'arrière-
Ironc. — Pattes longues, médiocrement robustes; cuisses antérieures
très-épaisses et fortement arquées en dessus ; jambes de la même
paire assez grêles, sans éperons terminaux; les quatre premiers ar-
ticles des tarses antérieurs légèrement dilatés chez les mâles, presque
égaux, spongieux en dessous. .
Ces caractères sont empruntés à M. Waterhouse, qui s'est assez lon-
guement étendu sur les affinités de ce genre singulier. 11 me paraît ne
pas pouvoir être éloigné du genre suivant, qui appartient très-certai-
nement au groupe actuel, mais il en diffère par de nombreux carac-
tères, notamment par ses palpes, ses mandibules plus courtes, le col
de sa tête, son prothorax, etc. L'unique espèce {D. gamhianus'SValerh.)
qui le compose est longue de huit lignes, d'un noir brillant, avec les
élytres fortement sillonnées, et originaire des bords de la Gambie.
ÂXINIDIUM.
Sturm, Cafal. éd. 1844, p. 327.
Je ne connais pas non plus ce genre en nature et la formule géné-
rique qui suit est rédigée d'après la description et la figure que Sturm
a donné de l'unique espèce qui le compose. Il est si tranché qu'il ne
peut être confondu avec aucun autre.
Menton court, faiblement échancré, trilobé; les lobes subégaux et
aigus. — Palpes labiaux grêles; leur dernier article légèrement ova-
laire; les maxillaires plus longs et plus robustes; leur 4« article très-
grand et très-forlement sécuriforme. — Mandibules plus longues que la
tête, peu robustes, faiblement arquées et aiguës. — Labre très court,
légèrement arrondi , avec deux petites dents en avant. — Tête très-
^86
CAHÀBIQÙKS.
forte, subovalaire, obtuse en avant, renflée en arrière. — Yeux petits.
— Antennes de la longueur du prolhorax, à l»"" article allongé, les
autres submoniliformes. — Prolhorax allongé, cylindrique, un peu ré-
tréci en arrière, séparé de l'arricre-corps par un intervalle. — Eiytres
soudées, ovoïdes. — Pattes courtes, robustes; cuisses antérieures fortes;
janobes de la même paire épaissies à leur extrémité.
Il manque à cette diagnose la languette et les tarses, dont Sturih ne
parle pas. D'après la figure, les antérieurs auraient leurs deux premiers
articles un peu dilatés, mais si faiblement qu'il est probable c(ue celte
figure est faite d'après une femelle.
Ce genre, irès-remarquable, me parait rattacher la tribu actuelle à la
précédente, dans laqoellè, salis ses mandibules, il devrait être placé.
Sturm a cru devoir le classer ()armi les Scarilides, bien que ses jambes
antérieures ne soient nullement palmées, et son opinion a été partagée
par M. Putzeys (i). Mais il n'y a pas à douter qu'il appartient au
groupe actuel, comme le pense M. De Chaudoir(2). L'espèce qui le
constitue est longue dé quatre lignes, noire, avec les pattes et les an-
tennes fauves, el originaire de l'Afrique, sans désignation plus spéciale
de patrie (0).
STOMIS.
Clairv. Ent. helvét. II, p. 46.
Menton transversal, assez échancré, miini d'une forte dent médiane
aiguë : ses lobes latéraux arrondis sur les côtés et en avant. — Lan-
guette allongée, lin peu évasée et tronquée au bout ; ses paraglosses
grêles et beaucoup plus longues qu'elle. — Palpes allongés ; leur dernier
article ovalaire et tronqué au bout ; le 2« de tous très-long. — Mandi-
biiles très-saillantes, carénées en desstis, faiblement arquées, munies
d'une petite échancrureaucôté interne. — Labre court, assez fortement
échancré dans son milieu; ses angles arrondis. — Yeux petits, peu saillants.
— Tête médiocrement longue, non rétrécie en arrière. — Antennes de
la longueur de la moitié du corps, à 1er article le plus long de tous, en
cône allongé et renversé, 2" court ; les suivants décroissant graduelle-
ment, un peu obconiques. — Prolhorax allongé, assez fortement ré-
tréci en arrière, tronqué à sa base; ses angles non saillants. — Eiytres
en ovale allongé, peu convexes. — Pattes médiocres; cuisses, surtout
(1) Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 523.
(2) Bull. Mosc. 1846, n" 4, p. 537, uote.
(3) Il existe dans la collection de M. Buquet, à Paris, un petit insecte du Cap
de Bonne-Espérance, entièrement fauve, long d'environ 6 niillim., et qui pré-
sente tous les caractères qui précèdent, si ce n'est que son menton est dé-
i)ourvu de dent et que ses antennes sont plus grenues. Sa languette, autant
que j'ai pu m'en assurer sans dissection, est cornée, large et un peu écliancrée
en avant. C'est probablement un genre nouveau, très-voisin de celui-ci.
STOMIDES. 25f
les antérieures, robusteè, en ovoïde coniprimè ; les trois premiers articles
des tarses antérieurs des mâles assez fortement dilatés, et garnis de
deux rangées de squammules en dessous; le premier triatigulaire, uil
peu plus long que chacun des deux suivants; ceux-cî sùbcordiforriles.
Petits insectes d'un noir-brunâtre et facilement reconnaissablcs aux
caractères qui précèdent. On n'en connaît que deux espèces d'Europe,
qui se trouvent sous les pierres (i).
AGELiflA.
Gêné, Ins. Sardin. fasc. II, p. 9.
Genre très-voisin des Stomis et n'en différant que par les carac-
tères qui suivent :
Menton moins transversal ; ses lobes latéraux triangulaires et aigus au
bout ; sa dent médiane plus longue. — Palpes plus grêles : leur dernier
article acuminé. — Labre plus grand, entier. — Tète allongée, un peu
rétrécie en arrière. — Antennes grossissant un peu à leur extrémité. —
Yeux très-petits , tout-à-fait planes. — Prothorax et élytres plus al-
longés.
Ces caractères sont si faibles, que ce genre ne devrait peut-être for-
mer qu'une simple division du précédent. L'espèce {A. fulva) unique
qui le compose, a été décoaverte en Sardaigne oîi elle est commune,
selon M. Gêné, pendant les mois de juin et de juillet, le long des ruis-
seaux, dans les troncs d'arbres en décomposition; elle vit souvent en
sociétés nombreuses; néanmoins c'est un insecte encore rare dans les
collections. Depuis, on l'a retrouvé en Turquie.
ERIPUS.
(Hoepfner) Dej. Species IV, p. 8.
Menton transversal, un peu concave , trilobé; les trois lobes d'égale
longueur , arrondis à leur extrémité. — Palpes assez grands ; leur dcr-;-
nier article grand, renflé, ovalaire et tronqué au bout ; le 3* des maxil-
laires très-court et obconique. — Mandibules robustes, saillantes, arquées
et aiguës. — Labre très-court, entier, un peu dcnticulé en avant. — Tête
ovale, rétrécie en un col postérieurement, avec un sillon transversal
bien marqué en arrière des yeux. ~ Ceux-ci peu saillants. — Antennes
de la longueur de la moitié du corps, à i*^"" article de la longueur des
deux suivants réunis, 2-4 obconiqucs, les autres ovalait-es , égaux. —
(1) S. rostratus, pumicatus, Dej. Species III, p. 434.
Le Stomis americanus de M. De Castelnau.(Et; ent. p. 72) est^ selon M. De
Chaudoir, (jui le possède actuellement, identique avec la Feronia fastidita
Dejean.
SS3 CABAfilQVBS.
Prothorax un peu plus long que large, rétréci en arrière, rebordé sur
les côtés, coupé carrément en arrière et en avant, avec un sillon de
chaque côté de sa base. — Elytres soudées, en ovale allongé, assez
convexes et très-lisses. — Pattes assez robustes; tarses peu allongés;
les quatre premiers articles des antérieurs fortement dilates ; ceux des
quatre postérieurs un peu moins; les trois premiers triangulaires, trans-
versaux et serres, le 4o fortement cordiformc, bilobc.
Celte diagnose, extraite de celle de Dejean, et complétée par la des-
cription qu'il donne de l'espèce unique qui constitue ce genre, est im-
complèle sous le rapport des Organes buccaux et môme en partie des
tarses. Cet insecte, est excessivement rare dans les collections, et je n'ai
pu examiner suffisamment le petit nombre d'exemplaires qui me sont
passés sous les yeux. Il est petit, d'un noir brillant, et parait, sous le
rapport de la forme générale, avoir quelque rapport avec le Slomis
pumicalus d'Europe. Le Mexique est sa patrie ; on en a reçu également
des exemplaires de Californie.
PROMECOGNATHUS.
CflAUD. Bull. d. Mosc. 1846, n" 4, p. 524 (1).
Menlon transversal, bi-impressionné, pourvu d'une dent médiane pres-
que aussi longue que les lobes latéraux ; ceux-ci arrondis en dehors. —
Languette médiocre, étroite, parallèle, tronquée obliquement de chaque
côté à son extrémité; ses paraglosses libres, un peu plus longues qu'elle. —
Dernier article des palpes subcylindrique, un peu déprimé et tronqué
au bout. — Mandibules presque plus longues que la tête, étroites, droites,
puis crochues à leur extrémité, unidentées au côlé interne. — Labre
très-court, entier, avec deux dents obsolètes au milieu de son bord an-
térieur. — Tête avancée, carrée, un peu renflée en arrière. — Yeux
grands, saillants. — Antennes filiformes, de la longueur du prothorax,
à l" article de la longueur des deux suivants réunis ; les autres sub-
égaux. — Prothorax oblongo-cordiforme, peu convexe. — Elytfes
oblongo-ovales, convexes, séparées par un intervalle de la base du
prothorax. — Pattes médiocres ; tarses peu allongés, pareils dans les
deux sexes ; leurs articles triangulaires, le 4" subbifide.
h' Eripus IcPvissimus û'JLschsicholtz est le type et jusqu'ici l'unique es-
pèce qui puisse rentrer dans ce genre. Dejean l'avait conservé d;ins le
genre Eripcs, mais en avouant qu'il devait plu'.ôt former un genre à
part, opinion très-fondée, comme on peut s'en convaincre par les ca-
ractères qui précèdent et qui sont extraits de ceux, très-étendus, qu'a
donnés M. De Chaudoir. Cet insecte est noir, long d'environ 4 lignes et
a été découvert par Eschscholtz dans la Californie, il est aussi extrême-
ment rare dans les collections.
; (1) Syn.^ERiPcs, Dej. Species IV, p. 11.
ST0MID£9> 2â3
AUGASMOSOMS;
Chaud. Bull. d. Mosc. 1846, n" 4, p. 527.
M. De Chaudoir a établi ce genre sur un insecte des environs de
Rio- Janeiro, qui présente tous les caractères des Pelecicm qui suivent,
à l'exception des points suivants :
Dernier article des palpes ovalaire et tronqué au bout. — Mandibules
plus courtes, moins arquées et plus obtuses à leur extrémité. — An-
tennes plus courtes que le prothorax.
L'espèce typique {A. Faldermanni) est détaille médiocre, et entière-
ment noire; depuis, M. De Chaudoir en a fait connaître deux autres du
même pays (i).
PELECIUM.
KiRBY, Trans. of the Lin. Soc. \ll, p. 377.
Menton transversal, divisé en trois aires par deux sillons longitudi-
naux, à peine échancré, trilobé ; les lobes égaux, le médian assez aigu,
les latéraux obtus. — Languette courte, arrondie et un peu échancrée
dans son milieu en avant ; ses paraglosse* beaucoup plus longues
qu'elles, libres dès leur base, un peu élargies à leur extrémité. —
Palpes longs, robustes ; leur dernier article en fer de hache allongé,
large, arrondi au bout; le 2'^ des labiaux très-long. — Mandibules ro-
bustes, saillantes, assez recourbées, arquées et très-aiguës au bout,
munies d'une bande de poils fins et serrés presque tout le long de leur
bord interne. — Labre très-court, excavé, bilobé ; les lobes fortement
divergents. — Tête carrée en avant, rétrccie postérieurement en un col
arrondi, précédé d'un sillon circulaire très-marqué. — Yeux assez
grands, peu saillants. — Antennes robustes, filiformes, plus longues que
le prothorax, à l^f article très-gros, obconiquc, les autres subégaux.
— Prolhorax au moins aussi long que large, plus ou moins cordilorme,
plane en dessus, avec un sillon de chaque coté de sa base. — Elytres
médiocrement longues, planes en dessus, arrondies en arrière; leurs
angles latéraux saillants en avant. — Pattes médiocres , robustes , pa-
reilles dans les deux sexes; tarses hérissés de longs poils; les quatre
premiers articles des antérieurs et des intermédiaires dilatés ; les pre-
miers très-fortement cordiformes , transversaux, comme lunules; le
2" moins, en triangle fortement rétréci à sa base; les uns et les autres
garnis de poils serrés en dessous ; le 4° de tous les tarses bilobé ; jambes
intermédiaires souvent arquées chez les mâles.
La place "Ue ce genre est difficile à assigner. Kirby en le créant, le
(1) A.Besckii,iriçleicens^B\x\\. Mesc. 1850, a» 2, p. 436.
S54 CARABIQUES.
classa entre les Cvchrus et les Panag^ds. Latreille, M. De Castelnau
et M. Brullé se sont conformés à son opinion, en le mettant dans le
voisinage de ces derniers insectes. Dejean, sans méconnaître entièrement
celte analogie qui est réelle, mais attachant trop d'iniportance à la struc-
ture de ses tarses, l'a mis parmi ses Harpaliens. Je crois que M. De
Chaudoir a mieux saisi ses affinités, en le réunissant aux genres de la
tribu actuelle.
Les espèces qui le composent sont des insectes remarquables , d'assez
grande taille, d'un b!eu foncé, parfois un peu violet, et d'un faciès spé-
cial. Tous sont originaires de l'Amérique du Sud, On les trouve en gé-
néral dans les forets, sous les troncs d* arbres abattus. Les espèces con-
nues en ce moment, s'élèvent à six (i).
IDIOMORPHUS.
Chaud. Bull. d. Mosc. 1846, n" 4, p. 515.
Menton transversal, profondément échancré; le fond de l'échancrure
un peu saillant dans son milieu ; les lobes latéraux fortement arrondis
en dehors. — Languette médiocre, légèrement arrondie en avant, adhé-
rant dans toute sa longueur à ses paraglosses ; celles-ci grêles, droites,
un peu plus longues qu'elle. — Palpes subégaux; le 4^ des maxillaires
subovalaire, plus long que le 3"; le dernier des labiaux plus long que le
2e, un peu arqué, légèrement sécuriforme et tronqué au bout. — Man-
dibules assez saillantes, robustes, larges, carénées sur leur tranche
externe, striées transversalement en dessus et fortement arquées. —
Labre très-court, largement et profondément échancré et excavé. —
Tète grosse , rendée en arrière. — Yeux petits, peu saillants. — An-
tennes à peine aussi longues que la tète (y compris les mandibules),
rnoniliformes ; leur premier article de la longueur des trois suivants pris
ensemble. — Prolhorax convexe, presque carré, légèrement rétréci en
arrière. — Eiytres courtes , convexes, brusquement déclives en arrière
et sur les côtés. — Pattes médiocres; cuisses robustes; jambes grêles,
brusquement élargies au bout ; tarses courts; les trois premiers articles
des tarses antérieurs légèrement dilates chez les mâles, un peu pro-
longés en dedans, munis en dessous d'une double rangée de squam-
mii)es.
D'après M. De Chaudoir, à qui ces caractères sont empruntés, ce
genre s'éloignerait considérablement de tous ceux qui précèdent par sa
forme générale, qui se rapprocherait de celle des Zaercs; aussi ai-je
peine à croire qu'il appartienne à cette tribu; mais ne le connaissant
(1) P. cyanipes, Kirby, loc. cit. pi. 21, f.l,— refulgens, Guérin, Jlag. d. Zool.
Ins. 1831, no 23. — sulmtum, lœvigatum, Guérin, Rev. zool. 1843, p. 16-17.
— violacexmi, Brullé in d'Orb. Voy. 1ns. p. 34, pi. 3, f. 8. — carinaium.
Chaud. Bull. Mosc. 1846, p. 532.
STOMIDES. 255
pas en nature, je ne puis que me conformer à l'opinion de ce savant
entomologiste. Il est établi sur un insecte {l.Gucrinii) des Indes orien-
tales, de taille moyenne, tout noir et à élytres fortement sillonnées.
GLYPTUS.
Brullé, Hist. fuit. d. Ins. V, p. 83.
Menton largement cchancré, muni d'une dent médiane courte et
tronquée au bout. — Languette cornée, dilatée et arrondie en avant;
ses paraglosseï cornées , plus longues qu'elle, divergentes, épaisses et
arrondies au bout. — Dernier article des palpes labiaux fusiformes; ce-
lui des maxillaires plus court et ovalaire. — Mandibules très-saillantes,
arquées en demi-cercle, assez aiguës au bout, munies d'une assez large
dent h leur base en dedans. — Labre forternent transversal, un peu
échancré. — Tête ovalaire, légèrement rclrécie en arrière. — Antennes
notablement plus courtes que le prolhorax, à 1'='' article plus long que
les autres, en massue, 2" obconique, court ; les suivants grenus. —
Prothorax transversal, arrondi et largement rebordé sur les côtés, avec
les angles à peine distincts. — Elytres courtes, subparallèles, reborJées
médiocrement, forîemcnt striées, convexes. — Pattes robustes ; cuisses
antérieures et intermédiaires très-fortes, ovoïdes; les postérieures beau-
coup i)lus grosses ; jambes élargies ; l?s antérieures beaucoup plus for-
tement que les autres, comme lamellées en dehors à leur extrémité ; les
quatre premiers articles de la même paire élargis chez les mâles, trian-
gulaires et garnis, en dessous, de squammules nombreuses formant deux
rangées. — Corps de forme robuste, mais médiocrement épais.
M. Brullé a fondé ce genre sur un assez grand insecte (1) tout-à-fait
remarquable, qu'on prendrait, au premier coup-d'œil,pourunIlarpalide,
mais qui n'appartient nullement à ce groupe. Il n'est pas mieux placé
dans celui des Ditoraides, où M. Brullé Ta classé, et je crois, avec M. De
Chaudoir, {2) qu'il a des rapports réels avec les Idiomorpeius qui précè-
dent. Mais il reste à savoir si, comme pour ce dernier genre, la tribu
actuelle est réellement sa place.
La patrie de cet insecte singulier n'était pas exactement connue dans
l'origine; on le croyait avec doute des Indes orientales; mais on sait
mainlena.it qu'il provient des bords de la Cazamance, sur la côte occi-
dentale d'Afrique.
•
(1) G. sculptilis^ Brullé, loc. cit. p. 84, pi. 4, f. 4.
(2) Bull. Mosc. 1850, n» 2, p. 434. M. De Chaiidoir a complété la diagnose
du genre, qui laissait à désirer sur plusieurs points. -
UOb GAnABIQCESd
SECTION VII. Languette en général libre à son extrémité. -^ Der-
nier article des palpes non aciculaire, légèrement ovalaire ou sub-
cylindrique, très-rarement un peu sécurifortne. — Elytres entières
ou simplement sinuées à leur extrémité. — Les quatre premiers
articles des tarses antérieurs et souvent des intermédiaires plus
ou moins dilatés chez les mâles (i), triangulaires ou cordiformes ;
leur vestiture en dessous variable. — Croc lie ts des tarses toujours
simples.
Cette section correspond aux Harpaliens de Dejean, moins les genres
que j'en ai retirés pour les comprendre dans la section précédente. Je
n'ai trouve, pour la distinguer de la suivante , que le caractère signalé
par Dejean, c'est-à-dire, le nombre des articles dilatés aux tarses anté-
rieurs des niàles, nombre qui est de quatre ici, tandis qu'il n'est au
maximum que de trois dans la section suivante, correspondant aux
Féroniens des auteurs actuels. Quant aux organes buccaux, qu'un ento-
mologiste très-habile de notre époque, M. De Chaudoir, cherche depuis
longtemps à laire prévaloir dans la classification sur les organes loco-
moteurs, je ne vois pas qu'il puissent être ici d'un grand secours. Le
plus important d'entre eux, la languette, ne me parait diflérer absolu-
ment en ri.îi», non-seulement de celle des Féroniens, mais encore de
celle d'une i'ouie de genres appartenant aux sections précédentes (^).
Il y a, du reste, de grands changements à introduire dans la classi-
fication que Dejean a adoptée pour ses Harpaliens. De même que
Latreille et tous les auteurs en général, il n'a l'ait qu'indiquer en pas-
sant , et sans paraître y attacher aucune valeur , un caractère de
plus de poids peut-être que le nombre et la forme des articles des
tarses dilatés chez les mâles ; j'entends la vestiture de ces organes en
dessous. On ne voit pas bien de quelle importance peut être pour un
Carabique mâle d'avoir deux, trois ou quatre de ces articles dilatés, ou
bien qu'ils soient triangulaires, cordiformes ou carrés, tandis qu'il ne
peut pas être indifférent qu'ils soient épineux, squammuleux, ou garnis
d'une brosse de poils serrés en dessous. Nous ne savons pas si ces mo-
(1) Un seul genre, Melanoïus, fait exception à cet égard : les mâles n'ont que
les deux premiers articles de leurs tarses antérieurs dilatés.
(2) Les auteurs les plus récftnts et les plus exacts^ tels que MM. Erichson,
Schiœdte et L. Redtenbacher, t'indiquent comme étant libre à son extrémité
chez tous les Harpalides. Cette assertion est déjà à peine vraie pour les espèces
européennes, car, dans certains genres, les Harpalls entre autres, elle est libre
sur une si faible étendue chez certaines, espèces, que c'est presque une suppo-
sition que de dire qu'elle est telle. Quant aux genres exotiques, il y en a où
elle est non-seulement tout-à-fait soudée à ses paraglosses, mais encore enve-'
loppée par ces dernières en avant, comme chez les Péricalides,
CBATOCÈRIDES. 25t
difications existent en vue de la locomotion ou des rapports des sexes
entre eux; mais très certainement elles correspondent à un but déter-
miné. Si l'on n'en lient pas un compte exact chez les Harpaliens, je no
vois aucun moyen d'arriver à une classification satisfaisante de ces
insectes.
Ces modifications servent de base à celle qui suit, et en étudiant la
section actuelle à ce point de vue, je trouve qu'elle doit être partagée
en trois tribus de la manière suivante :
I. Tarses antérieurs des mâles simplement ciliés ou épineux
en dessous. Cratûcérides.
II. Les mêmes garnis de brosses de poils. ÀNisoDACTTtioïS^
in. — de squammules. Harpalipbs.
TRIBU XXVIIl.
CRATOCÉRIDES.
Languette libre à son extrémité chez la plupart, soudée à ses para-
glosses chez les autres. — Tarses antérieurs très-peu dilatés chez le»
mâles, presque pareils à ceux des femelles, sans brosses de poils ni
squammules en dessous; les intermédiaires simples dans le premier de
ces sexes.
La plupart de ces genres plus ou moins anormaux, que Dejean a
placés en tête de ses Harpaliens, consiituent celte tribu. En outre de la
structure de leurs tarses, ils s'éloignent souvent par leur faciès de
ceux des deux tribus suivantes. Sauf un seul, Dapxcs, tous sont étran-
gers à l'Europe, et répartis à peu près également entre l'ancleo et I«
nouveau continent.
I. Les quatre premiers articles des tarses antérieurs dilatés chez les mâles.
A Prosternum prolongé postérieurement en une épine aiguë : Cyclosomus.
B Prosternum de forme normale.
Languette libre à son extrémité : PacMjtrachelus, Microderes^ Geopîntis^
DaptuSj Batoscelis, Agonoderus, Cratoccrus_, Brachidius, Somoplatus,
Macracanlhus .
Languette entièrement soudée à ses paraglosses : NoihopuSj Amblygnathlis.
II. Les deux premiers articles seulement des tarses antérieurs dilatés chez les
mâles : Melanotus,
Coléoptères. Tome h 17
258 CÀBABIQTJES.
CYCLOSOMUS.
Latr. Règne anim. éd. 2, p. 394, note (1).
Menton assez grand, profondément échancré, muni d'une forte dent
médiane bifide ; ses lobes latéraux terminés en pointe assez aiguë. —
Languette médiocre, soudée à ses paraglosses; celles-ci l'entourant de
toutes parts et écliancrées en avant. — Dernier article des palpes assez
allongé, subcylindrique et Ironcjuc au bout. — Mandibules courtes,
arquées et aiguës. — Labre transversal, assez fortement échancré en
avant. — Tète médiocre, à peine rétrécie en arrière. — Antennes un
peu plus longues que le prolhorax, filiformes, à l<=r article assez gros,
2« court, obconique ainsi que les deux suivants; ceux-ci ainsi que les
autres subégaux. — Yeux assez gros et assez saillants. — Prolhorax
transversal, rétréci en avant, ayant son bord antérieur fortement et
quadrangulaircment échancré, avec ses angles postérieurs droits et les
antérieurs saillants. — Elytres largement et brièvement ovales. —
Pattes médiocres, peu robustes ; jambes antérieures peu dilatées à leur
extrémité ; les postérieures ayant leur épine terminale externe beau-
coup plus longue que l'interne; tarses presque pareils dans les deux
sexes; les qualrc premiers articles des antérieurs très-légèrement di-
latés, les deux premiers triangulaires, prolongés au côté interne, les
deux suivants subcordiformes; ces articles décroissant graduellement,
serrés et nus en dessous. — Proslernum prolongé postérieurement en
une saillie aiguë, n'atteignant pas le mésosternum. — Corps suborbi-
Culaire, déprimé.
Insectes tellement voisins des Omophbon par leur forme générale et
même par leur système de coloralion qu'on les a quelquefois (2) placés
à côté de ce genre, bien que leurs jambes antérieures soient très-dis-
tinctement échancrées. La forme de leur prosternum est sans autrç
exemple parmi les Carabiques, et autoriserait à en former une tribu
particulière; cependant le nombre de ces groupes élevés étant doj5
très-considérable, j'ai préféré ne pas le faire. Ces insectes unissent la
famille à celle des Dytiscides, tout aussi fortement que les Omophro'n.
On en connaît trois espèces, qui sont de moyenne taille, testacées, avec
des taches d'un vert métallique, et originaires des Indes orientales et de
l'Afrique (5).
(1) Syn. ScoLYTUs, Fab. Syst. El. I, p. 247.
(2) Brullé, Hist. nat. d. Ins. V, p. 139.
(3) C. flexuosus F.; des Indes orient. — Bnquetii, Dej.; du Sénégal. —
equestris, Bohem. Ins. Callrar. I, p. 189; de Kutal.
CRATOCÉRIDES. 3^9
PACHYTRAGHELUS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1852, n» 1, p. 85.
Menton transversal, excavé, largement et profondément échancré,
muni d'une dent médiane saillante, grêle et très-aiguë au bout; ses lobes
latéraux fortement arrondis en dehors, assez aigus au bout. — Languette
en carré allongé, tronquée en avant; ses paraglosses libres en grande
partie, lancéolées, recourbées en dedans. — Palpes grêles, médiocres ;
leur dernier article subovalaire et subacuminé au bout. — Mandibules
courtes, larges, peu arquées et médiocrement aiguës; la droite munie
d'une dent interne, médiane et obtuse. — Labre carré, tronqué en
avant. — Tête en carré transversal ; son épistome formant un bour-
relet. — Yeux peu saillants. — Antennes assez courtes, brisées, à arti-
cles 1 assez gros et assez long, 2-3 courts, obconiques ; les suivants
comprimés, carrés, avec les angles arrondis. — Prolliorax grand, aussi
long que large, convexe, subcylindrique, presque droit sur les côtés,
tronqué en arrière. — Elytres subcylindriques , un peu déprimées,
parallèles, arrondies au bout. — Pattes robustes; cuisses, surtout les an- *
térieures, renflées et comprimées ; jambes antérieures dilatées au bout,
triangulaires; les intermédiaires pectinées en dehors; tarses à articles
obconiques; les antérieurs triangulaires, à peine dilatés chez les mâles,
non spongieux en dessous; leur 4" article muni en dessous d'un appen-
dice membraneux bilobé. — Corps robuste, subcylindrique.
Genre établi sur un insecte (P. cribriceps) du nord du Bengale, de
taille médiocre et d'un bruii-noirâtre brillant, avec la bouche, les an-
tennes et les pattes ferrugineuses. Il est maniiestement voisin des
pAPTus, comme le dit M. De Chaudoir.
MICROPERES.
Falderm. Faun. nfit. Transe. \, p. 80.
Genre ayant pour type un insecte rare de la Russie transcaucasienne,
qui m'est inconnu. D'après la formule générique et la description de 0
Faldermann, ses caractères seraient les suivants :
Menton large, très-profondément échancré. — Palpes grêles; leur
dernier article subcylindrique, aigu au bout. — Mandibules allongées,
grêles, très-arquées et aiguës à leur extrémité. — Labre carré, sub-
Iransversal, tronqué et garni de longs poils en avant. — Tête robuste,
saillante, convexe sur le vertex. — Antennes filiformes, à l^r article ro-
buste, allongé; les suivants égaux, obconiques. — Prothorax très-court,
cordiforme, avec ses angles arrondis, séparé des élytres par un inter-
valle notable. — Elytres brièvement ovales, presque deux fois plus
larges que le prothorax à leur base, subparallèles, déprioiées sur la
260 CABABIQUES.
disque, arrondies aa bout. — Pâlies courtes, robustes ; cuisses grosses»
obloiigo-ovalcs ; jambes épineuses, les antérieures dilatées à leur cxlré-
milé; les quatre premiers articles des quatre tarses antérieurs, faible-
ment dilates et Ircs-courts.
Ces caractères ont clé rédigés d'après un exemplaire mâle. Falder-
mann dit que le genre doil être placé près des Platymetopcs ; mais
ceux-ci ont les quatre (arses antérieurs plus larges et garnis de squam-
mulcs en dessous, tandis qu'ici, ils sont à peine dilatés et très-proba-
blement sans poils ni squammules inférieurcment : ce caractère, réuni
à la grosseur de ia télé et à la forme du prolhorax, me fait penser que
ces insectes ne sont pas très-éloigncs des Daptus ou plutôt des Geo-
piNus, et appartiennent par conséquent au groupe actuel. Outre l'espèce
{M. robusius) décrite par Faldermann, il en existe une autre publiée
par M. Y. de Molchoulsky (i), qui l'a découverte dans les Steppes voi-
sines du lac Baïcal.
GEOPINUS.
J. Le Conte, Geod. Col. ofthe Unit. St. p. 99 (2)
Menton fortement transversal, assez profondément échancré, sans
dent médiane ; ses lobes latéraux obliques en dehors, assez aigus au bout.
— Languelte large, faiblement échancrée au bout ; ses paraglosses
grêles, un peu plus courtes qu'elle, recourbées en dedans à leur extré-
mité. — Dernier article des palpes ovalaire, tronqué au bout. — Labre
un peu transversal, légèrement échancré en avant, avec ses angles ar-
rondis. — Tèie grosse, brièvement ovalaire, renflée en arrière. — Yeux
médiocrement saillants. — Antennes courtes, subbrisées, assez robustes,
graduellement amincies, à articles 2-7 subobconiques, le 3« un peu plus
long que les autres; ceux-ci submoniliformes. — Prothorax transversal,
assez convexe, cordiforme, avec ses angles postérieurs droits.— Elytres
courtes, convexes, parallèles, un peu sinuées au bout. — Pattes courtes;
cuisses antérieures et postérieures renflées, robustes ; les trochanters
de ces dernières très-grands; jambes antérieures dilatées au bout en
dehors, en une saillie arrondie, épineuses sur leur tranche externe,
ainsi que les intermédiaires ; tarses pareils dans les deux sexes, ciliés sur
leurs bords; les antérieurs et ceux de la dernière paire, dilatés, leurs
articles triangulaires; les postérieurs plus longs et moins serrés que les
antérieurs.
(1) M. petreus, Motsch. Ins. d. Sibérie, p. 193, Tab. IX, f. 1. — Suivant
cet auteur VHarpalus brachypus de Steven (Dej. Species IV, p. 381) appar-
tiendrait aussi à ce genre. M. de Chaudoir (Carab. d. Cauc. p. 185) pense, au
contraire, qu'il doit être placé près du Pangus {Selenophorus Dej.) scaritides
de Ziegler.
(2) Syn. Daptus, Dej. Species lY, p. 21,
CBATOCÊBITteS* 261
Le Daptus incrassalus de Dejean, insecte des Etals-Unis , constitue
à lui seul ce genre. Il se rapproche des Daptus par sa couleur tcstacée
et quelques caractères; mais outre qu'il est beaucoup plus grand et
d'un faciès beaucoup plus robuste, il s'en éloigne par un grand nombre
de parlicularilés, et M. J. Le Conte a eu raison de l'en séparer,
DAPTUS.
Fischer de Waldh. Ent. d. l. Russie, 11^ p. 35,
Menton assez grand, fortement échancré, sans dent médiane; ses
lobes latéraux terminés par une saillie aiguë au côte interne, fortement
arrondis en dehors. — Languette médiocre, évasée en avant, faiblement
échancrée sur son bord antérieur; ses paraglosscs notablement plus
longues qu'elle. — Palpes grêles ; leur dernier article légèrement ova-
laire et subacuminé au bout. — Mandibules un peu saillantes, médio-
crement arquées et aiguës, striées en dessus, près de leur eslrémilé.
— Labre en carré transversal, assez grand, coupé carrément en avant.
— Tête assez forte, un peu rcnQée sur le vertex. — Yeux médiocres,
assez saillants. — Antennes plus courtes que le prolborax, subbrisées,
à l^i" article assez long, 2« et 4^ égaux, assez courts, 3^ plus long; tous
obconiques; les suivants moniliformes. — Prothorax transversal, forte-
ment cordiforme, rebordé sur les côtés; ses angles distincts. —
Elytres assez longues, parallèles, peu convexes, arrondies et subtron-
quées au bout. — Pattes courtes, assez robustes; jambes antérieures et
intermédiaires graduellement et assez fortement (surtout les premières)
élargies, ciliées sur leur tranche externe et couvertes de petites épines;
tarses antérieurs semblables dans les deux sexes; Imrs quatre premiers
articles faiblement dilatés, serrés, en cœur arrondi aux angles , ciliés
sur les côtés et en dessous. — Corps assez allongé, subdéprimé en
dessus.
Ce genre ne comprend qu'une seule espèce (D. viltalus) d'assez
petite taille, d'un fauve-testacé, sujet à se rembrunir, avec une tache
brunâtre sur chaque élytre, très-variable sous le rapport de la forme et
de la grandeur. Cet insecte a un habitat très-éteridu; il est répandu
depuis l'Europe australe, jusque dans les parties méridionales de la
Sibérie.
BATOSCELIS.
Dex. Cat. éd. 3, p. 46 (1).
Menton court, faiblement échancré, muni d'une assez forte dent mé-
diane aiguë; ses lobes latéraux larges, fortement arrondis en dehors. —
(1) Syn. Agonoderus, Dej.SpeciesV, p. 813; olim.
262 cÀRABiôris.
Languette assez grande, rétrécie à sa base, tronquée au bout ; ses pa-
raglosscs larges, arc[uées et tronquées. — Dernier article des palpes
ovalaire; celui des labiaux obtus, celui des maxillaires acuminé, le 2"
de ceux-ci gros et arqué. -• Mandibules courtes, larges, denticulées au
côté interne, assez aiguës. — Labre en carré transversal. — ïète mé-
diocre, non rétrécie en arrière ; épistome faiblement échancré. — Yeux
assez saillants. — Antennes de la longueur du prothorax , grossissant
un peu à leur extrémité, à l<=f article plus long que les autres, subcylin-
drique, 2e plus court que les suivants, obconique comme eux. — Pro-
thorax presque carré, équilatéral, faiblement rétréci en arrière; ses
angles postérieurs distincts, les antérieurs arrondis. — Elytres un peu
plus larges que le prothorax à leur base, allongées, parallèles, sinuées au
bout. — Pattes médiocres ; jambes antérieures un peu dilatées au bout,
bi, tri ou quadridentées sur leur tranche externe ; tarses de la même
paire ayant leurs quatre premiers articles médiocrement dilatés chez les
mâles et faiblement trigones ; le premier aussi long que les deux suivants
réunis. — Corps assez allongé.
Dejean a établi ce genre dans son dernier Catalogue, sur les Agono-
derus oblongus et discipennis de son Species, de sorte qu'il n'en a pas
publié les caractères. Je les emprunte aux figures détaillées que
M. Schmidt-Gœbel a données d'une espèce des Indes orientales, sous
le nom de B. polila (1), et comme cet entomologiste mérite toute
confiance, on peut les regarder comme exacts. Il reste à savoir seule-
ment s'ils s'appliquent exactement aux trois espèces mentionnées par
Dejean dans son Catalogue (2), et à reconnaître la vestiture des tarses an-
térieurs des mâles : mais il est plus que probable qu'elle est comme chez
les Agonodercs qui suivent.
Ces insectes sont indiens et paraissent avoir les plus grands rapports
avec les Agoaodercs par leur taille, le poli de leurs téguments et leur
faciès. Mais ils en sont très-distincts par leur menton denté et quelques
autres caractères.
AGONODERUS.
Dej. Species IV, p. 49 (3).
Après avoir confondu les Bato'scelis avec le genre actuel, dans soij
Species, Dejean les en a fortement séparés dans son Catalogue. Mais
(1) Col. Birman. Tab. II, f. 8 ad. La description de ces figures n'a pas été
publiée et ne paraît pas devoir t'ctre jamais.
(2) Bat. Reichei, inédit. — oblongus, discipennis, Dej. Species, loc. cit. Dans
cet ouvrage, Dejean indique cette dernière espèce comme étant du Sénégal,
tandis que dans son Catalogue il lui assigne les Indes orientales pour patrie. Ce
dernier habitat est très-probablement le véritable.
(3) Syn. Feronia, Say, Trans. of the Amer. PhU. Soc. New Ser. Il, p. 37,
CRATOCÉRIDES. 263
les deux genres sont très-voisins et ne diffèrent que par le petit nombre
de caractères que voici :
Menton semblable sous le rapport de la forme générale, mais com-
plètement dépourvu de dent médiane. — 2e article des palpes maxil-
laires un peu moins long et moins gros, mais tout aussi arqué. — Ar-
ticles 5-10 des antennes un peu plus carrés et submonili formes. — Angles
postérieurs du prolhorax arrondis comme les antérieurs. — Tarses anté-
rieurs des mâles un peu velus en dessous, mais sans brosses proprement
dites.
Sans l'absence de la dent médiane du menton, ce genre mériterait à
peine d'être séparé des JBatoscelis. Les espèces qu'il contient sont
propres à l'Amérique du Nord, et jusqu'ici au nombre de cinq seule-
ment (I). Leur forme assez allongée et leur couleur fauve avec des
taches noires, leur donnent au premier aspect quelque ressemblance
avec le Daplus villalus.
CRATOCERUS.
Dej. Species FV, p. 12,
Genre peu connu, imparfaitement formulé par Dejean, qui n'a décrit
ni sa languette, ni la vestiture des tarses en dessous. C'est le seul au-
teur qui en ait fait mention. Il lui attribue les caractères suivants :
Menton assez grand, presque plane, profondément échancré, avec
une forte dent médiane simple. — Dernier article des palpes labiaux
ovalaire, presque renflé ; celui d^es maxillaires allongé et presque pointu
au bout. — Mandibules assez fortes, courtes, légèrement arquées et
assez aiguës. — Labre assez grand, presque carré. — Tèle assez
allongée, non rétrécic en arrière. — Antennes plus courtes que le pro-
lhorax, as^ez robustes, à l*"" article aussi long que les deux suivants
réunis, 2^ court, 3" plus grand , tous obconiques ; les suivants égaux,
presque en carré équilatéral arrondi aux angles, le 11" plus long, ar-
rondi à son sommet. — Prothorax environ du double aussi large que
la tète, presque carré, rebordé latéralement; ses angles antérieurs
arrondis; les postérieurs distincts. — Elylrcs en ovale court et assez
convexes. — Pattes assez robustes et assez courtes ; les quatre premiers
articles des tarses antérieurs (dans les deux sexes ?) légèrement dilatés,
courts, serrés et un peu cordiformes; ceux des tarses intermédiaires un
peu moins larges.
D'après cette description, les tarses seraient absolument pareils à
ceux des Daptus. Il est alors probable qu'ils sont semblables dans les
deux sexes, sans poils ni squammules en dessous. L'espèce type {C. mo-
(1) A. lineola, pallipes, infuscatus, Dejean, Species. — dorsalis, suturalis
3. Le Conte, Geod. Col. of the tnit. St. p. lOl.
264 CARAEIQtJES,
niUcornh) est de moyenne (aille, noire et originaire du Brésil. M. De
Chaudoir en a fait coniiaitre une seconde beaucoup plus petite, du
Mexique (i),
BRACHIDIUS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1852, n" 1, p. 78.
Menton court, fortement échancré, muni d'une dent médiane; ses
lobes latéraux peu arrondis en dehors, tronqués obliquement au bout (2).
— Palpes maxillaires un peu plus courts que ceux des Ckatocerds, du
reste pareils; leur 3*^ article plus court, échancré en dedans. — Man-
dibules robustes, peu saillantes, crochues et aiguës au bout. — Labre
subtransversal, angulairement et profondément échancré en avant. —
Télé carrée, légèrement rélrécie et cylindrique en arrière. — Antennes
beaucoup plus courtes que celles des CRATOcEncs, moniliformes, à !«''
article gros , égalant les deux suivants, 2° très-petit, subsphérique,
3 petit, très-court, obconique; les suivants transversaux, carrés, très-
serrés. — Yeux Irès-saillanls. — Prothorax fortement transversal, un
peu rétréci et échancré antérieurement, arrondi à sa base, avec ses
angles postérieurs droits. — Elytres à peine d'un tiers plus longues
que larges, munies d'une petite épine aux épaules, arrondies en arrière.
— Pattes plus courtes que celles des Cuatocercs, du reste semblables;
jambes antérieures terminées en dehors par une saillie arrondie. —
Corps court, carré, assez convexe.
Ces caractères sont empruntés à M. De Chaudoir qui, tout en plaçant
ce genre près des Cratocerus, le regarde en même temps comme allié
de près aux Morio. 11 ne comprend qu'une petite espèce {B. crassi-
(omis) de Timor.
SOMOPLATUS.
Dej. Species l\, p. 15.
Ce genre, placé par Dejean à la suite des Cratocercs, m'est tout aussi
inconnu que ce dernier, et je ne puis que reproduire ses caractères tels
que cet auteur les a exposés.
Menlon assez grand, peu concave, profondément échancré, avec une
forte (lent médiane simple. — Dernier article des palpes assez long,
cylindrique et tronqué au bout. — Mandibules courtes, assez arquées
et assez aiguës. — Labre en carré subtransversal. — Tête assez
grande, sublriangulaire, non rélrécie en arrière. — Antennes presque
delà longueur du prothorax, à Icr article subcylindrique, aussi long
(1) C. sulcatus, Bull. Mosc. 1852, n» 1, p. 77.
(2) M. De Chaudoir ne paraît pas avoir examiné la languette, et les palpes
labiaux manquaient dans l'exemplaire à sa disposition.
CRAT0CER1DE9.
26$
que les deux suivants réunis ; ceux-ci obconiques ; les suivants moni-
liformes et comprimes, le dernier brièvement ovalaire. — Prolhorax
très- court, arrondi et finement rehordé sur les côlés ; ses angles indis-
tincts. — Elylres un peu plus larges que lui, en carré allongé, presque
planes et sublronquées au bout. — Pattes assez courtes ; les quatre
premiers articles des tarses antérieurs très-légèrement dilatés, le 1"
aussi long que les deux suivants réunis, triangulaires ainsi que le2e;
les deux suivants plus courts que le 2% légèrement cordiformes et
serrés.
L'espèce unique {S. ferrugineus) qui compose le genre, est d'un
fauve teslacé, de petite taille et provient du Sénégal. Il ressort de la
formule qui précède, qu'elle n'a rien de commun avec les Harpaliens
proprement dits, parmi lesquels Dejean l'a classée (i),
MACRACANTHUS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. ISiG, p. 539.
Genre établi sur un insecte dont la femelle seule est connue et qui
ne peut par conséquent pas être classé définitivement. Je ne le place
dans le groupe actuel que sur l'autorité de M. De Chaudoir, qui en a
exposé très-longuement les caractères, lesquels seraient les suivants:
Menton court, largement mais peu profondément échancré, sans
dent médiane ; ses lobes latéraux aigus à leur extrémité. — Languette
saillante, étroite, arrondie au bout; ses paraglosses linéaires, beaucoup
plus longues qu'elle. — Dernier article des palpes subcylindrique, obtus
au bout. — Mandibules courtes, lisses, fortement arquées, aiguës à
leur sommet. — Labre en carré transversal, arrondi aux angles et fai-
blement- échancré. — Têle médiocre, assez saillante, carrée. — Yeux
gros, saillants. — Antennes beaucoup plus courtes que le prolhorax,
moniliformes, à l^'' article gros, ovalaire, beaucoup plus long que les
aulres ; les trois suivants obconiques, subégaux, les autres plus larges,
carrés et comprimés. — Prothorax transversal, court, fortement échan-
cré en avant, avec ses angles antérieurs Irès-saillanls; les postérieurs
arrondis. — Elytres brièvement oblongues, peu convexes, arrondies à
leur extrémité. — Pattes médiocres, grêles; cuisses assez grosses;
jambes antérieures faiblement dilatées à leur extrémité, peu épineuses
sur leur tranche externe; l'éperon externe des postérieures beaucoup
plus long que l'interne; tarses antérieurs triangulaires, non dilatés.
(1) Dejean dit que ce genre se rapproche un peu des Masoreus; je soupçonne
qu'il est identique avec celui que M. De Castelnau (Et. ent. p. 151) a établi
sous le nom de Perigoka, et que j'ai réuni provisoirement aux Masoreus. Seu-
lement, l'espèce décrite par Dejean est beaucoup plus grande que celle de
M. De Castelnau; elle est également du Sénégal, et cette identité de patrie
«emljle venir à l'appui de ma supposition.
266 CABABÎQUES.
L'espèce unique (il/, sericatus) qui compose ce genre est du Brésil,
et, selon M. De Chaudoir, a presque le faciès de V Harpalus picipennis
d'Europe. C'est un petit insecte d'un brun-rougeâtre, avec la tète et le
disque des élylres rembrunis.
NOTHOPUS.
J. Le Conte, Procecd. of the Acad. of Philad. 1852, p. 67 (1).
Menton transversal, profondément échancré, sans dent médiane ; ses
lobes latéraux arrondis au bout. — Languette soudée à ses paragiosses,
formant avec elles un carré arrondi en avant. — Dernier arlicle des
palpes ovalaire et tronqué au bout. — Mandibules courtes, arquées et
peu aiguës au bout, munies d'une petite dent à leur base interne. —
Labre subtransversal, échancré en avant, avec ses angles arrondis. —
Tête en carré transversal, assez convexe. — Antennes médiocres, à
articles 1 un peu plus long que les autres et assez gros, 2-4 obconiques,
subégaux ; les suivants comprimés, en carré long, égaux. — Prolhorax
transversal, arrondi sur les côtés en avant, à peine rétréci en arrière,
bisinué à sa base, échancré antérieurement. — Elytres ovales, de la
Jargeur du prothorax à leur base. — Pattes médiocres ; jambes anté-
rieures prolongées à leur extrémité externe en une forte saillie obtuse
au bout et précédée d'une grande échancrure ; tarses pareils dans les
deux sexes ; les antérieurs légèrement dilalés, à articles triangulaires ,
ciliés en dessous, les autres subfiliformes.
Genre facilement reconnaissable à la forme particulière des jambes
antérieures. La structure de sa languette m'engage à le placer près des
Amblvgnathds. Il ne comprend qu'une espèce {N . zabroidcs) qui pro-
vient des bords de la rivière Plate dans l'Amérique du Nord." On la
prendrait au premier coup-d'œil pour un Zabrus de petite taille et un
peu déprimé. J'en dois un exemplaire à l'amitié de M. J. Le Conte.
AMBLYGNATHUS.
Dej. Species IV, p. 62.
, Menton transversai, échancré en demi-cercle, muni d'une très-pelite
dent médiane, parfois indislinclc; ses lobes latéraux tronqués oblique-
ment et terminés en pointe aiguë. — Languette linéaire; ses para-
giosses très-larges, l'enveloppant en entier, soudées avec elle et un
peu échancrées en avant. — Dernier article des palpes subovalaire et
tronqué au bout. '— Mandibules robustes, faiblement arquées, tron-
quées ou très-obtuses à leur estrcmilé. — Labre assez grand, en carré
(1) Sjrn. EoRYDERus, J. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, IV, p. 151.
olim.
cRAtodÊfiïDÉS. 267
sublransversal, arrondi aux angles. — Têle grande, subhorlzonlale,
graduellement rétrécie en arrière, élargie et très-obtuse en avant. —
Yeux médiocres, peu saillants. — Antennes un peu plus longues que le
prolliorax, filiformes, à 1'^'^ article assez gros, subcylindrique, 2* assez
court, obconique; les suivants subégaus, sauf le 3" qui est un peu plus
lon«' que les autres. — Prothorax transversal, un peu rétréci en ar-
rière ; ses angles postérieurs émoussés, les antérieurs plus distincts. —
Elylres oblongues, parallèles, peu convexes, fortement sillonnées et
sinuées au bout. — Pattes médiocres ; jambes antérieures faiblement
élargies au bout, médiocrement épineuses; tarses antérieurs pareils
dans les deux sexes; leurs quatre premiers articles en triangle allongé;
le 1" plus long que les autres, le 4'* échancré ; tous simplement épi-
neux Sur les côtés en dessous, sans poils ni squaramules.
Ces insectes, avec les formes générales des Harpalus, s'en dis-
tinguent fortement par leur lèle, qui a les plus grands rapports avec
celle des Licinus d'Europe. Leurs espèces sont peu nombreuses et
originaires pour la plupart de l'Amérique du Sud; une seule a été dé-
couverte récemment aux îles Philippines. Quelques-unqs sont ornées
de couleurs agréables. On en connaît huit en tout, dont une dou-
teuse (Ij.
IHELANOTUS.
Dej. Species Y, p. 698.
Menton assez grand, concave, muni d'une longue dent médiane assez
aiguë ; ses lobes latéraux coupés obliquement en dehors. — Languette
assez étroite, coupée carrément en avant; ses paraglosses très-grêles,
libres dès leur base et la dépassant assez fortement. — Dernier article
des palpes allongé, un peu ovalaire et tronqué au bout. — Mandibules
robustes, médiocres et subaiguës. — Labre presque carré, angulaire-
ment échancré. — Têle grosse, courte, non rétrécie en arrière, avec
deux impressions interantennaires bien marquées. — Yeux médiocre-
ment saillants. — Antennes à peine plus longues que le prolhorax,
amincies à leur base, à l'^f article en massue arquée, 3'^ plus long que
les autres ; ceux-ci subégaux, courts. — Prolhorax transversal, légè-
rement rétréci d'avant en arrière, peu convexe. — Elylres peu allon-
gées , parallèles, assez convexes. — Pâlies assez courtes ; jambes
(1) Esp. américaines : A. cephalofes, corvinus, lucidus, janthinns^ murr/i-
naliSj, Dej. Species. — suturalis, Putzeys, Méni. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, II
p. 408. — obsGurkornis , Watcrh. Ann. of nat. Hist. XVI, p. 22; espèce dou-
teuse. — Esp. de Manille : A. philippensis, Chevrol. Rev. zool. 1841, p. 221.
Nota. h'Amhlygnathusniger de Gory (Ann. d. 1. Soc. ent. Il, p. 236) n'ap-
partient pas à ce genre, selon M. De Chaudoir, qui en est possesseur aujour-
d'hui, mais au genre Melanotus Dej., et serait identique avec le Cratognaihus
scaritides de M. Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 13.
â6d CASABIQUES.
hérissées d'épines; les deux premiers articles des tarses antérieurs lé-
gèrement dilates dans les mâles, triangulaires, avec leur angle interne
un peu saillant en dedans, le !«'' beaucoup plus long que le 2^; les deux
suivants cordiformes, courts et égaux; tous simplement garnis de cils
épineux sans brosses ni squammules en dessous.
Dejean a placé ce genre parmi ses Féroniens ; mais je crois, avec
M. De Chaudoir (I), qu'il appartient à ces Harpalides anormaux, qui
composent essentiellement la tribu actuelle. Son faciès et la pubescence
du 3« article de ses antennes, ne laissent aucun doute à cet égard. Il
se compose de quelques espèces (2) propres à l'Amérique du Sud, de
taille moyenne et d'un noir brillant.
TRIBU XXIX.
ANISODAGTYLIDES.
Languette libre à son extrémité.— Tarses variables, parfois tous sem-
blables dans les deux sexes et spongieux en dessous, avec le dernier ar-
ticle fortement biiobé ; le plus souvent les quatre premiers des antérieurs
et des intermédiaires dilatés chez les mâles; le premier des antérieurs
parfois dilaté chez les femelles ; ces articles dilatés toujours revêtus
en dessous de poils sans mélange de squammules.
Comme on le voit par cette formule, les tarses varient singulièrement
dans celte tribu. Il faut en outre y ajouter deux autres caractères qu'on
ne trouve pas ailleurs, mais qui, n'existant que dans quelques genres,
n'ont pas dû y entrer. L'un consiste en ce que le premier ariicie des
quatre tarses antérieurs ou de tous les tarses, est plus petit que les
deux suivants ; l'autre en ce que ce même article aux antérieurs est
autant et même plus fortement dilaté chez certaines femelles que dans
leurs mâles. Il n'y a réellement de constant dans ce groupe que la ves-
titure en dessous des articles dilatés.
Il est riche en espèces ; mais de tous les genres qui suivent, il n'y en
a que trois (Anisodactvlcs, Diachromcs et Gynandromorphus) qui
aient des représentants en Europe ; les autres sont, pour la plupart,
américains. Ces genres me paraissent pouvoir être distribués de la ma-
nière suivante :
L Tous les tarses dilatés dans les deux sexes; leur 4« article biiobé : Ortho-
gonius.
(1) Bull. Mosc. 1852, n» 1, p. 84.
(2) M. flavipes, impressifrons, Dej. loc. cit. — chtlensis. Chaud. Bull. Mosc.
1837, n» 3, p. 19. — capitatus, mandibularis, Chaud, ibid. 1852, n" 1, p. 83.
A quoi il faut a.iouler VAmblygnathus niger Gory , oa Pangits scaritides Perty,
coHune je viens de le dire.
ANIS0DACTYX.IDES« 26d
H. Tarses antérieurs dilatés chez les mâles seulement.
a Les intermédiaires non dilatés.
Menton sans dent médiane : Crafognaihus, Piosoma, Geobœnus.
— muni d'une dent médiane : Diaphoromerus, Axinotoma.
a a Tarses intermédiaires plus ou moins dilatés chez les mâles.
Le l^r article des antérieurs pas plus petit que les deux suivants : Miga"
dopSj Loxomerus, Bruchycalus, Diachromus, Amphasia.
Le môme article plus petit que les deux suivants : Anisodactylus, Crû"
sodactylus , Anisotarsus, Lecanomerus , Notiobia _, Rhagodactylus ,
Hypharpax.
in. Tarses antérieurs dilatés dans les deux sexes : Gynandromorphus, Gy-
nandrotarsuSj Gynandropus.
Genre incertae sedis : Hyphœreon.
ORTHOGONIUS.
Dej. Species 1, p. 279 (1).
Menton transversal, assez fortement échancré en demi-cercle, sans
dent médiane; ses lobes latéraux triangulaires et aigus au bout. —
Languette courte, étroite, tronquée et à peine libre à son extrémité ;
ses paraglosses grandes, larges, arrondies au bout et la dépassant for-
tement. — Mandibules robustes, fortement arquées, aiguës; la droite
munie d'une forte dent. — Labre un peu transversal, plus ou moins
échnncré. — Tête cylindrico-ovalaire, à peine rétrécie postérieurement.
— Yeux assez gros et saillants. — Antennes médiocres, subsétacées,
à l*"" article médiocre, 2" court, les suivants subégaux. — Prolhorax
transversal, un peu rétréci en arrière, arrondi sur les côtés en avant,
assez largement, mais faiblement rebordé. — Elytres en carré allongé
un peu convexe, obliquement tronquées et sinuées, parfois arrondies
à leur extrémité. — Pattes robustes; cuisses cannelées en dessous;
jambes sillonnées, avec cinq rangées de cils ; tarses pareils dans les deux
sexes, lanlôl larges, tantôt assez étroits ; leurs trois premiers articles
triangulaires ; le 1'^'' des antérieurs allongé et beaucoup plus étroit que
les deux suivants ; le 4^ de tous fortement bilobé ; ces articles spongieux
en dessous; crochets pectines. — Corps parallèle, assez convexe en
dessous.
Genre anormal et dont la place est sujette à discussion. Dejean l'a
placé parmi ses ïroncalipennes, à la suite des Coptodera ; M. Schimdt-
Gœbel (2), tout en le conservant dans le même groupe, a exprimé l'o-
(1) Syn. Haplopisthius, De Chaud. Bull. Mosc. 1850, n^i, p. 434. — Apsec->
TRA, Schniidt-Gœbel/Col. Birman, p. 61.
(2) Col. JBirmaa. p. 56.
370 CAEABIQCES.
pinion qu'il serait peut-être mieux placé parmi les Harpalides; enfin,
M. De Cliaudoir (i) le met dans les Féronides, à côté des Rathymus et
des Zabrus. Je crois que c'est un de ces genres anormaux d'Harpa-
lides, analogues à ceux dont la tribu précédente est presque entière-
ment composée, mais la vestiture des tarses en dessous et l'étroitesse
relative du l*'' article des tarses antérieurs, caractères exclusivement
propres à la tribu actuelle, me déterminent à l'y placer.
La dilalalion des tarses varie beaucoup chez ces insectes, et, comme
chez les Pristosychus, Calatuus, etc., il paraît en être de même des
dentelures des crochets de ces organes. Deux genres ont été établis
sur ce dernier caraclcre.
Celui que M. De Chaudoir nomme Haplopisthibs, n'a pas de den-
telures à ceux des tarses postérieurs (2) ; elles manquent à tous les
tarses, dans ceiui que M. Schmidt-Gœbel a créé sous le nom d'Ap-
SECTRA (5). On découvrira sans aucun doute des passages entre eux et
les espèces normales.
Les Orthogomius sont en général de taille moyenne, parfois assez
grande, d'un noir-brunâtre ou fauve et souvent variés de ces deux
couleurs, système de coloration qui est précisément celui qui existe
chez les Daptcs, Agokoderl's, etc. Ces insectes sont propres à l'Afrique
et aux Indes orientales; on en connaît déjà pius d'une vingtaine, tous
plus ou moins rares et recherchés dans les collections (4).
(1) Bull. Mosc. 1848, n" 1, p. 98.
(2) Orth. Hopeij Gray in Griff. Anim. Kingd. p. 273, pi. 13, f. 4. (0. mala-
bariensis, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 196.) — Mellyi^ De Chaud. Bull.
Mosc. 1850, 11° 2, p. 432; tous deux du continent indien. Au caractère emprunté
aux crochets des tarses, M. De Chaudoir ajoute des paraglosses plus amples et
réunies par une membrane au-devant de la languette; celle-ci serait aussi plus
étroite que dans les vrais Orthogonius. Ces modifications ne me paraissent pas
avoir plus de valeur que celles des crochets eux-mêmes.
(3) Il ne comprend que le Carabus duplicatus de Wiedemann, Zool. Mag.
I, 3, p. 166. U Orthogonius duplicatus de Dejean est une autre espèce, comme
on le voit dans la note suivante.
Dejean a inscrit dans son Catalogue (éd. 3, p. 12), à la suite des Orthogo-
nius, un genre Acteka établi sur une espèce {A. atrata) de Java; il est peut-
être identique avec celui-ci.
(4) Aux sept esp. décrites par Dejean, aj. : Esp. indiennes: 0. picilabris
{femoratus Dej.) , brunnipennis ^ Mac-Leay, Annul. Jav. p. 27. — laieralis,
Guérin-Ménev. in Deless. Voy. dans l'Inde. Ins. — deletus , puncticollis (dupli-
cafuSj Dej. nec Wiedem.), profundestriatus, ongidatuSj, pUcatus. svlcatus„
opacuSj angusticolliSj, Schmidt-Gœbcl, Col. Birman, p. 56. — femoralis. Chaud.
Bull. Mosc. 1848, n» 1, p. 99. — Esp. africaines : Q. latus, longipenniSj Stra-
chani, dubius, Hope, Ann. and Mag. of nat, Hist. X, p. 92. — BuqueUi, Chaud.
Bull. Mosc. 1850, n» 2, p. 431.
ANiSODACTYtIDES. 27t
CRATOGNATHUS.
Dej. Species IV, p. 46 (1).
Menton transversal, Irès-concave, bituberculé à sa base, fortement
échancré; l'échancrure arrondie, sans dent; ses lobes latéraux larges,
arrondis en dehors, avec leur angle apical subaigu. — Languette étroite,
tronquée au bout, libre; sesparaglosses beaucoup plus longues qu'elle,
larges et obtuses à leur extrémité. — Dernier article des palpes grcle,
subovalaire, à peine tronqué au bout. — Mandibules robustes, dilatées
en dehors à leur base, assez aiguës et arquées à leur extrémité, —
Labre en carré subtransversal , médiocrement ou assez fortement
échancré. — Tête forte, carrée, plus ou moins renflée en arrière; épis-
tome légèrement échancré en avant. — Yeux assez grands, saillants. —
Antennes grêles, filiformes, de la longueur du prothorax, à l^'' article
assez gros, subcylindrique, 2e court, 3« plus long que lui et les suivants;
ceux-ci subcylindriques et comprimés. — ProthOrax transver;al, un peu
rétréci à sa base, nicdiocrement échancré en avant ; ses quatre angles
distincts. — Elytres courtes, subparallèles, assez convexes, arrondies à
leur extrémité, conliguës au prothorax à leur base. — Pattes médiocres ;
jambes antérieures peu dilatées à leur extrémité , munies de trois à
Quatre petites épines sur leur tranche externe ; les quatre premiers
articles des tarses de la même paire légèrement dilatés, les trois pre-
miers trigones, le 4" cordiforme et légèrement bifide; tous garnis de
poils serrés en dessous.
Insectes du Cap de Konne-Espérancc, de taille au plus moyenne, et
d'un facics voisin, jusqu'à un certain point, de celui des Daptus. Dejeaii
qui le premier en a décrit une espèce, l'avait crue à tort originaire des
bords de la Plata. Quoique peu nombreux, ces insectes peuvent se par-
tager eu deux sections, dont on a fait des genres différents, mais qui ne
me paraissent pas présenter des caractères suffisants pour être adoptés.
Les Cratognathus vrais ou Cypiiogenius de M. De Chaudoir ont
la tête plus grosse chez les femelles que chez les mâles , l'épistome
subhéxagonal, le labre médiocrement échancré et les nîandibules très-
robustes à leur base (2).
(1) Syn. Cyphogenius, Chaud. Bull. Mosc. 1813, p. 395. — Eucephalus, De
Casteln. Et. ent. p. 6G. — Daptomouphus, Chaud. Bull. Mosc. 1837, u" 7, p. 39.
— Erichson a le premier signal6 (dans ses Arch. 1843, I, p. 205, et 184i, II,
p. 260) l'identité de ces trois genres avec celui de Dejean. Avant lui, M. Brull6
(Hist. nat. d. Ins. V, p. 13) avait t'ait connaître ([ue ces insectes sont du Cap et
non américains.
(2) Cratugnathus mandibularis, Dej. Species IV, p. 48; figuré Icon. d. Co-
léopt. d'Eur. pi. 173, f. 5, et dans BruUé, Hist. d. Ins. V, pi. 1, f. 3; le même
que Cyghogeniu^ paÛipes, De Chaud, loc. cit. p. 399. — Crat. labiatus, Erichs,
272 CÀBABIQVES4
Les E0CEPHALCS de Caslelnau ou Daptomorphus de Chaudoir ont, ad
contraire, la tèle plus forte chez les mâles que chez les femelles ; leur
épislome est de forme ordinaire, leur labre fortement échancré et leurs
mandibules sont moins dilatées à leur base (i).
PIOSOMA,
J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit. St. p. 102.
Menton court, concave , fortement échancré , sans dent médiane. —
Languette étroite, arrondie en avant; ses paraglosses divergentes,
arrondies. — Dernier article des palpes légèrement ovalaire, tronqué
au bout. — Mandibules robustes, arquées et aiguës. — Labre un peu
transversal, échancré, avec ses angles arrondis. — Tête subquadran-
gulaire, non rétrécie en arrière. — Antennes médiocres, moniliformes,
à articles globoso-obconiques ; le 3« un peu plus grêle que les autres,
le l«r gros, cylindrique, — Prothorax carré, arrondi sur les côtés, un
peu sinué en arrière, avec ses angles postérieurs droits. — Elytres
tronquées à leur base, parallèles, convexes. — Pattes assez robustes ;
jambes épineuses en dehors ; tarses antérieurs à articles courts , trian-
gulaires, garnis de longs poils en dessous ; ceux des autres tarses dé-
croissant successivement; Irochanlers postérieurs de la longueur de la
moitié des cuisses. — Corps aptère, épais , cylindrique , couvert de
longs poils.
M. J. Le Conte, à qui ces caractères sont empruntés, dit que ce genre
est voisin des Cratocerds. En effet il paraît tel à certains égards; mais
la vesiilure de ses tarses en dessous oblige de le mettre dans la tribu
actuelle, tandis que les Cuatocercs appartiennent à la précédente. La
seule espèce ( P. sclosum ) dont il se compose, est de taille moyenne et
provient des Montagnes rocheuses.
GEOBtENUS. •
Dej. Species IV, p. 402.
Menton transversal, fortement échancré ; le fond de l'échancrure
très-légèrement saillant dans son milieu; ses lobes latéraux terminés en
pointe aiguë. — Languette médiocre, libre et un peu arrondie au bout;
Arch. 1843, I, p. 215. — Suivant cet auteur (ibid. p. 205), VHarpalus xantho-
raphus de Wiedemann (Dej. Species IV, p. 390) devrait être également rap-
porté ici.
(1) Eucephalus capensis, Casteln. loc. cit. p 66, pi. 2, f. 5; le même que
Daptomorphus capensis^ Chaud, loc. cit. p. 40.
Le Cratognathus scaritides de M. Perty (Del. anim. art. Brasil. p. 13, Tab. 3,
f. 7) n'appartient pas à ce genre, selon M. De Chaudoir, mais au genre Mêla-.
^oios Dejean, ainsi qu'où l'a vu plus haut.
Anisodactylides. 273
Ses paraglosses petites, coniques, pas plus longues qu'elle. ~ Dernier
article des palpes ovaiaire et acuminé au bout. — Mandibules courtes,
un peu arquées et obtuses à leur extrémité. — Labre en carré trans-
versal, entier. — Tête assez allongée, à peine rétrécie en arrière. —
Yeux gros, médiocrement saillants. — Antennes très-grêles, notablement
plus longues que le prothorax, grossissant un peu à leur extrémité ; le 1"
article un peu plus gros que les autres ; ceux-ci subégaux. — Prothorax
carré, à peine rétréci en arrière, faiblement échancré en avant ; ses
angles postérieurs arrondis, les antérieurs distincts. — Elytres oblongo-
ovales, déprimées. — Pattes assez longues, grêles; jambes antérieures
très-faiblement dilatées à leur extrémité, non épineuses ; les quatre pre-
miers articles des tarses antérieurs dilatés chez les mâles, revêtus en
dessous d'une brosse de poils serrés ; le !«■' allongé, à peine rétréci pos-
térieurement, les deux suivants triangulaires, arrondis aux angles, le
4" petit, fortement échancré, presque bilobè. — Corps déprimé.
Une seule espèce (G. lateralU) du Cap de Bonne-Espérance rentre
dans ce genre. Elle est au-dessous de la taille moyenne, assez semblable
à un Calathcs par la forme générale, et a des rapports réels avec les
Stenolophcs , près desquels Dejean l'a placée , par suite de la forme
du 4« article de ses tarses antérieurs chez les mâles ; mais elle s'en
éloigne beaucoup par la vestiture de ces mêmes tarses en dessous et les
intermédiaires qui ne sont pas dilatés. Ces deux caractères exigent
qu'elle soit placée dans la tribu actuelle (i).
DIAPHOROMERUS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1843, p. 402.
Menton transversal, excavé, profondément et très-largement échan-
cré, pourvu d'une dent médiane assez courte et simple ; ses lobes laté-
raux courts, très-dilatés et arrondis en dehors à leur base, subobtus au
bout. — Languette étroite, convexe, libre et tronquée au bout ; ses
paraglosses beaucoup plus longues qu'elle, larges, rélrécies à leur base,
arrondies en avant. — Dernier article des palpes grêle, subovalaire,
presque tronqué au bout. — Mandibules assez courtes, arquées et
subobtuses au bout ; la droite bidentée au côté interne. — Labre trans-
versal, largement et faiblement échancré. — Tête carrée, un peu ré-
(1) M. J. Le Conte (Geod. Col. of the Unit. St. p. 131) a placé dans ce genre
plusieurs espèces des Etats-Unis, les unes déjà décrites [Feronia autumnalis et
atrimedia Say, Trecims rujyestris Say, Trechus ruficrus et tibialis Kirby),
les autres nouvelles, dont les mâles, comme il le reconnaît lui-même, ont les
tarses antérieurs garnis de squammules en dessous. Ces espèces appartiennent
dès lors à la tribu des Harpalides, et on les trouvera inscrites plus bas parmi
les Harpalus, dont elles doivent très-probablement être séparées générique-
puent.
Coléoplères. Tome I, 18
274 CASÀBIQCES.
trécie en arrière. — Antennes médiocres, à !<■' article plus long et
plus gros que les autres, cylindrique, 2 le plus court de tous, obconique
ainsi que 3, les suivants égaux, en carré allongé et comprimés. — Pro-
thorax presque carré. — Elytres subovales. — Pattes médiocres ;
cuisses renflées dans leur milieu ; jambes antérieures un peu dilatées
au bout, les autres grêles ; les quatre premiers articles des tarses anté-
rieurs des mâles fortement dilatés ; le l"»" court, non transversal, les
deux suivants transversaux, arrondis aux angles, le 4e cordiforme, pres-
que bilobé ; tous spongieux en dessous.
Ce genre ne comprend qu'une espèce de l'Australie, que M. De
Chaudoir nomme D. iridipennis et qu'il soupçonne être identique avec
l'Harpalus melanarius de Dejean.
AXINOTOMA,
Dej. SpedesIV, p. 29.
Menton court, un peu concave, assez fortement échancré, muni d'une
forte dent médiane simple, égalant presque ses lobes latéraux. — Palpes
courts ; leur dernier article peu allongé et légèrement sécuriforme. —
Mandibules courtes, assez arquées et peu aiguës. — Labre en carré
transversal, avec ses angles antérieurs arrondis. — Tête courte, pres-
que arrondie, un peu rétrécie en arrière. — Antennes assez longues,
à l«r article de la longueur des deux suivants réunis, 2 le plus court de
tous; les autres subégaux et comprimés. — Prothorax presque carré.
— Elytres assez allongées, subparallèles. — Pattes médiocres; les
quatre premiers articles des tarses antérieurs des mâles assez fortement
dilates ; les trois premiers triangulaires , le 4" cordiforme et bifide ; les
mêmes articles aux tarses intermédiaires très-légèrement dilatés, sub-
cylindriques.
Ces caractères sont empruntés à Dejean ; comme il ne parle pas de
la vestiture des tarses des mâles, le genre appartient peut-être à la tribu
des Harpalides. Il ne contient qu'une espèce {A. fatlax) du Sénégal,
dont le fades est celui d'un Habpalcs.
MIGADOPS.
Waterh. Ann. of nat. Hist. IX, p. 136.
Menton transversal, faiblement échancré, muni d'une large dent mé-
diane bifide ; ses lobes latéraux tronqués obliquement en dehors à leur
sommet. — Languette soudée avec ses paraglosses , à peine ou pas
plus longue qu'elles, arrondie ou un peu dentiforme dans son milieu
en avant. — Dernier article des palpes ovalaire et tronqué au bout. —
Mandibules courtes, larges, uni ou bidentées à leur l)ase, assez aiguës
AMSODACTYLIDES. 275
au bout. — Labre transversal, faiblement échancré en avant. — Tête
médiocre, subtriangulaire, non rétrécie en arrière. — Yeux assez gros
et assez saillants. — Antennes filiformes; leurs articles subcylindriques,
le 1er et le 3e un peu plus longs que les autres. — Prothorax trans-
versal, légèrement cordiforme, avec ses angles distincts. — Elytres
oblongues ou ovalaires, presque aussi larges que le prothorax à leur
base, médiocrement convexes. — Pattes assez longues; jambes anté-
rieures étroites, faiblement échancrées, à peine épineuses ; les quatre
premiers articles des tarses de la même paire assez fortement dilatés
chez les mâles, trigones, subtransversaux, garnis en dessous de brosses
d'assez longs poils, ceux des intermédiaires moins élargis et parfois à
peine.
Insectes propres aux îles Falkland et à la Terre de Feu où ils vivent
sous les pierres, et sont communs. Leur faciès les éloigne des Harpa-
lides en général , et les rapproche, des Nebria ou des Amara ; mais
par la structure de leurs tarses ils appartiennent à la tribu actuelle.
Sous le rapport de la dilatation de leurs tarses intermédiaires, leurs
espèces se divisent en deux groupes : les unes ayant ces tarses visi-
blement dilatés chez les mâles (i), tandis qu'ils le sont à peine chez
une autre (2).
LOXOMERUS.
De Chaud. Butl. d. Mosc. 1842^ p. 851 (3).
Menton transversal, fortement échancré, muni d'une grosse dent mé-
diane arrondie à son extrémité ; ses lobes latéraux divergents , peu
arrondis en dehors, terminés par une petite dent. — Languette presque
membraneuse, peu saillante, évasée et ciliée en avant ; ses paraglosses
courtes, presque cachées par la dent médiane du menton. — Palpes
allongés, filiformes ; leur dernier article subcylindrique, un peu déprimé
et tronqué obliquement au bout. — Mandibules courtes, larges à leur
base, déprimées, arquées et assez aiguës au bout ; leur bord inférieur
caréné dans toute sa longueur en dehors. — Labre transversal, entier
en avant. — Tête carrée ; épistome coupé carrément en avant. — Yeux
peu saillants. — Antennes de la longueur du prothorax, filiformes, à
l*^"" article gros, court et ovalaire, 2 court, 3-4 égaux avec le l«r et
entre eux; les suivants à peine plus courts. — Prothorax cordiforme,
tronqué en avant et à sa base. — Elytres amples, de la largeur du pro-
(1) M. virescens, falklandicus , Danvinii, nigro-cœruleus, Watcrh. loc. cit.
(2) M. ovalis, ibid.
(3) Syn. HeterodactvluSj Guérin-Mén. Rev zool. 1841^ p. 213; nom anté-
rieur d'un an à celui de M. De Chaudoir, mais qui, ayant déjà été appliqué par
Spix à un genre de Sauriens (Voyez Dumér, et Bibron, Erpétol. V, p. 444), ne
peut pas être conservé.
276 CAnABlQDESi
thorax à leur base , ovalaires, assez convexes et arrondies au bout. «—
Pattes assez longues ; jambes grêles ; les antérieures fortement échan-
crces ; tarses de la même paire ayant leurs quatre premiers articles for-
tement dilates chez les mâles , garnis en dessous de brosses de poils ;
ces articles fortement cordiformes ; ceux des intermédiaires moins larges
et plus triangulaires ; le 4® de tous prolongé au côté interne en un lobe
allongé. — Corps aptère.
Genre singulier, établi sur une espèce des îles Auckland, qui a telle-
ment, au premier aspect, le faciès d'une Nebria, que MIV(. Guérin-
Méneville et De Chaudoir, qui l'ont publiée à l'insu l'un de l'autre, se
sont accordes à lui imposer le nom spécifique de nebrioides. Le pre-
mier de ces entomologistes a très-bien fait ressortir ses analogies. Le
genre Migapops qui précède çt avec lequel elle a manifestement les plus
grands rapports, diminue un peu ce que son organisation présente d'a-
normal, en la rendant moins isolée.
BRAGHYCÔELUS.
De Chacd. Bull. d. Mosc. 1842, p. 848.
Menton transversal, faiblement échancré, trilobé; le lobe médian
très-large à sa base, tronqué carrément à son extrémité, plus court que
les latéraux ; ceux-ci arrondis en dehors, terminés en pointe mousse.
— Languette saillante, arrondie à l'extrémité. — Dernier article des
palpes ovalaire et tronqué au bout. — Mandibules presque cachées par
le labre, lisses, peu arquées et aiguës. — Labre transversal, entier. —
Tête rétrécie antérieurement; épistome échancré en arc de cercle. —
Yeux gros, peu saillants. — Antennes filiformes, plus longues que le
prolhorax, à l'^"' article gros, médiocre, 2^ court, 3"^ plus long que lui
et les suivants ; tous plus ou moins obconiques. — Prothorax trans-
versal, légèrement rétréci en arrière, recouvrant un peu la base des
élylres. — Celles ci plus larges que lui, amples, ovalaires, peu convexes,
— Pattes médiocres; jambes en triangle allongé; les quatre premiers
articles des quatre tarses antérieurs dilatés et garnis en dessous de
poils serrés; le l*^"" des antérieurs triangulaire, les suivants graduelle-
ment plus petits, en carré arrondi aux angles ; les intermédiaires moins
larges, leur 4e article subcordiforme.
M. De Chaudoir, à qui j'emprunte ces caractères, a établi ce genre
sur un insecte du détroit de Magellan {B. Duponli), qu'il dit se rap-
procher par sa forme générale du genre Cbaiocercs de Dejean,
ANlSODACTYLIBESl, 577
mACHROMUS.
Erichs. Die Kœf. d. Mark Brand. l, p. 43.
Menton transversal, assez fortement échancré, muni d'une courte
dent médiane obtuse. — Languette saillante, sinuée au bout dans son
milieu, libre; ses paraglosses la dépassant un peu, obtuses an bout. —
Dernier article des palpes légèrement ovalaire et obtus à son extrémité.
— Mandibules courtes, arquées et obtuses à leur sommet. — Labre
transversal, un peu échancré en avant. — Tète brièvement ovalaire, à
peine rétrécie en arrière. — Antennes filiformes ; leur 2» article le plus
court de tous; le l"^'' plus gros, mais pas beaucoup plus long que les
autres ; ceux-ci égaux. — Prothorax transversal , légèrement cordi-
forme, tronqué en avant et à sa base. — Elj très allongées, parallèles,
un peu sinuées au bout. — Pattes médiocres, terminées par deux épe-
rons contigus, l'externe ovale, l'interne très-petit ; les quatre premiers
articles dilatés chez les mâles ; le l*"" en triangle allongé, les deux sui-
vants plus courts, de même forme, le i^ transversal, cordiforme, échan-
cré au bout ; tarses intermédiaires moins dilatés, avec le 1*"" article
plus long ; tous garnis de longs poils en dessous. — Corps déprimé,
ponctué et pubescent.
h' Harpalus gcrmanns des auteurs , petit et joli insecte, commun
dans la plus grande partie de l'Europe, compose à lui seul ce genre.
Erichson l'a retiré avec raison des Harpalus, dont la vestiture de ses
tarses en dessous l'éloigné essentiellement.
AMPHASIA.
Newm. The ent. Mag. Y, p. 387 (1).
Genre à peine distinct des Diachromcs et qui n'en diffère que parles
jambes antérieures, munies d'un seul éperon simple, et les tarses an-
térieurs plus dilatés chez les mâles, avec leurs articles 2-3 plus courts.
Il ne conlient qu'une espèce {À. fulvicollis) des Etals-Unis.
Les DiCHEiRus de M. le comte De Mannerheim ne m'en paraissent
pas distincts. Ils n'en diffèrent que par leurs jambes antérieures dont
l'éperon terminal est trifide (2) et leurs tarses postérieurs moins grêles.
Toutes leurs espèces sont de Californie (5); Dejean avait placé parmi
les Harpalus de la division des Ophoxcs, les deux qu'il a connues.
(1) Syn. DiCHEiRUs, Manh. Bull Mosc. 1843, p. 211.
(2) H. De Mannerheim dit que ces jambes sont terminées par deux éperons :
l'externe lancéolé, recourbé et excavé en dedans, l'interne très-petit. M. J. Le
Conte (Ânn. of the'Lyc. of New-York, V, p. 184) a rectifié cette erreur.
(3) Harpalus dilatafus, brunneus, DeJ. Species IV, p. 239 et 241. — ■ J)ich.
278 rlRABIQUES.
ANISODACTYLUS.
ÛEJ. Species IV, p. 132.
Menton plus ou {noins transversal, médiocrement ou assez fortement
échancré, sans dent médiane; ses lobes latéraux terminés en angle
aigu. — Languette étroite, échancrée ou non en avant, libre dans une
partie de sa longueur ; ses paraglosses larges, obtuses au bout, la dé-
passant un peu ou pas du tout. — Dernier article des palpes subcylin-
drique et tronqué au bout. — Mandibules courtes, arquées à leur
extré.Tiité, assez aiguës. — Labre en carré transversal, arrondi aux
angles, entier ou un peu échancré en avant. — Tête médiocre, subova-
lairc, un peu rétrécie postérieurement. — Yeux médiocres, peu saillants.
— Antennes de la longueur au moins du prothorax, filiformes, à 1«''
article assez gros, 3^ plus long que les autres, ceux-ci subégaux. —
Prothorax en carré transversal ou subéquilatéral, coupé presque carré-
ment à sa base et en avant, faiblement rétréci en arrière ; ses angles
distincts. — Elytres oblongues ou ovalaires, sinuées au bout. — Pattes
médiocres; jambes antérieures faiblement dilatées au bout, presque
sans épines; les quatre premiers articles des tarses antérieurs forte-
ment dilatés chez les mâles; le l*"" beaucoup plus petit que les deux
suivants et trigone comme eux; le 4e court, cordiforme, échancré ou
subbilobé en avant; les mêmes des intermédiaires autant ou moins di-
latés, de même forme ou plus allongés; tous garnis de poils serrés en
dessous, sauf le premier qui est nu ou spongieux seulement en avant.
Avant les travaux de Dejean, ces insectes étaient confondus avec les
Hakpalus, dont ils sont très-distincts, et, en les en séparant, cet ento-
mologiste a établi un des meilleurs genres qu'il ait créé parmi ses Har-
paliens. Ainsi qu'il l'a dit, il y a des différences sensibles, selon les
espèces, dans la dilatation des tarses antérieurs et intermédiaires chez
les mâles, el il y en a même où le l<?r article de ces organes n'est guère
plus petit que les deux suivants (i).
piceiis^ hirsutus, Ménétr. Bull. d. l'Acad. d. S'-Pétersb. 1843, II, p. 61. — pa-
raUeluSj obtusus, J. Le Conte, loc. cit.
(1) L'éperon terminal des jambes antérieures varie aussi beaucoup sous le
rapport de la forme, et M. J. Le Conte (Geod. Col. of the Unit. St. p. 108) s'est
servi de ce caractère pour diviser le genre en trois sections :
Les ANISODACTYLUS vrais, qui ont cet éperon dilaté à sa base;
Les Triplectrus, chez lesquels il est trifide, et qui ont en même temps le corps
plus convexe que de coutume;
Les ÂPLocENTRus, cliez lesquels il est simple et qui ont les palpes un peu
épaissis, avec le dernier article plus ovale que dans les autres espèces.
J'ignore si ces divisions s'appliqueraient exactement aux espèces de l'ancien
continent, comme à celles de l'Amérique du Nord.
ANISODACTYLIDES. 279
Les AmsoDACTTtus ne paraissent pas exister hors de l'Europe, de
l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique du Nord ; ce dernier pays est
celui qui en possède le plus. Ils vivent sous les pierres, dans les champs
comme les Harpalcs. On en connaît près d'une cinquantaine d'es-
pèces (I).
M. Brullé (2) a fait la remarque très-exacte, que plusieurs Har-
PALUS de Dejean, propres à l'Amérique du Sud, et remarquables par
leurs couleurs métalliques, appartiennent au genre actuel. Leurs tarses
antérieurs sont en effet garnis en dessous de brosses de poils et leur
1" article est manifestement plus petit que chacun des deux sui-
vants (3).
CRASODAGTYLUS.
Guèrin-Ménev. in Lefebvre, Voy. en Abyssin. Zool. Ins. p. 258.
Ce genre ne me paraît pas suffisamment distinct du précédent ; il ne
s'en distingue en effet que par le premier article des tarses intermé-
diaires des mâles qui est aussi grand que les suivants. Il y a là tout au
plus de quoi fonder une section, cet article différant déjà à peine des
deux suivants chez quelques Anisodactylcs.
L'espèce {C. punclalus) que décrit M. Guérin-Méneville , se trouve
en Abyssinie.
ANISOTARSUS.
Pe Chaud. Bull. d. Mosc. 1837, n» 7, p. 41 (4).
Ce sont des Anisodactylus, dont le menton est pourvu d'une dent
médiane simple ; tous les autres caractères sont absolument pareils. Les
(1) Aux vingt-quatre espèces décrites par Dejean, aj. : Esp. asiatiques: A.ptmc-
tipenniSj Gebler, Mém. d. 1. Soc. d. Mosc. 1833, p. 265 (VA. obtusus décrit en
même temps est un Harpalus, comme l'indique le Catalogue de Dejean, et comme
Gebler l'a reconnu lui-même, Bull. Mosc. 1847, p. 350). — nonsignatus, Kry-
nicki, Bull. Mosc. éd. Lequien, p. 168. — Esp. africaines -.A. Dejeanii, Duquel,
Rev. zool. 1840, p. 241. — melanariuSj, ca^er, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 192.
— Esp. de l'Amer, du Nord : A. striafus, rufipennis, pinguis, crassus^ gravi-
dus, elUpticus, subœneuSj, obscurus^ J. Le Conte, Geod. Col. of tlie Unit. St.
p. 108. — californicus, confusus, brevicollis, consobrinus, similis, alternons,
amaroides, J. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 182. — Esp. de
l'Amer, du Sud : A. elatus, flavocinctus, concinnus, Erichs. Arch. 1847, I,
p. 70.
(2) Voy. de d'Orb. Ent. p. 35.
(3) Tels sont les Harpalus postions, amethystinus, cupripenniSj 'cupreoni-
tens, peruvianus, tucumanus, et probablement encore un assez grand nombre
d'autres. M. Brullé lui-môme (loc. cit.) en a décrit plusieurs belles espèces : A.
ruficrus, rufus, chalceus.
(4) Syn. Spongopus, J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit. St. p. 105. — EuRY-
TRicHus, J. Le Conte, ibid. p. 115.
èSO CARABtQtJBJ.
deux espèces (i) décrites par M. De Chaudoîr sont originaires du
Mexique.
Le genre Spongopus de M. J. Le Conte me paraît complètement
identique avec celui-ci. L'espèce des Etals-Unis {S. verlicalis) sur
lequel il est établi, a, d'après la description qu'il en donne, le faciès des
deux espèces typiques.
Je ne vois pas non plus en quoi on diffère le genre Ecbytrichus du
même auteur. Le premier article des tarses antérieurs des mâles serait
un plus large, et les intermédiaires moins dilatés que chez les Spon-
Gopcs. Mais ces modifications correspondent à celles , absolument pa-
reilles, qu'on observe parmi les Amsodactvlus. M. Le Conte rapporte
six espèces à ce genre (2}«
LECANOMERUS.
De Chaud. Bull. à. Mosc. 1850, n» 2, p. 446;
Menton muni d'une dent médiane simple; ses lobes dilatés, aigus au
bout. — Languette tronquée à son extrémité ; ses paraglosses amples, de
même longueur qu'elle. — Dernier article des palpes ovalaire et acu-
rainé. — Mandibules courtes , fortement arquées et aiguës au bout. —
Labre carré, un peu transversal. — Tête petite, ovàlaire, à peine rélré-
cie en arrière. — Prolhorax beaucoup plus large qu'elle, carré et arrondi
sur les côtés; ses angles obtus. — Elylres subovales, assez fortement
sinuées à leur extrémité. — Pattes médiocres; jambes grêles, les anté-
rieures faiblement élargies au bout; les quatre premiers articles des
tarses antérieurs des mâles dilatés ; le !«'' petit, triangulaire, le 2" très-
grand, en cœur arrondi , le 3« transversalement ovale, beaucoup plus
court que les précédents, le 4" transversal, plus étroit et beaucoup plus
petit que les précédents, échancré; tarses intermédiaires un peu plus
étroits que les antérieurs; tous munis en dessous de poils serrés.
M. De Chaudoir place ce genre à côté des Stenolophcs dont il a le
faciès; mais ces derniers ont le dessous des tarses antérieurs garni de
squammules, et appartiennent à la tribu suivante ; ici ces organes sont
revêtus de poils et faits d'ailleurs, à très-peu de chose près, comme ceux
des AisisoDACTYLus. Le menton denté de ces insectes m'engage à les
placer à la suite des Anisotarscs. Le genre est établi sur une petite es-
pèce (L. insidiosus) de l'Australie.
(1) A. brevicolUs, lœviusculusj Chaud, loc. cit.
(2) Harpalus terminatus, Say. — Harp. agilis, dîC/iroM5, Dej. — E. testa-
cetw, nitidipennis, picem, J. Le Conte, loc. cit.
AmSODACTYLIDES, 28»
NOTIOBIA;
Perty^ Del. anim. art. Brasil. p. 13.
Genre établi sur un exemplaire , très-probablement femelle , d'un
insecte du Brésil, et très-imparfaitement caractérisé par M. Perty dans
les termes suivants :
Labre transversal, rétréci en avant. — Dernier article des palpes
cylindrique, faiblement atténué au bout. — Tarses antérieurs légèrement
dilatés. — Antennes filiformes. — Yeux très-saillants. — Mandibules
croisées, saillantes. — Menton profondément échancré. — Jambes
échancrées, munies d'un éperon près de l'échancrure. — 2e article des
palpes maxillaires Irès-grand ; le dernier un peu plus long que le pé-
nultième.
M. Perty a placé ce genre à côté des ELAPHRrs, bien qu'il indique les
jambes antérieures comme étant échancrées. L'espèce {violacea) qu'il
décrit, est un insecte de taille médiocre, provenant du Brésil austral.
M. Brullé, le seul auteur qui, depuis, se soit occupé du genre, l'avait
d'abord (i) placé également à la suite des Elaphrcs. Plus tard (2),
ayant cru reconnaître l'espèce dans un insecte rapporté par M. A.
d'Orbigny, du pays des Guarayos, il en a fait un Hypolithus, genre
qui n'est pour lui qu'une division des Harpalus. La figure que M. Perty
a publiée de cet insecte me rappelle, quant à moi , les formes des
Batrachioiv du Catalogue de Dejean, genre inédit dont je n'ai pas à
m'occuper, mais qui est très-voisin des Anisotarsds et qui doit être
placé à leur suite (3). Toutefois, ce n'est qu'une présomption, et cette
coupe générique de M. Perty reste douteuse jusqu'à nouvel ordre.
RHAGODACTYLUS.
De Chaud. Ann. d. l. Soe. ent. IV, p. 431.
Je ne connais pas ce genre et ne puis que reproduire les caractères
que lui assigne M. De Chaudoir.
(1) Hist. nat, d. Ins. V, p. 137.
(2) In d'Orb. Voy. Ent. p. 34.
(3) Comme dans les Anisotarsus, le menton des Batrachion est pourvu d'une
dent médiane assez forte. Les quatre premiers articles des quatre tarses an-
térieurs des mâles sont fortement dilatés; le 2« et le 3^ sont manifeste-
ment plus larges que le l'^r et le 4.^; tous sont plus cordiformes que chez les
Anisotarsus et les Anisodactylus. Le prothorax est rétréci en arrière, avec ses
angles postérieurs obtus et relevés. Toutes les espèces sont américaines. — J'ai
eu entre les mains une monographie manuscrite de ce genre, rédigée par M. Put-
ïeys, et qui n'a pas encore paru. Elle contenait cinq espèces, toutes inédites:
B. chalconotumj œneum, Deyrollei, nitens et rana.
282 CÀRÀSIQCES.
Une forte dent simple, très-aiguë, dans l'échancrare du menton. —
Dernier article des palpes allongé, cylindrique et tronqué à l'extrémité.
— Mandibules très-peu avancées, très-arquées et très-aiguës. — Labre
court, presque transverse, un peu arrondi antérieurement. — ïéte
carrée. — Yeux très-saillants. '■ — Antennes filiformes, assez courtes.
— Les 2®, 3° et 4'^ articles des quatre tarses antérieurs fortement di-
latés ; les 2" et 3« cordiformes, le 4« bilobé ; le 1er court, triangulaire et
peu dilaté.
Autant que j'en puis juger par celte diagnose, ce genre lient à la fois
des ANisoDACTVLrs et des Sieholopuus par la structure de ses tarses,
toutes réserves faites au sujet de la vestiture de ces organes, dont
M. De Chaudoir ne parle pas. Il ne contient qu'une espèce du Brésil
(li. brasiliensis), de taille moyenne et d'un vert-brunâtre, avec les an-
tennes, les palpes et les pattes testacés.
HYPHARPAX.
Mac-Leay. Annul. Jav. p. 22.
Genre remarquable, dont les entomologistes n'ont pu pendant long-
temps se rendre compte , M. Mac-Leay l'ayant imparfaitement carac-
térisé et n'ayant connu que la femelle. M. Hope (i) ayant depuis figuré
le mâle avec des détails, il est possible de s'en faire maintenant une
idée satisfaisante, quoique la languette et la vestiture des tarses en des-
sous, chez les mâles, soient encore inconnues.
Menton transversal, médiocrement échancré, muni d'une assez forte
dent simple ; ses lobes latéraux arrondis en dehors, terminés en pointe
assez aiguë. — Dernier article des palpes légèrement fusiforme, tronqué
au bout. — Mandibules courtes, arquées et aiguës. — Labre transver-
sal, arrondi aux angles, légèrement échancré en avant. — Tête médiocre,
un peu rétrécie en arrière. — Antennes plus longues que le prothorax,
grossissant un peu à leur extrémité, à l'^'' article plus long et plus gros
que les suivants; ceux ci subégaux. — Prothorax transversal, arrondi
sur les côtés, très-légèrement rétréci en arrière, ayant deux fossettes à
sa base, près des angles postérieurs. — Elytres médiocres, parallèles,
arrondies au bout, striées. — Pattes robustes, médiocres; cuisses posté-
rieures des mâles grosses, unidentées en dessous ; jambes de la même
paire arquées, finement crénelées en dedans sur toute leur longueur; les
iqualre premiers articles des quatre tarses antérieurs fortement dilatés
dans le même sexe ; leurs articles fortement cordiformes, arrondis aux
angles, le 2« un peu plus grand que les autres, ceux-ci égaux
D'après la description de M. Mac-Leay, les cuisses et les jambes pos-
térieures ne présenteraient rien de particulier chez la femelle. Ce n'est
(1) The Coleopt. Manual, pi. 2, f. 3 a-e.
ANlSODACTYtlDES. 284
que d'après la figure de M. Hopc, que j'indique le 2^ article des tarses
des mâles, comme plus grand que les antres. Cette inégalité entre ces
articles qui n'existe que dans la tribu actuelle, me fait peiiscr que les
tarses en question sont garnis de poils et non de squammules en dessous.
L'espèce {H. laleralis) sur laquelle ce genre est établi, se trouve à
Java ; c'est un insecte de taille moyenne, noir, avec les pattes, le som-
met des élytres, les antennes et les palpes, ferrugineux.
GYNANDROMORPHUS.
Dej. SpeciesIV, p. 186.
Ce genre ne diffère des Diachromus d'Erichson (supra p. 277) que par
les caractères suivants :
Tête presque triangulaire et rétrécie postérieurement. — Jambes
antérieures des mâles terminées par un seul éperon simple ; leurs quatre
premiers articles très-fortement dilatés dans le même sexe : le l''''
triangulaire, les deux suivants transversaux, à peine en cœur, le 4" très-
fortement cordiforme et presque bilobé ; les mêmes articles moins di-
latés aux tarses intermédiaires ; le 1'^'' article des tarses antérieurs des
femelles triangulaire, beaucoup plus grand que les suivants et surpas-
sant même sous ce rapport le l*^"" des mâles ; tous ces tarses dans les
deux sexes garnis d'une brosse serrée de poils en dessous.
L'unique espèce {G. elruscus) de ce genre est propre au midi de
l'Europe où elle n'est pas rare, et extrêmement voisine, sous le rapport
des couleurs, du Diachromus gcrmanus ; elle est seulement un peu plus
grande et plus allongée. Comme ce dernier on l'avait placée autrefois
parmi les Harpalus du groupe des Opuonos.
GYNANDROTARSUS. .
Lafertê-Sêi^ect. Ami. cl. l. Soc. eut. X, p. 202.
Mêmes caractères que les Gynandbomorphus, sauf les points sui-
vants :
Menton assez fortement et quadrangulairement échancrê, sans dent
médiane. — l*'' article des tarses antérieurs des femelles plus du double
plus grand que celui des mâles, élargi et arrondi en avant, garni en
dessous d'une brosse de poils très-serrés, s'étendant jusqu'au 3*= article
et cachant le 2*= qui n'est visible qu'en dessus.
A quoi il faut ajouter que, tandis que le Gynandromorphus elruscus
est ponctué et pubescent comme les Ophoncs, l'espèce unique du genre
actuel a les téguments glabres et brillants des Harpalcs proprement
dits. C'est un petit insecte originaire du Texas et que M. De Laferté-
Séneclerre nomme G. harpaloides.
28* CARABÏQTTEg^
GYNANDROPUS.
Deï. Species \, p, 817.
Genre cgalemenl voisin des Gynandromorphus et présentant les dif-
férences qui suivent :
Menton assez court, sans dent médiane. — Labre un peu arrondi en
avant. — Prothorax presque carré , avec ses côtés arrondis. — Les
quatre premiers articles des tarses antérieurs moins dilatés ; le l*"" assez
grand, subtriangulaire, les trois suivants décroissant graduellement, sub-
cordiformes et bifides ; les intermédiaires moins larges, avec leur l""!"
article pas plus grand que les autres; le 1er des larses antérieurs des
femelles un peu plus grand que celui des mâles, et le 1" des intermé-
diaires notablement plus grand que les suivants.
Le faciès s'éloigne en même temps de celui des Harpalus et se rap-
proche de celui de certains Stenolopuds. On en connaît trois espèces
dont deux de l'Amérique du Nord et une du Brésil (i).
HYPH^REON.
Mac-Leay, Annul. Jav. p. 22.
J'ignore absolument ce que peut être ce genre, établi par M. Mac-
Leay sur un insecte femelle de Java. La figure qu'en a donnée
M. Hope (2) ne jette aucun jour sur cette question qui ne pourra être
tranchée que lorsque le sexe mâle sera connu. Je ne puis donc que re-
produire les caractères du genre, tels que les expose M. Mac-Leay :
Antennes pilosules ou pubescentes; leur 3e article deux fois plus long
que le 2". — Labre carré. ~ Mandibules assez longues, aiguës. —
Dernier article des palpes maxillaires allongé , grêle , obconique ; le
dernier des labiaux plus court, subulé. — Menton muni d'une petite
dent simple et aiguë. — Tête oblongue, glabre; les côtés de la face
subparallèles et fovéolés. ~ Prothorax lisse, brillant, caîiaîiculé, pres-
que carré, arrondi sur les côté-; ses bords latéraux submarginés et sub-
ponctués, le postérieur subponctué, avec une fossette à peine visible de
chaque côté. — La 2e strie des élylres près de la suture courte.
L'espèce en question {H. reflexus) est un petit insecte de trois lignes
de long, d'un noir !)rillant. avec les antennes et les parties de la bouche
d'un brun de poix, les pattes obscures et les cuisses testacées.
(1) Esp. de rAmériquc du Nord : G. amerkanus, Dej. toc. cit. — elongattis,
J. Le Conte, Geod. Col. of tlie Unit. St. p. 136. — Esp. du Brésil : G. brasi-
liensis, Cliaud. Bull. Mosc. 1837, n» 7, p. 44.
(2) The Col. Man. II, Tab. II, f. 5.
nÂRPALlDB3< 28^
TRIBU XXX.
IIARPALIDES.
Languette plus ou moins libre à son extrémité, rarement souciée à
ses paraglosses. — Les quatre premiers articles des tarses antérieurs et
assez souvent ceux des intermédiaires dilatés chez les mâles, très-ex-
ceplionneilement chez les femelles aussi, et garnis en dessous de squam-
mules pectiniformes et de cils épineux.
Celte tribu est plus riche en espèces et en genres que les deux pré-
cédentes. Je suis parti, comme pour les Anisodactylides, de la structure
des tarses dans la classiDcation qui suit, et je n'ai mis qu'au second
rang celui emprunté à la grosseur de la tête, dont ont fait usage, en
première ligne, Latreille et Dejean. Mais ces genres formant un réseau
irès-compliqué, je ne suis rien moins que satisfait des résultats auxquels
je suis arrivé.
L'Europe est mieux partagée en genres de celte tribu que pour les
Cratocérides et les Anisodactylides. Sur les vingt-trois qui suivent il y
en a six, Acinopcs, Bradycellcs, Harpalcs, Amblysïomcs, Acn-
PALPcs et Stenolophus, dont elle possède des représentants. Les autres
sont à peu près également répartis entre l'ancien et le nouveau con-
tinent.
11. Tarses antérieurs dilatés dans les deux sexes : Trichopselaphus, Acinopus,
II. cliez les mâles seulement.
A Tarses intermédiaires non dilatés chez les mâles.
Tète grosse, robuste, plus ou moins renflée en arrière : Cratacanthus, Para"
mecus, Cylloscelis.
Tête courte, large, peu convexe^ demi-circulaire en avant : Barysotniis.
Tête médiocre, plus ou moins rétrécie en arrière : Lissopterus, BradybœnuSj
Ooidius, Ctenomerus, Bradycellus.
B Tarses intermédiaires dilatés chez les mâles.
a Tète médiocre^ plus ou moins rétrécie en arrière.
Pénultième article des quatre tarses antérieurs non véritablement bi-
loljé : Anisocnemus , Harpalus, Gnathaphanus, Orthogenium, Geo-
dromusj PlatymetopuSj Amblystomus, Acupalpus.
Pénultième article des mêmes tarses bilobé : Stenolophus, Anoplo-*,
genius.
aa Xôtç grande; an-ondie eu avaot : HippQlœti$i
286 CABABIQ0ES.
TRICHOPSELAPHUS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1843, p. 399-
Mâle : Menton transversal , très-concave , profondément échancré,
sans dent médiane; ses lobes latéraux fortement arrondis en dehors,
aigus au bout. — Languette saillante , évasée et tronquée en avant,
libre dans une grande partie de sa longueur ; ses paraglosses étroites,
acuminées au bout et un peu plus longues qu'elle. — Palpes très-ro-
bustes; leur dernier article gros, renflé, ovalaire, tronqué et cilié. —
Mandibules courtes, médiocrement arquées. — Labre court, arrondi
aux angles, canaliculé en dessus, assez fortement et étroitement échan-
cré en avant. — Tête médiocre, non rétrécie en arrière; épistome
trapézoide, subéchancré en avant. — Yeux assez gros et assez sail-
lants. — Antennes un peu plus courtes que le prothorax, à l^i" ar-
ticle allongé, subcylindrique, 2e court. Sa plus long que lui et les sui-
vants ; ceux-ci subégaux, un peu comprimés. — Prolhorax à peine
transversal, rétréci en arrière; ses angles obtus ; les postérieurs relevés.
— Elytres convexes, parallèles, arrondies au bout. — Pattes assez
longues; jambes antérieures robustes, dilatées à leur extrémité; cuisses
postérieures grosses, fortement unidentées en dessous ; jambes de la
même paire arquées, crénelées et ciliées dans toute leur longueur en
dedans ; les quatre premiers articles des tarses antérieurs assez forte-
ment dilatés, triangulaires, décroissant successivement, le 4" échancré;
tous velus en dessous et garnis de squammules disposées en chevrons;
les intermédiaires à peine élargis, sans squammules.
Femelle : Plus petite et plus étroite que le mâle; cuisses postérieures
non renflées ; jambes de la même paire droites, les quatre premiers
articles des tarses antérieurs dilatés; le l""" fortement, beaucoup plus
long que les suivants et triangulaire, les trois autres faiblement et cor-
diformes ; tous sans poils ni squammules en dessous.
M. De Chaudoir n'a eu à sa disposition que la femelle de ce genre,
et Erichson (i) a fait connaître, sans entrer dans aucun détail, que
chez les mâles les pattes postérieures sont conformées comme dans le
genre Hypharpax de M. Mac-Leay. J'ai sous les yeux les deux sexes
de l'espèce {T. subiridescens) décrite par le premier de ces entomolo-
gistes, ce qui me permet de compléter les caractères de ce genre re-
marquable. Par la structure des tarses antérieurs de la femelle il se
rapproche des Gynandkotabsus et Gv^fANDROPus, mais la veslilure de
ceux des mâles en dessous oblige de le placer dans la tribu actuelle. Cet
ifisecte est d'assez grande taille et a le facks de certaines Fluosia
(1) Arch. 1845,II,p.259.
HABPAtlDBS. 287
plutôt que d'un Harpalide, Il est d'un noir assez brillant, avec les
parties de la bouche et les pattes d'un ferrugineux obscur. Le mâle a
sur les élytres des reflets irisés beaucoup plus prononces que chez la fe-
melle. D'après une communication faite par M. Deyrolle, à la Société en-
tomologique de France, cet insecte est quelquefois rejeté en immense
quanlilé par les vagues de la mer sur les côtes du Brésil méridional.
ACINOPUS.
(Ziecler) Dej. Species l\, p. 31 (1).
Menton transversal, assez concave, médiocrement et quadrangulaire-
ment échancré, muni d'une dent médiane simple, petite ou médiocre ;
ses lobes latéraux tronqués obliquement en dehors, terminés en pointe
assez aiguë. — Languette grêle, libre et tronquée ou un peu arrondie
à son extrémité : ses paraglosses larges, contiguës, beaucoup plus lon-
gues qu'elle et fortement arrondies au bout. — Palpes relativement
grêles ; leur dernier article subfusiforme et tronqué à son sommet. —
Mandibules robustes, assez saillantes, striées en dessus, arquées et ob-
tuses à leur extrémité. — Labre carré, arrondi aux angles, fortement
et étroitement échancré en avant, — Tête très-forte, surtout chez les
mâles, non rétrécie en arrière, renflée en dessus et penchée. — Yeux
petits, distants du prothorax, peu saillants. — Antennes peu robustes,
au moins de la longueur du prothorax, à l^i" article assez long, médio-
crement gros, subcylindrique, 2" obconique, assez court, 3^ de même
forme, plus long que lui et les suivants; ceux-ci un peu comprimés,
égaux. — Prothorax en carré transversai, un peu rétréci en arrière,
assez convexe. — Elytres généralement courtes, parallèles, convexes,
subsinuées au bout. — Pattes médiocres, robustes ; jambes antérieures
et intermédiaires dilatées au bout, rugueuses et épineuses; les éperons
des premières très-forts; tarses presque pareils dans les deux sexes;
les quatre premiers articles des antérieurs assez dilatés, fortement
triangulaires, ceux des intermédiaires un peu moins larges; tous for-
tement ciliés en dessous et garnis de squammules disposées en chevrons
chez les mâles, ciliés et épineux chez les femelles. — Corps subcylin-
drique, court ou un peu allongé; dans le premier cas, très-épais et très-
robuste.
Insectes de taille assez grande ou au moins moyenne, noirs et voisins,
par leur forme générale, des Cratacanthus et des Paramecus qui sui-
vent, et en avant desquels Dejean les a immédiatement placés, avec rai-
son. Ils s'en distinguent principalement par la structure de leurs tarses
dans les deux sexes. Leurs espèces appartiennent principalement à la
(1) Syn. ScARlTES, Oliv. Eat. III, p. 36. -= Harpalus, Latreille, olim,
Siurm^ctc.
i^8 CARABIQUESi
Faune méditerranéenne et à celle des pays voisins ; une seule {mega-
cephalus) étend son habitat jasqxï aux environs de Paris; une autre est
indiquée comme originaire de l'Australie ; il reste à savoir si elle ap-
partient réellement à ce genre. On en a déjà décrit une vingtaine d'es-
pèces (0 ; mais comme ce sont des insectes difficiles à caractériser, il y
en a probablement dans le, nombre plusieurs à rejeter.
CRATACANTHUS.
Dei. Species IV, p. 40.
Menton assez court, très-concave, profondément échancré, muni
d'une forte dent médiane simple, égalant ses lobes latéraux ; ceux-ci
larges, coupés obliquement en avant. — Languette saillante, en carré
allongé, tronquée au bout, libre en grande partie ; ses paraglosses larges,
arquées, obtuses au bout et pas plus longues qu'elle. — Dernier article
des palpes subovalaire et tronqué au bout. — Mandibules médiocres,
robustes, arquées et subobtuses à leur extrémité. — Labre en carré
transversa!, à peine écbancré en avant. — Tête forte, un peu plus lon-
e-ue que large, presque renflée en arrière.* — Yeux médiocres, peu
saillants. — Antennes un peu plus courtes que le prothorax, ûliformes,
comprimées, à 1" article gros, cylindrique, peu allongé, 3« plus long
que les suivants, ceux-ci subégaux.— Prothorax subcylindrique, assez
fortement rétréci en arrière, marginé latéralement , à peine échan-
cré en avant, avec ses quatre angles distincts. — Elytres courtes,
en cylindre un peu déprimé, arrondies au bout. — Pattes courtes;
cuisses antérieures assez robustes; jambes de la même paire médio-
crement élargies au bout et munies d'une rangée de petites épines égales
entre elles sur leur tranche externe ; tarses antérieurs ayant leurs qua-
tre premiers articles faiblement dilatés chez les mâles, courts, trigones,
à angles arrondis, le 1er plus long que les autres ; tous garnis en des-
sous, sauf le 1", de petites squammules.
Dejean a fondé ce genre sur une espèce (C. pensyîvanicus) assez
commune aux Etats-Unis, qui, au premier aspect, ressemble assez à un
AciNOPus, mais qui en diffère beaucoup par ses caractères génériques.
Cet insecte, d'assez petite taille, est d'un brun-rougeàlre brillant.
(1) Aux sept espèces déciites par Dejean, aj. : Esp. européennes : A. minutus,
subquadrutus, Brullé, Expéd. d. Morée, Ent. p. 118 sq. — Esp. asiatiques : A.
lœvigatus {megacephaliis var.), Ménétr. Cat. rais. p. 128. — striolatus, Zoubk.
Bull. Mosc. 1833, éd. Lcquien, p. 303. — nitidus [striolafus Zoubk.), Falderm.
Faun. ont. Transe. I, p. 77 sq. — emarginatus, eurycephalus. Chaud. Bull.
Mosc. 1842, p. 828 ?,(\.— mkrocephalus, Falderm. Col. ab ill. Bungio, etc. p. 19.
— Esp. africaines: A. gutturosus, Buq. Rev. zool. 1810, p. 241. — Lepele-
tieri, mauritaniens, elongatus, Lucas, Explor. de l'Alger. Ent. p. 66 sq. Tab. IX,
f. i_3. _ gsp. australienoe : A. australis^ Hope, Traos, t»f the ent. Soc. IV,
f. 105,
^AnAMËct]s.
i)»j. Speciet IV, p. 43.
Genre extrêmement voisin des Cbatacanthcs et qui mérité à peind
d'en être séparé ; il n'en diffère que par les caractères suivants :
Menton plus grand, moins concave et muni d'une dent médiane ar-
rondie à son sommet et beaucoup plus courte que les lobes latéraux. —
Paraglosses de la languette plus grêles, petites et acuminées au bout,
du reste semblables, ainsi que la languette elle-même. — Mandibules
plus longues et plus aiguës à leur extrémité, qui est légèrement re-
courbée de haut en bas. — Labre assez fortement échancré en demi-
cercle.
Pour tout le reste, les deux genres sont semblables ; seulement les
Parameccs sont un peu plus allongés et leurs élytres sont très-faible-
ment striées, parfois même presque lisses, ce qui modifle le faciès gé-
néral. Dejean a établi cette coupe sur deux espèces (P. cylindricus et
lœvigatus) qu'il indique à tort comme se trouvant aux environs de
Buenos-Ayres. Elles sont originaires des Andes du Chili, sur le revers
oriental desquelles je les ai trouvées abondamment sous des pierres.
Depuis, deux autres espèces du Chili également ont été décrites (i).
CYLLOSCELIS.
CuRTis^ Trans. of the Linn. Soc. XVIII, p. 187.
Menton assez grand, profondément et étroitement échancré, muni
d'une dent médiane simple, notablement plus courte que ses lobes laté-
raux ; ceux-ci larges, arrondis en dehors, terminés à leur bord interne
par une petite dent. — Palpes courts; leur dernier article subovalaire et
obtus. — Mandibules robustes, largos à la base, fortement arquées et
aiguës au bout, striées obliquement en dessus. — Labre en carré trans-
versal, faiblement échancré en avant. — Tête assez forte, non rétrécie
en arrière. — Yeux médiocres, peu saillants. — Antennes pas plus
longues que la tête, à l''' article gros, subovalaire, assez long, 2e court,
3« beaucoup plus long que lui et les suivants ; ceux-ci très-courts, serrés,
subcylindriques. — Prothorax subtransversal, convexe, cordiforme.
— Elytres parallèles, convexes, arrondies à leur extrémité. — Pattes
courtes; les antérieures robustes; leurs cuisses renflées; leurs jambes
dilatées à leur extrémité, faiblement échancrées, épineuses sur leur
tranche externe et leur face antérieure ; leurs éperons très-forts ; les
quatre premiers articles de leurs tarses médiocrement dilatés chez les
(1) P. mger, Casteln. Et. ent. p. 68. — paraMus, Chaud. Bull, Mosc. 1843,
p. 779.
Coléoptères. Tonîc I, 19
290 C ARABIQUES.
mâles, triangulaires, plus longs que larges, le 1er beaucoup plus grand
que les autres ; jambes intermédiaires Irès-épineuses, les postérieures
plus longues et arquées-
Cette formule générique est extraite de celle très-étendue qu'a don-
née M. Curtis, mais dans laquelle il a omis la languette et la vesliture
du dessous des tarses. Elle suffit néanmoins pour faire voir que ce
genre a les plus grands rapports avec les Cratacantiids et surtout
avec les Parameccs, dont peut-être il ne doit pas être séparé. Jel'aurais
même réuni à ces derniers, si M. Curtis n'indiquait pas le labre comme
faiblement échancré et les jambes postérieures comme étant arquées.
Tous les autres caractères sont identiques. La patrie môme de l'unique
espèce (C. eUiplicus) sur laquelle il est établi, parle en faveur de ce
rapprochement. Elle est en effet originaire de la Patagonie.
BARYSOMUS.
Dej. Species IW, p. 56.
Menton transversal, profondément échancré en demi-cercle; ses lobes
latéraux larges, en triangle obtus. ^- Languette étroite, en carré al-
longé , soudée avec ses paragiosses ; celles-ci larges , unies ensemble
au-devant d'elle, échancrces en cœur et fortement arrondies aux angles.
— Dernier article des palpes ovalaire et tronqué au bout. — Mandi-
bules courtes, très-larges à la base , arquées dès celle-ci et dépassant à
peine au repos le bord antérieur de la tête. — Labre fortement trans-
versal, faiblement échancré, arrondi aux angles. — Têle très-courte,
transversale, non réirécie en arrière, arrondie en avant : épistome forte-
ment échancré eu demi-cercle. — Yeux assez grands, déprimés. —
Antennes peu robustes, cylindriques, à 1'='' article médiocrement gros,
2^ court, 3" et 4« presque aussi longs que le ler ; les autres un peu plus
courts. — Prothorax transversal, non rétréci à sa base et exactement
appliqué contre celle des élytres, assez fortement échancré en avant,
avec ses angles antérieurs saillants. — Elytres de la largeur du pro-
thorax, ovales, parallèles et sinuées au bout. — Pattes courtes ; jambes
antérieures médiocrement larges , épineuses sur leur tranche externe ;
les quatre premiers articles des tarses antérieurs légèrement dilates
chez les mâles, courts, serrés, garnis de petites squammules en des-
sous ; le !««• sublriangulaire, plus long que les autres, ceux-ci un peu
cordiformes.
Ce genre est un des plus tranchés de cette tribu; la forme de la tête,
qui rappelle un peu celle des Dylicides, suffirait à elle seule pour le
faire reconnaître. Celle de sa languette n'est pas moins remarquable (i).
(1) Je lai décrite d'après le B. metalUcus ; il est possible que dans les autres
espèces elle se modiiic.
HABPAL1DES. 291
Ces insectes sont de taille au-dessous de la moyenne, d'un faciès plus
lourd que celui des Harpalcs, et originaires des Indes orientales et de
l'Amérique. On n'en connaît jusqu'ici que six (i).
LISSOPTERUS.
Waterh. Annals ofnat. Hist. XI, p. 281.
Genre singulier, établi sur un insecte des îles Faikland, qui, avec des
formes très-voisines de celles de la Feronia melanaria d'Europe, a
les quatre premiers articles des tarses antérieurs dilatés comme chez les
Harpalides. D'après M. Waterhouse, ses caractères seraient les sui-
vants :
Menton profondément échancré, muni d'une dent médiane peu sail-
lante et tronquée au bout. — Palpes filiformes; leur dernier article
tronqué à son extrémité. — Mandibules médiocres , inerraes en dedans,
aiguës. — Labre transversal, échancré en avant. — Antennes médio-
cres ; leurs articles subégaux. — Tète ovalaire, assez large , subdé-
primce. — Prothorax un peu plus large que long, un peu rétréci en
arrière, légèrement arrondi sur les côtés. — Elytres allongées, paral-
lèles. — Pattes médiocres; jambes antérieures épaissies dans les mâles
à leur extrémité; tarses de la même paire ayant leurs quatre premiers
articles dilatés dans ce sexe ; le 1er triangulaire, les autres transversaux.
— Corps allongé et déprimé.
M. Waterhouse place ce genre parmi les Féronides ; mais la struc-
ture de ses tarses antérieurs chez les mâles en fait, malgré son faciès,
un Harpalide. Seulement c'est, selon toutes les apparences, un groupe
de transition entre ces deux tribus. La vesliture des organes eu ques-
tion n'étant pas indiquée , ce n'est que provisoirement que je le place
dans la tribu actuelle ; il est probable qu'elle consiste en squam-
mules.
Cet insecte est long de six à huit lignes, noir, avec ses élytres lisses ;
chacune d'elles a, près des bords latéraux , deux petites taches rouges
parfois effacées, l'une près de la base, l'autre avant l'extrémité. Il a été
trouvé par M. Darwin, dans le mois de mars, sur les bords de la mer.
M. Waterhouse le nomme L. quadrinotalus.
(1) Esp. indiennes : B. Gyllenhalii, semivittatus , Dej. Species, loc. cit. —
Esp. du Mexique : B. Hœpfneri, Dej. loc. cit. — Esp. de l'Amer, du Sud : B. metal-
UcuSj Reiclie, Rev. zool. 1843, p. 141. — cayennensis, CàsMn. Ann. d. 1. Soc.
ent. Ij p. 395. Plus tard (Hist. nat. d. Coléopt .1, p. 95), M. De Castclnau a placé
cet insecte parmi les BRADYB.tNu.s; mais, d'.tiircs sa description, il me paraît
appartenir ici; d'ailleurs, les Bradyb.enus sont d-kkaàns. — cephalotcs, Erichs.
m Schomb. Guyana, III, p. 556.
BRâMBMIjS.
Dej. Species IV, p. 160. '
Menton court, médiocrement échancré, muni d'une très-petite dent à
peine visible , parfois absente ; ses lobes latéraux larges , en triangle
assez aigu. — Languette des Barysomus. — Dernier article des palpes
ovalaire, assez aigu et un peu arqué. — Mandibules courtes, arquées
et assez aiguës à leur extrémité. — Labre en carré sublransversal,
presque entier. — Tète médiocre, rélrécie en avant, non en arrière,
plus longue que large. — Yeux assez saillants. — Antennes assez ro-
bustes, Dliformcs, de la longueur du prolhorax, à l^r article assez gros,
2^ et 3" obconiques, celui-ci plus long que celui-là ;les suivants égaux,
cylindriques. — Prolhorax transversal, un peu rétréci en arrière, légère-
ment échancré en avant, avec ses angles distincts. — Elytres de la
largeur du prothorax à leur base, ovales, parallèles, sinuées au bout,
peu convexes. — Pattes courtes; jambes antérieures médiocrement
larges, peu épineuses ; les quatre premiers articles des tarses antérieurs
légèrement dilatés chez les mâles, garnis en dessous de deux rangs de
squammules; les articles serrés, trigones, à angles aigus, les trois pre-
miers subégaux, le ¥ plus petit.
La forme de la languette établit un rapport étroit entre ce genre et
les Barysomus. Mais la forme générale, et celle de la tête en particu-
lier, sont différentes. Ces insectes sont tous africains, de taille à peine
moyenne, d'un faciès assez semblable à celui de certaines Amara, et
leurs couleurs consistent en un mélange de teslacé et de vert métallique.
Leurs espèces connues s'élèvent en ce moment à cinq (1).
OOIDIUS.
De Chaud., Observations (2), p. 2 (3).
Menton subtransvorsal, concave, profondément échancré, sans dent
médiane ; ses lobes latéraux arrondis en dehors, subaigus au bout. —
Languette assez saillante, convexe, étroite, tronquée et à peine libre
au bout ; ses paraglosses soudées avec elle, largement arrondies à leur
(1) B. scaluris, festivus, sellatus, Dej. Species. — Aj. : B. oxyomus. Chaud.
Bull. Mosc. 1843^ p. l^l. — opulentus, Bohem. Ins. Caffrar. 1, p. 194.
(2) C'est le simple titre d'un opuscule de treize pages publié à Kiew, en 1847,
par M. De Chaudoir, et qui, à ce que je crois, n'a pas été mis dans le com-
merce.
(3) Syn. PïEROGLossus, De Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 405, olim; nom déj^
fmployé en Ornithologie pour les Aracaris^ genre voisin des Toucans,
flARPALIDES. â9^
extrémité. — Dernier article des palpes subovalaire. — Mandibules
courtes, robustes, arquées et subobtuses au bout. — Labre subtrans-
versal, tronqué, avec ses angles arrondis. — Tête carrée, un peu rétré-
cie en avant. — Yeux grands, saillants. — Antennes grêles, à le"" ar-
ticle allongé, gros, cylindrique, un peu arqué à sa base, 2« le plus court
de tous, 3« plus long que les suivants: ceux-ci égaux. — Prothorax
très-large, rétréci en avant, tronqué à ses deux extrémités, avec ses
angles postérieurs un peu saillants en dehors. — Elylres subovales, peu
convexes, rebordées, arrondies au bout. — Pattes médiocres; jambes
grêles, un peu épaissies au bout ; les quatre premiers articles des tarses
antérieurs faiblement dilatés chez les mâles , garnis de squammules
en dessous ; le 1er triangulaire, les deux suivants subcordiformcs et
allongés, entiers au bout, le 4** un peu plus petit, bifide.
Genre établi sur un insecte (0. suluralis) du Kordofan, de taille
médiocre et en entier testacé. Sa place, comme le pense M. De Chau-
doir, paraît être dans le voisinage des Bradyb.encs. Ses tarses inter-
médiaires non dilatés chez les mâles et une légère différence dans la
languette, me paraissent être, d'un autre côté, tout ce qui le dislingue
des Hakpalus,
CTENOMERUS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1843, p. 40S.
Menton transversal, concave, profondément échancré, sans dent
médiane; ses lobes courts, très-élargis à leur base, subaigus au bout.
— Languette assez saillante, libre, dilatée et tronquée en avant; ses
paraglosses assez étroites , la dépassant un peu. — Dernier article des
palpes ovalairc, subtronqué au bout. — Mandibules courtes, subar-
quées et obtuses au bout. — Labre transversal, échancré en avant,
avec ses angles arrondis. — ïôte médiocre, carrée, non rétrécie en
arrière. — Yeux grands, saillants. — Antennes médiocres; à !*■■ article
peu allongé, assez gros, l2e le plus court de tous, 3'-' un peu plus long
que les suivants ; ceux-ci égaux. — Prolhorax orbiculaire, largement
échancré en avant. — Elytres assez longues, parallèles , arrondies au
bout. — Pattes assez courtes; cuisses ovales, comprimées; jambes
antérieures dilatées et épineuses en dehors à leur extrémité ; les quatre
premiers articles des tarses antérieurs des mâles faiblement dilatés,
triangulaires; le !•"• arrondi et distinctement pectine au côté interne.
Ce dernier caractère est très-remarquable; par son faciès, l'unique
espèce (C. crenulatus) du genre ressemble, au premier coup-d'œil,
à un Ophonus ; sa patrie est le Kordofan. Les caractères qui précèdent
SQtil empruntés à M, De Chaudoir.
294 CARABIQtES,
BRADYCELLUS.
Erichs. Die Kœf. d. Mark Brand. l, p. 64 (1);
Ce Sont des Harpalps de petite taille, dont le menton est pourvu
d'une dent simple et qui n'ont que les quatre premiers articles des tarses
antérieurs dilatés, les intermédiaires étant tout-à-fait simples. Les anté-
rieurs le sont assez fortement, avec le lo' presque quadrangulaire, les
deux suivants en triangle transversal arrondi aux angles, le 4e subcordi-
forme et assez échancré.
Ces petits insectes sont souvent ornés de couleurs vives, et leur faciès
est plus voisin de celui des Stenolophus que de celui des Harpalcs.
II y en a (par ex. pubescens) qui se rapprochent des Ophonus, par la
ponctuation, ainsi que par la pubescence dont leur corps est couvert en
dessus. Dejean les avait placés en partie parmi les Habpalus, en partie
parmi les Acupalpps (2).
ANISOCNEMUS.
De Chaud. BuU. d. Mosc. 1843, p. 391.
Menton court, assez fortement échancré, muni d'une très-faible
saillie médiane ; ses lobes latéraux tronqués obliquement en dehors, ter-
minés en pointe assez aiguë. — Languette saillante, évasée et coupée
carrément au bout, libre dans une assez grande partie de sa lon-
gueur (3) ; ses paraglosses contiguës, larges, pas plus longues qu'elle,
arrondies au bout. — Dernier article des palpes subovalaire et tronqué
à son extrémité. — Mandibules robustes, peu saillantes, arquées et ob-
tuses au bout; la droite munie à sa base d'une courte dent interne.
— Labre grand, carré, arrondi aux angbs, à peine échancré. — Tête
assez grosse, non rétrécie en arrière, un peu renûée sur le vertex. —
(1) Syn. Hàrpalus et Acupalpus (pars) Dejean, Species.
(2) Tels que Harpalus dorsalis_, chlorotkus, pallidus, pubescens, obsoletus,
notulatus ; — Acupalpus nitidus, lusUanicus, rufulus^ cognatuSj, distinctus, Imr-
palinus, similis, rufithorax, placiduSj collaris, et probablement d'autres encore.
La liste qui précède est empruntée à Erichson, loc. cit. — Aj. : Br. Manner-
heimii, Sahlb. Carab, ochotica, p. 51.
M. Rambur (Faune ent. de l'Andal. p. 123) a fait de quelques-uns de ces in-
sectes une division des Harpalus ; mais il y a compris à tort les H. ruficornis
et griseus ; ces deux espèces ont les tarses intermédiaires dilatés, garnis de
squammules en dessous, et doivent rester parmi les Harpalus.
(3) C'est à tort que M. De Chaudoir indique cet organe comme soudé entière-
ment à ses paraglosses; je le vois très-distinctement libre chez les trois exem-
plaires que je possède»
HABPAIIDÈS. 295
Yeux assez grands, peu saillants. — Antennes à peine aussi longues
que le prothorax, à 1er article allongé, médiocrement gros, 2-4 obconi-
ques, le 3" plus long que les deux autres, les suivants subovalaires. —
Prothorax presque aussi long que large, faiblement rétréci en arrière,
échancré à sa base et en avant, avec ses angles postérieurs très-aigus ;
les antérieurs obtus et rabattus. — Elytres oblongues, parallèles, si-
nuées au bout. — Pattes courtes, robustes ; cuisses fortes, les posté-
rieures plus grosses que les autres, renflées; les quatre jambes anté-
rieures fortement élargies à leur extrémité , la tranche externe des
antérieures dcnticulée , celle des intermédiaires très -épineuse; les
quatre premiers articles des tarses antérieurs fortement dilatés chez les
mâles, trigones, subtransversaux; ceux des intermédiaires moins élargis,
plus longs que larges ; tous fortement ciliés en dessous et garnis de
deux rangs de squammules. — Corps assez épais, robuste, ailé.
Une seule espèce {A. validus) de Colombie constitue ce genre; elle
est d'assez grande taille, noire, avec les palpes, les antennes et les pattes
d'un ferrugineux foncé. Au premier aspect elle ressemble assez à VÂ-
mara picea d'Europe. M. De Chaudoir considère cet insecte comme
formant le passage évident entre les Harpalides et les Scaritides. Cette
analogie a quelque fondement par suite de la forme des quatre jambes
antérieures et des antennes , mais elle ne me paraît pas tout-à-fait aussi
évidente que le dit cet auteur.
HARPALUS.
Latr. Hist. tint. d. Ins. VIII, p. 325 (1).
Menton transversal, faiblement ou médiocrement échancré en demi-
cercle ou non, muni d'une petite dent médiane aiguë, s'affaiblissant peu
à peu, puis disparaissant complètement ; ses lobes latéraux coupés obli-
quement en dehors, arrondis à leur base, terminés en pointe aiguë. —
Languette grêle, à peine libre à son extrémité qui est arrondie ou tron-
quée carrément; ses paragiosses larges, arrondies en avant, tantôt pas
plus longues qu'elle, tantôt la dépassant sensiblement. — Dernier article
des palpes subovalaire et tronqué au bout. — Mandibules courtes, assez
robustes, médiocrement arquées et obtuses au bout, uni- ou bidentées au
côté interne. — Labre en carré transversal ou subéquilatéral, entier ou
très-faiblement échancré en avant , avec ses angles arro'ndis. — Tête
médiocre, subovalaire, manifestement ou à peine rétrécie en arrière.
— Antennes filiformes, au moins de la longueur du prothorax, à le»"
article assez gros, subcylindrique, 2= court, 3'' un peu plus long que
(1) Syn. Selenophouus, Dej. Species, iv, p. 80. — Hypolithus, Dej ibid.
p. 166. — Pangus et OphonuSj Ziegler, — Pseudoophonus, Motsch. Ins. d. Si-
érle, p, 196.
296 CARABIQUE3.
les Suivants. — Prothorax en carré transversal ou cordiforme. — Ely-
tres oblongues ou ovalaires. — Pattes médiocres; jambes postérieures
peu élargies en avant, fortement échancrécs, spinosules, les quatre pos-
térieures très-épineuses; les quatre premiers articles des tarses anté-
rieurs et intermédiaires des mâles plus ou moins, en général assez for-
tement dilatés, triangulaires ou cordiformcs, le 5<' échancré ou subbifide
en avant; tous garnis en dessous de squammules peclinces disposées sur
deux rangs et en chevrons (i).
Je réunis dans ce genre les Selenopuorcs, les Hvpolithus et les
Haupalus de Dejean (2), bien que dans son Species il lésait séparés en
intercalant entre eux plusieurs genres qui reposent sur des caractères
suffisants pour être conservés. Depuis l'apparition de cet ouvrage, j'ai
souvent étudié ces trois coupes et n'ai jamais pu parvenir à m'en faire
une idée exacte. De tous les caractères que Dejean leur assigne , le
seul qui soit précis, repose sur l'absence ou la présence d'une dent
médiane au menton ; mais il a si peu de valeur ici, que lui-même a
compris dans ses Harpalus, des espèces qui en ont une et d'autres
qui n'en ont pas. Une révision complète et approfondie de toutes
les espèces de ces genres est absolument nécessaire. En attendant et
en prenant ces derniers tels que les a composés Dejean, ce que j'en
puis dire se réduit, comme pour les Pangus et les Ophoncs de Ziegler,
à quelques remarques générales, toutes sujettes à des exceptions.
Ainsi, les Selenophorus n'ont point de dent médiane au menton;
leur tète est faiblement rétrécie en arrière, leur prothorax presque
carré ou légèrement rétréci postérieurement ; leurs élytres présentent
chacune trois rangées longitudinales de points enfoncés plus ou moins
visibles. La plupart sont d'assez pelite taille et tous sont exotiques (3).
Le genre Pangus avait été établi primitivement par Ziegler sur
y Harpalus scarilides de Sturm (4). Dejean l'a réuni au précédent en
(1) Dejean (Species IV, p. 192) s'est trompé gravement en disant de ses Har-
palus que les articles des tarses antérieurs et intermédiaires des mâles étaient
garnis de poils en dessous.
(2) M. BruUé (Hist. nat. d. Ins. IV, p. 457) a également opéré cette réunion;
mais il a eu tort d'y comprendre les Bradyb.ïnos ; c'est un genre distinct.
(3) Ici se rapportent les espèces composant la première division des Seleno-
phorus de Dejean. — Aj. : Esp. africaines : S. confusus, fulvipes, ciipreus.
Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 237. — Esp. indienne : S. quadricollis, KoUar
u. L. Redtenb. in Hiigels Kashm. IV, 2, p. 500. — Esp. américaines : S', limhola-
riSj Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 12. — cupripenniSj Gory, Ann. d. 1. Soc.
ent. II, p. 239. — subœneus, œratus, chulcosomus, subpunctatus, metallicns,
abaxoides, irideus, luctuosus, Reiche, Rcv. zool. 18 i3, p. 143. • — galapagoen-
sis, Waterlî. Ann. of nat. Hist. XVI, p. 22. — parallelus^ mauriis^ Haldem.
Procced of the Acad. of Philad. I, p. 300. — iripennis, tenebrosiis, imrkolor,
■viridsscens, œreus, planipennis, J. Le Conte, Geod. Col, of the Unit. St. p. 117.
(4) Les Selenophorus de la seconde division de Dejean. Aj. r Pangus impunc-
ÉARPAIIDES. 297
y comprenannt des espèces exotiques qui le rendent impossible à dé-
finir.
Les HvPOLiTHUs ont une dent médiane au menlon, souvent à peine
dislincte; leur forme est en général déprimée, leur tête courte et assez
brusquement rétrécie en arrière chez la plupart, leur prothorax le plus
souvent arrondi aux angles postérieurs ; mais ce qui les fait reconnaître
plus particulièrement, c'est qu'en dessus ils sont recouverts d'une fine
ponctuation serrée, et qu'ils brillent souvent de reflets irisés ; quelques-
uns sont même pubescents. Toutes leurs espèces sont étrangères à
l'Europe (i).
Les Harpalus ont tous les caractères des Selenophorus, mais leur
menton est pourvu d'une dent plus ou moins dislincte, leur prothorax
est plus carré ; leurs élylres ne présentent pas trois séries longitudi-
nales de points enfoncés, et leur forme est en général un peu plus con-
vexe (2).
tus, Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 781; d'Afrique. — angulatus, Chaud, ibid.;
patrie inconnue. — rufomarginatus, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 191. »
(1) Aux dix-huit esp. décrites par Dej. aj. : Esp. américaines : H. nohilîs,
Brullé in d'Orb. Voy. ent. p. .36. — vicinus, Gory, Ann. d 1. Soc. ent. Il,
p. 540. — iridescens. Chaud. BuU. Mosc. 1843, p. 743. — luridus, Reiche, Rev,
zool. 1843, p. 177. — Esp. africaines : H. marginieollis, caffer, glaber, in-
terstitialis, puncticollis^ melancholicus, venustulus, Bohem. Ins. Caffrar. I,
p. 195. — harpaloides, Guérin-Ménev. in Lefebvre, Voy. en Abyss. Zool. Ins,
p. 263.
(2) Abstraction faite des Ophonus^ Dejean a décrit dans son Species 121 espèces
de ce groupe; mais il faut en retrancher un grand nombre appartenant aux
genres Amsodactylus, Bradycellus, Amphasia, et qui sont indiquées sous ces
derniers. Il est plus que probable, également, que parmi celles qui suivent, et
que Dejean n'a pas connues, il y en a une certaine quantité qui doivent être
reportées ailleurs.
Esp. européennes : H. amœnus, nitens, Chevrieri, rugulosus, 0. Heer, Faun.
Col. helvet. p. 108 sq. — semipunctatus , littoralis, punctatipenniSj rufîtarsis,
Ramb. Faune de l'Andal. p. 126 sq. — truncafus, Rosenh. Laub- u. Sehwimlcoef.
p. 12. — acutipennis, Ku*ter, Die Kaef. Europ. IX, 7; iifoveolatus,, IV, 25. —
stygius, rupmanusj atricornis, femoralis, thoracicus, punciiger^ nigrocœru-
leus„ acuminatus ^ lateralis, annulicornis, atrocœruleus, maculicornis, notatus,
pkilah'is, nigripalpiSj nigricornis, attenuatuSj Steph. 111. of Brit. ent. I,
p. 142, et V, p. 380; espèces presque toutes douteuses ou décrites sous d'autres
noms par les auteurs du continent. — Nota. Pour les espèces décrites par Sturm
dans ses Deutsch. Insekt., voyez Schaum Stettin. Ent. Zeit. 1846, p. 101 sq.
Esp. asiatiques et sibériennes : H. elegantulus, fuscioornis, faber, Ménétr.
Cat. rais. p. 132^. — nobilUaius , fasiuosus, virescens, fugax, sulcatulus,
convexus , helopimdes, amnroides, Falderm. Faun. ent. Transe. I, p. 86 sq. —
rufiscapus, Eschsch. Bull. Mosc. 1833, p. 266. — obtusangulns, Fa\d. Col. abill.
Bungio, etc. p. 20. — vittatus, Gebler, Bull. Mosc. éd. Lequien, p. 240. — cri-
bripennis. Chaud. Bull. Mosc. 1842, p. 830. — rotundatus, cyclogonus,vîola-
ceusjuvatus, Bungii, Chaud, ibid. 1844, p. ■i/ii.^cirmmpunctatus, subsimilis.
298 CABABIQVES.
Les Ophoncs de Ziegler sont des Harpaius en général un peu plus
allongés et plus déprimés que de coulume, qui ont le prothorax plus ou
moins cordiforme, parfois subarrondi, et sont couverts, surtout en dessus,
d'une ponctuation serrée, accompagnée d'une pubescence plus ou
moins distincte. Dcjean en a fait simplement une division de ses Hau-
PALUS (l).
subtruncatus , qiuidrafus, armeniacus, femoralis, subvirens, breviusculus ,
Chaud. Carab. d. Cauc. p. 171 sq. — rotundkolUs^Kolen. Melet. eut. I, p. 65. —
cervicis, cequicolliSj calafhoides ^ kirgisicus, amariformis, latus, hrevis, seri-
ceus^ obscuricornis , dilatatus, regularis^ fastor, cyanescens, torridus, pla-
nafiiSj impressipennis, cisteloides, foimcollis , hyperboreus^ basalis, femoralis,
'pallipes, calcitrapus, unkolor, leiroides, viridanus, nitidulus, lyratus, fulvi-
penniSj, thoracicus,acîiminatus, Motsch. Ins. d. Sibér. p. 197 sq. — macuUfrons ,
pexus, amplicolUs , pastus^ celioidcs, pulvinatus, Ménétr. Ins. de Lehm. p. 21.
Esp. de Chine : H. cyanescens , diffictlis , trechoides^ Hope, Trans. of thc ent.
Soc. IV, p. 14.
Esp. australiennes : H. Goryi, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 241. — verti-
calis, promfus^ vestigialis jEiichs. Arch. 18-42^ I, p. 126. — inornatus, Germar,
Linnœa ent. III, p. 169.
Esp. africaines : H. maMnfamcMS^ Gaubil, Rev. zool. 1844, p. 341. — caffer,
incrassatus, nutalensis, promptus, clavipes, dnbius^ hybridus, venator, angus-
iipenniSj testaceus, lucidulus, litgubris^ brunneipennis, subœneus, exigvms,
Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 203. — agnatus, subcylindricus, Reiehe iu Galin.
Voy. en Abyssin. Ent. p. 275.
Esp. américaines : H. carbonarius, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New
Ser. II, p. 82. — pleurificus, basilaris, ochropus, interpunctatus , longtor, lati-
colliSj, rotundicollis, Stephensii^ Kirby, Faun. Bor. Amer. p. 41 sq. — mexica-
tms, Wilkensn, pallipes. Chaud. Bull. Mosc. 1837, n» 7, p. 46. — duMcoUis,
Laierté, Rev. zool. 1841, p. 41.— albionicus, Manh. Bull. Mosc. 1843, p. 213.
— Dejeann_, violaceus, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 12, pi. 3, f. 5^ 6. — vi-
ridicupreus, lœtus, irinus, Reiehe, Rev. zool. 1843, p. 177. — furmalinus,
Erichs. Arch. 1847, I, p. 71. — lœvis, Curtis, Trans. of the Linn. Soc. XVIII,
p. 194. — testaceus,, comis, melanopuSj, paradoxuSj, Haldem. Proceert. of the
Acad. of Philad. I, p. 301. — compar, longicolUs, megacephalus, proximus,
foveicoUis, ventralis, elUpsus, varkornis, rttfltnanuSj, funestus, J. Le Conte,
Geod. Col. of the Unit. St. p. 123. — obesidus^ advenoj, fraternus, J. Le Conte,
Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 185. — latkeps, i. Le Conte in Agass.
Lake Super, p. 208. — œqmlcdus, punctobasis, amœnuSj, Solier in Gay, Hist. de
Chile, Zool. IV, p. 258.
(1) Dejean a mentionné quarante-quatre espèces de ce groupe dans son Spe-
Cics. Il faut en déduire celles (par ex oblongiusculus) qui, ayant les tarses an-
térieurs et intermédiaires des mâles revêtus d'une brosse de poils en dessous, ne
peuvent pas faire partie du genre actuel. On doit, ce me semble, les placer
parmi les Diachromus', dont elles ne diffèrent qu'en ce qu'elles sont privées do
cet éperon additionnel presque imperceptible qui existe àl'e^rémité des jambes
antérieures dans ce dernier genre. — Il y a des transitions entre les Ophonus et
les vrais Harpalus, sous le rapport de la ponctuation des téguments. C'est sur
ces espèces intermédiaires que M. de Motschoulsky a établi une section particu-
lière sous le nom de Pseudoophonus. ™- Les espèces suivantes ne se trouvent pas
dans le Specics de Dejean :
BARPÂLIDES. 299
Je n'ai rien dit dans les courtes et vagues déflnitions qui précèdent ,
de la forme du labre, des articles des tarses, etc., que Dejean a fait
entrer dans la caractéristique de ces genres ; j'y cherche eu vain rien
de stable.
Ces insectes sont essentiellement épigés et se trouvent partout, prin-
cipalement sous les pierres dans les champs. Quelques-uns d'entre
eux, tant indigènes qu'exotiques, font assez fréquemment usage de leurs
ailes, non-seulement pendant le jour, mais encore le soir quand le temps
est beau, et pénètrent parfois en assez grande quantité dans les appar-
tements où se trouve de la lumière.
GNATHAPHANUS,
Mac-Leay, Annvl. Jav. p. 20.
Selon toutes les prcbabilités, ce genre doit rentrer parmi les Har-
PALCS proprement dits. Erichson (i) assure même que l'espèce (6r. vul-
neripennis) sur laquelle il est établi, n'est pas autre chose que VHar-
palus subcoslalus de Dejean. Les figures qu'en a publiées M. Hope (2),
reproduisent exactement tous les caractères du genre indiqué plus haut.
Cependant comme le mâle est inconnu, il est convenable de laisser cette
question en suspens jusqu'à plus ample examen.
ORTHOGENIUM.
De Chaud. Ann. d. l. Soc. enf. IV, p. 432.
Les caractères assignés par M. l)e Chaudoir à ce genre qui m'est
inconnu, sont les suivants :
Menton coupé carrément dans son échancrure, sans dent médiane. —
Mandibules assez avancées, peu arquées et très-obtuses. — Labre
transversal. — Tête carrée. — Yeux arrondis, très-saillants. — Antennes
Esp. européennes : 0. Mellefii, Heer, Faun. Col. hclvet. p, 104; — longi~
collis, distincius, hJspanus, Ramb.Faiin.de l'Andal. p. 119 sq. Esp. asiatiques
et sibériennes : 0. anmdatus. Chaud. Bull. Mosc. 1837^ n» 1, p. 45. — atrocya-
neus. Chaud, ibid. 1842, p. 830. — aejnatuSj, szdurnlis^ Chaud. Carab. d. Cauc.
p. 167. — splendensj, ustulatus, GebJcr in Ledeb. Pieise, II, Ins. p. 37. — cœru-
lejpennis, convexicollis^ lœviceps, ruficrus, Ménétr. Cat. rais. p. 129 sq. —
'picicornis, Fald. Faun. ent. Trans. I, p. 86. — Pseudoopkonus terrestris, uni-
formis, mterstinctus, Ophonus ovipennis, transversus_, ahdominalis j obscuri-
tarsis, Motsch. Ins. d. Sibér. p. 223 sf[. — 0. tatoricus, Pseud. macuUfrons,
Ménétr. 1ns. de Lchm. p. 20. — Esp. de l'Amer, du Nord : 0. mufabilis, opaci-
pennis, Haldem. Proceed. of the Acad. of Philad. I, p.. 300.
(1) Arch. 1840, II, p. 317.
(2) The Coleopt> Man. m, pi. 2, f. 2 «, r.
30d CAfiÀBIQtJEâi
filiformes, de la longueur de la tête et du ptothorax. — Celui-cî trans-
versal, échancré antérieurement, relevé et arrondi sur les côtés, qui
son! légèrement sinués près de la base et forment avec elle un angle
droit. — Elylres assez allongées et assez convexes. — Les quatre pre-
miers articles des tarses antérieurs légèrement dilatés ; les deux premiers
triangulaires et assez allongés, le 3" un peu cordiforme, le 4'^ cordi-
forme, assez petit et bifide à son extrémité ; ceux des tarses intermé-
diaires très-faiblement dilatés et assez allongés; le dernier ovalaire et
tronqué à l'extrémité.
Selon M. De Chaudoir, ce genre serait intermédiaire entre les Sele-
NOPuoRus et les Platymetopus; il me paraît tellement voisin des
premiers, que je ne vois pas bien en quoi il en diffère. La seule espèce
(0. fémorale) qui y rentre est d'assez petite taille et provient d'Haïti,
GEODROMUS.
Dej. Species IV, p. 164.
Genre très-voisin des Harpalds proprement dits et qui n'en diffère
que par les caractères suivants :
Labre fortement et triangulairement échancré. — Les quatre pre-
miers articles des tarses antérieurs des mâles triangulaires, transver-
saux, très-serrés, sauf le !<"■ qui est plus long que large; les mêmes
articles aux tarses intermédiaires moins dilatés et plus longs ; tous ces
articles munis en dessous d'une seule rangée de squammules qui com-
mence au sommet du l®"".
La seule espèce (G. Dumolinii Dej.) qui rentre dans le genre est
commune au Sénégal. Au premier aspect elle ressemble à VHarpalus
hiriipes d'Europe, comme l'a dit Dejean.
PLATYMETOPUS.
Dej. Species IV, p. 68(1).
Menton transversal , assez profondément échancré en demi-cercle ,
sans dent médiane; ses lobes arrondis en dehors. — Languette sail-
lante, en carré allongé, tronquée et à peine libre à son extrémité ; ses
paraglosses petites , presque adhérentes , pas plus longues qu'elle. —
Dernier article des palpes ovalaire et aigu au bout. — Mandibules
(1) Syn. Dyoriche, Mac-Leay, Annul. Jav. p. 21. Nom antérieur de quatre
ans cl celui de Dejean; mais M. Mac-Leay avait si imparfaitement caractérisé le
genre, que les entomologistes ne l'ont réellement connu qu'en 1838, époque à
laquelle M. Hope (Coleopt.Man.il, pi. 2,f. iad) afigurè avec des détails l'espèce
{D. torta) sur laquelle il a été fondé. Cette espèce, selon Erichson (Arch. 1840^
11, p. 317) est identique avec le Platymetopus Thunbergii de Dejean.
èoUrtes, arquées él inédîocrèmeni aiguës. — Labre tantôt carré, tanlôi
un peu transversal , arrondi en avant. — Tète médiocre , rétrécie en
arrière , déprimée en avant ; épistome faiblement cchancré. — Yeux
assez gros, plus ou moins saillants. — Antennes grêles, plus longues
en général que le prolhorax , composées d'articles allongés , rétrécis à
leur base; le l*"" et le S» plus longs que les autres, le 2« plus court. —
Prothorax plus ou moins transversai , un peu et graduellement rétréci à
sa base, avec les angles de celle-ci arrondis, échancré en avant. —
Elytres oblongues, subparallèles, assez fortement sinuccs au bout. —
Pattes médiocres, peu robustes; cuisses antérieures renflées, au moins
chez les mâles; jambes de la même paire peu élargies au bout, iner-
mes sur leur tranche externe ; les quatre premiers articles des tarses
antérieurs médiocrement dilatés chez les mâles , garnis en dessous de
squammules disposées sur deux rangs ; ces articles triangulaires , plus
longs que larges ; ceux des tarses intermédiaires de même forme ,
encore moins dilates. — Corps déprimé , ponctué ; assez souvent
pubescent.
Insectes de petite taille, originaires d'Afrique et des Indes orientales.
Ils ont quelques rapports avec les Harpalus de la section des Hvro-
tixHcs, par suite de la ponctuation dont leur Corps est couvert en
dessus, et leur tête n'est pas sans analogie avec celle des Amblygxa-
THus, mais ils en diffèrent par des caractères assez nombreux. Outre
les dix espèces publiées par M. Dejean, on n'en a décrit qu'une
seule (i).
AMBLYSTOMUS.
[Erichs. Die Kœf. d. Mark Brand. I, p. 59 (2).
Menton très-court, largement et profondément échancré en demi-
cercle; ses lobes latéraux aigus. — Languette soudée avec ses para-
glosses, arrondie en avant. — Dernier article des palpes labiaux assez
gros , ovalaire et aigu au bout ; celui des maxillaires tronqué. — Man-
dibules très-courlcs, arquées, obtuses à leur extrémité, cachées sous
le labre. — Celui-ci en carré arrondi aux angles, parfois légèrement
échancré. — Tête médiocre, brièvement ovalaire, un peu rétrécie en
arrière , obtuse en avant ; épistome tanlôt médiocrement , tantôt forte-
ment échancré en demi-cercle. — Veux assez gros. — Antennes fili-
formes , allongées ; leur l»"" article médiocre , le 3*^ et le 4« plus longs que
les autres, obconiques. — Prothorax cordiforme, arrondi latéralement,
avec ses angles obtus. — Elytres courles, parallèles, presque tron-
quées et arrondies à leur extrémité. — Pattes assez longues, grêles;
jambes antérieures à peine dilatées à leur extrémité, inermes; les
(1) P. figuratusj Bohem. Ins. Caffrar. l, p. 190.
(2) Syn. HiSPAWS^ Ramb, faune de l'Andal, p. 135,
302 CABABIQVES.
quatre premiers articles des quatre tarses antérieurs très-légèrement
dilatés chez les mâles; ces articles serrés, subcylindriques, presque
glabres et garnis en dessous de deux rangées de très-petites squam-
mules; lel" beaucoup plus long que les suivants, Ie4<'un peuéchancré
au bout.
Genre composé de très-pelits insectes propres à l'Europe australe et
à l'Afrique. Dejean a placé ceux qu'il a connus dans son genre Acd-
PALPDS, qui n'est qu'un magasin d'espèces disparates. M. Rarabur en
a le premier exposé les caractères avec détails , en leur imposant le nom
générique d'HisPALis; mais déjà, quelque temps auparavant, Erichson
leur avait donné celui que j'ai conservé , en indiquant d'une manière
abrégée , mais suffisanle, les particularités qui les séparent des Acu-
PALPUS. Je ne connais pas au juste quelles sont les espèces de ce
dernier genre , tel que l'a établi Dejean , qui doivent rentrer dans
celui-ci (1).
AGUPALPUS.
Latu. Âègne anim. éd. 2, IV, p. 391 (2).
Très-petits insectes qui ne diffèrent des Stenolophcs qui suivent
et dont ils ont les mœurs, que par le dernier article de leurs palpes ova-
laire et acuminé au bout; leurs tarses intermédiaires à peine dilatés chez
les mâles , et dont lo 4"^ article ainsi que celui des antérieurs est court ,
cordiforme , arrondi et simplement échancré en avant (s).
Erichson n'a pas admis ce genre et n'en a fait qu'une section du pré-
cédent. Mais la structure de ses palpes et celle des tarses chez les mâles
me paraissent autoriser suffisamment sa conservation. Beaucoup de
genres admis généralement parmi les Carabiques ne présentent pas des
caractères plus tranchés. Quant à Dejean, son genre Acupalpcs est
composé de telle sorle , que la moitié environ des espèces qu'il y a com-
prises ne peuvent y rester (4).
(1) Je ne puis citer, d'après Ericlison, que les ^4. ■!;?ii«e/'aiM5 {Carabus sma-
ragdulus de Fabricius^ suivant Erichson), mauritankus , metallescens et qiki-
drilliim. C'est d'après le metallescens que j'ai rédigé la formule du genre. —
Aj. : Hispalis dilatafus^ Chaud. Carab. d. Cauc.p. 188. — A.viridulus^'Enchs.
Arch. 1843, I, p. 217; d'Angola.
(2) Sjn. Trechus, Stephens 111. of Brit. Ent. et Man. ofBrit. Colept. p. 48.
Sous ce nom, détourné ainsi de l'acception que lui donnait Clairville, et que lui
ont conservée tous les auteurs du continent, M. Stephcns comprend non-seule-
ment les insectes du genre actuel, mais encore les Dradtcellus d'Erichson.
(3) Cette courte diagnose s'éloigne, à quelques égards, de celles données par
Latreille et Dejean. Selon le premier, les quatre tarses antérieurs des mâles dif-
féreraient peu des postéricurs^j ce qui n'est exact que pour les intermédiaires.
Le second assigne au menton une dent médiane simple ; je ne puis la découvrir
chez les espèces que j "ai sous les yeux.
(4) Yoyes les genres Bkadycellus et AniBLysTOMUs. Rapportea à celui-ci.
HABPALIDES. 303
STENOLOPHUS.
(Megerle) Dej. Specics IV, p. 405.
Genre voisin des Harpalcs , ne comprenant que des espèces de pe-
tite taille, assez souvent ornées de couleurs variées, et par suite d'un
faciès assez ditïerent. Ses caractères différentiels sont les suivants :
Menton sans dent médiane. — Languette saillante, libre dans une
grande partie de sa longueur, coupée carrément en avant, et en même
temps obliquement de chaque côté ; ses paraglosscs distantes , triangu-
laires, assez aiguës au bout et notablement plus longues qu'elle (i). —
Prothorax tantôt en carré transversal , avec ses angles arrondis , tantôt
un peu rétréci en arrière, parfois suborbiculaire. — Pattes grêles, avec
les jambes antérieures à peine dilatées à leur extrémité, et presque sans
épines; les quatre premiers articles des quatre tarses antérieurs mé-
diocrement dilatés chez les mâles, et garnis en dessous de deux rangées
de squammules; ces articles triangulaires ou subcordiformes; le 4" des
mêmes profondément divisé en deux lobes ; celui des intermédiaires
cordiforme et fortement échancré.
Ce dernier caractère est celui qui sépare essentiellement ces insectes
des ÎIarpalus. La plupart recherchent de préférence les endroits hu-
mides. A en juger par celles qu'a décrites Dejean , leurs espèces se-
raient répandues sur une grande partie du globe, mais il est probable
que quelques-unes d'entre elles n'appartiennent pas à ce genre ("2).
comme types, les espèces suivantes du Species : A. conspectus, dorsalis, afra-
tus; meridianus, nigriceps et exiguus. — 11 est probable que parmi celles in-
connues à Dejean, qui suivent, il en est plusieurs qui n'appartiennent pas à ce
genre.
Esp. asiatique : A. ccfUcnsicus, Chaud. Carab. du Cauc. p. 187. — Esp. afri-
caines : A. flavipennis, marginatus, Lucas, Expl. de l'Algérie, Eut. p. 7i sq.
Tab. IX, f. 9-10. — quadrisignatus, vittipennis, amubilis^ ornaiipennis, bisi-
gnatus, gracilis, Bohcm. Ins. Caffrar. I, p. 220. — Esp. américaines : A. coluni-
bianus, striât ulus, Reiche, Rcv. zool. 1S1.3, p. 178. —rottmdicoUis, lugitbris,
Haldcm. Proceed. of the Acad. oî VMutl.l, p. 302. — suturalis^ micros^ 3. Le
Conte, Geod. Col. of tbe Unit. St. p. 139. — puUklus, impressifrons, bifossula-
tuS; ruficollis,tibudis, urcobusis, foveicoUis, Solicr in Gav, Hist. de Chilo, Zool.
IV, p. 264.
(1) Du moins dans le St. vaporariorum, la seule espèce que J'aie disséquée.
J'ai trouvé dans cet insecte la languette faite comme l'a figurée M. Schiœdte
(Danmarks Elcutli. Tab. V, f. B (/), et par conséquent notablement diltércntc de
celle des Hakpalus. D'après la description qu'en donne Erichson (Die Ka'f. d.
Mark Brand. I, p. 69) elle ne différerait au contraire en rien d'essentiel de celle
de ce dernier genre.
(2) Aux vingt-deux espèces décrites par Dejean, aj. : Zsp. européeimcs : .S'.
abdomimlis, Gciié, Ins. Sard. fasc. I, p. 10. — liumeri^s (an Badister hume-
801 CAtiAêîôfcÉ»;
ÀNOPLOGENIUS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1852, n» 1, p. 88.
Menlon subtransversal , concave , profondément échancré , avec le
fond de l'échancrure légèrement sinué; ses lobes latéraux divergents,
aigus au bout. — Languette étroite , parallèle, libre et subéchancrée à
son extrémité ; ses paraglosses grêles , la dépassant un peu. — Dernier
article des palpes cylindrico-ovalaire , tronqué au bout. — Mandibules
peu sailllantes, robustes, arquées et aiguës au bout. — Labre subtrans-
versal, arrondi en avant. — Antennes médiocres, filiformes, à arlicies
1 assez gros, cylindrique, peu allongé, 2 court, obconique, 3 obconique
et pas plus long que les suivants, ceux-ci comprimés. — Pattes médio-
cres, peu robustes; les quatre premiers articles des tarses antérieurs
des mâles légèrement dilatés ; les trois premiers subcordiformes , garnis
d'une double rangée de squammules en dessous, le 4''bilobé ainsi qu'aux
intermédiaires ; le même aux tarses postérieurs profondément échancré,
avec son lobe interne prolongé en dedans ; le même des tarses anté-
rieurs bilobé chez les femelles comme chez les mâles. — Le reste
comme chez les Stenolophus.
Le type du genre est le Stenolophus atacer Dej. du Sénégal. M. De
Chaudoir en décrit une seconde (^4. discophorus) très-voisine et origi-
ninaire du nord de l'Hindoustan (i).
ralis?) L. Redtenb. Col. qua^d. Arch. Austrige^ p. 7. — Chevrolatii, Gaubil^ Rer.
zool. 1846, p. 56.— m5'nco///s, Bielz, Stett. ent. Zeit. 1850, p. 100. — Esp.
asiatiques et sibériennes : S. hirtkornis, Fischer, Bull. Mosc. 1829, p. 188. —
Sfevem, Fischer, Bull. Mosc. éd. Lequien, p. 171. — dimidiatus, morio^ Ménétr.
Cat. rais. p. 135. — discolor, Falderm. Faun. ent. Traiftc. I, p. 99. — palUdus,
sinuatuSj, minutus, Motsch. Ins. d. Sibér. p. 112 sq. — Esp africaines : S. ter-
minalis, Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 790. — comptus, colunibinus, relucens,
fulvipes, Erichs. Arch. 1843, I, p. 215. — nitidulus, pallidus, Bohem. Ins.
CafFrar. I, p. 218. — Esp. américaines : S. verskolor, Rirby, Faun. Bor. Amer.
p. 46. — badipennis, Haldem. Proceed. of the Acad. of Philad. I, p. 302. —
badius, longicollis, lentulus, debïlis, Erichs. Arch. 1847, 1, p. 71. — convexi-
colliSj fuscipennis, J Le Conte, Geod. Col. of the Unit. St. p. 137.
Nota. Selon M. Germar (Zeitsch. II, p 442), le Carabus vaporariorum de
Linné n'appartient pas à ce genre, mais au genre Cymindis, et correspond à la
Cymindis punctata de Dejean. '
(1) Une troisième est figurée, mais non décrite, par M. Schmidt-Gœbel. Col.
Biman. pi. 3, f. 9.
HIPPOLOETIS.
JDe Casteln. Etutd. ent. p. 152 (1)4
Ce genre, établi sur un insecte du Sénégal, ne m'est pas connu. Les
caractères que lui assigne M. de Caslelnau peuvent se résumer ainsi :
Menton échancré, sans dent médiane. — Dernier article des palpes
subcylindrique , obtus à son extrémité. — Mandibules fortes, arquées,
un peu aiguës. — Labre court, arrondi en avant. — Tète très-grande ,
arrondie, très-légèrement rétrécie en arrière. —Antennes courtes,
très-grèles, filiformes, à l^"" article assez gros, 2^ très-court, 3" le plus
long, les autres linéaires. — Prolhorax très-large, en demi-lune,
arrondi sur les côtés; ses angles antérieurs très aigus. — Eiytres assez
grandes, convexes, anguleuses à l'angle humerai, fortement échancrées
à l'extrémité. — Pattes fortes; cuisses un peu renflées ; les quatre pre-
miers articles des quatre tarses antérieurs un peu dilatés chez les mâles,
les antérieurs à articles courts et serrés.
D'après cet ensemble de caractères, je ne suis pas certain que ce
genre appartienne à la tribu actuelle. Dejean , qui l'a établi sous le nom
d'EnicATLS, mentionné seulement dans la dernière édition de son Cata-
logue, le place près des Amblygnathtjs et des Barysomcs, c'est-à-dire
parmi ces genres anormaux qu'il a mis en tète de sa tribu des Har-
paliens.
La seule espèce (2) qui contienne le genre est petite, et en entier d'un
jaune-fauve rougeâtre ou testacé.
SECTION VIIL Languette presque toujours libre à son extrémité.
— Dernier article des palpes de forme variable, jamais aciculaire.
— Eiytres entières, très rarement tronquées à leur extrémité. — ■
Les trois , rarement les deux premiers articles des tarses anté-
rieurs dilatés chez les mâles et presque toujours garnis de squam-
mules en dessous; les intermédiaires constamment simples. — Crochets
des tarses simples ou dentés.
Cette section ne comprend que des insectes qui eussent été des Féro-
niens pour Dejean. Le nombre des articles dilatés aux tarses antérieurs
des mâles est tout ce qui la dislingue de la précédente. Sous le rapport
de la vestiture de ces organes, elle est bien plus homogène que celte
dernière , car elle ne contient que deux genres seulement (Antarctia,
MEtics) qui aient les articles en question garnis de brosses de poils en
dessous, à moins qu'il ne s'en trouve quelques-uns dans le même cas
parmi ceux que je n'ai pas pu examiner. D'un autre côté, le dernier
(1) Syn. Ericatds, Dej. Cat. éd. 3, p. 47,
(2) H. rufus, Casteln. loccii, i^Ericatus testaceus,T)e'].),
Coléoptères, Tome I, 20
306 CABABIQTJES.
article des palpes et les crochets des tarses sont plus sujets à varier que
dans la section qui précède.
C'est un groupe extrêmement riche en espèces ainsi qu'en genres, et
d'une division d'autant plus difficile qu'ici, comme on vient de le voir,
la vestiture des tarses antérieurs des mâles ne sert presque plus à rien.
Les six tribus que j'y admets sont établies sur des caractères assez
faibles et sujets à exceptions ; mais je n'ai pu faire mieux.
I. Les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles dilatés.
a Languette entièrement soudée à ses paraglosses. Pseudo-féronides.
a a — libre à son extrémité.
6 Menton très-faiblement^ parfois à peine écliancré. Trigonotomides.
hh — normalement échancré.
c Jambes antérieures plus ou moins robustes et dila-
tées au bout. Féronides.
c c Jambes antérieifi'es plus ou moins grêles.
Tarses antérieurs des mâles munis de brosses da
poils en dessous. Antarctiidks,
Tarses antérieurs des baâles squammuleux. Anchomékibes.
IL Les deux premiers articles des tarses antérieurs des mâles
dilatés. ^ PoGONiDEs.
TRIBU XXXI.
PSEUDO-FÉRONIDES.
Languette soudée avec ses paraglosses. — Pattes peu robustes;
jambes antérieures non dilatées à leur extrémité. — Les trois premiers
articles des tarses antérieurs des mâles dilatés , triangulaires ou cor-
diformes, garnis de squammules en dessous. — Crochets des tarses
simples.
La structure de la languette constitue le caractère essentiel de cette
tribu, qui se compose d'un petit nombre de genres très-rares dans les
collections, et inconnus à la plupart des entomologistes. Tous ont un
pactes étranger aux tribus qui suivent et qui leur donne une certaine
analogie avec les Troncatipennes, parmi lesquels un auteur récent,
M. Schmidt-Gœbel, a même placé trois d'entre eux, comme on le
verra plus bas. C'est ce port particulier qui m'a engagé à donner à
cette tribu le nom de Pseudo-Féronides. Je suis loin, du reste, de
regarder comme satisfaisante et définitive la place que j'assigne à ces
insectes. Ils constituent manifestement un groupe anormal et aberrant
qui a besoin d'une étude plus approfondie que celle que j'ai pu en faire.
Le genre Lestignathcs , qu'on trouvera plus loin , ayant aussi la
languette soudée avec ses paraglosses, devrait, à la rigueur, en faire
PSETJDO-FÈRONIDES- 307
partie ; mais il est tellement voisin des Prystonichcs et des Sphodbus
par ses autres caractères, que j'ai cru devoir le placer parmi les
Anchoménides.
Genres : Heteracantha, ^phntdius, Caphora, Anaulacus.
HETERACANTHA.
BrullÉj Hist. nat. d. Ins. IV, p. 382-
Menton transversal, assez profondément échancré en demi-cercle,
sans dent médiane; ses lobes latéraux obtus à leur extrémité. — Lan-
guette intimement unie à ses paraglosses, entièrement membraneuse,
assez grande, en carré long, étroitement échancrée en avant, avec ses
angles antérieurs arrondis. — Palpes grêles ; les maxillaires beaucoup
plus longs que les labiaux; le dernier article de tous ovalaire. — Man-
dibules robustes, peu arquées ; la gauche beaucoup plus longue que
la droite. — Labre transversal, assez fortement échancré. — Tête assez
forte, obtuse en avant, un peu renflée en arrière. — Yeux médiocres,
presque déprimés. — Antennes filiformes, un peu plus longues que le
prothorax, à 1er article assez gros, le plus long de tous, 2« court ; les
autres subégaux. — Prothorax transversal, brusquement et assez for-
tement rétréci en arrière, avec ses côtés antérieurs un peu rebordés
et leurs angles rabattus. — Elytres brièvement ovalaires, plus larges
que le proth(frax, peu convexes, finement striées et entières au bout.
— Pattes assez longues, peu robustes ; jambes antérieures légèrement
élargies à leur extrémité : leur éperon anté-apical très-long et grêle,
le terminal très-fort, allongé et obtus au bout ; tarses des mâles incon-
nus ; ceux des femelles en triangle allongé.
M. Brullè a établi ce genre sur un très-singulier insecte, originaire
d'Egypte, dont il n'existe à Paris qu'un exemplaire au Muséum d'His-
toire naturelle. J'en donne les caractères d'une manière beaucoup
plus détaillée qu'il ne l'a fait. Par sa forme générale et sa languette,
.cet insecte a les plus grands rapports avec les Pericalus ; mais il s'en
éloigne considérablement par son labre, ses élytres arrondies à leur
extrémité, etc., et quoique le mâle soit inconnu, il est probable, comme
le pense M. BruUé, que l'espèce appartient aux Féroniens de Dejean,
où je ne la place, du reste, que provisoirement. Il est presque inutile
de faire observer qu'elle n'a aucun rapport avec les trois genres qui
suivent. Elle est longue d'environ sept lignes sur trois et demie de
large, d'un brun foncé uniforme en dessus, un peu ferrugineux en
dessous. M. BruUé l'a nommée Jï. depressa et en a donné «ne figure
assez bonne (1)
(1) Loc. cit. pi. 16, f. 1, »
gOJEi éÀfiABlQCËSé
iEPimiDItS-
Mic-Leay, Ânnul. Jap. p. 23.'
Menton assez grand, profondément échancré, sans dent médiane;
ses lobes latéraux obliquement arrondis en avant et en dehors, —
Languette cornée, évasée et coupée presque carrément, embrassée
par ses paraglosses; celles-ci notablement plus longues qu'elle, arquées
et tronquées au bout. — Dernier article des palpes subcylindrique et
tronqué au bout; celui des labiaux un peu arqué. — Mandibules
courtes, arquées, assez aiguës, denliculécs à leur base au côté interne.
— l.abre transversal, arrondi aux angles, un peu échancré en avant.
— Tête courte, non rétrécie en arrière. — Yeux assez saillants. —
Antennes de la longueur du prothorax, grossissant un peu à leur
extrémité, à l""" article plus long et plus gros que les suivants ; ceux-ci
subégaux; tous obconiques. — Prothorax transversal, échancré en
avant, de la largeur des élytres à sa. base, mais séparé d'elles par un
intervalle. — Elytres courtes, ovalaires ou subparallèles, sinuées au
bout. — Pattes assez robustes; jambes antérieures ayant seulement
quelques petites épines au sommet de leur tranche externe ; les trois
premiers articles des tarses de la même paire légèrement dilatés chez
les mâles, cordiformes, arrondis aux angles, et garnis de squamraules
en dessous; crochets denticulés à leur base. — Corps .court, ovale
€t peu convexe.
M. Mac-Leay, en créant ce genre sur une espèce de Java (JE. ade-
lioides), en avait imparfaitement exposé les caractères. M. Schmidt-
Gœbel (i) les a fait connaître, dans ces derniers temps, d'une manière
complète, en plaçant le genre parmi les Troncatipennes à côté des
Masobecs. En effet, la languette est unie aux paraglosses comme dans
ce dernier groupe, mais d'un autre côté, les élytres sont entières,
et le faciès très-différent de celui des autres Troncatipennes. En un
mot, ces insectes me paraissent être une forme aberrante des Fé-
ronides.
Ils sont propres à Java et au continent indien , et de très-petite
taille. Leurs téguments ont constamment un reflet soyeux en dessus,
et quelques-uns ont leurs élytres ornées de taches d'un fauve vif.
A l'espèce décrite par M. Mac-Leay, il faut en ajouter quatre, publiées
par M. Schmidt-Gœbel (2).
(1) Col. Birman, p. 88.
(2) JE. fuscifennis, simplex, fasciatus, quadrimacnlatus , loc. cit.; tous du
pays des Birmans, h' JE, adelioides Mac-Leay, s'y trouve également.
TUGOKOÏ0iUIDBl« S09
CAPHORA.
ScHMiDT-GoEBEL, Col. Birman, p. 91.
Genre très-voisin des ^phnidius et n'en différant que par les carac-
tères qui suivent :
Menton court, fortement échancré, muni d'une dent médiane aiguë,
on peu plus courte que ses lobes latéraux ; ceux-ci terminés en triangle
aigu. — Languette grande, arrondie au bout; ses paraglosses. très-
larges, notablement plus longues qu'elle, fortement tronquées à leur
extrémité. — Dernier article des palpes ovaiaire, subacuminé. — Pro-
thorax touchant la base des éiytres.
M. Schmidt-Gœbel n'en décrit qu'une espèce {C. humilis) du pays
des Birmans. C'est un très-petit insecte d'un peu plus d'une ligne de
long et d'un brun-rougeâtre. Cet auteur le place également parmi les
Troncalipennes.
ANAULACUS-
Mac-Leat, Annut. Jav. p. 21.
C'est également à la suite des yEpHmoius que paraît devoir être
placé ce genre. L'espèce de Java sur laquelle il est établi (-4. serici-
pcnnis) a complètement la taille, la forme générale, les téguments
soyeux et le système de coloration des Jiphn. fasciaius et quadri-
maculatus de M. Schmidt-Gœbel. Mais M. Mac-Leay lui assigne
des antennes robustes, moniliformes, pas plus longues que la tête,
et un menton trilobé, de sorte que, malgré les analogies ci-dessus,
il est très-différent, si ces caractères sont exacts. C'est, en définitive,
un genre qui a besoin d'être étudié de nouveau.
TRIBU XXXII.
TRIGONOTOMIDES.
Languette libre à son extrémité. — Menton généralement très-court,
toujours très -faiblement échancré, parfois simplement bisinué. —
Jambes antérieures de force variable. — Les trois premiers articles
des tarses antérieurs dilatés chez les mâles, triangulaires ou cordi-
formes , garnis de squammules en dessous. — Crochets des tarses
simples.
La forme particulière du menton fait reconnaître aisément ces
insectes. Nulle part, dans la famille actuelle, son échancrure n'est
aussi faible; il y a même, parmi eux, quelques genres où l'on pour»
310 CARABlQUEâ,
rait dire qu'elle est presque nulle. La plupart ont en même temps
des mandibules faibles, et chez l'un d'eux (Dirotds) , ces organes
s'allongent d'une manière remarquable. Un autre ( Amblytelus )
semble rattacher la tribu à celle des Anchoménides , le pénultième
article de tous ses tarses étant bilobé.
Ces insectes sont tous exotiques et, pour la plupart, propres à l'an-
cien continent. Leurs couleurs n'ont rien de remarquable, et leur taille
est à peine moyenne. Ils forment dix genres, que je crois devoir
distribuer ainsi :
I. Pénultième article des tarses entier.
a Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme : Microcheila.
aa labiaux sécuriforme : Dyschromus, Trigo-
nostonia, Lesticus.
naa Dernier article de tous les palpes subcylindrique ou subovalaire.
Mandibules très-longues et très-grêles : Dirotus.
— médiocres, grêles, ou assez robustes : Drimostoma,
Oxycrepis, Abacetus, Distrigus.
II, Pénultième article de tous les tarses bilobé : Amblytelus,
MICROCHEILA.
Brollé, Hisf. nat. d. Ins. IV, p. 336.
Menton très-court, biconcave, trilobé; le lobe médian aigu, un peu
plus court que les latéraux; ceux-ci obtus. — Languette saillante, ar-
rondie au bout; ses paraglosses la dépassant assez fortement. — Palpes
robustes; le dernier des labiaux cylindrique, celui des maxillaires en
fer de hache, grand et très-rétréci à sa base. — Mandibules saillantes,
d'abord droites, puis recourbées brusquement et très-aiguës à leur ex-
trémité. — Labre très-court, à peine distinct. — Tête subcylindrique,
obtuse en avant, non rétrécie en arrière. — Yeux assez gros, saillants.
— Antennes assez robustes, à l"'"' article plus gros et plus long que les
autres, 2" court, les suivants subégaux. — Prolhorax transversal, ar-
rondi sur les cotés, sans angles distincts, convexe en dessus. — Elytres
assez convexes, oblongo-parallèles, sinuces à leur extrémité. *— Pattes
robustes, cuisses fortes ; les trois premiers articles des tarses antérieurs
fortement dilatés chez les mâles, le l^"" plus long que les suivants, en
carré un peu rétréci à sa base, les deux autres fortement trigones.
Genre établi sur un insecte de Madagascar {BI. picea BruUé), long
tf environ six lignes et en entier d'un brun de poix. M. Brullé a bien
reconnu ses analogies en le plaçant près des Distbigcs, tandis que
Dejean les a complètement méconnues dans son dernier Catalogue où il
se trouve entre les Pelecium et les Eripus, deux genres avec lesquels
TKTGONOTOMIDES. 311
il n'a pas le moindre rapport. La formule générique qui précède a été
rédigée d'après l'exemplaire du Muséum d'Histoire naturelle de Paris,
le même qu'a figuré M. Brullé.
DYSCHROMUS.
Chaud. Ann. d. l. Soc. ent. IV, p. 429.
Menton court, trilobé ; son lobe intermédiaire moins avancé que les
latéraux, très-arrondi. — Dernier article des palpes labiaux déprimé,
sécuriforme et assez allongé. — Mandibules obtuses, très-peu arquées
et peu avancées. — Labre plane, carré, transversal, échancré en avant.
— Antennes grenues et assez courtes. — Prothorax aplati , un peu
moins long que large, peu arrondi sur les côtés et coupé carrément en
arrière. — Êlytres en ovale allongé , légèrement rebordées, surtout
postérieurement. — Les trois premiers articles des tarses antérieurs
des mâles dilatés, assez courts et cordiformes.
Ces caractères sont empruntés à M. De Chaudoir, qui placé ce genre
près des Distbigus et des Drimostoma dont il parait en effet voisin,
mais bien distinct par la forme du dernier article de ses palpes labiaux
et de ses antennes. Il ne comprend qu'une espèce (D. opacus) de taille
moyenne, noire, et qui a un peu, comme les deux genres précédents,
le fades d'un Harpalus. Sa patrie n'est pas connue ; M. De Chaudoir
pense qu'elle est de Java.
trigonotoma:
Dej. Species III, p. 182.
Menton très-court, à peine échancré et bisinué en avant; son lobe mé-
dian très-large, subarrondi, les latéraux tronqués un peu obliquement
en dedans. — Languette grande, évasée et échancrée en avant ; ses pa-
raglosses très-grêles, de même longueur qu'elle. — Palpes peu ro-
bustes; le dernier article des labiaux fortement sécuriforme ; celui des
maxillaires en triangle allongé. — Labre fortement transversal, assez
fortement échancré en avant. — Tète assez grosse, subcylindrique,
non rétrécie en arrière. — Yeux médiocrement saillants. — Antennes
médiocres, atteignant le milieu du prothorax, presque brisées, à l»""
article de la longueur des trois suivants réunis, 2" court, 3" plus long
que les suivants ; ceux-ci égaux. — Prolhorax un peu transversal, ré-
tréci en arrière, avec ses côtés postérieurs plus ou moins relevés et ses
angles obtus. — Elytres oblongo-parallclcs, peu convexes, sillonnées.
— Pattes médiocres ; les trois premiers articles des tarses antérieurs
fortement dilatés chez les mâles, en triangle court. — Corps assez al-
longé et assez large.
512 CAttABIQUES.
Insectes d'assez grande taille, propres aux IndeS orientales et ornés de
couleurs métalliques plus ou moins brillantes. M. Mac-Leay, le premier
qui en ait décrit une espèce, l'avait prise pour une Feronia du groupe
des Omasecs. Toutes ont en effet une certaine ressemblance avec celle
de ce groupe, mais leurs caractères sont très-différents. On en connaît
trois en tout (1).
LESTICUS.
• Dej. Species III, p. 189 (2).
Menton transversal, faiblement échancré, trilobé; le lobe médian
tronqué à son extrémité, presque aussi grand que les latéraux ; ceux-ci
arrondis en avant. — Languette arrondie et un peu tronquée en avant.
— Dernier article des palpes labiaux en triangle allongé et tronqué au
bout ; celui des maxillaires subcylindrique. — Labre à peine échancré.
— Antennes plus longues que la tête et le prothorax réunis, non brisées;
leur 1er article court, épais, cylindrique, le 3^ un peu plus long que lui.
— Les autres caractères pareils à ceux des Trigonotoma.
Les espèces de ce genre sont des mêmes pays que les Trigonotoma
et ornées de couleurs analogues (s).
Le genre Triplogenius de M. De Chaudoir, me paraît complètement
identique avec celui-ci, et c'est par mégarde, sans doute, que ce savant
entomologiste ne s'est pas aperçu qu'il faisait double emploi.
DIROTUS.
Mac-Leay, Annul. Jav. p. 16.
Menton court, faiblement échancré, muni d'une dent médiane aiguë,
plus courte que ses lobes latéraux. — Languette tronquée au bout; ses
paraglosses grêles, beaucoup pius longues qu'elle. — Dernier article des
palpes obconique et obtus au bout ; celui des labiaux plus long et plus
gros que celui des maxillaires. — Mandibules très-longues, très-grêles,
simples au côté interne, légèrement arquées et très-aiguës à leur ex-
trémité. — Télé légèrement rétrécie en arrière, subovâlaire. — Yeux
(1) T. viridkollis, planicollis, Dej. loc. cit. — Dohrnii, Chaud. Bull. Mosc.
1852, no 1, p. 69; de Hons--Kong.
La T. indica, Brullé (Hist. nat. d. Ins. IV, p. 333) est la même que la vi~
ridicoUis. — La violacea Casteln. (Et. ent. p. 76), de l'Australie, est une Fe-
RONU.
(2) Syn. Triplogenius, De Chaud. Bull. Mosc. 1852, n» 1, p. 71.
(3) Dejean n'en a connu qu'une espèce, L. janthinus. Je crois, avec M. De
Chaudoir (loc. cit.), que les espèces suivantes de Trigonotoma, décrites par
M. De Castelnau, dans ses Etudes ent. p. 75, doivent également y rentrer, mais
e n'en suis certain que pour la première : T. bicolor, fulgidicollis , concinna^
Buquetii, Petelii; de Java.
ÏBlfiONOTÔMlDliS. 31à
gros et saillants. —• Antennes grêles, longues; le l" article et le 3e les
plus longs de tous .célui-là assez gros ; le 2" court; les autres subégaux.
— Prothorax plus long que large, rétréci et beaucoup plus étroit à sa
base que les élytres, convexe et marginé latéralement. — Elytres briè-
vement ovales, larges, subparallèles, arrondies à leur exlréraitc. —
Pattes longues et peu robustes ; tarses des mâles inconnus.
Genre pendant longtemps peu connu des entomologistes, comme la
plupart de ceux établis par M. Mac-Leay dans cette famille et qu'on doit
à M. Hope d'avoir mis en lumière, en figurant (i) avec des détails l'es-
pèce sur laquelle cet auteur l'a fondé. Quoique la femelle seule soit
connue, il n'y a pas à douter qu'il appartienne à la section actuelle, car
M. Mac-Leay avait déjà signalé son analogie avec les Dolichus, et la
structure de son menton suffit pour montrer qu'il est voisin des Dri-
MosTOMA. Cet insecte est de Java ; sa longueur est d'environ cinq
lignes, et sa couleur noire, avec des reflets irisés sur les élytres;
les antennes et les pattes sont rougeâtres. M. Mac-Leay le nomme
D. subiridescens.
DRIMOSTOMA.
Dej. Species Y, p. 745.
Menton court, faiblement échancré, muni d'une dent médiane aiguë;
ses lobes latéraux terminés en pointe triangulaire. — Languette en carré
allongé ; ses paraglosses très-grêles, la dépassant assez fortement. —
Palpes grêles, longs; leur dernier article allongé, subaigu; le 2" des
maxillaires dilaté et déprimé. — iMandibules grêles, allongées et très-
aiguës. — Labre transversal, entier. — Yeux assez gros et assez sail-
lants. — Antennes à peine aussi longues que la moitié du corps, fili-
formes; leurs articles 2-4 de longueur variable, — Tête brièvement
ovalaire. — Prolhorax plus ou moins transversal, légèrement rétréci en
arrière. — Elytres en ovale peu allongé et assez convexe. — Pattes
médiocres, peu robustes ; le« trois premiers articles des tarses antérieurs
assez fortement dilatés chez les mâles, triangulaires ; le 1<"" plus long
que les deux autres; ceux-ci un peu plus larges que longs.
Ce genre a été établi primitivement sur quelques insectes africains
de couleur noire et de taille au-dessous de la moyenne. Depuis, on y a
compris d'autres espèces américaines qui, en effet, ne présentent pas
dos caractères suffisants pour en être séparées , mais qui cependant
offrent dans la forme du prothorax et des antennes des différences qui
obligenl de partager le genre en deux seclions.
Dans l'une, comprenant les espèces de l'ancien continent, les antennes
ont leur 2° article plus court que les suivants; les autres, à partir du5«,
(1) Coleopt. Man, 11^ pi. 2, f. 1 ad.
314 CARABIQtJES.
sont cylindriques et presque aussi gros que le l«r; le prothorax est
presque carré et marqué à sa base de deux sillons abrégés et subla-
téraux comme chez les Abacetus et les Distrigcs (i).
Dans l'autre, propre au nouveau continent, le S" article des antennes
est à peine plus long que les autres, qui sont subégaux, et le prothorax
a de chaque côté à sa base, une grande dépression qui fait paraître ses
bords latéraux postérieurs relevés (2).
OXYCREPIS.
(Dej.) Reiche, Rev. zool 1843, p. 78.
Menton court, faiblement échancré, trilobé; le lobe médian aigu,
presque égal aux latéraux ; ceux-ci subaigus. — Languette très-grande,
coupée carrément en avant ; ses paraglosses à peine plus longues qu'elle,
grêles et arquées. — Dernier article des palpes légèrement ovalaire et
tronqué au bout. — Mandibules assez allongées, faiblement arquées et
aiguës. — Labre grand, carré. — Tête allongée, très-légèrement ova-
laire. — Yeux grands, peu saillants. — Antennes de la longueur de la
moitié du corps, à 2o article le plus court de tous, l^r, 3" et 4e les
plus longs, subégaux; les autres plus courts, subégaux aussi. — Pro-
thorax plus long que large, régulièrement ovale, tronqué en avant et
à sa base, peu convexe en dessus, avec deux sillons latéraux posté-
rieurs. — Elytres allongées, obiongues. — Pattes assez longues ; cuisses,
surtout les antérieures, robustes; jambes antérieures assez fortes; les
trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles dilatés, triangu-
laires et obliquement prolongés en dedans, fortement ciliés sur leurs
bords. — Corps allongé, peu convexe.
Dejean a établi ce genre dans son dernier Catalogue, mais sans en
donner les caractères qui ont été exposés plus tard par M. Reiche. Cet
entomologiste le regarde comme voisin des Agonum, mais je crois qu'il
doit être placé dans le groupe actuel, d'après la forme de son menton.
Ses caractères sont très-prononcés, comme on peut le voir. L'espèce
unique (0. leucocera) qui le compose est de taille moyenne, de forme
élégante, noire, avec les pattes en grande partie fauves et les articles 8-9
de ses antennes blanchâtres. Sa patrie est la Colombie.
(1) Esp. africaines : D. Schœnlierri, striatocolle, sulcipenne, Dej.Species. —
ebeninum, anthracinum, Kliig, Ins. von Madag. 43 sq. — punctifrons. Chaud.
Bull. Mosc. 1850, n» 2, p. 430. — laticollej, amuroides, Bohem. Ins. Caffrar. I,
p. 176.
(2) D. fuscipes, BruUé, Hist. nat. d. Ins. IV, p. 339. — mexicanum^ Chevrol.
in Guérin, Mag. d. 2ool. Ins': 1841, pL 64, Plusieurs autres sont inédites.
TRIGONOTOMIDES. 315
ABACETUS.
Dej. SpedesIII^p. 195(1).
Menton court, légèrement bisinué en avant et par suite trilobé, le
lobe médian aussi large et aussi long que les latéraux, arrondi. — Lan-
guette tronquée au bout ; ses paraglosses la dépassant un peu. — Der-
nier article des palpes subcylindrique et tronqué à son extrémité. —
Mandibules médiocres, arquées et assez aiguës au bout. — Labre trans-
versal, entier. — Tête médiocre, brièvement et légèrement ovale. —
Yeux assez gros, peu saillants. — Antennes de la longueur de la moitié
du corps, filiformes, à 1er article assez gros, â^ court, 3*= un peu plus
long que les suivants, ceux-ci égaux et comprimés. — Prothorax plus
large que long, rétréci en arrière, [i.iu convexe en dessus, avec trois
sillons, un médian et deux latéraux à la base. — Elytres oblongo-pa-
rallèles. — Pattes médiocres; jambes antérieures peu robustes; les
trois premiers articles des tarses antérieurs assez fortement dilatés chez
les mâles, triangulaires; le l^"" plus long que large, les deux suivants
plus larges que longs ; tous triangulaires.
Genre presque exclusivement africain, comprenant quelques espèces
de moyenne ou petite taille, presque toutes de couleur noire, et d'un
faciès intermédiaire entre celui de certains Harpalidcs et des Fe-
BONIA (2).
Ainsi que l'a fait observer M. De Chaudoir (ô), le genre Astygis de
M. Rambur, établi syr la Feronia {Argulor) vubripes de Dejean, petit
insecte très-commun dans le sud de l'Espagne et en Sicile, ne diffère en
rien de celui-ci.
(1) Syn. AsTYCis, Ramb. Faune ent. d. l'Andal. p. 95. — Feronia (Argutor),
Dej. — CoELosTOMus? Mac-Leay, Annul. .Tav. p. 23.
(2) Aux quatre espèces décrites par Dejean, aj. : A. tenehrioides, Casteln. Et.
ent. p. 72; du Sénégal. — corvinus, Klug. Ins. von Madag. p. 43. — grandis,
elongatus, tenuis, audax, rufpes, melancholicus, irtdescenSj, amaroides, La-
ferté, Rev. et Mag. d. Zool. 1853, p. 304; de la Guinée.
(3) Bull. Mosc. 1850, n» 2, p. 431. M. De Chaudoir pense qu'il faut également
rapporter à ce genre les Feronia œnea, anfiqua, minuta^, cribricolUs du Sp'ccies
de Dejean, ainsi que les Feronin gilvipes, confinis, pygmeaj, obtusa et pumilci;,
de Natal, décrites par M. Boliemann, Ins. Caffrar. I, p. 181 sq.
Si la Feronia antiqua de Dejean appartient réellement à ce genre, celui-ci
devra éclianger son nom contre celui de Coelostohus, attendu que cette espèce
est la même que le Cœlostomus picipes de M. Mac-Leay (AnnUl. Jav. p. 23).
Pour les détails de ce genre et la figure de l'espèce, voy. Hope, The Col. Man. II,
pl.3, f. 6ad.
316 CABABIQtEâ.
DISTRIGUS.
Dej. Species III, p. 191,
Ce genre ne se distingue du précédent que par les particularités qui
suivent :
Menton aussi court et aussi faiblement échancré, muni d'une dent
médiane à peine distincte, très-large et tronquée en avant (i). — Les
tarses antérieurs des mâles plus longs, beaucoup moins dilatés; leurs
trois premiers articles en triangle plus long que large.
Ses espèces ressemblent complètement aux Abacetcs sous tous les
autres rapports. Elles sont de couleur noire et originaires de Mada-
gascar et des Indes orientales. Aux quatre décrites par Dejean
M. Brullé en a ajouté une autre originaire du premier de ces pays (2).
AMBLYTELUS.
Erichs. Archiv. 1842, I^ p. 129.
Menton assez grand, faiblement échancré, trilobé ; le lobe médian
simple , aussi long que les lobes latéraux. — Languette évasée et cou-
pée carrément ; ses paraglosses la dépassant irès-peu. — Palpes
courts; leur dernier article ovalaire, et obtus au bout. — Mandibules
peu saillantes. — Labre un peu plus large que long, légèrement arrondi
en avant. — Tèle ovalaire. à peine rétrécie postérieurement. — Yeux
peu saillants. — Antennes un peu plus longues que le prolhorax , à
l""" article médiocre, assez gros, 2" court, les suivants subégaux. —Pro-
thorax un peu plus large que long, échancré en avant, rétréci et tron-
qué à sa base, arrondi sur les côtés. — Elytres oblongo-parallèJes, ar-
rondies à l'extrémité. — Pattes assez courtes et robustes; l'épine de
l'échancrure des jambes antérieures remplacée par une courte soie ;
tarses peu allongés, assez larges, à articles serrés ; le 4« de tous bilobé ;
les trois premiers articles des antérieurs assez fortement dilatés chez les
mâles. — Corps déprimé.
Le Carabus curlus de Fabricius, petit insecte de l'Australie, con-
stitue à lui seul ce genre dont la place est assez difficile à déterminer.
Erichson, d'après la forme robuste de ses jambes antérieures, l'a placé
dans le groupe des Feroma. D'un autre côté, il se rapproche des Dys-
coLus, par le dernier article de tous ses tarses qui est bilobé. La forme
seule de son menton m'a engagé à le placer dans la tribu actuelle.
(1) Du moins chez le Disfrigus atratus, d'après lequel j'ai rédigé cette dia-
gnose générique. S'il en est de même dans les autres espèces, Dejean s'est
trompé eu indiquant le menton comme complètement dépourvu de dent mé-
diane.
(2). D. bipustulatus, Hist. nat. d. Ins. IV, p. 338.
*ÈH0Slt)E9. âlî
^ TRIBU XXXIIL
FÈRONIDES.
Languelle presque toujours libre à son extrémité. — Menton norma-
lement échancré. — Jambes antérieures plus ou moins robustes, et dila-
tées à leur extrcmilc. — Les trois premiers articles des tarses anté-
rieurs fortement dilatés chez les mâles, triangulaires ou cordit'ormes; le
2« et le 3" au moins aussi larges que longs, souvent transversaux ; tous
garnis de squammules en dessous. — Crochets des tarses simples.
Celte tribu est très-riche en espèces et en contient un grand nombre
de remarquables, soit par leur taille, soit par leurs couleurs métalliques.
Le genre que je place en tète (Microcephalus), a des rapports réels
avec certains Chlénides, mais ne peut se séparer des deux suivants
(Ei'CHROA, Marsvas), chcz lesquels ces rapports disparaissent, et tous
trois forment dans la tribu un petit groupe particulier, caractérisé par
l'absence de cette strie accessoire qui existe en général près de l'écusson
chez tous les Carabiques dont les élytres sont sillonnées ou présentent
des rangées régulières de points enfoncés.
Les Zabrus et les Amara forment chacun, pour quelques entomolo-
gistes, un groupe à part ; mais, sauf leur faciès général plus lourd, je ne
leur trouve aucun caractère sulTisant pour les séparer de la tribu ac-
tuelle.
Quatre seulement (Myas, Feroma, Zabrus et Amara) des qua-
torze genres qui suivent, ont des représentants en Europe; les autres
sont répartis à peu près également entre l'ancien et le nouveau conti-
nent.
I. Point de strie accessoire à la base interne des élytres.
Dernier article de tous les palpes sécuriforme : Microcephalus.
— des palpes labiaux seuls sécuriforme : Euchroa.
— de tous les palpes non sécuriforme : Marsyas.
IL Une strie accessoire à la base interne des élytres.
A Corps plus ou moins allongé et déprimé.
a Labre fortement échaneré en triangle : Eccoptogenius, Polpochila.
aa Labre entier ou faiblement sinué.
Dernier article au moins des palpes labiaux sécuriforme : Catadromus,
Eucamplognathus, Myas.
Dernier article des palpes non sécuriforme ; Feronia, Sfrigia, Camp-
toscelis.
B Corps court, plus ou moins lourd et épais.
^ Dernier article des palpes labiaux sécuriforme,
318 CARABIQUES.
Premier article des antennes très-allongé : Cyrtoderus.
de longueur normale : Rathymus.
b b Dernier article des palpes labiaux subcylindri^e ou ovalaire.
Jambes antérieures terminées par deux éperons : Zabrus.
un seul éperon : Amara, Lophidius,
fflCROCEPHALUS.
(Latr.) Dej. Species III, p. 198 (1).
Menton médiocrement échancré, muni d'une dent médiane très-
large, arrondie, égalant presque les lobes latéraux; ceux-ci arrondis à
leur sommet. — Languette en carré allongé, subtronquée en avant; ses
paraglosses très-courtes, coniques, la dépassant à peine. — Dernier arti-
cle des palpes, surtout des labiaux, fortement sécuriforme, obliquement
tronqué au bout. — Mandibules courtes, arquées et aiguës. — Labre
transversal, légèrement échancré. — Tète petite, ayant en arrière des
yeux, un sillon circulaire assez prononcé. — Yeux assez gros, saillants,
pourvus d'une orbite en arrière. — Antennes filifermes , un peu plus
longues que le prolhorax, à 1er arliclc assez gros, cylindrique, les
autres obconiques ; le 2« le plus court de tous, le 3" le plus grand. —
Prothorax grand, un peu plus large que long, un peu rétréci en avant,
coupé carrément en arrière, droit sur les côtés postérieurs, ayant en
dessus trois sillons bien marqués : un discoïdal, deux près des angles
postérieurs. — Elytres ovales-oblongues, déprimées à leur base, for-
tement sillonnées, sans strie accessoire à leur base. — Pattes médiocres,
assez robustes ; les trois premiers articles des tarses antérieurs forte-
ment dilatés chez les mâles, trigones; le l^r plus long que les deux sui-
vants ; ceux-ci presque aussi longs que larges.
Ce genre remarquable a des rapports réels avec certains genres du
groupe des Pateliimancs de Dcjean, notamment avec les Dercylcs et
les AspoRiNA, et M. De Castelnau l'a même placé près des Bkachygna-
THUs , dans sa tribu des Panagéiles. Mais la structure de ses tarses
chez les mâles, ne me paraît pas pouvoir permettre ce rapprochement.
C'est seulement un genre de transition, comme il y en a tant.
Pendant longtemps, on n'en a connu qu'une seule espèce, M. depres-
sicollis (2); mais récemment,M. DeChaudoir enapublié deux autres (0).
Ce sont de beaux insectes d'un noir brillant en dessous, bleuâtre ou
violet en dessus ; le Brésil est leur patrie.
(1) Syn. CïNTHiA, Latr. Règne anini. éd. 2, IV, p. 40G.
(2) Le mâle est représenté sous le nom de Cynthia abaxoides dans llcon.
d. Règne anim. Ins. pi. 6, f. 13; la femelle, dans llcon. d. Coléopt. d'Europ.
pi. 125, f. 4, et dans Brullé, Hist. nat. d. Ins. IV, pi. 13, f. 1.
<3) M. amplicolUSj, mxmr, Bull, jyiosc. 1852^ n« 1, p. 75,
l'JÉUOMDES. ^ 319
EUCHROA.
Brullé,, Hist. nat. d. Ins. l\, p. 335.
Menton faiblement échancrê ; sa dent médiane presque aussi saillante
que ses lobes latéraux, tronquée et subéchancrée au boul ; ses lobes
latéraux larges, arrondis en avant. — Languette coupée carrément en
avant; ses paraglosses très-grèles, pas plus longues qu'elle. — Der-
nier article des palpes maxillaires cylindrique et tronqué au bout; celui
des labiaux médiocrement sécuriforme. — Labre aussi long que large,
un peu échancrê en avant. — Tête médiocre, munie d'un sillon circulaire
assez marqué en arrière des yeux. — Ceux-ci assez gros, médiocrement
saillants. — Antennes filiformes, plus courtes que le prothorax, pa-
reilles, du reste, à celles des MiCRocEPnALVJS. — Prothorax aussi long
que large, à peine rétréci en avant, droit sur les côtés en arrière, légè-
rement échancrê à sa base, ayant en dessus un sillon discoïdal, deux la-
téraux près de la base, et de chaque côté une fossette entre ces derniers
et les angles postérieurs. — Elytres oblongo-parallèles, légèrement con-
vexes, fortement sillonnées, sans strie interne accessoire à leur base. —
Pattes assez courtes ; les trois premiers articles des tarses antérieurs
des mâles fortement dilatés , en triangle court. — Corps médiocrement
allongé, oblongo-parallèle.
M. Brullé a établi ce genre sur un très-bel insecte du Brésil, qui a
beaucoup d'analogie avec le genre Microcephalus, mais qui en diffère
notablement par la forme de ses palpes et les autres caractères qui
précèdent. Depuis , M. Putzeys en a fait connaître une seconde du
Mexique tout aussi remarquable par la beauté de ses couleurs (i).
MARSYAS.
PuTZEïs^ Mém. d. L Soc. d. ëc. d. Liège^ II, p. 404.
Genre très-voisin des Ecchroa, mais présentant des caractères suffi-
sants pour en être séparé.
Menton beaucoup plus fortement échancrê et muni d'une forte dent
médiwje, tronquée et bifide au bout, beaucoup plus courte que les lobes
latéraux. — Dernier article de tous les palpes épais, tronqué au bout, un
peu arqué et légèrement déprimé. — Tète plus petite, plus allongée,
subcylindrique ; son sillon circulaire en arrière des yeux, peu marqué.
— Prothorax plus long que large, faiblement rétréci en arrière, et ne
présentant en dessus , comme celui des Microcephalus, qu'un sillon
discoïdal et deux latéraux. — Corps notablement allongé.
(1) E. nitklïcoUis, Brullé, loc. cit. IV, p. 336, pi. 13, f. 2. — nUidipennis^
Putzeys, Môm. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, U, p. 403.
Pour !e reste, ces insectes ne diffèrent en rien d'essentiel des Ecchkôa j
L'unique espèce {M. œneiis) décrite par M. Putzeys, est un assez grand
insecte, d'une belle couleur bronzée, uniforme et brillante en dessus,
noire en dessous. Sa patrie est le Brésil intérieur.
EGGOPTOGENIUS.
De Chaud. Bull. cl. Mosc. 1852, n» 1, p. 72.
Menton court, profondément échancré ; le fond de l'échancrure un
peu saillant et arrondi. — Languette grêle, cornée dans son centre seu-
lement, arrondie en avant, en entier soudée à ses paraglosses; celles-ci
beaucoup plus longues qu'elle , un peu recourbées en dedans au bout.
— Dernier article des palpes labiaux un peu comprimé, celui des maxil-
laires cylindrique; tous tronqués au bout. — Mandibules robustes, non
arquées et obtuses au bout ; la gauche bi- la droite unidentée au côté in-
terne. — Labre transversal, profondément et angulairement échancré.
— Tête médiocre, carrée. — Antennes'niédiocres, grêles, à articles 1
allongé, très aminci à sa base, 2 obconique, plus court que le 3e, 4 dilaté
et comprimé au bout; les suivants en carré allongé. — Prolhorax pres-
que carré. — Elytres allongées, parallèles. — Pattes robustes ; jambes
antérieures pectinées en dehors au bout; les trois premiers articles des
tarses antérieurs dilatés chez les mâles, garnis de squammules en des-
sous.
M. De Chaudoir place ce genre près des Trigonotoma ; mais son
menton profondément échancré me paraît le rapprocher plutôt des
Febonia et genres voisins. 11 ne comprend qu'une assez grande espèce
(E. mœsius) toute noire, du nord de l'Hindouslan.
POLPOCHILA.
SoLiER in Gay, Hist. de Chile, Zool. IV, p. 217,
Menton transversal, étroitement et profondément échancré, muni
d'une dent médiane, triangulaire et simple; ses lobes latéraux arrondis
en dehors, obtus au bout et munis d'une petite dent au côté internfe. —
Languette libre, très-saillante, assez large, à peine échancrée au bout;
ses paraglosses grandes, en forme de spatule et recourbées en dedans. —
Dernier article des palpes oblongo-ovale, égal au précédent. — Labre
transversal, angulairement échancré en avant. — Tète courte. — An-
tennes courtes, grossissant peu à peu ; leurs articles 3-6 coniques, égaux,
7-iO plus gros et plus courts que les précédents, subovalaircs et tron-
qués à leurs deux extrémités. — Prothorax transversal, à peine rétréci
en arrière, presque droit sur les côtés, coupé carrément à sa base et
séparé des élytres par un intervalle assez grand. — Elytres parallèles,
fÉBONIDES. 321
arrondies à leur extrémité. — Pattes courtes; les antérieures plus
robustes, avec les jambes sensiblement triangulaires; ces dernières épi-
neuses aux quatre pattes postérieures ; tarses filiformes ; les quatre pre-
miers articles des antérieurs courts, fortement triangulaires, avec les
deux premiers un peu plus longs que ies autres.
Solier ne rapporte à ce genre qu'un très petit insecte (P. paraîlela),
d'une ligne et demie de long, d'un noir assez brillant, originaire des
provinces méridionales du Chili et dont il n'avait vu qu'un exemplaire.
Malgré la simplicité des tarses, il pense que cet exemplaire était un
mâle, en quoi il se trompe probablement. D'après la figure qu'il en donne,
cet insecte a le faciès d'une Féronide, et comme la plupart de ses carac-
tères ressemblent à ceux du genre Eccoptogenius qui précède, je le
place provisoirement à la suite de ce dernier.
CATADROMUS.
Mac-Leay, Annul. Jav. p. 18.
Menton médiocrement échancré, trilobé ; le lobe médian subaigu, un
peu plus court que les latéraux ; ceux-ci terminés en pointe obtuse. —
Languette subtronquée en avant ; ses paraglosses la dépassant faiblement.
— Dernier article des palpes maxillaires cylindrique et tronqué aa
bout ; celui des labiaux légèrement sécuriforme. — Mandibules larges ,
assez saillantes, fortement arquées au bout et aiguës, munies d'une dent
assez forte, près de leur base en dedans. — Labre transversal, échancré.
— Tête assez allongée, légèrement réirécie en arrière. — Yeux médio-
crement saillants. — Antennes au plus de la longueur du prothorax, peu
robustes, à l*"" article assez gros, médiocrement long, cylindrique; les
suivants obconiques, le 2" plus court que les autres. — Prothorax pres-
que aussi long que large, légèrement rétréci en arrière, fovéolé près do
ses angles postérieurs. — Elytres très-allongées, parallèles, striées , si-
nuées à leur extrémité. — Pattes courtes, très-robustes; les trois pre-
miers articles des tarses antérieurs des mâles médiocrement dilatés ,
fortement triangulaires ou cordiformes. — Corps très-allongé , parallèle
et peu convexe.
Genre établi sur le Carabus tenebrioides d'Olivier, insecte originaire
des Indes orientales et qui surpasse sous le rapport de la longueur tous
les autres Carabiques. Depuis on en a découvert deux autres plus petites
à la Nouvelle-Hollande (i). Toutes trois sont d'un noir-verdâtre très-
foncé, avec une bordure latérale d'un vert très-brillant. Ce genre ne s'é-
loigne guère des Feronta, que par la forme de son menton et un peu
par la structure de ses tarses.
(1) C. australis, Castcln. Et. ent, p. 154. — Lacordairei, Boisd. Faune d.
l'Océan. I, p. 34; peut-être le même que le précèdent.
Coléoptères. Tome ï. 21
322 CAnABlQCES.
EUCAMPTOGNATïRîS.
De CH.4UD. Bull. d. Mosc. 1837, no7, p. 26 (1).
Menton grand, profondément échancré, muni d'une large et courte
dent médiane échancrèe au bout ; ses lobes latéraux larges et Irès-for-
lement arrondis en dehors. — Languette grande, saillante, un peu
êchancrce au bout; ses paraglosses grêles et un peu plus longues qu'elle.
— Dernier article des palpes labiaux assez fortement sécuriforme ; celui
des maxillaires en triangle allongé. — Labre carré , légèrement échan-
cré. — Télé assez grosse, courte, presque carrée, à peine rétrécie en
arrière. — Prothorax un peu transversal, subcordiforrae, avec Un bour-
relet latéral, et deux fortes impressions près de ses angles postérieurs
qui sont droits. — Elytres oblongucs, ou oblongo-ovales, peu convexes,
marginées, sillonnées, avec le dernier intervalle externe relevé en ca-
rène. — Pattes médiocres, assez robustes ; les trois premiers articles des
tarses antérieurs fortement dilatés chez les mâles; le l»"" plus long que
les deux suivants isolés , fortement cordiforme, ces derniers plus tri-
gones.
Genre établi sur quelques belles espèces (2) de Madagascar, noires,
av^c les élytres ordinairement d'une couleur cuivreuse éclatante.
Quoique d'un faciès particulier, ces insectes ne diffèrent guère des Fe-
KONiA du groupe des Abax, que par le dernier article des palpes
labiaux. Ils ne sont pas moins voisins des Mvas qui suivent.
MYAS.
(Ziegler) Dej. Species lU, p. 423 (3).
Menton concave, profondément échancré, muni d'une forte dent mé-
diane échancrèe en avant ; ses lobes latéraux assez étroits, aigus au
bout. — Languette des Feronia. — Palpes courts et robustes; le der-
nier article de tous, surtout celui des labiaux, assez fortement sécuri-
forme. — Mandibules robustes, médiocres, arquées et peu aiguës au
bout. — Labre en carré transversal. — Tète médiocre, presque carrée,
un peu rétrécie en arrière. — Yeux gros et assez saillants. — Antennes
robustes, dépassant à peine le prothorax, à l*"" article assez long, gros
et subcylindrique, 2 le plus court de tous, 3 plus long que les suivants,
(1) Syn. EucHLAMYS, Dej. Cat. éd. 3, p. 43. — Abax, Casteln. Et. ent. p. 153.
(2) E. Chevrolatii, Chaud, loc. cit. {E. fulgidipennis Dej. et Abax specfa-
bilis Casteln. loc. cit.). — Lafertei, Chevrol. Rev. zool. 1839, p. 111. — an-
gustatuSj Chaud, loc. cit. 1843. p. 775.
(3) Syn. Abax, Paillardi, Beschreib. zweicr Decad. neuer Carab. p. 41. —
Feuoma, Say, Trans. oï the Amer. Phil. Soc. New Ser. II, p. 59.
tous trois obconiqaes ; les autres ovalaires. — Prolhorax ample, carré,
un peu rétréci en arrière , échancré en avant, moins à sa base, rebordé
en forme de bourrelet latéralement. — Elytres courtes , un peu plus
larges que le protborax, ovales ou subparaltèles, sillonnées. — Faites
courtes et robustes ; les trois premiers articles des tarses antérieurs
fortement dilatés ; le 1®"" plus long que les autres , cordiforme, les deux
suivants transversaux.
Le type du genre {M. chaljibeus) est un très -bel insecte des parties
orientales de l'Europe, qui ressemble beaucoup, au premier aspect, aux
Abax de Bonelli, et qui avait été placé dans ce genre par Paillardi, le
j)remier auteur qui l'ait publié. 1! ne diffère réellement des Feuoma,
que par le dernier article de ses palpes. Il y en a deux autres espèces (i)
dans l'Amérique du Nord, de forme un peu moins large, à élytres plus
fortement sillonnées, et dont le dernier article des palpes est plus sécu-
riforme. Ces trois espèces sont d'un beau violet en dessus.
FERONIA.
Latr. Règne anim. éd. 1, III^ p. 191 (2).
Menton grand, un peu concave, profondément écbancrc, muni d'une
large dent médiane, échancrée ou simple, mais alors tronquée ou très-
(i) Feronia coracina, Say^ loc. cit. [Myas cy«nesce?w, Bej. loc. cit.). — M.
foveatuSji. Le Conte^ Geod, Col. of tlic Unit. St. p. 83.
(2) Syn. PlatysmAj Poecilus, Abax^ Molops, Pekcus^ Melanius, Ptekostichus,
Bonelli, Obs. entom. part. 1; Tableau. — Augutor (Megerle), Omaseus (Zie-
gleij, Steropus (Mcgerlc), Cophosus (Ziegler), Dej. Cat. éd. 1, p. 11 sq. —
Omalosoma (Mac-Leay). Boisd. Faune de l'Océan. L p. 37. — Eudrojius (Oma-
losoma), Klug in Wiegm. Arcli. 1835, 1, p. 381. — Cheporus, Latr. Règne anim.
éd. 2, IV, p. 396. — Platyderus (Argutor), Sogikes, Adelosia (Platysma),
Steplieus, 111. of Brit. eut. I, p. 101, 112 et 123. — Actephiuis (Argutor),
Stephens, teste Hope, Col. Jlan. II, p. 8i. — Myosodus (Pterostichus), Fisch.
.Ent. d. 1. Russie, II, p. 122. — Carekostylus, Trirammatus, Hypherpes,
Haplocoelus, Dysidius, Cyclomus, Orthomus, BoTHRiopTERus, Metallophilus,
Oreophilus, Psychobius, Petrophilus, Arachnoidius, Agoaodemus, Lyrothokax,
PSEUDOSTEROPUS, PsEUDOMASEtlS, LiGARUS, LiSSOÏARSUS, HaPTODERUS, BrACIÏYS-
TYLus, Bryobius, Glyptoteuus, Platypterus, Cosciniopteuus, Calopterus,
Cryobius, Dyorichoderus, Pachymorphus, Lyperus, Pseudorthomus, Chalco-
CHRous, Cyclotrachelus, Chaud. Bull. Mosc. 1838, n" 1, p. 8, 2i et 27. —
Megalostylus, Chaud, ibid. 1842, p. 855. — Simodontus, Chaud, ibid. 1843,
p. 412. — Stereocerus, Kirby, Faun. Bor. Amer. p. 34. — Corax, Putzcys,
Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, II, p. 406. — Lyperopherus, Motsch. Ins. d.
I. Sibér. p. 157. — Piesmus, J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit. St. p. 68.
— Feronomorpha, Solier in Gay, Hist. de Chile, Zool. IV, p. 219.
Nota. Dans la partie entomdlogique du Voyage au pôle Sud (Col. pi. 2, f. 10
etll) sont figurés deux insebtos soiis ks noms AQPiati/cœlus depressu^ et Cm
324 CARABIQCEê.
obtuse à son sommet. — Languette évasée et tronquée en avant ; ses
paraglosscs grêles, la dépassant peu ou pas du tout. — Dernier article
des palpes subovaiaire ou subcylindrique, parfois un peu déprimé, tou-
jours tronqué au bout. — Mandibules médiocres ou courtes, assez ro-
bustes, non sillonnées en dessus, denticulées près de leur base en
dedans. — Labre transversal, entier ou faiblement échancré. — Têle
en général médiocre, ovalaire ou subcylindrique et visiblement rétrécie
en arrière. — Yeux médiocres ou petits, peu ou légèrement saillants.
— Antennes plus ou moins robustes, toujours au moins un peu plus
longues que le prothorax ; composées d'articles obconiques tantôt allon-
gés, tantôt courts, et, dans ce cas, submoniliformes; le l^r assez gros.
Je S'^ plus court que les suivants, ceux-ci subégaux ou décroissant gra-
d'jcllcment. — Prothorax de forme variable, jamais très-fortement
transversal. — Elytres en général assez longues, oblongo-parallèles,
sinuccs ou non à leur extrémité, au plus médiocrement convexes, sou-
vent munies à leur base d'un repli déprimé. — Pattes robustes; les trois
premiers articles des tarses antérieurs fortement dilatés chez les mâles,
le l*"" plus long que les deux suivants ; ceux-ci plus ou moins trans-
versaux.
Près de cinq cents espèces (l) de taille, de formes et d'habitudes
iogasfer sulcatus, le premier de la Nouvelle-Guinée, le second du nord de l'Aus-
tralie. Le texte de cet ouvrage n'ayant pas encore paru au moment où j'écris
ceci, j'ignore sur quels caractères sont basés ces deux genres; mais comme ils
sont intercalés entre les Poecilus et les Abax, il est probable qu'ils doivent ren-
trer dans le genre actuel, comme tous ceux qui précèdent.
(1) Celles décrites dans le Species de Dejean s'élèvent à 227, dont il faut re-
trancher quelques-unes de la division des Argutor, qui appartiennent à d'autres
genres. Parmi les suivantes, que Dejean n'a pas connues, il y en a sans aucun
doute plus d'une qui fait double emploi avec les siennes.
Esp. européennes : F. [Omaseus) Bulweri„ orinomum, lœvigata, rufifemorata,
af finis, {Pterostichus) octopunctata, Stepli. III. of Brit. ent. I, p. 114. — (Oma-
seus) rotundicolliSj, sulcata, (Steropus) cognata, ibid. V, p. 376. — (Argutor)
naiidj alpesfris, (Pterostichus) mkans, rugulosa, Heerii, Peirolerii, vagepunc-
tataj Heycleni, bicolor, dubia, Escherij, (Abax) distinguenda, (Omaseus) rhe-
iica, Heer, Col. lielvet. I, p. 66. — (Pœcilus) bœtica, (Argutor) testacea, Ramb.
Faune de l'Andal. p. 93. — (Perçus) angustiformis, Solier, Ann. d. l. Soc. ent.
'IV, p. 120. — (Pœcilus) splendens. Gêné, Col. Sardin. fasc. \, p. 9. — (Pterosti"
chus) italica, Chaud. Bull. Mosc. 1837, n" 7, p. 33. — Fer. Rendschmidtii,
Germar, Faun. Ins. Europ. XXI, 2. — (Argutor) cinctellaj, (Omaseus) brevi-
penniSj attenuata, Chevrol. Rev. zool. 1840, p. 12. — (Orthomus) anogona, (Lis^
sotarsus) canaliculatu. Chaud. Bull, Mosc. 1843, p. 769; (Molops) grœca,rur-
fipes, subtruncata, p. 773. — Fer. excavata (nigrita), Boudier, Mag. d. Zool.
Ins. 1844, pi. 152. — Fer. maritima, Gaubil, Rev. zool. 1844, p. 340. — (Stero-
pus) Lacordairei, (Corax) Ghilianii, Putzeys, Mém. d. l. Soc. d. Se. d. Liège,
II, p. 406. — (Abax) turcica,, Ménétr. Col. d. Turquie, p. 13. — (Perçus) M-
neata, Solier, Ann. d. 1. Soc. ent. IV, p. 119. — (Perçus) brunneipenniSj Costa,
Ann. degl. Aspir. nat. Série 2, 1, p. 90. — (Ars/utor) nemoralis, montanellus^
assez variées, coinposeBl, à l'heure qu'il est, ce genre, le plus nombreux
de tous ceux de la famille, et l'on peut voir par le grand nombre de ses
synonymes inscrits en note, quels efîorls ont fait les entomologistes?
pour le subdiviser ; mais jusqu'ici ces tentatives n'ont abouli à rien de
Graels, Mem. d. 1. Acad. d. Madrid, Série 3, 1, parte 2, p. 115. — (Pterostichus)
interrwptestriata, Bielz, Stett. ent. Zeit. 1850, p. 99.
Esp. asiatiques et sibériennes : F. [Argutor) rugicollis, ochotica, pidluln, bre-
viuscula, ochropus, subtilis, nivalis, [Omaseus] crenulatofunciata, (Platysma)
strigicollis^ insignis, paludosa, {Pferostychus) planipennis, Salilb. Col. ochot.
p. 25. — [Steropus) subtilis, orientnlis , horealis, montana, {Pterostichus)
rapax, picipennis, (Lyperophorus) regularis, [Pœcilus) mongolica, dilutipes,
puncticollis, nitidicollis, (Omaseus) laticolUs, [Argutor) gihhicoUis, lucida, ful-
vescens, major, polita, Motsch. Ins. d. Sibér. p. 150. — [Molops], si/nrica,
Gebler in Ledeb. Rcise, Ins. p. 42. — (Argutor) umbrata, (Omaseus), cnuca-
sica, crassipes, caspia, (Platysma) anachoreta, deplanata, (Pterostidms) va-
riabilis, nivicola, montivaga, Ménétr. Cat. rais. p. 119. — (Pœcilus) obscura,
erytfiropus, (Omaseus) armena, œneipennis, (Platysma) pukhella, (Pterosii-
cfius) Sdiœnherri, (Abax) inaperta, arator, FaXd. Faun. ent. Transe. I, p. 49. —
(Omaseus) fornicata, (Platysma) Karheckiana, Kolenat. Melet. ent. p. 45. —
(Pœcilus) Gotschii, stenodera, crenatostriaia, (Argidor) diffîcilis, (Pseudo-
maseus) confusa, quadraticollis , seriepunctata, rufimana, (Omaseus) cardio-
dera, (Agonodemus) rufipalpis, laticolUs, Chaud. Carab. d. Cauc. p. 136. —
(Pœcilus) Karelinii,lœvicollis, (Bothriopterus) lœvicollis, (Pterostichus) suhcor-
datus, (Pseudomaseus) deplanatus, (Lissotarsus) reticulatus. Chaud. Bull. Mosc.
1843, p. 823. — Fer. elegantida, lacunosa. Chaud, ibid. 1844, p. 442. — (Pla-
tysma) foveolata, Gebler, ibid. 1841, p. 580. — (Pœcilus) anatolica. Fer. for-
tipes, punctifrons, nitens, mœotica, (Bothriopterus) commixta, (Agonodemus)
platydera, Fer. colchica, (Pseudomaseus) piceola, (Lagarus) submetallicn,
(Pterostichus) capitata, (Omaseus) œnescens. Fer. seriata, subœnea, (Molops)
Wiedemanni,Fer. agonodera, Chaud, ibid. 1850, n» 3, p. 130.— (Omaseus)
Mellyi, Gebler, Bull. d. l'Acad. d.S'-Pétersb. 1843, 1, p. 37. — Fer. pîmc/afa,
L. Redtcnb. in Russeg. Reise II, p. 982. — (Pœcilus) lœvigaia, planata, (Pla-
tysma) siagonica, Ménétr. Ins. d. Lehm. p. 16. — (Omaseus) tomensis, (Pla-
tysma) castanipes, convexa, triseriata, Gebler, Bull. Mosc. 1847, p. 333.
Esp. indienne : F. (Perçus) nepalensis, Hope in Gray, Zool. MisccU. I, p. 21.
Esp. africaines : F. (Argutor) canariensis, (Perçus) glabra, BruUé in Webb et
Berthel. Canar. Ent. p. 56. — (Omalosoma) striatocoUis, lœvicollis, Brullé,
Hist. nat. d. Ins. IV, p. 364. — (Pœxilus) cyanea, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II,
p. 234. — (Pœcilus) atrata, (Argutor) fuscipes,YA\xz, Ins. von Madag. p. 44.
— (Pœcilus) barbara, numidica, coarctata, Lucas, Ann. d. Se. nat. Série 2,
XVIII, p. 63. — (Omaseus) tingitana, disiincta, Lucas, Expl. de l'Alger. Ent.
p. 61. — (Argutor) trivialis, amœnula, gilvipes, confnis, pygmea, ohtusa,pu-
mila, (Steropus) natalensis, (Omaseus) nigrina, Bohem. Ins. Caflrar. I, p. 179.
Esp. américaines : F. (Pœci'te) crocipes,parallela, thalassochroma, elegcms ,
planodiscus, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 10. — (Pœcilus) insignis,
nobilis, subsulcata, cancellata, irina, (Argutor) postica, (Omaseus) currens,
mœrens, (Platysma) alata, oUusa, angulata, Brullé in d'Orb. Voy. Ins.
p. 25. — (Platyderus) nitida, (Argidor) bicolor , femoralis, mandibularis ,
brevicornis , {Omaseus) picicorniSj (Stereocerus) similis, Kirby, Faun.
326 CARABIQTIE3.
salisfaisant (1). Parmi les coupes génériques proposées à ses dépens,
UM certain nombre sont établies sur des espèces isolées; d'autres sont
dues à des auteurs de faunes locales, qui, n'étudiant qu'un petit nombre
de ces insectes, ont trouvé, sans beaucoup de peine, des différences assez
Bor. Amer. p. 29. — (Trirammatus) falgida;, {Bothriopterus), cholybicolor ,
(Omaseus) fuscoœneuSj, Cliaud. Ann. d. 1. Soc. ont. IV, p. 446. — {Omaseus)
temhrosa^ Chaud. Bull. Mosc. 1837, n» 7, p. 30. — (Megalosftjlus) saphirina,
laticolUs, minor, (Popcilus) micans, {Trirammatus) angnsfata, Chaud, ibid.
1843, p. 766; {Lyperns) acufangida, p. 771.— {Pferostichus) vicina, herculeuna,
seriepwicfata_, Mannerh. ibid. 1843, p. 200. — {Omaseus) valida^ Chevr. Col.
d. Mexiq. Cent. II, fasc. 7. — {Trirammatus) Chaudoirij, {Platysma) erraiica,
Guérin, Mag. d. Zool. Ins. 1838, pi. 226 et 227. — {Argutor) dut/m, {Omaseus)
marginalis , nebrioides, {Pferostichus) lucide, rufipalpis, prasina, Curtis,
Trans. of the Linn. Soc. XVIII, p. 191. — {Platysma) Dejeanii, submetallicu,
{Pferostichus) BoneUii, {Steropus) marginata^ {Pcecilus) Gueriniij depressu^
{Argutor) patagonica , Bridlei ^ Audouini , apicalis^ Waterh. Ann. of nat.
Hist. VII, p. 121. — Fer. calathoides, galapagoensis, Waterh. ibid. XVÏ, p. 21.
— {Platysma) magellanica, Hombr. et Jaquin. Voy. au pôle Sud. Eut. Col.
pi. 2, f. 13. — {Omaseus) rugicollis,'^sXàem.. Proceed. of the Acad. of Philad.
I, p. 300. — Pœcilns) cyaneus, dilatatus, bicolor, scitulus, {Stereocerus) gran-
diceps , {Argutor) piciventris , /jrevicollis^ nitiduluSj {Lyperus) Haldemani,
scrutator. Fer. quadricollis, (Molops) colossus^ Fer. subsfriafa, ovipennis, in-
cisa j lixa, abdominalis, corax, {Pterostirhus) sodaliSj, vagans, seximpressa,
Brevortii, J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit. St. p. 59. — {Pcecilus) curso-
ria, subcordata, {Pferostichus) lustrans, simpleXj, illustris, contracta, Isabellœ,
J. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V. p. 181. — {Pterostichus) tenuis,
J. Le Conte in Agass. Lake Super, p. 207. — {Feronomorpha) Fischeri, sulcuta,
rufesccns, Fer. agonoides, arata, obscuripennis, paryula, Solier in Gay, Hist.
de Chile, Zool. IV, p. 222 et 232.
Esp. australiennes et de l'Océanie : F. {Omalosoma) Vigorsii, Gory, Ann. d.
1. Soc. ent. II, p. 223. — {Omalosoma) cyanocincfa, Boisd. Faune de l'Océan. 1,
p. 37. — Fer. Philippii, Newm. The Ent. p. 401. — {Platysma) ausfralasiœ,
subcenea, Guérin, Rev. zool. 1841, p. 121. — {Simodontus) œneipennis. Chaud.
Bull. Mosc. 1843, p. 414. — {Hypherpes) chalybeipennis. Chaud, ibid. 1843,
p. 768. — {Pœcilus) prolixa, coracina, {Argutor) sollicita^, Erichs. Arch. 1842,
I, p. 127. — Fer. planiuscula, vigil, capito, poUtissima, vagepimcfuta, elongella,
White, Voy. of the Ereb. and Terror, Eut. p. 3. — {Argutor) holomelœna, {Ste-
ropus) civilis, Gcrmar, Linutea ent. III, p. 167. — {Omaseus) elongafu, sylva-
tica, {Argutor) panfomelas , erythropus, picea, {Pœcilus) lurida, Hombr. et
Jaquin. Voy. au pôle Sud, Ent. Col. pi. 2, f. 8 seq. — Le Broscus çarenoides
de M. A. White (loc. cit. p. 4) appartient aussi à ce genre et constitue un petit
groupe particulier dans la division des Perçus. Il est identique avec le Perçus
llopei Slurm, Cat. éd. 1844, p. 27.
(1) On peut citer à cet égard, comme un exemple frappant, le travail que
M. De Cliaudoir a publié sur ces insectes, en 1838 (loc. cit.), et en se bornant
aux espèces de sa collection. Il contient 42 genres, dont 32 nouveaux ; 138 es-
pèces sont réparties dans ces genres, et, après cette multitude de coupes, cet
entomologiste distingué finit par signaler 38 espèces qui ne peuvent rentrer dans
aucune d'elles et iju'il ne sait où placer. Qu'eût-ce été s'il eût eu à sa dis-
FÊRONIBES. 327
sensibles entre les espèces qu'ils avaient sous les yeux. Toutes sont
basées sur des modifications qui disparaissent insensiblement d'une
espèce à l'autre. En réalité, aucun caractère n'est rigoureusement stable
chez ces insectes, sans en excepter l'échancrure de la dent médiane du
menton, dont on a voulu faire le caractère essentiel du genre (i). Les
coupes eQ question sont trop nombreuses pour que je puisse , dans les
limites ou je suis obligé de me restreindre, entrer dans aucun détail
à leur égard.
Les Feronia sont répandues dans toutes les régions du globe, mais
principalement dans celles froides et tempérées de l'hémisphère boréal.
Elles sont réparties dans les stations les plus variées, depuis les bords
de la mer jusque sur les plus hautes montagnes, dans le voisinage des
neiges perpétuelles. Sous le rapport de la taille, les unes (Argctor)
figurent parmi les plus petits Carabiques , certaines (Omalosoma ,
Perçus) ne le cèdent qu'aux plus grands. La grande majorité d'entre
elles sont revêtues d'une livrée noire, uniforme ; quelques-unes brillent
des couleurs métalliques les plus éclatantes. Les habitudes elles-mêmes
sont loin d'être les mêmes dans toutes les espèces; il en est (certains
P.EciLus et Argdtor) qui sont très-agiles et qui recherchent l'ardeur du
soleil, tandis que les autres sont des insectes lourds et qui semblent fuir
la chaleur et la lumière.
Aucune larve de ce genre n'a été spécialement décrite ni figurée.
STRIGIA.
Brullé, Hisf. nat. d. Ins. IV, p. 382.
Menton grand, profondément échancré; sa dent médiane forte, bi-
fide, à divisions très-aiguës. — Languette, palpes et labre des Feronia.
— Mandibules robustes, assez allongées, striées paraboliquement sur
leur face supérieure. — Tête obtuse en avant, non rétrécie en arrière.
— Yeux assez grands et assez saillants. — Antennes des Feronia. —
Prolhorax transversal, un peu rétréci en arrière; ses angles antérieur?
rabattus. — Elytres oblongo-parallèles, médiocrement convexes, striées.
— Pattes robustes; tarses des mâles comme chez les Feronia.
Genre à peine distinct des Feronia, dont il ne diffère en réalité que
par la sculpture de ses mandibules en dessus. Il est établi sur une es-
position toutes celles qui sont connues aujourd'liui? Je dois, au surplus, ajouter
que dans un ouvrage plus récent (Enumér. d. Carab. d. Caucase, in-8o, Kiew,
1846), M. De Chaudoir en est revenu au genre Feronia de Dejean, et qu'il paraît
(p. 44) avoir renoncé à ceux dont je viens de parler. Un autre entomologiste
également habile, M. J. Le Conte, a fait de même, on accompagnant son abandon
de toutes ces divisions génériques de réflexions fort sages (in Agass. Lake Super,
p. 206).
(1) BruUé, Hist. nat. d. Ins. IV, p. 346.
328 CARABIQUBS.
pèce des Indes orientales (1), qui fait partie de la collection du Muséum
d'Histoire naturelle de Paris où je 1 ai examiné. C'est un insecte de
taille moyenne, noir, avec les élytres d'un bleu-violet foncé et les côtés
du prothorax virescents ; son facics a quelques rapports avec celui des
Melanoius mentionnés plus haut.
CAMPTOSCELIS.
Dej. Speeies m, i>. 420(2).
Organes buccaux des Fercnia (ô), — Tête assez allongée, grosse,
subcylindrique , non rétrécie en arrière. — Yeux assez grands , dé-
primés. — Antennes assez grêles, un peu plus longues que le pro-
thorax, à articles légèrement obconiques ; le l""" et le 3« plus grands
que les autres, le 2e plus court. — Prothorax séparé des élytres par
un court intervalle, ovalaire, largement tronqué en avant, beaucoup
moins à sa base, avec ses angles postérieurs arrondis et les antérieurs
rabattus. — Elytres en ovale allongé, médiocrement convexes, à peine
sinuées au bout. — Pattes assez robustes ; toutes les cuisses grosses,
surtout les quatre postérieures ; jambes intermédiaires très-épineuses,
fortement arquées et brusquement dilatées au bout chez les mâles,
presque droites et en triangle allongé chez les femelles; les trois
premiers articles des tarses antérieurs fortement dilatés chez les mâles,
en triangle très-rétréci à sa base, et obliquement échancré en avant;
le l*"" plus grand que les deux suivants pris isolément, ceux-ci un peu
plus larges que longs.
Genre établi sur un insecte (C. hottcnlota) du Cap de Bonne-Espé-
rance, qu'Olivier avait placé parmi les Scabites dont il a un peu le
faciès au premier aspect, mais qui ressemble encore davantage aux
Feronia de la division des Steropus. Sa tête seulement est autrement
faite et presque pareille à celle des Perçus. Au total, cet insecte ne
diffère réellement des Feroxia que par la structure de ses jambes in-
termédiaires. C'est le seul qui puiss»^ rentrer dans ce genre. Une se-
conde espèce décrite par M. Brullé, sous le nom de Lahindei (4), ayrait
les jambes en question droites dans les deux sexes, doit rentrer panai
les Feronia.
(1) S. maxillariSj BruUé, loc. cit. pi. 15, f. 6.
(2) Syn. ScARiTEs, Oliv. Ent. III^ p. 36. — Molops, Germar, Col. Spec.nov.
p. 22.
(3) Les mandibules seulement présentent un caractère de peu d'importance,
mais que je ne rencontre chez aucune des Feugnia qui me sont connues. Le
large sillon qui occupe leur base externe présente une suite de rides plus ou
moins régulières, selon les individus.
(4) Hist. nat. d. Ins. IV, p. 373, pi. 15, f. 2. M. Brullé, se fondant sur cette
espèce à jambes intermédiaires droites, ne fait des Camptoscelis qu'une division
IPÉBONIDES. 329
CYRTODERUS.
HoPE, Proceed. of the eut. Soc. of Lond. 1841, p. 47,
Genre imparfaitement défini par M. Ilope, qui lui assigne les carac-
tères suivants :
Antennes de 11 articles : le l^r égal en longueur aux quatre suivants,
cylindrique, épaissi et subtronqué à son sommet; les autres presque
égaux. — Mandibules subarquées à leur extrémité. — Labre carré,
saillant et subcilié dans son milieu. — Menton transversal. — Dernier
article des palpes maxillaire subsécuriforme , obliquement tronqué;
celui des labiaux presque trigone, très-fortement sccuriforme. — Tho-
rax presque carré, avec ses côtés et ses angles postérieurs arrondis.
— Corps très-convexe. — Pattes robustes ; jambes épineuses.
M. Hope ajoute en note qu'il ne sait pas oti placer ce genre, qu'il
lui semble allié aux Zabrus, mais réunir les caractères de plusieurs au-
tres groupes de Carabiques; ce n'est donc que provisoirement qu'il est
placé près des Ratbvmus qui suivent. L'espèce {C. auslralasiœ) sur
laquelle il est établi, est longue de huit lignes, noire, avec les élylres
fortement striées, et originaire de l'Australie.
RATHYMUS.
Dej. Species Y, p. 783.
Menton transversal, assez fortement échancré, muni d'une forte dent
médiane simple. — Dernier article des palpes maxillaires assez court
et légèrement élargi au bout ; celui des labiaux plus long et fortement
sécuriforme. — Mandibules assez saillantes , larges, planes et assez
aiguës. — Labre court, fortement échancré en avant. — Tête large,
non rélrécie en arrière. — Yeux médiocres et peu saillants. — An-
tennes plus courtes que le prolhorax, un peu amincies à leur base,. à
ler article assez gros, 2" court, S-^ un peu plus long que les suivants;
ceux-ci, à partir du 5", un peu comprimés et en carré arrondi aux an-
gles. — Prolhorax fortement transversal, échancré en avant, tronqué
à sa base et très-légèrement rétréci en arrière. — Elylres courtes,
subparallèles, un peu sinuées au bout et convexes. — Pattes assez
courtes et robustes ; les trois premiers articles des tarses antérieurs
assez fortement dilatés chez les mâles ; le 1*^' aussi long que large, un
peu triangulaire, les deux autres cordiformcs et transversaux. — Corps
court et massif.
On ne connaît encore que l'espèce (/?. carbonarius), sur laquelle
des Feronia; mais en reportant l'espèce en question dans ce dernier genre,
celui-ci conserve le caractère qui lui est propre.
330 CARÂBIQCES.
Dejean a fondé ce genre. C'est un insecte tout noir, assez grand et dont
les formes lourdes rappellenl celles des Zabrds qui suivent. Sa patrie
est le Sénégal. Sa languelte ne m'est pas bien connue; mais autant
que je puis m'en assurer sans dissection, elle me parait semblable à
celle des Zabkus.
Clairv. Eut. helvét. II, p. 80 (1).
Men(on Iransvcrsal, assez fortement échancré, muni d'une dent mé-
diane en général forle, simple ou légèrement bifide; ses lobes latéraux
larges, obliquement arrondis en dehors. — Languelte tronquée ou bi-
sinuée en avant ; ses paraglosses obtuses, la dépassant un peu. —
Palpes courts, subégaux ; leur dernier article subcylindrique ou ovalaire,
toujours beaucoup plus court que le précédent. — Mandibules robustes,
plus ou moins sillonsices en dessus, droites, puis arquées à leur extré-
mité et peu aiguës. — Labre presque carré, légèrement échancré en
avant. — ïéte grosse, renflée en arrière, obtuse en avant. — Antennes
alleignant à -peine la base du prolhorax, filiformes, à l^''' et 3e articles
plus longs que les aulres, égaux, celui-là assez gros ; les autres obco-
niques ou subcylindriques , parfois submoniliformes. — Prothorax
grand, voûté, de la largeur des élytres à sa base, carré, trapézoïde, ou
un peu arrondi sur les côtés. — Elytres convexes, oblongues ou courtes,
un peu sinuées à leur extrémité. — Pattes robustes, courtes; jambes
antérieures terminées par trois éperons : deux apicaux , un en arrière
de leur échancrure ; les trois premiers articles des tarses antérieurs de
la même paire fortement dilatés chez les mâles, corditbrmes ou trian-
gulaires, transversaux, sauf le 1". — Corps ailé ou aptère.
Les Zabrcs sont des insectes de taille moyenne ou assea grande, de
formes lourdes et massives et qui, la plupart, ressemblent plus aux
AciNOPus de la tribu des Karpalides qu'à aucun autre genre de la fa-
mille. Le plus grand nombre sont d'un noir uniforme; chez quelques-
uns, celte livrée présente des reflets métalliques plus ou moins pronon-
cés. On les trouve sous les pierres dans les champs, ou courant à terre
le long des chemins, assez fréquemment sur les tiges des céréales dont
ils dévorent les grains. Quoiqu'on ait contesté le fait (^2), ils paraissent
être plus phytophages que créophages, surtout à l'état de larve.
Celle du Z. ffibbiis , d'après la description incomplète à certains
(1) Syn. Pelor, Bonelli, Observ. ent. part. I; Tableau. — Eutroctes, Po-
LYsiTus, AcoRius, Zimnierm . Monogr. fl. Carabidcn (in-8°, Berlin, 1831), p. 8.
— Pelobatus (Eutroctes), Fischer de Waklh. Mém. d. 1. Soc. imp. d. Mosc. V^
p. 466. — Blaps, Fab. Syst. El. I, p. 142.
(2) Pour des détails à ce sujet, voyez Westwood, an bitrod. to tlie raod. CJass.
ofins. Ij p. 61.
FÉRONIDES. 331
égards, que M. Germar en a donnée (I), est allongée, subparallèle,
déprimée; sa tète presque carrée et très-aplatie, est armée de fortes
mandibules eu forme de tenailles. Les antennes, composées de quatre
articles, sont striées au-devant des yeux. Le premier segment thora-
cique est presque carré ; les deux autres sont transversaux, ainsi que
tous les segments abdominaux qui sont presque égaux entre eux, sauf le
dernier qui est notablement plus petit que les autres ; les huit premiers
portent chacun et de chaque côté, deux tubercules garnis de quelques
poils. L'anus se prolonge eu une petite saillie, portant en dessus deux
petits appendices triarticulés et velus. Ces larves, qui fout quelquefois
d'assez grands ravages dans les champs de céréales, vivent assez pro-
fondément en terre et paraissent mettre trois années à se mélamor-
phoser en insectes parfaits.
La distribution géographique des espèces de ce genre est remarquable.
Sauf une seule (Z. gibbus) qui s'avance assez loin au nord en Europe, les
autres sont propres à la Faune méditerranéenne, aux régions voisines
de la mer Caspienne, et, d'après la remarque de M. Zimmermann, sont
chacune renfermées dans un espace de pays peu étendu.
Cet auteur, dans l'excellent travail qu'il a publié sur ces insectes, a
cru devoir les ériger en une tribu jjarliculière, qu'il a partagée en cinq
genres, dont trois créés par lui. Mais leurs caractères portant sur des
particularités très-secondaires, telles que la présence ou l'absence d'une
dent aux quatre jambes postérieures des mâles, la forme des articles
dilatés aux tarses antérieurs dans le même sexe, celle de la dent mé-
diane du menton, etc. , ces genres ne peuvent guère être admis que
comme de bonnes divisions propres à grouper les espèces (2). Le
nombre de ces dernières aujourd'hui connues s'élève à une cinquan-
taine.
(1) Mag. d.Ent.I,HeftI,p. 1.
(2) L'importance du travail de M. Zimmermann m'engage à en donner l'ana-
lyse complète, en indiquant les espèces qui se rapportent à chacun des genres
établis par lui.
L Une dent apicale au côté interne des quatre jambes postérieures des mâles.
Dent médiane du menton simple : Eutroctes.
M.Fischer de Valdheim avait assez longtemps auparavant établi ce genre sous
le nom de Pelobatus. Il est propre au Caucase et régions voisines et comprend
les plus grandes espèces : Zab. aurichalceus ^ Dej. Species {Pel. Fussii
Fischer, Mém. d. Mosc. V, p. 468). — congener^ Zimm. loc. cit. p. 19 {Pel.
Adamsn Fisch. ibid. V, p. 467. — Pel. héros' (congener Zimm.), cosfipen-
niS;, chnlceus, aureoliiSj lugubris, Fald. Faun. cnt. Transe. I, p. 69 sq. — Eutr.
oxygonusj, lœvigalus^'punctipeiiius. Chaud. Garab. d. Cauc. p. 151. — mœstus,
Kùster, Die Kœf. Europ. IX, 12. '
II. Les quatre jambes postérieures sans dent apicale chez les deux sexes.
1. Les trois premiers articles des tarses antérieurs dos mâles cordiformes,
transversaux et échancrés en avant.
33SI CABABIQOBS.
AMARA,
BoNELLi, Observ. ent, part. I; Tableau des Genres (1).
Menton transversal, assez fortement échancré, muni d'une dent mé-
diane le plus souvent bifide, parfois légèrement échancrée ou simple.
— Languette tronquée en avant; ses paraglosses pas plus longues
qu'elle. — Palpes grêles; leur dernier article un peu ovalaire, tronqué
au bout; celui des labiaux plus court que le précédent, celui des maxil-
laires au moins aussi long. — Mandibules courtes, arquées au bout,
médiocrement aiguës. — Labre presquS carré , légèrement échancré en
avant; ses angles arrondis. — Télé courte, plus ou moins grosse, non
rétrécie en arrière. — Yeux assez gros, médiocrement saillants. —
A. Dent médiane du menton simple : Zabrus.
C'est le groupe le plus répandu et le plus riche en espèces : Z. ohesus, mar-
ginicollis, gravis^ inflatus, curtns, crassus, 'pinguis, grœcus, incrassatus,
femoratus, gibbus , Dej. Species. — dentipes (silphoides Dej.), lœvigatus,
intermedius, convexus, robustus, caucasicus (Pelobatus Trinii, Fisch. Mém.
d. Mosc. V, p. 467), piger^, silphoides^ Zimm. loc. cit. — gibbosus, Ménétr.
Cat. rais. p. 124; les Zab. rufomarginahis et morio, ibid. p. 125, paraissent
n'en être que des variétés. — cuWoides^ Chaud. Bull. Mosc. Mosc. 1837, n» 7,
p. 34. — ovipennis, propinquus, vicinus. Chaud, ibid. 1844, p, 128 sq. — co-
gnafuSj, Chaud. Carab. d. Cauc. p. 156.
B. Dent médiane du menton légèrement bifide : Pelor.
On n'en connaît que quatre espèces : P. blaptoide, Dej. Species; le P. rugosus
Ménétr. Cat. rais, n'en est qu'une variété. — tauricus, ovipennis, Chaud. Bull.
Mosc. 1844, p. 443. — asiaiicus, Casteln. Et. ent. p. 72.
2. Les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles triangulaires,
tronqués en avant.
A Dent médiane du menton simple : Polysiths.
Deux espèces africaines : Pol. farctus, ventricosus, Zimm. loc. cit.
B Dent médiane du menton légèrement bifide : Acorius.
Une espèce de Sardaigne et d'Afrique : A. metallescens, Zimm. loc. cit.
La place des espèces suivantes, dont Dcjean ni M. Zimmermann ne font men-
tion, ne m'est pas bien connue : Zab. globosus, Cory, Ann. d. 1. Soc. ent. II,
p. 235. — elongatus^ Ménétr. Cat. rais. p. 126. — sublœvis, roiundicolUs,
Ménétr. Col. de Turquie^ p. 16. — punc/«coWi5, BruUé, Expéd. de Morée, Ent.
p. 121, pi. 33, f. 6. — flavangulus^ Chevrol. Rev. zool. 1840, p. 12. — dis-
tinctuSj, Lucas, Ann. d. Se. nat. série 2, XVIII, p. 64. — rotundatus; ro-
tundicoUis, ambiguus, angustatus , Ramb. Faun. d. l'Andal. p. 103 sq. —
elongatus, Costa, Ann. degl. Aspir. natur. Série 2, I, p. 90.
(1) Syn. Bradvtus, Steph. 111. of Brit. Ent. I, p. 131. — Curtonotus, Steph.
ibid. I, p. 138. — Percosia, Celia, Leirus (Curtonotus, Steph. )^ Leiocne-
Mis, Amathitis, Acrodon, Zimm. in Gistl, Faunus, I_, p. 17. — Isopleurus, Kirby,
Faun. Bor. Amer. p. 49. — Tai^Ni^ J. Le Conte, Good. Col. of the Unit. St.
p. 93,
FÉROMIOES, 333
Antennes un peu plus longues en général que le prolhorax , filiformes,
à !««■ article assez gros, 2^ court , 3o un peu plus long que les suivants ;
ceux-ci plus ou moins allongés, subégaux. — Prothorax grand, transver-
sal, de forme variable. — Elytres tantôt ovalaires, tantôt oblongo-paral-
lèles, assez ou médiocrementconvexes, sinuées à leur extrémité. — Pattes
médiocres, assez robustes ; jambes antérieures munies seulement d'un
éperon terminal, en outre de l'éperon anté-apical; les trois premiers ar-
ticles des tarses antérieurs des mâles fortement dilatés, triangulaires ou
cordiformes, le l'^'' plus long que large, les deux autres transversaux.
Ces caractères sont très-voisins de ceux des Zabrcs, mais deux qui
sont constants, la brièveté des paraglosses de la languette et la présence
de deux éperons seulement aux jambes antérieures, suffisent pour dis-
tinguer ce genre du précédent, à quoi il faut ajouter que ses espèces sont
beaucoup plus petites et ont des habitudes différentes. On doit à
M. Zimmermann un travail (l) étendu et remarquable sur ces insecles,
(1) Dans le Faunus de Gistl, I, p. 1; traduit en français dans la Rev. ent. de
Silbermann, 11^ p. 189. M. Zimmermann érige les Amara en une famille
propre divisée en huit genres, dont cinq nouveaux, mais qui ne me paraissent
pas plus admissibles que ceux établis par cet entomologiste habile aux dépens
des Zabrus. En voici l'analyse avec les espèces typiques qui se rapportent à
chacun d'eux :
I. Dent médiane du menton bifide.
1. Prothorax élargi en arrière ou au moins aussi large qu'en avant.
A Jambes postérieures des mâles lisses intérieurement ou seulement un peu
pubescentes.
a Les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles larges, cor-
diformes : Percosia. Types: A. siculajpasticajpatricia_,i)ei.
b Les mêmes articles allongés, cordiformes : Gelia. Genre très-nombreux^
divisé en neuf groupes. Types : A. ingenua^ complanata^ intersiitia-
liSjyCalifornica, Dej. testicola Zimm. saxicola Ménétr. inflma, gran-
dicolliSjDei.
B Jambes postérieures des mâles très-pubescentes intérieurement : Amara.
Genre divisé en quatre groupes. Types : A. striatopundata , saphyrea^
eurynota, insigniSjBei.
2. Prothorax rétréci postérieurement, plus ou moins cordiforme, élargi avant
le milieu.
A Jambes postérieures des mâles très-pubescentes intérieurement : Bradytus,
Types : A. consulariSj apricaria, fulva, Dej.
B Jambes postérieures des deux sexes lisses intérieurement.
a Jambes intermédiaires des mâles hidentées intérieurement : Leirùs,
Types : A. aulica, torrida, alpinU;, Dej.
b Jambes intermédiaires des deux sexes non dentées : Leiocnemis. Genre
divisé en sept groupes. Types : A. pyrenea, crenata, alpicola, sabu^
iosa^ eximia, glabrata, nobilis, Dej.
334 CARABiOÎJES.
dans lÉjucl se Iroùvcnt des détails beaucoup plus complets qu'on n'en
possédait jusque-là sur leur organisation, leurs mœurs, leurs méta-
morphoses, etc. Le trait le plus saillant des premières, est que leur
régime est encore plus végétal que celui des Zabris. Leur distribution
géographique n'est pas non plus la même que celle de ces derniers.
11. Dent médiane du menton simple.
1. Pro thorax fortement rétréci postérieurement : Amathitis. Type: A. œffyp-
tiaca, Klug.
2. Prothorax élargi en arrière : Acrodon. Type : A. brunnea, Dej.
Ce genre est très-nombreux^ mais il y en a peu dans la famille actuelle dont
les espèces soient d'une détermination plus dillicile et la synonymie plus em-
brouillée. Dejeau en a décrit 78 dans son Species. Parmi les suivantes, qui ne
sont pas comprises dans cet ouvrage, il y en a, sans aucun doute, un grand
nombre à supprimer.
Esp. européennes : Am. àilatata, helopmdes, graculus, Ougsburgeri, Zim-
viermannij lupidkola.varkolor , 'pœcilokles , brunnicornis, viridipennis , Heer,
Col. Helvet. I, p. 87 sq. — Am. obtma, latkolUs, convexior, atra, erythropa,
Bradytus crussus, margtnatus, Curtonotus convexiuscidus, Steph. 111. of Brit.
Ent. I, p. 131 sq. — Harpalus despectus, frœtermissus^ rufocinctus, lapponi-
cus^ Sahlb. Ins. Fennic. II, p. 245 sq. — Am. distincta, Ramb. Faun. d. TAndal.
p. 109. — Am. convexilabris, patrata, mekmcholkaj, maritimuj, lunicollis_, lim-
buta, Schiœdte, Danm. Eleuth. I, p. 170 sq. — Am. strenua, Erichs. Die Kaef.
d. Mark Brand. I, p. 8j. — Am. Dahlii, punctkolUs , agilis, elegans, Ryland in
Kewm. The Ent. p. 216. — Am. planiuscidaj Rdsenh. Erlang.Raub-u. Scliwimkaef.
p. 12. — Bradytus niger, œneomkans, Leirus tnontamts, Chaud. Bull.Mosc.
1837, no 7, p. 35. — Leirus boreulis, Leiucnemis lathiscida. Chaud, ibid. 1843,
p. 775. — Am.vectensis, Dawson, Ann. ofnat. Hist. Ser. 2, III, p. 213.
Esp. asiatiques et sibériennes : Am. parvkollis, Gebler, Bull. Mosc. 1833,
p. 269. — Leirus EscJischolfzii, Chaud, ibid. 1837, n" 7, p. 36. — Leirus pa-
rcdleluSy Amara persica^ Celiu ubbreviata, Chaud, ibid. 1842, p. 827. —
Am. nigritu , assimilis , Bradytus brevipennis ^ cordicollis , microderus ,
Chaud, ibid. 1844, p. 445. — Am. intermedia , Bradytus crenatostriatuSj
Leiocnemis polita, Chaud. Carab. d. Cauc. p. 159 sq. — Am. megacephahi, Ge-
bler in'Ledeb Reise, II, Ins. p. 40. — Am. morio, cordicoUis, propinqua,,
Ménétr. Cat. rais. p. 126 S(i. — Am. tidamantinu , œruginosa , Kolenati,
Melet. ent. 1, p. 52. — Leirus giganteus, altaicus, intermedius , rufimanuSj pi-
cipes j dauricus, Bradytus latus, minutas, helopioidesj angusiicolliSj abdomi-
naliSj, pallidulus, Amara biartkukda^ borealis, viatica, mongolica, violacea^
ovata, sinuata, dubia, impressa, obscura, dilatata, Celia lœvigafa, microce-
phaki, Acrodon uralensis, Percosia iimida, Motsch. Ins. d. 1. Sibér. p. 173
sq. — Celia saginata, Ménétr. Ins. de Lehm. p. 19. — Bradytus majusculus,
Leirus volgensis, brevicollis jCh^ud.Biû]. Mosc. 1850, n» 3, p. 148.
Esp. américaines : Ani. inœqualiSj impuncticoUiSj palUpes, lœvipennis, dis-
cors, Kirby, Faun. Bor. Amer. p. 39 sq. — Am. spkndida, anthracina, indis-
tincta, rubriea, Haklem. Proceed. of the Acad. of Philad. I, p. 300. — Per-
cosia diffinis, Celia gibba, Amura confusa, difficilis, fallax, convexa, polita,
Acrodon confemptus, Curto)wfus laticollis, carinatus, J. Le Conte, Geod. Col.
çï the Unit. St. p. 86. — Curtonotus elongatus, Acrodon œneus, S. Le Conte
PÊBONIDES. 335
Leurs espèces sont répandues dans toute l'Europe et le nord de l'Asie,
de l'Afrique et de l'Amérique. Quelques-unes seulement ont été dé-
couvertes hors de ces limites, sur les plateaux élevés du Mexique.
Le genre Isopleurus de M. Kirby, fondé sur une espèce (J. nitidus)
de l'Amérique du Nord, ne me paraît diiïérer en rien de celui-ci. La
dent médiane du menton est seulement un pou plus petite que de cou-
tume. La simplicité de cette dent et la forme du prothorax rétréci en
arrière, me portent à croire que cet insecte est très-voisin des Ama-
TuiTis de M. Zimmermann (1).
Le genre Tri.ena De M. J. Le Conte, établi sur trois espèces de
l'Amérique du Nord (^), est un peu plus distinct. La dent du menton
est large, très- courte et obtuse au bout; le dernier article des palpes
labiaux est cylindrique, comprimé et fortement tronqué ; enfin l'éperon
terminal des jambes antérieures est trifide.
LOPHIDIUS.
Dej. Species \, p. 801.
Je ne connais pas ce genre, mais d'après les caractères que lui assigne
Dejean, il me paraît avoir tous les caractères des A.uaiia qui précèdent,
si ce n'est que les trois premiers articles des tarses aptéricurs des mâles,
qui sont fortement dilatés et triangulaires, portent en dessous, de chaque
côté, un appendice as^ez long et dentelé. Il reste à savoir si cette struc-
ture singulière remplace les squammules qui garnissent en dessous les
tarses en question chez les autres Féronides. Dejean n'en décrit que
deux espèces, dont l'une {tcslaccus) forme le type du genre, et dont
l'autre {brcvicoUis) ne doit peut-être pas en faire partie, la femelle
seule étant connue. Ce sont de petits insectes, dont la forme générale ne
paraît pas différer de celle de certaines Amara. Le Sénégal est leur
patrie. M. Bohemann en a décrit une Iroisiènie de Nafa! (-).
in Agass. Lalie Super, p. 207. — Voyez en outre la Monographie do M. Zim-
mermann, loc. cit.
Nota. h'Amara margineUa de M. Perty (Delect. anim. art. Bras. p. 11, pi. 3^
f. 2), appartient au genre Oodes. — Les Âm. trkolor, suboUvacea, subœnecij
Mac-Leay (Annul. Jav. p. 21) sont, d'après M. Zimmermann^ des Harpalides du
genre Bahysomus.
(1) Aj- : L septentrionaUs, terrestris, J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit.
St. p. 86.
(2) M. J. Le Conte y comprend les Amara angustuta Say, indistincta
Haldeni. loc. oit; et une espèce nouvelle : T. depressa.
(3) L. laticoUis, Ins. Catfrar. I, p. 188.
336 CABABIQUËS.
TRIBU XXXIV.
ANTARCTIIDES.
Languette libre à son extrémité. — Pattes grêles ; jambes antérienres
non dilatées à leur sommet. — les trois premiers articles des tarses anté-
rieurs dilatés chez les mâles, triangulaires ou cordiformes, plus longs
que larges et garnis de brosses de poils en dessous. — Crochets des
tarses simples.
J'ai dit plus haut, que deux genres seulement de la section actuelle,
avaient les tarses antérieurs garnis de brosses de poils chez les mâles.
Ce caractère , par le fait seul de son extrême rareté , acquiert une
grande valeur et me parait suffire pour autoriser la création d'une tribu
à part, qui représente dans celte section les Anisodactylides de la sec-
tion précédente. Ces deux genres sont propres aux parties australes de
rAmérique du Sud.
Genres : Antarctia, Metius.
ANTARCTIA.
Dei. Species III, p. 525.
Menton transversal, profondément échancré, sans dent médiane ; ses
lobes latéraux arrondis en dehors, terminés en pointe assez aiguë. —
Languette tronquée en avant; ses paraglosses grêles, la dépassant à
peine. — Dernier article des palpes assez long, subcylindrique et tron-
qué au bout. — Mandibules courtes ou médiocres, assez robustes, forte-
ment arquées et aiguës au bout. — Labre en carré transversal, faible-
ment échancré en avant. — Tête subovalaire, légèrement ou non rétrécie
en arrière. — Yeux assez gros et assez saillants. — Antennes grêles;
filiformes, tantôt plus, tantôt moins longues que la moitié du corps, à
1er article plus gros que les autres, 2" plus court, 3<' un peu plus long
que les suivants ; ceux-ci subégaux. — Prothorax transversal, subqua-
drangulaire ou un peu rétréci en arrière, — Elytres assez allongées,
subparallèles et un peu sinuées au bout. — Pattes médiocres ou assez
longues; jambes grêles; les trois premiers articles des tarses antérieurs
assez fortement dilatés chez les mâles, revêtus de poils et sans squam-
mules en dessous, tous un peu plus longs que larges et fortement trian-
gulaires ou cordiformes ; le 1er plus allongé que les deux suivants. —
Corps peu robuste, plus ou moins déprimé.
Dcjean a établi ce genre sur quelques insectes des parties australes
de l'Amérique du Sud, à partir de la latitude de Montevideo, et qui
représentent, dans celte partie du monde, les Amaua qui n'y existent
ANTABCTlIDÉSi 337
pas. Leur faciès est moins robuste que celui des espèces de ce dernier
genre, leurs jambes antérieures beaucoup plus grêles; leurs élylres ne
présentent jamais ces points enfoncés, distants et en petit nombre qui
existent sur leurs stries chez ces dernières; mais ce qui les en distingue
principalement, c'est l'absence de squammules sous les tarses antérieurs
des mâles. Ce caractère a échappé à Dejean, ainsi qu'à M. Brullè qui
a réuni ces insectes aux Amara (i).
On connaît déjà plus d'une vingtaine d'espèces de ce genre (2).
METIUS.
CuRTis, Trans. of ihe Linn. Soc. XVIII, p. 189.
Menton transversal, profondément et subquadrangulairement échan-
cré ; ses lobes latéraux arrondis obliquement en dehors, terminés en
pointe aiguë. — Dernier article des palpes subcylindrique et arrondi au
bout. — Mandibules robustes, fortement arquées et aiguës à leur extré-
mité. — Labre en carré transversal, assez fortement échancré. — Tête
subovalaira, légèrement rétrécie en arrière. — Yeux assez gros et sail-
lants. — Antennes grêles, aussi longues que le prothorax, à 1er article
médiocrement gros, 2" un peu plus court que les suivants; ceux-ci sub-
égaux. — Prothorax légèrement transversal , arrondi sur les côtés
antérieurs, rétréci et droit en arrière, avec ses angles postérieurs aigus,
déprimé en dessus. — Elylres un peu plus larges que le prothorax, en
ovale allongé, sinuées à leur extrémité. — Pattes longues; cuisses,
surtout les antérieures, robustes; jambes grêles, les antérieures médio-
crement échancrées; les trois premiers articles de la même paire
dilatés chez les mâles, plus longs que larges, triangulaires; les deux
premiers un peu échancrés obliquement, le 3" entier en avant; tous
simplement velus et sans squammules en dessous.
Celte formule que j'emprunte à M. Curtis, est presque identique avec
celle des Antarctïa, et je pense que le genre doit être réuni à ce der-
nier; mais ne l'ayant pas vu en nature, je crois devoir le conserver
provisoirement. Il est établi sur un insecte originaire des îles Falkland,
de taille moyenne, d'un brun-bleuâtre, avec les palpes , les antennes, les
bords du prothorax et les pattes ferrugineux; M. Curtis le nomme.
M. harpaloides. Je suis très-porté à croire qu'il est identique avec
YAnlarclia blanda de Dejean.
Le genre Metics des entomologistes français n'a aucun rapport avec
celui-ci; on le trouvera plus loin sous le nom de Abropcs.
(!) Hist. nat. d. Ins. IV, p. 390.
(2) Aux douze décrites dans le Species de Dejean, aj. : ^. lafn, Guérin, Rev.
zool. 1841, p. 190. — liirida. Chaud. Bull. Mosc. 1837, n» 7, p. 38. — compla-
nata, chalybea, glauca, Hombr. et Jaquin. Voy. au pôle Sud. Ent. Col. pi. 3,
f. 2-4. — coquimbana, cœrulea, quadrkoUis, jlavi'pes, latkoUis, Solier in Gay,
Hist, d. Chile, Zool. IV, p. 245.
Cotéopléres, Tome 1, 23
338 CARABIQDES.
TRIBU XXXV. ,
ANCHOMÉNIDES.
Languette libre à son extrémité (i)- — Menton normalement échan-
cré. — Pattes plus ou moins longues et grêles ; jambes antérieures non
ou faiblement dilatées à leur extrémité. — Les trois premiers articles
des tarses antérieurs des mâles dilatés, triangulaires ou carrés, presque
toujours plus longs que larges , garnis de squammules en dessous. —
Crochets des tarses simples ou dentelés.
La gracilité plus ou moins grande des patt.es et des jambes anté-
rieures en particulier, signalée pour la première fois par Erichson, est
ce qui distingue essentiellement celte tribu de celle des Féronides, ca-
ractère bien léger et assez souvent incertain; mais je n'ai pu en décou-
vrir de meilleur. Elle est aussi riche en espèces, mais moins homogène,
en ce sens qu'elle présente plusieurs particularités dont il Ji'y a pas
d'exemples dans cette dernière. Ainsi les élytres sont aussi fortement
tronquées chez les Onvpterygia, que chez les Troncatipennes ; les tarses
antérieurs des mâles chez les Dicbochile, n'ont ni brosse de poils, ni
squammules en dessous; dans le tiers des genres, le dernier article des
tarses, ordinairement dans les deux sexes, est plus ou moins bilobé ou
bifide ; dans un assez grand nombre d'autres, les crochets des tarses
sont dentelés ou même pectines, caractère auquel Dejean a attaché trop
d'importance ; enfln il n'y a pas jusqu'aux habitudes qui ne présentent
quelques exceptions ; certains Dvscolus, les Onypterygia et les Abro-
PDS, se tiennent habituellement sur les feuilles des arbres. Malgré ces
modifications, la tribu me paraît au total assez naturelle.
Sur les trente genres qui la composent, huit sont représentés en
Europe ; les autres sont, en majeure partie, propres à l'Amérique.
1. Dernier article des tarses entier ou simplement échancré.
A 3« article des antennes aussi long que les deux suivants réunis (2) : Rho^
palomeluSj, Sphodrus.
B Le même article un peu plus ou pas plus long que le 4«.
a Crochets des tarses dentelés.
b Les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles triangu-
lau'es.
(1) Parmi les genres où cet organe est connu, un seul, Lestignathcs, fait
exception à cet égard.
(2) Les Rhadine et quelques Akchomenus présentent aussi ce caractère, mais
il n'y a pas moyen de les placer ici.
ANCHOMÉMDES. 339
Dernier article des palpes ovalaire : Pristonychus, Calathus, Pris-
todactyla.
Dernier article des palpes labiaux sécuriforme : Taphria.
b b Articles 2-3 des tarses antérieurs des mâles en carré long : Doli-
chus.
u a Crochets des tarses simples.
c Labre profondément échancré : Dicrochile, Lestignathus.
ce — faiblement échancré ou entier.
d Prothorax presque carré ( /«des des Feronia ) : Scaphiodactylus ,
Ahuris.
dd Prothorax cordiforme ou suborbiculairc.
e Menton muni d'une dent médiane.
Elytres profondément sinuées à leur extrémité : Rhadine.
— faiblement ou non sinuées : Stenognathus, Diploharpus,
Anchomenus', Megalonychus.
ee Menton sans dent médiane : OlisthopuS;, Eulepius.
\\. Dernier article des tarses bilobé ou bifldt, au moins chez les mâles.
f Menton muni d'une dent médiane.
Crochets des tarses simples : Ctenogna(hus_, Cardiomera, PleurO'
smna, Sienocnemus, Dyscolus.
Crochets dentés à leur base ou pectines : Oxyglossus, Dicrancncus,
Onypterygia.
ff Menton sans dent médiane : Abropus, Colpodes.
ni. Dernier article des tarses prolongé en un lobe au côté interne : Loxocre-
piSj Monolobus.
Genres incertœ sedis : Tropopterus, Nemagiossa.
RHOPALOMELUS.
BoHEM. I>is. Caffrar. I, p. 165.
Dernier article des palpes labiaux oblongo-ovale , rétréci à sa base,
épaissi et tronqué au bou!, l'avant-dcrnier robuste, obloug et arqué;
les maxillaires courts ; leur dernier arlicie grêle à sa base, ovale etsub-
Ironqué au bout, le pénultième cylindrique et globuleux à son extré-
mité. — Mandibules robustes, arquées et acuininées au bout. — Labre
grand, presque carré, profondément échancré. — Tète eu carré oblong.
— Yeux médiocres, convexes. — Antennes assez robustes, à articles 1
allongé, gros, atténué à sa base, 2 court, 3 du double plus long que les
deux suivants réunis ; les autres allongés, égaux. — Protborax étroit,
plus long que large, légèrement élargi dans son milieu. — Elytres
oblongues, convexes. — Pattes longues, robustes; cuisses grosses;
jambes intermédiaires assez arquées, les autres moins ; tarses médiocre-
à40 CAttABtQUES.
ment dilatés ; leurs articles 1-4 décroissant graduellement , amincis à
leur base ; crochets des tarses simples.
M. Boheraann, à qui ces caractères sont empruntés, a passé sous
silence le menton et la languette, mais cette diagnose qui me paraît
avoir été faite d'après une femelle, suffit pour faire voir que le genre
est voisin, mais très-distinct, des Sphodrus. Il ne comprend qu'une
belle espèce (B. angusticollis), plus grande que le Sphodrus leucoph-
thalmus d'Europe et originaire de l'intérieur de Natal.
SPHODRUS.
Clairv. Ent. helvét. II. p. 86.
Menton grand, concave et muni d'une forte dent médiane bifide. —
tanguelte un peu évasée et légèrement arrondie au bout ; ses para-
glosses linéaires, la dépassant un peu. — Dernier article des palpes sub-
cylindrique et tronqué au bout. — Mandibules assez saillantes, arquées
et assez aiguës à leur exlrémilé. — Labre transversal, à peine échancré
en avant. — Tète plus ou moins oblongue, à peine ou non rétrécie en
arrière. — Yeux petits, peu saillants. — Antennes médiocres, à l^r ar-
ticle plus gros que les suivants, 2e court, 3« au moins aussi long que les
deux suivants réunis; les autres subégaux. — Prolhorax en général
plus long que large, cordiforme. — Eiytres plus ou moins allongées,
soudées, peu convexes. — Pâlies grandes; jambes intermédiaires par-
fois arquées; tarses glabres, les quatre postérieurs sans sillons externes;
les trois premiers articles des antérieurs légèrement dilatés chez les
mâles, triangulaires ; le l^"" un peu plus long' que chacun des deux sui-
vants.
Insectes de grande taille, de couleur noire, recherchant principalement
les lieux obscurs et humides, tels que les caves, les souterrains et les
décombres. La plupart sont propres à la Sibérie et à la Russie méridio-
nale, les autres à la Faune méditerranéenne ; une espèce a été décou-
verte, il n'y a pas longtemps, dans l'Himalaya. On en connaît une dou-
zaine en tout (i).
(1) Aux si"x espèces décrites par Dejean^ aj . : Esp. asiatiques : S. gigas,
Fischer de AValdh. Ent. d. 1. Russie, II, p. 105. — gracilis, Zoubk. Bull. Mosc.
éd. Lequien, p. 303. — planicolUs^, Geblcr, ibid. 1833, p. 268. — thoracicus,
Gebler, Bull. d. l'Acad. d. St-Pétersb. 1843, n° 1, p. 37. — Schrenkii, Gebler,
ibid. 1845, n» 3, p. 99. — subcostatus^ Ménétr. ibid. 18i5, n» 1, p. 181. —
armeniacus, Osculati, Coleot. di Persia, p. 72. — rugipennis, Falderm. Col.
ab ill. Bungio, etc. p. 17. — grandis, Motsch. Ins. d. 1. Sibérie, p. 146. — Esp,
de l'Himalaya ; S. indus. Chaud. Bull, Mosc. 1852, no 1, p. 67.
AïCCHOMElNIDBSt ^fl
PRISTONYCHUS.
Dej. Species III, p. 43 (1),
Mêmes caractères que les Sphodrcs, sauf les points suivants :
Troisième article des antennes plus court et sujet à décroître. —
Tarses ciliés ou velus en dessus; les trois premiers articles des anté-
rieurs plus fortement dilatés chez les mâles ; crochets dentelés en des-
sous.
Le genre est très-voisin des Sphodrus, et Dejean a eu tort de l'en sé-
parer assez fortement. Les dentelures du dessous des crochets des tarse»
ne constituent pas un caractère constant ; elles sont sujettes à dispa-
raître chez certaines espèces ou même chez certains exemplaires des
espèces qui en possèdent habituellement. M. De Chaudoir (2) en a si-
gnalé un autre assez léger, mais qui paraît plus permanent, les poils
qui revotent le dessus des tarses. Les grandes espèces du genre ont
complètement le faciès de certains Sphodrcs, les plus petites celui de
quelques Calatbus, dont elles se distinguent également par leurs tarses
ciliés en dessus, et de plus, par l'absence de sillon au bord externe des
quatre tarses postérieurs.
Les Pristonychus sont ordinairement noirs avec les élytres bleues
ou violettes. Leur taille est assez grande ou médiocre. Leurs habitudes
sont pareilles à celle des Sphodrcs, mais leur distribution géographi-
que, qui est en grande partie la même, est plus étendue , car il y en a
au Chili et dans l'Océanie. Les espèces décrites s'élèvent à plus d'une
quarantaine (ô).
(1) Syn. Sphodrus et L.cmosthenes, Bonelli, Observ. ent. part. I ; Tableau des
genres — Ctenipus, Latr. Règne anim. éd. 2, IV, p. 400; nom substitué sans
raisons valables à celui de Dejean. — Platynomerus, Fald. Faun. ent. Transe. I,
p, 45; genre établi sur le P. caspius^ dont les cuisses antérieures sont plus
grosses que dans les autres espèces.
(2) Bull. Mosc. 1850, n» 2, p. 380.
(3) Aux vingt espèces décrites par Dejean, aj. : Esp. européennes : P. bœti-
cus, PolyphemuSj Ramb. Faun. ent. d. l'Andal. p. 76. — Schrebersii (Kollar),
Kiister, Die Kœf. Europ. V, 2i. — pinicola., Graells, Mem. d. 1. Acad. de Ma-
drid, Ser. 3, Tom. I, p. 2% p. 110. — Esp. asiatiques : P. caspins, Ménétr. Cat.
rais. p. 116. —pretiosus, gratus, hepaticus^ Fald. Faun. ent. Transe. I, p. 41.
— convexus (hepaticus Fald.), Mannerheimii, Kolenati, Melet, ent. I, p. 40. —
caucusicus, insignis, Chaud. Carab. d. Cauc. p. 120. — crenatuSj, quadricolUs.,
L. Redtenb. in Russeg. Reise, II, p. 981 . — amœmw^ Fischer de Waldh. Bull.
Mosc. 1844, p. 30. — Esp. de l'Algérie : P. algériens, Gory, Ann. d. 1. Soc.
ent. II, p. 232. — surdons, barbarus, Lucas, Explor. de l'Alger. Ent. p. 48. —
Esp. du Chili : P. chilensis, Gory, loc. cit. II, p. 232. — rufitarsis, Waterh.
Trans. of the Lin. Soc. XVIII, p. 189.— Esp. de l'Océanie : P. castaneus, brevis,
Hombr. et Jaquin. Voy. au pôle Sud. Ent. Col. pi. II, i. 1 et 2.
342 CABABIQUES.
CALATHUS.
BoNBLLi, Observ. ent. part. I; Tableau d. Genres.
Menton grand, profondément échancré, muni d'une forte dent mé-
diane bifide. — Languette un peu rétrécie dans son milieu, légèrement
arrondie en avant ; ses paraglosses la dépassant à peine. — Dernier ar-
ticle des palpes subcylindrique et tronqué au bout. — Mandibules peu
saillantes, faiblement arquées, aiguës. — Labre transversal, entier. —
Tète ovale, légèrement rétrécie en arrière. — Yeux assez grands, peu
saillants. — Antennes filiformes, de la longueur au moins de la moitié
du corps, à !*"■ article gros, cylindrique, 2» court, S^ un peu plus long
que les suivants ; ceux-ci subégaux. — Prolhorax presque aussi long
que large, tantôt un peu rétréci en avant et de la largeur des élytres à
sa base, tantôt arrondi sur les côtés et un peu rétréci à sa base, parfois
exactement carré. — Elytres ovales ou oblongues, peu convexes, en
général non sinuées à leur extrémité. — Pattes médiocres; jambes épi-
neuses; tarses glabres en dessus, les quatre postérieurs sillonnés au côté
externe ; les trois premiers articles des antérieurs des mâles fortement
dilatés, triangulaires ou cordiformes, plus longs que larges et subégaux;
crochets dentelés. — Corps plus ou moins, en général peu allongé et
atténué à ses deux extrémités.
Insectes de taille moyenne ou petite, noirs ou brunâtres, à l'exception
du prolhorax qui est parfois d'un rouge sanguin, et ayant assez souvent
un reflet soyeux en dessus. La plupart fréquentent de préférence les
terrains un peu arides et se trouvent souvent réunis en sociétés nom-
breuses sous les pierres. Leur démarche est très-agile et leur odeur
très-prononcée. Ceux d'entre eux qui habitent les pays montagneux ont
en général les crochets de leurs tarses plus pectines que les autres.
Sauf un petit nombre qui habitent l'Amérique du Nord, leurs espèces
sont propres à l'ancien continent. On en connaît aujourd'hui près d'une
cinquantaine (i).
(1) Vingt-quatre sont décrites dans le Species de Dejean, Aj. : esp. euro-
péennes : C. vioMus, Germ Col. Sp. nov. p. 13. — Solierl, Bassi^, Ann. d. 1.
Soc. ent. III, p. 466. — obscuricolUs, Cliavid. Bull. Mosc. 1837, n» 1, p. 22. —
deplanuhis, Chaud, ibid. 1843, p. l&l. — bœtkus, angustatus, Ramb. Faune d.
l'Andal. p. 79 sq. — laterulis, Kiister, Die Kœf. Europ. XII, 34. — Esp. asia-
tiques et sibériennes : C. sibh'icus, Geblcr, Bull. Mosc. 1841, p. blS. — alter-
nans, Falderm. Fauna ent. Transe. I, p. i<o.—reflexicoUis, ibid. Suppl. p. 1.
— peltatus, Kolen. Melet. ent. I, p. 42. — dilufus. Chaud. Bull. Mosc. 1842,
p. 822. — distinrjuendus, marginicollis^ caucaskus, fcinoruUs, Chaud. Carab.
d. Cauc. p. 124 sq. — Esp. indiennes : angustaius, Kollar und Rcdtenb.
in Hiigels Kashm IV, 2, p. 499. — Esp. de l'Océanie : C. rubromargina-
tus, Homhr. et Jacq. Voy. au pôle Sud. Ent. Col. pi. 12, f. 3. — Esp. afri-
caines : C. defresms, carimtus, abaxoides, angvhris, Brullé in ^Vebb et
ANCHOMÉNIDES. 343
M. Bertolini (l) a fait connaître la larve d'une des espèces les plus
communes d'Europe {C. cùleloides).
PRISTODACTYLA.
Dej. Species III, p. 82(1).
Genre intermédiaire entre les Calathcs et le suivant. Il possède tous
les caractères essentiels des premiers avec les formes du second, c'est-
à-dire que le corps est ^ssez allongé, subparallèle, le prothorax ovalaire
et plus étroit à sa base que les élytres. Ces différences sont bien faibles
pour autoriser la création d'un genre, d'autant plus, qu'il y a parmi les
Calathus des espèces qui font presque le passage, et peut-être con-
viendrait-il de ne faire de celui-ci qu'une division du précédent.
L'espèce sur laquelle Dejean l'a établi (P. americana) est un petit
insecte de l'Amérique du Nord, en entier d'un noir-brunâtre. Depuis,
on en a décrit deux autres du même pays (5).
TAPHRIA.
BoNELLi, Observ. ent, part. I; Tableau d. Genres (4).
Mêmes caractères que les Calathcs, sauf les points suivants :
Dernier article des palpes labiaux assez fortement sécuriforme, et
tronqué un peu obliquement à son extrémité. — Prothorax un peu plus
long que large, légèrement rétréci à sa base, un peu arrondi sur les
côtés, avec ses angles postérieurs complètement effacés. — Elytres plus
larges à leur base que le prothorax, assez allongées et subparallèles.
L'espèce {Carabus vivalis Illiger) sur laquelle a été établi ce genre,
est un petit insecte noir, avec les pattes fauves, et qui est répandu dans
toute l'Europe et les parties occidentales de l'Asie. On le trouve plus
particulièrement dans les bois et les montagnes, sous les pierres, les
Berthel. Canar. Ent. p. 55 sq. — opacus, Lucas, Expl. de l'Alger. Ent. p. 52,
pi. 7, f. 4. — Esp. américaines : C. mexicanus, Chaud. Bull. Mosc. 1837, no 7,
p. 20. — Behrensiij Mauli. ibid. 1843, p. 195. — distinguendus^ J. Le Conte,
Geod. Col. of the Unit. St. p. 44.
(1) Nov. Comment, Acad. Scient. Bonon. III, p. 195.
(2) Syn. Odontonïx, Steph. A Syst. Cat. of Brit. Ins. p. 19. Dans Torigine,
ce genre de M. Stephens correspondait exactement aux Olisthopus de Dejean.
Plus tard (Man. of Brit. Col. p. 28), il l'a restreint à l'espèce mentionnée dans
le texte, on adoptant en même temps c'élui que je ■viens de nommer.
(3) P. corvina, advena, J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit. St. p. 45.
Le Carabus rotundicollis de Marsham, que Dejean a placé parmi les Olis-
thopus, sous le nom d'O. Stunniij ayant les crochets des tarses dentelés, me
paraît être une Pristodactyla.
(4) Syn. Synuchus Gyllh. 1ns, Suec. II, p. 77,
344 CABÀBIQUES.
mousses, les troncs d'arbres abattus, etc. Une seconde espèce de Sibérie
a été décrite par M, De Manoerhcim (1).
DOLICHUS.
BoNELLi, Observ. eut. part. I ; Tableau d. Genres.
Menton grand, presque plane, profondément cchancré, muni d'une
forte dent médiane simple ; ses lobes latéraux médiocrement larges,
légèrement arrondis en dehors et terminés en pointe subobtuse. —
Languette un peu évasée en avant ; ses paraglosses la dépassant assez
fortement. — Palpes assez longs; leur dernier article cylindrique et
tronqué au bout. — Mandibules saillantes, peu arquées, assez aiguës.
— Labre en carré subtransversal, faiblement échancré ou entier. —
Télé assez allongée, à peine rélrécie en arrière. — Yeux grands, peu
saillants. — Antennes au moins de la longueur de la moitié du corps,
filiformes, à !«■■ article gros, cylindrique, S» court; les suivants très-
allongés, décroissant un peu successivement. — Prolhorax au moins
aussi long que large, plus ou moins rétréci en arrière, mais non brus-
quement, un peu rebordé sur les côtés. — Elytres allongées, oblongo-
parallèles, très-peu convexes, fortement sinuées, parfois presque échan-
crées au boet. — Pattes longues, peu robustes, tarses longs ; les trois
premiers articles des antérieurs fortement dilatés chez les mâles, égaux ;
le l^'' rétréci en arrière, les deux suivants en carré long; crochets den-
telés. — Corps allongé et déprimé.
Dans le Species de Dejean, ce genre est composé de six espèces, dont
cinq de l'Afrique australe. Mais ces espèces africaines ayant été trans-
portées par M. De Chaudoir dans le groupe des Cymindides, arrange-
ment que j'ai adopté, comme on l'a vu plus haut, il ne reste plus dans
le genre que l'espèce sur laquelle il a été établi, le D. flavicornis, bel
insecte de l'Europe australe, bien connu de tous les entomologistes (2)
DICROCHILE.
Guérin-Mén. Ann. d. l. Soc. ent. Sér. 2, IV, Bull. p. CIII (3).
Menton grand, profondément et quadrangulairement échancré, sans
dent médiane; ses lobes latéraux étroits el assez aigus au bout. —
(1) T. breviitscula, Bull. Mosc. 1849, p. 230.
(2) Le Dolichus vigilans de Sturm (Deutschl. Ins. V, p. 161) ne se rapporte
pas au Dolichus caffer de Dejean, comme le dit ce dernier (Species III, p. 40),
mais à l'Anchomenus longivenfris d'Eschscholtz. Voyez Sturm. Cat. éd. 1844,
p. 22.
(3) Syn. DicRONOcHiLus, Guérin-Ménev. Rev. zool. 1846, p. 428, olim. —
Rembus, Boisd. Faune de l'Océan. I, p. 32.
ANCHOMÎIMDES. 34^
Languette membraneuse h sa base, cornée, étroite, obtuse et libre en
avant; ses paraglosses la dépassant un peu. — Palpes grêles; leur der-
nier article ovaiaire ; celui des labiaux plus court et plus gros que celui
des maxillaires. — Mandibules assez saillantes, médiocrement arquées
et subobluses à leur extrémité. — Labre grand, plane, profondément
échancré en demi-cercle dans les deux sexes; les bords de l'échan-
crure prolongés chez les mâles et le rendant fourchu. — Tête médio-
crement allongée, à peine rétrécie en arrière. — Yeux médiocres, peu
convexes. — Antennes grêles, notablement plus longues que le pro-
thorax, à l»"" article assez gros et plus long que les autres, 2« court,
les suivants subégaux. — Prothorax plane, un peu plus long que large,
graduellement rétréci en arrière, échancré au milieu de sa base ; ses
angles postérieurs arrondis. — Elytres planes, oblongues, assez allon-
gées et sinuées au bout. — Pattes assez longues, grêles ; les trois pre-
miers articles des tarses antérieurs faiblement dilatés chez les mâles;
à 1er article aussi long que les tro\,s suivants réunis; ceux-ci fortement
triangulaires, assez épais ; tous presque nus en dessous.
Genre simplement signalé par M. Guérin-Meneville, qui de ses ca-
ractères n'a mentionné que la forme singulière du labre, en ajoutant
qu'il était voisin des A>chomekds. Il est établi sur deux espèces de la
Nouvelle-Zélande (D.Faôrà" et anchomenoides) qui, au premier aspect,
ont beaucoup de rapport avec le DoUchus flavipennis d'Europe, mais
qui sont de moitié plus petites. On en connaît deux autres de l'Aus-
tralie (1). L'absence de squammules et même de véritables brosses de
poils sous les tarses antérieurs des mâles, rend la place de ces insectes
assez difficile à déterminer. Ils me paraissent cependant ne pas pouvoir
être classés ailleurs que parmi les Anchoménides, et près des Lesti-
GNATHcs dont le labre se rapproche du leur.
LESTIGNATHUS.
Erichs. Arch. 1842, I, p. 132.
Genre remarquable établi sur un insecte de l'Australie, qui m'est
inconnu. D'après la formule générique accompagnée de longs détails
qu'en a donnés Erichson, ses caractères sont les suivants :
Menton grand, profondément échancré, sans dent médiane ; ses lobes
latéraux coupés obliquement en dehors, terminés en triangle afgu. —
Languette très-grande, parcheminée, sans paraglosses distinctes, large-
ment mais faiblement échanorée en avant ; l'échancrure subquadran-
gulaire. — Palpes grêles;, le dernier article de tous subcylindrique,
tronqué et arrondi ou bout. — Mandibules robustes, saillantes, brus-
(1) Dicronochilus brevicoUis, Chaud. Bull. Mosc. 1852, l, p. 68. — Rembus
Goryij Boisd, loc, cit.jjteste Dé Chaudoir.
346 CARABIQDES.
quement recourbées à leur extrémité qui est aiguë ; la droite munie
intérieurement d'une forte échancrure, dans laquelle est reçue au repos
une grosse dent de la gauche. — Labre transversal, fortement échancré,
presque semi-lunaire. — Tête médiocre, assez allongée, non rétrécieen
arrière. — Yeux petits, déprimés. — Antennes grêles et allongées;
leur ler article plus long et plus gros que les autres, le 2« plus court, les
suivants subégaux. — Prothorax beaucoup plus étroit que les élytres,
un peu rétréci en arrière, rebordé latéralement. — Elytres en ovale
allongé, arrondies en arrière. — Pattes allongées et grêles ; les trois pre-
miers articles des tarses antérieurs des mâles assez dilatés, en carré
allongé et squammuleux en dessous. — Corps aptère.
L'espèce unique (L. cursor) qui compose ce genre, est en entier d'un
brun-noirâtre, longue de six lignes et a complètement , selon Erichson,
le facics du Prislonichus subcyaneus. La forme insolite de la languette
et du labre l'éloigné de la tribu actuelle, mais tous ses caractères l'en
rapprochent tellement, que je crois avec Erichson que sa place est ici.
SCAPHIODACTYLUS.
Chauî). Bull. d. Mosc. 1838, p. 20.
Menton assez court, peu concave, muni d'une dent médiane mé-
diocre, étroite et arrondie à son extrémité. — Languette médiocre,
coupée carrément en avant ; ses paraglosses ne la dépassant pas. —
Dernier article des palpes ovalaire , arrondi au bout. — Mandibules
assez saillantes, assez étroites, droites à la base, puis recourbées à leur
extrémité, inermes au côté interne. — Labre transversal, presque en-
tier en avant. — Tète carrée, légèrement renflée en arrière. — Yeux
assez grands, peu saillants. — Antennes grêles, un peu plus longues
que le prothorax, à 1'"' article gros et subcylindrique, 2" court, 3e plus
long que les suivants; ceux-ci subégaux, un peu comprimés à partir
du S". — Prothorax plane, carré, un peu rétréci en arrière. — Elytres
en ovale allongé, presque planes. — Pattes médiocres ; jambes anté-
rieures faiblement élargies au bout; les trois premiers articles des tarses
de la même paire légèrement dilatés chez les mâles, carrés et subitement
rétrécis à leur base; le l" plus long que large, les deux suivants sub-
équilaléraux, le 4« court, cordiforme, largement échancré.
Ce genre est établi sur trois espèces (i) du Mexique, qui ont com-
plètement le faciès des Feuonia du groupe des Omaseus et des Pla-
TYSMA, mais qui s'éloignent beaucoup de ce genre par leurs pattes et
les tarses antérieurs des mâles, qui sont construits sur le même plan
que ceux des Anchoménides. D'après ce caractère, M. De Chaudoir a
(1) Feronia mœsta, Dej. Species V , p. 770. — Feronia fmesta, opaca^
Chaud. Bull. Mosc, 1837, n« 7, p. 31 sq.
AXCIIOMÉNIDBS. 347
pensé que ces insectes devaient prendre place à côté des Dyscolus,
mais ils s'éloignent de ce genre par l'avanl-dernier article de leurs
tarses qui est échancré, mais non bilobé , et ils me paraissent être plus
voisins des Abaris qui suivent et qui sont aussi des espèces d'An-
choniénides ayant un faciès de Feronia.
ABARIS.
Dej. Species Y, p. 780.
Menton fortement transversal, concave, médiocrement échancré; le
fond de l'échancrure muni d'une sorte de feston très-oblus et à peine
distinct (J). — Languette tronquée au bout; ses paraglosses la dépassant
légèrement. — Dernier article des palpes subcylindrique, un peu tron-
qué à son extrémité; le pénultième des maxillaires beaucoup plus court
que le 4". — Mandibules courtes, arquées, très-aiguës au bout. —
Labre presque carré, entier, — Tête ovalairc, un peu rétrécie en ar-
rière. — Yeux très-gros et saillants. — Antennes un peu plus longues
que le prothorax, filiformes, à l^r article assez gros, cylindrique,
2*' court, 3« un peu plus long que les suivants ; ceux-ci subégaux. —
Prothorax transversal, légèrement rétréci en arrière, fortement im-
pressionné de chaque côté de sa base, avec ses côtés postérieurs re-
levés. — Elytres assez courtes, subparallèles, sinuées au bout, peu
convexes. — Pattes assez courtes; les trois premiers articles des tarses
de la même paire un peu dilatés chez les mâles, le 1"'' légèrement, les
deux autres fortement triangulaires.
Dejean a fondé ce genre sur un petit insecte de Colombie {A. œnea)
qu'au premier aspect, on prendrait pour une Feronia de la division des
Argctor, mais qui diffère de toutes les espèces de ce genre, par la gra-
cilité de ses pattes, qui sont faites, ainsi que les tarses antérieurs des
mâles, comme dans la tribu actuelle. Cet insecte, qui paraît devoir être
très-agile, est d'un bronzé-cuivreux plus ou moins éclatant. J'en connais
une seconde espèce très-distincte, rapportée du Texas par feu Pilate.
RHADINE.
J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit. St. p. 46.
Menton légèrement arrondi sur les côtés, profondément échancré,
muni d'une dent médiane robuste et simple ; ses lobes latéraux aigus
et siiillants. — Palpes assez longs, filiformes; leur dernier article légè-
rement ovale; celui des maxillaires égal au pénullième , tronqué au
bout ; celui des labiaux de moitié plus court, à peine tronqué et arrondi
à son extrémité. — Labre plane, carré, échancré en avant. — ïèle
(1) C'est à tort que Dejean dit que cette dent est forte, simple et presque
obtuse 5 c'est un feston plutôt qu'une dent.
SÂS CABABIQVES.
rhomboïdaie, aiguë antérieurement, fortement rétrécie en arrière. —
Yeux médiocres, saillants. — Antennes longues, sétacées, à !«■■ article
gros, 2» de moitié plus court et plus grêle, 3« de la longueur des deux
suivants réunis, 4« un peu plus long que les suivants; ceux-ci décrois-
sant peu à peu , le dernier acuminé au bout. — Prolhorax un peu plus
large que la têlc, fortement rétréci en arrière, séparé des élytres. —
Celles-ci assez courtes, ovales, soudées, profondément et obliquement
sinuées à leur extrémité. — Pattes très-longues; jambes épineuses;
tarses grêles, les postérieurs très-longs ; le 1er article de tous long, les
trois suivants décroissant régulièrement. — Prosternum saillant en ar-
rière, comprimé. — Corps très-grêle, rétréci dans son milieu, avec l'ab-
domen court, assez large, déprimé en dessus, convexe en dessous.
Celte diagnose, manifestement rédigée d'après une femelle, est em-
pruntée à M. J. Le Conte. Le genre est très-singulier, mais voisin des
Platynus de Bonelli, comme le dit ce savant entomologiste. Il est établi
sur un insecte de taille moyenne, d'un rouge-brun brillant, découvert
aux environs de Saint-Louis sur le Missouri, par M. J. Le Conte, qui le
nomme K. larvalis (i).
STENOGNATHUS.
CHA0D. Bull. d. Mosc. 1843, p. 421.
Menton grand, [leu concave , médiocrement échancré, muni d'une
forte dent médiane trigone, aiguë, plus courte que ses lobes latéraux ;
ceux-ci larges, arrondis en dehors. — Languette tronquée au bout ; ses
paraglosses notablement plus longues qu'elle. — Dernier article des
palpes subcylindrique et obtus au bout. — Mandibules allongées, grêles,
graduellement recourbées et aiguës à leur extrémité ; la droite uni-
denlée au côté interne. — Labre grand, en carré équilatéral , très-
plane, entier. — Tête allongée, visiblement rétrécie en arrière. — Yeux
gros et assez saillants. — Antennes filiformes, plus longues que le pro-
thorax, à 1er article plus gros que les autres, moins long que le 3*^,
2"^ court, S** un peu plus long que les suivants, ceux-ci décroissant gra-
duellement.— Prothorax presque aussi long que large, cordiforme, avec
ses bords latéraux fortement rebordés en arrière. — Elytres du double
plus larges que la base du prothorax, oblongo-ovales, assez convexes,
subtronquées et sinuées à leur extrémité. — Pattes assez longues,
grêles; les trois premiers articles des tarses antérieurs assez fortement
dilatés chez les mâles; le l^f en triangle allongé, beaucoup plus grand
que les deux suivants, ceux-ci oblongo-trigones.
V Anchomenus mclanarius de Dejean, est le type de ce genre, qui
(1) M. Schamn, à son retour des Etats-Unis, m'en a fait voir une seconde
espèce trouvée par lui dans la Louisiane, si ma mémoire est fidèle.
Anchoménides* 349
est Irès-voisin des Platyxcs de Bonelli , mais assez distinct par ses
mandibules, son labre, ses élytres plus convexes et ses formes géné-
rales plus robustes. C'est un insecte de taille moyenne, tout noir, avec
les élytres fortement sillonnées, et originaire du Brésil; il n'est pas
rare dans les collections (i).
DIPLOIIARPlTS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1850, n" 2, p. 394.
Menton profondément échancré , muni d'une forte dent médiane
simple. — Languette cornée, peu saillante, un peu libre en avant et
échancrée; ses paraglosses grêles, beaucoup plus longues qu'elle et un
peu recourbées en dedans. — Palpes grêles ;-leur dernier article cylin-
drique, obtus au bout ; le 2" des labiaux et le 3e des maxillaires très-
longs. — Mandibules assez longues, étroites, droites, un peu recourbées
et aiguës au bout. — Labre carré, à peine échancré en avant. — Tcle
oblongue, à peine rétrécie en arrière. — Antennes médiocres, grêles,
filiformes, à article 1 peu allongé ; les sept derniers comprimés, allongés.
— Prothorax un peu transversal, légèrehient rétréci en arrière, avec
ses côtés antérieurs arrondis. — Elytres beaucoup plus larges que lui,
oblongues, assez convexes, très-arrondies en arrière. — Pattes médio-
cres ; tarses brièvement pubescents ; les trois premiers articles des tarses
antérieurs des mâles faiblement dilatés, cordiformes, garnis de squam-
mules en dessous, le 4» subbifide au bout.
Ce genre ne comprend qu'une espèce (D. lœvis.simus) du Brésil qui,
à ce que dit M. Ue Chaudoir, ressemble par son facics au Slenognalhus
melanarius qui précède. C'est immédiatement à la suite de ce genre
qu'il me parait devoir être placé, quoique la pubescence de ses tarses
en dessus et la faible dilatation des antérieurs chez les mâles, semblent
justifier l'opinion de M. De Chaudoir qui le place dans le groupe des
Anchonodérides ; mais ces derniers n'ont jamais de squammules sous les
tarses antérieurs des mâles. Cet insecte est de taille moyenne et d'un
noir profond et luisant, avec des reflets irisés.
ANCHOMENUS.
BoKÈLii, Observ. eut. part. I ; Tableau d. Genres (2).
Menton plus ou moins grand , un peu concave , profondément
échancré, muni d'une forte dent médiane simple; ses lobes latéraux
(1) L'Anchomenus cayennensis de M. Buquet (Ann. d. 1. Soc. ent. IV, p. 619)
me parait, d'après la description, appartenir aussi à ce genre.
(2) Syn. Platynus et Agonum, Bonelli, loc, cit. — - Oxypselaphds, De Chau-
doir, Bull. Mosc. 1843, p. 415,
350 CAUABÎQUES.
terminés en pointe aiguë. — Languette coupée carrément ou faiblement
arrondie en avant ; ses paraglosses linéaires, un peu plus longues qu'elle.
— Dernier article des palpes légèrement ovalaire et un peu tronqué au
bout. — Mandibules médiocres ou courtes, droites, puis arquées et
aiguës au bout. — Labre transversal, entier ou très-faiblement échan-
cré. — Tête plus ou moins allongée, légèrement rétrécie en arrière. —
Yeux assez gros, médiocrement saillants. — Antennes grêles, longues,
à l'"" article assez gros, cylindrique, 2-3 de longueur variable (i), les
suivants subégaux. — Proliiorax cordiforme ou suborbiculaire , avec
tous les passages, — Elytres oblongues , planes ou peu convexes. —
Pattes grêles; les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles
plus ou moins dilatés; le l^'" allongé, rétréci en arrière, les deux sui-
vants en carré long ou un peu triangulaires, avec les angles arrondis,
toujours plus longs que larges, le 4*= faiblement échancré.
Genre très-riche en espèces et qui aurait besoin d'être révise avec
soin, car, tel que Dejean l'a composé, il contient des éléments très-di-
vers (2).
A l'imiialiondeM. Erullé (-) et d'Erichson (4), j'y réunis les Platykus
de Bonelli, que Dejean en a séparés, bien que leur tête allongée, leurs
mandibules plus saillantes, leurs élyUes larges, déprimées, sillonnées et
fortement sinuées au bout, leur donnent un faciès assez différent. Le
passage entre eux et les vrais Anchomeîsl-s a lieu par YAnchom. longiven-
tris d'EschschoUz et quelques autres espèces. Ce groupe est propre aux
contrées froides et aux régions montagneuses de l'hémisphère boréal
dans l'ancien continent. On en connaît une douzaine d'espèces (o).
Dejean a eu également tort de séparer les Agoncm des Ain'cuomenus;
il n'y a en réaliié pas d'autres différences entre eux que la forme du
prolhorax, qui est plus ou moins cordiforme chez les seconds et plus ou
(1) Il y a des espèces (par ex. A. cceruleus, du raidi de l'Europe) où le 3^ ar-
ticle est xjIus long proportionnellement que chez les Sphodrus, et en même temps
arqué ; dans les autres espèces, il varie également assez, mais non suffisamment
pour former un caractère générique.
(2) Ceci s'applique plutôt à la dernière édition de son Catalogue qu'au Spe-
cies. Il faudra surtout examiner ces espèces de l'Amérique intertropicale, dont
Yazureus peut être regardé comme le type. Leur forme grêle, leur tète très-
allongée, la grandeur du S^ article de leurs antennes, le ¥ article de leurs
tarses bifide, leurs couleurs même les rapprochent tellement des Dyscolus, que
pour quelques-unes d'entre elles il est dilficUe de décider si elles appartiennent
à ce dernier genre ou à celui-ci.
(3) Hist. nat. d. Ins. IV, p. 314.
(i) Die Ka-f. d. Mark Brand. I, p. 106.
(5). Aux sept espèces décrites par Dejean, aj. : P. erythrocei^halus, Peyrole-
rii, Bassi, Ann. d. 1. Soc. ent. lll, p. 469 ; d'Italie. — fitlvipes, elongatus,
Motsch. Bull. Mosc. 1839, p. 84; du Caucase.
ANCHOMÉNIDES. 3S1
moins orbiculaîre chez les premiers; entre les uns et les autres, il y a
les passages les plus insensibles (i).
Quant au genre Oxypselapbus, sépare des AcoMiiviparM. De Chau-
doir, je ne vois pas bien en quoi il en diffère, si ce n'est par le dernier
article de ses palpes maxillaires plus pointu à son extrémité. Cet article
(1) Dejean a décrit quarante et une espèces cI'âkchomenus et cinquante-quatre
(I'Agonum, dont il faut retrancher un certain nombre.
Pour le premier de ces genres, aj. : Esp. européennes : A. uliginosus, Erichs.
Die Kœf. d. Mark Brand- I, p. 107. — nigerrimus (idiginosits Erichs.) Chaud.
Bull. Mosc. 1837, 7, p. 22. — distinctus. Chaud, ibid. 1843, p. 762. — Esp.
asiatiques et sibériennes : A. coWam^ Ménétr. Cat. rais. p. 117. — ripariuSjGe,-
bler in Ledeb. Reise, Ins. p. 45. — discophoruSj, Chaud. Bull. Mosc. 1842, p. 821.
— fuscipenniSj hexacœlus, Sahlhergii^ hrachyderus^ Chaud, ibid. 1850, n" 3,
p. 110. — coUaris^ subtilis, Motsch. Ins. d. 1. Sibérie, p. 131. — Esp. africaines :
A.algirinusj Buquet, Rev. zool. 1840, p. 240. — fulgidkollis, Erichs. in Wagners
Reise III, p. 168. — numidicus^ Lucas, Explor. de l'Alger, Ent. p. 54. '■ — na-
talensis, alacer, Bohem. Ins. CafFrar, I, p. 174. — Esp. américaines : A. hœ-
morrosiSj Perty, Del. anim. artic. Brasil. p. 9. — Luczotii^ Casteln. Et. ent.
p. 80. — ovipenniSj rugiceps^ brunncomarginatus, Manh. Bull. Mosc. 1843,
p. 196. — marginatus^ Ménétr. Bull. d. l'Acad. d. Si-Pétersb. 1^43, 2, p. 56.
— deplanatus, obscuruSj Chaud. Bull. Mosc. 1843, p. 763. — chalcopterus,
Reiche, Rev. zool. 1843, p. 41 ; œneits, opicestriatus, p. 75. — depressus^ mar-
ginalis, ohcMnic.us, Haldem. Procced. of the Acad. of Philad. I, p. 299. — co~
racinus, marginatus, tenuicollis, viridis^ obscurus^ J. Le Conte, Geod. Col.
of thc Unit. St. p. 48. — Esp. de l'AustraUe et de l'Océanie : A. nigro-œneus
Newm. Thc Ent. p. 402. — margtnellus^ amhiguus, Erichs. Arch. 1842 \,
p. 130. — elevatuS;, Colensonii^ deplanatus, White, Voy. of tlie Ereb. and Ter-
ror, Ent. p. 3. — atfatus, Hombr. et Jacquin. Voy. au pùle Sud. Ent. Col.
pi. 1, f. 15. — anachoreta, tnonticolaj eremita, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool.
1849, p. 34 et 283.
Pour le second, aj. : Esp. européennes : A. Lehmanni, Chaud. Bull. Mosc.
1837, no 7, p. 25. — Esp. asiaticpies et sibériennes : A. chalconotum, Ménétr.
Cat. rais. p. 118. — obscurunlj Chaud. Bull. Mosc. 1842, p. 822. — convexius-
culunij, Chaud, ibid. 1843, p. 765. — longipenne, Chaud, ibid. 1844, p. 426. —
rugicolle, longicorne. Chaud. Carab. d. Cauc. p. 133. — longidum, castanei-
penne, canellipeSj minutum, cœrulescens, nitidum, quinquepunctatum, cupri-
penuBj molestum, nlpinmn, Motsch. Ins. d. 1. Sibérie, p. 133. — extensim,
Ménétr. Ins. d. Lehmann, p. 15. — Esp. américaines : A. plcipenne, sordens,
seminitidum, shnile, affine, erythropum, Kirby, Faun. Bor. Amer. p. 24. —
Bridlei, alcyoneum. Chaud. Bull. Mosc. 1837, n" 7, p. 23. — foveicolle. Chaud,
ibid. 1843, p. 764. — famelkum, Ménétr. Bull. d. l'Acad. d. S^-Pétersh. 1843,
n" 2, p. 56. — feronioides, airamentarium, longipenne, spinipenne, grandicolle,
loticolle, spinosum, Reiche, Rev. zool. 1843, p. 76. — anchomenoides, Randall,
Boston Journ. of nat. Hist. II, p. 2. — ferreuni^ ochreatum, elongatulum,
îMfmrw/M^IIaldem. Proceed. of thc Acad. of Philad jà, p. 299. — chalceum, Har-
risii, piceicm, basale, retractum, nigriceps, J. Le Conte, Geod. Col. of the
Unit. St. p. 52. — Platynus atratus, carbo, ruficornis, J. Le Conte in Agass.
Laive Super, p. 205. — disiinctum, DejeanU, cordicolle, Gayi, chilense, ambi"
guum, mêlas, Solier in Gay, Hist. de Chilc, Zool. IV, p. 203.
352 cabAbîqués*
est déjà si voisin de cette forme dans les autres espèces, que Ce carac-
tère n'a presque aucune valeur. Ce genre ne contient qu'une es-
pèce (J).
Les Anchomencs sont répandus sur tout le globe, et, sauf les Pla-
TTKtis, fréquenlent de préférence les endroils humides. Leur démarche
est en général très-agile et on les trouve ordinairement réunis en SO'
ciétés plus ou moins nombreuses ; quelques-uns d'entre eux se font
remarquer par leurs couleurs métalliques.
MEGALONYCHUS.
De Chaud. Bull. d. Mosc. 1843, p. 418.
Genre très-voisin des Agonum, ayant le même faciès et n'en différant,
d'après la diagnose de M. De Chaudoir, que par les caractères sui-
vants :
Deuxième article des palpes maxillaires très-long, atténué à sa base
et un peu arqué, ie dernier, ainsi que celui des labiaux, subcylindrique
et tronqué au bout. — Les trois premiers articles des tarses antérieurs
des mâles subdilatés; le 1*^ en triangle allongé, les deux suivants
subovales, le 4® subcordiforme, le dernier de tous les tarses extrême-
ment long.
M. De Chaudoir ajoute que les tarses antérieurs des mâles sont
spongieux et velus en dessous ; s'il en était ainsi, le genre serait très-
distinct des A>cH0MENcs qui ont ces tarses squammuleux, mais je
pense que ce caractère a besoin d'être revu. Le type du genre {M. ma-
dagascariensis) est un petit insecte originaire de Madagascar. Depuis,
M. Bohemann en a fait connaître plusieurs espèces de Natal (2).
OLISTHOPUS.
' Dej. Species III, p. Ï76i
Les espèces de ce genre ont le faciès et tous les caractères des Ago-
num de Bonelli, sauf un seul; leur menton est complètement dépourvu
de dent médiane. Tous les auteurs les avaient placées dans le genre en
question, dont Dejean les a retirées avec raison. Ce sont de petits in-
sectes vifs et agiles, qu'on trouve ordinairement sous les pierres, surtout
dans les endroits humides. Ils sont propres à l'Europe, au nord de
l'Afrique et à l'Amérique boréale (5)
(1) 0. palUdulus, Chàud.^loc. cit.; de Turcoménie.
(2) M. latipennis, gilvipes, interstitialis, oblongus, gracilis, Bohem. Ins.
Catfrar. I, p. 169.
(3) Des six espèces décrites par Dejean, il faut retrancher le Sturmii, qui ap-
partient probablement, comme on l'a vu plus haut, au genre Pristobactïla.
AKCBOMÊMDES. . 353
EULEPTUS.
Kll-g^ Ins. V. Madag. p. 43.
Menton transversal, assez profondément et rectangulairement échan-
crc, sans dent médiane ; ses lobes latéraux fortement arrondis sur les
Cotes. — Languette en carré allongé, coupée carrément au bout; sespa-
raglosses la dépassant trés-peu. — Dernier article des palpes ovalaire et
obtus; le S» des maxillaires assez gros. —Mandibules grêles, assez sail-
lantes, droites, puis arquées e^t très-aiguës. — Labre transversal, très-
faiblement échancré. — Tête ovalaire. — Yeux médiocrement saillants.
— Antennes allongées, grêles, à l^r article médiocre, 2^ court, les deux
suivants un peu plus longs que les autres ; ceux-ci subégaux. —
Prolhorax plus long que large, un peu rebordé latéralement, iégère-
ment et graduellement rétréci en arrière. — Elytres oblongo-parallèles.
peu convexes, légèrement sinuées à leur extrémité. — Pattes longues
et grêles ; les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles un
peu dilatés, plus long que large , légèrement rétréci en arrière ; le
1" un peu pjus long que chacun des deux suivants. — Faciès svelte.
M. Klug, en établissant ce genre, n'en a pas donné les caractères,
et l'on ne peut regarder comme en tenant lieu, le peu qu'en a dit
M. Brullé ; ils sont par conséquent établis ici pour la première fois.
L'espèce typique [E. geniculalus Kl.) est originaire de Madagascar,
d'assez petite taille, de forme élégante, et a beaucoup de ressemblance,
sous ce rapport, avec les Dicrochile, On en connaît deux autres de Natal
et de l'Himalaya (i).
CTENOGNATHUS.
L. Fatrm. Atin. d. l. Soc. ent. d. France^ série 2, 1, p. 13.
Genre établi sur un insecte de la Nouvelle Zélande {S. Novœ Zelandiœ),
qui présente tous les caractères des Platynus de Bonelli, si ce n'est
que le dernier article des palpes est fortement tronqué, et celui de
tous les tarses profondément divisé en deux lobes divergents chez les
mâles; chez les femelles il est entier (2).
— Aj. : Esp. africaines : 0. glabraius , Brullé in Web. et Berthel. Canar.
Ent. p. 56. — functkollis , Lucas^ Ann. d. Se. nat. 2^ série, Zool. XVIII, p. 63.
— Esp. européenne : 0. surdons, Kûst. Die Rpef. Europ. XII, 42. — Esp. de
l'Amérique du Nord : 0. micans, J. Le Conte, Geod. Col. of the Unit. St. p. 58.
(1) E. caffcr, Bolicm. Ins. Caffrar. I, p. 168; de. Natal. — ooderus. Chaud.
Bull. Mosc. 1850, 2, p. 365; de l'Himalaya.
(2) M. L. Fairmaire caractérise ainsi ce genre : « mâchoires poctinées; palpes
fdiformes, le dernier article ovoide-aigu; corps déprimé; point d'ailes. » .le ne
vois rien de particulier aux mâchoires j elle sont ciliées commij dans l'immenss
C'olcoplères. Tome I. 23
354- CABABIQCES.
Ces caractères le rapprochent considérablement des Cardiomera qui
suivent. Cet insecte est sensiblement plus grand que les Platynus et de
forme un peu plus allongée; il est du reste noir comme eux, et a les
élytres également sillonnées.
CARDIOMERA.
Bassi, Ann. d. l. Soc. ent. d. France, III, p. 320.
Menton transversal, médiocrement échancré, muni d'une forte dent
médiane bifide ; ses lobes latéraux faiblement arrondis latéralement. —
Languette ovale, coriacée, membraneuse sur les côtés (i). — Dernier
article des palpes ovalaire et obtus. — Mandibules grêles, assez sail-
lantes, peu arquées et très-aiguës. — Labre transversal, légèrement
échancré en avant. — Têle allongée et un peu rélrécie en arrière. —
Yeux peu saillants. — Antennes longues, à !«■■ article médiocre et assez
gros, 2e court, 3e beaucoup plus long que les suivants. — Prothorax
plus long que large, légèrement rétréci en arrière, tronqué à sa base.
— Elytres ovales, déprimées, un peu sinuées au bout. — Pattes assez
longues ; les trois premiers articles des tarses antérieurs assez forte-
ment dilatés chez les mâies; le l^rde tous dans les deux sexes allongé,
rétréci en arrière, les deux suivants cordiformes, échancrés en avant ,
Je 4» fortement bifide. — Corps déprimé.
Les insectes de ce genre ressemblent complètement, sous le rapport du
faciès, aux Platynus de Bonelli, mais leur menton et surtout la structure
de leurs tarses les en éloignent beaucoup. M. Bassi n'avait eu que des
femelles à sa disposition ; elles ont le 4^ article des tarses un peu moins
bifide que les mâles, à la différence de celles du Clenognalhus Novœ
Zelandiœ chez qui il est entier, comme je viens de le dire. On en con-
naît quatre espèces (2), originaires de l'Europe, de l'Australie et de la
Russie méridionale.
PLEUROSOMA.
Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. Ins. 1844^ pi. 136.
Menton assez grand, assez profondément échancré, muni d'une forte
dent médiane simple ; ses lobes latéraux terminés en pointe aiguë. —
majorité des Carabiques; de plus, le dernier article des palpes n'est pas aigu,
mais fortement tronqué. Cette formule générique n'en est pas une, car il y
manque précisément le seul caractère qui distingue le genre des Platynus, la
forme du dernier article des tarses.
(1) Selon M. Bassi, dont je ne peux vérifier la description sur ce point, n'ayant
à ma disposition que des exemplaires qui ne m'appartiennent pas. Si ce carac-
tère est exact, ce genre formerait une exception dans cette tribu.
(2) C. Geneî, Bassi, loc. cit. pi. 3 B. — dubicij valida, Chaud. Carab. d.
ANCHOMÉNÏDES. 355
Dernier article des palpes allongé, subcylindrique, obtus au bout. —
Mandibules robustes, assez saillantes, légèrement arquées et aiguës. —
Labre en carré transversal, presque entier. — Tête petite, assez allongée
et rélrécie en arrière. — Yeux médiocres, assez saillants. — Antennes
filiformes, notablement plus longues que le prolhorax. — Celui-ci beau-
coup plus large que la tête, transversal, arrondi et largement relevé
sur les côtés, échancré en avant, tronqué à sa base, avec ses angles pos-
térieurs arrondis. — Elytres brièvement ovales, assez convexes, pres-
que entières à leur extrémité et fortement sillonnées. — Pâlies lon-
gues, grêles; jambes antérieures faibles ; les trois premiers articles des
quatre (i) tarses antérieurs dilatés chez les mâles; le !«■• en triangle
allongé, les deux suivants en carré plus long que large, et subitement
rétrécis à leur base, le 4® cordifornie et bilobé.
Un très-bel insecte, découvert par M, Goudot dans la région froide
de la Cordillière centrale de la Colombie, près du pic de Tolima, con-
stitue seul ce genre. Il est de taille moyenne, d'un beau bleu foncé, avec
les élytres d'un cuivreux éclatant, ce qui, joint à la sculpture de ses
organes et à son faciès général, lui donne une ressemblance prononcée
avec les Brachygnathus à prothorax arrondi aux angles postérieurs ;
mais il appartient incontestablement à la tribu actuelle. Seulement il
ne me paraît pas aussi voisin des Dyscolcs que le dit M. Guérin-Mé-
neville.
STENOCNEMUS.
Wannerh. Bull. a. Mosc. 1837. n» 2, p. 29 (2).
Menton médiocre, assez fortement échancré, muni d'une dent mé-
diane petite et un peu biQde ; ses lobes latéraux arrondis en dehors,
terminés en pointe plus ou moins aiguë. — Languette arrondie à son
Cauc. p. 130. — Le Platynus elongafiis (Gebler) Dej. Species V, p. 716, forme
la quatrième espèce.
(1) Je n'ai à ma disposition qu'un exemplaire femelle mutilé, de sorte que
je suis obligé d'emprunter à M. Guérin-Méneville ce caractère, qui me paraît
avoir besoin de révision (voir plus bas la note annexée au genre Colpodes). La
même cause explique les lacunes qui se trouvent dans cette formule générique ,
(2) Syn. Paranomus, Chaud. Bull. Mosc. 1842, p. 835.
Nota. Le Stenocnemus Chevrolatii de M. De Chaudoir (Bull. Mosc. 1837,
n» 7, p. 10) est un Dyscolis. Partant de là, ce savant entomologiste a plus
tard (ibid. 1850^ n" 2, p. 381) fait du genre actuel et des Paranomus deux sous-
genres desDvscoLus. Je crois, comme on le voit dans le texte, qu'ils ne forment
qu'un seul genre bien-distinct des Dyscolus par la structure des tarses antérieurs
des mâles. En opérant cette réunion, M. De Chaudoir (loc. cit. p. 383) a rfecrit
une seconde espèce de Paranomus sous le nom de P. Fischeri, mais, comme elle
provient de l'île Bourbon, elle est probablement très-différente du Paranomus
Lherminierij et doit rentrer parmi les Dyscolus.
3^6 CARABÎQCES.
exlrémitô; ses paraglosses petites, peu distinctes, plus courtes qu'elle.
— Mandibules assez longues, peu robustes, légèrement arquées et très-
aiguës au bout. — Labre en carré transversal, entier. — Tête allongée,
rétrccie en arrière. — Yeux assez grands, peu saillants. — Antennes
grêles, plus longues que le prothorax, à 1" article gros et assez long,
2e court, 3» beaucoup plus grand que les suivants ; ceux-ci allongés,
subégaux. — Prolhorax subiransvcrsal , graduellement et légèrement
rétréci à sa base. — Eiylres plus larges que le prothorax, en ovale
allongé, planes en dessus, un peu sinuées à leur extrémité. — Pattes
assez longues, peu robustes; jambes antérieures grêles; les trois pre-
miers articles des tarses de la rnèmc paire assez fortement dilatés chez
les mâles, serrés : le l" allongé, un peu rétréci en arrière, les deux sui-
vants transversaux, (rigones, arrondis aux angles, le 4» fortement bilobé. .
Ce genre a pour type un insecte de Haity (5. Jœgcri), \ong d'environ
cinq lignes, en entier d'un brun-noirâtre, et qui, avec la plupart des
caractères des Dïscolds, a assez le facics des espèces du genre Stomis.
Il s'éloigîie en même temps de tous les genres de la tribu actuelle par
la forme de ses tarses antérieurs chez les mâles, et y forme sous ce rap-
port une exception réelle. Dejean, qui avait reçu cet insecte, après la
rédaction de son Species, l'a placé dans son Catalogue parmi les An-
CHoaiExcs, et M. De Mannerheim parmi les Troncatipennes, à côté des
Onypterygia. Il me paraît plus voisin des Dyscolus.
Le genre Parakomus de M. De Chaudoir est identique avec celui-ci,
mais établi sur une autre espèce delà Guadeloupe (P. Lherminieri) que
j'ai en ce moment sous les yeux. Elle est très-voisine de la précédente
et de même couleur.
DYSCOLUS.
Dej. SpedesV, p. 437(1).
Menton grand, profondément échaiicré, muni d'une forte dent mé-
diane obtuse; ses lobes latéraux terminés en pointe aiguë. — Lan-
guette en carré long, tronquée au bout ; ses paraglosses linéaires, la
dépassant un peu. — Palpes plus ou moins grêles et saillants; les
maxillaires notablement plus lotigs que les labiaux ; le dernier article
de tous légèrement ovaiaire et tronqué à son sommet; le 2e des maxil-
laires é[iaissi, allongé et arqué. — Mandibules grêles, assez saillantes,
peu arquées et très-aiguës. — Labre en carré transversal , à peine
échancrc en avant. — ïête en ovale plus ou moins allongé, un peu ré-
trécie en arrière. — Yeux peu saillants. — Antennes grêles, plus lon-
gues que la moitié du corps, à l*'' article en cône allongé, 2« court,
3* ordinairement très-long, 4" et 5" tantôt plus longs, tantôt de même
(1) Syn, Ophryodactylus, De Chaud. Bull. Mosc. 1842; p. 832.
ANCHOMÉNIDES. 3Sf
grandeur que les suivants. — Prolhorax plus long que large, presque
plane, rebordé latéralement, plus ou moins rétréci en arrière. — Elylres
oblongues, allongées, légèrement convexes, sinuécs obliquement à leur
extrémité, et parfois paraissant comme prolongées en arrière. — Pattes
grêles, longues ; les trois premiers articles des tarses antérieurs des
mâles légèrement dilatés, en carré long et rétréci en arrière ; le l*^"" plus
grand que chacun des deux autres, le 4« de tous plus ou moins bilobé
chez les mâles et bifide chez les femelles. — Corps allongé, svelle.
Dejean, trompé par le faciès de ces insectes, qui les fait ressembler
un peu à des Dromius de très-grande taille, les a placés parmi ses Tron-
catipennes, quoi.^uc leurs élytres ne soient nulleufout tronquées au
bout ; il suffit d'examiner leur languette pour se convaincre qu'ils n'ap-
partiennent pas à ce groupe. Ils sont même tellement voisins des An-
cHOMENus, que, dans l'état actuel des choses, il est difEcile d'indiquer les
limites préciiics qui séparent les deux genres, et il y a lieu d'examiner,
coninie je l'ai dit plus haut, si certains Axchomenus américains ne doi-
vent pas être rapportés ici. Ces insectes sont de moyenne taille, de forme
élégante et souvent ornés de couleurs agréables, mais uniformes. 11
paraît qu'ils vivent habituellement sur les feuilles. La plupart des es-
pèces sont propres à l'Amérique ; les autres aux îles de la Sonde el à la^
Nouvelle-Hollande. Celles décrites s'élèvent à plus d'une vingtaine (1).
M. De Chaudoir a lini (-2) par ne plus considérer que comme un
sous-genre de celui-ci, le genre qu'il avait établi sous le nom d'Oi'uuYO-
dactylus, et qui avait pour type une espèce, (0. subviolaceus) du
Brésil. Ses caractères consistaient en ce que la dent médiane du men-
ton est bifide et que les tarses antérieurs sont forten:ienl-sillonuôs le long
des bords latéraux chez les mâles.
(1) Dejean en mentionne quatorze dans son Catalogue, dont trois seulement
{memnonius, brunneus et œneipennis) sont décrites dans le Spccics. Aj. : Esp.
américaines: D. acuminatus, Clievr. Col. d. Blex. Cent. II, fasc. 8. — cyani-
collis^BruWé, Hist. nat. d. Ins. IV, p. 324, pi. 12, f. 1. — anchomenokles. Chaud.
Ann. d. 1. Soc. ent. IV, p. 4-10. — cupripennis^ Casteln. Et. ent. p. 57. — cos-
ruleomarginatus, Chaud. Bull. Mosc. 1837, n» 2, p. 45. — nilidus. Chaud,
ibid. 1837, n" 3, p. 8; cyanïpennis , nebriokles, 'oariabilis, brunnipennis, n° 7,
p. 12 ?,e^.,Stenocnemus Chevrolatii, ibid. n" 7, p. 10. — Stenocnenms pallidipes,
Dysc. nitidipenniSj cyanonotuSj cyonellus, œreipenms, acutipennis^ brevicolUs,
Chaud, ibid. 1850, p. 381 sq. — purpuratus, chalcopteruSj Rciche, Rov. zool.
1842, p. 375. — Esp. australiennes : D. australiSj, dilaiatus, Erichs. Arch. 1842,
I, p. 131. — Esp. de Sumatra : D. rufitarsis. Chaud. Bull. Mosc. 1850, n" 2,
p. 385.
(2) Bull. Mosc. 1850, n» 2, p. 382. M. De Chaudoir en décrit eu même temps
une espèce nouvelle, 0. œqwnoctialis de Colombie.
368 CABABIQQES.
OXYGLOSSUS.
CHA0DOIR, Bull. Mosc. 1843, p. 424.
Menton subiransversal, médiocrement échancré, muni d'une forte
dent médiane simple ; ses lobes latéraux subaigus. — Languette dilatée
à son extrémité et tronquée obliquement de chaque côté en avant ; ses
paraglosses la dépassant légèrement. — Palpes peu allongés ; leur der-
nier article légèrement ovalaire et obtus. — Mandibules grêles, assez
saillantes, faiblement arquées et très-aiguës au bout. — Labre presque
carré, angulairement échancré en avant. — Tête subovalaire. — Yeux
peu saillants. — Antennes grêles, un peu plus longues que le pro-
thorax, à !'''■ article peu allongé, 2« court, les suivants égaux. — Pro-
Ihorax arrondi, tronqué en avant. — Elytres ovales, assez courtes, si-
nuées obliquement à leur extrémité. — Pattes grêles ; tarses des mâles
inconnus; les antérieurs plus courts chez les femelles que les autres;
leurs articles en triangle allongé ; le 4« de tous subcordiforme et un peu
biflde ; crochets dentelés en dessous à leur base.
Ces caractères sont empruntés à M. De Chaudoir, qui regarde ce
genre comme intermédiaire enlre les Dvscolus et les Agoncm, en ajou-
tant qu'il a un peu le faciès de ces derniers. La forme du 4^ article
des tarses le rapproche en effet des Dvscolus, car, d'après celle du
dernier article des tarses chez les femelles, il est plus que probable
qu'il est bilobé chez les mâles. Le genre ne contient qu'une espèce du
Brésil à laquelle M. De Chaudoir la donné le nom d'O. subcyaneus,
DICRANONCUS.
Pe Chaud. Bull. d. Mosc. 1850, n» 2, p. 392.
Ce genre ne diffère des Dyscolus que par les caractères suivants :
Languette arrondie et échancrée dans son milieu à son extrémité.
— Tarses plus étroits ; le 4^ article des postérieurs non échancré au
bout; le dernier de tous garnis en dessous de chaque côté d'une rangée
de petites épines ; leurs crochets presque droits, un peu arqués au bout ,
fendus à la base ; la division inférieure spiniforme, droite, très-aiguë.
L'unique espèce (D. femoralis) décrite par M. De Chaudoir , est
d'assez petite taille et originaire de l'Himalaya.
ONYPTERYGIA.
(Chevbol.) Dej. Species Vj P- 346.
Menton grand, un peu concave, profondément échancré, muni d'une
forte dent médiane simple. — Languette évasée, légèrement arrondie
AlVCQOMÉlï^lDES. 3^9
OU tronquée au bout ; ses paraglosses linéaires, libres dans toute leur
longueur, la dépassant assez fortement. — Palpes assez allongés ; leur
dernier article légèrement ovalaire et subobtus; le 2'' des maxillaires
Jrès-grand et arqué. — Mandibules assez saillantes, faiblement arquées
et aiguës. — Labre transversal, coupé carrément en avant. — Télé en
ovale plus ou moins allongé, faiblement rétrécie en arrière. — Yeux
médiocrement saillants, •— Antennes longues, subfiliformes, peu ro-
bustes; à 1" article long, gros et cylindrique, 2« court, 3" notablement
plus long que les suivants; ceux-ci égaux. — Prothorax au moins aussi
long que large, légèrement arrondi sur les côtés en avant, un peu ré-
tréci en arrière, beaucoup plus étroit que les élytres. — Celles-ci allon-
gées, étroitement tronquées et bidenlées à leur extrémité, assez ou
médiocrement convexes. — Pattes longues, grêles; tarses allongés; les
antérieurs semblables dans les deux sexes, à peine dilatés, à l^r article
long, un peu rétréci en arrière, 2-3 subégaux, triangulaires, plus longs
que larges; tous très-velus et garnis en dessous de squammules serrées;
les quatre postérieurs simplement velus ; le 4^ article de tous bilobé;
crochets fortement pectines. — Corps allongé.
Les espèces de ce genre sont propres au Mexique oii elles ont été
découvertes, il y a quelques années, et figurent parmi les plus brillantes
de la famille. Toutes sont en effet ornées de couleurs métalliques plus
ou moins éclatantes et uniformes ou distribuées par grandes masses.
Il paraît qu'elles se tiennent sur les feuilles des arbres d'où elles se
laissent tomber quand on veut les saisir. Ces habitudes, leur forme
allongée, la troncature de leurs élylres et la structure de leurs tarses,
leur donne des rapports réels avec certains Troncalipennes, et c'est
dans ce groupe que Dejean les a placés. Mais la structure de leur lan-
guette, la vesliture de leurs tarses en dessous, la ressemblance intime
qu'elles ont sous le rapport des formes avec les Dïscolus, l'allongement
du 3« article des antennes qui les rapproche des Sphodros et des Pbis-
TONYCHus, les éloignent fortement des Troncalipennes, et je crois avec
M. BruUé, que leur véritable place est dans la tribu actuelle, où elles
font exception par la structure des crochets de leurs tarses, encore plus
fortement pectines que chez les Agra. Ce sont des insectes de tran-
sition entre les Troncalipennes et les Anchoménides. Les espèces de ce
beau genre s'élèvent déjà à neuf ( i),
(1) 0. Hœpfnerî, fulgens, frkolor^ Dej. Species V, p. 347 sq. — viridipenniSj
humilis, angustata^ Chevrol. Col. d. Mexiq. Cent. II, fasc. l.— apicalis, Cliaud.
Bull. Mosc. 1837, no 7. p. 12. — Thoreiji, Manh. Bull. Mosc. 1844, p. 869. —
Faminii, Solier, Ann. d. I. Soc. ent. IV, p. 113.
ABROPUS.
Waterh. Ann. ofmt. Hist. IX, p. 134 (1).
Menton assez grand, peu concave, profondément et quadrangulaire-
fnent échancré, sans dent médiane; ses lobes latéraux tronqués obli-
quement en dehors, aigus au bout, — Languette dilatée et arrondie à
son extrémilé; ses paraglosses arquées et ua peu plus longues qu'elle.
• — Dernier article des palpes subcylindrique et tronqué au bout. —
Mandibules larges, peu saillantes, arquées et aiguës à leur extrémité.
— Labre en carré transversal, entier. — Tète ovalaire, obtuse en avant.
— Yeux assez gros, médiocrement saillants. — Antennes grêles, fili-
formes, allongées; leurs articles 1 et 3 plus longs que les autres, le 2*
plus court. — Prothorax carré, très-légèrement rétréci en arrière. —
Elytres oblongues, allongées, peu convexes, sinuées au bout. — Pattes
longues et grêles ; les trois premiers articles des tarses des mâles di-
latés ; le l*'' en triangle allongé, les deux suivants en carré plus long
que large, subitement rétrécis à leur base; tous garnis de poils nom-
breux et de squammules en dessous ; le ¥ article de tous les tarses for-
tement bilobé dans les deux sexes.
Le genre est établi sur un insecte du détroit de Magellan, que
M. Guérin-Méneville a décrit le premier sous le nom de Metius splen-
didus, mais qui ne peut rentrer dans ce genre de M. Curtis, lequel,
ainsi qu'on l'a vu plus haut, est très-probablement identique avec le
genre Antarctia de Dejean. Cet insecte a beaucoup de ressemblance
avec les Antarctia, mais il en diffère fortement par les squammules
qui garnissent les tarses antérieurs chez les mâles, et le pénultième
article de tous bilobé dans les deux sexes, deux caractères qui, réunis
à la gracilité de ses pattes, montrent qu'il appartient à la tribu actuelle.
Sa couleur générale est d'un vert métallique ou d'un cuivreux éclatant,
et sa longueur d'environ six lignes. M. Walerhouse dit (loc. cit. p. 136)
que M. Darwin l'a trouvé abondamment au mois de décembre, volant
le soir sur les bords de la mer, et qu'il vit habituellement dans un
espèce de bolet, qui croit sur le Fagiis anlarcUca et qui est employé
comme aliment par les peuplades errantes de la Terre de Feu. Il se
trouve aussi dans le Chili méridional, où M. Gay l'a rencontré courant
avec beaucoup d'agilité sur les feuilles, et se laissant tomber quand on
veut la saisir. Ces habitudes sont comme on le voit, parfaitement sem-
blables à celles des Oisypterygia.
(1) Syn. Metius, Guérin-Méneville, Rev. zool. 1839, p. 297. — L'espèce unique
qui compose le genre a été figurée par M. Waterliouse, loc. cit. pi. III, f. 1 a^d>
par MM. Hombron et Jaquinot, dans le Voy. au pôle Sud, Ent. Col. pi. I, f. 12,
et par M. Gay, Hist. de Chile, Zool. Ent. Col. pi. 3, f. 3.
AKCH01ui:MIDE9« " 36l
COLPODES.
Mac-Leay, Annul. Jav. p. 17.
Genre Irès-peu connu des entomologistes du continent, et dont les
caractères , selon M. Mac-Lcay, seraient les suivants :
Echancrure du menton sans dent médiane. — Dernier article des
palpes cylindrico-ovalaire, à peine tronqué. — Mandibules allongées,
recourbées et aiguës à leur extrémité. — Labre en carré transversal,
entier. — Tête presque de la longueur du prothorax. — Z" article des
antennes de la longueur des deux premiers pris ensemble. — Trothorax
subcordiforme, échancré en avant, tronqué en arrière, arrondi et ré-
fléchi sur les cotés. — Tarses antérieurs des mâles ayant tous (i) leurs
articles dilatés; le pénultième bilobé. — Corps légèrement convexe,
avec les élytres striées et subéchancrées au bout.
En jetant un coup-d'œil sur la Ggure de l'espèce publiée par M. Mac-
Leay (2), on voit de suite qu'elle représente un insecte qui a tous les
caractères de la tribu actuelle, et quelque analogie, sous le rapport des
formes, avec le genre Plehrosoma, qu'on a vu plus haut. Cette figure
ospriine ou rectifie en outre des caractères omis ou exagérés par
M. Mac-Leay, dans sa formule générique. Ainsi, le pétiultième article
des quatre tarses postérieurs est bilobé comme celui des antérieurs. Les
élytres ne sont pas subéchancrées au bout, mais simplement sinuées et
même médiocrement, etc. D'après cela, je ne puis partager l'opinion
de MM. Hope, White, Latreille et de Casteinau, qui ont placé ce genre
parmi les Troncatipennes à côté des Pericalus ou des Cat .scopcs, non
plus que celle de M. Brullé, qui croit qu'il doit figurer pa mi les Ilar-
palicns. M. Mac-Leay avait vu plus juste, en signalant son analogie
avec les Spuodrus et les Anchomeacs.
Ces insectes sont de taille moyenne, et jusqu'ici propres à Java, au
conlinent indien et à la Nouvelle Zélande. On en conndit en ce moment
quatre espèces (3).
(1) Ce caractère, qui ferait supposer que ce genre appartient au groupe des
Harpaliens, exige un mot d'explication. Dans tous les genres de cette tribu, le
pénultième article des tarses^ s'il est bilobé, est relativement plus grand que
dans les genres où cet article est simple, surtout chez les espèces qui ont les
articles précédents faiblement dilatés. On pourrait alors dire, à la rigueur, que
les quatre premiers articles des tarses antérieurs sont élargis, et c'est proba-
blement ce qui a induit en erreur M. Mac-Leay, qui, du reste, ne fait presque
jamais usage du caractère emprunté aux tarses des mâles dans les genres nom-
breux de Carabiques qu'il a établis dans ses Ammlosu juvanica.
(2) Loc. cit. pi. I, f. 3.
(3) C. brunncus, Mac-Leay, loc. cit.; de Java. — Hardwickii et Buchanani,
Hope in Gray, Zool. Miscell. p. 21; du continent indien. — suhmetallicus, A.
VVliite, Yoy, of th§ Erebus amii Terrçr, ftiU. p. îi ; de la NouYeUe-Zélaade.
362 CABABIQUE9.
LOXOCREPIS.
EscjiscH. Zool. Atlas, Beîlïl, p. 6.
Genre établi sur le Lamprias ruficeps de M. Mac-Leay, et qui, d'après
cet auteur, présenterait , abstraction faite du menton et de la languette
dont il ne parle pas, les caractères suivants :
Dernier article des palpes légèrement ovalaire et obtus. — Mandi-
bules grêles, peu saillantes. — Labre transversal, entier. — Tête ova-
laire, assez courte , non rétrécie en arrière. — Antennes plus longues
que la moitié du corps, à Isf et 3^ articles égaux, plus longs que les au-
tres, 2« plus court. — Prothorax plus large que long , échancré en
avant, rétréci en arrière, tronque à sa base, assez largement et forte-
ment rebordé sur les côtés. — Elytres ovales, peu convexes, sinuées
obliquement à leur extrémité. — Pattes longues et grêles ; les trois pre-
miers articles des tarses antérieurs des mâles légèrement dilatés ; le
dernier article de tous, prolongé au côté interne en un lobe étroit et
a:ssez long.
Au premier coup-d'œil, cet insecte paraît avoir la plus grande res-
semblance avec les Lebia, surtout à cause de ses couleurs ; il est en
effet d'un fauve-testacé, avec les élytres d'un beau bleu ; mais ses ely-
tres non tronquées au bout et les crochets de ses tarses qui sont simples,
prouvent suffisamment qu'il n'appartient pas au genre en question.
Sans ses tarses, il serait extrêmement voisin des Colpodes (1).
MONOLOBUS.
SoLiER in Gay, Hist. d. Chile, Zool. Vf, p. 187.
Menton transversal, trilobé ; le lobe médian grand, triangulaire, légè-
rement tronqué au bout, égalant les lobes latéraux; ceux-ci aigus. —
Languette grande et large, un peu trilobée à son extrémité, sans para-
glosses. — Palpes grêles, allongés ; leur dernier article légèrement
ovalaire. — Labre transversal, à peine échancré en avant. — Tête ira-
pézoïde en avant, prolongée et un peu rétrécie en arrière des yeux. —
Antennes grêles, filiformes ; leurs articles 3-5 coniques, les suivants cy-
lindriques, tous, moins les deux premiers, subégaux. — Prothorax sub-
(1) Pour une figure de cet insecte, voyez Eschscholtz, loc. cit. pi. 8, f. 3.
M. Brulli; (Hist. nat. d. Ins. IV, pi. 12, f. 2) l'a aussi représenté, et sa figure est
conforme pour les couleurs à celle d'Eschscholtz ; mais, pour la forme générale,
elle est tellement différente, cpi'il est possible qu'il ait eu une autre espèce sous
les yeux, et ce qui porterait à le faire croire, c'est que dans son texte il dit que
le dernier article des tarses n'est lobé tpi'aux quatre tarses postérieurs, tandis
.que Eschscholtz l'indique et le ligure comme étant tel à tous les tarses.
ANCHOIJIÉNIPES. 363
cordiforme. — Elylres ovales, pas plus larges qu>e le prolhorax à leur base.
— Tarses allongés ; les trois premiers articles des antérieurs légèrement
dilatés dans les deux sexes, mais plus chez les mâles que chez les fe-
melles, subtriangulaires, tronqués en avant ; le 4" de tous dans les deux
sexes, plus petit que les autres et prolongé au coté interne et inférieur
en un lobe tronque obliquement.
Ce dernier caractère est ce qui m'engage à placer ce genre ici à la
suite des Colpodes. 11 ne contient qu'une petite espèce {M. Icslaceus)
d'un fauve-testacé uniforme et qui paraît très commune dans les pro-
vinces méridionales du Chili,,
TROPOPTERUS.
SoLiER in Gay, Hist.d. CMe, Zool. IV, p. 211.
Menton fortement transversal, muni d'une dent médiane courte, large
et triangulaire ; ses lobes latéraux aigus. — Languette large, rectan-
gulaire ; ses paraglosses grêles, assez saillantes. — Palpes longs et
grêles; leur dernier article légèrement ovalaire, subaigu au bout, égal
au pénultième aux maxillaires, plus grand aux labiaux. — Labre tron-
qué en avant. — Tête petite, triangulaire, prolongée et rétrécic en ar-
rière des yeux. — Antennes grêles, grossissant légèrement à leur extré-
mité ; leurs articles S-10 cylindriques et un peu plus longs que larges.
— Prothorax cordiforme. — Elytres courtes et larges , un peu rétré-
cies en arrière, avec leurs angles huméraux très-saillants. — Pattes
grêles ; les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles faible-
ment dilatés ; le le"" allongé et fortement triangulaire, les deux suivants
presque aussi longs que larges etsubcupuliform.es, le dernier à peine plus
étroit que le pénultième.
Ce genre, qui m'est inconnu en nature, n'est peut-être pas à sa place
ici ; mais je ne vois pas où le placer ailleurs. Il se compose de quatre
petites espèces du Chili, d'un noir brillant et comme vernissé (i).
NEMAGLOSSA.
SoLiER in Gay, Hisf. d. Chile, Zool. IN, p. 2151
Menton transversal, muni d'une dent médiane courte et aiguë; ses
lobes latéraux aigus. — Languette cornée, grêle, filiforme, entière-
ment soudée à siis paraglosses; celicsci membraneuses, larges, la dé-
passant et arrondies à leur extrémité. — Dernier article des palpes
ovalaire, plus court que le pénaîtième. — Labre transversal, un peu
échancré en avant. — Tète grosse, courte, suborbiculaire , prolongée
(1) F. Giraudiî, DuponchelH, nitidus, Montagnei, SpJliçr, loc. cit.
364 CARABIQtES.
sans se rétrécir en arrière. — Antennes à articles 2 assez long, 3 plus
long que les autres et conique; les suivants assez longs, cylindriques.
— Prothorax transversal, rétréci en arrière et séparé de la base des
élytres. — Elytrcs courtes, larges, subovales et très-obtuses en arrière.
— Faites grêles et courtes; tarses étroits et Gliformes.
Solier a fondé ce genre sur un exemplaire femelle d'un petit insecte
trouvé par M. Gay, dans la province de Valdivia au Chili, et l'a placé
à la suite du précédent. Je me conforme à son opinion, bien que la
forme de la languette rende très-probable qu'il n'appartient pas même
à la tribu actuelle ; la connaissance du mâle décidera de la place qu'il
faudra lui assigner. Cet insecte est tout noir, et, d'après la description,
doit ressembler à certains Anchomends.
TRIBU XXXVI.
POGONIDES.
Languette libre à son extrémité.— Dernier article des palpes légère-
ment ovalaire ou obconique, très-rarement sécuriforme. — Les deux pre-
miers articles des tarses antérieurs des màles dilatés, triangulaires ou
cordiformes et presque toujours garnis de squaramules en dessous. —
Crochets des tarses simples.
Les éléments de celte tribu sont empruntés en partie à la première
division des Féroniens de Dejean, eu partie à ses Subulipalpes, c'est-
à-dire aux Trechds et genres voisins. Ces derniers insectes n'ont abso-
lument rien de commun avec les vrais Subulipalpes que leur petite taille
et leurs habitudes. Leurs palpes, loin d'être terminés par un très-petit
article aciculaiie, le sont, au contraire, par un article fort gran I, qui ne
diffère de celui des Patrôbus, Pogonus, etc., que par sa forme en cône
allongé. Ces insectes ont, du reste, les plus intimes rapports avec les
deux tribus précédentes et ne s'en distinguent que par le nombre des
articles dilatés aux tarses antérieurs chez les màles. Sur les onze genres
qu'ils forment, sept ont des représentants en Europe.
L Dernier article des palpes sécuriforme : Omphreus.
IL — ovalaire ou subcylindrique.
Menton sans dent médiane : Stenomorphus.
— pourvu d'une dent médiane bifide : Dicœlindus, Patrôbus, Cardia-
deriis^ PogonuSj Systolosoma.
IIL Dernier article des palpes obconique, plus ou moins acuminé au bout.
Menton muni d'une dent médiane bifide : Merisodiis.
BijBiple : /Emalodera, Tr échus, Ano*
phthalrms, Aepus,
POflONIDES. 36S
OMPHREUS.
• (Parreys) Dej. Species III, p. 93.
Menton grand, concave, fortement cchancré, sans dent médiane.
Dernier article des palpes assez fortement sécuriforme. — Mandibules
médiocres, légèrement arquées et très-aiguës. — Labre transversal,
presque entier. — Tête assez allongée, légèrement ovale, obtuse en
avant. — Yeux médiocres. — Antennes presque de la longueur de la
moitié du corps, filiformes, à le"" article aussi long que les suivants
réunis, 2-3 subégaux, un peu renflés à leur sommet ; les trois suivants
un peu plus longs, cylindriques, égaux. — Prothorax allongé, un peu
rétréci en arrière , presque plane en dessus. — Elytres oblongucs ,
allongées, peu convexes. — Pattes grandes, assez robustes; les deux
premiers articles des tarses antérieurs légère-Ticnt dilatés chez les
mâles; le 4'='' allongé et un peu rétréci en arrière, le 2' presque carré.
— Corps allongé, déprimé.
Un très-bel insecte (0. morio) découvert par M. Parreys dans le
Monténégro, et l'un des Carabiques les plus rares dans les collections,
constitue à lui seul ce genre. Il a près de dix lignes de long et sa cou-
leur est d'un noir uniforme. Son (acics général le rapproche un peu de
certains Pristonychcs, mais ses caractères sont tout autres et en font
un des genres les plus tranchés de la famille actuelle.
STENOMORPHUS.
Dej. Species V, p. 696 (1).
Menton assez grand, concave, assez fortement échancré, sans dent
médiane; ses lobes latéraux anguleux à leur sommet. — Languette
étroite, un peu arrondie et libre au bout; ses paraglosses larges, plus
longues qu'elle. — Dernier article des palpes labiaux brièvenicnt ova-
laire, celui des maxillaires plus allongé; (ous deux obtus à leur extré-
mité. — Mandibules courtes. — Labre faiblement transversal, un peu
échancré. — ïéte brièvement ovalaire, obtuse en avant. — Yeux mé-
diocrement saillants. — Antennes de la longueur du prothorax, fili-
formes, à 1^"' article assez gros, cylindrique, 2*^ assez court, 3o un peu
plus long que les suivants ; ceux-ci égaux. — Prothorax très-allongé,
presque plane en dessus et graduellement rétréci en arrière. — Elytres
pas plus longues que le prothorax, parallèles. — Pattes assez courtes ;
(1) Syn. Agaosoma, Ménétr. Bull. d. l'Acad. d. St-Pétersb. 1843, 2, p. 63.
M. De Mauuerlieim (Bull. d. l'Acad. d. S'-Pétcrsb. 1845, n» 4, p. 108) propose
d'admettre ce genre comme distinct de celui-ci ; mais les caractères sur lesquels
\\ se fonde ne me paraissent pas suffisants pour cela,
366 CARABIQUES,
le l^f article des tarses antérieurs aussi long et beaucoup plus large que
les trois suivants réunis, légèrement rétréci en arrière, sans brosses de
poils ni squammules en dessous ; ces derniers subégçiux, fortement cor-
diformes. — Corps très-allongé, linéaire.
Genre singulier, établi sur un insecte de Colombie (S. anguslalus),
de taille moyenne, tout noir, et pendant quelque temps très-rare dans
les collections, mais qui, depuis, a été rapporté en grand nombre du
pays en question. Au premier coup-d'œil il ressemble assez à un Po-
GONus très-allongé et de grande taille ; mais ses caraclères sont très-
différents. M. Ménéîriès croyant le genre inédit, l'a reproduit sous le
nom d'AcAosoMA et en a fait connaître une seconde espèce (A. catifor-
nicum) de Californie, comme l'indique son nom (1).
DICOELINDUS.
Mac-Leay, Annul. Jav. p. 18.
Ce genre ne m'est pas connu en nature; M. Mac-Leay lui assigne les
caractères suivants :
Dent de l'échancrure du menton bifide. — Pénultième et dernier ar-
ticle des palpes maxillaires égaux; celui-ci cylindrico- ovale. — Mandi-
bules comme dans les Dicoeltîs. — Labre transversal, carré. — An-
tennes sélacées, plus longues que le prothorax, à l" et 3'= articles égaux;
les huit suivants pubescenls. — Thorax en carré transversal, arrondi et
marginé sur les côtés, échancré en avant, tronque en arrière, canaliculé
dans son milieu, ayant de chaque côté en arrière une fossette linéaire.
— Deux des articles des tarses antérieurs des mâles dilatés. — Corps
très-déprimé; élylres striées,
M. Mac-Leay n'ayant pas parlé de la forme des deux articles dilatés
aux tarses antérieurs des mâles, il n'est pas certain que le genre appar-
tienne à la tribu actuelle ; il serait bien possible qu'il dût rentrer dans
celle des Licinides et fût intermédiaire entre les Dicoelcs et les Rejibcs.
D'après la figure qu'en donne M. Mac-Leay (loc. cit. Tab. 1, f. 6),
l'unique espèce qui le compose (D. fcldspalhicns), semble avoir quelque
rapport de formes avec les espèces du second de ces genres. C'est un
insecte d'environ six lignes de long, d'un noir à reflets irisés et origi-
naire de l'île de Java.
(1) Une troisième {dentifemorafus) a été signalée, mais non décrite, par
M. De Cliaudoir, Bull. Mosc. 1844, p. 478.
POGONIDES. 367
PATROBUS.
(Megerle) Dej. Species III, p. 26.
Menton grand, assez profondément échancré, pourvu d'une dent
médiane biGde ; ses lobes latéraux terminés en pointe assez aiguë. —
Languette subanguleuse et libre à son sommet; ses paraglosses obtuses,
la dépassant un peu. — Dernier article des palpes légèrement ovalaire,
allongé, subobtus; le 2" des maxillaires déprimé et arqué. — Mandi-
bules médiocres, faiblement arquées et aiguës. — Labre transversal,
légèrement échancré. — Tête un peu allongée, ovalaire, légèrement ré-
trécie postérieurement et parfois ayant un sillon circulaire en arrière
des yeux. — Ceux-ci médiocres, assez saillants. — Antennes au moins
de la longueur de la moitié du corps; à l«r article gros, cylindrique,
2e court, 3" presque aussi long que les deux suivants réunis, les autres
subégaux. — ■ Prothorax transversal, fortement cordiforme , impres-
sionné près des angles postérieurs. — Elytres en ovale allongé, dé-
primées. — Pattes assez longues; les deux premiers arlicles des tarses
antérieurs des mâles assez fortement dilatés; le l'^'" triangulaire, du
double plus long que le 2", celui-ci cordiforme ; tous deux garnis de
poils et de squammulcs en de5sous. — Corps allongé, déprimé.
Insectes de taille petite ou au plus moyenne, presque tous de couleur
noire et vivant sous les pierres, les mousses, parfois sous les écorces.
Leurs espèces sont plus particulièrement propres aux régions froides
et tempérées de l'ancien et du nouveau continent. Celles qui ont été
décrites, s'élèvent déjà à près ui'une quinzaine (i).
CARDIADERUS.
Dej. Species m, p. 22 (2).
Genre très-voisin des Pogoncs qui suivent, et n'en différant que par
ses mandibules plus saillantes, ses antennes plus longues et à arlicles
plus cylindriques, surtout le 3"; ses yeux plus petits et moins saillants ;
son prothorax plus long, plus convexe et fortement cordiforme, enfin
par le l^f article des tarses antérieurs des mâles plus court et plus cor-
diforme.
La seule espèce connue est 1<; Daplus chlorolicus de M. Fischer de
Waldheim, petit insecte d'un fauve testacé uniforme, originaire de la
(1) Aux neuf espèces décrites par Dejean, aj.: P. lapponicus {septenfrionis?),
assimilis {rufipes?). Chaud. Bull. Mosc. 1844, p. 440 sq. — sibiricus, lacustris,
campestriSj Motscli. Ins. d. Sibér. p. 128 sq. — ovipennis. Chaud. Bull. Mosc,
1850, no 3, p. 164.
(2) Syn. Daptcs, Fischer de Waldh. Ent. d. 1. Russ. II, p. 10.
3b9 CABABIQCESd
Sibérie et de la Russie méridionale et dont les habitudes paraissent
être les mêmes que celles des Pogonds. Au premier aspect on le pren-
drait pour un Uarpalide du groupe des Opoonus.
POGONUS.
(Ziegler) Dej. Species III, p. 6 (1).
Menton grand, profondément échancré, muni d'une forte dent mé-
diane bifide. — Languette large, coupée presque carrément au bout et
adhérant à ses paraglosses; celles-ci linéaires, la dépassant un peu. —
Dernier article des palpes allongé, un peu ovalaire et subacuminé. —
Mandibules médiocres, faiblement arquées et aiguës, — Labre transver-
sal, entier. — ïclc subovaie, non rélrécie en arrière. — Yeux assez
gros et assez saillants. — Anlctines en général plus courtes que la moitié
du corps, filiformes, à \^^ article assez gros, cylindrique, 2^^ le plus court
de tous, 3^ plus long que les suivants; ceux-ci subégaux. — Piothorax
un peu plus large que long, faiblement rétréci en arrière, un peu ar-
rondi sur les côtés. — Elytres tantôt oblongues, tantôt allongées et très-
parallèles , très-peu convexes. — Pattes médiocres, peu robustes ; les
deux premiers articles des tarses antérieurs assez fortement dilatés chez
les mâles; le l^"" beaucoup plus grand que le ■2"; tous deux prolongés
obliquement en dedans au côté interne, et garnis en dessous d'une
double rangée de squammules. — Corps subdéprimé.
Les P.oGoisus sont de petits insectes, de couleur en général métalli-
que, très-agiles, et qui fréquentent exclusivement les bords de la mer et
des lacs salés, où ils se tiennent non-seulement sous les pierres, mais
dans des terrains exposés à être couverts par les eaux, pendant une
partie de l'année (2). Ces habitudes à demi-aquatiques les rapprochent
un peu des Bembidicm, dont quelques-uns ont une manière de vivre
analogue. La plupart de leurs espèces sont propres à l'Europe ; les
autres en très-petit nombre se trouvent en Afrique et en Amérique. On
en connaît une trentaine (0).
(1) Syn. Raptor, Megerle ; nom adopté seulement par quelques entomologistes
anglais, qui, depuis, y ont renoncé. Dejean a publié le premier les caractères
du genre.
(2) Voyez Curtis, Brit. Ent. pi. 47, et Spence, Trans. of the ent. Soc. I,
p. 179.
(3) Aux vingt espèces du Species do Dejean, aj.: Esp. européennes : P. Bu-
rélUi, Curtis, Brit. Ent. pi. 47. — chalceus, ceruyinosns^ Stcph. 111. of Brit. ent.
I, p. 107. — smarar/dinus, Waltl, Reise nacli Spanien, II, p. 53. — Esp. asia-
tiques et sibériennes : P. angustus, Gebler in Ledeb. Reise II, Insekt. p. 41.
— longicornis, salinus^ depressus^ Motsch. Ins. d. Sibér. p. 90 sq. — micans.
Chaud. Bull. Mosc. 1842, p. 820, — Esp. américaine : P. bicolor, BruUé in
^'Orb. Yoy. Ent. p. 23.
l^OGOMDES. 369
SISTOLOSOMA.
SoLlER in Gay, Hist. de Chile, Zool. IV, p. 241.
Menlon fortement transversal, quadrangulairement échancré, avec
une dent médiane bifide ; ses lobes latéraux obliquement tronqués en
dehors, mucronés en dedans. — Languette saillante, très-large, échan-
crée en avant, sans paraglosses distinctes. — Palpes courts, robustes ;
leur dernier article subcylindrique, plus long que le précédent. — Labre
transversal, entier. — Tête courte, large, triangulaire en avant. — An-
tennes courtes, assez robustes ; leurs articles submoniliformes. — Pro-
thorax à peine transversal, rétréci dans son tiers postérieur, rectangu-
laire dans ses deux tiers antérieurs, intimement appliqué contre les
êlylres à sa base qui est bisinuée et comme trilobée. — Elytres courtes,
parallèles, arrondies à leur, extrémité. — Pattes courtes, assez grêles ;
tarses antérieurs des mâles ayant leur 1" article triangulaire, assez
long et sensiblement dilaté, le 2e presque aussi long, mais faiblement
élargi, les deux suivants courts et égaux.
Ce genre ne comprend qu'une petite espèce {S. brève) du Chili, d'un
vert bronzé, fortement ponctuée en dessus , ayant les élylres striées,
avec deux larges bandes transversales, sinueuses, très-lisses et très-
brillantes, qui interrompent les stries. La forme des tarses antérieurs
des mâles, m'engage à placer provisoirement le genre parmi les Pogo-
nides, à la suite des Pogoncs.
MERIZODUS.
SoLiER in Gay, Hist. de Chile, Zool. IV, p. 185.
Menton court, médiocrement échancré, muni d'une forte dent mé-
diane notablement bifide ; ses lobes latéraux aigus. — Languette asses
large; ses paraglosses filiformes et la dépassant un peu. — Dernier
article des palpes beaucoup plus court que le pénultième, obconique et
à peine tronqué au bout. -- Labre assez grand, transversal et subtrian-
gulaire. — Tête subrhomboïdale , rétrécie en avant et en arrière, et
très-prolongée en arrière des yeux. — Antennes filiformes ; leurs articles
5-10 assez courts, subrectangulaires, presque moniliformes. — Pro-
Ihorax étroit, légèrement arrondi sur les côtés, un peu rétréci en ar-
rière.— Elytres oblongo-ovales. — Tarses filiformes; les antérieurs
presque pareils dans les deux sexes; leurs 'deux premiers articles seu-
lement un peu plus larges chez les mâles, mais toujours subcyiin-
driques.
Solier a placé ce genre dans son groupe des Féroniles, tout en
convenant qu'il semble faire le passage entre les ^jialodera et les
Çoléopièrçs, Tome I. §14
370 CARÀBltjCÈS.
Tbechus; mais, d'après la forme du dernier article des palpes et la
structure des tarses antérieurs, il appartient manifestement au même
groupe que ces deux genres. Solier n'en décrit qu'une petite espèce
(M. angnslicollis^, d'un noir obscur et originaire des provinces méri-
dionales du Chili.
^MALODERA.
Solier in Gay, Hist. de Chile, Zool. IV, p. 150 (1).
Menton et languette des Trechcs. — Dernier article des palpes assez
gros et conique, légèrement tronqué au bout. — Labre transversal,
entier. — Tête courte, suborbiculaire, prolongée et brusquement ré-
trécie derrière les yeux en un col étroit. — Yeux grands. — Antennes
filiformes; leur 3« article à peine plus long que le 4«. — Prothorax
aminci latéralement, subrcctangulaire, transversal, largement prolongé
à sa base. — Elytres oblongues, amincies sur leurs bords latéraux, avec
un pli près de l'extrémité, légèrement tronquées au bout, mais recou-
vrant l'abdomen. — Tarses grêles; les quatre premiers articles des an-
térieurs un peu plus courts et plus larges qu'aux autres pattes, le
4« tronqué. — Corps déprimé.
Ce genre, voisin des Trechcs, en paraît bien distinct. Il se compose
de deux très-petites espèces du Chili (2), de couleur brunâtre ou tes-
lacée et qui paraissent sujettes à varier beaucoup sous ce rapport. La
description que donne Solier des tarses antérieurs, laisse dans l'incerti-
tude sur la question de savoir s'il a eu sous les yeux des mâles ou des
femelles ; ce dernier cas est le plus probable.
TREGHUS-
Cliir. Ent. helvét. U, p. 22 (3).
Menton plus ou moins transversal, médiocrement échancré, muni
d'une dent médiane simple, tantôt assez courte, tantôt égalant presque
ses lobes latéraux; ceux-ci coupés obliquement en avant et terminés en
pointe aiguë. — Languette large, fortement arrondie en avant; ses pa-
raglosses grêles, beaucoup plus longues qu'elle. — Dernier article des
(1) Syn. Omalodera, Hombr. et Jaquin. Voy. au pôle Sud. Ent. Col. pi. I,
f. 10 et 11; sans texte. •
(2) JS. dcntomnculata et liuihata; l'Om. âiscoidaUs de MM. Hombr. et Ja-
quinot (loc. cit. f. 11) ne serait qu'une variété de celle-ci, suivant Solier.
(3) Syn. Blemus et Epaphius (Leach) Stephens 111. of Brit. ent. et Man. of
Brit. Coleopt. p. 50. — On a vu plus haut que les Trechus de M. Stephens cor-
respondent aux AcuPALPUs de Latreille et aux Bradycellus d'Erichson. Le
nom de Blemus, qu'il applique aux insectes actuels, est, au contraire^ pour Pejean
celui d'une division des Bembipium.
palpes en cône allongé et très-aigu ; le pénultième, surtout des maxil-
laires, en cône renversé, à peirte ou pas plus long que lui. — Mandi-
bules peu ou médiocrement saillantes, arquées et aiguës au bout. —
Labre transversal, en général fortement échancré, avec ses angles anté-
rieurs arrondis. — Té(e ovalaire, -souvent comme renûée sur les côtés,
munie d'an col plus ou moins distinct, fortement bi-sillonnée en des-
sus. — Yeux plus ou moins gros. — Antennes longues, subfiliformes, à
2» article plus court que les autres; ceux-ci subégaux, le 1«|^ assez gros.
— Prolhorax de forme variable. — Elytres oblongues ou assez allon-
gées, plus ou moins parallèles, peu sinuces à leur extrémité. — Pattes
grêles ; les deux premiers articles des tarses antérieurs dilatés chez les
maies, trigones, subégaux, un peu prolongés en dedans. — Corps dé-
primé, ailé ou aptère.
Insectes de petite taille, d'un fanes plus ou moins svelte, et presquie
tous d'un brun-ferrugineux, avec ou sans taches brunâtres. Tous sont
très-agiles à la course et se trouvent principalement sous les pierres,
dans les endroits humides ; quelques-uns habitent spécialement les con-
trées montagneuses. Leur prothorax varie beaucoup, étant cordiforme,
avec ses angles postérieurs distincts, rétréci en arrière, avec ces mêmes
angles effacés, carré ou subarrondi, ce qui modifie notablement le
faciès des espèces ; mais entre ces diverses formes on trouve tous les
passages. Il en est de même des yeux qui sont tantôt assez gros, tantôt
{lilloralis) petits.
Lé genre EpaphibS de Leach, fondé sur le T. secalis des auteurs, ne
présente absolument rien qui autorise sa création. Son prothorax rétréci
en arrière et arrondi en même temps, son corps aptère, etc., se retrou-
vent dans d'autres espèces.
On a déjà décrit plus de 80 espèces de ce genre qui, presque toutes,
sont propres à l'hémisphère boréal et à l'ancien continent (i).
(1) Dejean n'en a décrit que vingt et ui^ dans son Species. M. Putzeys en
mentionne quarante et une pour l'Europe seulement dans un travail qu'il a
publié en 1847 dans la Gazette entomologique de StèttîU;, sous le titre de « Trè-
chorum curopccorum cohspectus. » Les Suivantes ne sont pas mentionnées par
Dejean.
Esp. européennes : T. castanopteruSj, assimiUs^, glaciaUs, frofondesMatus,
macrocephalus, Pertyi, lœvîpenms^lAtQr, Col. helvet. I, p. 120 sq. — Longhii^
ComoUi, De Col. provinc. Novoc. p. 13. — obfKSits, Ertchs. Die K«f. d. Mark
Brand. I^ p. 122. — ovatus, pulchellus, Putzeys, Mém d. 1. Soc. d. Se. d. Liège,
lï, p. 410. — procerus, nigrinits, mavruS;, monfanuSj latuSj, pairuetis, stria-
tulus , elegans j, litJiophilus , Putzeys, Stettin Ent. Zeit. ioc. cit. — incilis,
Dawson, Ânn. of nat. Hist. Séries 2, lîl, p. 213. — (cngtisikoUis, Mebricola,
pinguis, Kiesenwet. Stettin. ent. Zeit. 1850, p. 218.
Esp. asiatiques et sibériennes : T. melanocephalus, a'moitrocephalus , Kole-
nati, Melet. ent. I, p. 68 sq. — cuucasicus^ maculicorms, nhicola, subcurdatus.
Chaud. Carab. d. Cauc. p. 190 sq. — aOdonmalkj, laticoiiis, nigncornis,
37Ô CABABiQDESi
ANOPHTHALMUS.
Sturm, Deutschl. Ins. W, p. 131,
Ce genre présente tous les caractères des Trechus, avec une forme
plus allongée et plus svelte, quoique très-voisine de celle des T. discus
et espèces voisines; mais il s'en distingue par l'absence complète des
■yeux qui ont disparu, en ne laissant aucune trace de leur existence. Sans
celte particularité, je ne pense pas que ces insectes pourraient être séparés
du genre en question. C'est avec le genre Anillus de la tribu des Bem-
bidiides, le seul de la famille qui présente cette exception remarquable.
On en connaît déjà trois espèces, dont deux (1) ont été découvertes
dans des cavernes de la Carniole. L'autre (2) a été trouvée par le doc-
teur Tellkampf, dans la célèbre grotte du Mammouth aux Etats-Unis
(Kentucky). Cette dernière a le prolhorax en ovale allongé, tandis que
cet organe est cordiforme chez les espèces européennes.
AEPUS.
(Leach) Samouel. Ent. usef. Compeiid. éd. 1, p. 149.
Organes buccaux des Trechus, avec le dernier article des palpes
brièvement conique et sensiblement plus court que le précédent. —
Tête carrée, avec un col peu rétréci, mais brusquement formé, plane
et fortement sillonnée en dessus. — Yeux très-petits, déprimés. — An-
tennes grossissant de leur base à leur extrémité; leurs trois premiers
articles obconiques, le 1<^'' plus gros et plus long que le 2« et le 3« qui
sont égaux ; les autres submoniliformcs. — Prolhorax assez allongé,
Irès-plal, cordiforme. — Elytres allongées, planes, très-parallèles, arron-
dies et subîronquées au bout. — Pattes médiocres; les deux premiers
articles des tarses antérieurs médiocrement dilatés chez les mâles; le
é
montaniis, Motsch. Ins. d. Sibér. p. 234 sq. — polituSj, Fald. Faun. ent. Transe.
I, p. 100. — latipennis. Chaud. Bull. Mosc. 1844, p. 451. — sericeus, Fleiscli.
Bull. Mosc. 1829, n^ 4, p. 69. — kamtschatkensis , Putzeys, Stettin. ent. Zeit.
loc. cil — liopleurus, infuscatus^ Chaud. Bull. Mosc. 1850, n» 3, p. 165.
Esp. africaines : T. ruficepSj pallipes, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 226.
Esp. américaines : T. tibialis, ruficrus, flavipes^, immunis, similis j Kirby,
■paon. Bor. Amer. p. 46 sq. — ferrugineus, politus, Brullé in d'Orb. Voy. Ent.
p. 43. — brasiliensis, minutissimus Sahlb. ActaFennica, II, p. 513. — politus,
angustatus, Soliev in Gay, Hist. de Chile, Zool. IV, p. 154.
Pour les espèces décrites par Sturm dans ses Dcutschlands Insekt., voyez
Schaum, Stettin. ent. Zeit. 1846, p. 106.
(1) A. SchmidHi, Sturm, loc. cit. pi. 103, avec beaucoup de détails. — Bi-
ineckiij Sturm, ibid. XIX, p. 114.
(2) A. Tellkampfii, Erichs. ia Mullers Arch. f. Anat. u, Pbysiol. 1844^
p. 384^ note.
4« des mêmes tarses iViuni d'une épine recourbée en dessous. — Corps
très-plat, allongé, et aptère.
Une seule espèce {A. fulvescens) compose ce genre, que la plupart
des auteurs n'ont pas admis, mais qui me paraît présenter des carac-
tères sutïisants pour l'être. C'est un Irès-petit insecte d'un fauve uni-
forme, commun sur les côles d'Angleterre et de France, et qui passe
immergé dans la mer, sous des pierres, le temps du flux, ainsi que l'a
fait connaître Audouin (i). Je ne suis pas sûr que ses tarses antérieurs
aient dessquammules en dessous chez les mâles,
SECTION IX. Languette libre à son extrémilé. — Dernier article
des palpes de forme variable, très-souvent petit et acicufaire, ou
ovoïde, renflé et acuminé au bout. — Elytres entières. — Tarses
des mâles de forme variable, parfois filiformes, le plus souvent
ayant leur !«■■ article fortement dilaté et /eS" beaucoup moins; dans
ce dernier cas la veslilure de celui-là consistant presque toujours
en poils et en squammules. — Crochets des tarses simples.
La majeure partie des espèces de celle section se distinguent nettC'
ment de tous les Carabiques, par la forme remarquable des deux arti-
cles terminaux de leurs palpes, dont le dernier est très-pelit , grêle .
en forme d'alêne et paraît comme implanté au sommet du pénultième,
lequel est très-grand et en forme de toupie renversée et allongée. Mais
ces espèces ne peuvent être éloignées d'autres qui ont, au contraire, le
dernier article de ces organes très-développé, renflé et aouminé au
bout (Lachinophorcs, Ega). Celles-ci, à leur tour, se rattachent de près,
par d'autres caractères, à certains genres (Anchonoderds, Callistcs),
où les palpes n'ont rien d'anormal , à moins qu'on ne regarde comme
telle, la pubescence plus ou moins abondante qui les revêt. 11 en ré-
sulte que la section se divise en deux tribus, dont la première la rat-
tache à plusieurs des groupes qui précèdent , et la seconde en constitue
le type.
Dernier article des palpes non aciculaire : Anchonobérides.
— aciculaire : Bembi&udes.
TRIBU XXXVIl.
ANCHONODÉRIDES.
Languette Irigone ; ses paraglosses en général recourbées en dedans.
— Palpes pubescents ; leur dernier article de forme variable, jamais aci-
(1) Voyez son travail intitulé : « Mémoire sur un insecte qui passe une grand»
partie de sa vie sous la mer;» dans les Nouv. Ann. du Muséum, 111, p.l77.
37-^ C ARABIQUES.
culaire. — Prothorax fortement rétréci en arrière. — Tarses pubescents
en dessus, grêles, à peine dilatés chez les mâles (Callistus excepté),
simplement garnis de poils en dessous.
Les éléments de cette tribu ont été jusqu'ici dispersés dans des groupes
très-éloignés les uns des autres, et c'est M. De Chaudoir (i) qui, le
premier, a reconnu les analogies qui les rattaclient entre eux. Ainsi les
Calustbs ont été placés, par suite de la dilatation de leurs tarses chez
les mâles, parmi les Patellimanes, les Anchotsoderus à côté des Ancho-
MENUS, dont ils ont un peu le faciès, les Lasiocera, dans le groupe des
Troncatipennes, enfin les Lachnophorus, les Chalvbe et les Ega,
parmi les Bembidiides ou Subulipalpes des auteurs; mais cela prouve
seulement que, comme de coutume, cette tribu a des rapports avec un
grand nombre d'autres, sans cesser pour cela de constituer un groupe
à part.
Tous les genres qui la composent sont, à part les Callistits, étran-
gers à l'Europe et pour la plupart propres à l'Amérique.
I. Dernier article des palpes légèrement ovalaire.
a Les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles fortement
dilatés ; le 2^ et le 3e carrés : Callistus.
aa Ces mêfties tarses à peine ou non dilatés.
Tête faiblement rétrécie en arrière : Anchonoderus^ Camptotoma.
— brusquement rétrécie en arrière : Lasiocera.
IL Dernier article des palpes ovoïde, renflé et très-acuminé au bout.
Tête faiblement rétrécie en arrière : Lachnophorus.
— fortement — Chalyhe, Ega.
CALLISTUS.
BoNEtLij Observ. ent. part. 1; Tableau d. Genres.
Menton concave, assez profondément échancré, muni d'une forte dent
médiane aiguë. — Languette très-allongée, en triangle renversé et ar-
rondie en avant; ses paraglosse? pas plus longues qu'elle, grêles, libres
à leur extrémité. — Lobe externe des mâchoires d'une seule pièce,
obtus et arrondi à son extrémité, concave en dessous, et logeant au repos
le lobe interne. — Palpes médiocres, grêles; leur dernier article ova-
laire, subacuminé. — Mandibules courtes, peu arquées, aiguës. —
Labre transversal, faiblement échancré. — Tête courte, subtriangulaire,
un peu rétrécie en arrière. — Yeux médiocres, peu saillants. — An-
tennes filiformes, plus longues que la moitié du corps, à l'f article
assez gros, 2« court, 3" plus long que les suivants; ceux-ci égaux. —
(1) Bull. Mosc. 1850, 3^ p. 398. Erichson avait déjà signalé les rapports qui
existent entre les Anchonoderus et les Lachnophorus.
ANCHONODÉRIDES. 375
Prothorax presque aussi long que large, fortement rétréci en arrière,
tronqué à sa base, avec ses angles postérieurs aigus, arrondi sur les
côtés en avant; son bord antérieur faiblement échancré. — Elylres ré-
gulièrement et brièvement ovales, peu convexes. — Pattes grêles; les
trois premiers articles des tarses antérieurs fortement élargis chez les
niàles; le l«i" en triangle curviligne ; les deux suivants carrés, subégaux.
Jusqu'ici, comme je viens de le dire, on a placé ce genre parmi les
Patellimanes, à cause de la dilataliori et de la forme des tarses anté-
rieurs chez les mâles. Je crois, avec M. De Chaudoir, que sa place n'est
pas là, mais à côté des Anchoîhodercs, dont il a presque tous les carac-
tères, sauf les tarses en question. Il suffit de placer les deux genres en
regard, pour être aussitôt frappé de leur extrême ressemblance.
Celui-ci se compose en ce moment de sept espèces (1), pour la plupart
propres à l'Afrique et d'un système de coloration semblable, consistant
en taches noires sur un fond orangé ou blanchâtre ; toutes sont égale-
ment de petite taille. L'espèce typique (C. lunatus), qui est européenne,
se trouve sous les pierres, principalement dans les endroits un peu sec?.
ANCHONODERUS.
Reiche, Rev. zool. 1843, p. 38.
Menton médiocrement échancré , muni d'une dent médiane courte et
obtuse; ses lobes latéraux arrondis en dehors et au bout. — Languette
en triangle renversé, libre au bout; ses paraglosses la dépassant médio-
crement, arquées au côté interne. — Palpes hérissés de quelques poils ;
leur dernier article fusiforme ; le pénultième des labiaux et le 2^ des ma-
xillaires allongés. — Mandibules un peu saillantes, larges, arquées et acu-
minées au bout. —Labre transversal , faiblement échancré. — Tête presque
carrée en avant, cylindrique et à peine rétrécie en arrière. — Yeux
gros et saillants. — Antennes assez longues, filiformes, à l^"" article
gros, 2e court, 3^ un peu plus long que les suivants ; ceux-ci égaux. —
Prothorax fortement et irrégulièrement cordiforme, à peine échancré en
avant, tronqué à sa base, arrondi sur ses côtés antérieurs, beaucoup
plus étroit que les élytres. — Celles-ci assez courtes, ovales, entières
et arrondies à leur extrémité, médiocrement convexes. — Pattes grêles;
tarses pubescents; les trois premiers articles des antérieurs faiblement
dilatés chez les mâles, garnis de longs poils en dessous : 1 en carré-long,
(1) Esp. européenne : C. lunafus auctor; le C. gratiosus, De Chaud. (Bull.
-Mosc. 1844, p. 807) paraît n'en être qu'une légère variété. — Esp. de la Gui-
née : C. quinquemaculatus, Laferté, Rev. et Mag. d. Zool. 1851, p. 82. — E^p.
de l'Afrique australe : C. quMriimstulni us , Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 215.
— elegans^ cuffer, sexptistulntus, Bohem. lus. Caffrar. I, p. 127. — Esp. du
nord de lllindostan : C. coarrJotus , Laferté, Ann. d. 1. Soc. ent. Série 2, IX,
p. 230.
37Ô càrabiqt!bs.
égalant les deux suivants réunis, 2 oblongo-ovale, 3 subtrigoné, le 4« un
peu bifide au bout, le dernier très-long.
M. Reiche a établi ce genre sur quelques espèces de la taille des An-
cnoMEisus, mais d'un (acics difïérenf, quoique voisin, et qui s'en éloi-
gnent beaucoup par leur système de coloration très-varié, la forme de
leur languette et celle de leurs tarses. Dejcan avait placé dans le genre
en question les deux espèces qu'il a décrites. Ces insectes sont des
parties intertropicaîes de l'Amérique du Sud, principalement de la
Colombie; on en connaît une dizaine en tout (i).
CAMPTOTOMA.
Reiche, Rev. zool. 1833, p. 40.
Menton muni d'une dent médiane obtuse. — Palpes ciliés, grands,
épais; leur dernier article cylindrique et tronqué au bout. — Mandi-
bules arquées. — Labre presque carré, arrondi en avant, cachant à
peine les mandibules. — Tète oblongue. — Yeux gros , saillants. —
Antennes moniliformcs, à t'"' article allongé, 2« petit; les suivants égaux
et épais. — Prolhorax cordiforme, avec ses angles postérieurs réfléchis.
— Elytres subquadrangulaires, médiocrement allongées, arrondies et
sinuées au bout, striées. — Faciès robuste.
Tels sont les caractères assignés par M. Reiche, à ce genre qui m'est
inconnu en nature ; la pubescence des palpes me porte à croire qu'il
appartient au groupe actuel, comme les Aiscuonoderus dont il semble
Irès-voisin. Il ne comprend qu'un petit insecte (C Lebasii) de Co-
lombie , d'un noir-brunâtre , avec les palpes, les antennes et les pattes
testacès.
LASIOCERA.
Dej. Sipedes V, p. 283.
Menton très-court, faiblement échancré, trilobé; le lobe médian
simple, égalant presque les latéraux. — Languette en triangle tronqué
anlérieurtment; ses paraglosses lui adhérant dans toute sa longueur et la
dépassant un peu. — Dernier article des palpes légèrement ovalaire et
sul)a(?uniiné. — Mandibules très courtes, presque cachées sous le labre.
— Celui-ci transversal, faibiomenl échancré en avant. — Tête courte,
large, brusquement rétrécie |joslcrieurement en un col court, très-
étroit. — Yeux gros, saillants. ~ Antennes un peu plus longues que le
(1) Anchom. dimidiaticornis, Dej. Spec. III, p. 125; elegans, Dcj.ibid.V,
p. 725. — Anchom. elegans, Brullé in d'Orb. Voy. ent. p. 25 [A. eximius, Dej.
Cat.). — Anchonod. apiccdis, myops, binotatus, subœnens, riigatus, Reiclie, loc.
cit. — undafus, unicolorj Chaud. Bull. Mosc. 1850, n° 2, p. 398^
AXCHONODÉRIDES. 377
prothorax, grêles, filiformes, hérissées de longs poils à partir du 3« ar-
ticle ; le le"" plus long et plus gros que les autres ; ceux-ci subégaux. —
Prothnrax Ircs-convexe antérieurement, fortement rétréci et un peu
prolongé à sa base. — ■ Elytres beaucoup plus larges que lui, parallèles,
presque planes, tronquées et très-légèrement écliancrées au bout. —
Pattes médiocres; tarses allongés, subfll i formes ; leur 1o^a^licle nota-
blement plus long que les autres, le 4e très-petit et bifiJe, tous pubes-
cenls en dessus et garnis de longs poils en dessous.
Genre ambigu, placé par Dejean à la suite des Casnonia, dans son
groupe des Troncatipennes; mais la forme de sa languette, dont Dejean,
suivant son usage, n'avait pas parlé, et que M. De Chaudoir a fait con-
naître, me fait croire avec ce savant entomologiste, que sa place est ici.
La troncature des élytres se retrouve chez les Lachnophorcs, et le col
de la tète chez les Cdalybe et les Ega.
L'espèce typique [L. nilidula) est un très-petit insecte dy Sénégal, à
couleurs métalliques. On en connaît maintenant deux autres de Natal et
du nord de l'Hiudoslan (i),
LACHNOPHORUS.
Dej. Species Y, p. 28.
Menton transversal, médiocrement échancré, muni d'une dent mé-
diane, médiocre et simple. — Languette peu saillante, en triangle aigu;
ses paraglosses un peu plus longues qu'elle, assez larges et recourbées
en dedans. — Dernier article des palpes ovalaire, renflé, terminé en
pointe Irès-aiguë; celui des maxillaires beaucoup plus long que le pé-
nultième qui est obconique; celui des labiaux plus court que le pénul-
tième qui est grêle et un peu arqué. — Mandibules assez saillantes, ar-
quées et aiguës au bout. — Labre en carré transversal, presque entier.
— Tête triangulaire, rétrécie en arrière. — Yeux très-gros et très-sail-
lants. — Antennes filiformes; les l'=^ 3« et ¥ articles un peu plus longs
que les autres, le 2e plus court. — Prothorax fortement cordiforme, un
peu renflé antérieurement. — Elytres oblongues, légèrement sinuées ou
tronquées au bout, peu convexes. — Pattes assez longues; tarses pubes-
cents ; les antérieurs des m;\les inconnus (2). — Corps plus ou moins pu-
bescent.
(1) i. gracilis, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 26; de Natal. — orientalis. De
Ctiaud. Bull. Mosc. 1850, 2, p. 40.3; de l'Hindostan.
(2) Un exemplaire du pallidipennis, qui fait partie de ma collection, et que
je crois être un mâle, a les trois premiers articles de ces tarses très-légèrement
dilatés : le l^^ subcylindrique, faiblement rétréci en arrière, notablement plus
long que le 2"^, dont la forme est à peu près semblable; le 3" trigone; le 4%
presque aussi large que le précédent, est cordiforme. Par suite de cette faible
dilatation, ces tarses ont une analogie réelle avec ceux des Anchonodekis mâles.
378 CARABIQtJES.
Insectes américains, ressemblant beaucoup pour la plupart, par leur
faciès, aux Tetragoxoderus, mais ayant une analogie bien plus marquée
avec les Anchonodercs qui précèdent. J'en ai pris dans le temps quel-
ques espèces à Cayennc, non aux bords des eaux, mais sous des troncs
d'arbres abattus dans les bois. Celles décrites jusqu'ici s'élèvent à une
douzaine (l).
CHALYBE.
De Casteln. Etud. ent. p. 92î
Je ne connais pas ce genre; mais, en combinant ce qu'en disent
MM. de Castelnau et BruUé , les deux seuls auteurs qui en aient publié
les caractères, je trouve qu'il ne diffère des Ega qui suivent, que par la
forme de son prolhorax qui, au lieu d'être globuleux en avant, puis
rétréci en arrière, est plus égal en dessus, tout d'une venue, et muni
d'un bourrelet latéral. Il ne comprend qu'un petit insecte découvert à
Cayenne, p*ar M. Leprieur, et que M. De Castelnau a nommé, en consé-
quence, C. Leprieuri.
EGA.
De Casteln. Etud. ent. p. 93.
Menton transversal, médiocrement échancré, muni d'une dent mé-
diane simple ; ses lobes latéraux arrondis en dehors. — Languette trian-
gulaire, libre au bout ; ses paraglosses plus longues qu'elle. — Palpes
pubcscenls, leur dernier article ovalaire, très-renflé, terminé en pointe
aiguë (2), plus long que le pénultième. — Mandibules saillantes, étroites,
peu arquées, très-aiguës au bout, échancrées au côté interne. — Labre
transversal, court, faiblement échancré. — Tête subrhomboïdalc , aussi
large que longue, brusquement et fortement rétrécie postérieurement en
un col court. — Yeux très-gros et très-saillants. — Antennes allongées,
grossissant à leur extrémité, à 1er article ovalaire, assez gros, 2-5 ob-
coniques, décroissant graduellement, 6-10 plus courts, cylindriques, 11
ovalaire, aigu au bout. — Prolhorax allongé, plus étroit que la tête, for-
tement rétréci près de sa base, convexe et parfois subglobuleux en avant.
— Elytres du double plus larges que le prolhorax, en carré long, tron-
quées au bout, ayant avant leur milieu un sillon transversal, qui les fait
paraître élevées à la base et en arrière. — Pattes allongées; tarses anté-
(1) L. pilosuSj piibescens, Dej. Species V, p. 29 sq. — rugosus^ Dej. ibid.
p. 857. — eleganhduSjMAnh. Bull. Mosc. 1843, p. 215. — lœvicolUs, pallipes^
Reiclic, Rev. zool. 18 i3, p. 179. — pnUklipennis, Putzeys, Mém. d. 1. Soc. d.
Se. d. Liègn, II, p. 409. — impressus, Brullé, Ilist. nat. d. Ins. V, p. 17i, pi. 7,
f. 4, — niger, Liptinctatiis, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 245. — macnlatus,
notatus, signalipenniSj Chaud. Bull. Mosc. 1850, 2, p. 400.
(2) M. De Castelnau a commis (Etudes ent. loc. cit.) une erreur au sujet de
BEWIBIDIIDES. 379;
rieurs simples (i) ; leur premier article aussi long que les deux suivants
réunis. — Corps sveltc, muni <;à et là de quelques longs poils.
Insectes singuliers et très-remarquables, rappelant les Amthiccs par
leur forme générale , et les Casixoma de la famille actuelle, par celle
de leurs élytres. M. De Caslelnau les a placés dans son groupe des
Bembidiiles, quoique le dernier article de leurs palpes ne soit pas aci-
culaire, et Solier, parmi les Troncatipennes, à côté des Casinonia. Mais
leurs rapports avec les Lachovhorus sont manifestes, et les raisons qui
militent pour faire placer ce dernier genre ici, sont également valables
pour eux.
Ces insectes sont petits, de formes Irès-élégantcs, ornés de couleurs
agréables, et dit-on, excessivement agiles. Ils sont répandus depuis le
Brésil moyen jusque dans je sud des Etats-Unis. On en connaît déjà
cinq espèces (2).
TRIBU XXXYIII.
BEMBIDIIDES.
Languette non trigone ; ses paraglosses droites. — Palpes glabres ;
leur pénultième article en forme de toupie allongée et renversée; le
dernier beaucoup plus grêle et le plus souvent très-petit, comme im-
planté sur le sommet du précédent. — Prothorax de forme variable.
— Tarses filiformes, ou ayant chez les mâles leur l^r article très-grand,
■en carré long, presque toujours garni de squammules en dessous, le
2e cordiforme, un peu plus large que les deux suivants.
La forme des deux derniers articles des palpes, qui a valu à ces
insectes le nom de Subulipalpcs , constitue leur caractère essentiel. Il
est tellement tranché qu'on ne peut les confondre avec aucun autre
groupe de Carabiques. Tous sont de petite taille, d'une agilité extrême,
et la plupart recherchent les bords des eaux.
Sur les quatre genres qu'ils forment, un seul (Thalassobids) -est
étranger à l'Europe.
ce genre et du précédent. Il a pris pour un article distinct la pointe qui termine
le dernier article des palpes, bien que rien ne la sépare du corps de l'organe.
(1) Parmi plusieurs exemplaires que je possède de VEga Sallei, il s'en trouve
un qui a les tarses antérieurs manifestement plus robustes^ quoique tous aussi
cylindriques que chez les autres exemplaires, et avec les mêmes proportions
relatives entre leurs articles ; c'est probablement un mâle.
(2) E. foi-micaria, Castefn. loc. cit. — onthicoides, Solier, Aun. d. 1. Soc.
ent. V, p. 594. — Saillei, Cheyrol. Rev. zool. 1839, p. ^OS. — inœquatiSj Brullé
iu d'Orb. Voy. ent. p. -ti — œquatorUi, Chaud. Bull. Mosc. 1850, 2, p. 405.
380 CABABIQTTES.
I. Tarses filiformes dans les deux sexes.
Tète munie d'un col en arrière ; des yeux : Thalassobius.
— sans col en arrière; point d'yeux : Anillus.
II. Les deux premiers articles des tarses antérieurs des mâles dilaté».
Le premier n'ayant que des poils en dessous : Tachypus.
— ayant des poils et des squammules : Bembidium,
THALASSOBIUS.
SoLiER in Gay^ Hist. de Chile, Zool. IV, p. 156.
Menton subréniforme, muni d'une dent médiane très-courte et bifide.
— Dernier article des palpes labiaux aciculaire, celui des maxillaires
en cône allongé ; tous beaucoup plus étroits que le pénultième qui est .
renflé. — Labre court, largement et profondément échancré. — Tête
grosse, subovale, Irès-prolongée en arrière des yeux, d'abord en con-
servant sa largeur, puis brusquement rétrécie en un col court. — Yeux
petits et presque supérieurs. — Antennes grossissant légèrement à leur
extrémité ; leur 3*^ article notablement plus long que le 4", mais moins
que le dernier qui est renflé et ellipsoïde. — Prolhorax subcordi forme,
un peu échancré en avant, tronqué à sa base, avec les angles de celle-ci
coupés un peu obliquement. — Elytres subparallèles, déprimées, tron-
quées en arrière et ne recouvrant pas complètement l'abdomen. — Tous
les tarses filiformes et courts.
Par la forme de ses palpes, ce genre est manifestement un Bembi-
diide ; mais ses antennes, la petitesse de ses yeux et ses élytres semblent
le rattacher de près aux Tuechcs et Aepus de la tribu des Pogonides.
D'un aulre coté, si les deux sexes ont les tarses filiformes et courts, il
s'écarte de ces deux groupes. Solier n'en décrit qu'une petite espèce
{T. leslaccus) du Chili, qui vit constamment sous les pierres que l'eau
recouvre à la haute mer.
ANILLUS.
Jacquel.-Duval^ Ann. d. l. Soc. ent. Série 2, X, p. 220.
Menton fortement échancré. muni d'une dent médiane simple. —
Languette large, membraneuse ; ses paraglosses droites, la dépassant
un peu. — Pénultième article des palpes renflé; le dernier des labiaux
assez long, grêle et subulé; celui des maxillaires de même forme, mais
Irès-petil. — Mandibules assez fortes, arquées, très-aiguës ; la droite
munie au côté inlerne d'une forte dent, la gauche d'une échancrure
correspondante. — Labre un peu transversal, largement échancré en
avant. — Têie oblongue, plus forte chez les raâles que chez les fe-
melles. — Yeux nuls. — Antennes à l"r article uii peu épaissi, 2-3
SEMBIDIIDEâ. 381
égaux, obconiques, les suivants ovalaires , moniliformeSi — Prothorax
cordiforme. — Elytres en ovale allongé , soudées. ~ Tarses simples
dans les deux sexes. — Corps flnement pubescent.
Genre qui est aux Bembidiom qui suivent ce que les A>ophthalmcs
sont aux Trechls. La forme de ses palpes le rapproche également des
Thalassobius à la suite desquels je le place. Il est établi sur un petit
insecte {A. cœcus) trouvé aux environs de Bordeaux et de Toulouse,
sous des pierres recouvertes d'une couche épaisse de paille en décom-
position; quoique privé d'yeux, il court très-vile.
TACHYPUS.
(Megerle) Dej. Caf. éd. 1, p. 18 (1).
Organes buccaux des Bembididm. — Tète triangulaire, courte, ré-
trécie en arrière. — Yeux très-gros et très-saillants, globoso-ovales.
— Antennes médiocres ou allongées, sobfiliformes, à l»"" article plus
long et plus gros que les autres ; ceux-ci subégaux, le 2^ parfois plus
petit. -^ Prothorax fortement cordiforme, arrondi sur les côtés en avant,
sans angles distincts ni sillons ou dépressions à la base de chaque côté.
— Elytres oblongues, non striées, mais simplement rugueuses et plus
ou moins fovéolées. — Tarses des Bembidicm, avec les deux premiers
articles chez les mâles simplement garnis de poils en dessous, sans
squammules: le !*"■ garni de longs poils très-fins en dedans. — Corps
métallique, finement pubescent.
Un petit nombre d'espèces européennes (2) composent ce genre. Elles
ressemblent assez aux Elaphrcs par leur couleur métallique, la gros-
seur de leurs yeux et la sculpture de leurs elytres; aussi Fabricius,
Olivier, Duftschraid, etc., les ont-ils placées dans ce dernier genre. La
plupart des auteurs récents n'en fout au contraire , à limitation de
Dejean, qu'une division des Bembidium, et peut-être, en effet, ne de-
vraient-elles pas en être séparées, malgré leur facics très-différent, si
les tarses antérieurs des mcàles n'étaient pas dépourvus de squammules
en dessous. Ce caractère signalé pour la première fois par M. Brullé
(Hist. Nat. d. Ins. V, p. 156), me parait suffisant pour les isoler.
L'analogie de ces insectes avec les Lacunophorus est également très-
forte; ils ont la tête, les yeux, le prothorax faits comme dans ce genre
el sont également pubescents, quoique d'une autre manière, tandis que
(1) Syn. Elaphrus, Fab. Oliv. etc.
(2) T.picipes^'paUipes,flavipes, Dej. Species Y, p. 190 sq. — pictuSjKole-
nati, Melet. ent. I, p. 80. — nebulosuSj, Schaum, Stettin. Ent. Zeit. 1845, p. 403.
Nota. Les Tachypus properans, acutus et chalceus de M. Stephens (111. of
Brit. ent. et Man. of Prit. Col. p. 58) n'appartiennent pas à ce genre^ maisau*
382 ' cAnABiQtÉs.
parnai les iiombreui Bembidium qui sont côîihus, il n'y en à pas un seul,
à ma connaissance du moins, qui ne soit glabre. Ces insectes me pa-
raissent par conséquent former le passage entre ce dernier genre et les
Lachnophorus.
BEMBIDIUM.
Latr. Hist. nat. d. Ins. Vlll, p. 221 (1).
Menton transversal, ijiuni d'une dent médiane simple, rarement bi-
fide ; ses lobes latéraux terminés en pointe aiguë. — Languette évasée
et tronquée en avant ; ses paraglosses la dépassant plus ou moins. —
Pénultième article des palpes très-grand, en cône renversé, souvent un
peu arqué ; le dernier très-petit, aciculaire. — Mandibules médiocres,
parfois assez saillantes, arquées et aiguës au bout. — Labre en carré
transversal, entier ou très-faiblement échancré., — Tête médiocre, ova-
laire, légèrement rétrécie en arrière. — Yeux tantôt médiocres, tantôt
assez grands. — Antennes de longueur vafiabie, en généra! allongées,
subfiliformes ou grossissant un peu à leur extrémité. — Prothorax cor-
diforme ou carré, rarement arrondi, ayant presque toujours deux im-
pressions basilaires près de ses angles postérieurs. — Ëlytres de forme
variable ; leurs stries très-souvent en partie effacées. — Pattes grêles ;
le !<"■ article des tarses antérieurs des mâ!es très-grand, dilaté en carré
allongé et garni de poils et de squammules en dessous ; le 2« cordi-
forme, un peu plus grand que les suivants. — Corps plus ou moins dé-
primé, glabre.
Près de trois cents espèces (2) de ce genre bien connu, sont men-
(1) Syn. BLEMts^ Tachys^ Ziegl. Notaphus, PERypnas, Leja, Lopha, Meg.
Dej. Cat. éd. I, p. 16 sq. — Ocydromus^ Frœl. Dej. Species V, p. 31. — Cijl-
LEKUM, Leacli^ Samouellc, The ent. usef. comp. ed- 1, p. 148. — Lymnoeum, Ste-
phens lu. of Brit. ent. 11^ p. 3. — PhilochthuSj Stepliens, ibid. p. 7. — Ocys,
Kirby, Stepliens, ibid. p. 10. — Eudromos, Kirby, Fauua Bor. Amer. p. S5. —
Tachyta, Kirby^ ibid. p. 56. — Omala, Motsch. Ins. d. Sibér. p. 250. — Phyla,
Motsch. ibid. p. 2G0. — Campa, Motsch. ibid. p. 263. — Trachyplatys, 3Iolsch.
ibid. p. 270. — Odontium, Hydrium, Ochtiiedromus, J. Le Conte, Geod. Col. of
the Unit. St. p. 180 et 181. — Peuicojipsus, J. Le Conte, Ann. of the Lyc. of
New-York, V, p. 191.
(2) Le Species de Dcjean en contient 113. Une bonne Monographie des espèces
européennes et du nord de l'Afrique, publiée récemment par M. Jacquelin-
Duvnl (Ann. d. 1. Soc ont. Séiie 2, EX, p. 441, et X, p. 181), n'en renferme
pas moins de 122, plus 6 restées inconnues à l'auteur. La liste suivante ne Com-
prend que les espèces non indiquées dans ces deux ouvrages.
Esp. asiatiques et silîériennes : B. (Tùchys) fallidulum, (Notaphus) apicole,
{Peryphus) bisigmdum, dcpressunij fraxator^ combustum, dimidkitwn, persi-
cum, Uvidipenne, testaceipenne^ Ménétr. Cat. rais. p. 136. — [Peryphus] liici-
dxm^ Fald. Eauu. ent. ïraiisc. I, p. 109. ■— (TacJiys) diabruchijs, inœqmle.
bëMbidiides. ' 38â
lionnées dans les auteurs, et, comme cela a lieu pour tous les groupes
nombreux, on l'a divisé en un assez grand nombre d'autres basés sur
les modifications qu'éprouvent la forme générale, le prothorax, les an-
tennes, les stries des élytreS et même les couleurs. Et comme ces genres
ne se correspondent pas entre eux dans les auteurs qui les adoptent ou
qui ne les regardent que comme propres à grouper les espèces, il en est ^
résulté une très-grande confusion.
onomalunij (Notaphus) hamatunij, (Peryphus) Menetriesii, {Leia)j, mœoticum,
Kolenati, Melot. ent. I^ p. 72. — B. gregarium, brevicorne, grandicolle, globo-
sum, rugicepsj, fasciatiini, ovipenne, basale, Gotschii^ cyanewn^ substriatum,
armeniacunij, (Lopha) tetrasemum, tetragrammum. Chaud. Carab. d. Cauc.
p. 193. — œruginosum, Geblerij petroswrij Gebler, Bull. Mosc. 1833, p. 246.
— planiusculunij KuprianowUj, bi-impressum,Ar-foveolatum, Manli. ibid. 1843,
p. 216. — (Peryphus) atrabadense. Chaud, ibid. 1844, p. 452. — (Tochys) sul-
eifrons, rubicundum, cardioderuin j decoloratum, B. inserticeps, colchicttmj
{Philochihus) unicolor, [Leia) leucoscelis, Chaudoirii, B. gidtulatum, (Pery-
phus) peliopterum_, parallelipenne, (Lopha) lutiplaga, B. tetrustigma , subfas-
ciatumj Chaud, ibid. 1850, 3, p. 1G7. — azureum, Gebler, ibid. 1847, p. 355.
— exignum, elegantulum, crenidatutn, plaman^ tri-impressum, amœnum,
Sahlb. Carab. Ochotic. p. 54. — (Peryphus) punctatostrkdum,ovcdej conforme,
infuscatum, transbaicalicum. fuscomucidatum, obliquemaculatum, latum, li-
tigiosum, cupreum, difficile, cœlestitmm, (Oniala) 4-plagiutum, angusticolle,
axillare, aterrimum, atriptis, thermarum, (Leia) dauricum, difforme;, eleva-
tum, luticolle, (Phyla) convexlusculum , pimctatillum , (Campa) baicaUcum,
(Notaphus) prostratunij fusciatum, apicale, tenebrosum, pédestre, (Trachy-
platys) sibiricum, Bemb. foveum, conicicolle, Motsch. Ins. d. Sibér. 238.
Esp. de rHimalaya : B. indiciim. Chaud. Bull. Mosc. 1850, 3, p. 189.
Esp. africaines : B- cupreum, taciturnum, Gory, Ann. d. I. Soc. ent. Il,
p. 246. — lœtum, concolor, Brullé in Webb et Bcrthel. Canar. Ent. p. 58. —
(Tochys) apicale, picinutn, exiguum, (Notaphus) variegatiim, sobrinurii,
Bohcm. Ins. Caffi-ar. I, p. 228.
Esp. américaines : B. aurichalcenm , Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 24G. —
(PerypMis) swdid^(^n, scopxdinum, rupicoln, picipes, concolorj, (Eiidromus)
nitidum, (Tachyta) piripes, (Notaphus) nigripes, intermedium, variegatum,
Kirby, Faun. Bor. Amer. p. 52. — variegatum, tesscllafum, terminale, lati-
colle, discoideum, Brullé in d'Orb. Voy. Ent. p. ¥i. — (Tachys) pulchellum,
(Notaphus) viridicolle, Laferté, Rev. zool. 18il, p. 45. — (Tachys) sidcatum,
B. longipenne, Reichei,centroplagiatHm,'9utzeys, Mém. d. 1. Soc. d. Liège, II,
p. 411. — (Notaphus) galapagoense, Waterh. Ann. of nat. Hist. XVl, p. 21.
— (Notaphtis) posticum, (Leia) semistriatum, (Peryphus) planum, Haldem.
Proceed. of the Acad. of Philad. I, p. 303. — lacustre, (Ochthedromus) salebra-
ius, purpurascens, dilutùhim, planatum, longulum, subœncum, cordatum,
umbratum, œneicolle, rapidum, timidum, pirlum, frontale, sulcatum, trepi-
dum, (Perypinis) cmdum, gelidum, substyirfiim,lucidum,perspicuum,fugax,
(Tachys) vivax, dolosum, anceps, orcidfum, (Tachyta) scitulum, corruscum,
miuax, {Blemûs) œnescens, J. Le Conte, Geod. Col. of tlic Unit. St. p. 179.
— (Odontium) carinatum, (Ochthedromus) bifossuldtwn, sea-punctatum, insu-
latum, laticoUe, cip]proxmatVîm^ vonsentiiimm, in^tinctum, teesekHum,
384 CABÂBIQCES<
Ces petits insectes, ainsi qu'il a été dit plus haut, fréquentent presque
tous les lieux humides, et parmi ceux qui vivent au bord de la mer, il
en est qui se laissent recouvrir par elle au moment du flux (1). Quel-
ques-uns seulement se trouvent sous les pierres ou les écorces.
La plupart habitent les contrées tempérées et froides de l'ancien
continent ; le nouveau en possède aussi un grand nombre sous les
mènes latitudes. Quelques espèces ont été découvertes dans l'Amérique
du Sud et en Afrique, aucune jusqu'ici dans le continent indien (sauf
une dans mimalaya) et ses archipels, non plus que dans l'Australie.
Noie.
Say a publié un genre que personne n'a revu depuis lui et qui est
aussi inconnu aux entomologistes des Etats-Unis qu'à ceux de l'Europe.
11 présente une combinaison de caractères si singulière, et tellement en
dehors de tout ce qu'on connaît jusqu'ici parmi les Carabiques, que je
suis obligé de le mettre simplement à la fin de la famille, en attendant
qu'on le retrouve et qu'on lui assigne sa place déOnitive.
ARATHAREA.
Say, Trans. ofthe Amer. Philos. Soc. New Ser. IV^ p. 411.
Tête grande, plus large que le thorax, rétrécie en arrière à sa ré-
union avec ce dernier. — Antennes insérées derrière une carène ; leur
lef article beaucoup plus court que la tète. — Labre court, bilobé;
ses lobes divergents ; son bord antérieur velu. — Mandibules tres-
saillantes, arquées, aiguës, munies au côté interne de dents saillantes
et aiguës. — Mâchoires droites, linéaires, garnies en dedans de poils
rigides. — Pénultième article des palpes maxillaires dilaté ; le dernier
petit et aciculaire. — Lèvre inférieure terminée par deux lobes mem-
braneux égaux et une soie latérale robuste. — Palpes labiaux très-
petits et grêles; leur article terminal un peu plus court et plus grêle
que le précédent. — Menton transversal, simple, sans lobes latéraux.
ephippiger, connivens, angulifer, aratum, grandicolle, vile^ dubitans, crurale,
mundum, striola^ Mannerheimii, trechiforme, iridescens_, [Pericompsus) sella-
tum, lœtulum, (Tachys) obesulum, anthrax, rapax, audax, marginellum, vit-
tiger, mordax, virgo^ edax, cotax, vorax, J. Le Conte^ Ann. of tlie Lyc. of
New-York, V, p. 186. — (Ochihedromus) planipenne, axillare, J. Le Conte in
Agass. Lake Super, p. 211. —B. mandibulare, Spinolœ, chilense^maculatum,
Derbesii, elegans, circuli forme, ptinctigerum, nigritum, incertum, margina-
ttim, Fischeri, convexiusciilum, inconstans, Aubei, Servillei, Fabrkii, melanch
podes, Solier in Gay, Hist. de Cliile, Zool. IV, p. 159.
(1) Voyez Haliday, Ent, Mag. IV, p. 25J {Cillenum latérale).
StJPPLÉMEîït. 38S
•^Thorax cylindrique, tronqué en avant et à sa base. — Elytres lar-
gement tronquées à leur extrémité. — Jambes antérieures simples;
articles des tarses simples, subégaux ; le l*^"" un peu plus long que les
autres ; leurs crochets simples, sauf ceux de la dernière paire de pattes
qui sont pectines.
La plupart de ces caractères sont ceux d'un Troncatipcnne et sem-
blent rapprocher le genre du groupe des Odacanlhides en particulier;
mais il s'en éloigne complètement par ses jambes antérieures simples,
le dernier article des palpes, et l'on peut même dire par la structure
de tous les organes bui^caux. Si l'exactitude de Say n'était pas aussi
connue, il y aurait lieu de croire qu'il s'est glissé quelque erreur dans
Ja formule générique qui précède.
L'espèce unique {A. Helluonis) qui compose le genre est un petit
insecte d'un peu plus de trois lignes de long, d'un fauve-rougeâtre ,
avec la télé noire et les élytres bleues. Say dit ne pas se rappeler s'il
l'a pris dans les Montagnes rocheuses ou en Pensylvanie , mais il pré-
sume que c'est dans ce dernier pays.
SUPPLÉMENT.
L'impression de ce volume était très-avancée, lorsque j'ai reçu dô
mon savant ami M. le docteur J. L. Le Conte, de Philadelphie, deux
remarquables Mémoires récemment publiés par lui et relatifs à la fa-
mille actuelle. Dans l'impossibilité où je suis de les fondre dans mon
travail, je ne puis mieux faire que d'en donner une analyse succincte
sous forme de supplément. Le lecteur partagera sans doute 'le regret
que j'éprouve de n'avoir pu profiter des idées neuves que tous deux
contiennent.
L
Le premier de ces Mémoires, non en date, mais par son importance,
est intitulé : Notes sur la classification des Carabides des Etats-
Unis (1).
L'Amérique du Nord possédant des représentants de presque tous
les groupes de Carabiques, et l'auteur ayant eu soin d'intercaler dans
la série ceux qui sont étrangers à ce pays, son travail embrasse en réa-
lité la famille entière.
Après quelques observations sur les diverses classifications proposées
jusqu'à ce jour pour les Coléoptères carnassiers terrestres, M. Le
(1) Extrait des Transactions ofthe american fhilosophical Society, X, 1853,
p. 363-403.
Coléoptères. Tome l. 25
386 CARABIQUES.
Conte les divise, comme tout le monde, en deux groupes primaires :
les Cicindélides et las Carabidcs ; mais aux caractères qu'on assigne
habituellement à chacun d'eux, il en ajoute un nouveau emprunté
aux antennes. Chez les Cicindélides, ceS organes sont insérés sur
le front, au-dessus de la base des mandibules, et ont constamment
leurs quatre premiers articles glabres, tandis que chez les Carabides
leur inseriion a Heu en arrière et au niveau de la base des mandibules,
et le nombre de leurs articles glabres n'a rien de fixe (i).
Laissant de côté la première de ces familles à l'arrangement de la-
quelle il n'a rien à changer, l'auteur passe aux Carabides, et, après
avoir discuté les différents groupes dauslesquels ils se résolvent, arrive
à en reconnaître trois primaires, qu'il élève au rang de Sous-familles
sous les noms de Brachiniens, Harpalicns et Scariliens.
Les caracières sur lesquels reposent ces trois Sous-familles, sont en
très-petit nombre et avaient clé négligés jusqu'à présent par tous les
entomologistes, ou leur avaient compièlement échappé.
Celui des Brachiniens consiste essentiellement en ce que leur abdo-
men se compose de sept segments, à la différence des autres Carabides
qui n'en ont jamais que six.
Ceux des deux autres sous-familles sont basés sur la forme des épi-
mères mésothoraciques : chez les Harpaliens ces pièces sont très-
étroites et séparées des épisternums dont elles dépendent par une
suture droite, tandis que chez les Scariliens elles sont plus larges, la
suture de séparation étant en même temps oblique (21.
Les résultats auxquels ce point de départ a conduit M. Le Conte, sont
exposés dans le tableau suivant (5) :
(1) Cette différence dans l'insertion des antennes est parfaitement exacte et
ne souffre pas d'exception, que je sache. M. Le Conte fait entrer, en outre,
parmi les caractères différentiels des deux familles le nombre des segments
abdominaux, constamment le même dans les deux sexes chez les Carabides,
tandis qu'il varie, sous ce rapport, chez les Cicindélides. Mais il y a des excep-
tions à cette règle dans cette dernière famille. On a vu plus haut que les Man-
TicoRA et les Megacephala, par exemple, ressemblent, à cet égard, aux Cara-
bides.
(2) M. Le Conte désigne, sous le nom d'épimères, l'ensemble des épisternums
et des épimères du mésothorax, en ayant soin de prévenir le lecteur de ce qui
en est. Le vrai nom était parapleures mésothoraciques^ qui eût fait disparaître
toute ambiguïté (Voyez plus haut p. 3, note 1). Quant aux parapleures du
métathorax, auxquelles, à l'imitation d'Erichson, j'ai fait jouer un rôle de pre-
mier ordre, M. Le Conte les relègue sur un plan secondaire, tout eu les faisant
entrer dans la caractéristique des familles. Il les appelle simplement para-
pleures et dit, comme moi, qu'elles sont appendiculées lorsque leurs épimères
sont visibles. Je me suis conformé à son langage dans le tableau dont je donne
la reproduction.
(3) Dans le mémoire original, ce tableau eu forme deux que j'ai fondus en-
SDPPLÉMBIfT. 187
GARABIDES.
Antennes insérées à la base des mandibules ; leurs articles basilaires
plus ou moins glabres. — Languette saillante ; ses paraglosses le plus
souvent distinctes. — Abdomen semblable dans les deux sexes.
Socs-Fasi. I. BRACHINIENS.
Abdomen composé de sept segments dans les deux sexes. — Epi-
mères mésolhoraciques divisées presque diagonalement. — Parapleures
appendiculées. — Jambes antérieures grêles, cchancrées.
Celte sous-famille n'est pas subdivisible en groupes secondaires. Des
trois genres, Pheropsophcs, Brachinus et Mastax qui la composent,
le second seul est représenté dans l'Amérique du Nord.
Sôcs-Fam. II. HARPALIENS.
Abdomen composé de six segments dans les deux sexes. — Epimères
mésothoraciques divisées en ligne droite ; leur partie postérieure très-
étroite. — Parapleures appendiculées. — Jambes antérieures échan-
crées.
A. Dryptides.
Jambes antérieures grêles ou élargies au bout, non épineuses à leur
extrémité. — Les quatre premiers articles des antennes plus ou moios
glabres. — Languette dilatée ; ses paraglosses nulles. — Tarses des
mâles garnis en dessous de rares papilles, quand ils sont dilatés.
a. Galéritides.
Tète rétrécie en arrière. — Elytres tronquées. — Jambes antérieure»
grêles. — l^"" article des antennes allongé.
A. Tète unie au thorax par un col grêle.
Antennes sétacées. Galerita, Fab.
Antennes filiformes; leurs art. 3-4 égaux aux suivants. Zuphktm, Latr.
B Tète unie au thorax par un col assez gros.
Antennes filiformes, à art. 3 plus court que 4 et égal à 2;
tliorax tronqué à sa base. DiàphorUs, Dej.
semble, en y intercalant en même temps les tableaux synoptiques des genres que
M. Le Conte a placés à la suite; pour plus de clarté, les caractères des genres
nouveaux et l'indication des espèces nouvelles ont été rejetés dans les notes. ,
388 CAnABïtjcE?.
Antennes variables, à art. 2-4 égaux; thorax subpé-
donculé à sa base. Thalpius,LtC. (1).
b. Hclluonîdes.
Tête médiocfement rétrécie en arrière. — Elytres abrégées, sub-
tfonquées au bout. — Jambes antérieures comprimées et dilatées.
Le genre Helluomorpha a seul des représentants aux Etats-Unis;
M. Le Conte en décrit deux espèces nouvelles (2).
c. Morionidcs.
Tête médiocrement rétrécie en arrière. — Elytres entières. —
Jambes antérieures comprimées et dilatées.
Genre Morio.
A la suite de ce groupe M. Le Conte place ceux des Apotomides et
des Anlhiades, qui sont étrangers à l'Amérique du Nord.
d. Panagéides,
Tête très-souvent rétrécie en arrière. —-Elytres entières, sans points
ocellés. — Jambes antérieures non dilatées.
Ce groupe n'était représenté jusqu'ici dans l'Amérique du Nord que
par les Panagœus crucigerus et fasciatus de Say. M. Le Conte en
ajoute une troisième espèce, sur laquelle il établit un genre nouveau
qu'il nomme Eugnathds (s).
(1) M. Le Conte y réunit son genre Enaphorus (voyez p. 89) ; celui-ci se
compose en ce moment de trois espèces : Helluo pygmœus Dej., Diaphorus
dorsalis BruWé, et Enaphorus rufulus Lee. olim.
(2) H, ferruginea^ texana, Lee. loc. cit. p. 373.
(3) Edgna'thus^ Lee. loc. cit. p. 375. — Tête obtuse, non rétrécie en arrière.
— Mandibules épaisses, dilatées, concaves en dessus, fléchies à leur extrémité
et obtuses. — Labre petit, placé entre les mandibules, transversal, arrondi en
avant. — Palpes assez longs; leur dernier article ovale et tronqué. — Prothorax
graduellement et fortement rétréci en arrière. — Abdomen pédoncule, distant
du thorax.
E. distindus, Haldem. in Stansbury's Expedit. to Utah; Append. C. p. 373;
des environs de Santa-Fé, dans le Nouveau-Mexique.
Le nom d'EucNATHUs devra être changé, ajant déjà été employé par Schœnherr
pour un genre de Curculionides, et antérieurement, par M. Agassiz, pour des
Poissons,
iDPPLÉUSXt,
B. Ptérosxichides.
Jambes antérieures grêles, à peine épineuses, ou élargies et épi-'
heuses à leur extrémité. — Les trois, rarement les quatre premier^
articles des antennes glabres. — Paraglosses de la languette distinctes,
— Tarses antérieurs des mâles dilatés , garnis en dessous de papilles
en séries.
e. Lachnophorides.
Télé rétrécie en arrière. — Thorax pédoncule. — Elytres à peine
tronquées ; leur 9" strie prolongée en arrière jusqu'à la suture. — >
Palpes acuminés au bout. — Jambes antérieures grêles; crochets des
tarses simples ; tarses non dilatés chez les mâles.
L'Amérique du Nord ne possède jusqu'ici que les deux genres
Lacunopuorus et Ega.
f. Odacanlhides.
Tête rhomboidalc, rétrécie en arrière. — Thorax allongé. — Elytres
tronquées ou subtronquées au bout. — Palpes labiaux filiformes. -^
Jambes antérieures grêles; crochets des tarses variables.
Deux genres seulement : Casnonia et Leptotbacuelcs.
g. Lébiides.
Tête souvent rétrécie en arrière. — Elytres fortement tronquées. —
Jambes antérieures grêles; crochets des tarses variables.
Section \. Menton à dent médiane indistincte, voilée par une
membrane basilaire. — Espèces vivant, pour la plupart, sur les
plantes.
A Tarses dilatés, spongieux en dessous ; tliorax tronqué
à sa base. Plochionus^De],
Tarses dilatés, spongieux en dessous ; thorax pédon-
cule à sa base. Lebia^ Latr.
B Tarses filiformes; thorax pédoncule. Didetus, Gen. n. (1).
(1) DiDETUS, Lee. loc. cit. p. 377. — Tête arrondie en arrière des yeux, ré-
trécie à sa base en un col cylindrique grêle. — Labre ample, arrondi en avant,
recouvrant presque les mandibules. — Palpes maxillaires du double plus longs
que les labiaux'; leur dernier article presque deux fois aussi grand que le pré-
cédent, : légèrement_oyale_et acuminé. — Antennes filiformes, à articlesjsub-
égâûxjïë^e UQ peu plus courrque"les"aïïtres,"l-3 très-glabres^ 4 médiocremeût
195 CARABIQUES.
Tarses filiformes; thorax élargi et tronqué en
arrière. Nemotarsus, Gen. n. (1).
Section II. Menlon comme dans la section précédente ; tête à
peine rélrécie en arrière ; dernier article des palpes maxillaires
le plus souvent acuminé. — Espèces vivant à. terre sous les pierres
ou les feuilles, accidentellement, sous les écorcçs.
A Palpes labiaux cylindriques.
Jambes intermédiaires épinquses j thorax tronqué
à sa base. Tetragonoderus, Dej.
Jambes intermédiaires non épineuses; thorax tronqué
à sa base.
Menton denté; crochets des tarses pectines. Coptodera, Dej.
Menton inerme; — Dromius, Bon.
— à peine denté; crochets des tarses simples. Apristus,C\vdi\xà.
Thorax lobé à sa base ; crochets des tarses subpec-
tinés. Metabletus, Schmidt.
B Palpes labiaux épais ; crochets plus ou moins pecti-
nes. Axinopalpus, Lee.
Section III. Menton muni d'une forte dent médiane; palpes met'
xillaires toujours tronqués au bout ; le dernier des labiaux
dilatés; tête à peine rélrécie en arrière. -=- Espèces vivant sous
les pierres ou les écorces.
A Crochets des tarses dentés.
Thorax lobé à sa base; palpes labiaux robustes. Apenes, Lee,
— tronqué à sa base; palpes labiaux robustes. Glycia, Chaud.
— — palpes labiaux médiocres;
pubescent. — Thorax court, cordiforme, très-rétréci en arrière, très-briève-
ment pédoncule et tubuleux à sa base. — Elytres tronquées à leur extrémité. —
Pattes grêles, allongées; éperons des jambes obsolètes; crochets des tarses
simples; les deux premiers articles des tarses postérieurs allongés.
D, flavipes Lee; de la Louisiane.
(1) Nemotarsus, Lee. loc. cit. p. 377. — Tête arrondie en arrière des yeux -et
fortement rélrécie en un col grêle cylindrique. — Labre carré. — Palpes
maxillaires du double plus longs que les labiaux; leur dernier article du double
pli^S long que le précédent, conique, acun^iné; celui des labiaux légèrement
ovale et aigu. — Menton muni d'une grande dent médiane peu distincte. — An-
tennes filiformes; leurs articles égaux, sauf le 2", qui est de moitié plus court
que les autres. — Thorax semi-circulaire, tronqué à sa base. — Elytres tronquées
au bout. — Pattes grêles, longues; éperons des jambes allon'gés; crochets des
tarses fortement pectines; tarses filiformes; les quatre premiers articles des
postérieurs décroissant graduellement.
N. ele^an^ Lee, espèce de pçtile taille, aj^ant le faciès d'un PLOCHipîiCS.
SUPPLÉMEXT. 391
4" article des tarses bilobê. Calleîda, Dej;
Thorax tronqué k sa base; palpes labiaux médiocres;
4« article des tarses triangulaire. Cymindîs, Latr.
B Crochets des tarses non dentés ; thorax tronqué à sa base. Philotechnus, Lee.
h. Trcchides.
Tête non rélrécie en arrière. — Elytres entières; leurS^ strie inter-
rompue. ~ Jambes antérieures de forme variable ; crochets des tarses
simples. — Les articles basilaires des antennes souvent glabres.
Genres : Trechtjs, Epaphics, Tachys.
i. Platynides.
Tête non rélrécie en arrière. — Elytres non tronquées au bout;
leur S° strie entière. — Jambes antérieures grêles ; crochets des tarses
variables.
Les genres qui rentrent dans ce groupe, lequel correspond mani-
festement aux Anchoménides des auteurs, ne sont pas indiqués. M. Le
Conte se borne à remarquer qu'on les a trop mullipliés, et surtout
qu'on a attaché trop d'importance aux dentelures des crochets des
tarses.
A la suite de ce groupe l'auteur place celui des Sténomorphides, qui
est étranger aux Etals-Unis.
k. Pléroslichides vrais.
Tête non rélrécie en arrière. — Elytres non tronquées postérieure-
nicnt; leur 8« strie entière. — Jambes antérieures épaisses et épi-
neuses à leur extrémité. — Menton muni d'une dent médiane. — Corps
glabre.
Genres : Evakthkus Lee, Pterostichus Bon., Lophoglossus Lee,
HoLciopHORcs Lee, Loxandrus Lee, Poficims Bon., Myas Dej.,
Amara Bon. (1).
. C. Harpaudes.
Jambes antérieures épaissies au bout et plus ou moins épineuses.
— Les deux premiers articles des antennes glabres. — Paraglosses de
la languette distinctes. — Tarses des mâles variables.
1. Harpalides vrais.
Abdomen non pédoncule.
(1) Pour ces genres, sauf les deux derniers, voyez la seconde partie de ce sup-
plément.
m
CARABIOtJES.
Section I, Tarses antérieurs des mâles non dilatés; pattes sub'
fouisseuses.
A Jambes antérieures subdentées. Noihopus, Lee.
B Toutes les jambes dilatées au bout. Geopinus, Lee.
C Jambes simples; menton denté. Cratacanthus, Dej,
— — inerme.
Labre échancré ; les quatre !«" articles des tarses
postérieurs égaux. » Cratognathus, Dej.
Labre entier; les quatre 1ers articles des tarses pos-
térieurs égaux. Agonoderus, Dej.
Labre entier; ces mêmes articles décroissant gra-
duellement. Discoderus, Gen. n. (1).
Section II. Tarses antérieurs des mâles dilatés ^ spongieux en
dessous.
À. Languette élargie en avant; ses paraglosses
grêles, assez longues ; menton inerme.
B Languette non élargie en avant, tronquée ou
subtronquée.
G Paraglosses grêles, recourbées, aussi longues
que la languette.
Menton inerme.
Menton muni d'une dent médiane.
b Paraglosses larges, arrondies, plus longues
que la languette.
Menton inerme.
— muni d'une dent médiane.
Anisodactylus, Dej.
Xestonotus, Gen. n. (2).
Spongopus, Lee.
Amphasia, Newm.
Eurytrichus, Lee .
(1) Discoderus, Lee. loc. cit. p. .ISl. — Tarses antérieurs des mâles dilatés ;
jambes intermédiaires arquées et fortement denticulées au côté interne dans le
même sexe.
A part ces caractères sexuels, rien, ajoute M. Le Conte, ne distingue ce genre
des Selonophorus. Il se compose de deux espèces : Selenophorus paralleius,
Haldem. Proceed. of the Acad. of Philad. I, p. 302, et Sel. tenebrosus, Lee.
Ann. of the Lyc. of New-York, IV, p. 391.
(2) Xestonotus, Lee. loc. cit. p. 383. — Ce genre est établi sur le Seleno-
fhorus lugubris Dej. et ne diffère des Anisodactylus que par sa languette.
SDPPLÉMENT. 393
Section III. Tarses antérieurs des mâles dilatés, garnis en des-
sous de deux rangées de papilles,
A Languette grêle, sublinéaire; ses paraglosses un
peu plus grandes qu'elle, planes.
Menton inerme; 1" article des tarses antérieurs
allongé. GymndropuSjhe],
Menton inerme ; les quatre premiers articles des
tarses antérieurs égaux. SelenophoruSj Dej,
B Languette tronquée, libre; ses paraglosses aussi
longues qu'elle.
Languette dilatée en avant; ses paraglosses planes;
menton inerme. Pangus, Ziegl. (1).
Languette à peine dilatée; ses paraglosses renflées;
menton denté. Harpalus,Lsdr.
C Languette tronquée, libre, plus courte que ses
paraglosses.
Menton fortement denté ; labre tronqué. Bradycellus, Er.
— inerme.
Antennes filiformes ; élytres arrondies à leur ex-
trémité. Stenolophus, Dej.
Antennes moniliformes ; grossissant à leur extré-
mité. Trechichus, Gen. n. (2).
Antennes filiformes; élytres tronquées en arrière. Eucœrus, Gen. n. (3),
Les Dilomides prennent place à la suite de ce groupe.
(1) Une espèce nouvelle : P. testaceus Lee. loc. cit. p. 385; de l'Illinois.
(2) Trechichus, Lee. loc. cit. p. 386. — Palpes allongés, acuminés. — Les
quatre premiers articles des tarses antérieurs légèrement dilatés chez les mâles.,
— Strie marginale des élytres entière. — Labre carré et plane. — Menton
inerme. — Antennes aussi longues que la tète et le thorax; leurs articles 2-3
égaux, les suivants plus épais, un peu moniliformes, 'augmentant très-légère-
ment en longueur. — Thorax subtrapézoide, rétréci en arrière, avec ses angles
obtus. — Elytres largement arrondies à leur extrémité, à peine striées; leur 3«
intervalle portant trois points; la 8» strie entière et atteignant presque la suture.
T. umbripennis (itjMllipennis de la Caroline; insectes ayant l'aspect de très-
petits Trechus.
(3) Euc/ERUS, Lee. ibid. — Forme générale entièrement semblable à celle
des Trechus, excepté que les élytres sont largement tronquées en arrière, avec
la S» strie entière et la 9" prolongée presque jusqu'à la suturale. — Paraglosses
plus longues que la languette, acuminées au bout. — Menton inerme. — Der-
nier article des palpes acuminé; le dernier article des maxillaires à peine plus
long que le précédent. — Antennes filiformes ; leur 1^ article seul glabre et
brillant ; tous égaux, sauf le 2^, qui est de moitié plus court. — Thorax arrondi,
légèrement cordiforme, rétréci en arrière, avec un court et large lobe au milieu
394 CARABIQCES.
D. Chlémdes.
Jambes antérieures plus ou inoins élargies. — Les trois premiers
arlicles des antennes glabres. ~ Les articles des tarses antérieurs des
mâles spongieux eu dessous. — Paraglosses de la languette distinctes.
•» ra. Licinides.
Labre impressionné. — Menton inerme. — Elytres avec des points
ocellés.
Genres: Badister (i), Diplochila (Rembcs), Dicoeltjs (2).
n. Chîénides vrais.
Labre plane. — Menton denté. — Elytres avec des points ocellés.
— Corps pubescent.
Les genres américains sont : Atbancs Lee, Ecrydactvlcs Laferté,
Chl^nius Bon., Dinodes Bon.
0. Oodides.
Labre plane. — Menton denté. — Des points ocellés contigus aux
bords latéraux des elytres.
A Tous les tarses velus en dessous. Lachnocrepis. Gen. n. (3).
B Tarses postérieurs glabres en dessous.
a Les quatre premiers articles, des tarses anté-
rieurs des mâles dilatés; corps ponctué. Anatrichis, Gen. n. (4).
de sa base, — Pattes grêles; éperons terminaux des jambes distincts; tarses
postérieurs allongés.
E. varicornis Lee. loc. cit. p. 387; espèce de petite taille^ originaire de la
Nouvelle-Orléans.
(1) B. macuUitus Lee. loc. cit. p. 387^ n. sp.
(2) D. costcdus, crenatus, Lee. loc. cit. p. 389, n. sp.
(3) Lachnocrepis, Lee. loc. cit. p. 391. — Corps en ellipse allongée, plane. —
Mandibules aiguës, saillantes. — Labre presque carré, légèrement échancré en
avant. — Menton muni d'une forte dent médiane. — Palpes grêles, assez longs;
leur dernier article légèrement ovale, plus long que le précédent. — Tous les
tarses assez robustes, très-pubescents en-dessous; le l'^'' article des postérieurs
allongé, les S" et 4"= égaux, le 2^ d'une longueur intermédiaire; les quatre pre-
miers articles des antérieurs médiocrement dilatés chez les mâles, carrés, plus
longs que larges^ le 4« un peu plus étroit que les autres. — Afitennes grêles,
tiliformes.
M. Le Conte rapporte à ce genre VOodftS paraWe^MS Say, Trans. ofthe Amer,
phil. Soc. IV, p. 420.
(4) AXA.TRICHIS, Lee. loc, cit p. 391. — Corps elliptique, acuminé en avant,
SUPPLÉMENT. 395
b Les trois premiers articles des tarses anté- «
rieurs des mâles dilatés; corps lisse en
dessus.
Antennes filiformes, grêles. Oodes, Bon.
— assez robustes, comprimées. Evolenes, Gen. n. (1),
Socs-Fam. III. SGARITIENS.
AlDdomen composé de six segments dans les deux sexes. — Epi-
mères mésolhoraciques divisées par une suture diagonale. — Para-
pleures souvent non appendiculées, — Jambes antérieures souvent
simples.
E. OzÉNXDES.
Parapleures appendiculées. — Jambes antérieures échancrées, tron-
quées au bout. — Paraglosses très-larges, connées, distinctes. — An-
tennes insérées sur les côtés du front.
p. Pseudomorphides.
Elytres tronquées, à bords latéraux continus.
Genre : Psecdomorpha Kirby.
p'. Ozénides vrais.
Elytres entières, à bords latéraux interrompus par un repli.
Jusqu'ici aucune espèce de ce groupe n'a été trouvée dans le terri-
toire des Etals-Unis. M. Le Conte en parle d'après une espèce nou-
ponctué. — Mandibules aiguës, saillantes. — Labre petit, presque carré. — Men-
ton muni d'une forte dent médiane. — Languette dilatée au bout et tronquée. —
Antennes grêles, filiformes. — Palpes grêles, assez longs; le dernier article des
maxillaires presque du double plus long que les autres. — Tarses postérieurs
non pubescents en dessous, mais ciliés sur les côtés. — Les quatre premiers ar-
ticles des tarses antérieurs des mâles légèrement dilatés, oblongs, graduelle-
ment plus étroits, spongieux en dessous; jambes intermédiaires obliquement
échancrées au côté interne dans le même sexe.
Le type est YOodes minutus Dej.
(1) Evolenes, Lee. loc. cit. p. 392. — Corps elliptique, lisse. — Antennes assez
courtes, subcompriraées. — Palpes fdifoimes ; le dernier article des maxillaires
plus du double plus long que les autres. — Menton muni d'une courte dent
médiane. — Languette dilatée et arrohdie àson extrémité. — Jambes antérieures
assez larges; leur épine an té-apicale très-longue; les intermédiaires fortement
épineuses; tarses non pubescents en dessous; Il's trois premiers articles des an-
térieurs fortement dilatés chez les mâles ; le l" triangulaire, les deux suivants
transversaux^
M. Le Conte rapporte à ce genre VOodes exdratus Dej., et une espèce nou-
velle, E. impressa.
â96 ËÀitABIQUES.
velle, originaire du Mexique, et qu'il suppose devoir' un jour se re-
trouver au Texas ; il la place dans le genre Physea BruUé (i).
A ia suite de ce groupe l'auteur range, mais avec doute, celui des
Siagonides qui est, comme on sait, propre à l'ancien continent.
F. Bkoscides.
Parapleures variables. — Jambes antérieures tronquées et èchan-
crées au bout. — Languette dilatée ; ses paraglosses grêles, rarement
allongées. — Les quatre premiers articles des antennes glabres. — Mâ-
choires non épineuses à leur base.
q. Psydrides.
Jambes antérieures échancrées et tronquées. — Parapleures appen-
diculées. — Prosternum non saillant.
Genres : Psydrus et Haplochile Lee.
F. Mélriides.
Jambes antérieures échancrées et tronquées. — Parapleures appen-
diculées. — Prosternum saillant en arrière.
(lenre : Metrius Eschsch.
r". Broscides vrais,
Parapleures appendiculées. — Proslernum non saillant en arrière.
— Thorax pédoncule.
L'Amérique du Nord ne possède aucun représentant de ce groupe.
s. PromécognaUudes.
Parapleures non appendiculées. — Jambes antérieures échancrées et
tronquées au bout. — Prosternum non saillant en arrière. — Labre
court, sinué.
Genre : PuoMECoo'.vxnus Chaud.
G. SCAKITIDES.
Parapleures variables. — Jambes antérieures échancrées, palmées.
— Paraglosses de la languette distinctes, libres à leur extrémité.
(1) P. hirta, loc. cit. p. 393.
SBPPLÉMESti 397
t. Scarilides vrais.
Parapleures variables. — le"" article des antennes très-long.
Genres : Pasimachcs (i), Scarites.
u. Cliv inides.
Parapleures appendiculées. — l^f article des antennes de longueur
normale.
Genres : Cuvina Bon., Schizogemds Putz., Dischyrius Bon., Ar-
msTOMis Putz., AspiDiGLossA Putz., AcEPHORcs Lec.
H. Bembidiides.
Parapleures appendiculées. -- Jambes antérieures échancrées et
tronquées. — Paraglosses distinctes, libres à leur extrémité. — Les
deux premiers articles des antennes glabres.
V. Bembidiides vrais.
Antennes filiformes; leur 3e article presque glabre. — Palpes Irès-
souvent subulés. — Strie marginale des élytres entière.
A Palpes subulés.
Yeux nuls. jéniUuSj J.-Duv. (2).
Yeux distincts ; jambes antérieXires obliquement tron-
quées au bout.
3^ article des antennes plus petit que les articles voi-
sins. Blemtis, Ziegl.
3^ article des antennes égal aux articles voisins. Pericompsus, Lec.
Yeux distincts; jambes antérieures tronquées carré-
ment.
Dent médiane du menton plus ou moins distincte,
entière. Ochfhedromns, Lec.
Dent médiane du menton courte, échaucrée. llydrium, Lec.
Menton trilobé ; le lobe médian égalant les latéraux. Bembidium, Latr.
B Palpes cylindriques. Patrobus_, Dej.
(1) Une espèce nouvelle : P. dupUcaius Lec. loc. cit. p. 395; du territoire
du Missouri.
(2) Une .espèce nouvelle : A. debilis Lec. loc. cit. p. 397; de Californie,
CARABIQtiCS.
I. Gara BIDES.
Parapleures non appendiculées. — Jambes antérieures sans échan-
crure.— Mâchoires épineuses, surtout à la base.
X. Carabides vrais.
Jambes antérieures non échancrécs. — Cavités cotyloïdes antérieures
ouvertes en arrière. — Mésosternuni à découvert.
Genres : Cychrds (comprenant Scaphinotus et Sph^roderus) (i).
NoMARETUS gen. n. (2), Callisthe?(es, Calosoma (s), Nebria (4), No-
TIOPHILUS, OpISTHUS.
y. Elaphricles.
Jambes antérieures échancrées ou simples. —Cavités cotyloïdes anté-
rieures fermées en arrière. — Mésosternum à découvert.
A Antennes sétoso-verticillées ; dent du menton large,
obtuse. Loricera, Latr.
B Antennes simples ; dent du menton longue, échancrée.
Dernier article des palpes maxillaires à peine du double
plus long que le précédent. Blethisa, Boil. (5).
Dernier article des palpes maxillaires plus du double
plus long que le précédent. Elaphrus, Fab.
z. Omophronides
Jambes antérieures à peine échancrées. — Cavités cotyloïdes anté-
rieures entières. — Mésoslernum recouvert par le prosternum.
Genre : OiBOPHRON.
(1) Trois espèces nouvelles : C. constr.icius, cordatus, de Californie, hican-
natuSj de la Géorgie; Lee. loc. cit. p. 398.
(2) NoMARETus, Lee. loc. cit. p. 399. — Ce genre ne dill'ère des Ctchrus que
par les articles 2^-3 des antennes, qui sont glabres, les tarses des mâles très-
légèrement dilatés, et la présence de onze stries sur chaque élytre (il y en a
quatorze chez les Cychuus).
M. Le Conte y comprend le Cychrus bilobus de Say, tj'pe du g^nre Sph^-
RODERUS Dej. et deux espèces nouvelles : N. fissicollis, de Tlllinois, et debilis,
de la Géorgie.
(3) Deux espèces nouvelles du Texas : C. lugubre et macrum, loc. cit. p. 399.
(4) Une espèce nouvelle de Californie : N. Rathvoni, loe. cit. p. 400.
(5) Une espèce nouvelle de TOrégon : B. oregonensis, loc cit. p. 401.
SUPPLÉMENT, 399
II.
Le second Mémoire dont il me reste à parler , porte pour litre :
Synopsis des espèces de Pterostlchus et genres voisins qui habitent la
zone tempérée de l'Amérique du Nord (i j.
A l'exemple de Dejean et d'Erichson, M. Le Conte rejette tous les
genres qu'on a créés parmi ces insectes, tels que Abgutor, Osiaseus,
Platysma, etc., ne parvenant pas à trouver de caractères différentiels
entre eux. Les divisions établies par Dejean et les entomologistes
anglais ne lui paraissent pas davantage admissibles. Enûn, tout eo re-
gardant le travail de M. De Chaudoir (2), comme le premier essai
ralioniiel qui ait été fait pour repartir les espèces, selon leurs véritables
affinités, il lui parait impossible d'admettre les nombreux genres pro-
posés par cet auteur. Les Pterostichus, tels que les a laissés Dejeaxi,
ne lui paraissent divisibles qu'en six genres, exposés dans le tableau
synoptique suivant :
A Articles basilaires des antennes cylindriques.
a Elytres uniponctuées (3); parapleures courtes. Evarthrus.
b — imponctuées ou pluriponctuées.
Languette plane ou légèrement convexe. Pterostichus.
— carénée j parapleures allongées. Lophoglossus.
— — — courtes. Holciophorus.
c Elytres uniponctuées; parapleures allongées. Làxandrus.
II Articles basilaires des antennes carénées. Pœcilus.
EVARTHRUS Lec. (4)
Articles basilaires des antennes simples. — Lal)re à peine échancré.
— Languette convexe, arrondie au bout, subtfonquée ; ses paraglosses
linéaires, un peu plus longues qu'elle. — Dernier article des palpes sub-
cyiindrique. — Parapleures courtes. — Elytres uniponctuées : leur strie
scutcllaire courte ou distincte. •— Tarses postérieurs non sillonnés en
(1) Extrait du Journal of the Academy of natural Sciences of Philadelphia,
New Séries, II, 1852, p. 225-256.
(2) Voyez plus haut (p. 323) la synonymie du genre Feroma.
(3) M. Le Conte entend par là ces points accessoires et distants qui sont or-
dinairement placés sur le troisième intervalle, entre les stries des elytres.
(4) Ce genre a déjà été établi i)ar M. De Chaudoir, sous le nom de Cyclo-
TUACHELUs, et sur une seule espèce, la Feronia tenebricosa de Dejean. M. Le
Conte rejette ce nom, par la raison qu'il est complètement inapplicable à la
plupart des espèces qu'il comprend dans lé genre actuel.
4W CâRABIQOÈS^
dehors ; les trois premiers articles des antérieurs dilatés chez les mâles,
triangulaires, le plus souvent transversaux, non échancrés.
Les espèces de ce genre se répartissent dans cinq sections caracté-
risées avec beaucoup de soin, par M. Le Conte, mais dont je ne puis,
faute de place, reproduire les formules. Je me bornerai à citer les es-
pèces qui rentrent dans chacune d'elles (i).
PTEROSTICHUS Bon.
Antennes non carénées à leur base. — Dent médiane du menton con-
cave, échancrée ou obtuse. — Languette presque plane , arrondie et
tronquée au bout; ses paraglosses linéaires, un peu plus longues qu'elle.
— Parapleures allongées ou courtes. — Elytres à strie sculellaire dis-
tincte, iraponctuées, ou pluriponctuées — Jambes postérieures à peine
épineuses en dehors ; !<cs trois premiers articles des tarses antérieurs des
mâles subcordiformes et plus ou moins échancrés.
Ce genre est le plus riche de tous en espèces ; M. Le Conte le partage
en deux groupes primaires, selon que le bord des élytres présente deux
stries ou une seule. Aucune espèce du premier n'existe dans l'Amérique
du Nord: le second y est, au contraire, très-nombreux et se subdivise en
douze sections (2).
(1) l. Fer. sigillata Say (vidua Dej.). — seximpressa Lee. — americana
Dej. — Esp. nouvelle : Ev. Engelmanni^ conviva^ Lee. loc. cit. p. 228 et 229.
IL Fer. vagans Lee. — orbafa Newm. — corax Lee.
in. Fer. unicolor Say. — Brevorii Lee. — Molops faber Germ. [Fer, te-
«eôncosa Dej .) . Esp. nouv. : Ev. rotiindatus Lee. loc. cit. p. 230.
IV. Fer. obsoleta Say. — approximata Lee. — lœvipennis Lee. — wono Dej.
— Esp. nouv. : Ev. acutus Lee. loc. cit. p. 231.
V. Fer. abdominalis Lee. — lixa Lee. — incisa Lee. — ovipennis, coti"
stricta Say, — suhstriata Lee. — colossus Lee. — Esp. nouv. : Ev. vinctus,
latebrosus, fatuus^ furtivus, mancuSj, Lee. loc. cit. p. 232 sq.
(2) I. Fer. rostrata Newm. — Stereocerus grandiceps Dec. — Fer. adoxa
Say (tristis Dej.) — Pter. Isabellœ Lee. — contractus Lee. — illustris Lee.
— Fer. fastidita Dej. — californica Dej. — Pter. simplex Lee. — Pter.
amethystiims, Manh. — Esp. nouv. : Pter. sustentus, rejectus, subarcuatus,
algidus, planctus, longkollis, linearis, Lee. loc. cit. p. 236 sq.
II. Fer. lachryniosa Newm.
m. Une esp. nouv. : Pter. lubricus Lee. loc. cit. p. 240.
IV. Fer. obscurci Say. — ventralis Say.
V. Pter. lustrans Lee. — Fer. muta Say (morosa Dej.) — erythropus
Dej. — Argutor femoralis Kirloy. — Fer. pairuelis Dej. — Argutor mandi-
bularisKirhy. — Esp. nouv. : Pter. purpuratus Lee. loc. cit. p. 242.
VI. Lyperus acutangulus Cliaud. — Fer. liictuosa Dej. — corvina Dej.—
psp. nouY. : Pter. abjectus ]Lec. loc. cit. p. 243.
SCPPLÉMENT, 401
LOPHOGLOSSUS Lec.
Antennes grêles, non carénées à leur base. — Palpes cylindriques ;
leur dernier article à peine plus court que les autres. — Dent médiane
du menton concave et cchancrée. — ■ Languette carénée, subéchancrée ;
ses paraglosses allongées, linéaires. — Labre légèrement échancré. —
Parapleures allongées. ~ Premier segment abdominal non impres-
sionné. — Trois points enfoncés sur chaque clylre ; leur strie scutellaire
distincte. — Tarses postérieurs non sillonnés en dehors ; les trois pre-
miers articles des antérieurs dilatés chez les mâles, subcordiformes.
échancrés ; jambes intermédiaires des mâles échancrées et bidentées p
dedans, près de leur extrémité. /
M. te Conte ne rapporte à ce genre que quatre espèces (i).
HOLGIOPHORUS Lec.
Antennes assez robustes, non carénées à leur base. — Palpes cylin-
driques ; leur dernier article plus court que le précédent. — Dent mé-
diane du menton concave et échancrée. — Languette carénée, large-
ment et angulairement échancrée à sou extrémité ; ses paraglosses
hnéaires, un peu plus longues qu'elle. — Labre échancré. — Parapleures
courtes. — Premier segment abdominal impressionné. — Elytres sans
points enfoncés ; leur strie scutellaire distincte. — Tarses postérieurs
non sillonnés en dehors ; les trois premiers articles des antérieurs dilatés
chez les mâles, subcordiformes , profondément échancrés ; jambes pos-
térieures obtusément denticulées au bord interne dans le même sexe.
Ce genre ne contient qu'une grande et belle espèce de Californie (2).
LOXANDRU& Lec.
Antennes grêles, non carénées à la base. — Palpes cylindriques,
grêles ; leur dernier article à peine plus court que le précédent. — Dent
médiane du menton obtuse, à peine concave. — Languette presque
VII. Omaseus orinomum Gurtis. — Fer. Lucsotii Dej.
VIII. Fer. coracina Newm. — Fer. stygica Say. — Esp. nouv. : Pter. ad-
junctus, flebiliSj, Lec. loc. cit. p. 245.
IX. Fer. submarginata Say.
X. Fer. mœsta Say.
XI. Fer. punctatissima Randall.
XII. Fer. fallax Dej. — striata Dej. — Abax permundus Say.
(1) Lyperus Haldemcmni Lec. — Fer. tartarica Say (complanata Dej.) —
Lypcrus scrutator Lec. — Esp. nouv.: Loph, streniius Lec. loc. cit. p. 249.
(2) Fer. atra Dej. {lama Ménétr.).
Coléoptères. Tome l. '28
i03 ÉABABIOCM.
plane ; ses paraglosscs linéaires , beaucoup plus longues qu'elle. —
Labre non ccliancrc. — Mandibules courtes. — Parapleures allongées.
*-> Elylrcs uniponcluées, sans strie sculellaire. — Tarses grêles; les
poslcrieurs sillonnés en dehors; les trois premiers articles des anté-
rieurs dilatés chez les mâles, prolongés en dedans et très-obliques.
Ce genre correspond à celui que M. De Chaudoir a appelé Megalo-
STYLCs, nom déjà employé par Schœnherr pour des Curculionides ; il
comprend dix espèces («).
\ POECILUS BoM.
Antennes grêles; leurs trois premiers articles munis d'une carène
tranchante. Palpes cylindriques; leur dernier article à peine plus
court que le précédent. — Dent médiane du menton concave, échan-
fj-ée. Lariguclle presque plane, tronquée au bout; ses paraglosscs la
dépassant un peu. — Labre à peine écbancré. — Mandibules courtes.
.— Elytres pourvues de points dorsaux; leur strie sculellaire distincte.
Tarses grêles; les postérieurs sillonnés en dehors; les (rois pre-
miers articles des antérieurs dilatés chez les mâles, subcordiformes ;
les deux premiers échancrés.
M. Le Conte divise en deux groupes, les neuf espèces qu'il connaît
dans l'Amérique du Nord, selon que le bord latéral du prolhorax est
plane (-2) ou largement déprimé (s).
(1) Megal. saphyrinus Chaud, — Fer. recta Say (lucidula Dej.). — Argutor
brevicolUs Lee. — Fer. crratica Dej. — Megal. minor Chaud. — Fer. cé-
leris Dej. — agilis Dej. — velox Dej. — Argutor piciventris Lee. — Esp.
nouv, : Lox. tœniatus, crenatus, Lee. Joe. cit. p. 252.
(2) P. subcordatus Lee. — Fer. occidentalis Dej. — P. scitulus Lee. —
cyaneus Lee. — Fer. Sayi Brullé (chalcites Dej.). — P. cursorius Lee.
(3) Fer, lucubhnda Say. — P. bicolor Lee, — Fer, convexicolUs Say.
FAMILLE ni.
Menton échancré, muni d'une dent médiane presque toujours large
et courte. — Languette cornée, saillante, carrée ; ses par.iglosses laté-
rales, à peine distinctes. — Mâchoires grêles, arquées, très-aiguës,
ciliées en dedans; leur lobe externe palpiforme, bi-arliculé. — Mandi-
bules courtes, très-robustes, arquées, dentées à leur extrémité. —
Palpes labiaux composés de trois articles, les maxillaires de quaîrc. —
Antennes de onze ou dix articles, en général trés-grcles et sétacées. — .
Pattes postérieures comprimées et natatoires chez la plupart ; hanches de
la même paire le plus souvent très-larges, soudées au mélalhorax, pro-
longées au côté interne; tarses de cinq articles, le quatrième sujet à
s'atrophier aux quatre tarses antérieurs. — Abdomen composé en des-
sous de sept segments ; les trois premiers soudés ensemble, le dernier
petit et rélractile.
Les Dytiscides sont, à proprement parler, des Carabiques organisés
pour vivre au sein des eaux et qui ont été modifiés dans ce but. C'est
sans doute à ce genre de vie, qui se prête à des habitudes bien moins
variées que celui dés Carabiques, qu'il faut attribuer leur très-grande
ressemblance entre eux, tant sous le rapport de la forme générale que
sous celui de leurs divers organes. •
Ainsi, leur corps, presque toujours ovale ou oblong, médiocrement
convexe ou déprimé, rarement épais, est, pour ainsi dire, tout d'une
pièce, comme il convenait, pour qu'il put diviser aisément le fluide dans
lequel il est plongé. La tête, courte, large, arrondie en avant ou termi-
née par un museau très-peu saillant, est comme enchâssée dans le pro-
thorax et peu mobile. Ce dernier toujours fortement transversal, avec
ses angles antérieurs saillants pour embrasser la tête , est exactement
appliqué contre les él ytrcs et presque conslainmcnt aussi large qu'elles à
sa base#Les parties de la bouche, consiruilcs sur le même plan que
celles des Carabiques, varient si peu que, sauf les palpes , et, à un
moindre degré, le menton et le labre, il n'y a presque aucun parti à en
lircr pour la classiflcalion. La languette, en particulier, qui joue un rôle
404 DYT1SC1DES.
si important dans la famille précédente, ne présente que des modiGca-
tions insignifiantes dans la coupe de son bord antérieur qui est tronque,
ou faiblement arrondi, parfois légèrement saillant dans son milieu. Sauf
dans un seul genre (Ampuizoa), les mâchoires sont ciliées au côté in-
terne. Les yeux, en général fort grands, occupent les bords latéraux de
la tête ; ils sont arrondis et peu saillants. Sauf chez les Haliplides où
elles sont placées sur les côtés du front, les antennes sont insérées au
bord anléro-inférieur des yeux et leurs articles sont tous glabres,
comme les premiers seulement le sont chez les Carabiques. L'écusson
est absent dans la moitié environ des espèces et médiocre chez les
autres. Les élytres recouvrent entièrement l'abdomen , et sous elles se
trouvent toujours des ailes amples et propres au vol.
L'étude des pattes et des segments thoraclques offre d'autant plus
d'intérêt, que ces parties sont construites sur un plan tout autre que
chez les Gyrinides et les Palpicornes, les deux seules familles de Co-
léoptères aquatiques avec celle-ci.
Les pattes augmentent de longueur d'avant en arrière, et les deux
premières paires sont très-rapprochées l'une de l'autre, par suite de
l'extrême brièveté du mésosternum. Leurs hanches sont ovalaires aux
antérieures, subglobuleuses aux intermédiaires et peu distantes dans le
sens transversal; leurs cuisses, plus ou moins robustes, sont comprimées
ainsi que les jambes, qui sont terminées par une couronne de cils raides
et deux éperons assez souvent absents chez les mâles. Les tarses de ces
deux paires sont le plus souvent simples chez les femelles; chez les
mâles, les trois premiers articles des antérieurs sont ordinairement
dilatés, mais à des degrés très-divers; ils le sont chez les Dytiscides
proprement dits au point de former une grande fpalette qui paraît spé-
cialement destinée à retenir les femelles pendant l'accouplement. Les
mêmes articles sont très-souvent aussi dilatés aUx tarses intermédiaires.
La vestiture de ces articles dilatés, consiste tantôt en poils (Haliplides,
Pélobides, llydroporides). tantôt en cupules d'égale grandeur (Colym-
bétides) ou inégales (Dyliscides). Les crochets qui terminent les tarses
dont il s'agit en ce moment sont bien développés, arqués, le plus sou-
vent égaux, mais quelquefois plus longs chez les mâles que chez les fe-
melles. Toutefois ce qui précède ne s'applique pas aux Amphizoa; leurs
quatre pattes antérieures sont construites sur le même plan que celles
des Carabiques.
Les pattes postérieures sont très-éloignées des intermédiaires, et ce
n'est que graduellement qu'elles deviennent de plus en plus aptes à
remplir la fonction natatoire, dont elles sont exclusivement chargées,
en d'autres termes qu'elles sont comprimées et rémiformes; il y a des
espèces (Ampiiizoa,Haliplus) chez lesquelles, sous ce rapport elles ne
diffèrent pas de celles des Carabiques, et dans ce cas leurs hanclie^s sont
étroites comme dans cette dernière famille. Mais chez les aurres, ces
hanches ont pris un développement énorme et constituent la majeure
DYTISCIDES. 405
partie de ce qu'on nomme vulgairement la poitrine. Une suture para-
bolique très-fine, mais toujours distincte, les sépare en avant du méla-
tîiorax, avec lequel elles sont intimement soudées, et chacune d'elles se
prolonge intérieurement en une forte saillie, accolée à sa correspon-
dante et qui se déjette en dehors en s'arrondissant, ou se prolonge en
une épine aiguë (i) ; sauf chez les Haliplides, leur extrémité externe
atteint le bord latéral du corps. Ces saillies internes recouvrent la base
des trochanters, qui ne sont plus ici toujours aussi libres que chez les
Carabiques, mais plus ou moins accolés aux cuisses dans la plupart des
espèces. La compression des tarses est accompagnée d'une torsion qui
fait que leur bord supérieur est devenu externe, l'inférieur interne, etc.
Ces organes sont ciliés tantôt sur les deux bords, tantôt sur un seul, et cela
souvent selon les sexes. Leur dernier article, toujours allongé et coni-
que, porte deux crochets droits, coniques également, souvent inégaux,
et Ôtiks ce cas, l'externe ou supérieur est ordinairement fixe; le plus
petit est même sujet à manquer (Cybister) ; quand ils sont égaux, loiis
deux sont en général mobiles. Encore plus que dans les deux familles
précédentes, ces pattes ne peuvent exécuter qu'un mouvement de gin-
glyme latéral (2).
Quant aux segments thoraciques, le prosternum, plus ou moins étroit
et souvent comprimé, se prolonge au-delà des pattes antérieures en une
saillie, qui se met en rapport, sauf chez les Amphizoa, avec le métas-
ternum, en passant sur le mésosternum, lequel est court, au point que
sa partie moyenne est réduite à une lame transversale (s). Le méta-
sternum, de son côté, est très-grand et forme un rhombe transversal,
dont l'angle antérieur s'avance entre les hanches intermédiaires, pour
aller à la rencontre du prosternum qu'il reçoit ordinairement dans une
bifurcation de la saillie dont il vient d'être question, tandis que ses an-
gles externes se prolongent et se recourbent en arrière, pour embrasser
les angles antéro-externes des hanches postérieures qui sont largement
échancrés. Il résulte du développement excessif de ces derniers or-
ganes, celte circonstance curieuse, que les parapleures métathoraciques
sont, contre l'ordinaire, fortement séparées des segments abdominaux.
Ces parapleures sont simples , c'est-à-dire composées des épisternums
(1) Ces prolongements des hanches ont été regardés par beaucoup d'auteurs
et sont encore souvent considérés comme des dépendances du métathorax, au-
quel ils sont complètement étrangers. Dans les formules génériques qui suivent,
ils sont supposés n'en faire qu'un seul, que je désigne sous lo nom de saillie
coxale.
(2) Pour les mouvements qu'exécutent ces pattes pendant la natation, voyez
Straus-Durckeim, Anat. du Melolonthn vulgaris, p. 196, et Erichson, Gêner.
Dytic. p. 11. Ils sont isochrones quand les tarses postérieurs sont rémiformes,
et alternatifs dans le cas contraire.
(3) Nous verrons chez les Gyrinides que c'est, au contraire, le mésosternum
qui est le plus grand des trois segments thoraciques.
405 DYTISCIDEÎ.
seuls, lc9 cpîmèrcs ayanl disparu , comme dans la première légion des
Carablqucs.
ïoulc celte organisalion est admirablement adaplée au genre de vie
de CCS insectes. Ils habitent uniquement les eaux douces, et, de préfé-
rence, celles qui sont stagnantes. La respiration semble ne leur être
nécessaire qu'à de longs intervalles; on les voit alors s'élever à la sur-
face de l'eau, cmorgcr la partie postérieure de leur corps (i), en sou-
levant leurs élytrcs, puis plonger en emportant sous celles-ci une pro-
vision d'air. Pendant la belle saison, la plupart sortent assez souvent de
l'eau, au milieu du jour ou à l'entrée de la nuit, suivant l'état de la tem-
pérature ; leur vol, quoique lourd, est prolongé et accompagne d'un
bourdonnement assez aigu {'■2]. Les petites espèces se contentent de
grimper sur les plantes aquatiques oîi on les trouve quelquefois en quan-
tités considérables. Quand on saisit ces insectes, ils lâchent leur urine
et les grandes espèces émettent un lluide fétide dans l'articulation de la
tête et du prolhorax. *
Dans nos climats, les Dyliscides sont communs seulement au prin-
temps et en automne. Pendant l'hiver, la plupart s'engourdissent et se
cachent probablement dans la vase; beaucoup quittent les eaux et
cherchent un refuge sous la mousse, les détritus végétaux et autres en-
droits analogues.
L'accouplement des dpux sexes a lieu dans les premiers jours et à la
fin de la belle saison. Les œufs sont allongés, cylindriques et éclosent
au bout de douze à quinze jours.
Les larves (5) ont la plus grande analogie avec celles des Carabiques.
Leur corps, composé de douze segments en tout et plus ou moins trans-
parent, est filiforme, oblong ou ovale. La tète est libre, déprimée, et
son bord antérieur tantôt arrondi {Dijliscus marginalis), tantôt muni
d'une corne dans son milieu {Cijhislcr Rœselii, Nolerus crassicornis),
(1) Par une exception unique parmi les Coléoptères, le dernier segment ab-
dominal porte une paire de stigmates, qui n'est manifestement que celle qui
existe dans le même point chez les larves. Mais, comme chez ces dernières, l'ab-
domen ne compte que huit segments au lieu de neuf, qui est le nombre normal,
cette exception 'est plus apparente que réelle, les autres larves de Coléoptères
ayant ordinairement une paire de ces organes sur le huitième segment.
(2) Une espèce, VAcilius sulcatus, fait entendre un bruit analogue sous l'eau,
fait observé pour la première fois par Frisch (Deutschl. bisekt. X, préface), et
confirmé par Ericlison. Gêner. Dytic. p. 26.
(3) On ne connaît encore que celles des Dytiscus marginnlis, Cyhister Rœ-
selii, Acilius sulcafus et Nofe7-us crossicornis. Beaucoup d'auteurs en ont parlé
d'une manière générale, indépendamment de ceux qui ont décrit l'une ou l'autre
des espèces ci-dessus. On peut en voir la liste complète dans Chapuis et Can-
dèze, Mém. d. 1. Soc. d Se. d. Liège, VIII, p. 382. Pour les caractères gêné
raux, voyez les mêmes, et Erichson, Gêner. Dytic. p. 14, et surtout dans ses
Archives, 18-41, I, p. 74. Il a corrigé, dans ce second travail, plusieurs erreurs
qui lui étaient échappées dans le premier.
dvtiscides. 4(ft
ferme la boachc en haut. Celle-ci, complèlemenl close, se compose d'un
menton charnu, sans Iracc de languelle, et portant deux palpes bi-arti-
culés ; de mâchoires munies de palpes de quatre articles ; et de mandi-
bules falciformes, aiguës, sans dents, creuses et percées d'une petite
ouverture, près de leur cxiromité. Il y a de chaque côté de la tête six
ocelles, disposes sur deux rangées transversales ; les externes sont ar-
rondis, les médians cliipiiques, les internes ircs-alIongés. Les antennes
sont grêles, filiformes, courtes, latérales et composées de quatre arti-
cles ( I ). Les segments thnraciques ne diflcrent pas de ceux de l'abdomen,
sauf le prolhorax qui est un peu plus long que les autres (•>). Tous sont
munis d'un écusson corné en dessus; le dernier de l'abdomen est entiè-
rement corné, subcylindriqnc ou conique, souvent cilié latéralement,
et terminé par deux tubes filiformes, mobiles, souvent ciliés aussi. Les
pattes sont assez longues et terminées par un tarse d'un seul article
muni de deux crochets. Les stigmates sont au nombre de neuf paires,
dont la première est située à la face inférieure et antérieure du méso-
thorax; les sept suivantes le sont sur les sept premiers segments abdomi-
naux, près du bord externe des écussons dorsaux ; la neuvième occupe
l'extrêmitc du huitième et dernier segment abdominal, tout près de l'ou-
verture anale (5).
Ces larves sont agiles au besoin et d'une voracité extrême; leur nour-
riture consiste principalement en larves d'insectes, même de leur propre
espèce, et en mollusques aquatiques dont elles sucent le sang à l'aide
de leurs mandibules. Après avoir changé trois fois de peau et être
parvenues à toute leur croissance, elles quiltent l'eau et se creusent
dans le sol des environs une loge où elles subissent leur métamorphose.
Les Dyliscides sont répandus sur tout le globe, et la plupart de leurs
genres ont un habitai très-élendu ; le nombre de leurs espèces décrites
s'élève en ce moment à environ 550. Linné avait réuni toutes celles à
lui connues dans son genre Dvtiscus, en leur adjoignant les Hydro-
PHiLus, qui en furent séparés par Geoffroy. Ainsi ramené à ses élé-
ments naturels, ce genre fut successivement divise en plusieurs par
(1) Les antennes, ainsi que les palpes, présentent ce singulier caractère de
posséder de petits articles accessoires chez les larves adultes. Aux premiers, il
y en a un à la base des trois ou quatre premiers articles; aux palpes labiaux,, à
la base des deux articles dont ils sont composés; aux maxillaires, à celle des
trois articles terminaux.
(2) Il est beaucoup plus long et en môme temps notablement plus étroit que
les autres chez la larve de VAcilius sulcatus.
(3) Erichson n'ayant pas reconnu, dans l'origine (Gêner. Ditic. p. 15), ces deux
stigmates terminaux, avait pris poi;i\ des organes respiratoires les deux appen-
dices du dernier segment abdominal, qui ne servent, comme on Ta souvent ré-
pété, qu'à soutenir la larve à la surface de l'eau, lorsqu'elle émerge la part'
postérieure de son corps pour respirer. Depuis (Arch. 1841, 1, p. 76), il a recti*
cette erreur.
408 . DYTISCIDES.
Fabricius, Illiger et Cîairville ; Latreille (l), adoptant ces coupes gé-
nériques, les constitua ensuite en une famille propre, celle des Hydro-
canlhares, nom qui ne fait que commencer à tomber en désuétude.
Depuis, Leach (2), Erichson (3) et M. Aube (4) ont achevé de la mettre
dans l'état ou elle se trouve en ce moment. Ce dernier a rendu un
véritable service à la science en publiant une bonne monographie des
espèces. Il n'a divisé la famille qu'en trois tribus. La classification
d'Erichson, qui en contient cinq, paraît plus conforme à la nature, et
la découverte récente d'un genre extraordinaire, qui fait le passage
de la famille actuelle aux Carabiques, oblige d'en établir une sixième.
I. Hanches postérieures non élargies en avant.
a Prosternum reçu dans une excavation du mésoster-
num. Amphizoïdes.
a a Prosternum articulé en arrière avec le métasternum.
Hanches postérieures munies de lames recouvrant en
partie l'abdomen. Hauplu)ES.
Hanches postérieures sans lames. Pélobides.
II. Hanches postérieures très-grandes, élargies en avant.
b Quatre articles seulement aux quatre tarses antérieurs. Hydroporidks
b b Cinq articles à tous les tarses.
Les articles dilatés chez les mâles simples; leurs cu-
pules égales. COLYMBÉTIDES
Les articles dilatés chez les mâles en palette ; leurs
cupules inégales. Dytiscides.
(1) Çener. Crust. et Ins. J, p. 228.
(2) Zool. Miscell. III, p. 68. Leach nomme la famille Dyticim a.
(3) Gênera Dyticeorum in-8<», Berlin, 1832. La partie systématique est pré-
cédée de détails sur l'anatomie externe et interne, les premiers états, les
mœurs, etc. ; à la suite de chaque genre se trouve même un exposé de l'orga-
nisation interne des espèces, quand elle était connue. Cette dissertation a été
le début d'Erichson en Entomologie, et elle promettait tont ce qu'il a tenu
depuis.
(4) Hist. nat. et Icon, d. Col. d'Europe, tome V. — Species général des Hy-
drocanthares et des Gyriniens, in-S», Paris, 1838 ; faisant suite au Species des
Coléoptères de Pejean.
On ne peut mentionner que pour ménjoire un travail inédit d'Eschscholtz,
communiqué par luiàDejean,qui en a fait usage dans les deux dernières éditions
\ de son Catalogue. Il contient un assez grand nombre de genres qui n'ont pas été
adoptés et dont on trouvera plus loin les noms dans la synonynaie.
AMPHIZOIDES. 409
TRIBU î.
AMPIIÏZOÏDES.
Antennes de onze articles. — Un écusson. — Pattes grêles, toutes
ambulatoires; tarses filiformes ; hanches postérieures étroites, coupées
carrément en avant, non contiguës au côté interne. — Prosternum
plane, reçu dans une excavation du mésosternum qui parcourt celui-ci
en entier.
Cette tribu a été établie par M. J. Le Conte, sur un insecte, de Cali-
fornie, qui présente un singulier mélange des caractères des Dytiscidcs
et des Carabiques. Par ses organes buccaux, sa tête, ses antennes et
la non-cpntiguilé des parapleures métathoraciques avec la base de l'ab-
domen , il appartient aux premiers, tandis que par ses pattes complè-
tement ambulatoires, son prosternum reçu dans un sillon du mésoster-
num, comme chez les Carabides, et la séparation de ses saillies coxales,
il rentre dans les seconds (1). L'intervalle entre Jes deux familles,
déjà comblé en partie par les Haliplides , qui ont conservé quel-
ques-uns des caractères des Carabiques étrangers aux Dyliscides, se
trouve sensiblement diminué par celte découverte intéressante. Mal-
heureusement les habitudes de cet insecte ne sont pas connues ; on
ignore s'il est aquatique ou terrestre ; le premier cas me paraît le plus
probable, malgré la structure de ses pattes.
Genre : Amphizoa.
AMPHIZOA.
J. Le Conte, Proceed. of the Acad. ofPMlad. 1853, p. 227.
Menton grand, fortement échancré ; sa dent médiane large, courte
et obtuse ; ses lobes latéraux arrondis. — Languette grande, remplis-
sant l'échancrure du menton, en forme de T. — Lobe interne des mâ-
choires non cilié. — Palpes courts, cylindriques. — Labre largement
et faiblement échancré en avant. — ïête courte, arrondie antérieure-
ment. — Antennes filiformes. — Prolhorax du double pins large que
la tête, fortement rétréci dans sa moitié antérieure, légèrement en
arrière, largement bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs aigus,
denticulé sur ses bords latéraux, canaliculé sur le disque. — Ecusson
large, aigu au bout. — Elytres largement ovales, à peine de nioiîié
(1) M. J. Le Conte ajoute qu'il n'a que six segments abdominaux, comme les
Carabiques ; mais comme le septième est très-petit et rétractile dans la liimille
actuelle, ce caractère n'a ici qu'une médiocre importance.
AlO DYTISeiDES.
plus longues que larges, légèrement convexes, striées. — Cuisses et
jambes grêles, non comprimées; larses ayant les trois quarts de la lon-
gueur de ces dernières, glabres ; leurs quatre premiers articles égaux ;
le dernier aussi long que les précédents réunis ; crochets médiocres,
égaux, — Saillies coxales divefgenles et obtusément arrondies.
L'unique espèce du genre (A. insolcns Lee.) est longue d'environ six
lignes, complètement glabre, d'un noir mat, avec quelques reflets ver-
dâtres, rugueuse en dessus et lorlement ponctuée en dessous. M. Le
Conte compare cette rugosité à celle qui existe chez un grand nombre
de Bupreslidcs. Les cinq exemplaires qu'il a eus à sa disposition ne lui
ont présenté aucune difTcrence sexuelle. Il reste par conséquent à savoir
si les tarses antérieurs ne sont pas dilatés chez les mâles. Cet insecte
remarquable a été découvert dans la vallée du Sacramento.
TRIBU II.
HALÎPLIDES.
Antennes de dix articles, insérées sur les bords latéraux du front
près des yeux. — Point d'écusson. — Pattes grêles, non natatoires ;
larses de cinq articles ; les trois premiers des quatre antérieurs faible-
ment dilatés chez les mâles et Gnement spongieux en dessous; hanches
postérieures étroites, coupées carrément en avant, prolongées posté-
rieurement en une grande lame recouvrant une partie de l'abdomen.
— Proslernum arqué.
Ces insectes n'appartiennent réellement pas non plus à la famille
parleurs pâlies; les larses postérieurs surtout ressemblent complète-
ment à ceux d'une foule de Carabiqucs, leurs arlicles étant grêles,
allongés et chacun un peu renflé à leur extrémité. Sans les lames dont
elles sont munies, les hanches de la même paire ressembleraient éga-
lement à ce qu'elles sont chez les Carabiqucs, avec cette seule dille-
rence que, se rejoignant sur la ligne médiane, elles empêchent le mé-
laslernum d'entier en rapport avec le premier segment abdominal ;
leurs lames elles-mêmes sont coupées carrément au côté interne et
accolées l'une à l'autre. 11 résuite de la slruclure de ces hanches que
Je métasteriium est fait comme celui des Carabiqucs, et que ses para-
pleurcs eiUrent postérieurement en contact avec le premier segment
de l'abdomen. Sa saillie médiane antérieure est en même temps unie
à celle du prosternum, par une suture transversale.
Cet ensemble de caractères montre que ces insectes doivent, comme
l'a fait M. Aube, être placés en léte des Dyliscides qu'ils rattachent à
la famille précédente, ils sont tous de petite taille et ne forment
que deux genres.
haliplides. ill
Dernier article des palpes maxillaires plus petit que le précédent : HaUplus.
' plus grand que le précédent : Cnemi-
dotus.
HALIPLUS.
Latr. Gen. Crust. et Ins. l, p. 234 (1).
Menton trilobé ; ses lobes très-courts, égaux. — Dernier article des
palpes très-pelit, subuîc; les deux premiers des labiaux égaux, le 2»
trcs-comprinié ; le 3^ des maxillaires beaucoup plus grand que les deux
précédents, renflé au bout. — Labre Icgèreriient échancré et cilié. —
Tcle pelile, un peu saillante, — Antennes courtes, de 10 articles : 1 pi'lit,
2-9 obconiques, subcgaux, 10 plus long, terminé en pointe. — Pro-
ihorax un peu plus étroit que la base des élylres, plus ou moins rétréci
en avant, élroitemenl lobé dans son milieu. — Elylres ovalaires, con-
vexes, conjoinlement et brièvement acuminées à leur extrémité. — ■
Proslernum élargi et déprimé en arrière, avec son extrémité légèrement
échancrée on tronquée. — Pattes grêles; jambes et tarses des quatre
antérieures plus ou moins ciliés en dehors ; tarses filiformes ; les trois
premiers articles des antérieurs un peu dilates chez les mâles, com-
primés et finement spongieux en dessous. — Lames coxales recou-
vrant les trois premiers arceaux de l'abdomen; leur angle postérieur
externe arrondi.
Ces insectes sont très-homogènes sous le rapport de la sculpture de
leurs élytrcs, qui consiste en rangées de points enfoncés assez gros et
ordinairement très-rapprochés. Ils quittent quelquefois l'eau, leur élé-
ment naturel, pour grimper sur les plantes du voisinage où ils se réu-
nissent souvent en sociétés nombreuses. Sauf un petit nombre d'es-
pèces, ils. sont propres à l'Europe et à l'Amérique du Nord. On en
connaît déjà près d'une trentaine d'espèces (2).
CNEMIDOTUS.
Illig. Mag. d. Ent. l, p. 373.
Ce genre ne diffère du précédent que par les caractères qui suivent :
Palpes plus robustes ; leur dernier article conique, aigu, de la lon-
gueur de chacun des deux précédents aux labiaux, de moitié plus long
(1) Syn. HoPLiTus, Clairville, Ent. helvét. II, p. 218. — Ckemidotus, Illig.
(2) Alix vingt décrites par M. Aube, aj. : Esp. européennes : H. ater, L.
Redtenlj. Faun. Aust. Die K*f. p. 125; d'Autriche. — lincol'ituSj pictus, Manh
BuU.Mosc. 1844, p. 190; de Finlande. — Esp. des Etats-Unis : H. borcalis,ni-
tens, cribrariuSj J. Le Conte in Agass. Lake Super, p. 212. — Esp. de Californie :
//. concolor, i. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 201. — Esp. de
Chine : H. sinensis, Hope, ïrans, of the ent. Soc. IV, p. 15.
412 DYiriSCIDES.
qqe le pénultième aux maxillaires. — Lames coxales recouvrant pres-
que les six premiers segments abdominaux, arrondies en dehors, avec
leur angle postérieur externe terminé par une petite épine.
La forme générale est en même temps un peu moins convexe et
moins ovalaire que chez les Haliplus; la taille est aussi petite, mais
les espèces sont bien moins nombreuses que celles de ces derniers.
Outre les deux (cœsus, rotundatus) qui habitent l'Europe , on n'en
connaît que trois de l'Amcrique du Nord (i).
TRIBU III.
PÉLOBIDES.
Antennes de onze articles, insérées immédiatement en avant et un
peu au dessous des yeux. — Un écusson distinct. — Pattes grêles ;
tarses de cinq articles ; les trois premiers des quatre tarses antérieurs
médiocrement dilatés chez les mâles et spongieux en dessous ; les pos-
térieurs à peine comprimés ; hanches de la même paire étroites. —
Proslernum fortement arqué.
Cette tribu ne comprend qu'un seul genre, mais qui ne peut être
associé à aucun de ceux qui précèdent ou qui suivent. Ses hanches pos-
térieures le rattachent aux Haliplides, ainsi que ses tarses de la même
paire à peine plus natatoires ; il lient au groupe suivant par ses an-
tennes ; en un mot c'est une forme intermédiaire entre la tribu qui pré-
cède et celles qui suivent. Ajoutons qu'il s'éloigne de tous par la forme
de sa tête qui est notablement plus dégagée du prothorax, et qui res-
semble complètement à celle d'un Carabique.
Genre : Pelobius.
PELOBIUS.
ScHoENH. Syn. Ins. Il, p. 27 (2).
Menton court ; ses lobes latéraux arrondis, un peu plus longs que le
médian qui est échancré. — Palpes labiaux plus longs que les maxil-
laires; leur dernier article plus grêle que le pénultième, un peu en
massue; celui des maxillaires légèrement arqué. — Labre très-court,
échancré, non cilié. — Tôle assez forte, allongée, dégagée du pro-
(1) Dont une seule , le VX^punctatus de Say, est mentionnée dans la Mono-
graphie de M. Aube. Les deux autres ont été récemment découvertes en Cali-
fornie, par M. J. Le Conte : C. callosus, simplex, Ann. of the Lyc. of New-
York, V, p. 201.
(2) Syn. Hyguobia, Latr. Gêner. Crust. et Ins. I, P- 233. — Hydrachna F.
HYOROPORIDES. 413
Ihorax. — Yeux très-saillants. — Antennes un peu plus longues que
la tète, assez robustes, submoniliformes ; leur 1" article plus grand et
plus gros que les autres. — Prolhorax très-court, à peine rétréci en
avant, coupé presque carrément à sa base ; ses angles antérieurs à
peine distincts. — Un écusson. — Elytrcs ovalaires, arrondies au bout,
médiocrement convexes. — Pattes grêles, ciliées en dedans et en de-
hors ; les trois premiers articles des quatre tarses antérieurs dilatés chez
les mâles et spongieux en dessous; les postérieurs très-longs, faible-
ment comprimés. — Prosternùm Ifès -saillant, étroit, plane, lanciforme
en arrière et arrondi au bout. — Saillie coxale courte, quadrifide ; ses
divisions externes seules libres. — Corps épais, très-convexe en dessous.
Ou ti'éti connaît qu'une espèce {P. Herfndmi F.) de taille assez
grande, répandue dans la plus grahde partie de l'Europe et dans le
nord de l'Afrique. Quand on la saisit elle fait entendre un son strident
assez fort (i). On définirait très-bien cet insecte singulier, en disant
que c'est unDityscide pourvu d'une tête de Carabique.
TRIBU ÏV.
HYDROPORIDES.
Antennes de onze articles, insérées immédiatement en avant et un
peu au-dessous des yeux. — Ecusson le plus souvent indistinct. — Les
trois premiers articles des quatre tarses antérieurs dilatés presque éga-
lement dans les deux sexes et spongieux en dessous; le 3» bilobé, le
4° très-petit, nodiforme, caché entre les lobes du précédent; tarses
postérieurs de cinq articles, rarement de quatre ; hanches de la même
paire de forme normale. — Prosternum en général droit.
Avec cette tribu commencent les Dytiscides normaux, c'est-à-dire qui
ont le métasternum et les hanches postérieures faits comme il a été dit
plus haut. Elle tient encore aux deux précédentes, par la faible dila-
tation des tarses postérieurs et même par la petite taille de toutes les
espèces dont elle se compose. Celles-ci se répartissent dans les genres
suivants.
I. Point d'écusson.
A Tarses postérieurs de cinq articles.
fi Prosternum arqué : Vatellus.
a a — droit.
(1) Pour l'organe qui produit ce bruit, voyez Schmidt, Stettin. ent. Zeit.
1840, p. 10. 11 consiste en une carène qui se trouve sous cliaque élytre, et
contre laquelle frotte un rebord corné du dernier segment abdominal.
m t>YTI3CID£S«
Articles des tarses dilatés beaucoup plus longs que larges i flj/-
phydrus.
Les mêmes à peine plus longs que larges : Hydfoporus, Anodocheilus.
B Tarses postérieurs de quatre articles : Desmopachria.
IL Ecusson distinct : Celina.
VATELLUS.
AtiBÉ, Spec. d. Hydrocanfh. p. 448 (1).
Menton trilobé ; le lobe médian très-petit et entier. — Dernier article
des palpes labiaux renflé, fusiforme, un peu plus long que les deux
précédents réunis, qui sont très-courts et égaux; le dernier des maxil-
laires fusiforme , presque aussi loîig que les trois précédents pris
ensemble; ceux-ci 1res- courts. — Labre largement et profondément
échancré, cilié. — Antennes subuliformes. — Ècusson nul. — Elylres
ovalaires, beaucoup plus larges que le prothorax. — Les trois premiers
articles des quatre tarses anLérienrs du double au moins plus longs que
Lirges, non conligus : le dernier non engage entre les lobes du 3^; pattes
postérieures longues, grêles, à peine aplaties et ciliées; les crochets de
leurs tarses égaux et mobiles. — Prosternum coudé presque à angle
droit, terminé en fer de lance. — Corps oblongo-ovale, déprimé en
dessus, convexe en dessous.
M. Aube a fondé ce genre sur une petite espèce de Cayenne {tar-
talus) ; depuis, on en a décrit une seconde du même pays (2).
HYPHYDRUS.
Illig. Mag. d. Ent. \, p. 299 (3).
Menton trilobé; le lobe médian très-petit et aigu. — Dernier article
des palpes labiaux plus court que le précédent, subovalaire; celui des
maxillaires plus long que le pénaltièmc, subcylindrique et un peu atté-
nué au bout. — Labre entier et cilié. — Tête large , déclive en avant;
son bord antérieur finement rebordé. — Yeux grands, peu saillants. —
Antennes courtes, sétacées; leurs deux premiers articles plus gros que
les autres; ceux-ci obconiques, subégaux. — Prothorax très-court, ré-
tréci en avant, arrondi à sa base. — Ecusson nul. — Elytres briève-
ment ovales, médiot rcmcnt convexes. — Pattes assez longues ; les trois
premiers articles des quatre torses antérieurs notablement plus longs
que larges, un peu plus dilates chez les mâles que chez les femelles;
(1) Syn. Leucorea, Casteln. Hist. nat. d. Col. \, p. 167.
(2) F. grandis, Buquet, Ann. d. 1. Soc. cnt. IX, p. 394,
(3) Syn. Hydroporus, Clairv. Ent. helvét. II, p. 182,
BTDROPOBIDES. 4iâ
leur dernier article engagé dans l'échancrurc du précèdent; tarses
poslcricurs Ircs-comprimés ; leurs crociicls inégaux ; le plus grand fixe,
l'autre un peu mobile. — Prosternum trèsctroit , un peu élargi en
arrière et obtus au bout. — Saillie coxale nulle. — Corps épais, très-
convexe en dessous.
Les espèces de ce genre sont répandues dans la plupart des régions
du globe, surtout dans l'ancien continent; celle (H. ovalus L.) qui a
servi de type au genre, est très-commune dans toute l'Europe. On en
connaît une douzaine en tout (i).
HYDROPORUS.
Clairv. Ent. helvét. II, p. 182 (2).
Menton trilobé ; le lobe médian très-petit et aigu. — Dernier article
des paljDCS plus long que les précédents, fusiformc ; celui des labiaux
tronqué au bout el faiblement arqué. — Labre déclive, tantôt faible-
ment, tantôt fortement écbancré, cilié. — Tèle ^arge, parfois (5) re-
bordée le long du bord antérieur. — Anlennes sétacées; leurs deux
premiers articles plus longs que les autres, le 3° et le 4^" souvent plus
courts. — Prothorax en général lobé au milieu de sa base. — Ecusson
nul. — Elylres de forme variable. — Pattes grêles; les trois premiers
articles des quatre tarses antérieurs pas plus longs ou à peine plus longs
que larges; le dernier libre ; tarses postérieurs filiformes; leurs crochets
égaux et mobiles. — Prosternum étroit, assez souvent élargi, spatuli-
forme et plane en arrière. — Corps de forme variable, tantôt ovale et
peu convexe, tantôt court et plus ou moins épais, souvent pubescent.
Genre répandu sur tout le globe et le plus riche de la famille; on
n'en a pas décrit moins de 180 espèces en ce moment (4). M. Stephens
(1) Aux onzeesp. mentionnées par M. Aube, aj. : H. minor, Costa, Ann. d,
Acad. degl. Asp. nat. Ser. 2, I, p. 97; des environs de Naples.
(2) Syn. Hygrotus, Stephens, 111. of Brit. Ent. II, p. 46.
(3) Par ex. : H. inœqualiSt reticulatus, etc.
(4) Aux 122 esp. mentionnées p. M. Aube, aj. : Esp. européennes : Hygr^
bisulcatus, Curtis, Ann. and Magaz. of nat. Hist, V, p. 276 {unistriatus Illig.).
— Schaumei, polonicus, Aube, Ann. d. 1. Soc. ent. XI, p. 229. — pallidulus,
Aube, ibid. Série 2, "VlII, p. 300. — lautus, Scliaum in Germar, Zeitschr. IV,
p. 187. — Auhei, Mulsant, Ann. d. 1. Soc. d'Agr. d. Lyon, VI, p. 276. — semi-
^rufus, Germar, Faun. Ins. Europ. XXIII, 3. — Esp. asiatiques : H. stearùiuSj
airumnuSj symbolum,.Kolena.ii,Me\ei. cnt.l, p. 82. — telragrammiis^ Hoclih.
in Chaud. Carab. et Hydroc. d. Cauc. p. 223. — Esp. africaines : H. confusus,
ferrugineus, Lucas, Expl. d. l'Alger. Ent. p. 96. — iurgidus, Erichs. Arch.
1843, I, p. 220. — elegantulus , lineolatus, infirmus , evanescens , ruficeps ,
inquinatus, lateralis, collaris, vitiicoUis, exilis, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 249.
- r— Esp, de l'Auslraliç ; H, coUaris, Hope, Procced. of the ent. Soc. 1842,
416 DYTISCIDES.
eh a détaché sous le nom de Hygrotcs, celles de forme courte et
ramassée, qui ont en même temps les 3® et 4^ articles des antennes un
peu plus courts que les autres; mais il y a des passages entre elles et
les espèces normales.
ANODOCHEILUS.
Babingt. Trans. of the ent. Soc. III, p. 15.
Genre ttès-voisîn des Hydropôkus, et n'en différant que par lei ca-
ractères qui suivent :
Menton sans dent médiane. — Dernier article des palpes plus grand,
tronqué obliquement au bout ; celui des maxillaires fusiforme, celui des
labiaux renflé.
Pour la forme du corps et les proportions des articles 3-4 des an-
tennes , l'espèce unique sur laquelle a été établi le genre rentrerait
parmi les Hygrotcs de M. Stephens. Elle a été nommée A. maculatus,
par M. Babington ; mais M. Aube l'avait déjà décrite sous le nom de
ffydrop. exiguus. Elle se trouve à la fois au Brésil et aux Etats-Unis.
DESMOPACHRIA.
Babikgt. Trans. of the ent. Soc. lU, p. 16.
Dent médiane du menton très-petite, aiguë ; ses lobes latéraux subai-
gus. — Palpes labiaux à articles 1-2 transversaux, 3 très-grand , ovale,
obtus au bout ; les maxillaires à articles 1-3 transversaux, obconiques,
4 très-grand, allongé, renflé et atténué à son extrémité. — Tête munie
en avant d'un rebord semi-circulaire. — Yeux peu saillants. — Antennes
courtes; leurg trois premiers articles plus longs que les suivants : 1 ob-
èonique, 2 elliptique, très-gros, 3 en massue, 4 très-petit, transversal,
5 un peu plus long, 6-10 transversaux, 11 subulé, de la longueur des
p. 47. — Darwinii, Babingt. Trans. of the ent. Soc. III, p. 13. — Ésp. de
l'Amer, du Nord : H. lœvis, picatus, similis, Kirby, Faun. Bor. Amer.
p. G7. — dichrous, striatopurictatus , luridipennis, limbaliSj, dubius, Hygr.
pustulatus, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. Il, p. 27. — sericeus,
consimiUs, ll-linealus, tenebrosxis , pitbertilus, caliginosus, tartaricus,
varians, luridipennis , notabiUs, conoideus, ovoideuSj, suturalis, dispar,
J. Le Conte in Agass. Lalce Super, p. 215. — hydropicus, latissimus, obscu-
rellus, maculariSj, subtiUs, cinctellus, amandiis, striafellus, fortis, humeralis,
subpubescenSj, liirtellus, viHs, latebrosus, lutescens, medialïs, fraternus, J. Lé
Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 205 ; de CaUfornia. — Esp. de l'A-
mér. du Sud : H. W-lineatus, obscwrus, nilidus, Babingt. Trans. of the ent.
Soc. m, p. 13. — chilensis, Solier in Gay, Hist. de Chile, Zool. IV, p. 280.
Pour des observations synonymiques et autres sur un certain nombre d'es-
pèces de ce genre, voyez" Schaum, Stettin. eut. Zeit. 1844, p. 195, et' 1845,
p. 404.
totrttit-ntÈÈi iii
deux précédents réunîs. — Ecusson nul. — Pattes courtes ; tarses poa»
térieurs de quatre articles. — Corps subglobuleux.
J'emprunte ces caractères à M. Babington, le genre m'étant înconna
en nalure ; si les tarses postérieurs n'ont réellement que quatre articles,
il est très-distinct de tous ceux de cette tribu. L'auteur anglais n'en dé-
crit qu'une espèce (D, nilida) des environs de Rio-Janeiro (i).
CELINA»
AcBÉ, Icon. â. Col. d'Europ. \, p. 219 (2).
Menton trilobé ; le lobe médian très-petit et entier. — Dernier article
des palpes allongé, fusiforme et tronque au bout. — Labre plus ou
moins et étroitement échancré, cilié. — Tète large, arrondie en avant.
— Antennes courtes, sélacées ; leurs deux premiers articles, surtout le
1er, plus long que les suivants. — Prothorax court, à peine rétréci en
avant. — Ecusson court , large et triangulaire. — Elylres oblongues,
parallèles, puis fortement rélrécies en arrière et terminées conjointe-
ment en pointe. — Jambes antérieures larges et comprimées; les posté-
rieures grêles; les trois premiers articles des quatre tarses antérieurs
dilatés, aussi larges que longs ; leurs crochets égaux et mobiles. —
Prosternum court, non arqué, plane et spatuliforme en arrière, avec
deux sillons. — Corps peu allongé et peu épais.
Ce genre, établi sur trois espèces de l'Amérique (ô), se distingue es-
sentiellement des autres Hydroporides par la présence d'un ecusson.
Comme toutes celles de cette tribu, ses espèces sont de petite taille.
Le genre Hydroporomopha de M. Babington est identique avec
celui-ci, mais fondé sur une quatrième espèce (4) que n'a pas connue
M. Aube.
TRIBU V.
GOLYMBÈTIDES.
Antennes de onze articles, insérées immédiatement en avant et un peu
en dessous des yeux. — Ecusson distinct ou non. — Tarses de cinq rr-
ticles ; les trois premiers des quatre antérieurs plus ou moins dilatés
(1) Il parait qu'elle se trouve aussi aux Etats-Unis. Suivant Erichson (Arcii.
1843, llj p. 209), les Hydroporus cuspidatus et decoratus Aube appartiendraiei:t
aussi à ce genre.
(2) Syn. HvDROPonoMORPHA, Babingt. Trans. of Ihe ent. Soc. III, p. 14.
(3) C. latipes, aculeata, du Brésil, anrjusta, de Cayenneetdcs Etats-Unis;
Aube, Spec. d. Hydroc. p. 445.
(4) //. parallela, de Rio-Janeiro; Bab. loc. oit,
Çoléoplères, Tome I, 27
418 BYTISCIDES.
chez les mâles, mais sans former de palettes, et garnis en dessous de
cupules d'égale grandeur ou très-peu différentes ; tarses postérieurs en
général assez comprimés; hanches de la même paire de forme normale,
— Prosternum toujours droit.
Cette tribu est très-distincte de la précédente par la présence de cinq
articles aux quatre tarses antérieurs. Elle l'est moins de la suivante
dont elle n'est séparée que par un caractère sexuel, la forme et la ves-
liture des articles dilatés chez les mâles. Sous ce rapport , elle est dans
les mêmes conditions que la plupart des groupes de Carabiques qui ne
reposent que sur des caractères propres aux mâles.
C'est la plus riche en genres de la famille ; les espèces des premiers
sont de petite taille, celles des autres en général de grandeur moyenne.
I. Ecusson nul,
A Antennes plus ou moins fusiformes.
Dernier article de tous les palpes ovalaire ou ohconique : Noierus.
Celui des labiaux fortement sécuriforme : Hydrocanthus, Suphis.
B Antennes grêles, sétacces : Laccophilus.
II. Ecusson distinct.
G Dernier article des palpes échancré au bout : Coptototnus.
û — tronqué ou obtus au bout.
a Prothorax assez long, rétréci à sa base, subcordiforme : Ânîsomera.
a a — de forme normale.
b Saillie prosternale sillonnée dans toute sa longueur : Malus.
bb — non sillonnée.
Crochôts des tarses postérieurs inégaux, l'externe fixe : Colymbetes,
Ilyhius.
Crochets des tarses postérieurs égaux, mobiles : Agabus, Copelatiis.
NOTERUS.
Clairv. Enf. helvét. II, p. 222.
Menton trilobé; le lobe médian court, subbifide. — Palpes labiaux à
articles l très-petit, 2 plus long, obconique, 3 grand, épais, unidcoté en
dessous; les maxillaires à articles 1 très-court, 2-3 égaux, 4 du double
plus long, ovalaire et tronque au bout. — Labre enlier. — Tête large ;
épistome légèrement échancré. — Yeux peu saillants. — Antennes
courtes; celles des mâles robustes, fusiformes, à articles 1-4 très-courts,
égaux, 5 très-grand, 6-lt inégaux, de forme variable, comprimés ; celles
des femelles plus grêles, à articles 1-7 graduellement élargis, 8-10 di-
minuant peu à peu de grosseur, 11 allongé et acuminé. — Prothorax
court, coupé paraboliquement de chaque côté de sa base ; ses angles
postérieurs aigus, les antérieurs peu saillants. — Ecusson nul. — Eiy-
COLYMBÉTIDES. 419
très oblongo-ovales, assez convexes. — Pâlies antérieures et intermé-
diaires courtes, assez robustes; leurs jambes élargies chez les mâles; le
premier article de leurs tarses très-grand, en carré long, les deux sui-
vants transversaux dans le même sexe; tous trois munis en dessous de
quelques petites ventouses. — Pattes postérieures médiocres; leurs
tarses comprimés, ciliés des deux côtés; leurs crochets très-petits,
égaux, mobiles. — Saillie coxale large, plane, échancrée en arrière. —
Prosternum plane, spatuiilorme et arrondi en arrière. — Corps ovalairc,
assez convexe.
Petits insectes, aisément reconnaissahies à la forme pariiculière de
leurs antennes. Il y en a dans la plupart des régions de l'ancien conti-
nent, mais jusqu'ici on n'a décrit que les trois espèces qui se trouvent
en Europe (i).
HYDROCANTHUS.
Sxr, Trans. ofihe Amer, philos. Soc. New Ser. II, p. 105.
Dernier article dps palpes labiaux sécuriforme, très-large, tronqué
obliquement au bout, et tantôt entier, tantôt très légèrement échancré;
celui des maxillaires comme chez les Notercs. — Antennes semblables
dans les deux sexes, pareilles à celles des Noteris femelles. — Jambes
antérieures terminées par un très-fort éperon recourbé. — Prosternum
plane, très-large et coupé carrément en arrière.
Pour le surplus, ce genre ne diflère pas des Noterus, dont ses es-
pèces ont la petite taille et le faciès. Toutes sont exotiques et dissémi-
nées dans les deux Amériques, aux Indes orientales et en Afrique ; on
en connaît neuf en tout (2)
SUPHIS.
AuBÉ, Icon. d. Col. d'Europ. \, p. 208.
Ce genre ne diffère des Hvdrocainthus que par le dernier article des
palpes maxillaires qui, aussi long que les trois précédents réunis, est
bifide à son extrémité, et par la forme générale du corps qui est très-
court, très-convexe et presque globuleux.
Les deux espèces décrites par M. Aube, sont de très-pelile taille et
propres à l'Amérique (:î).
(1) N. crassicorniSj, sparsus^ lœvis: les deux premières répandues dans la
plus grande ijartie de l'Europe, la troisième propre à ses parties méridionales
et au nord de l'Afrique.
(2) Dont sept mentionnées par M. Aube dans sa Monographie do la famille,
p. 4fl4. — Aj. : H. notula Ericlis. Arch. 1813, 1, p. 220; d'Angola.— ÇMadm'iï-
tatus Bohcm. Ins. Oaffr. I, p. 247.
(3) S. cimicoides , du Brésil et de Cuyenne ; gibbxduSj des Etats-Unis; Aube,
Hydrocanth. p. 413.
4â0 hinifÀo^ii
LACCOPHILUS.
Leach, Zool. Miscell. Ill^ p. 69.
î)ent médiane du meolon courte et arrondie. — Dernier article des
palpes labiaux de la longueur du précédent, un peu arqué, fusiforme et
subacuminé au bout; celui des maxillaires aussi long que les deux pré-
cédents réunis, fusilorme et assez aigu. — Labre déclive, arrondi en
avant et étroitement échancré dans son milieu. — Tête large; épistome
tronqué en avant. — Yeux peu saillants. —Antennes assez longues,
trcs-grèles, sélacées; leurs deux premiers articles plus gros que les au-
tres. — Prothorax très-court, lobé au milieu de sa base. — Ecusson nul.
Elylres ovales, peu convexes. — Pattes antérieures et intermédiaires
peu robustes; les trois premiers articles de leurs tarses légèrement dila-
tés chez les mâles, munis en dessous de quelques cupules assez grandes;
pattes postérieures robustes, comprimées ; jambes notablement plus
courtes que les cuisses ; tarses longs ; les quatre premiers articles munis
en dehors et en dessous d'un appendice dirigé en arrière, d'où résulte un
sillon incomplet rempli de cils couchés; les crochets de ces tarses iné-
gaux ; le supérieur fixe, beaucoup plus grand que Hnférieur; celui-ci
Srès-petit, mobile. — Saillie coxalc peu prononcée, coupée carrément
en arrière. — Prosternum très-étroit, comprime , tranchant, terminé
postérieurement en pointe aiguë. — Corps ovalaire, subdéprime.
Les Laccoi'uilus sont tous de petite taille et se distinguent aisément
des autres espèces de cette tribu, par leurs antennes et la forme de
leurs pattes postérieures. Ces insectes paraissent répandus sur la ma-
jeure partie du globe ; on en a déjà décrit près d'une trentaine , dont
quatre seulement se trouvent en Europe (i)-
COPTOTOMUS.
Say, Trans. ofthe Amer, philos. Soc. New Ser. IV, p. 443.
Menton trilobé ; le lobe médian court, bifide, les latéraux aigus. —
Dernier article des palpes échancré obliquement à son extrémité ; celui
des labiaux de la longueur du pénultième, celui des maxillaires plus
long. — Labre largement échancré et cilié. — Epistome coupé carré-
ment. — Antennes grêles, sétacées; leur premier article un peu plus long
que les autres. — Un écusson distinct. — Elytres ovalaires ou oblongues,
(1) Aux vingt-deux espèces décrites par M. Aube, aj. : Esp. de l'Amer, du
Nord : L. rufus. Melslieim. Proceed. of the Acad. of Ptiilad. II, p. 28. — deci-
pienSj J. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 205 ; de Californie. —
biguitaius^ Kirby, Faun. Bor. Amer. p. 69. — Esp. du Chili : L. Yv'ietœ, Le
Guillou, Rev. zool. 1844, p. 220. — Esp. de Natal ; L. ads^Jer^MS, Bohem. lus.
Caffrar.I,p. 246.
eOLVMBÉTIDÈ$. iûi
assez convexes. — les trois premiers articles des quatre tarses inter-
médiîtires à peine dilatés chez les mâles, comprimés et garnis en dessous
de petites cupules, leurs crochets égaux; tarses postérieurs larges,
comprimés, ciliés des deux côtés dans les deux sexes ; leurs crochets
subégaux ; l'externe fixe, l'inlernc mobile. — Proslernum très- fortement
comprimé, caréné, terminé en pointe aiguë. — Corps ovalaire ou oblong,
assez convexe.
Petits insectes propres à l'Amérique du Nord , assez voisins des
Agabus et les Copelatds mentionnés plus bas, mais distincts des uns
et des autres par le dernier article de leurs palpes. On en connaît actuel-
lement quatre espèces (i).
ANISOMERA.
Brullé, Hist. nat. d. Ins. \, p. 205.
M. Brullé, et après lui M. Aube, les deux seuls auteurs qui aient
parlé de ce genre, n'ont eu chacun à leur disposition qu'un exemplaire
femelle. Le premier l'a imparfaitement caractérisé; le second, plus
explicite, lui assigne la formule générique suivante :
Menton trilobé; le lobe médian court, un peu saillant à son sommet.
— Dernier article des palpes labiaux un peu plus court que le pénul-
tième, ovalaire et tronqué au bout; celui des maxillaires ovalaire et à
peine plus long que le pénultième.. — Labre largement échancré et
cilié dans son milieu. — Epistome très largement et très-peu profondé-
ment échancré. — Antennes sélacées, assez fortes; leur premier article
un peu plus long que les autres. — Un écusson distinct. — Elytres al-
longées, déprimées. — Les quatre premiers articles dos tarses anté-
rieurs et intermédiaires courts, le S" presque aussi long que les autres
réunis. — Prosternum droit, à peine comprimé sur les côtés et presque
aplati. — Corps étroit, allongé et déprimé.
L'espèce typique du genre a reçu de M. Brullé, le nom de A. bi-
slriaia. Son prothorax plus long que de coutume et un peu rétréci en
arrière, lui donne, avec ses élylres élargies postérieurement et fortement
arrondies à leur extrémité, un facics fort différent de celui des autres
Dyliscides et voisin de celui dcsCarabinues. Elle est de petite taille et a
été rapportée du Chili par M. Gay ('2). On en connaît une autre du Nou-
veau-Mexique (3).
(1) C. serripalpus Say, loc. cit. M. Aube l'a réuni, avec doute, à l'espèce sui-
vante de Fabricius ; il en est distinct. — Dyt. interrogatus, Fab. Syst. El. I,
p. 367 (Colymbetes venustiis Say, loc. cit. II, p. 98). — difficilis, de Californie,
longulus, du Missouri; J. Le Conte, Ann. of Ihe Lyc of New-York, V, p. 204.
(2) Solicr a pass6 ce genre sous silence dans l'ouvrage de M. Gay sur le Cliili,
dont il a rédigé le commencement de la partie entomologiquc.
(3) À. cordata, J. Le Conte, Proceed of the Acad. of Plùlad. 1853, p. 226,'
422 DYTISCIDES.
MATUS. •
Ahbé, Spec. d. Hydrocanih. p. 390.
Menton trilobé ; le lobe médian large, cchancré au bout; les latéraux
aigus. — Dernier article des palpes labiaux un peu plus court que le pé-
nullièfue, ovalaire et obtus au bout; celui des maxillaires presque aussi
long que les trois précédents réunis, un peu arqué et tronqué à son
extrémité. — Labre déclive, échancré dans son milieu. — Tète très-
grande; épistome fortement échancré. — Antennes médiocres, grêles,
sétacées; leur premier article un peu plus long que les autres. — Un
écusson disliiict. — Elytres allongées, parallèles, rétrécies seulement à
leur extrémité. — Les trois premiers articles des quatre tarses anté-
rieurs faiblement dilatés, comprimés, garnis de très-petites cupules en
dessous; tarses postérieurs larges, comprimés, ciliés des deux côlés chez
les mâles, en dessus seulement chez les femelles; crochets des quatre
tarses antérieurs égaux, ceux des postérieurs très-inégaux; le supé-
rieur grand, fixe, l'inférieur mobile. — Saillie coxale divisée en deux
lobes inégaux, divergents et arrondis. — Prosternum assez large, lanci-
forme, aigu en arrière, profondément bi-si!lonné dans toute sa lon-
gueur.
Le Cohjmbcles bicarinalus de Say (1), insecte de taille médiocre et
qui paraît répandu dans la plus grande partie des Etats-Unis, forme à
lui seul ce genre.
COLYMBETES.
Clairv. Ent. helvéi. II, p. 188 (2).
Lobe médian du menton court, étroit et entier. — Dernier article des
palpes légèrement ovalaire, un peu arqué et tronqué au bout ; celui des
labiaux plus court, celui des maxillaires plus long que le pénultième.
— Labre plus ou moins échaurré dans son milieu et cilié. — Télé large ;
épisiome tronqué en avant. — Yeux peu saillants. — Antennes assez
longues, grêles, sétacées; leur premier article plus gros, le 2e en géné-
ral plus court que les autres. — Proihorax très-court, arrondi et souvent
sinué à sa base ; ses angles antérieurs saillants. — Ecusson distinct. —
Elytres obiongo-ovales. — Pattes antérieures et intermédiaires cour-
tes; leurs trois, très- rarement leurs quatre premiers articles, tanlôt
fortement, tantôt légèrement dilatés chez les mâles ; le 2^ et le S^ gar-
nis en dessous decupuies médiocres, d'égale grandeur; le premier n'en
(1) Tiuns. of the Amer, philos. Soc. New Ser. II, p. 98.
(2) Syn. ScuTOPTERus (Meladema, Çasteln. Et. ent. p. 98), Rantus, Cyma-
TOPTERUS^ Eschsch. inDej. Cat. éd. 3, p. Oi.
COLTMBËTIDES. 423
ayant qu'à son sommet ou entièrement glabre ; leurs crochets égaux
ou inégaux; tarses postérieurs très-comprimés, ciliés; leurs crochets
inégaux, l'externe très-grand, fixe, l'interne beaucoup plus petit, mo-
bile. — Saillie coxale clivisée en deux lobes divergents et arrondis. —
Prosternum comprimé, caréné, terminé en pointe aiguë. — Corps
oblongo-ovale, peu convexe, ou subdéprimé.
Les tarses des mâles présentent plusieurs modifications, tant sous le
rapport du nombre et de la forme des articles dilatés, que sous celui des
crochets qui les terminent. Eschscholtz, se basant sur ces caractères,
avait divisé le genre en plusieurs, dans un travail resté inédit, mais com-
muniqué par lui à Dejean , qui en a adopté les résultats dans les deux
dernières éditions de son Catalogue. Les caractères de la plupart d'entre
eux ont été exposés par moi autrefois (i). Comme ils ne reposent que
sur l'un des sexes, les entomologistes ne les ont adoptés qu'à titre de
sections.
Son genre Scctoptebcs comprenait les espèces dont les quatre pre-
miers articles des quatre tarses antérieurs sont fortement dilatés, avec
les trois premiers garnis de cupules en dessous; elles sont peu nom-
breuses et propres à l'Europe australe et à l'Afrique (-2).
Les Cymatopterus et les Rantus se composaient de celles qui n'ont
aux tarses en question que trois articles for|^ement dilatés; les pre-
miers comprenant celles chez lesquelles les crochets de ces tarses sont
égaux dans les deux sexes (ô), les seconds celles qui les ont inégaux (4).
Il y a des uns et des autres eh Europe.
Enfin Eschscholtz réservait le nom de Colymbetes aux espèces dont
les trois premiers articles des mêmes tarses sont faiblement dilatés et un
peu comprimés. M. Aube ne comprend qu'une espèce européenne (s)
dans ce groupe ; les autres sont exotiques.
Ainsi composé, le genre est bien moins nombreux que dans l'origine;
irais il n'en est pas moins très-répandu. Quelques-unes de ses espèces
sont assez grandes, la plupart ne dépassent pas la taille moyenne;
toutes présentent cette particularité, que jamais leurs élytres ne sont
sillonnées (6).
(1) Faune ent. d, env. d. Paris, I^ p. 308 sq.
(2) C. coriacens,pustulatuSj du sud de l'Europe; lanio, de Madère.
(3) C.striatuSf /«sats^ tous deux communs dans toute l'Europe; les autres
sont du nord de ce continent et des Etats-Unis.
(4) C. cons'^ersus,notatus, collaris, d'Europe; les autres sont presque toutes
américaines.
(5) C. Gi'a'pUj, de toute l'Europe, mais assez rare. Les autres Colymbetes
européens du Catalogue de Dejean sont des Ilyuius ou des Agabls.
'(6) Aux trentc-neufespèces mentionnées par M. Aube, aj. : Esp. européenne :
C. dispar^ Bold in Newm. Zool. Append. p. XXIY. — Esp. asiatique : C. vibi-
cicoUiSj Hochh. ia Chaud. Garab. et Hjdroc. d. Cauc. p. 216. — Esp. indienne :
^24 . îjVtiscidej,
ILYBIUS.
Erichs. Gêner. Dyiic. p. 34.
Genre à peine dislinct des Colvmbetes proprement dits et qui n'en
diffère que par le pénultième article des palpes labiaux aussi long que
le dernier, et la forme plus convexe du corps. Les femelles ont le der-
nier arceau de l'abdomen plus ou moins échancré au bout et muni sur la
ligne médiane d'une petite carène, dont l'exlrémilé fait eu général un peu
saillie au centre de l'échancrure en question.
Celte coupe générique, quoique établie par Erichson et généralement
adoptée, ne me parait pas suffisamment distincte. Elle comprend une
douzaine d'espèces, la plupart propres à l'Europe, les autres à l'Amé-
rique du Nord (»}.
AGABUS.
Leach, Zool. Miscell. III, p. 69 et 72 (2).
Lobe médian du menton légèrement échancré. — Dernier article des
palpes tronqué au bout;* celui des labiaux un peu arqué, à peine plus
long que le pénultième; ce dernier faiblement denté dans son milieu;
celui des maxillaires de la longueur du précédent. — Labre déclive,
cclinncré. — Tête large; épistome tronqué. — Yeux peu saillants. —
Antennes médiocres, grêles; leur l'^r article plus gros, le 2e plus court
que les suivants. — Prothorax, écusson et élytres des Colymbetes ; ces
dernières cependant en général un peu plus convexes. — Pâlies ro-
bustes ; les trois premiers articles des quatre tarses antérieurs des mâles
C. lineafus, Kollar u. L. Redtenb. in HiigelsKashm.IV, 2, p. 502.— Esp. de l'Aus-
tralie : C. monostigma, Hope, Proceed. of the ent. Soc. 1842, p. 47. — Esp. de
la Nouvelle-Zélande : C. rufimanus, White, Voy. of the Ereb. and Terror, Ent.
p. 6. — Esp. de l'Amer, du Nord : C semipunctatus, bicoloryphœopierus, bi-
farius, reticulatus, picipes, assimiUs, triscriatus, Rirby, Faun. Bor. Amer,
p. 69. — sirigahiSj J. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New- York, V, p 203. —
Esp. de Patagonie et du Chili : C. reticulatus^ nigrorematus, chiliensis [nigri-
ceps Anbé), suturalis, angustkollis , rotundkolUs, signaius (frilineatus Aube),
Darivinii, Babingt. Trans. of Ihe ent. Soc. 111, p. 4.
(1) Les espèces typiques, /. ater,fenestralus, guttiger, etc., sont communes
dans presque toute l'Europe. Depuis la publication de la Monographie de
M. Aube, qui en contient onze, on n'a décrit que les trois suivantes : /. pleuri-
ticus, J. Le Conle in Agass. Lake Super, p. 2t3; du nord des Etats-Unis. —
regularis, J. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 203; de Cahfor-
nie. — sexdentatus, Schiœdte, Danm. Eleuther. I, p. 487; du nord de l'Eu-
rope.
(2) Syn. LioPTERUs, Eschsch. in Dej. Cat. éd. 3, p. 62, — Necticos, Hope, The
Col. Man. II, p. 140,
COLYMBÉTIDËS. 428
faiblement dilatés, Ircs-comprimés, très-rarcmcnt fortement dilatés,
garnis en dessous de petites cupules d'égale grandeur ; leurs crocliels de
forme Irès-variable, le plus souvent égaux entre eux ; tarses postérieurs
ciliés des deux côtés chez les mâles, en dessus seulement chez les fe-
melles; leurs crochets égaux. — Saillie coxale divisée en deux lobes
divergents et arrondis. — Prosternum comprimé et caréné, plus ou
moins lanciforme en arrière et terminé en pointe très-aiguë. — Corps
oblongo-ovale, médiocrement convexe.
Leach, l'auteur de ce genre, n'y comprenait qu'une espèce du nord
de l'Europe {serrîcornis Payk.), dont les mâles ont les quatre derniers
articles des antennes fortement dilatés et comprimés. Une autre [oblon-
gus F) très-commune dans toute l'étendue de ce continent, et dont les
quatre tarses antérieurs sont fortement dilatés dans le même sexe, et
munis de cupules plus grandes, constituait le genre Liopterus d'Esch-
scholtz. Dans les autres espèces, les crochets des quatre tarses en ques-
tion sont en général égaux, mais varient beaucoup sous le rapport de la
forme. Il en est de même chez les mâles, des cils qui garnissent en des-
sous les tarses postérieurs. Erichson s'est servi de ce caractère pour
diviser le genre en sections (1 ).
Au total ces insectes sont extrêmement voisins des Colymbetes pro-
prement dits et n'en dilTèrent essentiellement que par la mobilité et.
l'égalité des crochets des tarses postérieurs. Mais, sous le rapport de
la forme générale, ils se rapprochent plutôt des Ilybius. Ils sont assez
nombreux et il y en a dans toutes les régions du globe; les espèces dé-
crites s'élèvent à près de quatre-vingts ('2).
COPELATUS.
Erichs. Gêner. Dytic. p. 38.
Menton trilobé; ses lobes arrondis, le médian plus court que les laté-
raux. — Dernier article des palpes tronqué au bout, un peu arqué, de
la longueur du pénultième. — Labre déclive, échancré dans son milieu.
(1) Gêner. Dytic, p. 37. ^
(2) M. Aube en a décrit soixante ; aj. : Esp. européennes : A. reclus, Babingt.
Ann. of nat. Hist. VI, p. 54 [Dit. siriolatus? Gyllh.). — 5i7esîOCM5, Letzner
Uebers. d. Arbeit. d. Schless. Gesells. 1843, p. ■i.—nehvlosus, frigidus, Schiœdte,
Danm. Eleuth. I, p. 467 et 477. — audominalis, bipustulaius, Cosia, Ann. d,
Aspir. nat. Ser. 2, 1,p. 134.— Esp. asiatiques : A. lunigerAiolcn. Melet. ent. I,
p. S2.—glacialis, Hoclih. in Cliaud.Carab. et Hydroc.duCauc. p. 218.— Esp.de
l'Am6r. du Nord : A. dubius, hypomelas, Manh. Bullet. Mosc. I8i3, p. 221. —
terminalis, ardus, punctatus, Slelsheim. Proceed. of the Acad. of Pliilad. II,
p. 27. — angustus, parallelus, J. Le Conte in Agass. Lake Super, p. 213. —
lugens, semivittatus, discolor, morosus, J. Le Conte, Ann. of tlie Lyc. of Ne-w-
York, V, p. 203.
426 DVTISCIDES.
— Tête large ; épistome coupé carrément. — Antennes médiocres,
grêles , sélacées ; leur premier article notablement plus long que les
autres. — Un éciisson distinct. — Elylres oblongo-ovales, déprimées,
finement et assez proSondéme'nt striées ; les stries plus ou moins efla-
cces à leur base. — Paîtes peu robustes ; les trois premiers articles des
quatre tarses antérieurs faiblement dilatés chez les mâles, courts, garnis
en dessous de quelques cupules assez grandes ; tarses postérieurs grêles,
médiocrement déprimés, ciliés des deux côtés dans les deux sexes; les
crochets de tous égaux, mobiles. — Prosternum étroit, caréné, lanci-
forme et assez aigu au bout. — Saillie coxale divisée en deux lobes di-
vergents et arrondis. — Corps oblongo-ovale, déprimé.
Les caractères qui distinguent ces insectes des Agabds, sont peu sail-
lants; néanmoins on les en distingue aisément à leur forme déprimée et
à la manière dont sont striées leurs élytres (l). Toutes les espèces sont
de petite taille ; la plupart se trouvent en Amérique ; mais il y en a
aussi en Afrique, à l'île Maurice et aux Moluques (2).
TRIBU VI.
DYTISCIDES.
Antennes de onze articles, insérées immédiatement en avant et un
peu en dessous des yeux. — Ecusson distinct. — Tarses de cinq arti-
cles; les trois premiers des antérieurs dilatés chez les mâles en une
grande palette suborbiculaire, garnie en dessous de cupules d'inégale
grandeur; les mêmes articles aux tarses intermédiaires et dans le même
sexe, tantôt simples, tantôt dilatés et garnis de cupules égales; tarses
postérieurs très-larges; hanches de la même paire de forme normale. —
Prosternum droit.
L'organisation propre à la famille, arrive à toute sa perfection dans
ce sixième et dernier groupe , qui comprend en même temps les
(1) Suivant Erichson (Archiv. 1843, II, p. 209), VAgabus peruviamis Aube
{Jlybius Saulcy^Bahingt. Trans. of tlie eut. Soc. III, p. 9)^ qui a les Olytres
lisses, serait un Copelatus. •
(2) Aux seize espèces décrites par M. Aube, aj. : C. Galopagoensis^Vf a.levh.
Anii. ofnat. Hist. XVI, p. 23; des îles Gallapagos; douteux quant au genre.
— Erkhsomi, Guérin-M6nev. in Lcfel)vre, Voy. en Abyssin. Eut. p. 270; d'A-
byssinie. — ohtiisus,, strioteUns Bobem. Ins. Caffr. I, p. 242; de Natal. — nor-
malis, Erichs. Arch. 1847, II, p. 74; du Pérou.
Parmi les Colymdetes décrits par Say dans les Trans. of the Amer. Pliilos.
Soc. New Séries II, p. 95, il y en a plusieurs que n'a pas mentionnés M. Aube, et
qui appartiennent au genre actuel; mais je n'en suis certain que pour celui que
Say nomme glyphkus.
DVTISCIDES. 4217
plus grandes espèces. Elles forment cinq genres qui, tous, ont des re-
prcsentanls en Europe.
Un seul crochet fixe aux tarses postérieurs : Cy'oister.
Deux crochets égaux ou subégaux et mobiles : Dytiscus, Eimectes.
— inégaux, le supérieur fixe : Acilius, Hydaticus.
CYBISTER.
CuRTis, Brit. Ent. IV, p. 151 (1).
Lobe médian du menton court, large, échancré. — Dernier article
des palpes un peu arqué et tronqué au bout; les deux derniers des la-
biaux, les trois des maxillaires égaux entre eux. — Labre déclive,
échancré dans son milieu. — Tète grande ; épislome tronqué en avant.
— Yeux gros et assez saillants. — Antennes courtes, grêles, sélacées,
à articles 1 plus gros et plus long que les autres, 2 court, 3-4 plus longs
que les suivants. — Un écusson distinct. — Elytres oblongo-ovales,
élargies au-delà de leur milieu et déprimées en arrière. — Pattes an-
térieures courtes et assez faibles ; les trois premiers articles de leurs
tarses formant chez les mâles une grande palette transversalement
ovale, spongieuse à sa base, munie en avant de quatre rangées de cu-
pules d'égale grandeur ; tarses intermédiaires comprimés dans les deux
sexes ; leurs crochets inégaux chez les mâles ; pattes postérieures très-
robustes; leurs tarses larges, ciliés des deux côtés dans les deux sexes
et terminés par un seul crochet Oxe (a). — Saillie cosale en général
divisée en deux lobes courts, divergents et arrondis. — Prosternum
plane , lanciforme et très-aigu en arrière. — Corps oblongo-ovale, peu
convevc.
Insectes de grande taille, la plupart d'un vert-olive foncé en dessus,
avec les côtés du prothorax jaunes, et une bande latérale ou sub'alérale
de même couleur sur les élylres, bande assez sujette à manquer. Les
femelles se distinguent souvent de leurs mâles, qui sont toujours lisses
en dessus, par de fines stries très-serrées qui recouvrent en totalité ou
en partie leurs élytres (s).
(1) Syn. Trogus, Leach, Zool. Miscell. III, p. 70; nom déjà employé par
Panzer (Krit. Revis, d. Insektenf. Deutschl. II, p. 80) pour un genre d'Ichneu-
monifles. — Trochalus, Eschsch. in Dej. Cat. éd. 3;, p. 60.
(2) Dans quelques espèces exotiques (C giganteus, cosialis. Aube, bhm-
gulatus, Babingt.), ce crocliet est fendu presque jusqu'à sa base, de sorte qu'il
paraît y en avoir deux.
(3) On ne connaît pas dans ce genre de iemellcs sujettes, comme chez certains
Dytiscus, à affecter deux formes sous le rapport de la sculpture des élytres;
mais, chez quelques-unes, l'un ou l'autre des deux sexes présente parfois sur
ces organes de petites fossettes formant quelques rangées régulières. Voy.
Erichson, Arch. 1813, II, p. 209.
428 ftYTïSClDES.
Le genre est riche en espèces el répandu partout (i) ; l'Europe n'en
possède qu'une seule {C. Rœselii), mais qui est très-commune.
DYTISCUS.
Linné, Syst. nat. éd. XH, II, p. 6G4 (2).
Lobe mérlian du menton très-court, large, tantôt échancré, tantôt
presque oiilier. — Dernier article des palpes labiaux en général plus
court que le pénullième, arqué ainsi que celui-ci et tronqué au bout;
les trois derniers arlicics des maxillaires égaux entre eux; le dernier
arqué et obtus à son extrémité. — Labre déclive, échancré dans son
milieu. — Télc grande ; èpistome coupé carrément. — Yeux gros et
saillants. — Antennes médiocres, grêles, sctacées;^*le !'■' article en
général plus grand, le 2« plus court que les suivants. — Un écusson
distinct. — Elytres oblongo-ovales, non élargies en arrière, assez con-
vexes. — Pattes robustes, surtout les antérieures; jambes antérieures
arquées à leur base , sans éperons à leur exlrém.ité et ciliées intérieu-
rement dans leur moitié terminale chez les mâle*; les trois premiers
articles de leurs tarses formani dans le même sexe une palette orbi-
culaire, munie en dessous à sa base de deux grandes ventouses incr îles,
et de petites cupules sur le reste de leur surface; les mêmes articles
aux tarses intermédiaires dilatés, en carré allongé, et munis de petites
cupules en dessous dans ce sexe; tarses postérieurs larges, ciliés des
deux côtés chez les màics. en dessus seulement chez les Icmcllcs; cro-
chets des quatre tarses antérieurs égaux, ceux des postérieurs un peu
inégaux, mobiles. — Saillie coxalc divisée en deux lobes de forme va-
riable, le plus souvent aigus. — Prosternum droit, aplani et spatuli-
forme en arrière. — Corps oblongo-ovale, assez convexe.
Ces insectes sont aussi grands que les Cyeister, ont un système de
coloration semblable, el n'en difîèrent sous le rapport de la forme gc-
nérale qu'en ce que leurs élytrcs ne s'élargissent nullement en arrière.
Dans le nombre il existe quelques espèces (ô), dont les femelles sont
(1) Aux trente-six espèces mentionnées par M. Aube, aj. : Esp. asiatiques :
C Chaudorii, Gotschii (laferalis? F), Hochli in Cliaud. Carab. etHydroc. du
Cauc. p. 213. — Esp. indienne : Trochalus rugulosuSj Kollar u. L. Redtenb. in
Hiigels Kasîim. 1V,2, p. 502. — Esp. de la Tasraanie : C. insidaris, Erichs. Arch.
1842, I, p. 134. — Esp. delaN.-Zélande : C. //oo/verf/, White,Voy.of theEreb.
and Terror, Ent. p. 11. — Esp. de l'Amer, du Sud : C. biungulatus, Babingt. •
Trans. of the ent. Soc. III, p. 3. — prosfernoviridis, œneus, Ormanc. Rev.
zool. 1843, p. 331. — Esp. de la Californie : C ellipticus, explanatus, J. Le
Conte, Ann. of tlieLyc. of New-York, V, p. 202.— Esp. de Natal : C. binotatuSj
marginicollis Bohem. Ins. CaQ'r. I, p. 234.
(2) Syn. Dyticls, Geotfr. Ins. d. envir. de Paris, I, p. 185. — Leioxotus,
Kirby, Faun. Bor. Amer. p. 76.
(3) Quelques auteurs, M. Aube entre autres, qui a suivi en cela l'opinion dQ
tnntôt pareilles à leurs mâles, tantôt très-distinctes pat* la sculpture de
leurs clyircs, qui consiste ici en profonds sillons à partir de la base
de ces organes ou de leur milieu. Chez d'autres ces variétés n'ont
pas encore été observées, et ici les femelles ont constamment les ély-
tres sillonnées (i) ou pareilles (2) à celles des mâles, chez qui les sillons
en question n'existent jamais; ce sont ces dernières espèces, et en se
fondant sur ce seul caractère, que Kirby a séparées des autres sous le
nom générique de Leionotus.
Le genre a une distribution géographique beaucoup plus restreinte
que les Cybister ; il parait borné jusqu'à présent à l'Europe, qui pos-
sède le plus grand nombre de ses espèces, au nord de l'Afrique et à
l'Amérique boréale (3).
EUNECTES.
■ • Erichs. Gerier. Dylic. p. 23 (4).
Menton brièvement trilobé ; le lobe médian plus court que les laté-
raux, tronqué au bout. — Dernier article des palpes labiaux et maxil-
laires notablement plus long que les précédents réunis qui sont très-
courts; le premier rende dans son milieu, tous deux tronqués à leur
extrémité. — Labre déclive, ccbancré et cilié dans son milieu. — An-
tennes médiocres, sétacées; leur 2" article plus court que les autres.
— Un écusson dislirict. — Elytres ovales, élargies en arrière, dé-
primées. — Pattes inédiocrement robustes ; cuisses et jambes anlé-
Dejean, font de ces femelles différentes des espèces distinctes, qui auraient
des mâles absolument identiques; mais je partage entièrement à cet égard l'o-
pinion d'Erichson, qui admet deux formes chez les femelles en question ; voyet
Gêner. Dytic. p. 30. Erichson divise, sous ce rapport, les espèces européenne»
en trois catégories.' A celle dont il s'agit en ce moment appartiennent : le D.
marginalisL. (et conformis Kunze.) — circumcindus Ahr. (et dubius Gyllh.).
— lapponicus Payk. {ti septenirionalis Gyllh.). Il est probable que parmi les
espèces exotiques, il y en a quelques-unes qui doivent. également y rentrer.
(1) D. lalissimus, punctulatus, dimidiatus, pisanus, d'Europe ; carolinus,
des Etats-Unis.
(2) D. circumflexus, d'Europe; habilis, hybridus, vertkalis, des Etats»
Unis.
(3) Erichson (Gen. Dyt. p. 31) dit en connaître une du Cap; mais jusqu'ici
elle est inédite. Aux dix-sept espèces (trois sont à retranclier) décrites par
M. Aube. aj. : D. OoUgbuckii [confl.uens Say)^ Harrisii {Cordieri? Aube),
Franklinii, Kirby, Faun. Bor. Amer. p. 74. — marginkolUs, J. Le Conte,
Boston Jùurn. of nat. Hist. 1845. — diffinis, J. Le Conte in Agassiz^ Lake Super,
p. 212. — anxius, Manh. Bull. Mosc. 1843, p. 218; tous des différentes parties
de l'Amérique du Nord.
(4) Syn. Eretes, Casteln. Ann. d. 1. Soc. eut. I, p. 397. — Nogrus, Eschsch,
ja Dej. Cat. éd. 3, p. 61.
430 DYTISGIDES.
rieures fortement ciliées au côté interne; les trois premiers articles des
tarses de la même |>aire formant une grande palette orbiculaire, garnie
en dessous de cupules serrées dont deux très-grandes à sa base ; tarses
intermédiaires comprimés chez les mâles comme chez les femelles ; les
postérieurs larges, ciliés des deux côtés dans les deux sexes, terminés
par deux crochets égaux et mobiles. — Prosternum comprimé en
avant, lanciforme et très-aigu en arrière. — Corps en ovale court, plus
large en arrière, déprimé.
Pendant longtemps ce genre n'a été composé que d'une seule es-
pèce {Vyt. sliclicus L, griseus F) répandue dans presque toutes les
parties du globe ; Erichson en a fait connaître deux autres (i). Ce sont
des insectes de taille moyenne, très-voisins des Acilius qui suivent, par
leur forme générale, et dont la sculpture des élytres est semblable dans
les deux sexes.
ACILIUS.
Leach, Zool. Miscelî. III^ p. 69 (2).
Lobe médian du menton très-court, large, entier ou un peu échan-
cré. — Dernier article des palpes labiaux plus court, celui des maxil-
laires aussi long que le pénultième ; tous un peu arqués et tronqués au
bout. — Labre déclive, échancré et cilié dans son milieu. — Antennes
courtes, sétacées ; leur 1«"" article plus long, le 2^ plus court que les
autres. — Un écusson distinct. — Elytres plus ou moins brièvement
ovales, élargies en arrière, tantôt déprimées postérieurement, tantôt
assez convexes. — Pattes antérieures robustes; les trois premiers ar-
ticles de leurs tarses formant chez les mâles une palette garnie en
dessous de cupules de grandeur variable ; tarses intermédiaires simples
dans les deux sexes; les postérieurs larges, ciliés des deux côtés dans
les deux sexes *et terminés par deux crochets inégaux, dont le supé-
rieur plus grand et fixe. — Saillie coxale divisée en deux lobes diver-
gents et arrondis. — Prosternum assez large, légèrement convexe, lan-
ciforme en arrière et obtus au bout. ~ Corps plus ou moins large,
déprimé ou un peu convexe.
Sous le rapport de la forme des cupules aux tarses antérieurs des
mâles, le genre se divise en deux sections corroborées par les diffé-
rences que présente la sculpture des élytres chez les fcir.ellcs.
Dans l'une, peu nombreuse et propre à l'Europe, sauf une espèce
qui se trouve aux Elals-Unis (0), les tarses en question ontu;;c énorme
(1) E. helvolus, Erichs. Ai-ch. 1812, I, p. 131; de la Tasmanie. — occiden-
^Hfc^Ericlis. ibid. 1847, 1, p. 73 ; du Pérou.
(2) Syn. Thehmonectus, Esclisch. in Dcj. Cat. éd. 3, p. 61.
(3) A. sulcaius, brevis, canaliculatns, d'Europe- semisulcattis, des Etats-
Unis.
DYTISCIDES. 431
cupule à leur base, deux de grandeur médiocre près de leur angle an-
lérieur interne, et d'autres plus petites le long de leur bord atitôiieur ;
les clytres des femelles présentent quelques larges sillons longitudinaux
garnis de longs poils couchés ; le corps est en même temps très-large
et déprimé.
Dans l'autre, dont Eschscholtz a fait, sous le nom de Thermonectus,
un genre adopté par Dejean , les cupules des tarses antérieurs des
màlcs sont toutes petites et égales entre elles ; les élylres des femelles
sont lisses ou n'ont que des stries assez profondes à leur base ; le corps
est plus ovale et plus convexe que dans la section précédente. Les
espèces asseii! nombreuses sont toutes américaines (i). Erichson (2)
les a placées parmi les Hydaticus qui suivent, mais les tarses inter-
médiaires étant simples chez les mâles, je crois avec M. Aube qu'elles
le sont mieux ici.
Les AciLics sont de taille moyenne ou assez grande, ordinairement
d'un brun-grisâtre terne et souvent maculés de jaune.
HYDATICUS.
Leach, Zool. Miscell. III, p. 69 (3).
Ces insectes ne diffèrent des Aciuus que par leur forme générale
plus oblongue, plus convexe, et en ce que les tarses intermédiaires sont
dilatés (4) et garnis de cupules chez les mâles; celles qui existent sous
les tarses antérieurs dans" le même sexe, sont aussi autrement faites:
elles sont plus grandes et égales entre elles, sauf trois à la base qui sont
un peu plus développées.
Il y a également ici deux sections à établir, selon que les tarses inter-
médiaires des mâles sont dilatés en une palette quadrangulaire, munie
de quatre rangées de cupules (5), ou peu élargis, avec deux rangées
(1) M. Aube en mentionne treize ; depuis l'apparition de son travail, on n'en
a décrit que deux nouvelles, de Californie : A. simplex, laticinctus, J. Le Conte,
Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 202.
(2) Gen. Dytic. p. 28.
(3) Syn. Graphoderus, Eschsch. in Dej. Cat. éd. 3, p.. 61.
(4) Une seule espèce, H. austriacus, fait exception à cet égard,, ces tarses
étant simples dans le sexe en question. Quant à VH. vorrucifer du nord de TEu-
ropc, dont le mâle aurait tous les tarses simples, selon Gyllenhall et M. Aube,
il paraît hors de doute maintenant que cette soi-disant espèce a été établie sur
une forme anormale de VH. zonatus femelle, et que les exemplaires décrits
comme des mâles par les deux auteurs ci-dessus, ne sont que des femelles nor-
males du même zonatus. Voyez Erichson, Arch. 1838, H, p. 214, et Wanh. Acta
Finland. 1841, p. 249.
(5) H. transversaUs , Hybneri, Leandcr, stagnalis, grammicitx d'Europe;
les espèces exotiques sont nombreuses.
«colcment de cupules. C'est sur celle seconde section qu'Eschschottx ataiÉ
établi son genre Ghaphodercs (i).
Les HvDATiccs sont de taille moyenne ou assez petite, et répandus
sur toute la surface du globe (2). Les femelles sont lisses comme les,
mâles, sauf un certain nombre qui ont quelques impressions irrégulières
dans la région huméraie.
(1) H. cinereiiSj bilineatus, zonatus, d'Europe ; ce groupe est beaucoup moins
riche que le précédent.
(2) Aux quarante-quatre espèces décrites par M. Aube, aj. : H. discoidalis^
Hope, Ann. of nat. Hist. XI, p. 364; de la côte occidentale d'Afrique. — galla,
Guérin-Ménev. in Lefebvr. Voy. en Abyssin. Ent. p. 268; d'Abyssinie. — flavo-
lineatuSj caffer, apicalis Bohem. Ins. CalTr. I, p. 237. — meridionalis, Mel*-
heim. Proceed. of the Acad. of Philad. II, p. 27 ; des Etats-Unis, — fascicollis
{zomtu^ var.), J. Le Conte in Agassiz, Lake Super, p. 213.
FAMILLE IV.
GYRINIDES.
Menlon profondement éch.incré. — Languette cornée, saillante, —
Mâchoires grêles, arquées, Irès-aiguës au bout, presque toujours dé-
pourvues de lobe externe. — Palpes courts; les labiaux de trois, les
maxillaires de quatre articles. — Mandibules courtes, arquées tt bi^
dentées à leur extrémiié. — Deux yeux de chaque côté, l'un supérieur,
l'aulre inférieur. — Antennes très-courtes, robustes, rigides, de onze
articles; le 2e et le 3" grands ; celui-ci prolongé en une oreillette au
côté externe; le dernier aussi long que les sept précédents réunis, qui
sont très-courts. — Les quatre pattes postérieures fortement com-
primées et très-larges; hanches de la dernière paire réunies sur la
ligne médiane et prolongées postérieurement en une grande saillie ;
tarses de cinq articles. — Abdomen composé en dessous de six seg-
ments ; les trois premiers soudés ensemble.
Ces insectes, longtemps associés aux Dytiscides et qui en sont effec-
tivement voisins par leur genre de vie, la forme générale de leur corps,
l'union intime qui existe entre ses trois parties principales, etc., s'en
éloignent par une foule de caractères d'importance 1res- diverse, mais
qui, réunis, montrent qu'on a affaire ici à un type particulier.
Déjà pour les organes buccaux, qui sont construits sur le même plan,
on remarque les différences suivantes : le menton est plus profondé-
ment échancré, avec ses lobes latéraux toujours fortement arrondis en
dehors et en avant; les palpes sont plus courts et plus robustes; le lobe
externe des mâchoires manque, sauf chez les Gïrinus où il consiste
en un appendice spinilorme très-gréle (i); enfin, le labre est sujet à
prendre un développement inconnu dans la famille prcccdcnlc.
(1) Cet appendice est difficile à voir, par suite de sa gracillti; ; aussi quelques
auteurs^ notamment Kirby (Fauna Dor. Amer. p. 78 noie) et M. Auti6 (Spcc. cl.
Ilytlroc. p. 650), n'ayant pas pu le découvrir, ont douté de son existi ncr, quoi-
qu'il eût déjà été figuré par Sturm (Deutsclil. Ins. X, pi. 226 f. H) et M. Curtis
(Brit. eut. Il, pi. 79, f. 3). Depuis, il la été de nouveau par M. Schiœdle dans
ses Danm. Eleuth. pi, 23, f. m.
Coléoptères, ïonje 1. 2§
434 GTBINIDES.
La présence de deux yeux de chaque côté est une particularité presque
sans autre exemple, dans l'ordre entier des Coléoptères. La position de
ces organes fait que les Gyrinides peuvent voir simultanément en haut et
en bas, dans l'air et dans l'eau, mais la largeur du canlhus qui sépare
les deux yeux, doit rendre la vision à peu près nulle dans la direction
horizontale.
Les antennes sont toujours beaucoup plus courtes que la tète et in-
sérées dans un profond et large sillon latéral, un peu en avant des yeux.
Leur l«r article est très-petit et obconique, le 2^ très-grand, subgio •
buleux et tronqué en avant; le 3« en forme d'oreillette est inséré sur
le bord externe de la troncature et, à côté de lui, en dedans, la lige an-
tennaire dont le dernier article éprouve seul quelques légères modi-
fications dans sa forme. Les articles intermédiaires sont si courts et si
serrés qu'il est bien difficile de les compter, et qu'il n'est pas démontré
que les antennes se composent réellement de onze articles (1).
La tête et le prothorax sont pareils à ceux des Dytiscides; comme
chez ces derniers, l'écusson est tantôt présent, tantôt nul ; mais les ély-
Ires ne cachent pas complètement l'abdomen, et leur extrémité est
souvent tronquée ou échancrée et épineuse; elles recouvrent toujours
des ailes bien développées. Dans la moitié environ des genres, les trois
derniers segments abdominaux se rétrécissent plus ou moins brusque-
ment, et le dernier s'allonge en cône déprimé. Sa face inférieure est
parcourue dans toute sa longueur par une fissure étroHe, ordinairement
ciliée.
Après les yeux et les antennes , c'est surtout par la slruclur* des
pattes et des segments thoraciques en dessous, que ces insectes s'éloi-
gnent des Dyliscides.
Ici ce sont les pattes antérieures qui sont les plus longues de toutes ;
leurs hanches sont ovalaires et trèsrapprochées , leurs cuisses Irès-
îongues et en massue renversée ; les jambes, un peu plus courtes, s'é-
largissent plus ou moins à leur extrémité ; leurs tarses sont comprimés
chez les femelles ; chez les mâles tous leurs articles sont dilatés en une
palette de forme variable, et le dernier présente en avant une petite
échancrure dans laquelle sont insérés les crochets. La brosse serrée
qui revêt cette palette en dessous, paraît, au premier aspect, formée
de poils, mais elle se compose en réalité de très-petites cupules portées
par de longs pétioles.
Les pattes intermédiaires sont très-éloignées des antérieures et
tantôt plus rapprochées des postérieures, tantôt placées à égale di-
stance entre les deux paires. Sauf leurs hanches qui sont allongées,
(1) M. Schiœdte (Danm. Eleutli. pi. 23, f. o, h, c), qui a représenté celles de
trois espèces de Gïrinus, ne figure que dix articles, et je ne suis pas sûr d'en
compter davantage chez It^s plus gra^ndes espèces exotiques d'ËNHXDRus et de
DlNEUTUS.
obliques et soudées au mésoslernum, elles ressemblent compiètcmeïit
aux postérieures. Les unes et les autres sont courtes et comprimées au
point de paraître papyracées et même membraneuses chez certaines
espèces. Leurs cuisses sont triangulaires, rarement quadrilatères; les
jambes affectent la même forme, mais sont plus courtes; le tarse n'oc-
cupe qu'une partie de leur troncature qui est oblique. Son premier ar-
ticle, en partant du côté interne, est très-grand et triangulaire; les trois
suivants forment des espèces de lanières très-longues, très-serrées et
obliques; le dernier est très-petit et placé au sommet du pénuUièmc.
Les hanches postérieures sont très-grandes, coupées plus ou moins car-
rément en avant, obliquement ou paraboiiquemcnt en arrière, et unies
sur la ligne médiane par une suture droite ; leur saillie postérieure est
courte et simplement tronquée; toutes deux présentent en dehors un
large sillon oblique, qui reçoit les pattes postérieures au repos.
Les jambes des trois paires sont en gériéra! dépourvues d'éperons ou
n'en ont qu'un seul, très-petit, qui n'existe même souvent qu'aux pos-
térieures. Celles-ci et les intermédiaires sont munies d'une touffe de
cils au bord externe de leur troncature. Les crochets ne varient pas;
ils sont toujours petits, égaux, arqués et très-aigus.
Des trois segments thoraciques, c'est le mésoslernum qui est le plus
grand et qui constitue la majeure partie de la poitrine, ce qui est ab-
solument l'inverse de ce qui existe chez les Dytiscidcs. Le prosternum
est court, très-étroit entre les hanches antérieures qu'il ne dépasse pas
en arrière, caréné sur la ligne médiane, ei se met en rapport avec le
mésosternum. Celui-ci forme un rhorabe irréguiier, obtus en avant et
dont les deux côtés antérieurs limitent intcrieuremeal deux longs sil-
lons où se placent au repos les cuisses de la première paire de pattes;
les deux côtés postérieurs sont moins obliques et limités par les hanches
intermédiaires. Enfin, le métastcrnum est réduit à une bande trans-
f ersale, étroite et échancrée par les hanches en question , dans son
milieu, et plus ou moms élargie à ses deux extrémités. Ses parapleures
^ont simples, comme chez les Dytiscides, et séparées (;le l'abdomen par
les hanches postérieures.
On voit de suite, d'après la structure de leurs quatre pattes posté-
xicures, que ces insectes doivent nager avec plus de facilité que les Dy-
tiscides; aussi leurs allures dans l'eau sont elles très-différentes. lisse
tiennent habituellement à la surface du fiuide, souvent en bandes nom-
■breuses, et y décrivent, avec une rapidité extrême, mille tours plus oa
moins circulaires, qu'ils interrompent par des repos subits. Quand ils
plongent, ils entraînent avec eux une bulle d'air attachée, comme un
globule brillant, à la partie postérieure de leur corps. Ils fréquentent
non-seulement les eaux douces, mais encore celles de la mer, près de
ses rivages. Comme les Dytiscides, ils font aussi usage de leurs ailes,
mais peut-être un peu moins fréquemment. Ils émettent aussi, quand
on les saisit, yn fluide laiteux d'une odeur désagréable, mais dont la
43d értHniiitii
source n'est pas bien connue. Dans nos pays on trouve de ccj insccîei
pendant toute l'année , et il n'est pas rare de les voir exécuter leurs
évolutions accoutumées pendant les beaux jours de l'iiivcr.
Peu de temps après avoir été fécondées, les femelles pondent sur
les fouilles des plantes aquatiques, de petits œufs cylindriques qu'elles
placent buut à bout et qui ne tardent pas à éclore. On ne possède pas
encore des rcnsoignemenls complets sur les larves (')• Leur corps al-
longé, étroit et presque d'égale largeur dans toute son étendue, se com-
pose de treize segments (2). La tête en carré allongé et arrondi aux
angles, présente sur son bord antérieur deux petites dents. La bouche
est close comme celle des larves de la famille précédente, et pourvue
de mandibules pareilles; ses autres parties sont inconnues. Les an-
tennes sont latérales et composées de quatre articles, dont le premier
couit et gros. Une tache obscure qu'on voit de chaque côté de la tête,
parait être le siège des stemmatcs dont on ignore le nombre. Les
douze segments du corps sont séparés par des incisions latérales bien
marquées. Le prothorax est presque du double plus long que chacun
des deux autres segments Ihoraciques. Les pattes sont médiocres,
grêles et terminées par deux petits crochets. Les huits premiers segments
abdominaux sont presque carrés, et portent de chaque côté un tilament
conique, perpendiculaire au corps et peu mobile. Le neuvième segment
qui est en carré allongé, en porte quatre plus longs, plus Ilcxibles et
dirigés en arrière ; à son extrémité se voient quatre petits crochets.
Les stigmates n'ont pas encore été décrits; il est probable que les fila-
ments dont il vient d'être question, et surtout les derniers, jouent lo
rôle de pseudo-branchies ; on observe en efi'ct dans leur intérieur uno
fine trachée, qui s'étend jusqu'à leur extrémité. Ces filanricnts donnent
à ces larves, ain^que l'a dit De Géer, l'aspect de Scolopendres.
Quand leur croissance est terminée, elles sortent de l'eau, grimpent
sur les plantes aquatiques (3), et se renferment dans un cocon ovaléH
(1) Modeer (Mém. d. l'Acad. de Stockholm, 1770, p. 324) est le seul auteur
qui les ait observées à l'état adulte. Après lui. De Géer (Mém. IV, p. 361, pi. 13,
f. 16-20) en a décrit et figuré une dans son jeune âge. C'est du ces deux sources
que provient tout ce qu'on trouve à ce sujet dans les auteurs. Pour la liste de
ces derniers, voyez Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, VIII,
p. 385.
(2) Erichson (Arc>i. 1841, 1, p. 77), et après lui Ml. Chapuis et Candèze, qui
ont traduit sa description, ne lui assignent à tort que douze segments, comme
aux larves des Dytiscidcs. De Géer en indique positivement treize, dont neuf
et non pas huit, pour l'abdomen.
(3) Il paraît qu'elles s'éloignent quelquefois ;\ une certaine distance. M. Gries-
bach (Ent. Mag. IV, p. 454) rapporte avoir trouvé des cocons de VOrcctochilus
. villosus sous l'écorce d'un vieux saule décomposé, distant de quelques pieds
du rivage d'une rivière. Un individu à l'état parfait de la même espèce a été
également trouvé par Jtt. Palterson (Ent. Mag. II, p. 530) dans une coquille d'eau
CVRlîflDEj. 4âY
aminci a scS deux exlrcmi(és et composé d'une substance qui a l'ap-
parence du papier gris. Environ un mois après, l'insecte parfait cclôt
et se rend immédiatement à l'eau, son élément naturel.
Les Gyrinides sont répandus dans toutes les grandes régions du globe ;
mais de leurs genres, peu nombreux il est vrai, deux seulement (Gy-
RiMJS et Orectociiilus). ont des représentants en Europe. Quant à
leurs espèces, on en connaît actuellement un peu plus d'une centaine.
Erichson est le premier qui les ait constitués en une farnille propre ( i ).
Avant lui on les considérait, avec Lalreille (2), comme une simple
section des Dyliscides dont ils sont réellement plus éloignés, comme
le fait observer avec raison 4îrichson, que ces derniers ne le sont des
Carabiques (s). Cette famille est aujourd'hui généralement adoptée.
Depuis la monograpbic que lui a consacrée M. Aube (4), on n'y a établi
aucun genre nouveau. Elle n'en contient que sept, qui me paraissent
devoir être disposés un peu autrement que ne l'a fait cet entomologiste
distingué (5).
I. Dernier segment abdominal déprimé et arrondi au bout.
a Un écusson distinct : Enhydrus, Gyrinus.
a a Point d'écusson.
Labre transversal : Dineutus.
— saillant^ triangulaire : Porrorhynchus. ;
II. Dernier segment abdominal en cône allongé.
b Labre saillant et rétréci en avant.
Point d'écusson : Gyretes. . .
Un écusson : Orectochilus.
bh Labre transversal : Patrus.
douce dont l'ouverture était bouchée par un fragment de plante mêlé h de la
vase, et dont l'intérieur était tapissé d'une couche de soie blanche. La larve s'é-
tait évidemment réfugiée dans cet asile et y avait subi ses transformations.
(1) Die Ksef. d. Mark Brand. I, p. 190.
(2) Latreille avait commencé par s'exagérer leurs différences avec les Dytis-
cides; dans son Gêner. Crustac. et Ins. il les avait complètement séparés de
ceux-ci pour les associer aux Parnus dans sa famille des OHophot'i. Depuis, il
les a constamment placés parmi les Hydrocanthares.
(3) Il y a une transition des Carabiques aux Dytiscides par les Omophron, les
Amphizoa et les Pelobius ; il n'y en a pas de ces derniers aux Gyrinicles ; c'est
un des groupes les plus nettement limités qu'il y ait parmi les Coléoptères.
(4) A la suite de son Species des Hydrocanthares.
(5) M. Aube a pris pour point de départ la présence ou l'absence de l'écus-
son ; la forme du dernier segment abdominal est un caractère manifestement
de plus d'importance.
438 CVRINIDE9.
ENHYDRUS.
De Casteln. Etud. eut. p. 110 (1).
Menton sans dent médiane. —Articles des palpes labiaux s'allohgéant
gradaellenient ; le dernier des maxillaires aussi long que les trois pré-
cédents réunis. — Labre arrondi et cilié en avant. — Epistome coupé
carrément. — Ecusson en triangle transversal, rectiligne. — Elytres
ovalaires, presque planes, sillonnées longitudinalement, arrondies ou
échancrées à leur extrémité. — Pattes antérieures très-longues ; leurs
tarses formant chez les mâles une large palette très-arrondie en dehors,
presque rectiligne au côté interne, munie en dessous de petites cupules
piliformes très-serrées. — Dernier segment abdominal plane, arrondi
et cilié au bout. — Corps ovale ou oblong, déprimé.
Ce genre ne comprend que trois espèces, dont l'une (E. sulcalus)
du Brésil est une des plus grandes de la famille. Les deux autres sont
originaires de l'Australie et plus petites (a).
GYRINUS.
Geoffii. Ins. d. env. d. Parii, I^ p. 193.
Menton sans dent médiane. — Mâchoires pourvues d'un lobe externe.
■ — Dernier article des palpes aussi long que les précédents réunis. —
Labre transversal, arrondi et cillé eri avant. — Epistome coupé Carré-
ment. — Un écusson distinct, le plus souvent allonge et très-aigu en
arrière. — Elytres ovales ou oblongues, arrondies ou tronquées, rare-
ment échancrées en arrière, médiocrement convexes. — Pattes anté-
rieures médiocres ; leurs tarses dilatés chez les mâles en une palette
oblongue, assez étroite et spongieuse en dessous. — Dernier segment
abdominal déprimé, arrondi au bout, en général non ou à peine cilié.
■ — Corps ovalaire ou oblong, plus ou moins convexe.
Réduit aux espèces qui présentent ces caractères, l'ancien genre Gy-
^itvs est encore le plus nombreux de lîf famille, mais ses espèces
(1) Syn. Emnectus, Escliseh. in Dej. Cat. éd. 3, p. 66. Ce ni oui devrait avoir
la préférence sur celui d'ENHTDRifS, qui a déjà été proposé antériéUrëiôeilt, aVCc
là désinence féminine) pour des Mammifères, dès Reptiles et même un genre de
plantes. Voyez Agassiz, Notoenel. Zool. Index univers, p. 138.
(2) È. oblongûs, Rékhei , Âubé, Hydroc; p. 653. M. Aube n'a pas Coniiii
exactement la patrie de ces deux insectes; ils sent bien de TAuslralie, comme
je l'indique dans le texte.
Je possède, Sous le nom inédit de Cycious Dejéanîi Bùquet, une quàtHème
espèce, originaire de la Colombie, presque àiissi grande que lè sulcafus, mais
ayant complètement la forme assez convexe et le faciès d'ùii Î)ineiîtcs.
GYBINIDES» 43d
répandues sur tous les points du globe, sont à peine de grandeur
tnoyenne, et, pour la plupart assez petites. Presque toutes présentent
sur les élytres des rangées longitudinales de points enfoncés; les
mêmes organes sont quelquePeis, ainsi que le prolhorax, bordés de
jaune, particularité qui ne se retrouve que dans le genre Porro-
BHYNCHCS (1).
DINEUTUS.
Mxc-Leat, Anml. Jav. p. 30 (2).
Menton sans dent médiane. — Dernier article des palpes labiaux
aussi long, celui des maxillaires plus long que les précédents réunis,
tronqué au bout aux premiers. — Labre arrondi et cilié en avant. —
Ëpistome légèrement échancré. — Point d'écusson. — Elytres ova-
laires, plus ou moins convexes, lisses en général, arrondies ou échan-
crées à leur extrémité. — Pattes antérieures très-longues ; leurs articles
formant chez les mâles une palette allongée, assez étroite, à bords pa-
rallèles et spongieuse en dessous. — Dernier segment abdominal dé-
primé, en triangle arrondi et cilié. — Corps ovale, plus ou moins convexe.
L'absence d'écusson est le principal caractère qui distingue ce genre
des deux précédents. Il tient aux Enhydrds par la grandeur des pattes
antérieures; mais les tarses de ces pattes sont faits chez les mâles
à peu de chose près comme chez les Gyrinus du même sexe. C'est
on groupe assez nombreux et répandu dans la plupart des contrées
chaudes du globe, surtout dans l'ancien continent (3).
(1) Aux qtiarànte-cincî espèces décrites par M. Aube, aj. : Esp. européenne :
G. rivularis, Costa, Ann. degl. Aspir. nat. Série 2, I, p. 135. — Esp. de Cali-
fornie : O.plicifer, consobrinus, i. Le Conte, Ann. of the Lyc. of Ne'w-York, V,
p. 209. — Esp. du Chili : G. ellipticus, Gayi, Solier in Gay, Hist. de Chile, Zool.
IV, p. 262.— Esp. de l'Australie : G. iridis, Hope, Proceed. of the ent. Soc. 1842,
p. 48. — Esp. de Natal : G. flavipes, amœnulus Bohem. lus. Caffr. I, p. 258.
La synonymie des espèces européennes est assez embrouillée ; pour celles de
l'Allemagne, voyez Suffrian, Stettin. ent. Zeit. 1842, p. 219, 1843, p. 25 et
369, et 1846, p. 210. M. De Mannerheim a également publié (ibid. 1847, p. 208)
quelques remarques de même nature sur ces insectes.
(2) Je rétablis l'orthographe du nom du genre telle qu'on la trouve dans cet
ouvrage ; on l'a altérée gratuitement en changeant le nom de Dijjetjtus en ce-
lui de DiNEUTEs. — Syn. Cyclods, Escksch. in Dej. Cat. éd. 3, p. 66.— Cyclinus,
Kirby, Faun. Bor. Amer. p. 78.
(3) Le type du genre. D. politus,, Mac-Leay, est de Java. — Aux vingt et une
espèces décrites par M. Aube, aj. : D. gondaricus, Reiche in Gallnier, Voy. en
Abyssin. Ent. p. 279; d'Abyssinie. — Cyclons opacus, lnf»'atus,, Melsh. Pro-
ceed. of the Acad. of Philad. Il, p. 29; des Etats-LIuis. — /). Goxddii, Hope,
Proceed. of the ent. Soc. 1842, p. 48; de l'Australie. — caffer Bohem. Ins.
Caffr. I, p. 262; de Natal,
4iO
eVBIKIDSfl.
PORRORHYNCHUS.
De Casteln. Etud. eut. p, 108 (1).
Mcnlon sans dent médiane. — Dernier article des palpes tronqué
au bout; celui des labiaux plus long, celui des maxillaires un peu plus
court que les précédents réunis. — Labre triangulaire , très-saillant,
termine en pointe mousse et cilié. — Dernier article des antennes
Ironqué. — Point d'écusson. — Elylrcs convexes sur le disque, dé-
primées sur les bords latéraux, arrondies et épineuses à leur extrémité.
— Patics antérieures très-longues; leurs tarses dilatés chez les mâles
en une palette allongée, spongieuse en dessous. — Dernier segment
abdominal déprimé, rétréci en arrière et arrondi au bouî. — Corps ova-
laire, convexe.
On n'en connaît qu'une espèce ( P. marginalus) de Java, de grande
taille et bordée de jaune latéralement.
GYRETES.
Brullé, Hid. nat. d. Ins. V, p. 241 (2).
Menton muni d'une petite dent médiane aiguë. — Dernier article dei
palpes tronqué; celui des labiaux plus long, celui des maxillaires pas
plus long que les précédents réunis. — Labre saillant, réiréci, arrondi
et cilié en avant. — Dernier article des antennes subacuminé au bout.
— Epislome faiblement échancré. — Point d'écusson. — Elytres ova-
laires, plus ou moins convexes, diversement tronquées et souvent épi-
neuses à leur extrémité. — Pattes antérieures médiocres; leurs articles
dilatés chez les mâles en une palette allongée, spongieuse en dessous.
— Dernier segment abdominal en cône allongé. — Corps ovale ou
oblong, plus ou moins convexe.
Genre propre aux diverses parties chaudes de l'Amérique, où il re-
présente les Orectochilcs, qui n'y existent pas, et dont il ne diffère
essentiellement que par l'absence de l'écusson ; ses espèces sont en
outre généralement un peu plus grandes. On en a décrit neuf en tout (3).
(1) Syn. Trigonocheiltis, Dej. Cat. éd. 3^ p. 67.
(2) Syn. Cybister, Eschsch. in Dej. Cat. éd. 3, p. 67.
(3) M. Aube en a connu huit; aj. : G. sinuatus, J. Le Conte, Ann. of th»
Lyc. of New-York, V, p. 210; de Californie.
GYRINIDES.
441
ORECTOCHILUS,
(EscHSCH.) Lacord. Faune enf. d. env. d. Paris, l, p. 344.
Menton muni d'une petite dent métlianc aiguë. — Dernier article des
palpes labiaux aussi long que les trois précédents réunis, et tronqué au
bout; ceux des maxillaires croissant gratluellcmcnt en longueur; le
dernier tronque également. — Labre saillant, arrondi et cilié en avant.
— Epistomc coupé carrément. — Dernier article dos antennes coupé
plus ou moins carrément. — Un écusson distinct, en triangle rertiligne.
— Elytres ob'.ongues, convexes, tronquées et en général épineuses en
arrière. — Pattes antérieures médiocres ; leurs arlicies chez les mâles
dilatés en une palette oblongue, spongieuse en dessous. — Dernier seg-
ment abdominal en conc allongé et cilié au bout. — Corps oblong, con-
vexe, rétréci à ses deux extrémités.
Les espèces de ce genre, dont on connaît une quinzaine (1), sont
propres à l'ancien continent et répandues dans les diverses parties de
l'Afrique et des Indes orientales, sauf une seule (0. villosus F.) qui se
trouve dans presque toute l'Europe et qui forme le type du genre. Elle
est nocturne et se tient habituellement sous les pierres, ou à la surface
de l'eau, sous les corps flottants et les feuilles des plantes aquatiques ;
quelquefois cependant on la rencontre hors de ces abris et exposée à
la lumière, comme les Gyrincs (2) ; il est probable que les espèces exo-
tiques ont des habitudes analogues.
PATRUS.
AuBÉ; Spec. d. Hydrocanth. p. 724.
Menton muni d'une très-courte saillie triangulaire médiane. — Der-
nier article des palpes labiaux renflé et oblus au bout, plus long que le
pénultième, le 1" très-court ; le dernier des maxillaires aussi long que
les trois précédents réunis et tronqué-à»son extrémité.— Labre fortement
transversal, largement arrondi et cilié en avant. — Dernier article des
antennes obliquement tronqué. — Epislome sinué dans son milieu. —
Un écusson distinct. — Elytres ovalaires, convexes et tronquées au
(1) Quatorze sont décrites dans la Monographie de M. Aube; aj. : 0. semi-
vesiitus, Gu6rin-Ménev. Rev. Zool. 1840^ p. 38; du Bengale. — bicostatxis ,
Bohem. Ins. Caffr. I, p. 261; de Natal.
\2) Les habitudes nocturnes de cet insecte ont été contestées ; mais les ob-
servations de M. Rosenhàuer (Beitr. zur Insektenf. Europ. I, P- 83) et surtout
celles de M. Frauenfeld (Isis, 1847, p. 772), qui en a élevé des individus en
captivité, les ont mises hors de doute.
443 GTRIISIDES.
bout. — Faites antérieures médiocres; leurs articles dilatés chez les
mâles en une palette assez large, allongée, arquée sur son bord externe,
droite sur rinleme, et spongieuse en dessous. — Dernier anneau abdo-
minal en cône très-allongé et cilié au bout. — Corps ovalaire, convexe.
M. Aube a établi ce genre sur une espèce (P. javànus) de Java dont
il n'a connu que la femelle; un mâle de ma collection m'a permis de
décrire les tarses antérieurs de ce sexe, qui se rapprochent un peu de
ceux des Enuydrtjs pour la forme, tout en étant bien moins larges. Cet
insecte est de taillé moyenne.
FAMILLE V.
Menton grand, entier. — Mâchoires terminées par deux lobes iner-
mes. -s. Palpes maxillaires en général aussi longs, parfois plus longs que
les antennes. — Mandibules très-courtes. — Antennes de six à neuf
tïrlicles ; le premier toujours allongé, les derniers formant une massue.
— Pattes postérieures natatoires chez un certain nombre; tarses de cinq
articles. — Abdomen composé en dessous de cinq, rarement de quatre,
six ou sept segments.
Au premier coup-d'œil, celte famille sembJe subdivisible en plusieurs
autres, en d'autres termes, constituer un groupe d'un rang supérieur k
celui qu'on lui assigne généralement. Cependant quand on l'étudié de
près, on y reconnaît un type commun, mais qui a été plus modifié que
celui des Carnassiers terrestres ou aquatiques, par suite de la diversité
des habitudes.
En effet, parmi ces insectes, les uns vivent plongés dans les eaux,
comme les Dytiscides, les autres se tiennent dans la vase ou sur les
plantes de leurs bords, tandis que les derniers vivent dans les excré-
ments des animaux herbivores ou dans les bolets. La forme géiicrale du
corps, et surtout les organes locomoteurs, varient en conséquence.
Chez les espèces aquatiques, le premier est plus ou moins brièvement
ovale, en général fort convexe, parfois même subglobuleux, et ses trois
parties principales, sans être aussi solidement unies entre elles que chez
les Dytiscides, présentent, comme chez ceux-ci, un contour continu, la
tête étant enfoncée dans le prothorax , et celui-ci de la même largeur
en arrière que la base des élytres. Il est assez remarquable que ce
sont les espèces terrestres qui se rapprochent le plus de cette formé,
tandis que celles qui sont riveraines, ou semi-aquatiques, ont un fades
différent , dû à leur forme plus ou moins parallèle, peu convexe, et à
ce que leur prothorax est plus étroit que la base des élytres.
Les organes buccaux ne varient que dans des limites peu étendues. Le
menton est toujours grand, plane et recouvre la majeure partie de la
cavité buccale. La languette l'égale en largeur, mais le dcpas^se à peine ;
ii^ >ALMC0nNE8,
son bord anlcrleur est cilié, ooupé carrément, parfois échancré dans
son milieu. Au tolal, cet organe est peu apparent et d'un faible secours
pour la caractérisliquc des genres. Les deux lobes des mâchoires four-
nissent, au contraire, des caractères de tribus, selon que tous deux ou
l'un d'eux seulement, est coriace, corné ou membraneux; leur cxtré-
milé est garnie de poils ou de cils, mais jamais, sauf chez les Speh-
cuEus, n'a de dents proprement dites. Les palpes sont à l'état normal,
quant au nombre de leurs ariicles , les labiaux en ayant trois et les
maxillaires quatre. Les premiers sont toujours courts et médiocres ; il
est rare que les seconds soient notablement moins longs que les an-
tennes. Les mandibules, toujours larges et fortement arquées, devien-
nent souvent comme membraneuses au côté interne ; leur cxîrémilé est
en général bidentée ou fissile, et précédée dune ou plusieurs dents ;
une saillie de leur base constitue une surface molaire, plus particuliè-
rement développée chez les espèces éminemment herbivores. Enfin le
labre, toujours fortement transversal, n'est bien apparent que chez les
Hydrophilides et quelques Hydrobiides ; dans les autres espèces, il est
plus ou moins rétracté sous l'épistome.
Les antennes sont constamment insérées sous les bords latéraux de la
tête, qui forment comme une voûte de chaque côté, et immédiatement
en avant des yeux qu'elles touchent presque. Elles ne sont guère plus
longues que la télé, rétractiies sous ses bords, et terminées par une
massue de trois à cinq articles pubcsccnts, sauf le premier qui sert de
base à la massue et qui est en forme de coupe ou de cornet. Les articles
intermédiaires entre celle massue et le premier, ou les deux premiers,
sont si courts et si serrés, qu'il est souvent difliîcile de préciser exacte-
ment leur nombre.
Les yeux ont la plus grande analogie avec ceux des Dytiscides. Les
seules modifications qu'ils présentent, s'observent chez les Berosîis qui
les ont plus saillants que de coutume , les Sph>erididm chez qui ils
sont en grande partie cachés sous les bords latéraux de la tête, mais
surtout chez les Ampuiops qui en ont deux de chaque côté, tout aussi
séparés que ceux des Gyrinides. L'écusson est constamment distinct.
Les élytres recouvrent l'abdomen en entier, sauf chez les Limnebiusoù
leur extrémité est un peu tronquée. Les ailes inférieures ne paraissent
jamais manquer.
Chez les espèces aquatiques, on croirait volontiers a priori devoir
trouver dans la structure des segments Ihoraciques, celle des hanches
postérieures, et la situation relative des pâlies, quelque chose d'ana-
logue à ce qui existe chez les Dytiscides et les Gyrinides ; mais il n'en
est rien; toutes les espèces de la famille sont, sous ces trois rapports,
à l'état normal. Le mélalhorax est, comme dans les Coléoptères en gé-
néral, le plus grand des trois segments thoraciques; ses parapleures
sont très-allongées et simples ; le rnésoslernum et le prosternum sont
fort courts et très-étroits, sauf chez les Megasterncm elles Cryptopleu-
PALPICOBl^ES. 445
ariu ; tons dcax sont même sujets à être réduits, entre les hanches qu'ils
séparent, à un filet peu dislinct. Enfin les hanches postérieures sont
Hbres, mobiles, et consliluent des lames transversales assez étroites, ar-
rondies à leur angle interne. Ainsi, malgré leurs habitudes semblables
à celles des Dyliscides et des Gyriiiidcs, les espèces dont il s'agit en ce
moment, n'ont rien de commun avec ces insectes, sous ces divers points
de vue, pas plus que sous celui des organes buccaux.
Avec des habitudes aussi diverses, les Palpicornes doivent avoir des
patles difléremment conformées. Tous cependant ont cela de commun,
que les hanches des deux paires antérieures sont plus ou moins ovalaires
et saillantes. Ce sont les autres parties de ces organes qui ont été modi-
fiées selon le genre de vie. Ainsi les cuisses et les jambes sont plus ou
moins fortes et comprimées chez les espèces aquatiques et coprophagcs,
grêles chez celles qui sont riveraines. Les tarses antérieurs, à part chez
certains mâles où ils présentent des particularités sexuelles, n'oiTrent rien
de bien important. Quant à ceux des deux autres paires, ce n'est que
chez un certain nombre des espèces aquatiques , les Hydrophilides ,
qu'ils constituent de véritables rames, à articles serrés, continus et
frangés au côté interne. Partout ailleurs ils sont grêles, et sont aussi
comprimés chez les Sphéridiides, insectes terrestres, que chez la plupart
des Hydrobiides qui sont aquatiques; seulement, chez ces derniers, ils
sont plus ou moins garnis de longs poils soyeux qui les rendent propres
à la natation ; ceux des espèces riveraines ou semi-aquatiques, les Hé-
lophorides, sont simplement filiformes. Les proportions relatives des ar-
ticles de ces mêmes tarses fournissent des caractères excellents et fa-
ciles à vérifier pour la distinction des tribus.
Le peu d'homogénéité de ces insectes ne permet guère d'en rien
dire de plus général. On ne peut pas davantage exposer les caractères
communs à toutes leurs larves, attendu qu'on ne connaît en ce moment
que quelques-unes de celles des espèces aquatiques. Les détails à ce
sujet seront plus convenablement placés en tète de chaque tribu.
L'histoire .scientifique de la famille est assez compliquée (i). Il suffira
de rappeler ici que Linné n'avait pas distingué des Dviisccsles espèces
aquatiques, et que ce fut Geoffroy qui les en sépara sous le nom (I'Hy-
DKOPiiiLus. Latreille, après avoir réparti pendant longtemps ces insectes
dans deux familles distinctes ("i), finit par les réunir en une seule à
laquelle il imposa le nom de Palpicornes, que je crois devoir conser-
ver, attendu qu'ici, à la diflérence des familles précédentes, il n'existe
pas de genre qui puisse être considéré comme représentant le groupe
(1) On en trouvera un exposé très-complet clans les généralités de louvrage
de M. Mulsaut, cité plus bas.
(2) Dans tous ses ouvrages antérieurs à la première édition du Règne animal
de Cuvier; i\ partir de ce travail inclusivement il n'a plus changé d'opinion 4
cet ès^td.
146 PALPICOBKE«.
entier. Leadi, Solier. M. îîrullé,Enchson, et, en dernier lieu, M. Mul-
sant («). sont les auteurs qui ont principalement bien mérité de la
science par leurs travaux sur la famille. Presque tous, du reste , diffè-
rent quant au nombre, à la composition, et à la situation relative des
groupes secondaires qu'ils y admettent (2). Aucun d'eux n'est allé au-
delà de quatre; il me parait nécessaire d'en établir cinq et de procéder
successivement de ceux qui sont les plus voisins des Dytiscides à ceux
qui en sont les plus éloignés.
Quant à la place à assigner à la famille dans la série, Lalreille l'avait
considérablement éloignée des Dystiscides et la plaçait entre les Clavi-
cornes et les Lamellicornes, en quoi il a été imité par une foule d'au-
teurs. MM. Mac-Leay et Stephens ont les premiers protesté contre cet
arrangement, et l'ont reportée dans le voisinage des deux familles pré-
cédentes, opinion qui est adoptée aujourd'hui par la grande majorité
des entomologistes (3).
I. Le 2= art. des quatre tarses postérieurs long; le l^r très-
court.
Ces mûmes tarses rémiformes ; une épine sternale. Hydrophilides.
— non rémiformes; point d'épine sternale. Hïdbobiides.
(i) Voyez Leacli Zool. Miscell. III, p. 90 et 95. — Solier^ Ann. d. 1. Soc. enf.
de France^ IIl, p- 299 ; il ne s'est occupé que des Hydrophilides et des Hydro-
biides. — BruUé, Hist. nat. d. Ins. V, p. 242. — Erichson, Die Kaef. d. Mark
Brand. L p. 193. — Mulsant^ Hist. nat. d. Col. d. France; Palpicornes; in-S",
Paris, 1844 ; c'est à cet ouvrage que je renvoie pour les espèces d'Europe ;
leur synonymie, qui est très compliquée, s'y trouve exposée avec un soin digue
des plus grands éloges.
(2) Latreille n'en admet que deux : les Hydrophiliens et les Sphéridiotes ;
M. Brullé, trois : les Hydropliilieus, les Spliéridiens et les Hélaphoriens ; Erich-
son, quatre : les Sperchéens, les Hélophoriens, les Hydrophiliens et les Spliéri-
diens. M. Mulsant a suivi l'arrangement d'Erichson, en subdivisant ces tribus
en groupes inférieurs, qui compliquent inutilement sa classiCcation.
(3) Pris dans leur ensemble, les Palpicornes se rattachent manifestement aux
Clavicornes de Latreille, non-seulement par leurs antennes, mais par plusieurs
particularités de leur organisation interne qui ont été signalées par M. L. Dufour
(Ann. d. Se. nat. VI, p. 172). D'un autre côté, leurs groupes secondaires ont
des analogies qui leur sont propres. Celles des Hydrophilides et des Hydrobiides
avec les Dytiscides sont évidentes ; les seconds en même temps, par un de leurs
-genres (Globaru), montrent une tendance à se rapprocher des Agathidiides.
Les Hélophorides touchent d'assez près les Parnides. Quant aux Sphéridiides,
leurs rapports avec les Lamellicornes coprophages ne reposent guère que sur
une similitude de mœurs, et c'est plutôt parmi les Clavicornes qu'il faut cher-
cher leurs correspondants. Il est donc plus naturel de placer la famille entre
•les Carnassiers aquatiques et les Clavicornes, qu'entre ces derniers et les Lamel-
licornes.
HYDBOPHILIDES. AW
H. Les quatre 1«" art. de ces tarses courts, égaux. Sperchéides.
ni. ; le 1" peu distinct. Hélophorides.
ÎV. Leur Iv ^ti. («JJpnjgç, Sphéridiides.
TRIBU I.
HYDHOPIIILIDES,
Lebes des mâchoires tous deux coriaces. — Antennes de neuf articles.
-^ Prolhorax de la largeur des élytrcs à sa base, rélréci en avant. —
Les quatre tarses postérieurs fortement comprimés, rémiformes, fran-
gés au côté interne ; leurs quatre premiers articles obliquement tron-
qués au bout ; le Ic" court, le 2« le plus long de tous. — Mésosternum
et métasternum formant une carène continue , prolongée en une épine
aiguë, dépassant plus ou moins en arrière les hanches postérieures.
Cette tribu ne comprend que les Hvdrophilcs proprement dits et un
petit nombre de genres qui en ont été détachés. Ce sont les mieux or-
ganisés des Palpicornes pour la locomotion aquatique , par conséquent
les plus rapprochésdesDyliscides, et, à ce litre, ils me paraissent devoir
être placés eu tète de la famille.
Quoique leurs quatr« pattes postérieures constituent de véritables
rames, ces insectes sont d'assez mauvais nageurs; les mouvements al-
ternatifs qu'ils impriment à ces organes ne sauraient produire une loco-
motion rapide; mais des allures plus vives ne leur étaient pas néces-
saires, leur nourriture consistant eu substances végétales, bien qu'à
l'occasion, surtout en captivité, ils mangent avec avidité des larves
d'autres insectes, des Mollusques aquatiques et même de la chair crue.
Leur manière de respirer est totalement ditîércnte de celle des Dytis-
cides; au lieu d'émerger la partie postérieure de leur corps, c'est la
léte qu'ils rapprochent de la surface du fluide, puis dirigeant en haut la
tige des antennes, ils reploieut la massue eu sens contraire; l'air s'at-
tachaut à la partie émergée de la première, glisse le long des articles
pubescenls de la seconde, et, adhérant à des poils (ios qui révèlent les
flancs du thorax, gagne l'entrée des voies respiratoires (i). Comme les
Dysticides, ces insectes sortent assez souvent de leur éiément habituel,
surtout le soir, et passent la mauvaise saison dans la vase au fond des
eaux.
(1) Voyez le Mémoire de Nitzsch, dans les Archives de Physiologie de Reil et
Autenrieth X, p. 440, avec des figures à l'appui. Audouin, en France, avait, de
son côté, fait des observations analogues, mais il ne les a pas publiées, et elles
ne sotut coBDucs que par le peu qu'en a dit M. BruUé, à qui il les avait commu-
Qiquées.
448 ^ALPICÔRKïS^
Inférieurs à beaucoup d'égards aux Dyliscides, les Hydrophilides
l'emportent sur eux par l'industrie qu'ils déploient pour la conservation
de leur postcrilê. Il est probable que sous ce rapport, les espèces exoti-
ques se comportent comme ï Hydrophilus piccus et YHydrous cara-
boides d'Europe (i). Les femelles possèdent la faculté de fabriquer, à
l'aide d'un fluide sécrété par le rectum et qui sort par deux filières
placées à l'entrée de l'ouverture anale, une coque qu'elles fixent aux
végétaux aquatiques à la surface de l'eau. Celte coque, brièvement py-
riforme et d'un aspect papyracé, est surmontée d'un appendice en formo
de lube recourbé, qui paraît destiné à introduire l'air dans son intérieur
où les œufs, au nombre d'une cinquantaine, sont disposés régulièrement
et enveloppés de toutes paris d'une substance coloimeuse. Leur éclosion
a lieu au bout d'environ six semaines, quand le temps est favorable, et
les jeunes larves s'échappent par la partie inférieure de la coque, que
ferment seulemenl quelques fils de soie. Elles croissent rapidement et
ont des liabiUidcs bien diiïcrenles de celles des insectes parfails, car
elles ne se nourrissent que de proie el sont d'une voracité exlrèmc.
Celles des deux espèces citées plus haut, présentent entre elles quel-
ques diflcrences ; la mieux connue des deux, celle de 1'//. piceus (2),
peut servir de type.
Son corps, long de près de trois pouces, de couleur brunâlre, ne se
compose en tout que de douze segments, comme celui des larves des
Dyliscides, et ressemble assez à ces dernières pour la forme générale ;
mais il est plus épais, plus charnu; la peau qui le revêt est coriace et
finement chagrinée , el de nombreuses rides transversales rendent
très-difïîciles à compter les segmenls ihoraciques et abdominaux. La
télé est cornée, plane en dessus, convexe en dessous. Elle porte de
chaque côté six ocelles à peine apparents, et sur les bords latéraux du
front deux antennes de trois articles, remarquables par la longueur du
premier qui égale plusieurs fois en grandeur les deux autres pris en-
semble. Les organes buccaux toul-à fait antérieurs, et même un peu
supérieurs, se composent de deux mandibules saillantes, robustes, ar-
quées, très-aiguës et dentées au côté interne; deux mâchoires grêles,
très-allongées, droites, portant à leur extrémité quatre articles courts,
dont les trois derniers représentent les palpes maxillaires; d'un menton
saillant entre les mandibules, en triangle allongé, tronqué au bout, et
portant en avant une petite languette conique, et deux pelits palpes la-
biaux de deux articles. Les trois segments ihoraciques sont presque
(1) Les détails à ce sujet qu'on trouve dans les auteurs récents, sont presque
exclusivement empruntés à Lyonnet, Mém. postli. p. 133, et à Miger, Ann. d.
Mus. XIV, p. 445. — M. Brullé (loc. cit. II, p. 252) a donné un extrait étendu
de leurs oi^servations. — Pour les autres auteurs, Voyez Cliapuis et Candézc,
Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, VIII, p. 387.
(2) Lyonnet, loc. cit. pi. 13, f. 1-2. — Miger, loc. cit. pi. 28. — Brullé, loc.
cit. pi. 11, f, 1-6. — Westwood, Intr. to the mod. Class. I, p. 125, f. 8 (11, 12) ,
égaille et portent des pattes courtes, terminées jiar un seul crochet. Les
segments abdominaux vont en se rétrécissant gradùelienient ; les Sept
premiers sont munis de chaque côté d'un court appendice membraneux ;
le dernier en a deux plus longs, insérés sous son extrémité. Il y a huit
paires de stigmates, dont une sur le mésolhorax et les sept autres sur
les sept premiers segments abdominaux, sur les côtés et en haut. L'ex-
trémité du dernier segment présente, en outre, deux ouvertures aux-
quelles aboutissent deux gros troncs trachéens qui longent les côtés du
corps. C'est par ces ouvertures que la larve introduit l'air dans son in-
térieur, en présentant, par intervalles, l'extrémité de son corps à la sur-
face de l'eau ; les stigmates ordinaires ne servent probablement qu'à la
sortie de l'air inspiré (i).
Ces larves nagent très-bien et ont l'habitude de recourber leur corps
en arc et de s'en faire un point d'appui pour écraser leur proie, à l'aide
de leur tète qui est susceptible de se renverser sur le dos (2). Quand
on les saisit, elles deviennent subitement flasques et émettent par l'ou-
verture anale une liqueur noire et fétide. Le moment de leur méta-
morphose arrivé, elles quittent l'eau et se creusent dans la terre hu-
mide du voisinage une retraite, qu'elles enduisent d'une matière
glulineuse. La nymphe est remarquable par trois fortes épines dont
est armé le bord antérieur de son prolhorax; les segments abdominaux
portent de chaque côté un filament subcorné, et le dernier deux appen-
dices, comme chez la larve. L'insecte parfait se montre environ six
semaines après.
La larve de VHtjdrous caraboides (5) est beaucoup plus petiie que
la précédente, d'un gris-ardoisé ponctué de noir, et w'en diffère essen-
tiellement que par la longueur des appendices abdominaux qui sont
subcornés , ciliés des deux côtés et penniformes. La nymphe est pa-
reille, ainsi que la coque que fabrique la femelle à l'état parfait.
(1) C'est Erichson (Arch. 1841^ I, p. 110) qui a le premier signalé les stigmates
de ces larves. Tous les autres auteurs les ont passés sous silence ; M. BruUé (loc.
cit. II, p. 256) dit môme positivement qu'elles n'ont d'autres ouvertures pour la
respiration que celles qui se trouvent à l'extrémité du corps. Erichson regarde en
même temps les appendices membraneux des segments de l'abdomen comme
des branchies rudimentaires. Mais il reste à savoir si ces organes, ainsi que ceux
qui sont si apparents dans la larve de VHydrous caraboides^ iouent réellement
ce rôle. M. De Siebold (Anatom. compar. trad. fram;. I, p. 597, note 10) a jeté
récemment du doute sur cette interprétation.
(2) Dans cette situation, les pattes sont dirigées supérieurement, ce qui avait
fait croire à Frisch qu'elles étaient insérées sur le dos.
(3) Rœsel, Insekt. Belust. II, Class. I, pi. 4, f. 5-7. — Lyonnet, loc. cit.
pi. 12, f. 47. — Marris, Aurelian, pi. 26. — Sturm, Deutschl. lus. IX, pi. 216.
— Westwood, Intr. to tlic mod. Classif. p. 120, f. 8 (13). — Mulsaut, Palpic.
p. 111.
Coléoptères, Tomo L 29
4S0 TALPICOUNKS.
La tribu ne comprend que les quatre genres suivants :
I. Prosternum très-court, vertical, profondément canaliculé.
Dernier article des palpes maxillaires plus'- court que le pénultième : Hydro-
philus.
Dernier article des palpes maxillaires aussi long que le pénultième : Tropi-
sternus.
IL Prosternum muni d'une carène tranchante.
Dernier article des mômes palpes plus court que le pénultième : Hydrous.
plus long : St«rnolophus.
HYDROPfflLUS.
Geoffr. Ins. d. env. d. Paris, l, p. 180 (1).
Menton un peu transversal, arrondi en avant et sinué dans son milieu,
avec ses angles antérieurs écliancrés. — Languette cornée, fendue dans
son milieu; ses lobes arrondis et ciliés. — Palpes labiaux courts et
robustes, à articles 1 très-court, 2 épais, graduellement élargi, déprimé
et un peu arqué, 3 notablement plus étroit et plus court, subOliforme
ou subovalaire et tronqué au bout; les maxillaires longs et grêles, à
articles 1 très-court, 2 très-long, un peu épaissi au bout et arqué, 3 un
peu moins long, subcylindrique, 4 beaucoup plus court, subcyiindrique
ou faiblement sécuriformc, tronqué au bout. — Mandibules fortement
tridcntées au cùlé interne. — Labre transversal, arrondi en avant et
siiuié dans son milieu. — Tôle penchée, large, ovalo-rectangulaire ;
épistome tronqué, avec ses angles antérieurs un peu saillants. — Yeux
gros et assez saillants. — Antennes de neuf arlicles : 1 grand, déprimé,
large, en arc de cercle, 2 plus court, cylindrique, 3-5 courts, de même
forme, 6-9 formant une massue irrégulière, perfoliée, à 1er article glabre
en cornet irrégulier, 2-3 en croissant, 4 ovalaire, rétréci et acuminé
au bout, — Prothorax largement cl plus ou moins échâncré à sa base
et en avant; ses angles postérieurs arrondis et recouvrant les angles
humérau'c des élylrcs. — Celles-ci oblongo ovales. — Ecusson grand,
triangulaire. — Pattes comprimées; jambes terminées par deux grands
éperons inégaux; tarses antérieurs courts, comprimés; leur 5" article
très-grand , le 4e concave et dilaté latéralement chez les mâles ; cro-
chets des tarses dentés à leur base, à toutes les pattes chez les femelles,
(1) Syn. Hydkols, Loacl", Zool. Miscell. 111, p- 91. — Stethoxus, Te5i\opte-
Rus, Sol. Aiin. d. 1. Soc. ent. III, p. 3U7. — H^duosoma, Hydrodema, De Casteln.
Hist. nat. d. Cul. II, p. 50 et 51. — Mesocakthicus, Tetracakthicus, Hopc, The
Col. Man. II, p. 126; ces deux genres correspondent aux Temnopterus de Solier;
les espèces du premier n'ont qu'une épine terminale à chaque élytre; celles
du second eu ont deux. — Dytiscus, Linné.
HYDROPHlLlOrS. 451
aux quatre postérieures seulement chez les mâles; les antérieurs très-
grands, arqués et inégaux dans le même sexe. — Prosternura refoulé
en avant, profondément canal iculé ; épine slernale dépassant en général
fortement les hanches postérieures. — Corps oblongo-ovale, acuminc
en arrière, convexe.
Ces insectes sont les géants de la famille et la plupart ne sont même
dépassés sous le rapport de la taille, que par un petit nombre de Co-
léoptères. Tous sont d'un noir plus ou moins olivâtre, uniforme, avec
les palpes et les antennes en lotalilé ou en pariic l'errugineus. îl y en a
dans la plupart des régions du globe.
Solier en a séparé les deux genres indiqués en noie et qui n'ont pas
été adoptés. L'un d'eux, Stetocxus, comprenant seulement 1'//. a^erFab.
de Cayenne, avait pour unique caractère l'absence de dilatation aux
tarses antérieurs du mâle; l'autre, Temnoptekus, se composait des es-
pèces dont les élytres sont épineuses à leur exlréinilé. M. De Casîeinau,
sans adopter ces genres de Solier, a réparti ces insectes dans quatre
sections, dont la plus nombreuse, celle des HYOKoruiLLs proprement
dits, aurait besoin d'être revue , toutes les espèces ne présentant pas
les caractères qui lui sont assignés. Il me paraît suffisant de diviser le
genre en deux groupes, selon que les élytres sont incnnes (t) ou épi-
neuses (2) en arrière.
C'est au premier qu'appartiennent les trois espèces qui existent en
Europe. L'une d'elles {piceus L.), qui forme le type du genre, est répan-
(1) Esp. europûcunes : //. piceiis L. — aterrimuSj Eschsch. Eutomogr.
p. 128 {morio Sturm.). — pistaceus (Dalil.), Casteln. loc. cit. II, p. 50; de
Sicile; elle existe aussi en Algérie et a été décrite par M Lucas (Explor. de
l'Alger. Eut. p. 244) sous le nom de H. inermis. — Esp. du Sénégal : H. con-
vexus, flavkornis, Casteln. loc. cit. p. 50. — PauUnieri, Guérin-Ménev. Icon.
du Règn. anim.Ins. texte^ p. 73. — Esp. de l'Afrique méridionale : H. angolensiSj
Erichs. Arch. 1843, I, p. 227. — caffer, (lavipalpiSj mimdus, angxistatus,
Bohem. Ins. Caffr. I, p. 594; les trois derniers sont peut-être des Hïdrous ou
des Tropi.sternu«v — Esp. de Madagascar : H. rùficornis, Klug, Ins. von Madag.
p. 71. — Esp. de l'Amer, du Nord : H. triangulnris, Say, Journ. of the Acad.
of Philad. m, p. 201. — ovalis, Ziegler, Procecd. of the Acad. of Philad.IL
p. 45. — Esp. des Antilles : H. insularis, Casteln. loc. cit. p. 50. — Esp. de
rAmériciue du Sud : H. ater^ Fab. Syst. El. II, p. 250. — ovalis, brasHiensis,
Casteln. loc. cit. — ensifer, palpalis, smaragdinus, médius^ irinus, BruUé iu
d'Orb. Voy. Ent. p. 52. — Esp. des Indes orientales : //. olivaceus, Fab. loc. cit.
— viridicolUSj, cashmirensis, Koilar u. L. Redtenb. in Hiigels Kashmir, IV, 2,
p. 513. — Esp. de l'Australie : H. kUipalpuSj alhipes, Casteln. loc. cit p. 51;
le premier constitue la division des Hyduosojia, le second celle des Hydrodema
de l'auteur.
(2) //. sp/nipenni^, Guérin-Ménev. Icopogr. Ins. texte, p. 72, pi. 20, f. 14 (acu-
lealus Dej. Solier); du Sénégal. — niarginatus, du Sénégal; armatus, de l'île
de France, Casteln. loc, cit. p. 51. — lugubris, Motsch. BuU. Mosc. 1845, I,
p. 31 ; de Californie.
daé dans toute l'étendue de ce cohlinetit et plus OU ftioinâ cohiitiUrië
t)arlout.
TROPISTERNUS.
SouER, Ann. d. l. Soc. eut. III, p; 307.
Ce genre ne diffère du précédent que par le dernier article des palpes
maxillaires, qui est aussi long ou plus long que le pénultième ; la massue
antennaire plus petite et plus régulière, ses articles étant plus serrés
et les intermédiaires moins ou à peine lunules ; les tarses antérieurs
semblables dans les deux sexes; enfin, les crochets de ces organes sim-
ples à toutes les pattes.
A quoi il faut ajouter que ces insectes sont de taille beaucoup plus
petite que les Hvdbophilus, en général moins convexes et de cou-
leurs très- varices. Jusqu'ici ils paraissent presque exclusivement pro-
pres à l'Amérique où ils sont nombreux ; oa a déjà décrit plus d'une
vingtaine d'espèces (i).
HYDROUS.
Brullé, Hist. nat. d. Ins.; Col. II, p. 275 (2).
Mandibules bifides à l'extrémité, ciliées au côté interne. — Articles
2-3 de la massue des antennes non ou faiblement lunules. — Tarses
antérieurs simples dans les deux sexes ; crochets des tarses simples à
toutes les pattes. — Prosternum muni d'une carène tranchante, épi-
neuse en arrière; saillie sternale ne dépassant pas en arrière les han-
ches postérieures. — Corps ovale , élargi ou au moins non rétréci en
arrière. — Les autres caractères comme chez les Hydropuilus.
La forme différente du corps, et surtout la carène du prosternum,
distinguent au premier coup-d'œil ces insectes des deux genres, précé-
(1) Esp. de l'Amer, du Nord : Hydroph. lateralis, Fab. Syst. El. I, p. 251
{nimbatus Say). — Hydr. glaher, Herbst. Col. VII, p. 298. — Hydr. castus,
Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 170. — Trop, apicipulpis, Chevrol. Col.
d. Mexifj. Cent. 1, fasc. 3. — Trop, mexicanus, nitens. De Casteln, Hist. nat.
d. Col. II, p. 54. — Esp. des Antilles et de l'Araér. du Sud : Trop, chalybeus,
nitidus, orjilis, scutellaris, coUaris, sellatus, ovalis, De Casteln. ibid. p. 53. —
Hydr. chalybeatus, ochripes, Curtis, Linn. Trans. XIX, p. 442.— Trop, lotus,
nitidulus, seticjer, llmbatus, dorsolis, lepidus^ Brullé in d'Orb. Voy. Ent.
p. 55. — Trop, glaber, Solier in Gay, Hist. de Chile, Zool. IV, p. 297. — Esp.
du nord de IHindoustan : Trop, mer (jus , Kollar u. L. Redtenb. in Hiigels
Kashmir, IV, 2, p. 514.
(2) Syn. Hydrophilus, Leach, Zool. Miscell. III, p. 94. — Hydrocharis, Latr.
Fam. nat. p. 366. — Helobius, Mulsant, Méin. d. l'Acad. d. Se. d. Lyon, l,
p 75"
tlYDBOPIULlDES^ 453
dents. Leur système de coloration est pareil à celui des HvDnoPHinjs,
mais leur taille est moindre. On en connaît un petit nombre d'espèces (i)
dont une (caraboidcs L.) est répandue dans toute l'Europe et une
partie de l'Asie ; elle forme le type du genre ; les autres sont d'Afrique
et d'Amérique.
Le genre Helobius de M. Mulsant, caractérisé en quelques mots
seulement par ce savant entomologiste, semble ne différer de celui-ci
que par la longueur de l'épine sternale, qui se prolonge en arrière un
peu au-delà de l'extrémité des trochanters postérieurs. L'espèce uni-
que (2) qui le compose ferait alors le passage entre le genre actuel et
les IIyduophilds, et obligerait de modifier en ce qui concerne l'épine
en question , la formule qui précède. Cet insecte est des environs
d'Or an.
STERNOLOPHUS.
SoLiEB, Ann. d. L Soc. ent. III, p. 310.
Ce sont des Hydrocs, dont le menton , arrondi antérieurement, pré-
sente dans son milieu une fossette qui le fait paraître bilobé, et dont le
dernier article des palpes maxillaires, de forme ovalaire, est plus long
que le précédent.
Ces insectes sont par conséquent aux Hydrous ce que les Tropi-
STERNcs sont aux HvDROPHiLus , quant aux proportions relatives des
deux derniers articles des palpes maxillaires. Ils sont de taille médiocre ,
et les espèces, en très-petit nombre, décrites jusqu'ici, sont disséminées
en Afrique et aux Indes orientales (ô).
(1) Esp. européennes : H. caraboides L. Fab. — scrobiculatus , Panzer,
Faun. 1ns. Germ. fuse. 67, n» 11. — substrtatus, Sturm, Cat. éd. 43, p. 330,
pi. I, f. 7; espèce douteuse, fondée sur un exemplaire probablement anormal
du caraboides. — flavipes , Stev. in Schœnh. Syn. Ins. Il, p. 3. — Esp. de
l'Amer, du Nord : H. obtusatus, Say, Journ. of the Acad. of Philad. III, p. 202.
— Esp. de l'Amérique du Sud : H.polituSj, du Brésil; grandis, de Cayenne ;
Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 52. — Esp. de la Guinée : H. rufofemoratus,
distinctus, Hope, Ann. of nat. Hist. XI, p. 364.
(2) H. noticollis, Muls. loc. cit.
(3) S. Solieri, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 54 (rufipes Solier, loc. cit.) ;
du Sénégal jusqu'en Egypte ; c'est le type du genre. — rufipeSj Fab. Syst.
El. I, p. 231 ; des Indes or. — unicolor, Casteln. loc. cit.; de Madagascar. Ce
n'est que sur l'autorité de M. De Castelnau que je rapporte ici ces deux es-
pèces qui me sont inconnues.
454- PALPîCORNES.
TilîBU ÎI.
UYDROBIIDES.
I.obes des mâchoires tous deux membraneux ou coriaces. — An-
tennes de huit, rarement de neuf articles. — Prolhorax de la largeur
des élytres à sa base (1), rétréci en avant. — Les quatre tarses posté-
rieurs non rémifornies, faiblement ou non comprimés, ciliés ou non sur
leur tranche dorsale; leur 1" article court, obliquement tronqué au bout,
le 2» le plus long de tous. — Point de carène sternale.
Jusqu'ici on a associé ces insectes aux précédents, avec lesquels ils
ont en effet beaucoup de rapports; mais la structure différente de leurs
tarses postérieurs et l'absence de carène sternale me paraissent des
motifs suffisants pour les constituer en un groupe à part.
Tous sont aquatiques comme les îiydrophilides; mais si l'on en
excepte un petit nombre, lois que les Berosus et les Philqvdrcs, on
peut à peine les regarder comme des insectes nageurs; il leur faut un
point d'appui qu'ils trouvent dans les plantes aquatiques, les bois im-
mergés, les pierres du fond de l'eau, auxquels ils se tiennent, accrochés
ou sur lesquels ils cheminent lentement.
On ne possédait, jusque dans ces derniers temps, que des renseigne-
ments vagues sur leurs métamorphoses. On savait seulement que les
femelles fabriquent des coques papyracécs, que les unes portent atta-
chées sous leur abdomen, tandis que les autres les fixent aux plantes
aqualiques, et que ces coques ne sont pourvues d'aucun appendice
propre à introduire de l'air dans leur intérieur. Mais, récemment
M. E. Cussac {'■2) a donné sur deux espèces, les Philhydrus lividus et
i7ïelanGcephalus, des détails qui ne laissent rien à désirer.
La femelle de la première de ces espèces est du nombre de celles qui
portent leur coque sous l'abdomen. Elle fait plusieurs pontes séparées
par desinlcrvalics d'environ six semaines et à chacune desquelles se forme
une coque nouvelle, qui contient de tresite à quarante œufs. Les larves
ne diffèrent de celles de IHydrophilus picciis que par des points se-
condaires, tels que ia forme générale de leur corps qui estoblong et très-
atiénué en avant, la proportion des segments tlioraciqucs, leurs stigmates
qui sont chacun accompagnés d'une touffe de très-petits poils, etc. Mais
leur-î aiîurcs sont différentes; elles sont peu agiies et se tiennent con-
f^lamment près <!e la surface de l'eau, le plus souvent renversées , ou
marchent Icnieinent sur les plantés en émergeant la partie postérieure
(1) Le genre Amphiops fait seul exception à cet égard.
(2) Ann. d. 1. Soc. ont. de France, 2» série, p. 622, pi. 13, f. 17-26.
HYDKOBIIDES. 4S3
de leur corps. Elles saisissent aussi simplement leur proie et la déchi-
rent avec leurs mandibules , sans exécuter la singulière manœuvre si-
gnalée plus haut chez les larves de la tribu précédente. Les métamor-
phoses ont lieu également en (erre ; la nymphe est hérissée sur toutes
sa surface de soies et de filets cornés longs, épais et plus ou moins con-
tournés; deux plus forts et plus longs que les autres se remarquent à
l'extrémité de l'abdomen.
La femelle du Philhydrus melanocephalus se comporte autrement
que la précédente. Environ quinze jours après son accouplement, au
mois de mai, elle colle, à trois ou quatre jours de distance, sur les feuilles
des plantes aquatiques, de petites capsules soyeuses, de forme triangu-
laire, contenant chacune de dix à douze œufs. Les larves ne diffèrent
de celles de l'espèce précédente que par leur taille un peu plus grande.
Cette tribu est la plus riche de la famille en genres comme en espèces ;
les premiers, au tiombre de neuf, sont les suivants :
I. Deux yeux seulement.
A Cinq segments abdominaux.
a Prothorax coupé carrément en arrière, ainsi que la base des éjytres.
Antennes de neuf articles : Hydrobius, Philhydrus.
. — de huit articles : Laccobius, Berosus.
a a Prothorax arrondi à sa base, reçu dans une écliancrure des élytres.
Corps non contractile : Volvulûs.
— contractile : Globaria.
B Six ou sept segments abdominaux ; élytres tronquées en arrière : Litnne-
bius.
G Quatre segments abdominaux ; les deux premiers recouverts par des plaqués :
CylUdium.
II. Deux yeux de chaque côté : Amphiops.
HYDROBIUS.
Leach, Zool. Miscell. III, p. 92 (1).
Menton transversal, arrondi en avant, droit sur les côtés. — Palpes
grêles ; les labiaux coui-ts, à dernier article obconique ou ov;ilàire, pluà
court que !e précédent; les maxillaires longs; leur dernier aitic'.ë plus
long que le pénultième. — ?,Iani!ibii!cs (hembraiieiises et ciliées au côté
interne, fendues au bout. — La!)re transversnl, arrondi en avant. —
(1) Syn. Brachypalpus, De Casteln. llist. nat. d. Col. il, p. 56. — TisÏTONùs,
Mulsant, Ann. d. 1. Soc. U'Agr. d. Lyon, VU, p. 377; genre sîHlpletneiit i^ro-
posé par M. Mulsant pour VH. crihraius, et auquel il n'assigné d'aittre carac-
tère que da\o.ir la carène mésosteniale moins liante que largo, à l'iuverse de
ce qui existe chez lus autres espèces. — IIydhophilus, Fab. Payk. lllig. èt«.
4S6 t>ALT>IGOa>'ESi
Tête large, obtuse en avant; épistome tronqué ou échancré. -^ Yeux
grands, peu saillants. — Antennes de neuf articles : 1 grand, déprimé
et arqué, 2 assez long, conique, 3-5 très-courts, nodiformes, 6 en cor-
net, glabre, annexé au suivant, 7-9 formant une massue allongée, mé-
diocrement serrée. — Prolhorax transversal. — Ecusson assez grand,
triangulaire. — Elytres ovales et subparallcles ou subhémisphériques,
convexes. — Pattes médiocres; cuisses comprimées; les trochanters des
postérieures étroits, non saillants; jambes grêles, spinuleuses; les quatre
tarses postérieurs faiblement comprimés, longuement, mais lâchement
ciliés; crochets simples. — Mésosternum muni d'une étroite carène
entre les hanches intermédiaires ; mélasternum convexe dans son mi-
lieu. — Corps en ovale plus ou moins court, convexe, parfois subhémi-
sphérique.
Insectes de moyenne ou très-petite taille, avec les degrés intermé-
diaires ; leurs tarses postérieurs, uq peu plus comprimés et garnis de cils
plus nombreux que dans les genres suivants, indiquent qu'ils nagent un
peu mieux que les espèces de ces derniers. La plupart ont les élytres
assez profondément striées; chez les autres, elles présentent des rangées
régulières de points enfoncés.
L'Europe en possède une huitaine d'espèces ; les autres sont dissé-
minées sur la plupart des points du globe (i).
PHILHYDRUS.
SoLiER, Ann. d. l. Soc. eut. III, p. 315 (2).
Menton carré, légèrement arrondi en avant. — Palpes très-grêles;
les labiaux courts, à dernier article fusiforme, aussi long que le pénul-
tième; les maxillaires très-longs, à articles 2-3 grands, subégaux, un peu
arqués et légèrement renflés au bout, le dernier filiforme et plus court.
(1) Six des espèces européennes sont décrites par M. Mulsant, savoir : H. con-
vexus Illig.j oblongus Herbst , fuscipes Linné, bicolor Payk, œneus Germ.,
globulus Payk. Les deux suivantes ne sont pas mentionnées dans son travail :
H. nitidus, Heer^ Col. hehet. I, P- 485. — pundatostriatus, Lctzner, Arbeit.
d. Sclîless. Gesellsch. 1840. — Esp. africaines : H. conspectus^ striatuSj, assi-
tnilis , Bohem. Ins. Caffr. I, p, 598; de Natal. — Esp. de l'île de France :
H. cribratus^ Mulsant, Ann. d. 1. Soc. d'Agr. d. Lyon, VII, p. 377. — Esp. de
Chine : H. neglectus Hope, Trans. of the ent Soc. IV, p. 16. — Esp. de l'Aus-
tralie : H. marginicoUiSj, assimilis, Hope, Proceed. of the ent. Soc. 1842, p. 48.
Parmi ces espèces exotiques, il y en a, sans aucun doute, plusieurs qui appar-
tiennent au genre suivant :
(2) Syn. Helochares, Mulsant, Col. d. France; Palpic. Errata (Helophilus
Muls. ibid. p. 132, olim; nom depuis longtemps employé parmi les Diptères).
— LiMNEBius pars, Leach. — Hydrobius pars, Erichs. — Hydrophilus, Fab.
Oliv. etc.
hydrobiides. 457
•— Mandibules bidentéiîs au bout, ciliées au côté interne. — Labre trans-
versal, cchancré ainsi que l'épistome. — Antennes de neuf articles :
1 très-grand, déprimé, 2 beaucoup plus court, obconique, 3-5 très-
petits, 6 cupuliforme, glabre, formant avec 7-9 une massue allongée,
assez serrée. — Ecussun assez grand. — Elytres ovalcs-obiongues,
largement arrondies en arrière. — Pattes grêles ; tarses postérieurs à
peine comprimés et faiblement ciliés. — Blésosternum muni en avant
des hanches intermédiaires d'une lame tranchante ou d'un petit tuber-
cule. — Corps obîongo-ovale, assez ou médiocrement convexe.
Genre très-voisin des Hydrobius, mais en différant par des palpes
plus grêles et dont les deux derniers articles offrent d'autres propor-
tions, des tarses moins larges et moins ciliés, enfin la structure du mé-
sosternum. M. Mulsant a cru devoir le diviser en deux coupes ; il
donne le nom de Helochabes aux espèces qui ont un tubercule sur
celte deinière partie (l), et réserve celui de Philuydkus à celles qui
ont une lame (2) ; ce caractère me paraît à peine propre à partager le
genre en deux sections.
Ces insectes sont de petite taille, d'une couleur testacée très-sujette à
passer au brunâtre, et leurs élytres sont ordinairement couvertes d'une
ponctuation sans ordre , fine et serrée ; ils vivent dans les eaux sta-
gnantes. L'Europe en a plusieurs espèces, la plupart communes partout ;
en dehors de ce continent on n'en a signalé qu'en Amérique (3).
LACCOBIUS.
Erichs. Die Kœf. d. Mark Brand. l. p. 202 (4).
Menton carré, tronqué en avant. — Palpes grêles; les labiaux assez
longs, leurs deux derniers articles fusiforraes, égaux; les maxillaires
(1) Ph. griseus Fab. (lividus Forst. Miils.); commun dans toute l'Europe.
— L'Hel. melanophthalmus, Muls. loc. cit. du midi de l'Europe, est répandu
dans toute l'Afrique, jusqu'à Madagascar inclusivement; Erichson l'avait décrit
précédemment dans sa Faune des Ins. d'Angola (Arch. 1843, I, p. 228) sous le
nom d' Hydrobius dilutus.
(2) P. melanocephalus Oliv.; marginellus Fab.; d'Europe. M. Kiister (Die
Kœf. Europ. XVIII) a décrit deux espèces du midi de l'Europe sous les noms de
Hydrobius politus et ferrugineus ; tous deux sont des variétéS;, le premier du
marginellus, le second du melanocephalus.
(3) Esp. de l'Amer, du Nord : P. limbalis, fimhriaiuSj ochraceus, Melsh.
Proceed. of tlie Acad. of Pliilad. II, p. 101. — Hel. muculicollis, Muls. Ann.
d. J. Soc. d'Agr. d. Lyon, VII, p. 379. — Esp. de l'Amer, du Sud : P. pallipes,
striatuSj gibbus, Blanch. in d'Orb. Yoy.Ent. p. 58. — fulvipes,vicinus,^o\\eT
in Gay, Hist. de Chile, Zool. IV, p. 299. — spudiceus, Muls. Ann. d. 1. Soc.
d'Agr. d. Lyon, VII, p. 380.
(4) Syn. Chrysomela Linné. — LiMjNebius pars, Solier. — M. Brullé (Hist.
458 PALPICORNES.
longs ; leur dernier article plus grand que le pénultième, fusiforme. —
Mandibules membraneuses au côlé interne, bifides au bout. — Labre à
peine sinué en avant. — Epistomc largement échancré. — Antennes
de huit articles : 1 allongé et déprimé, 2 plus gros et plus court, aminci
au bout, 3-4 très-petits, 5 cupuliforme , glabre, annexé à la massue al-
longée que forment les trois derniers. — Ecusson assez grand, triangu-
laire. — Elytres brièvement ovalaires, convexes. — Pattes grêles; les
quatre jambes postérieures non ciliées ; leurs tarses grêles, à peine
comprimés, ciliés en dessus ; 2" et S" articles des tarses antérieurs un
peu dilatés chez les mâles, surtout le 2''. — Mésosternum muni d'une
lame saillante en avant des hanches intermédiaires. — Corps court, ré-
gulièrement ovale, convexe.
Lé type tlu genre est un petit insecte {L. minutus L.) répandu et
commiin dans toute l'Europe; on en a décrit une seconde espèce (i) qili
n'en est peut-être qu'une variété ; deux autres ont été signalées dans
l'Amérique du Nord et dans l'Afrique australe (2).
BEROSUS.
Leach, Zool. Mîscell. III, p. 92 (3).
Menton sublransvèrsal, arrondi ou anguleux en avant. —Palpes grêles;
les labiaux très-courts, les maxillaires médiocres; le dernier article de
tous fusiforme, plus grand que le pénultième. — Mandibules terminées
en pointe aiguë, unidentées au côté interne. — Labre court, arrondi en
avant. — Epistome coupé carrément. — Yeux dégagés du prothorax,
gros et saillants. — Antennes de huit articles : 1 grand, arqué, graduel-
lement en massue, 2 de moitié plus court, obconique, 3-4 très-petits,
5 peu distinct, annexé à la massue qui est formée des trois derniers,
allongée et assez lâche. — Ecusson en triangle allongé et aigu. —
Élytrcs ovales, parallèles, convexes. — Pattes assez loiigues; les quatre
tarses postérieurs grêleS, à peine comprimés, garnis , ainsi que leurs
nat. d. Ins.; Col. II, p. 286) a pris le type du gei^ actuel pour exposer les ca-
ractères de son genre Limnebius, qui correspond Ses lors à celui-ci. — Hyûro-
PHiLus, Fab. Illig. Gyllli. etc.
(1) L. gïobosus, Heer, Col. iiélvet. p. 481 ; il sétiible ne différer au minùlus
que pat- litiè ponctuation plus forte. Suivaiit Ericlïsoh (loc. cit.), Une troisièirië
espèce européenne serait VHydroph. decoi-us, Gyllli. Ins. Suec. IV, p. 275.
(2) Esp. de l'Amer, du Nord : L. punctatus, Melsheim. Proceed. of tlie Acad.
of Piiiiad. II, p. 100. Le mhiuUis exisle aussi aux Etats-Unis. — Esp. de Natal :
L. cafj^er, bohein. lus. CafîV. I, p. 589.
(3) Syn. ËNOPLEUROS, Hope, The Col. Maji. Il, p.- 128; genre établi sur les
espèces dont les éiytres sont épineuses à leur extrêûiité. — Hydrophills Fàb,
Oiiv. cti-.
HVDROBIIDES. 459
jambes respectives, de longs cils ; les antérieurs spongieux en dessous ;
leur 2' article fortement dilaté chez les niàlos. — Métastcrnum muni,
en avant des hanches intermédiaires, d'une carène trancîianlc. — Corps
oblongo-ovale, convexe.
Les Berosus sont d'assez petits insectes qui, avec les nvoROBins,
sont les meilleurs nageurs de la tribu actuelle, par suite des longs cils
qui garnissent leurs quatre pattes postérieures. La plupart ont la tête
bronzée, avec les élytres teslacées ; ces dernières sont ordinairement
striées ; la plupart des mfdes présentent quatre très-petites dents à l'ex-
trémité de leur abdomen.
On en connaît actuellement sept espèces en Europe et une quinzaine
d'autres disséminées en Afrique el dans les diverses parties des deux
Ainériques (i).
VOLVULUS.
Brullé, Hist. nat. d. Ins.; Col. II, p. 282.
Genre imparfaitement caractérisé par M. Brullé; en combinant ce
qu'd en dit avec quelques observations publiées par Erichson (2), on
voit qu'd est très-voisin des Berosus, dont il a les organes buccaux, les
antennes, etc., et qu'il n'en diffère que par les points suivants :
Prolhorax arrondi en arc de cercle à sa partie postérieure et sur les
bords latéraux. — Elytres oblongues, atténuées en arrière, convexes,
comprimées latéralement , recevant le prothorax dans une profonde
échancrure commune de leur base ; leurs angles antérieurs très-saillants
et aigus. — Jambes antérieures larges, triangulaires, tronquées oblique-
ment à leur extrémité et munies sur la troncature de cils épineux; les
deux premiers articles des tarses de la même paire, dilatés et spongieux
en dessous chez les mâles.
Ces insectes sont de la taille des Berosus. Des deux espèces que
décrit M. Brulié, l'une {in(lalus) de l'Ile-de France est nouvelle; l'autre
(1) Quatre des européennes figurent dans le travail de M. Mulsant : spinosus
Ste\., uericeps Curtis, luridus h., affinis Brul.; les autres ont été décrites
depuis : B. murinus, suturalis, Kiister, Die K*f. Europ. I, 36, 37. — hispa-
nicus, Kiister, ibid. XII, 80. — Esp. africaines: Z>. cuspidatus^ Erichs. Arch.
1843, I, p. 228. — furcatus, bispinosus, punctukiius, vitticolUs^ Bohem. Ins.
Caflr. I, p. 590. — Esp. de l'Amer, du Nord : B. auritus^ Melslieim. Procced.
of the Acad. of Philad. II, p. 100. — punctatissimuSj, punctulatus, exilix, J.
Le Conte. ^\m. of the Lyc. ofNew-Yorlc, Y, p. 211; de Californie. — Esp. de
rAniér, du Sud : B. obscurus, trimcutipennis, Castelli. Hist. nàt. d. Col. II, p.
56. — pallipes^ alternans_, Blancli. in d'Orb. Toy. Erit. p. 59. — Dejeanii, So-
lier in Gay, Hist. de Cliile, Zool. IV, p. 30i.
(2) Die Kccf. d. Mark Brond. I, p. 204, et Arcii. 1843, I, p. 2^.
460 PALPICOBNE$.
(œneus) de Ceylan avait déjà été décrite par Fabricius (i), Une troisième
existe dans l'Afrique australe (-2),
GLOBARIA.
Latr. Règne anim. éd. 2, IV, p. 521J
Ce genre ne m'est pas plus connu en nature que le précédent; Eri-
chson qui en a décrit une espèce nouvelle, se porte garant des carac-
tères que lui a assigné Lalreille, et y a ajouté quelques particularités
omises par ce grand entomologiste. D'après ces deux auteurs, on peut
établir ainsi sa i'ormule :
Palpes maxillaires un peu plus courts que les antennes. — Celles-ci
composées de huit articles ; le 5e prolongé en une petite épine au côté
externe ; les trois derniers formant une massue très-allongée, à l^r ar-
ticle en cône renversé, 2^ cylindrique, 3" conique. — Yeux gros et
saillants. — Prolhorax très-petit, semi-lunaire, complètement reçu dans
une échancrure de la base des élylres. — Ecusson petit , en triangle
étroit et allongé. — Les quatre jambes postérieures terminées par un
faisceau de poils aussi long que le tarse. — Corps très-court, convexe,
comprimé latéralement, imparfaitement contractile.
D'après cela, on voit que le genre est extrêmement voisin des Vol-
vutcs, ainsi que l'a dit Erichson, Latreille croyait de l'Amérique du
Sud l'espèce {Leachii) qu'il a connue ; on sait, maintenant qu'elle est des
Indes orientales. C'est des mêmes contrées et d'Afrique que proviennent
les autres espèces qui ont été décrites depuis (0). Toutes sont très-pe-
tites et de couleurs métalliques.
LIMNEBIUS.
Leach, ZqoL Miscell. III, p. 93.
Menton fortement arrondi en avant. — Palpes très-grêles : les la-
biaux courts, les maxillaires longs; les trois derniers articles de ceux-ci
subégaux, le dernier filiforme. — Labre court, arrondi en avant. —
Epistome largement échancré. —Antennes de huit articles : 1 allongé,
(1) C'est, selon Erichson, VHydrophilus attenuatus du Syst. El. 1, p. 253.
(2) F. compressus, Bohém. Ins. Catfr. L P- 588; de Natal.
(3) G. striatopimctata. De Casteln. Hist. nat. d. Col. II. p. 57; des Indes
orientales. — subœnea, Erichs. Arch. 1843, I, p. 228; d'Angola; se retrouve
aussi à Natal, d'où elle a été rapportée par M. Walilberg. — Une quatrième
espèce, originaire du Cap de Bonne-Espérance, serait la G. nitida figurée par
ÎL Guérin-Méneville dans l'Icon. du Règne anim. Ins. pi. 20, f. 13 ; mais cet
auteur (ibid. texte, p. 72) déclare lui-même qu'il ne la rapp«trte au genre qu'avec
beaucoup d#doute<,
àubcylîftdriquèi 2 de hiôitiè pîus côUrt, de même lofmc, 3 court, pfoîcingé
en dehors, 4-S ircS-pelits, 6-8 formant une massue obconique, serrée.
— Ecusson en triangle curviligne. — Eiytres oblongues , rétrccics et
tronquées en arrière. — Pattes grêles ; tarses courts, les quatre posté-
rieurs faiblement comprimés , garnis de longs cils au côté interne. — -
Abdomen composé en dessous de sept segments; le dernier acuminc et
terminé par quelques soies dépassant plus ou moins les élytres. —
Prosternum étroit, caréné entre les hanches antérieures. — Corps
oblong ou ovalaire, peu convexe.
Ce genre présente un grand nombre de particularités qui le rendent
aisé à reconnaître. Il ne se compose jusqu'ici que de trois espèces pro-
pres à l'Europe (i); ce sont de très-petits insectes qui se trouvent prin-
cipalement dans les eaux stagnantes. Les mâles diffèrent plus de leurs
femelles, qu'ils ne le font ordinairement dans la famille actuelle. Outre
que les deux derniers segments de leur alxlomen sont peu distincts et
semblent n'en former qu'un seul, ils portent sur ce segment, soit une
épine, soit des poils disposés en touffes ou en série.
CYLLIDIU3I.
Erichs. Die Kœf. d. Mark Brand. I. p. 211 (2).
Menton Iransversal, arrondi en avant. — Palpes labiaux très-courts;
leur dernier article fusiforme, un peu plus court que le précédent; les
maxillaires assez grands ; leur dernier article fusiforme, plus long que
le pénultième. — Mandibules membraneuses au côté interne, subGs-
siles à l'extrémité. — Labre grand, coupé carrément en avant. — An-
tennes de neuf articles : 1 très-long, 2 globuleux, plus large que le
précédent, 3-5 très-petits, peu distincts, 6-9 formant une massue ova-
laire. — Prolhorax court, un peu plus étroit que les élytres, forîement
arrondi sur les côtés. — Ecusson grand, triangulaire. — Elytres
courtes, convexes. — Pattes assez robustes ; tarses courts, légèrement
comprimés. — Abdomen de quatre segments en dessous; les deux pre-
miers recouverts par deux lames contiguës sur la ligne médiane, arron-
dies sur leur bord postérieur; le 2° présentant deux fossettes profondes,
cachées par des cils du bord postérieur du l'^. — Mcsosleriiuni muni
d'une lame tranchante, en avant des hanches inlerniédiaires. — Corps
très-court, subglobuleux, contractile.
Erichson, en créant ce genre, n'avait pas aperçu la slruclure singu-
lière des segments abdominaux, ni la lame mésosîernaie, deux carac-
(1) L. f runcatellus Vayk.; papposus Muls.; nitidus Mtu-sli.; atomus Dufts-
chm. {tninidissimus Germar, Erichs.).
(2) Syn. Ch.€tarthuu (Waterh.) Steph. 111. of Brit. Ent. V, p. 401.— Hv-
puorHiLUs Paykull, Herbst, Gyllh.— Hydrobius Sturm. — Coelostoma Casteln,
462 TALPICORNES.
icres dont on doit la découverte à M. Mulsant. Le premier montre qu'il
est pins éloigne des autres genres de celle tribu qu'on ne le croyait.
l)'un autre côlé, la faculté de se contracter en boule qui existe ici, rap-
proche celte coupe des Globaria.
On n'en connaît qu'une très -petite espèce {C. scminulum Payk.)»
répandue dans toute l'Europe et qui ne paraît rare nulle part.
ABIPHIOPS.
Erichs. Archiv, 1843, 1, p. 229.
Sîcntosî grand, carré, arrondi en avant. — Palpes labiaux petits,
leurs deux derniers nrliclcs égaux; les maxillaires allongés; leur der-
nier arlicie plus grand que le pénultième. — Mandibules terminées en
angle obtus, munies au côté inlcrne d'une dent bifide et d'un prolon-
gement coriace. — Labre recouvert par l'épistome. — Deux yeux de
chaque coté, l'un supérieur, l'autre inférieur. — Antennes de huit
arlicics : 1-2 cylindriques, allongés, subégaux, 3-4 petits et plus grêles,
5 plus large, cupuliforaie, 6-8 formant une massue allongée et lâche.
— Prothorax fortement arrondi à sa base et sur les côtés, un peu plus
étroit que les élytres. — Ecusson petit, en triangle allongé. — Elytres
amples, convexes. — Pâlies courtes; jambes munies de plusieurs ran-
gées de ciis, les ii-ilermédiaircs seules ayant des poils longs; tarses
courts, non comprimés ni ciliés. — Corps ovalaire, très-convexe, un
peu comprimé laléralement.
La présence de quatre yeux, placés comme chez les Gyrinides, dis-
tingue au plus haut degré ce genre de tous ceux de la famille. Ërichâon
ajoute que ses espèces se rapprochent, par leur forme gé;:érale, des
SpERCHErs, ce qui m'engage à le placer à la (in de la tribu actuelle.
Les trois espèces décrites sont de la côte occidentale d'Afrique, de
Madagascar et des Indes orientales; toutes sont de petite taille (î).
TRIBU iîL
SPERCHÉIDES.
Lobe interne des mâchoires coriace, l'externe corné, filiforme. —
Antennes de six articles. — Prolhorax plus étroit que les élytres. —
Tarses postérieurs non natatoires ; les quatre premiers articles de tous
courts, siîbégaux.
(1) A. glohis, Erichs. loc. cit. p. 230; d'Angola. — lucklus, Erichs. loc. cit.
p. 231; 'de Madagascar. — Hydrophilus gibLiiis, Illig. Mag. I, p. 168; des
lades orientales.
SFEnCUËIDES. 463
Longtemps ballotté des liydrophilides aux Hélophorivles qui suivant,
le genre Si'krcheus a été relranchc dos uns et des autres par Erichsoii,
pour constituer un groupe à part, mesure que juslide sufïisammcul le
IdIio externe des mâchoires, la structure des tarses, et même le fucù.f
général qui est différent de celui de toutes les autres espèces de la
lamilic.
L'Europe n'en possède qu'une seule espèce, le 5. emarginnlus, dont
les habitudes à l'état parfait sont connues depuis longtemps. Cet insecte
est aquatique et se plaît dans les eaux stagnantes, où i! se lii-nt habituel-
Icmenl accroché aux racines des piaules, qu'il quitte de temps en temps
pour venir respirer à la surlace du liuide. On le trouve aussi quelque-
lois dans les fissures de la vase desséchée. I^Iais la manière dont les
femelles opèrent leur ponte, et la suite des métamorphoses n'étaient
pas suffisamment connues; M. E. Cussac (î) a publié des renseigne-
ments complets sur ces deux points.
La femelle fabrique également une coque qu'elle porte attachée à son
abdomen. Tous les neuf à dix jours elle est détruite, à la suite de la
sortie des larves qui y étaient écloses, et cinq ou six heures après une
autre la remplace. Le nombre des œufs est tellement considérable
qu'en six pontes M. E. Cussac n'a pas obtenu moins de 400 larves
d'une seule femelle.
Ces larves ne ressemblent plus à celles des deux tribus précédentes.
Leur corps, composé de treize segrnents en tout et revêtu d'une peau
coriacéc cl brunâtre, est ovalaire, Irès-alténué en avant, convexe en
dessus et plane inférieurement. La tête est carrée,, pourvue de cinq
slemmales de chaque côté, et porte deux antennes de quatre articles,
dont le 1er esi court et le 2<' presque égal aux deux suivants réunis.
Les organes buccaux diffèrent sous un grand nombre de rapports, de
ceux décrits plus haut. Ils se composent d'un labre saillant, demi-cir-
culaire et frangé en avaat ; de deux mandibules normales ; deux mâ-
clioires arquées, très-aiguës, fortement ciliées au côté interne et portant
des palpes maxillaires cylindriques, robustes, de quatre articles, dont
le second, plus long que les autres, est muni à son extrémité interne
d'une forte épine cornée ; enGu, d'une lèvre inférieure cordiforme,
Irès-rélrécie à sa base, arrondie sur les côtés antérieurs, et portant en
avant des petits palpes labiaux de deux articles. Les segments thora-
ciijues s'élargissent graduellement et i)ortcnt de longues pattes ter-
minées par un seul crochet ; le premier est corné en dessus. Les
(1) Ami. d. 1. Soc. ent. d. France, 2^ série X, pi. 13, f. 8-16. Antérieurement
M. Kiescmvctter (Stettin. Ent. Zcit. 18i5, p. 220) avait déjà publié des rensei-
gncmeuts intéressants sur ce sujet et qui paraissent être restés inconnus à M. E.
Cussac. Suivant cet observateur, la coque n'est pas attachée ii l'abdomen de la
femelle, mais aux pattes postérieures, auxquelles elle adhère par quelques fils
soyeux. Il est dès lors probable qu'il en est de même chez les Hydrobiides.
iiëgnichts abuomlnaos sontforteHiehtatrondîs stir kâ côtés, elle dernier
tie porle point d'appendices. Les stigmates (i) sont très-proénoinénls
sur les côtés de l'abdomen, et garnis de touffes de poils nombreux et
très-longs.
Ces larves sont très-agiles, surtout dans les premiers temps de leur
naissance, et aussi voraces que celles des Hydrophilides. Elles nagent
renversées près de la surface de l'eau, et, pour respirer, émergent de
temps en temps les stigmates abdominaux. Ûouze ou quinze jours leur
suffisent pour parvenir à leur entier développement. La nymphe est
ovale et porte sur la tète et le prolhorax quelques filets semi-cornés et
contournés ; l'abdomen en possède également sur ses bords latéraux,
mais qui sont droits.
SPERCHEUS.
(IvuGEL.) Illig. Verzeichn. d. Kœf. Pfetiss. p. 241.
Menton en carré transversal. — Lobe interne des mâchoires denté;
l'externe corné, grêle, terminé par un petit faisceau de poils. — Palpes
assez robustes ; les maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux ; le
dernier article de tous fusiforme, plus grand que les précédents. —
Mandibules cornées, bidentées à leur extrémité. — Labre très-court,
sinué dans son milieu, avec ses angles arrondis. — Tête assez grande,
munie d'un col brusquement formé en arrière, rétrécie en avant; épis-
tome triangulairement échancré, avec ses bords relevés. — Yeux mé-
diocres, globuleux. — Antennes de six articles; le l'''" en cône allongé
et renversé; les cinq autres formant une massue irrégulière. — Pro-
thorax transversal, à peine échancré en avant, faiblement rétréci à sa
base; celle-ci lobée dans son milieu. — Ecusson en triangle rectiligne
allongé et très-aigu. — Elytres ovales, très-convexes. — Pattes assez
robustes ; les quatre premiers articles des tarses très-courts, égaux.
— Corps court, très-convexe.
Ce genre se compose actuellement de cinq espèces, disséminées au
loin sur le globe (-2) et peu connues des entomologistes, sauf celle
(1) M. E. Cussac n'en indique que sept paires placées sur les sept premiers
segments abdominaux ; mais la fiçure qu'il donne de la larve montre sur le
mésothorax et le métathorax des touffes latérales de poils analogues à celles
qui accompagnent les stigmates abdominaux. Elles indiquent qu'il existe éga-
lement des stigmates thoraciques, ce qui porterait leur nombre total à neuf
paires, comme dans la majorité des larves des Coléoptères.
(2) S. emar g hiatus Y., d'Europe. — 'platycephalus, Mac-Leay, Annul. Jav.
p. 35 (décrit sous le même nom et sans citer M. Mac-Leay par M. De Castelnau,
Hist. nat. d. Ins. Col. II, p. 57); de Java. — senegalensis, Casteln. Ann. d. 1.
Soc, eut. I, p. 398 [sukatus, Gory, Icon. d. Règn, auim, pi. 20, f. 11); du
tiÈLOPHoniDEà. iéh
d'Europe. Celte dernière est plus particulièrement propre aux parties
raoycnnes et boréales de ce continent. Malgré la fécondité de ses fe-
melles, comme on vient de le voir, c'est un insecte qu'on ne rencontre
pas très-communément.
TRIBU IV.
HÉLOPHORIDES.
Lobes des mâchoires coriaces. — Antennes de neuf rarement de sept
articles. — Prolhorax rétréci en arrière et plus étroit que la base des
élylrcs. — Tarses non natatoires; leur l""" article très-court, intime-
ment uni au 2« et souvent peu distinct.
La plupart de ces insectes vivent aux bords des eaux, caches sous
les pierres, dans les fissures du sol ou parmi les débris des végétaux ;
les autres se tiennent dans l'eau où ils se comportent comme les ilydro-
biides non nageurs. Leurs larves ne sont pas encore connues ; on a dit
seulement d'une manière vague qu'elles rongent les racines des plantes
aquatiques , ce qui les éloignerait considérablement de celles des tribus
prcccdenles.
La livrée des Hélophorides est plus brillante que celle des autres
Pdlpicornes ; il est peu d'espèces parmi eux qui ne présentent des cou-
leurs ou au moins des reflets métalliques. Us rentrent tous dans les cinq
genres suivants :
h Dernier article des palpes maxillaires plus long que le pônultième.
a Yeux entiers.
Protliorax transversal : Helophorus.
— allongé : Hydrochus.
aa Yeux à moitié divisés par un canthus : Epimetopus,
IL Dernier article des palpes maxillaires plus court que le pénultième.
Labre faiblement sinué en avant : Ochthebius.
— fortement et étroitement échancré : Hydrœna.
HELOPHORUS (1).
Fab. Mantis. Ins. l, p. 42.
Menton grand, Irinnguhirc. — Palpes grêles ; les maxillaires un peu
plus longs que les labiaux; leur dernier article fusifonne, [jIus gros et
Sénégal. — Cerysii, Guérin-Ménev. Icon. tcxte^ p. 71; d'Egypte. — fessdla-
tus, Melslieim. Procecd. of thc Acad. of Pliilad. 11, p. 41; des Etats-Unis.
(t) Fabricius a écrit Elophûrus^ en quoi il a été imité par se» contemporains.
Coléoptères. Tome l. JU
466 PALPICORNES.
plus long que les précédents. — Mandibules arquées, aiguës à leur cï-
trémité, coriaces et ciliées au côté interne. — Labre très-court, arrondi
ou sinué en avant. — Tête en partie enfoncée dans le prolhorax, plane
et irréguiière en dessus, très-oblusc en avant. — Yeux assez gros.
globuleux. — Antennes de neuf articles dont les six premiers très-
grêles : 1 allongé, un peu arqué, 2 conique, 3-5 très petits, 6 en cône
renversé, annexé à la massue ; les trois derniers formant une massue
oblongue, comprimée et très-serrée. — Prothorax transversal, un peu
rétréci en arrière, avec ses angles antérieurs saillants, plus ou moins
inégal et longiludinalcment sillonné en dessus. — Ecusson petit, en
triangle curviligne ou suborbiculaire. — Elytres plus ou moins allongées,
parallèles, arrondies à leur extrémité, assez convexes. -^ Pattes grêles;
le dernier article des tarses postérieurs moins long que les précédents
réunis. — Corps oblong, parallèle.
Insectes de taille assez petite ou petite, aisément reconnaissables à
la sculpture de leur prothorax. Tous ont des élytres lestacées, à reflets
métalliques ou non, souvent marquetées de noirâtre, et présentant chez
les grandes espèces de fines côtes, chez les petites de simples rangées
de points enfoncés. La plupart sont propres à l'hémisphère boréal de
l'ancien et du nouveau continent; une seule, provenant de l'Afrique
australe, a été décrite, en dehors de cette partie du globe; on en con-
naît déjà plus de quinze espèces (i).
HYDROCHUS.
(Germar) Leach, Zool. Miscelî. lU, p. 90 (2).
Menton presque carré, un peu concave. — Palpes grêles; les la-
biaux courts, les maxillaires allongés ; le dernier article de tous fusi-
forme, plus long que les précédents. — Mandibules arquées et aiguës
au bout. — Labre court, arrondi et cilié en avant. — Tête plane et
Syn. Empleurl's, Hope, The Col. Man. II, p. 149; genre établi sur les espèces
dont les élytres ont des côtes. — Silpha, Linné. — Dermestes, Gcoffr.
(1) Aux neuf espèces (rugosus Oliv., nuLUus ¥., intermedius Dej., aqua-
ticits L., granidaris L. , dorsalis Marsh., pumilio Erichs., namis Sturm,
arvernicus Muls. (Supplém.), mentionnées par M. Mulsant dans sa Monogra-
phie des Palpicornes de France, aj. : Esp. européennes : //. alpinus, Heer, Col.
helvet. I, p. 476. — frigidus , Graells, Ann. d. 1. Soc. ent. Série 2, V, p. 305.
— nivalis, Giraud, Vcrli. d. Zool.-Bot. Ver. in Wien. I, p. 92. — Esp. de la
Russie mér. : H. subcostatus, Kolen. Melet. cnt. V, p. 65. — Esp. de Sibérie :
H. pallidus, GLbler in Ledeb. Rcise, Ins. p. 103. —Esp. de l'Amer, du Nord :
//. oblongus, laciistris, scaber, i. Le Conte in Agass. Lake Super, p. 217. —
vbscunis, J. Le Conte^ Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 210; de Califor-
nie. — Esp. de Natal : H. sculpturatus, Boliem. 1ns. Caffrar. I, p. 600.
(2) Syn. Elophouus, Fab.
nFXOPBOBIDES, iffi
presque carrée en avant des yeux. — Ceux-ci médiocres, globuleux,
Irès-saillanls. — Antennes de sept articles : 1 allonge, arque, 2 obco-
nique, 3-4 de même forme, très-courts, 3-7 formant une massue dont
le dernier article, ovalaire, égale les deux précédents; ceux-ci carres,
subtransversaux. — Prothorax allongé, légèrement rétréci en arrière,
coupé presque carrément en avant. — Ecusson petit, elliptique. —
Elytres oblongues, plus larges que le prothorax. — Pattes grêles; le
dernier article des tarses* postérieurs aussi long que les précédents
réunis. — Segments abdominaux carénés transversalement, sauf le
dernier. — Corps allongé ou oblong, médiocrement convexe.
Petits insectes habitant les mêmes lieux que les IIelopiiorus, mais
en général plus rares. Au lieu des sillons qui existent chez ces derniers,
sur le prothorax, on remarque ici quelques fossettes plus ou moins
apparentes et disposées régulièrement. Les élytres sont aussi finement
carénées chez la plupart. Jusqu'ici le genre paraît confiné en Europe
et dans l'Amérique du Nord ; près d'une douzaine d'espèces sont dé
crites en ce moment (i).
EPIMETOPUS (2).
Palpes maxillaires plus courts que les antennes ; leur dernier article
du double plus grand que le précédent, renflé dans son milieu, acuminé
au bout. — Mandibules très-courtes. — Labre transversaU — Tête
penchée; épistome presque en demi-cercle. — Antennes de neuf arti
oies : 1 aussi long que tous les autres réunis, graduellement et médio
crement renflé de sa base à son extrémité, 2 aussi gros, subcylindrique,
3-6 plus étroits , peu distincts , 7-9 pubescents, formant une massue
grossissant peu à peu. — Yeux assez saillants, à moitié divisés par un
canthus. — Prothorax transversa!, rétréci à sa base, à angles antérieurs
saillants, ayant son bord antérieur largement prolongé en une saillie
triangulaire, obtuse à son extrémité, recouvrant la majeure partie de la
tête. — Ecusson petit, plus long que large. — Elytres oblongo-ovales,
notablement plus larges que le prolhorax à leur base, convexes, cou-
vertes de côtes. — Paltes grêles; hanches antérieures conliguës; der-
nier article des tarses un peu [)!us court que les prôcédents reunis ;
crochets munis d'une dent à leur base.
(1) Esp. européennes : H. brevis, carinatus,, elongatus_, angustatus^ nitidi
collis, Mills. Col. d. France; Palpic. p. 44. — flavrpennis, Kiistor, Die Kaef.
Europ. XXy, 55. — Esp. de rAmôrique du Nord : H. scabratus, rugosus, Muls.
Ann. d. 1. Soc. d'Agric. de Lyon, VU, p. 373. — gibbosus,ruf!pes, Melslieim.
Prccccd. of thc Acad. of Philad. II, p. 99. — variolatiis^ vagûlsj i. Le Conte,
Ann. of the Lyc. of New-York, YII, p. 211 ; de Californie. if
(2) Syn. Ceratodeuus, Mulsant, Mérn. d. l'Acad. d. Se. éitByon, I, p. 1. J'ai
dû changer ce nom, applique depuis longtemps par M. Wc^wood (Tranfi. of
the Lion. Soc. XIX, p. 51) a. un genre de Paussidâs.
463 »AL7IC0IINE».
J'emprunte ces caractères à M. Mulsant, quî a établi ce genre sous
le nom indiqué dans la synonymie. 11 ne contient qu'un pelit insecte de
Colombie (I), long d'une ligne, cl qui ne peut manifestement rentrer dans
aucun des genres de celte tribu.
OCHTHEBIUS.
Leach, Zool. Miscell. III, i^OD (3).
Menton carré, subtransvcrsal. — Palpes labiaux très-courts; les
maxillaires beaucoup plus longs; le dernier article de tous grclc, acu-
minc auboul, plus étroit cl plus court que le prccéilcnl. — Mandibules
trcs-courtes, larges, membraneuses au côté interne, aiguëi ou tronquées
KU bout, dissemblables entre elles. — Labre très court, légèrement
siiiué en avant. — Têle triangulaire, fovéolée entre les yeux et sur le
verlcx ; épistome séparé du front par une ligne très marquée. — Yeux
assez gr.iuds, subavalaires. — Antennes de neuf articles : t Ires-long,
arqué, 2 aussi gros, mais beaucoup plus court, brirvcment ovalaire ou
obconique, 3-4 très-petits, S-î) formant une massue allongée. — Pro-
Ihorax transversal, cordiforme, arrondi sur les cotés antérieurs, sou-
vent sillonné près des bords latéraux. — Ecusson très petit, triangu-
laire. — Elytres brièvement ovales, médiocrement convexes. — Pattes
grêles; le dernier article des tarses postérieurs au moins aussi long
que les pféccdcnls réunis. — Corps court, ovalaire.
Les OcuTUEBius s'éloignent considérablement des deux genres pré-
cédents par leur forme générale, et ont sous ce rapport quelque ressem-
blance avec les Bembidium du groupe des Leja. Ce sont de très petits
insectes, souvent de couleur métallique cl dont les uns fré(jucntent les
eaux stagnantes, les autres les ruisseaux et même les torrents.
Se trompant s;:r le nombre des articles des antennes de quelques
espèces, qu'il a cru à tort être de onze (3), M. Stcpliens a établi sur
elles son genre ENicocr.uus, en réservant le nom d'OcnTHEBios pour
celles qui n'en auraient que neuf; mais toutes ne présentent que ce
dernier nombre,
L'Europe, l'Afrique et l'Amérique du Nord sont les seuls pays oîi
dos espèces de ce genre aient été signalées ; il y en a une vingtaine do
décrites (4).
(1) E. granirjcr, Muls. loc. cit. p. 2.
(2) Syn. EkicoceruSj Steph. 111. of Brit. Ent. Il, p. 196. — Elophorus, Fab.
— Ih'DR.ENA, Illig., Oliv., Latr.
(3) Sturm (Dcutscbl. Ins. X, pi. 221, f. C) a commis Une erreur se-mblable au
sujet de \'0. cxsculpius, qui forme précisément le type du genre Emcoceuus ;
Jl. Stephens nomme seulement cette espèce viridiœneiis. Erichson (Die Ka:f. d.
Mark. Braud. I, p. 199) a relevé cette erreur de Sturm.
(i) OiiïC sont clcrites dans l3 travail de M. Mulsant : 0. granuMus, cxsculp*
\
aÉLÔPBORltlEîî, ^^^
HYDRAENA.
KcCEL, in ScHNEiD. N. Mag. d. Ent. p. 579 (1).
Menton grnnd, tronqué en avant, avec ses nnglcs anicricurs saillants,
— Palpes grêles; les labiaux petits, à le"" article allongé, les deux sui-
vants courts, égaux, fusiformes; les maxillaires lrès-lon,2,s, à 1" article
très-petit, globuleux, le S" très-grand, arqué, le 3e beaucoup plus court
que le 4% celui-ci fusiformc. — Mandibules très courtes , arquées,
inermcs en dedans. — Labre transversal, fortement et étroitement
écliancrè dans son milieu ; ses lobes arrondis. — Tétc horizontale, un
peu rélrécie en avant; épistomc échancré. — Yeux petits, subglo-
buleux. — Antennes de neuf (i) articles : 1 long, subcylindrique, 2 de
même grandeur ou plus court, plus gros, 3 très-petit, à peine distinct,
4 court, saillnnt en général au côté interne, 5-9 formant une massue
allongée. — Prothorax subtransversal, rétréci en arrière, anguleux la-
téralement, échancré en avant. — Ecusson en triangle curviligne. —
Elytres un peu plus larges que le prolhorax, oblongucs. — Pattes
grêles ; le dernier article des tarses postérieurs plus grand que les pré-
cédents réunis. — Corps oblong ou assez allongé , médiocrement
convexe.
Insectes encore plus petits que les Ochthebitjs dont ils se distinguent
aisément par la longueur de leurs palpes maxillaires, leur labre fendu,
leur forme plus allongée, etc.; ils ont du reste des mœurs semblables,
si ce n'est qu'on ne les trouve guères que dans les eaux stagnantes. Ou
en connaît maintenant vingt et une espèces, qui, sauf deux de l'Amén-
quc du Nord, sont européennes (ô).
tus, gibhosus, innrgipaUens, marinus, fygmœnSj bicolor , exaratus, pelluci-
duSj fovcolafus, punctatus. — Aj. : csp. européennes : 0. metnllescens, Rosenti.
Eeitr. z. Insektenf. Europ. p. 27. — crcnulatus, Mulsant et Rey, Ann. d. 1. Soc.
Linn. d. Lyon, 1847-49, p, 236. — difficiUs, quadricollis, Mulsant, Ann. d. 1.
Soc. d'Agric. J. Lyon, VII, p. 375. — quadrifossidahts, pilosus, bifovedaius,
Waltl, Reise nacli Span. II, p. 65. — Esp. africaines : 0. sericeus, Mulsant,
loc. cit. p. 370; d'Egypte. — megacephalus, Boliem. Ins. Caffrar. p. 587 ; de
Natal. — Esp. de l'Amérique du Nord : 0. .cribricollis, nitklus, J. Le Conto
in Agass. Lake Super, p. 217. — pundicollis , intcrruplus, lincatus, J. La
Conte, Ann. of the Lyc. of Ne\Y-Yorli, V, p. 210; de CaUfornie.
(1) Syn. Elopuorus, Fab. Gyllli. etc. — Amphibolus, Watcrli. The cnt. Mag.
I, p. 292.
■ (2) Erichson, MM. Mulsant et L. Rcdtenbachcr ne leur attribuent que sept ar-
ticles ; il y en a réellement neuf, comme Sturm (DeutscliL Ins. X, pi. 224, f. B),
et après lui M. Kiescnwetter, l'ont dit.
(3) Toutes décrites dans une bonne Monograpliie que M. Kiescnwetter a pti-
toliée eu 1849 (Linnaea cnt. lY, p. liG, avec up supplément, p. 425). Les espèces
470 PAtPICORNES.
Le genre Amphibolds de M. Walerhouse, établi sur une espèce
{A. atricaptllus) trouvée en Angleterre, ne paraît différer de celui-ci
que par des palpes maxillaires un peu plus longs et des élytres plus
larges.
TRIBU Y.
SPHÈRIDIIDES.
Les deux lobes des mâchoires coriaces ou submembraneux. — 2* ar-
ticle des palpes maxillaires plus ou moins renQé. — Antennes de neuf
ou huit articles. — Prolhorax de la largeur des élytres à sa base, ré-
tréci en avant. — Tarses non natatoires; le premier article des postérieurs
beaucoup plus long que les autres.
C'est à cette tribu qu'appartiennent les espèces terrestres de la fa-
mille; mais elles ne la composent pas à elles seules; on est obligé,
d'après la structure de leurs tarses postérieurs, d'y comprendre les Cy-
CLONOTUM qui vivent uniquement dans l'eau oîi ils se comportent comme
les Hydrobiides. Ce genre rattache par conséquent la tribu à celles qui
précèdent (i).
Les larves de ce groupe ne sont pas mieux connues que celles des
Hélophorides. Tout ce qu'on en sait se réduit à quelques mots de
M. Mulsant (2), sur celles des SpHiERioitiM qui, selon lui, sont étroites,
allongées, d'une forme rapprochée de celles des larves d'Hydrophilides,
avec des mandibules cornées, beaucoup plus longues que la tête. 11
européennes sont, dans l'ordre où les place l'auteur : H. festacea Curtis, pa-
lustris Ericlis., sicula Kiesenw., carbonaria Kiesenw., riparia Kugel., morio
Kieseuw., rugosa Wn\i.,nignta Germ., curta Kiesenw., angustata Sturm,
angulosa Muls., poUta Kiesenw., planata Kiesen-w., dentipes Germ., lapidi-
cola Kiesenw,, gracilis Germ., fluvipes Sturm, pulchella Germ., lata Kie-
senw. Les deux espèces américaines sont nouvelles : pensylvanica et margini-
collis.
Le seul reproche qu'on puisse adresser à l'auteur de ce travail, c'est d'avoir
passé complètement sous silence la « Monographia Hydranarum Angliae, » pu-
bliée par M. Waterhouse dans l'Ent. Mag. loc. cit. Il s'y trouve plusieurs espèces
nouvelles qui doivent probablement rentrer dans quelques-unes de celles qui
précèdent, savoir : H. cuncolor, nigropicea, melanocephala, pygniœa.
(i) M. Murray a publié récemment (Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser. 2, XII>
p. 73) un travail intéressant sur ces insectes, intitulé : « Sur le genre Cercyon,
avec un court synopsis monographique des Sphéridiides de l'Angleterre. » Il est
essentiel à consulter pour la synonymie des espèces du genre en question, que
M. Stephens avait multipliées outre mesure; les trente-deux qu'il a décrites sont
réduites h treize par M. Murray,
(2) Col. d. Franc* ; Palpic. p. 147 et 151.
SPHÉRIDUDES. 471
ajoute que la métamorphose des nymphes en insectes parfaits, s'opère
dans l'espace d'un mois.
I. Prosternum et mésostemum étroits.
MétasteiTium envoyant une saillie entre les hanches intermédiaires : Cyclo-
totum.
Métasternum sans saillie entre les hanches intermédiaires : SphceriAiwn,
Cercyon.
II. Prosternum et mésosternum très-larges.
Jambes antérieures échancrées en dehors : Megasternum.
— non échancrés en dehors : Cryptopleunim.
CYCLONOTUM.
(Dej.) Erichs. Die Kœf. d. Mark Brand. I, p. 212 (1).
Menton carré, transversal, parfois concave en avant. — Languette
biloMe; ses lobes arrondis et ciliés. — Palpes labiaux courts; leur
dernier article plus court que le pénultième , obtusément acuminé ; les
maxillaires médiocres ; leur dernier article un peu plus grand que le
précédent, subcylindrique et obtus au bout. — Mandibules coriaces et
ciliées en dedans, bidentées au bout. — Labre caché sous l'épistome,
échancré et cilié en avant. — Tête penchée, orbiculaire, avec l'épistome
plus ou moins tronqué. — Antennes de neuf articles : 1 assez grand,
un peu en massue, 2 subgiobuleux, 3-6 très-courts, très-serrés, s'élar-
gissant graduellement , 7-9 formant une grande massue allongée et
lâche. — Ecusson assez grand, triangtilaire. — Elylres convexes, sub-
hémisphériques ou oblongo-ovales. — Pattes courtes; cuisses larges;
jambes garnies de petites épines en séries ; tarses courts, un peu com-
primés ; le premier article des postérieurs un peu plus long que les trois
suivants réunis. — Mésosternum étroit, perpendiculaire, muni en ar-
rière d'une lame qui rejoint entre les hanches intermédiaires une lame
analogue du mélasternum. — Corps convexe, subglobuleux, ovale ou
oblong.
M. Brullé a fondé ce genre sur Y Hydrophiltis orbicnlarfs de Fa-
bricius, et comme cette espèce a, par exception, le menton concave en
avant, il le nomma Coçlostoma ; mais M. Mac-Leay ayant déjà, comme
on l'a vu plus haut, établi un genre Coelostomcs parmi les Carabiques,
Erichson a adopté pour celui-ci, le nom sous lequel Dejeati l'avait dé-
signé dans la dernière édition de son Catalogue.
Les Cyclonotcm sont de petits insectes d'un noir profond et brillant,
(1) Syn. CoELOSTOMA, Brullé, Hist. nat. d. Ins.; Col. Il, p. 293.— Htdro-
»HiLUS, Fab. Say. — Sph^ribium, Mac-Leay, Klug.
it2 VAivîConnnÈ.
â clytrcs lisses ou ponctuées en stries, qui ont des habitudes tout aussi
aquatiques que les lîydrobiiJcs, et qui, à ce titre, forment le passage
cnire ce groupe et celui-ci. II parait y en avoir partout, et la plupart
de leurs espèces ont un habitai tellement étendu, qu'on ne peut guère
leur assigner une patrie précise; il y en a même qui paraissent être
complètement cosmopolites (i),
SPH^ERIDIUM.
Fab. Syst. Ent. p. 66,
Menton transversal, sinué en avant, avec ses angles antérieurs ar-
rondis. — Palpes robustes ; les labiaux très-courts, à dernier article plus
court que le précédent, obconique ; les maxillaires médiocres, à 2« ar-
ticle gros, en massue, 3« obconique, 4e plus court et plus grêle. —
Mandibules cornées, ciliées en dedans, terminées en pointe aiguë. —
Labre très-court, coupé carrément et cilié en avant. — Tête penchée,
orbiculairc, amincie sur ses bords, tronquée en avant. — Yeux en
grande partie inférieurs, peu apparents en dessus. — Antennes de huit
articles : 1 assez grand, comprimé, arqué, 2-4 très-courts , 5 annexé à
la massue grande et peu serrée, formée par les trois derniers, — Ecus-
son grand, en triangle allongé. — Elytres brièvement ovales, médiocre-
ment convexes. — Pattes , courtes et robustes; cuisses larges; jambes
comprimées, hérissées de longues épines ; le premier article des tarses
(1) M. Mulsant (Ann. d. 1. Soc. d'Agriculture d. Lyon, VII, p. 166) a publié
une Monographie de ces insectes, mais qui ne contient que les espèces de la col-
lection de Dejean, lesquelles appartiennent aujourd'hui au Muséum d'Histoire
naturelle de la ville de Lyon. Elles sont au nombre de onze et classées dans
l'ordre suivant : G. globtdosum Klug [Hydrobius roiundatvs De^j.); c'est VHy-
drophilus exsiriatus de Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 171; des deux
Amériques. — orbiculare Fab.; d'Europe, de Madagascar et des Indes or. —
cayanum Lac; de Cayenne. — capense Dej.; du Cap et des Indes or.; parait
être le Sphœridium hydrophilioides de M. Mac-Leay, Annul. Jav. p. 36. — sub-
rotundum Fab.; de Colombie. — sublœvigahim Muls. ; patrie inconnue. —
flavicorno Schanh.; de Cuba et de la Jamaïque. — picicorne Schœnh.; de
la Jamaïque. — omerkanum Dej.; de Cayenne. — striatopuncfalum Dej.;
du Brésil. — abdominale Fab.: de l'île de France, Madagascar et des Indes orien-
tales; il a été également découvert en Sardaigne. Les observations qui accom-
pagnent cet extrait sont empruntées àErichson, Arch. 1846, II, p. 105.
A ces espèces, aj. : Cœlostoma nitidum, de Java; subdepressiim, du Mexique;
punctuiatuin, du Chili; coiivexiinij de Cayenne; minutum, du Mexique ; 5/rta-
tum, de Colombie; insidare, de l'île de France; senegalense, du Sénégal;
Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 58. — Sphœridium diaperinmn, depressum,
Klug, 1ns. von Madag. p. 72; de Madagascar. — Cyclon. rufitar se, nitidum,
Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 601; de Natal. — subquadratum, L. Fairm. Rev. et
Mag. d. Zool. 1819, p. 412; de Taïti. — hispanicum, dalmatinum, Kùster, Die
Ka;f. Europ. XIU, 39, 40 ; d'Europe,
SpnÉniDiiDES* ilo
poslcrieurs .lussî long que les suivants réunis. — Prosternum lamelli-
forme en arrière; mésosternurn envoyant une lame entre les liatiches
inlermédiaircs. —Corps suborbiculairc ou brièvement ovale, méflio-
crcmcnt ou assez convexe.
Insectes d'assez petite ou petite taille, noirs et ayant ordinairement
deux ou quatre taches d'un fauve-rougcâtre sur les éiytres. Ils vivent
presque exclusivement dans les bouses sous lesquelles ils creusent des
galeries, où ils cherchent un refuge, quand on veut les saisir. Les mâles
se distinguent des femelles par leur proihorax plus ample et surtout par
le dernier article de leurs tarses anlcricurs qui est renflé, et dont l'un
des croiîhels est très-épais et fortement arqué.
Le genre est presque exclusivement propre à l'ancien continent; le»
espèces décrites s'élèvent à près d'une vingtaine (i),
CERCYON.
Leach, Zool. Miscell. III, p. 95 (2).
Organes buccaux, tête et yeux des Sph^eridium. — Antennes de
neuf articles : 1 assez long, déprimé, un peu arqué, 2 conique, court,
3-3 très-courts, submoniiiformcs, 6 cupiliforme, annexé à la massue
oblongue et serrée, formée par les trois derniers. — Prolhorax et écus-
son des Spo^eridium. — Eiytres plus ovales. — Pattes courtes; cuisses
larges; jambes comprimées, garnies de |)elites épines disposées en sé-
ries ; premier article des tarses postérieurs à peine aussi long que les
trois suivants réunis. — Prosternum en triangle allongé; mosostcrnuin
formant une lame longitudinale entre les hanches intermédiaires. —
Corps ovalairc, convexe.
Ce genre, séparé, avec raison, des SrnyERiDicM par Leach, en diffère
par ses antennes, ses jambes beaucoup moins épineuses, et quelques
différences dans le prosternum et les tarses antérieurs qui n'oiîrenl rien
de pailjculier chez les mâles. Ses espèces sont trcs-pclilcs et vivent à
la manière des Spn^aiiuiDJi; quelques-unes seulement se trouvent
(1) Esp. européennes : S. scarahœoides Linn., bipusiulatum Fab., margi-
natum Scriba; M. Mulsant n'en fait qu'une variété du bipustidatmn, dont il
paraît toutefois distinct. — striolutum, tesiaceum, Heer, Col. lielvet. I, p. 487.
— quadrimaculatum, Kiistcr, Die K;c'f. Europ. 11,23 {scarabœoides'idiV.'i). —
Esp. africaines : S. seneçjalense, caffrum, Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 60.
— ahbrcvintwn, ornatum, consobrinum, apicnle.cxile,^o\Km.\n%. Catfrar. I,
p. G03. — Esp. de Madagascar : S. chri/somelinum^ Klug, Ins. von Mada?. p. 72.
— Esp. de Java : S. dimidiatiim, vicinum, Casteln. loc. cit. p. 60. — Esp. de
l'Amer, du Nord : S. melœnum, Gcrmar, Nov. Ins. Spec. p. 96.
(2) Syn. Trichopoda, BruUé, Hist. nat. Ins.; Coi. II, p. 294. — Pelosoma
Mulsant, Col. de France; Palpic. p. 184.
474 PALPICOBKES.
dans les endroits humides, sous les pierres, les mousses et les débris
végétaux.
Le genre Tbichopoda de M. BruUé, fondé sur une espèce exotique
de Mailagascar (P. cassidœformis Br.), ne diffère de celui-ci que par
une fossette que présente le bord antérieur du menton, comme chez
quelques Cyclonotcm , et des tarses un peu plus velus en dessous,
deux caractères qui ne sont manifestement pas génériques.
Je ne vois rien non plus, dans les caractères assignés par M. Mulsant
à son genre Pelosoma, qui soit suffisant pour le séparer de celui-ci; il
n'en diffère que par le mésosternum anguleux en avant, au lieu d'être
parallèle dans toute sa longueur. L'espèce unique (P. Laferlei Muls.)
que M. Pflulsant y rapporte, est un très-petit insecte, découvert dans
la France centrale.
Les Cercyon sont assez nombreux et paraissent exister dans la plu-
part des régions du globle ; les espèces décrites se montent à près d'une
trentaine, dont plus de la moitié se trouvent en Europe (l).
MEGASTERNUM.
Muls. Coléopt. d. France; Palp. p. 187 (2).
Ce genre ne diffère des Cercyon que par les caractères suivants :
Ecusson en triangle curviligne, à peine plus long que large. — Jambes
antérieures échancrées en dehors dans leur moitié terminale et paraissant
munies d'une dent médiane. — Prosternum large, en losange irrégulier,
rtbordé latéralement et échancré en arrière pour recevoir le sommet du
(1) Quinze des espèces européennes sont mentionnées par M. Mulsant : ob-
soletum Gyllh., hœmorrhoidale Fab., hœmorrhoiim GylUi., latérale Steph,,
unipuncfatum Linn., quisquilkim Linn., centrimaculatum Sturm, pygmœum
lilig. , littorale GylUi., aqiiaticum Steph. , flavipes Fab., melanocephalum
Linn., minutum Fab., lugubre^ anale, Payk. — Aj. : C. castanetim, pulchel-
lum, Heer, Col. helvet. I, p. 492. — Esp. de la Russie méridionale : C. bife-
nestratum, Kùster, Die Kœf. Europ. XXIII, 15. — Esp. de l'Afrique australe :
C. pygmœum, costatum, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 609. — Esp. de Madagas-
car : C. grandis, Casteln. Hist. nat. d. 1ns. II, p. 62. — Esp. de la Tasmanie :
C. dorsale, Erichs. Arch. 1843, I, p. 153. — Esp. du Brésil : C. tantillum,
Muls. Ann. d. 1. Soc. d'Agr. d. Lyon, VII, p. 380. —Esp. des Antilles ; C. cri-
brutum, Casteln. loc. cit. p. 62. — Esp. de l'Amérique du Nord : C. Umba-
tum, adumbratum, Manh. Bull. Mosc. 1843, p. 260; de Sitkha. — macuMum,
nanum, mundum, minusculum, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. II,
p. 101. — Il faut aussi proba))lement rapporter ici les Sph-cridium suivants
de Say : mellipes, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 172; du Mexique ; apicule,
Journ. of the Acad. of Philad. lll, p. 'lO'i;pretextatum,nigricoUe,occcilatum,
ibid. V, p. 190; ces quatre derniers des Etats-Unis.
(2) Syn. Dermestes Marsh. — Cercyon Steph.'' Eriebs.
SPHÉBIDIIDES. 475
mésosternum; celui-ci transversal, tronqué obliquement de chaque côté
en avant.
Le Dcrmesles bolelophagus de Marsham constitue jusqu'à présent la
seule espèce de ce genre ; ce très-petit insecte, qui vit dans les bolets,
n'est pas très-rare en France et paraît se trouver dans la majeure partie
de l'Europe. Erichson n'avait pas cru devoir le séparer, non plus que
l'unique espèce du genre suivant, desCERcvoN, dont tous deux sont raa-
nifestemen.t distincts.
CRYPTOPLEURUM.
MuLS. Coléopt. d. France; Palpic. p. 188 (1).
Genre voisin du précédent, dont il s'éloigne par les caractères qui
suivent :
Prothorax non tranchant sur les bords latéraux, ayant ceux-ci repliés
en dessous, de façon à former un triangle à sommet dirigé inférieure-
ment. — Jambes antérieures entières sur leur tranche externe. — Pro-
sternum et mésosternum encore plus larges ; le premier formant un
triangle renversé, échancré au bout et dont les angles antérieurs sont
un peu tronqués.
Le prothorax et les jambes antérieures fournissent les deux caractères
qui séparent le genre des Megasterncm, dont il ne mériterait pas sans
cela d'être séparé. Le Sphœridium alomarium de Fabricius, sur lequel
il est établi, se trouve communément dans les bouses et parfois dans les
bolets et les champignons.
(1) Sph^sridiuu ou Cercyon des auteurs.
FIN DO TOMS PRËftSlER.
PABÎÏÎ.LES, TRIBUS ET G-ENRES
COMPRIS DANS CE VOLUME.
page».
Abacetus.. .......... 315
Abarls. ............ 347
Abax 323
Abropus 360
Abroscelis. 17
Acantliogenius 93
Acanthoscelis 194
Acephorus 201
Acilius 430
Acinopus 287
Acrodun 332
Actcphûus 323
Acupalpus 302
Addosia 323
Addofopus 153
JEacus 222
>Emalodera , 370
JEixiclomorpha 17
.(î^nigma 91
jîlphnidius 30.^
jTlpus 372
jîtophorus 117
Agabus 424
Agaosoma 365
Agastus 87
Agaius 110
Agelaea 251
Agonocheiln 140
Agonodcmus 323
Agonoderus 262
Agonum. . .î. ....... . 349
pas"-
Agra. .'......'...... 104
Alpœm liO
Aleptocerus 218
Amara 332
Amathitis 332
Amblycheila 7
Amblychus 234
Amblygenius 227
Amblygnathus 266
Amblystonius 301
Amblytclus 316
Ammosia 12
Amphasia 277
Amphibalus 469
Amphiops . . . . 462
Amphizoa 409
Amphizo'jdes 409
Anatrichis 39i
Anaulacus 309
Anchoménides 338
Anchomenus 3 19
Akchonodéiîides 373
Ancbonoderus 375
Aniara , 13
Anillus 380
Anisocnemus 294
Amsodactvlides 268
Anisodactylus 278
Anisomera 421
Anisotarsiis 279
Anodocbcilus. 416
TABLE AtPHABÉTIQtJB.
477
pages.
Anomœus 108
Anophthalnius 372
Anoplogcuius 30 i
Antdrctia 336
Antarctiides 336
Anthia 177
Anthiades 175
Apenes 108
Apiodera 72
Aplocentnis 278
Aplochile 185
Aplothorax 58
Apoicmopterus 54
Apolomus 172
Apristus 123
Apsecira 269
Aptcma 11
Aptcroessa 24
Aplinus Ô8
Arachnoidius 323
Aratliarea 38 i
Arathymus 242
Ardistomis 206
Arguior 323
Aristus 167
Arnidius 192
Arsinoc 125
Aspasia 126
Aspidoglossa 205
Asporina 223
Asporinus 223
Àstygis 315
Atractonota 189
Atranus 288
Allelabus 72
Augasmosomus 253
Axinidium 249
Axinopalpus 118
Axinophorus 151, 187
Axinopsophus 125
Axinotoma 274
B
Badister 234
BiEOglossa ■. . . 178
Paripus 246
page».
Barymorphus 221
Barysomus 290
Basoleia 187
Batoscelis 261
Deleopterus 141
Belonognatha 142
Bejibidiides 379
Bembidium 382
Berosus 458
Dlechrus 122
Blethisa 4G
Bomius 120
Bothriopterus 323
Brachidius 26 i
Brachimdes 97
Brachiiius 99
Bracliycœlus 276
Brachygnathiis 210
Brachypalpiis 455
Brachystylus 323
Bradybsnus 292
Bradycellus ^ . 294
Bradytus '332
Broscosoma 242
Broscus 239
Bryobius 323
Calathus. . 3î2
Calleida. 105
Callidema 16
Callimosoma 66
Callisthenes 60
Callistus 374
Calochroa 17
Galopha?na 81
Calopterus 323
Calosoma 58
Camaragmithus 48
Campa 382
Camptodontus 199
Camptoscelis 328
Camptotonia 376
Campylocncmis 182
Capliora 339
Carabides 43
478
TABLE ALPHABETIQUE
pages.
CARABIQUES 34
Carabus 54
Cardiaderus 367
Cardiomera 354
Cardiophthalmus 245
Carenostylus. ; . . 323
Garenum 192
Carteriis 169
Cascelius 245
Casnoidea 73
Catadromus 321
Catapiesis. .......... 187
Catascopus 145
Catopfria 17
Cechenus 54
Celena.'phes 138
Celia 332
Celina 417
CeHtrocheila. - 11
Cephalotes 239
Ceratoderus 467
Cercyon 473
Ceroglossus 54
Chœtarihria 461
Chalcochrous 323
Chalybe 378
Cheilonycha -. . . . 17
Chelonodcma 130
Cheporus 323
Chilotomus 170
Chlaenius 224
Chlénides 215
Chrysostigma 58
Cîcindela 17
CICINDÉLÈTES 1
ClCIKDÉLlDES 14
Cillenum. 582
Clivina 204
Cnémacanthides 237
Cnemacanthus 240
Cnemalobus 240
Cœloprosopus 147
Cœlostoma 461, 471
Cœlostomus 315
CoUiuris : . . . 29^ 72
COLLYRIDES 27
Collyris , 20
pages.
Colpôdes 361
Colymbetes 4i2
COLYMBÉTIDES 417
Copelatus. 425
Cophosus 323
Coptia : . . . 213
Coptodera. 140
Coptolabrus 54
Coptotomus 420
Corax 323
Cordistes 81
Corsyra 111
Coscinia 167
Cosciniopterus. 323
Cosmema 26
Crasodactylus 279
Craspedophorus 210
Cratacanthus 288
Cratocérides 257
Cratocerus 263
Cratogaster 323
Cratognathus 271
Cratohœrea 17
Creobius 245
Crepidogaster 101
Cryobius 323
Cryptobatis 126
Cryptomma 201
Cryptopleurum 475
Ctenipus 341
Ctenodactyla 78
Cténodactylides 76
Ctenognathus 353
Ctenomerus 293
Ctenoncus 112
Ctenostoma 32
Cténostomides 30
Curtonotm 332
Cybisler 427
Cyhister 440
Cychrides 60
Cychrus 62
Cyclinus.' 439
Cycloloba 178
Cyclomus 323
Cyclonotura 471
Cyclosomus 258
DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRES.
pages.
Cyclotrachelus 323
Cyclous 439
Cylmdera 17
Cylindronotum 107
Cyllidium 461
Cylloscelis 289
Cymindis 108
Cymindoidea 108
Cynthia 318
Cyphogenius 271
Gypholoba 179
Cyphosoma 145
Cyrtoderus 329
boÂloâontus 86
Damaster.. 61
Daptomorphus 271
Daptus 261
Demetrias llô
Demetrida 116
Dendrocellus 80
Dercylus 217
Desera 80
Desmopachria 416
Diacheila 46
Diachromus 277
Diaplioromerus 273
Diaplioroncus 112
Diaphoropsophus 221
Diaphorus 88
Dibolochilus. 222
Dicheirus 277
Dicœlindus 366
Dicœlus 232
Dicranoncus 358
fiicrochile 3ii
bicronochilus 344
Didetus 389
Dineutus 439
Dineutes 439
Dinodes 224
Dioctes 238
Diplocheila 233
Diploharpus 349
Dirotus 312
479
pages.
Discoderus 392
Dispha?ricus 249
Distipsidera 24
Distrigus 316
DlTOMlDES 165
Ditomus 168
Dolichochtis 136
Dolichus 344
Drepanus 151
Drimostoma 313
Dromica 26
Dromius n 119
Dromoceryx 122
Di'omochorus 9
Drypta 79
Dyoriche 300
Dyorichoderns..' 323
Dyschirius 202
Dyschromus 311
Dyscolus 356
Dysidius 323
Dyticus 428-
DYTISCIDES 403
Dytiscides 426
Dytiscus 428
E
Eccoptogenius. 320
Eccoptomenus 227
Echimuthus 127
Éga 378
Elaphrides 43
Elaphrus 44
Elophorus 465
Emidopterus 191
Empîeurus 466
Enaphorus 89
Eijculadiis 164
Enliydius 438
Enicocerus 468
Enopleurus 458
Epicosmus 211
Epimetopus 467
Epinectus 438-
Epomis 223
Eretes 429
48à
tABLE ALPHABÉTIQtt
pages-
Ericatus 305
Eripus 25i
Éucallia 16
Eucœrus 393
Eucamptognathus 322
Eucephaltis 271
Euclieila 148
Euchlamys 322
Euchroa 319
Eîiderna 210
Eudromus 323, 382
Eugncrthus 388
Eulampra 17
Eulcptus 118
Euleptus 353
Euncctcs 429
Eunostus 85
Euplyncs 131
Euprosopus 27
Euryarthron 17
Eurychile 28
Eurycoleus 129
Eurydactylus 224
Eurydera 143
Euryderus ,• • • • '■^^^
Eurymorpha 17
Euryoda 17
Eurysoma 210
Eurytrichus 279
Euschizomerus ■. . . . 212
Eustra 161
Eutogcncius - . 235
Eutoma 192
Eulrachclus 81
Euiroctes 330
Evarthrus 399
Evolenes 395
Feronia 323
Féromdes 317
Fcronomorpha 323
G
Caleri'a 82
Galèritides 79
page*.
Gcobaenus * . . . . 272
Geobius 213
Geodromus 300
Geopinus 260
Geta 189
Globaria 460
Glycia 110
Glyphodactyla 114
Glyptodenis 224
Glyptoplerus 323
Glyptus 255
Gnathaphanus 299
Gnathoxis 196
Goniotropis 157
Graphiptérides. ....... 173
Grâphipterus 174
Graphoderus 431
Gynandromorphus 283
Gynaiidropus 284
Gynandrotarsus 283
Gyretes 440
GYRIISIDES 433
Gyrinus. . 438
n
Haliplides ...■,■ 410
Haliplus 411
Haplocœlus 323
Haplochile 185
Haplopeza 133
Haplopisthius 269
Huptoderus 323
Harpactes 238
Harpalides 285
Harpalus 295
Helœotrechus 149
Helluo 92
Helluodes 92
Hellnomorpha 95
Helluoxides 90
Hclobia 50
Hdobiûs 452
Helochares 456
Hélophorides 463
Helophorus 465
Hemiteles 186
èié HMiin^ miijé fi* éMinkti
tfèpîaàohià. .' i i i ^ . . . . iV
Heteracauiha.* *....... 507
Heterodadylus ^75
Heteromorpha loi
Heferoscelis. . 182
Hexagonia 69
HiLÉTIDES 47
Hjletus 48
Hippolœtis 305
Hispalis 301
Holciophorus 401
Hololeius.. 227
Hololissus. .......... 187
Holoscelis. . , . 163
Homalolachnus.. . 220
Homalomorpha 187
Homethes 118
Hoplitus 411
Hoplogenius. ......... 227
Hoplognathiis. . 159
Hoplolenus. . ......... 229
Hydaticus. . . . : 431
Hydrachna 412
Hydraena. 409
Hydrium . 382
Hydrobiides, ......... 454
Hydrobius. .......... 455
Hydrocanthns. ...'..... 419
Hydrocharis.. ...:.... 452
Hydrochus.' 466
Hydrodcma. 450
Hydrophilides. . 447
Hydropliilus. 450
HïDROPORIDES. . . ; 413
Hydroporomorpha.. . . . . . 417
Hydroporus. 415
Hydrosoma. 450
Hydrous. . . : . 452
Hygrobia. . . : i : 412
Hygrotus. . 415
Hyper ion 182
Hypherpcs 323
Hyphaereon 284
Hypharpax 282
Hypliydi-us 414
Hypolifhus 295
HysUichopus. . ,' 114
Coléoptères. Tome I.
lctinus.\ . l . . . . i l . l ^ 156
Idioraorphus 254
llybius 424
Iniopachys 54
Iresia 15
Irichroa 62
Isopleurus 332
Isotarsus 211
Itamus 160
Labocephalus. ........ 144
Laccobius 457
Laccophilus 420
Lachnocrepis 394
Laehenus 200
Lachnophorus. . , 377
Lagarus 323
Lamprias 127
Laphyra 17
Lasioccra 376
Lebia 127
Lébiides 102
Lecanomerus 280
Leiochiton 238
Leiocnemis 332
Leirui 332
Leistus 52
Leja 382
Leptodactyla 146
Leptotrachelus. . 76
Lesticus 312
Lestignathus 345
Leucorea 414
Lia 130
LlCINlDES 231
Licinus 233-
Limnebius 460
Lionychus 123
Liopfcrus 424
Lissanchcniiis 2fc
Lissopterus 291
Lissotarsus 323
Lobodontus 142
31
483
pages.
Lœmosthenes 341
Loncliostenius 231
Lopha 382
Lophidius. ...•<; i .• * < . 335
Lophoglossus. - 401
Loriccra. < j 21i
Loxandrus. . . , 401
Loxocrepis. »...,..,;. 362
Loxomerus 275
Luperca. ... ,,,,... . 163
Lymnœum. . , 382
Lyperophorits. , 323
Lyperus 323
Lyrothorax 323
M'
Machosetus. ......... 238
Macracanthus 265
Macrocheilus. . : . i , . . . . 93
Manlicora. . , 6
Manticoriees.. ; 5
Marsyas. 319
Masoreus, 134
Mastax-, 101
Matus 422
Megacephala 11
Megacéphalides 9
Megalomma 23
Megalonychus 352
Megalostylus 323
Megasternum 474
Megodonius 54
Meladema ; . 422
Mclœnus 166
Melanius 323
Melanotus. .' 267
Melisodeva 186
Merizodus 369
Mesocanihicus 450
Metabletus. 122
Melallophilus 323
Metaxidius. 87
Metaximorphu? 113
Metius 337
Metius. ; . . . i 360
Metvius.. 51
TABLE ALPHABETIQUE
pages.
Microceplialus. ........ 318
Microchcila 310
Microderes 259
Microlestes 119
Microlestia 179
Migadops 274
Miscelus 146
Miscodora 238
Mochtherus 137
Molobrus 191
Molops.: 323
Molpus 14S
Mouololxis 362
Morio 183
MORIOKIDES 180
Mormolyce 144
Myas 322
Myosodus 323
Myrmecilla 33
Myi-mecoptera 25
Mystropomus 156
Blystropterus 172
Nebria 50
Necticus. 424
Nemaglossa . . . 363
Nemotarsiis. 390
Netrodera. . 180
Nogrus 429
Komarctus. 39S
Nomius 161
Notaphns 382
Noterus 418
Nothopus 266
Notiobia 281
Noliophilus 43
Nycteis. 141
O
Ochthebius 468
Ochihedromus. . 382
Ochyropiis 194
Ocybatus 219
Ocydromus. ...... 219, 382
DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRES.
pages.
Ocypiis.. . '. 96
Ocys 382
Odacantha 7-i
Odacakthides 71
Oàogenius. 169
Odontium. . . i 382
Odontocheila 22
Odontonyx 343
Odonfoscelis 240
Olisthopus 352
Oniala 382
Omalodera 370
Omalomoi'pha 126
Omalosoma 323
Omalotrichus 220
Omaseiis 323
Omophron 42
Omophronides 41
Omostenus 125
Omphra 94
Omus S
Omphreus 365
Oncoderus 238
Onypterygia , . . . . 358
Oodes 229
Ooidius . '292
Oopterus 243
Qphionea 72
Ophionca 73
Opisthius 44
Ophonus -. . 295
Ophryodactylus 356
Orectochilus 441
Oreophilus 323
Ortliogenium 299
Orthogonius. . 269
Orthomus 323
Oxoides I2l
Oxyclieila. ' 10
Oxycrepis 314
Oxyglossus 358
Oxygnatlms 198
Oxygonia 1&
Oxypselaphtts . 3 i9
Oxystomus.. 198
Ozaena 156
0ZÊKID£S 155
483
pages.
Pachycarus 171
Pachycranion 54
Pachymorpha 176
Pachymorphus 323
Pachyteles 157
Pachytrachelus 259
PALPICORNES 443
Pamborides 65
Pamborus 66
Panagéides 209
Panagaeus.' 212
Pangus 295
Parallellomorphus 195
Paramecus 289
Paranomus 355
Pasimachus 190
Patrobus. . 367
Patrus 441
Pelecium 253
Pelobatus 330
Pélobides 412
Pelobius 412
Pelophila 49
Pelor 339
Pelosoma , . . 473
Pelyocypas 116
Pentagonica 133
Penthus 171
Perçus 323
Péricalides 137
Pericalus 147
Pericompsus 382
Perigona 134
Pcrcosia 332
Peryphns 382
Petrophilus : 323
Phœoxanfha . 12
Pheropsophus 99
Philocthecnus 108
Philocthus 382
Philhydrus 456
Philogens 213
Philophlœus 139
Philorhizus. 119
Phyla 382
i^i
'iétt imA^è;n$ii
î^àg
î^liyîlodrtraâ.* .:..;... 23
Pbysea 160
Physocrotaphus 181
Pliysodora 130
Physodeutcra 23
Physolœstus 235
Piesmiis 323
Piezia 175
Pionycha 77
Piosoma 277
Plagiopyga 115
Plagiorhytis 71
Plagiotelum 117
Planètes 94
Platycliile 7
Platychrus 54
Platycœlus 323
Platyderus 323
Platymetopus 300
Platynus 349
Platynodes 184
Platynomerus 341
Platypterus 323
Plutysma 323
Platytarus 108
Plecfes 54
Pleuracanthus 96
Pleurosoma 354
Plochiocera '. 22
Plocliionus 135
Pœcilus 323
Pœcilus 402
POGONIDES 364
Pogonophorus 52
Pogonostoma. ........ 31
Pogonus 368
Polpochila 320
Polyhirma 179
Polysitus 330
Polystichus 86
Porrorhyiichus 440
Prepusa 17
Prionognathus 229
Pristodactyla 343
Pristoiiyclius 341
Procephalus 32
Pfoccrus 52
Profinlstcg* 4 .' . . . 7 i 7 i . 53
ProcrUsikus hit
Promccodcrus. ........ 244
Promecognathus 252
Promecoptera 131
Pscudaptinus 88
Pseudo-Féronides 306
Pseudomascus 323
Psiudomorpha 151
PSEL'DOMORPHIDES 149
Pseudophonus 295
Pseudorthomus 323
Pseudosteropus 323
Pseudoxycheila 11
Pseudozœna 157
Psilocera 31
Psychobius.^ 323
Psydrus 184
Pferoglussus 292
Pferostichus 323
Pterostichus 400
Pyramis 205
B
Rantus.. . . 422
Raptor 368
Ralhymus. 329
Rhadine 347
Rhagocrepis 76
Rhagotlactylus 281
Rhizotràchelus 220
Rliombodera 139
Rhopalomelus. 339
Rhopalopalpus 224
Rhytiderus 124
S
Sarothrocrepis. ........ 129
Scales 233
Scalidion 135
Scaphinotus 63
Scaphiodactylus 346
Scapteriîs. . 197
Scaraphites 193
Scaritcs. . 194
Scaritidea 240
I>SS FAMittES, TRIBUS 1S.T! G£XF,El.
pages.
SCAniTIDES. 189
Scaurus ". 1C7
Scliidonycha 78
Schidomjchiis : . . 78
Schizogenios.. ".'.■. .'.... 207
Scolytus. . 258
Scopodes 148
Scutopterus 422
SelenophbrUi. \'.'.' .',.'. . 295
Sericôda. ..•...■...'.,. 12i
Siagona 1C2
SUGONIDES . . 162
Silphomorpha. ........ 153
Simodontus 323
Singilis 110
Sogines 323
Somoplatus 264
Sperchéides 462
Spercheus 464
Sphœracra "76
Sphaeridium 472
Sphaerodcrus 63
Sphallomorpha 152
Sphéridiides 470
Sphodrus 340
Spongopus 279
Stenidia 75
Stenocera 31
Stenocheila 74
Stenocnemus ,365
Stenoglossa 141
Stenognathus. 348
Stenolopliiis 303
Stenomorphus 365
Stenonotum 107
Stereocerus 323
Sternoloplius 453
Steropus 323
Stethoxus 450
Stomides 247
Stomis 250
Stratiotes 200
Strigia.. 327
Suphis 419
Syntomus 122
Synuchus 343
Systolosoma 369
ColéopUres. Tome I,
485
pages.
T
Tachypus 54
Tachypus 381
Tachys 382
Tachyta. ' .' 382
Taphria .' . . . 343
Taru^.'. .-.'.'.-. r 108
TefluS. ..'.....'..... 66
Temnopterus 450
Tenebrio 62
Tetracanthicus 450
Tetracha 12
Tetragonoderus. ....... 132
Thalassobius. ......... 380
Thalpius 89
Therates 28
Thermonectus 431
Thermophila 176
Thyreopterus 143
Thysanotus 144
Tomochilus 222
Trachelizus 160
Trachypachys 47
Trachyplatys. 382
Trechiclius 393
Trechus 370
Triœna 332
Trihax 54
Trichis m
Trichognathus 84
Trichopoda 473
Trichopselaphus 286
Tricondyla 28
Trigonocheilus 440
Trigonodactyla 70
Trigoxodactylides 69
Trigonotoma 311
Tkigonotomides 309
Trimorphiis 234
Triplectrus 278
Triplogenius 312
Trirammatus 323
Tritoiïus 455
Trochalus 427
Irogus 427
31*
486
TABLE ALPHABÉTIQUE.
pages.
Tropisternus. : .;;..::. 452
Tropopsis 159
Tropopterus 363
Variopalpis.. ; ," . . . ■. ; . . I2i
Vatellus. .,.;...;;». 414
Vertagus. . . ', ; . . ; '. ; -, ; 219
pages.
Xantophœa.;
Xestonotus.,
Zabrus. ; : î
yolviilus. , .;;;.,;;;;; 459 j Zuphi'um,
106
392
330
: c : 5 S5
riN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE»
lUR'-StR^SElSB. -^ IMP. SAI1.LARD.